Maquette journal 63 - Centre de la résistance et de la déportation du

Novembre 2014
Numéro 63
« Quand on ne tuera plus, ils seront bien
vengés »
(P. Eluard)
Association pour un Musée de la Résistance
et de la Déportation du Pays d’Arles
DANS CE NUMERO :
Edito
1
1944…
Un vent de Liberté
2
Extrait allocution du
Président de la
République
3
Activités passées
4
Activités à venir
5
Hommage à
JP Marcadet
6
Concours National
Résistance et
Déportation
7
2014
Une année majeure 8
« A force de sacrifier l’urgence
à l’essentiel, on oublie
l’essentiel de l’urgence »
Pour notre Association, il y a
urgence de créer un Centre
Résistance et Déportation du Pays
d’Arles.
Il y a plus de 70 ans, après quatre
années de lutte clandestine de la
Résistance, qui à partir de 1941 est
aussi une lutte armée à la fois contre
le Régime de Vichy puis contre les
armées d’occupation, se développe
l’action militaire de la Résistance. En
commençant par porter des coups
directs à l’armée d’occupation, la
Résistance a contribué entre autre au
succès
des
débarquements
de
Normandie et de Provence. Elle
participera, aux côtés des forces alliées
à la Libération de la France.
Des chefs militaires alliés, comme
Eisenhover et Patton l’ont très tôt
affirmé et notre Association n’a de
cesse de le répéter.
Nous n’avons pas le droit de minimiser
cette action bien au contraire, il faut la
pérenniser et la faire connaître.
De même que nous n’aurons de cesse
de lutter contre les idéologies
néofascistes, le négationnisme, le
révisionnisme, le racisme.
Par contre, il faut continuer à lutter
pour la reconnaissance des valeurs
humanistes
de
solidarité
et
démocratiques exprimées par le
programme du C.N.R., pour la Paix.
Il nous faut être vigilant contre toute
altération de la mémoire, contre toute
tentative d’escamotage de pans entiers
de cette mémoire.
Il y a pire que la mort,
il y a l’oubli.
C’est la raison pour laquelle,
il y a Urgence et Nécessité de
créer un Centre Résistance et
Déportation du Pays d’Arles.
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GENERATIONS RESISTANCES
1944…..Un vent de Liberté souffle en Provence
Extrait d’article de J.M. Guillon – Historien
Le débarquement du 6 juin masque celui du 15 août dans
la mémoire collective. Ce 70ème anniversaire de la
Libération a permis de le vérifier
Or, s’il n’est que second pour sa date et les moyens
Les premiers éléments de l’armée B du général de Lattre
de Tassigny, arrivés le 16 à Cavalaire – Cogolin vont
aussitôt relayer les Américains.
employés, le débarquement en Provence n’en est pas pour
autant secondaire.
Au 20 août, les troupes libératrices ont fait 14000
prisonniers. Il y en a 3 fois plus le 24 août, à cette date,
190000 hommes et 41000 véhicules ont été débarqués.
Les deux opérations ont été conçues conjointement par les
Le 18, la 19ème armée allemande reçoit l’ordre de se
Etats-Majors alliés. Celle de Méditerranée « ANVIL » aurait
dû avoir lieu en même temps que « OVERLORD ».
replier.
Elle a été décalée par manque de péniches de
débarquement et pour ne pas ponctionner les fronts
italiens.
avant de pousser sur Salon, Arles et Avignon.
Mais les Américains l’ont maintenue. Elle est essentielle
pour le Général De Gaulle comme pour la population et les
résistants, massivement mobilisés depuis le 6 juin et qui
paient un lourd tribut : des milliers de morts entre juin et
août entre le 6 et le 17 juin, alors qu’en Normandie, les
Alliés piétinent.
Le littoral provençal est tenu par la 19ème armée
allemande. L’ensemble est composé de troupes de valeurs
inégales avec de nombreux « allogènes » (ex-soviétiques,
polonais, etc…) jugés peu fiables.
Mais, à Toulon et à Marseille, plus d’une vingtaine de
milliers d’hommes sont concentrés avec ordre de tenir. Le
« Mur de la Méditerranée » n’est pas terminé, mais le feldmaréchal Rommel l’a fait renforcer. Cependant les Alliés
ont la maîtrise absolue de la mer et de l’air.
Après un bombardement aérien, puis naval, intense, le
débarquement commence à 8h du matin de 15 août 1944.
Il est dirigé par le général Truscott et le général Patch,
commandant le 6ème Corps d’armée et la 7ème armée
américaine.
La première vague d’assaut est répartie en 3 secteurs :
ALPHA à l’ouest (Ramatuelle - Cavalaire) pour la 45ème
D.I., DELTA sur Saintes Maxime et CAMEL à l’est (Saint
Raphaël) pour la 36ème D.I.
La 3ème D.I. suit la RN. 7, libère Aix en Provence, le 21,
La 45ème ferraille le long de la Durance.
La 36ème est dirigée vers Sisteron et Grenoble.
Elle est précédée par la Task Force Butler, qui après avoir
aidé à la libération de Digne et de Gap, s’est rabattue vers
la vallée du Rhône. Les blindés allemands y livrent un
combat d’arrière-garde pour protéger le repli.
Les affrontements les plus âpres ont lieu dans la Drôme,
du 20 août au 28. Valence est libérée le 31 août et Lyon le
3 septembre, avec 70 jours d’avance sur les prévisions.
Entre temps, Toulon et Marseille sont le théâtre des plus
rudes batailles de cette campagne. Près de 10.000
Allemands sont morts dans la conquête des 2 ports et
35000 ont été faits prisonniers. Les pertes de l’armée B
s’élèvent à 4000 tués ou blessés.
Moins d’un mois après le débarquement du 15 août, les
hommes de Leclerc (2ème D.B.) rejoignent en Bourgogne
ceux du général de Lattre de Tassigny.
C’est parce qu’ils jugeaient leur contrôle indispensable à
l’approvisionnement de leur armée en hommes, en
matériel et en carburant que les Américains ont maintenu
le débarquement de Provence dont la réussite a été totale,
mais l’importance mésestimée. Ce qui est faire peu justice
à un épisode majeur de la libération de la France et de
l’Europe.
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GENERATIONS RESISTANCES
EXTRAITS DE L’ALLOCUTION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE A
L’OCCASION DU 70E ANNIVERSAIRE
DU DEBARQUEMENT EN PROVENCE
Par Eliane MEZY…
Ce 15 août 2014, nous saluons tous ces héros célèbres ou plus souvent même une armée du monde. Il y avait là les
Forces Françaises libres qui, depuis 1940, avaient décidé de poursuivre la guerre : Il y avait les évadés de métropole
qui avaient traversé la Manche ou qui étaient passés par l’Espagne pour répondre à l’appel du Général DE GAULLE.
Il y avait les volontaires qui avaient continué le combat malgré l’armistice en Afrique et au Moyen Orient : il y avait
ces soldats qui avaient préféré la France Libre à Vichy : il y avait les dissidents des Antilles qui avaient déjà risqué
leur vie en quittant leur île dans des embarcations très fragiles et qui, avec d’autres embarcations heureusement,
avaient réussi à débarquer à Cavalaire dans la nuit du 16 au 17 août.
Il y avait des Guyanais, il y avait des Réunionnais, il y avait les Tahitiens et les Néo-calédoniens du bataillons du
Pacifique, le fameux « bataillon des Guitaristes", qui a payé un lourd tribut aussi pour la libération du notre pays, à
tel point que le Général DE GAULLE lui décerna la Croix de Compagnon de la Libération en 1945. Et puis il y avait
les Français d’Afrique du Nord, ceux qu’on a appelé plus tard « les pieds noirs », et qui s’étaient engagés pour
constituer une part des soldats de l’armée d’Afrique, parce que l’armée d’Afrique a été décisive.
Beaucoup de ses soldats étaient algériens, marocains, tunisiens – on les appelait encore « des indigènes ». Il y
avait aussi à leur côté les tirailleurs sénégalais et les goumiers, les Tahors, les Spahis, les Zouaves, tous ceux-là
formaient les contingents de l’armée, de la première armée, de l’armée B du Général de TASSIGNY. La moitié de ces
200.000 HOMMES était d’origine africaine.
Et puis s’ajoutait à cette armée une autre, celle de l’ombre, tous ces hommes, toutes ces femmes qui sortaient avec
le brassard aux 3 couleurs pour participer à la libération de notre pays, pour restaurer la démocratie.
Pendant ces quelques semaines qui ont suivi le 15 août 1944, ce fut le même mouvement, le même plébiscite, la
même victoire, celle de la République.
Alors à vous vétérans de la campagne de Provence, résistants, soldats de la libération, je veux vous dire ce que la
France vous doit, vous exprimer notre reconnaissance et notre admiration. Grâce à vous, la France a su se
rassembler au-delà d’elle-même, grâce à vous la France a su se libérer par elle-même.
C’est ce que voulait le Général DE GAULLE, c’est ce qu’avait préparé la Résistance, c’est ce que les alliés avaient fini
par consentir et c’était majeur pour le rôle et la place de notre pays dans le concert mondial de l’après-guerre.
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GENERATIONS RESISTANCES
INAUGURATION DE LA STELE ERIGEE
EN HOMMAGE AUX TRAVAILLEURS INDOCHINOIS EN FRANCE
(1939-1952)
Poème écrit et lu par Olivier MORIN
ILS SONT VENUS DE FORCE
Ils sont venus de force sur le vieux continent
Travailler dans les champs et puis dans
l’armement
Ils sont venus de force depuis la mer de Chine
Pour récolter le sel et plier leur échine.
Ils sont partis d’Haiphong ou bien de Saigon
Pour trouver aux Baumettes les portes des
prisons
Ils sont partis d’Asie pour l’amère patrie
Façonner les rizières et récolter le riz
Ils étaient des milliers pendant quarante nuits
A quitter leur pays pour vivre une autre vie
La Main d’œuvre Indigène en route vers
Marseille
C’est pas le farniente au pays du soleil
Ils n’ont pas pu dire non à la réquisition
Dotés d’un matricule dedans la garnison
La guerre a ses raisons et la folie l’habite
On n’a pas demandé l’avis des Annamites
Ils ont poussé plus loin sur la route d’Aimargues
Dans les marais trop blancs des salins de
Camargue
Ils ont laissé dans l’eau leur salaire de misère
Aussi leur savoir faire pour creuser les rizières
Ils ont laissé dans l’eau leur solde d’indigène
Dans les ventres vacants quelques-uns de leurs
gènes
Ils ont laissé dans l’eau leur mauvais traitement
Et pour certains d’entre eux quelques
remerciements
Ils volaient des poulets et des œufs frais du jour
Pour oublier un peu qu’is seraient là toujours
Ils ont laissé des traces dans le delta du Rhône
Et des enfants de sel aux beaux visages d’icônes
Ils sont restés longtemps dans les baraquements
Attendant dans le froid l’ordre du rapatriement
Travaillant dans les bois la carbonisation
Et dans les cristalloirs, la réverbération
Beaucoup sont repartis, une fois la guerre finie
Laissant dans l’eau dormante des grains à l’infini
J’ai marché dans l’azur avec comme musique
Des envies de voyages en gamme pentatonique
Stèle érigée en hommage
aux travailleurs indochinois
à Salin-de-Giraud le 5 octobre 2014
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GENERATIONS RESISTANCES
L’exposition « RESISTER EN PAYS D’ARLES » continue de voyager…
Issue de l’ouvrage du même nom, cette exposition a pour objectif de présenter à un large public une
sélection de documents inédits et de retracer les différentes formes d’actions de la Résistance en pays
d’Arles jusqu’à la victoire dont nous célébrons le 70ème anniversaire.
Présentée à la librairie Actes Sud du 25 août au 24 septembre, l’exposition parcourt depuis le pays d’Arles.
Après un passage à Fontvieille, du 10 au 13 novembre, elle s’invite à la médiathèque de Mouriès jusqu’au 5
décembre, puis au collège Charloun Rieu de Saint Martin de Crau du 5 au 16 janvier 2015, au collège
Eugène Vigne à Beaucaire du 19 au 30 janvier 2015, à l’espace Gérard Philippe à Port Saint Louis du Rhône
du 9 au 22 mars 2015, à Châteaurenard du 4 au 10 mai 2015.
2015… ENCORE UNE ANNEE RICHE EN COMMEMORATIONS
ET EN ACTIVITES POUR NOTRE ASSOCIATION
2015 représente une autre grande année
commémorative, celle de la fin de la Seconde
Guerre Mondiale en Europe, celle de la libération et
de la découverte des camps de la mort nazis, et
celle, enfin de la reconstruction démocratique de
notre République sur la base du programme du
Conseil national de la Résistance (droit de vote aux
femmes, instauration d’un système de sécurité
sociale etc…). L’association s’attachera tout au long
de l’année à mettre l’accent sur ces grands
évènements de notre Histoire à travers plusieurs
événements et notamment trois expositions.
Résister en pays d’Arles (journée de la Mémoire)
Jamais représentée dans l’ancien collège Frédéric Mistral,
l’exposition permettra au grand public de découvrir en plus
des photographies et des documents de l’exposition, une
large sélection d’objets issus des collections du futur
Centre. Sa visite sera proposée aux scolaires du pays
d’Arles, sur rendez-vous, sur une durée plus longue,
permettant ainsi d’appréhender en une seule sortie les
évènements locaux de cette période étudiée dans les
programmes scolaires.
Lectures au bord du monde
Réalisée par Philippe Souchu, documentaliste, cette
exposition présente une sélection de textes issus de
témoignages sur l’enfer concentrationnaire nazi. Elle pose
la question de la transmission de l’expérience
concentrationnaire et vise à donner l’envie de lire la
littérature de témoignage. Elle sera présentée dans notre
centre de ressources, ouvert au public le premier mercredi
de chaque mois, et recevra les lycéens et les élèves
préparant le Concours National R.D.
Deuxième génération : album, convoi, camps et
luttes anonymes.
Cette exposition photographique présentera le travail de
Christian Gattinoni, enseignant à l’Ecole Nationale
Supérieure de la Photographie d’Arles depuis 1989.
Pratiquant écriture et photographie depuis le milieu des
années 70, Christian Gattinoni a mené tout un cycle
d’images sur la mémoire de la Déportation. Fils de déporté,
il s’est intéressé à l’indicibilité de l’expérience
concentrationnaire et au rapport en tant que témoin de
« seconde génération ».
Plusieurs évènements, rencontres, débats, lecture etc
viendront animer ces présentations.
Par ailleurs, nous continuerons à recevoir et à rencontrer
les élèves, collégiens et lycées d’Arles et du pays d’Arles.
En parallèle, nous continuerons notre travail de fond : la
collecte, l’inventaire et la conservation des photographie,
documents, livres et objets, tout en maintenant les
contacts avec la Ville et les autres collectivités pour
qu’aboutissent enfin notre projet d’une présentation
pérenne au sein du Centre de la Résistance et de la
Déportation du pays d’Arles.
Présentation de l’exposition
« Résister en Pays d’Arles » aux élèves de
CM2 de l’école de Mouriès
(photo la Provence)
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GENERATIONS RESISTANCES
L’Association ANACR sur le plan National, le monde combattant en général ont eu à déplorer le
décès de Jean-Paul MARCADET
Responsable de l’ANACR des Bouches du Rhône.
Nous tenons à rendre hommage à ce vaillant combattant de la Résistance et de la Libération.
Article paru dans le Journal de la Résistance
Jean-Paul MARCADET
Né en 1923 à Tréguier dans les Côtes-du-Nord
(aujourd’hui d’Armor), Jean-Paul MARCADET a 17
ans quand les troupes allemandes entrent le 18 juin
1940 dans Saint-Brieuc, où il habite chez ses
parents.
Dès l’occupation – et jusqu’au début 1943 – sa
Résistance est individuelle et se manifeste par
l’extériorisation de ses sentiments gaullistes.
En août 1941, arrêté par des gendarmes allemands
pour provocation envers l’armée d’occupation, il est,
après 2 jours de cellule à la Feldkommandantur,
condamné à 8 jours de prison par le tribunal de
Rennes et est inscrit sur la liste des 50 otages
briochins.
En juillet 1943, il entre dans le mouvement de
Résistance « Défense de la France », diffusant son
journal, recrutant des patriotes et fournissant des
renseignements sur l’ennemi.
En janvier 1944, il adhère au mouvement de
résistance « Front National », diffuse « Combat »,
« Libération », « Franc-tireur », le « Patriote des
Côtes-du-Nord », il remet des faux papiers à des
réfractaires au S.T.O et les camouffle dans des
fermes. Formant 3 groupe de F.T.P.F, il les initie au
maniement des armes et des explosifs, dirige des
opérations de sabotage de lignes à haute tension et
de voies ferrées dans les environs de Saint-Brieuc.
Le 8 juin 1944, il organise un maquis à la ferme du
« Pendu » à Piédran. Quelques jours plus tard, son
maquis échappe miraculeusement à l’encerclement
par une unité allemande surarmée par rapport à ses
moyens dérisoires. C’est alors la vie clandestine à
Saint-Brieuc où il est en contact avec les
responsables du Comité Départemental de Libération
et il exécute ses ordres.
En juillet 1944, il reforme un maquis au « Beau
Chêne » à Saint-Carreuc, bien armé suite à un
parachutage.
Lieutenant des Forces Françaises de l’intérieur (FFI),
il signe un engagement pour la durée de la guerre au
71E R.I.et il est envoyé sur le front de La Poche de
Lorient.
Après formation et perfectionnement dans diverses
écoles militaires, il est sous-lieutenant d’active en
juin 1947 et, après avoir servi en Indochine et
AFN, terminera sa carrière militaire comme
lieutenant-colonel en avril 1979 (colonel de réserve
en mai 1985).
Engagé dans les Associations du Monde
Combattant, il fut Secrétaire Général puis Président
de l’UDAC 13 de 1984 à 2002, Vice-Président du
Comité Régional du Mémorial Jean Moulin, VicePrésident départemental du C.A.R, membre du
Conseil Départemental de l’ONAC, du C.A. des
Décorés de la Légion d’honneur au péril de leur
vie. Président Départemental de l’A.N.A.C.R 13 de
2002 à 2012 dont il est resté membre honoraire.
Jean-Paul MARCADET était Commandeur de la
Légion d’Honneur, Officier dans l’Ordre National du
Mérite, Croix de guerre 1939/1945, titulaire des
Croix de Combattant Volontaire du Combattant
Volontaire de la Résistance, du Combattant, du
TNR, de 5 citations (TOE).
Jean-Paul Marcadet
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GENERATIONS RESISTANCES
A PROPOS DU CONCOURS NATIONAL
DE LA RESISTANCE ET DE LA DEPORTATION
Qui porte cette année sur « la Libération des camps nazis, le retour des déportés, et la
découverte de l’univers concentrationnaire »
Il est bon de poser à nouveau la question :
« Pourquoi s’intéresser à la Déportation 70 ans après ?«
Extrait du journal « Le Patriote Résistant »
Les déportés ont prononcé des serments au moment de leur libération. Ces serments ont guidé leur action par la
suite. Il nous appartient de mettre en reliefs les engagements pour l’avenir et exprimer en quoi ces serments
s’inscrivent encore dans l’actualité.
Le régime nazi a fait voler en éclat les barrières traditionnelles qu’imposent la loi et le droit dans les nations dites
civilisées en matière d’usage de la force publique et de répression, de respect de l’être humain (dans sa dignité et sa
vie), et a introduit l’arbitraire et la violence politique. Plus encore il a entrepris de façon scientifique et organisé la
mise à mort de millions d’êtres humains, hommes, femmes et enfants, nouveau-nés compris, au seul motif qu’ils
étaient « racialement » indésirables ou gênants voire nuisibles pour la « communauté raciale » allemande ((Juifs,
Tsiganes et Slaves). Il a trouvé des complices pour l’aider dans cette voie. Les camps de concentration, et plus encore
ceux d’extermination, ont été le terrain d’application le plus abouti de cette haine et de ce rejet de l’Autre.
Ce constat permet de s’interroger sur l’intérêt d’entretenir, au sein de nos sociétés, la connaissance et la mémoire de
tels évènements, qui peuvent paraitre lointains pour les générations nouvelles.
La communauté internationale s’est dotée progressivement d’instruments pour prévenir et au pire réprimer le crime
de génocide et le crime contre l’humanité, dans les années d’après-guerre.
Voici un extrait du serment de MAUTHAUSEN :
« La paix et la liberté sont la garantie du bonheur des peuples et
l’édification du monde sur de nouvelles bases de justice sociale et
nationale est le seul chemin pour la collaboration pacifique des
Etats et des peuples.
Nous voulons, après avoir obtenu notre liberté et celle de notre
nation, garder le souvenir de la solidarité internationale du camp
et en tirer la leçon suivante :
Nous suivons un chemin commun, le chemin de la compréhension
réciproque, le chemin de la collaboration à la grande œuvre de
l’édification d’un monde nouveau, libre et juste pour tous.
Nous nous souviendrons toujours des immenses sacrifices
sanglants de toutes les nations qui ont permis de gagner ce
monde nouveau. En souvenir de tout le sang répandu par tous les
peuples, en souvenir des millions de nos frères assassinés par le
fascisme nazi, nous jurons de ne jamais quitter ce chemin.
Sur les bases sûres de la fraternité internationale, nous voulons
construire le plus beau monument qu’il nous sera possible d’ériger
aux soldats tombés pour la liberté : le Monde de l’Homme libre !.
Nous nous adressons au monde entier par cet appel : aidez-nous
en cette tâche.
Vive la Solidarité internationale ! Vive la Liberté ! »
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GENERATIONS RESISTANCES
2014 –
UNE ANNEE MEMORIELLE MAJEURE
Par Georges CARLEVAN
Initié en 2013 par le 70ème anniversaire de la création du CNR le 27 mai 1943, le cycle du 70ème
anniversaire d’évènements a une importance particulière. C’est un des derniers où celles et ceux qui en
furent les acteurs peuvent encore apporter leur précieux témoignage.
Rappelons-les brièvement :
15 mars 1944 - les membres du Conseil National et la Résistance publient le programme (les Jours
Heureux) pour mobiliser les énergies et proposer les mesures à prendre dès la libération du pays.
6 juin et 15 août 1944 - les débarquements de Normandie et de Provence – avec la participation de
la 2ème DB pour le premier et celle de l’armée française reconstituée pour le second.
Soulignons l’importance de la contribution de la Résistance intérieure à la libération de régions entières
du joug de l’occupant nazi et de l’administration pétainiste.
27 mai - la loi instaurant la « Journée Nationale de la Résistance » a mis à bon escient l’accent sur la
transmission et la mémoire aux jeunes générations par une action spécifique en particulier dans le
milieu scolaire.
22 août 1944 - Libération de la ville d’Arles par les Résistants eux-même, sans attendre l’arrivée des
Libérateurs Alliés et Français débarqués le 15 août sur les côtes varoises.
C’est une nécessité que de préserver la Mémoire par l’organisation de cérémonies
et d’animations populaires afin de faire connaître les valeurs de la Résistance
inséparables du rétablissement de la République.
Cérémonie Libération Arles
22 août 2014
Association pour un Musée de la Résistance et de la Déportation du Pays d’Arles
Boulevard Emile Combes – Ancien Collège Frédéric Mistral
13200 ARLES
0 4-90-96-52-35
Mail : [email protected]
RETROUVER-NOUS SUR LE WEB ! http://www.centre-resistance-arles.fr