Prostatites et pyélonéphrites : diagnostic et traitement – F. Ader (pdf)

Prostatites et Pyélonéphrites
du sujet âgé
Diagnostic, traitement
Florence ADER
Service de Maladies Infectieuses et Tropicales
Hôpital de la Croix-Rousse, Lyon
Généralités
§ Stérilité (hors partie distale urèthre)
§ Colonisation = bactériurie asymptomatique
§ Contiguïté réservoir++ de flore naturelle
cutanée, génitale et digestive :
- BGN
- CGP
- Anaérobies
§ UROSEPSIS
§ IU = 40% des infections nosocomiales
Généralités
Facteurs anatomiques :
Adénome
Cancer in situ
Calculs
Facteurs urodynamiques
Atonie ⇔ Hypertonie
RPM ⇔ miction par regorgement
Incontinence
Pathologie(s) sous jacente(s)
Diabète
Dénutrition
Maladie neurodégénérative
Cancer ex situ…
Facteur mécanique
SAD
Facteurs infectieux
Chlamydiae trachomatis
Gonocoque
Mycoplasme
Dysrégulation de la fonction
Immunitaire
Facteur médicamenteux
Généralités
Facteurs anatomiques
Urèthre court
Cancer in situ
Calculs
Facteurs urodynamiques
Atonie ⇔ Hypertonie
RPM ⇔ miction par regorgement
Atonie urétérale = RVR
Incontinence
Pathologie(s) sous jacente(s)
Diabète
Dénutrition
Maladie neurodégénérative
Cancer ex situ …
Facteur mécanique
SAD
Facteurs infectieux
Colonisation
Cystite(s)
Dysrégulation de la fonction
Immunitaire
Facteur médicamenteux
Généralités
Physiopathologie
Mécanisme d’acquisition en l’absence de sonde
Voie hématogène : bactériémie à Staphylococcus aureus, BK = RARE
Facteur dominant = terrain
Facteur dominant = virulence bactérienne
IU compliquées
SUJET ÂGÉ
Agression tissulaire par l’uropathogène
IU non compliquée
Rem : risque d’inoculation directe post-biopsie trans-rectale = 1%
Voie ascendante
Flore digestive, génitale, cutanée
Physiopathologie
Mécanisme d’acquisition en présence de sonde
•  Acquisition lors mise en place sonde :
« extraluminale à l’insertion ».
•  Acquisition par voie endoluminale :
système clos = Tps-dpdce 100% à 30 j.
•  Acquisition par voie extraluminale ou
périurétrale.
Physiopathologie
Prostatites et PNA
communautaires
Prostatites et PNA
nosocomiales
Surviennent majoritairement
dans un contexte
d’anomalie de l’arbre
urinaire
surviennent majoritairement
dans un contexte de
sondage urinaire
Prostatite
•  Reflux dans les canaux prostatiques d’urine
infectée.
•  Une IU fébrile chez l’homme > 60 ans est une
prostatite jusqu’à preuve du contraire
•  3 entités connexes :
–  Prostatite aiguë
–  Prostatite chronique
–  Syndrome pelvien douloureux chronique
Prostatite aiguë : diagnostic clinique
TRIADE
I. 
Fièvre
– 
– 
Canalaire + frissons
Mais aussi :
• 
• 
Isolée
atténuée
II. 
SF U : brûlures mictionnelles, impériosités, pollakiurie,
dysurie, rétention aiguë d’urine
III. 
TR : douleur, grosseur = « exquisite tenderness »
Ne pas omettre la recherche :
§  contact lombaire ?
§  Orchiépididimyte ?
Prostatite aiguë : diagnostic paraclinique
Biologie :
• 
Sd inflammatoire : PNN - CRP – PCT
• 
MST
Sérodiagnostics :
–  Chlamydiae trachomatis
–  Mycoplasma.
Prélèvements Gonocoque si contexte
évocateur
• 
PSA :
–  Non recommandés à titre systématique
–  60 %
• 
HC
• 
ECBU – 2ème et fin de jet :
–  Leucocyturie ≥ 104/ ml
–  Bactériurie ≥ 104 UFC/ml
Imagerie :
ECHOGRAPHIE des VOIES
URINAIRES
–  Externe : reins, lithiase, obstacle
–  Interne (endo-rectale) : abcès,
taille, volume
Épidémiologie microbienne France
•  Institution-dépendant
•  Typologie bactérienne
–  Bacilles Gram négatifs = entérobactéries ~ 85-90%
•  Escherishia Coli 80 %
•  Proteus, Pseudomonas, Enterobacter, Citrobacter, Klebsiella…
–  Cocci Gram positifs ~ 10-15%
• 
• 
• 
• 
Staphylococus aureus
Staph coagulase négatif
Streptocoque D : Enterococus fecalis, Enterococus faecium
Streptocoque B
•  Pression de sélection ATB = BMR
–  BGN : Pseudomonas aeruginosa
–  CGP : SARM, ERV
Traitement
Gradient de diffusion prostatique ?
FAIBLE
β lactamines
MOYENNE
BONNE
Doxycycline
Aminosides
Fluoroquinolones
TMP-SMX
Glycopeptides
Optimisation
par
inflammation
AINS
Traitement - Recommandations
•  En phase aiguë : départager gravité
–  Forme grave = sepsis sévère/choc, diabète, obstacle,
BMR = bithérapie IV
•  C3G ou FQ
•  + Aminoside
–  Forme peu sévère = monothérapie PO
•  FQ
•  Relais oral secondaire : FQ ou TMP-SMX > C3G
orales
•  Durée minimale = 3 semaines
Fluoroquinolones et prostate
Naber KG et al., 1993
Question fréquemment posée :
C3G orales ?
Biodisponibilité
orale
Pic sérique (mg/
ml)
Ceftriaxone Rocephine®
ou
Cefotaxime Claforan®
1 g IV
/
100 à 150
Cefpodoxime Orelox®
ou
Cefixime Oroken®
400 mg PO
40 à 50 %
5 à 10
Cmax médiocre PO
mais concentration
physiologique
x 50 à 100 U / sérum
Traitement - Recommandations
•  Pas d’AINS
•  CAT abcès ?
–  Microabcès = médical
–  ≥ 5 mm : ponction echoguidée ou chirurgie
•  Miction et RPM ?
–  < 100 ml : α-bloquant
–  > 100 ml et/ou obstacle : discuter KT sus-pubien
Wagenlehner FME et al., Int J Antimicrob Ag. 2005
Ceux qui posent problème…
•  Entérocoques :
–  Toujours résistants aux Céphalosporines
–  TMP-SMX : sensible in vitro, mais peu efficace in vivo
–  E. fecalis :
•  Haut niveau de R Genta : Amox + GP
–  E. faecium résistant GP (ERV) :
•  Rifamycine + Furane
•  Linezolide (diffusion ?)
•  SARM : GP ± Rifa
•  E. coli : si NAL (Négram) R : attention sensibilité diminuée aux FQ
•  Pseudomonas aeruginosa Multi-R : Colimycine IV
•  BGN BMR : infectiologue au cas/cas [email protected]
Prostatite chronique infectieuse
• 
• 
• 
• 
Symptômes > 3 M
Bactériurie > 103 CFU/ml
Manœuvre de Stamey
Version « allégée » de Nickel :
–  1 ECBU « standard » 2ème jet
–  1 ECBU post-TR
• 
Autres examens :
–  Echographie prostate
endorectale
–  PSA
–  Cytologie U
–  ± UIV et/ou endoscopie UV
–  BK U : leucocyturie aseptique
–  Documentation bactériologique :
5 à 10 % prostatites chroniques totales
–  Problème = DIFFUSION
–  Priorité : FQ et TMP-SMX en fn ATBG
–  4 à 12 semaines (6 sem usuel)
–  Multi récidives :
• Ttmt ATB au très long cours
• Indication chirurgicale ?
§ Résection endoscopique
§ Prostatectomie totale
Cure ATB prolongée ?
TMP-SMX F x 2/j – 12 sem = 40 % cure
Rem 1 : une prostatite chronique bactériologiquement documentée, sb aux FQ et
qui n’est pas guérie par 3 à 6 sem de traitement FQ a peu de chance d’être
guérie par d’autres agents antibactériens.
Rem 2: Il n’y a aucune évidence du bénéfice de plus de 6 sem de traitement ATB
Pyélonéphrite aiguë
• 
• 
• 
• 
Majoritairement !
Sonde U ±/S
Facteur favorisant dominant : sondage U
> 60 a : écologie plus diversifiée au sein des
BGN :
–  E. coli = 60% (vs 80%)
–  ~ 35 % : Proteus, Klebsiella, Serratia, Pseudomonas
•  Mais aussi :
–  ID : Staphylococcus aureus, Candida
–  Diabète – anaérobies (Clostridium) – PNA
emphysémateuse
Pyélonéphrite aiguë – diagnostic clinique
I. 
Fièvre
– 
– 
Canalaire + frissons
Mais aussi :
• 
• 
Isolée
atténuée
II. 
SF U : brûlures mictionnelles, impériosités,
pollakiurie, dysurie, rétention aiguë d’urine
III. 
Douleurs lombaires
Pyélonéphrite aiguë : diagnostic paraclinique
Biologie :
•  Sd inflammatoire : PNN
- CRP – PCT
•  HC
•  ECBU – 2ème et fin de jet
–  ± SU
–  Leucocyturie ≥ 104/ ml
–  Bactériurie ≥ 103 UFC/ml
Rem : > 105 UFC/ml si abs
leucocyturie
Imagerie :
ECHOGRAPHIE des VOIES
URINAIRES
Taille reins, lithiase, obstacle
Pyélonéphrite aiguë : traitement ATB
• 
À débuter dès les prélèvements effectués
• 
Forme simple = monothérapie
–  C3G IV
–  FQ PO si pas de vomissements ou IV
• 
Forme compliquée = obstacle, diabète, choc septique, BMR =
bithérapie IV
–  C3G IV ou FQ IV
–  + Aminoside DUJ (72h)
•  Adaptation à l’antibiogramme +++, si colonisation BMR
• 
Relais PO à 48h d’apyrexie
Pyélonéphrite aigue : durée traitement
•  Non compliquée:
–  10 à 15 jours,
–  traitements de 5 à 7 jours décrits dans formes
moyennes à modérées
•  Compliquée : ID, diabète, choc septique:
–  21 jours au moins, voire plus si lithiase en
place
Pyélonéphrite aiguë : priorité à la
désobstruction
•  Étage urétéral : sonde double J
•  Étage rénal : Néphrostomie per-cutanée
Pyélonéphrite aiguë : suivi
•  Fièvre disparaît en 48 – 72 h
•  Causes d’échec
–  BMR
–  Lithiase
–  Abcès rénal : néphrite bactérienne focale : Uroscan ?
•  ECBU de contrôle:
–  48 h post-traitement
–  4 à 6 sem post-traitement
Stratégie de prévention : quoi de neuf ?
Antibiocycle
ATB en continu ou discontinu avec même molécules
(FQ ou β-lactamines) ?
•  Pas de preuve suffisante pour la recommander : effets II,
allergie…(19 études contrôlées, 2 méta analyses)
•  Peu de bénéfice en terme d’infection clinique :
récidive(s) à terme
•  risque écologique par pression de sélection sur flore
digestive : BMR x 2 sous Ciprofloxacine
Elden, Arch Phys Med Rehabil, 1997;78:468-70
Antibiothérapie par cycle : antibiocycle
•  PRINCIPE : 1 prise unique hebdomadaire
alternée d’un antibiotique A ou B
•  Objectif principal : éviter IUS chez blessés
médullaires sous sondages intermittents,
•  Objectifs secondaires : tolérance,consommation
ATB, BMR en anal (entérobactéries BLSE)
Salomon J et al., JAC 2005
Antibiocycle
• 
• 
• 
• 
• 
38 patients suivis 2 ans
22 hommes / 16 femmes
Age : 46 ans
32 paraplégiques, 6 tétraplégiques
Tous : sondage intermittent sur vessie
neurologique
•  Historique :
–  9,4 IUS / patient an
–  0.75 IUF / patient an
–  150 PNA, 40 prostatites, 7 orchi-épididymites,
–  50 hospitalisations
Antibiocycle
• 
4 ATB :
1. 
2. 
3. 
4. 
• 
Nitrofuranes Furadantine®
Fosfomycine Monuril® Uridoz®
trimethoprime-sulfaméthoxazole Bactrim®
Céfixime Oroken®
Sous antibiocycle :
–  1,84IUS / patient / an
–  0.31 IUF / patient / an
–  13 PNA, 6 prostatites, 7 hospitalisations
• 
Tolérance : très bonne, pas de grade 2, aucun arrêt TT
• 
BMR : 6 porteurs au départ, 2 persistants !
• 
Manque : étude randomisée prospective contrôlée
Variables
IUS
IUF
Orchite
Pyélonéphrite
Prostatite
Hospit/an
Avant
9.4
0.74
7
150
40
0.23
Après
1.84
0.31
0
13
6
0.09
p
0.0002
0.04
Jour hospit
Jours ATB
Large spectre
ECBU +
3.97
111
77
98.4%
1.18
56
12
31.8%
<0.0001
0.01
<0.0001
<0.0001
6
2/38
<0.0001
% BMR
52
Patients BMR 6/38
0.0012
PACHIU
• 
• 
• 
• 
• 
• 
• 
• 
• 
PHRC 2007
Multicentrique
Vessie neurologique équilibrée
Autosondages X 5 à 6 / jour
Multiples infections urinaires > 6 / an
Randomisée double aveugle
Etude de l’efficacité de l’antibiocycle
1 prise hebdomadaire forte dose
Oroken / Monuril vs placebo