Abir MARREL(1), Julien JOSSEAUME(1,2), François-Xavier

Comment améliorer l’identification de
patients susceptibles d’être porteur d’une
Bactérie Multi-Résistante en vue de leur
rapatriement en France ?
Abir MARREL(1), Julien JOSSEAUME(1,2), François-Xavier DUCHATEAU (2), Henri
MAAS(1), Catherine PORTE-ARONDELLE(1)
1- Mondial Assistance France – Paris
2- SMUR Beaujon – Pole Supra HPNVS- APHP Clichy
Introduction: Le rapatriement de patients initialement hospitalisés à l’étranger favorise
l’importation et la dissémination de Bactéries Multi-Résistantes (BMR) dans les établissements
de soins français. Légalement tous les patients rapatriés depuis un hôpital à l’étranger vers un
hôpital en France doivent faire l’objet d’un accueil spécifique (isolement-dépistage).
L’application pratique de mesures d’isolement strictes tout au long de leur rapatriement est
difficile. De plus, un testing bactériologique avant transfert est le plus souvent impossible dans
les structures initiales (plateau technique, fiabilité). Aussi, une méthode de triage en vue de
circonscrire une population présentant un réel sur-risque permettrait une vigilance accrue et des
mesures spécifiques strictes. Dans une étude française récente, 7 % d’une population rapatriée
étaient dépistés porteurs BMR et des facteurs de risque de portage-BMR ont été identifiés (J
Travel Med. 2013; 20:22-8)
Objectif: évaluer la pertinence d’un triage basé sur ces critères pour identifier les
patients à risque de portage BMR.
Matériel et méthode: étude prospective incluant les patients présentant au moins 2 des 3
facteurs de risque suivant : > 48 heures d’hospitalisation à l’étranger, une admission dans une
unité à risque (soins intensifs…) ou un diagnostic d’infection aigue. Le critère principal est la
proportion de patients dépistés BMR en France.
:Résultats:L’analyse porte sur les 50 premiers patients pour lesquels des investigations
microbiologiques complètes étaient disponibles. L’âge moyen était de 55+/-21 ans et
60% était des hommes. Les pathologies les plus fréquentes étaient traumatologiques
(31%) et infectieuses (30%). Les patients étaient rapatriés principalement d’Europe du
sud (41%) et d’Afrique du nord (37%).Sur ces 50 patients, 17 ont été dépistés BMR
(34%) et 33 non BMR. Deux patients étaient porteurs BHR.
Condition
Type of foreign
hospitalisation
Duration (day) of
hospitalisation
before repatriation
Location
Germ
Site of détection
1
Stroke
ICU
20
Inde
2
Diabetes
ICU
10
Algérie
3
4
Infection
Ventricular tachycardia
ICU
ICU
16
4
Maroc
Turquie
CarbapenemaseProducing
Enterobacteriaceae
Cloacae
CephalosporinaseProducing
Enterobacteriaceae
MRSA
MRSA
5
ARDS
ICU
14
Maroc
MDRAB
6
Severe trauma
ICU
16
Grèce
7
Severe trauma
ICU
30
Allemagne
8
Severe trauma
ICU
16
Portugal
Rectal swab
CephalosporinaseProducing
Enterobacteriaceae
ESBL E. coli
9
ARDS
ICU
9
Maroc
CRPA
10
Erysipelas
Medicine Ward
16
Congo
11
Pneumonia
Medicine ward
16
Sri lanka
12
Cardio-pulmonary arrest
ICU
16
Italie
Carbapenemaseproducing K. pneumoniae
Rectal swab
13
14
15
16
17
Stroke
Knee arthritis
Stroke
Pneumonia
Severe trauma
ICU
Medicine ward
ICU
Medicine ward
ICU
16
16
113
21
18
Turquie
Portugal
Allemagne
Espagne
Turquie
ESBL E. coli
MDRAB
MDRAB
MRSA
ESBL E. coli
Skin swab
Rectal swab
Urine culture
Nasal swab
Urine culture
ESBL- producing K.
pneumoniae
ESBL Enterobacteriaceae
Tableau 1: Caractéristiques des patients dépistés porteur de BMR
Urine culture
Rectal swab
Nasal swab
Nasal swab
Bronchoalveolar
lavage
Rectal swab
Bronchoalveolar
lavage
Rectal swab
Rectal swab
Bronchoalveolar
lavage
Rectal swab
Figure 1: Localisation d'hospitalisation initiale des patients dépistés
BMR
Discussion: Cette méthode de triage présente un bon rendement, 1/3 des patients étant
finalement dépistés BMR.
Conclusion: Alors qu’il est difficile d’appliquer systématiquement des mesures d’isolement
strictes de transport à tous les patients rapatriés, cette méthode de triage simple et
reproductible présente un rendement efficace, Nous l’avons donc intégrée à nos procédures.