CHAPITRE 2 L'évaluation des fonds en question moyennes constatées deviennent des références... à tort, celles-ci cachant souvent des disparités L'évciluation des fonds importantes et occultant totalement la raison d'être de tout investissement dans un outil de travail: sa rentabilité. Ainsi, depuis plusieurs années, le réseau CGP met en avant la nécessité de valoriser les offi- eiquestiori cines non pas en pourcentage de leur chiffre d'affaires, mais en fonction de leur rentabilité, en clair: en multiple de I'EBE (Excédent Brut d'Exploitation). Le constat: Évolution du prix de cession des officines depuis 10 ans CA MOYEN en Ke Prix cession moyen en % / CA EBE en % Prix cession en X EBE 2001 1100 12,81 85 6,64 2002 1205 12,39 87 7,02 2003 1255 12,47 86 6,89 2004 1 401 12,24 88 7,20 2005 1422 fl,86 88 7,42 2006 1452 fl,66 90 7,42 2007 1536 10,99 91 8.28 2008 1 610 10,75 92 8,55 2009 1 676 10,60 89 8,39 2010 1 680 10,12 87 8,60 L'EBE est tombé de 12,81 % en 2001 à 10,12 % en valorisation en pourcentage de chiffre d'affaires 2010, soit une baisse de 21% et. malgré tout, les passe de 86% à 81,82%. prix de cession évoluent en sens inverse, de 85% La degradation des resuttats de officines et les perspectives economiques posent à nouveau la question du mode de valorisation des officines et. par là même, de leur endettement. Il y a maintenant urgence à evaluer les officines sur des criteres objectifs de rentabilite et a mettre au placard les criteres subjectifs qui ont jusqu'ici pris le pas sur les premiers. Malgré cet avis unanime, les habitudes ont la vie dure. Les officines restent valorisées prioritairement sur la base de leur activité, sans tenir compte ou presque de leur rentabilité, alors que le chiffre d'affaires n'a plus, dans l'expertise d'un fonds, qu'une valeur indicative de l'effet «volume». Or, l'évolution de l'économie de l'officine lance une nouvelle fois un appel àla raison. Alors que le taux de croissance des officines est bilité stagne, voire diminue, les valorisations constatées dans le cadre des cessions laissent prendre en compte le chiffre d'affaires TTC et un parfois songeurs... coefficient pour déterminer le prix de vente Les vieilles habitudes sont tenaces et La rentabilité des pharmacies ne cesse de bais- ser depuis 10 ans et les prix de vente (en multiple de l'EBE) ne cessent de monter... La progression moyenne annuelle de chiffre d'affaires d'une pharmacie de 1998 à 2007 était de Au terme de cinq années d'exploitation, une pharmacie achetée sur une base de chiffre d'af- sont formels: là méthode d'usage qui consiste à MONITEUR qu'opportun de se poser tes questions suivantes: 5,13%. Tous les Intervenants du marché delà transaction DES PHARMACIES Face à ce constat, il parait plus le prix de cession de 6,64 fois à 8.60 fois l'EBE. d'une officine est insuffisante, voire surannée. en berne depuis plus de trois ans, que leur renta- ALE du CA en 2001 à 87% en 2010, faisant ainsi passer faires de 100 développait un chiffre d'affaires de 128, et par conséquent sa valorisation en pourcentage de chiffre d'affaires passait de 86% à 67%. Sur a base d'une progression moyenne del % par an pendant Sans, le chiffre d'affaires dévelop- les pé au terme des cinq années est de 105,10 et sa Que vaudront les pharmaciens dans cinq ans? Ne risque-t-on pas d'avoir des valeurs de marché inférieures aux valeurs de reprise, et ce comp- te tenu: Des baisses de rentabilité (approche économique) Delà démographie des pharmaciens (approche de marché):5.000 départs en retraite dans les Sans; De la non ouverture du capital (approche de marché). Quelle est la taille critique (en volume de chiffre d'affaires) d'une pharmacie? Y.-a-t-il des pharmacies vouées à disparaitre? Si oui, lesquelles? LE MONITEUR DES PHARMACIES Lévaluation des fonds en question L'approche économique: tion retraité aura bien entendu une incidence Lexcédent brut d'exploitation est le ratio qui per- non négligeable sur la valorisation de l'officine met de mesurer la performance économique en fonction de sa taille, d'une officine, en ctair sa rentabilité. Ce ratio, était CATTC (tableau en K) CA HT 1040 1000 100% 1500 100% 2080 2000 100% 271 27,13% 407 27,13% 551 27,53% 4,58% Marge brut 1560 de 12,81 % en 2001, 11,66 % en 2006 et 10,12 % en Dans la première partie du tableau (voir ci-des- 2010, soit une baisse de rentabilité de plus de 20% sous), le cabinet Flandre Comptabilité Conseil entre 2001 et 2010 avec une évolution en dents de valorise les trois fonds en multiple de l'EBE Charges externes 60 5,95% 76 5,06% 92 scie du prix de cession moyen constaté en pour- retraité, L'hypothése retenue, compte tenu de là Impôts et 14 1,40% 18 1,20% 24 1,17% centage du chiffre d'affaires, mais une augmenta- spécificité du marché des officines (qui se finan- Frais de personnel 78 7,80% 154 10,25% 200 10,00% tion très nette si ce prix est exprimé en multiple de cent notamment sur 12 ans), est de 7 fois l'excé- Cotisations exploitant 22 2,20% 27 1,80% 31 1,55% 2 0,20% 4 0,27% 6 0,30% Autres produits 'Il' 1,10% '22' 1,50% '39' 1,95% Excédent brut d'exploitation 106 10.60% 150 10% 237 11,85% 42 4,20% 42 2,80% 42 1,67% 64 6,40% 108 7,20% 195 9,75% l'excédent brut d'exploitation. dent brut d'exploitation retraité. xes Autres charges Et, il n'est pas inutile de rappeler, à ce niveau de la réflex ion, que l'excédent brut d'exploitation sert à Rappel : Ces trois officines sont valorisées en Rembourser les emprunts (capital + intérêts); multiple de I'EBE corrigé de la rémunération du Payerlesimpôts: titulaire (celle-ci est déduite). Rémunérer e pharmacien exploitant. La deuxième partie du tableau fait ressortir les Prélèvement pharmacien titulaire échéances d'emprunt annuelles en fonction de tique du monde de l'entreprise est de valoriser les l'emprunt souscrit par rapport à la valeur de marché du fonds (78 % en moyenne dans la activités - quelles qu'elles soient - en multiple de région l'excédent brut d'exploitation (5 à 6 fois), tout en déjà déduite. Comptabilité Conseil le Nord-Pas-de-Calais) et l'écart de faisabilité, c'est-à-dire le manque de trésorerie ou l'excédent de trésorerie, après Une approche purement économique se devrait que le titulaire ait prélevé sa rémunération Il n'est pas non plus inutile de rappeler que la pra- soulignant que la rémunération du dirigeant est prise en exemple par Flandre : delà rentabilité de l'officine qui dépend étroi- emprunts. tement de sa taille et, plus précisément, de son volume d'activité; de la rémunération nécessaire du pharmacien titulaire. rait être cette approche économique en fonction d'activité de la pharmacie Pour Hypothése impót moyen suri2ansà3,5O%.soit7o%duCATTC Ecart de faisabilité. Si emprunt 80% de la valeur théorique du fonds suri? ansà 3.50%. Soit 62% du CATTC rapport à l'investissement). Depuis plusieurs années, les banquiers ont pris une position de principe assez défensive qui limite l'endette- La rémunération retenue du pharmacien titulaire du fonds. Cette régIe rigide et parfois même décourageante est dictée par la logique financière. En dessous de 20% d'apport personnel, nets par an (coefficient 600) et l'acquéreur ne gère plus un risque, il prend des cette rémunération sur l'excédent brut d'exploita- Si emprunt 100% de la valeur théorique du fonds suri? ans à 3,50%, soit 78 Y. du CATTC Conseil, retient cinq hypotheses de quotités de ment à un maximum égale à 100% de la valeur DES PFIARMACIES 448 comptable du cabinet Flandre Comptabilité l'exemple, il a été retenu 3 officines :1.000 K de LE MONITEUR Si 7 fois EBE retraité: Prix cession théorique Ecart de faisabilité Si emprunt 90% de la valeur théorique du fonds chiffre d'affaires HT, 1.500 K et 2.000 K. ce, quel que soit le volume d'activité. L'impact de 10 1 622 CA TIC Dans cette évaluation, Olivier Desplats, expert- crédit (pourcentage que celui-ci représente par Les tableaux, ci-après, font ressortir ce que pour- est de 42.000 1217 811 soit 43% 756 Sot 48,50% du CA TTC du CA TTC 15 K 1365 Soit 66% du CA TTC 48K 29K pour vivre, payé ses impôts et remboursé ses de tenir compte: du volume EBE retraité Prix de cession moyen (78%) - risques. Ech.an 811 KE Si emprunt 70% de la valeur théorique du fonds suri? ans à 3,50 Y., soit 55% du CATTC Ecart de faisabilire. Si emprunt 60% de la valeur theorique du fonds 572 KE Ecart de faisabilité 124 K mK iO92K 66 K 967K Ech.an 165 KE i48K 456K - 1 I( E 98 K 1290 K 1314 K y 16 K -18 KE 58 K 1622 K - 18 KE - 31 K -17 K 87 K 858 K - 7K - 9 KE 489K suri? ansà3,50%,soit47%duCATTC 74K - 25 K E 645K6 Ech.an 1217 K - 44 K - 34 K 728K Ecart de faisabilité: 83 K SaKE -1KE 75K 733 XE KC Pour lire la deuxième partiedu tableau: - Valeur théorique du fonds prix du marché - Ecart de faisabilité = EBE retraité - Impôt - Remboursements d'emprunts LE MONITEUR DES PHARMACiES BORDEAUX CHAPITRE 2 Que constate-t-on? La recommandation d'Olivier Desplats. Lestimation de la valeur des fonds par la méthode de Il est indispensable que les logiques economiques et fEBE aboutit à une décote importante des trois pharma- financières se rejoignent car le pharmacien ne peut pas cies et à des écarts significatifs de valorisation en fonction emprunter plus que ce qu'autorise l'approche écono- du volume cfactivité:43% pour l'officine de 1.000 K de mique par LEBE. » CLERMONT FERRAND r NICE PèRIS LAVAL LILLE LYON MARSEILLE METZ RENNES ROUEN TOULOUSE TOURS Pour vendre, acheter ou céder votre officine, adressez-vous à L'expert. chiffre d'affaires, 48.50% pour officine de 1.500 K contre 66% pour fofficine de 2.000 K. Qu'en conclure? La seconde partie du tableau montre que écart de faisa- Les prix pratiqués actuellement, notamment sur les gros bilité vire au rouge d'autant plus facilement que le volume chiffres d'affaires, sont dictés par le marché et semblent dactivité est faible et que lèndettement est important. faire abstraction de tout logique économique. Ils nécessitent, par conséquent, soit un apport significatif L'équilibre financier (solde positif) est atteint à ce pour contrebalancer l'écart de faisabilité, soit une crois- niveau de valorisation pour des quotités de crédit très sance de l'activité et de la rentabilité pour absorber cet différentes selon la taille de 'officine 47 % pour un chiffre d'affaire de 1.000 K, 70% pour 2.000 K. Tout écart. Cela a toulours était le cas les pharmacies se sont remboursées grâce ala croissance de l'activité. achat à un prix supérieur devrait, par conséquent, faire l'oblet dun apport complementaire ou d'un sacrifice de Qu'en sera-t-il demain? l'exploitant sur sa rémunération. De fortes disparités sont à craindre; ne parle-t-on pas de la fermeture de 3 à 4.000 pharmacies? Les logiques economuques et financieres se rejoignent. N'est-il pas plus que temps d'aborder la valorisation des Malheureusement, les logiques de marche continuent à faire entendre raison au marché? pharmacies par une approche économique et ainsi de prendre le pas et restent trés eloignées des raisonne- Certes, il n'est pas agréable de voir un taux de rentabilité ments économiques et financiers. L'étude nterfirmo 2011 diminuer, mais ce n'est pas tant la rentabilité des officines tire les mêmes constats que les annees précédentes: pour qui pose problème mais bel et bien leur valorisation et nombre de cessions, te prix apparait disproportionné au l'inéquation de cette valorisation par rapport à la rentabi- regard de la rentabilité de l'officine, alors que c'est sur litè dégagee. Il ne s'agit pas d'avoir une vue pessimiste de ledit prix de cession que l'acquéreur est censé trouver la l'avenir de la pharmacie, mais plutôt de faire preuve d'un sécurité de son investissement. réalisme économique et d'organiser le marché afin de rendre cessible toutes les officines quelles ques soient L'écart de faisabilité est de plus en plus faible selon le volume d'activité. leur taille et leur localisation. Des fusions pourront s'opérer, encore faut-il que les valorisations soient cohérentes en regard du risque pris par facquereur. Olivier DESPLATS, expert-Comptable, Flandre Comptabilité Conseil (reseau CGP) Il devient urgent de se rallier à l'Excédent Brut d'Exploitation (EBE) et d'établir lien entre la rentabilite de l'objet et son prix d'acquisition. A l'heure où nous )nstatons une baisse continue du taux de rentabilite des pharmacies, il est CABINET GUERRY TRANSACTIONS PHARMACLUTIQgJES nmps de changer les habitudes et de prendre en compte les vrais indicateurs conomiques. Il en va de l'équilibre financier des officines. n effet, I'EBE est un critère beaucoup plus déterminant que le CA, puisque c'est D ,ui qui sert à rembourser les emprunts, payer les impôts et assurer le train de vie du titulaire.» DIRECTION COMMERCIALE 3. boulevard de Chézy .35066 RENNES CEDEX Tét.0299671364-Fax0299306281 Garantie FNAIM - 10,6 M - CP 256 238-CS 66414 NTES
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