Posters / Transfusion Clinique et Biologique 20 (2013) 295–369 accouchement en 2008 une panagglutination homogène 2+ en Coombs et 3+ en papaïne avec témoin autologue négatif. Le CNRGS identifie un anticorps anti-public de type anti-Jra. Le nouveau-né a un test de Coombs direct positif 3+ en IgG et une bilirubine à 308 mol/L qui diminue en quelques jours sous photothérapie intensive. Malgré une information sur le caractère potentiellement dangereux de cet anticorps, la patiente ne vient pas donner son sang. Elle est revue en 2011 enceinte de son second enfant à trois mois de grossesse où la même image est retrouvée. Un suivi étroit est réalisé tout au long de cette grossesse, conjointement avec le CNRGS et le CNRHP. Un CGR autologue est prélevé à 35 SA puis un second à 37 SA. Le titre reste faible en fin de grossesse et le bébé naît à 39 SA, avec une hémoglobine descendant jusqu’à 13,5 à J25 et une bilirubine montant jusqu’à 187 à J3, le Coombs direct étant positif 3+ en IgG et 1+ en C3d ; néanmoins l’enfant n’est pas transfusé. L’antigène Jra (JR1) appartient au nouveau système de groupe sanguin JR. Le phénotype Jr(a–) est exceptionnel et principalement rencontré dans la population japonaise et chez les Gens du voyage. L’anti-Jra a surtout été décrit comme dangereux (voire fatal) en obstétrique ; son impact transfusionnel reste controversé. Ce cas complexe a engendré de nombreux problèmes organisationnels et nous a démontré encore une fois la nécessité de la prise en charge multidisciplinaire des femmes enceintes porteuses d’un anti-public. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.03.073 P064 Immunisation anti-MNS5 (anti-U) chez une multipare A. Descazeaud a,∗ , A. Nougier a , H. Pauthier a , T. Peyrard b EFS Aquitaine-Limousin, Limoges, France b CNRGS, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Descazeaud) a Une patiente de 36 ans d’origine congolaise connue au CHU de Limoges avec un anticorps anti-public de type anti-MNS5 (ou anti-U) revient en 2010 pour une cinquième grossesse, cette fois-ci gémellaire. Elle avait été transfusée au Congo pour hémorragie de la délivrance. L’anticorps donne une panagglutination homogène 2+ en Coombs indirect et 4+ en papaïne. Un suivi étroit en collaboration avec le CNRGS et le CNRHP est effectué pendant toute la grossesse. Le vendredi soir, trois jours avant le déclenchement de l’accouchement (prévu un lundi matin à 37 SA), le CNRGS nous appelle pour signaler une flambée du titre à 2048. La patiente est alors convoquée en urgence pour suivi échographique et hospitalisée pour surveillance pendant le week-end. La naissance n’a finalement lieu que le lundi midi. Un des bébés présente une hyperbilirubinémie jusqu’à 246 mol/L et est exsanguino-transfusé avec deux CGR cryoconservés provenant de la BNSPR (la patiente avait donné trois unités de sang en 2004 suite à son quatrième accouchement, mais la sérologie palustre était positive, rendant l’utilisation des poches difficile). Il sort à J8 ; son hémoglobine redescend néanmoins à 9,7 g/dL à sept semaines de vie mais il ne sera pas retransfusé. Environ 1 % des sujets africains sont MNS-5 ; 50 % d’entre eux sont « U variants » et peuvent développer un anticorps cliniquement significatif. Cette patiente fait partie des 50 % de « vrais U négatif » ; l’anti-U étant dans ce cas beaucoup plus dangereux. Ces malades sont très difficiles à transfuser puisque même les CGR « U variants », très rares, sont incompatibles malgré leur statut S-s-. Ces grossesses à risque nécessitent une prise en charge multidisciplinaire. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.03.074 P066 Essais de qualification d’une technique manuelle de microtitrage des anticorps anti-érythrocytaires anti-RH1 (anti-D) L. Pellegrina ∗ , N. Couprie , M. Challand , S. Parent , B. Chevalier LABM Biomnis, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Pellegrina) Objectif.– Réaliser les essais de qualification du microtitrage des anticorps antiérythrocytaires anti-RH1. 313 Méthode.– Technique manuelle : test indirect à l’antiglobuline sur gel (dilutions 1 à 32 pour les patientes, 2 à 64 pour l’étalon anti-RH1). Variables testées : hématie, standard, milieu de dilution et temps d’incubation. Qualification : répétabilité : étalon CNRGS et trois plasmas de concentrations 1,75, 7 et 112 ng/ml. Reproductibilité : 11 plasmas de concentrations 3,5 à 56 ng/ml. Spécificité : quatre plasmas sans anti-RH1 (négatif, anti-RH4, anti-KEL1, antiJK1). Limite de détection : étalon anti-RH1 dilué au 1/8, 1/16 et 1/32. Corrélation : 30 plasmas envoyés en parallèle au CNRHP. Comparaison des concentrations théoriques et mesurées post-injection antiRH1 : 65 plasmas (date et dose d’injection connues). Résultats.– Fiabilité : satisfaisante (concentration identique dans les différentes séries). Spécificité : pas de réaction positive sur plasma négatif ni en présence d’antiKEL1. En revanche positivité en présence d’anti-RH4 et anti-JK1 (l’hématie Ror utilisée étant RH :1,4 ; JK :1). Limite de détection : 1,75 ng/ml. Corrélation : concentrations similaires pour 22 plasmas et concentrations différentes pour huit plasmas (une dilution d’écart sans conséquence sur l’interprétation finale). Comparaison post-injection : pour 52 plasmas, concentrations d’anticorps antiRH1 passifs (délais de 72 h à 120 jours). Pour 12 dossiers, concentrations majorées non interprétables (délais post-injection de 48–72 h). Découverte d’une alloimmunisation anti-RH1 pour une patiente (confirmée par le CNRHP). Discussion.– La validation de cette technique est satisfaisante et permet le passage en routine. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.03.076 P067 La distribution des antigènes de groupes sanguins ABO et Rhésus au Maroc A. Benahadi a,∗ , R. Alami a , S. Boulahdid a , B. Adouani a , A. Laouina a , A. Tazi-Mokha a , A. Mokhtari b , A. Soulaymani b , K. Hajjout a , M. benajiba c a Centre régional de transfusion sanguine, Rabat, Maroc b Laboratoire de génétique et de biométrie, université Ibn Tofail, Kénitra, Maroc c Centre national de transfusion sanguine, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Benahadi) Pour déterminer la fréquence phénotypique et allélique des groupes sanguins ABO et Rhésus au Maroc, 219 287 donneurs de sang en provenance de 16 régions ont été analysés. Les phénotypes ABO Rhésus ont été déterminés par technique automatisée sur automate PK7300 et/ou par macro-méthode sur microplaque. Les fréquences phénotypiques des antigènes de groupes sanguins A, B, AB, O et D, sont respectivement de 32,86 %, 15,80 %, 4,53 %, 46,80 %, et 91,00 %. Les fréquences géniques A, B, O sont de 0,21, 0,11, 0,68. Celles du système Rhésus sont pour le e : 0,89 suivies par le D : 0,71, c : 0,61, C : 0,39 et E : 0,10. Les haplotypes Rhésus se présentent dans l’ordre décroissant suivant : DCe (0,38), Dce (0,34), dce (0,28), DcE(0,10), dCe(0,01), dcE (0,002) et DCE (0,001). La répartition régionale des antigènes de groupes sanguins ABO a montré une légère différence entre les régions étudiées avec un net gradient Nord-Sud du groupe A et inversement un gradient Sud-Nord du groupe O. Par ailleurs, l’étude statistique de la distribution de l’antigène D a révélé une différence très significative entre les différentes régions (p > 0,001), dévoilant un maximum d’antigène D positif à Ouarzazate (95,40 %) et un minimum à Oujda (89,00 %). Une analyse approfondie à l’aide du test statistique z-score a bien confirmé que la région d’Ouarzazate, au Sud-Est du pays, s’écarte largement des autres régions avec la plus basse fréquence en Rhésus d (4,60 %). Les résultats trouvés dans cette étude concordent avec les données géographiques et historiques du pays. Par ailleurs, elles seront d’une grande utilité dans l’élaboration d’une cartographie des groupes sanguins ABO et Rhésus chez la population marocaine. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.03.077
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