Bronchiolite.M3

LES SOINS RESPIRATOIRES CHEZ
LE PETIT ENFANT ET LA
BRONCHIOLITE
Formation des auxiliaires de puériculture
année 2012-2013
Pierre-Yves Navarre
Kinésithérapeute
INTRODUCTION
Chaque année on assiste au retour en force de la
bronchiolite.
Cette épidémie-surtout hivernale-touche environ
500000 nourrissons.
Soit 30% de la population des nourrissons.
Inquiétante, souvent bénigne et parfois très
grave en fonction de l’âge de l’enfant, des
précautions et des gestes simples peuvent
permettre d’en limiter l’importance et d’en
diminuer les risques de contagions aux autres
nourrissons
DEFINITION
LA BRONCHIOLITE AIGÜE EST
-UNE INFECTION VIRALE
-RESPIRATOIRE
-EPIDEMIQUE
-SAISONNIERE
-du NOURRISSON
ÂGE
La bronchiolite concerne surtout des
nourrissons âgés de 3 à 9 mois.
Mais on la rencontre chez le nouveau-né et
chez des enfants plus âgés (2ans).
PARTICULARITES DU POUMON DU JEUNE
ENFANT
-A la naissance le poumon n’est pas terminé dans son
développement
-Développement alvéolaire
2 ans
-Croissance poumon et thorax
adolescence
-Moins de surface d’échange
-Moins de capacité de compensation face à une affection
respiratoire
AGENT INFECTIEUX
-Principal agent infectieux : VRS (virus respiratoire
syncitial)
-60 à 90% des cas
- Autres virus en cause : parainfluenzae (5 à 20%)…
EPOQUE
-Surtout présent en hiver
-Pic en décembre coïncidant avec la grippe et les
diarrhées à rotavirus
-…
TRANSMISSION DE LA BRONCHIOLITE
-Très contagieuse.
-Transmission par voie aérienne (toux, éternuements).
-Transmission par les mains, les baisers, les objets.
-Survivance du virus: -30 mn sur la peau
-plusieurs heures sur objets
-Contamination favorisée par la promiscuité,
l’urbanisation, la mise en collectivité précoce, et les
facteurs environnementaux (tabagisme).
-Taux de contamination: 95% enfants avant 2 ans dont 70
à 80% ne développeront qu’un rhume.
- Hygiène: lavage des mains, éducation parentale.
ASPECTS CLINIQUES
-Début de l’infection à VRS: rhinopharyngite peu
fébrile avec toux sèche.
-Après 48 à 72 h et dans 20% des cas: dyspnée et
polypnée.
-Expiration freinée
-Alimentation perturbée
-Fatigabilité du nourrisson
-Distension thoracique et signe de lutte sont
fonction du degré d’obstruction des V.A.
-Auscultation: crépitants (secs, inspiratoires) ou
sous-crépitants (humides et expiratoires) nourrissonsrâles bronchiques et sibilants plus
tardivement (wheezing)
EVOLUTION DE LA MALADIE
- Le plus souvent favorable : spontanément
avec kiné respiratoire
- Signes d’obstruction : 8 à 10 jours
-Toux résiduelle peut persister une quinzaine de jours
- Risque de détresse respiratoire grave : BB < 6
semaines
hospitalisation : surveillance fonction
respiratoire
parfois réanimation
-L’infection à VRS ne confère pas d’immunité
protectrice
- Rechute dans les 2 premières années : 25 à 60%
- A partir du 3ème épisode : asthme de nourrisson
( différent de l’asthme du grand enfant cf…)
COMMENT EVITER LES RECHUTES?
Principalement par des règles d’hygiène
- Lavage des mains au moins 30 sec, eau + savon
-S.H.A. !!!!
- Ne pas embrasser le nourrisson sur le visage
- Eviter de sortir les BB – de 2 mois dans des endroits
confinés ou trop fréquentés (transports en commun,
…)
- Aérer régulièrement les habitations
- Désobstruer les VAS en cas de rhume
- Ne pas échanger tétines, sucettes, cuillères…
- NE PAS FUMER EN PRESENCE DE L’ENFANT
-…
CRITERES DE SURVEILLANCE
Hospitalisation : décision médicale, ne concerne
qu’un petit nombre d’enfants
Eventualité de la dégradation rapide : vigilance de
tous les intervenants et information précise de la
famille
!! Comprendre et surveiller les signes d’aggravation:
-refus d’alimentation
- troubles digestifs
- anomalies du comportent, A.E.G.
- détérioration de l’état respiratoire
- élévation de la t°
CRITERES DE SURVEILLANCE
FACTEURS CLINIQUES
-importance de l’A.E.G.
-importance de la gène respiratoire
- âge de l’enfant
- surpoids? (cf. pédagogie de la nutrition)
DONNEES ANAMNESIQUES
-observation parentale de l’enfant (malaise, troubles
du comportement, …)
-antécédents
- caractère traînant de la gène respiratoire
CRITERES DE SURVEILLANCE
DONNEES ENVIRONNEMENTALES
-capacités de la famille : - en terme de surveillance
- de compréhension
- d’accès aux soins
- conditions de vie de l’enfant et de sa famille
- ressources sanitaires locales
FACTEURS DE GRAVITE IMPOSANT
L’HOSPITALISATION
- A.E.G. important
- Survenue de dyspnée, de cyanose
- Fréquence respiratoire > 60/mn
- Age < 6 semaines
- Prématurité < 34 SA, âge corrigé < 3 mois
- Cardiopathie sous-jacente, pathologie pulmonaire
chronique
- Saturation < 94% en air ambiant et au repos
- Troubles digestifs compromettant l’hydratation,
déshydratation avec perte de poids > 5%
- Difficultés psychosociales
- Troubles de ventilation confirmé à la radiographie
SIGNES RESPIRATOIRES


Fréquence respiratoire physiologique
Age
Garçons
Filles
Prématurité
40-90
40-90
Nouveau-né
30-80
30-80
1 – 6 mois
42 ± 12
42 ± 12
7 – 12 mois
31 ± 8
30 ± 6
1 – 2 ans
26 ± 4
27 ± 4
2 – 3 ans
25 ± 4
25 ± 3
3 – 4 ans
24 ± 3
24 ± 3
4 – 5 ans
23 ± 2
22 ± 2
7 – 8 ans
20 ± 3
20 ± 2
10 – 11 ans
19 ± 2
19 ± 3
15 – 16 ans
17 ± 3
18 ± 3
Polypnée et apnées (+ +)

Nouveau-né = 42

1 an = 30

Adulte = 18

Fréquence cardiaque
Age
Garçons
Filles
Age
Garçons
Filles
Naissance
140 ± 25
140 ± 25
2 – 3 ans
93 ± 12
93 ± 9
J1 – J3 de vie
116 ± 11
116 ± 11
3 – 4 ans
87 ± 9
89 ± 9
J4 – J7 de vie
121 ± 13
121 ± 13
4 – 5 ans
84 ± 8
84 ± 8
J8 – J14 de vie
141 ± 11
141 ± 11
7 – 8 ans
75 ± 8
76 ± 8
< 1 mois
130 ± 22
130 ± 22
10 – 11 ans
67 ± 7
69 ± 8
1 mois – 1 an
135 ± 18
126 ± 21
15 – 16 ans
61 ± 8
65 ± 8
1 – 2 ans
105 ± 16
104 ± 17

TRC (+ +).
!
OXYMETRE DE POULS
 Méthode non invasive du monitorage en continu de
la saturation en oxygène (SpO2).
 Indique la fréquence cardiaque.
OXYMETRE DE POULS
 PRINCIPE :
• La densité optique et la couleur de la molécule d’hémoglobine
changent en fonction de la quantité d’oxygène qu’elle contient
(spectrophotométrie).
 AVANTAGES :
• Monitorage continu non invasif.
• Absence de calibrage et mise en route immédiate.
• Détecte les hypoxémies.
 LIMITES :
• En dessous de 80 %, mesure de SpO2 = approximation.
• Artéfacts :
o déplacement du capteur
o mouvements de l’enfant.
• Prix.
EN PRATIQUE
 La clinique prime (fréquence respiratoire, état de
conscience, signes de détresse respiratoire, épuisement…).
 Les gestes ont-ils été efficaces ?
 Clinique et SpO2
 S’aider des clichés radiologiques.
 Concertation kinésithérapeute - médecin.
 Expérience mais
!
tout va vite chez le jeune enfant.
Merci au Dr D. Dupont, chef du service de réanimation pédiatrique, pour l’autorisation d’utiliser ce schéma
LES TRAITEMENTS
MESURES GENERALES
HYDRATATION, NUTRITION:
Le maintien de l’hydratation et des apports caloriques
satisfaisant les besoins de base est essentiel.
En cas de difficulté:
- fractionner ou épaissir les biberons
- désobstruction naso pharyngée si besoin
- alimentation entérale (sonde naso gastrique)
LES TRAITEMENTS
MESURES GENERALES
COUCHAGE
-proclive à 30°, avec triangle de mousse ou drap en
« bandoulière »
DESOBSTRUCTION NASALE
Respiration du nourrisson : prédominance
nasale
Perméabilité des VAS est essentiel
Instillation au sérum physiologique
LES TRAITEMENTS
MEDICAMENTS
Bronchodilatateurs, corticoïdes, antibiotiques,
antitussifs, fluidifiants : pas d’indication dans le
traitement de la 1ère bronchiolite du nourrisson
( source HAS )
Prescription selon appréciation du médecin au cas
par cas…
LES TECHNIQUES
DESOBSTRUCTION
DES VOIES AERIENNES SUPERIEURES
- Désobstruction rhinopharyngée DRP associée à
une instillation de sérum physiologique: doit être
apprise aux parents par l’AP, l’ IDE, le kiné…
- Aspiration nasopharyngée au moyen d’une sonde,
réservée à certaines situation, quand la DRP est
difficile à réaliser ou à des cas sévères, hôpital…
LES TECHNIQUES
DESOBSTRUCTION
DES VOIES AERIENNES INFERIEURES
- ELPR, AFE lente, guidées par l’auscultation
pulmonaire
- Toux provoquée, vise à obtenir l’expectoration
DESCRIPTION DES TECHNIQUES
LA DESOBSTRUCTION RHINO-PHARYNGEE : DRP
Enfant couché sur le côté, instillation de sérum
physiologique dans la narine supérieure, en vérifiant
que le sérum s’évacue par la narine controlatérale.
- inconvénients éventuels, risques : discussion!
-nécessité d’un geste bien appris, bien compris, bien
exécuté
- ne pas banaliser la DRP
- NECESSITE DE L’EVALUATION DES VAS!
DESCRIPTION DES TECHNIQUES
LA DESOBSTRUCTION RHINO-PHARYNGEE
RETROGRADE
Reniflement passif provoqué par une occlusion
buccale lors de l’inspiration, suivi, en kinésithérapie
respiratoire, par une glosso pulsion antérieure pour
recueillir les sécrétions au niveau des lèvres.
ATTENTION aux pressions induites : pathologies
ORL
DESCRIPTION DES TECHNIQUES
LA DESOBSTRUCTION RHINO-PHARYNGEE
ANTEROGRADE
Ou mouchage passif, provoqué par une occlusion
buccale lors de l’expiration.
ATTENTION aux pressions induites : pathologies ORL
ROLE PRIVILEGIE DE L’A.P.
-Dans l’observation des signes cliniques
- apprendre à reconnaître les bruits respiratoires
- les signes de tirage, balancement…= gène
respiratoire
-Dans l’alimentation
- perméabilité des VAS, DRP
- difficultés alimentaire éventuelles, déshydratation,
perte de poids
- vomissements…
ROLE PRIVILEGIE DE L’A.P.
-Dans la qualité de l’installation
-Dans l’appréciation de l’état général de l’enfant
-Dans l’éducation thérapeutique apprendre aux
parents l’observation des signes cliniques,
dégradation respiratoire , alimentation
-LE LAVAGE DES MAINS!!!!!!!!!!!!!!!!!
-…