’’ Parachath Bo Une sortie d’Egypte en deux temps Le point central de notre paracha est la sortie d’Egypte, un évènement qui propulsa les Enfants d’Israël vers la liberté. Mais une étude serrée du texte nous fera découvrir que le concept de « sortie d’Egypte » se conjuguera au pluriel. Il y eut deux sorties d’Egypte et cette dualité ouvrira un champ d’interprétation à la fois réaliste et porteur d’espoir. A propos du temps de la sortie d’Egypte, nous avons deux textes de la Thora qui, de prime abord, semblent se contredire : D.ieu libéra Son peuple au milieu de la nuit, comme Rachi nous le précise sur un verset (1) de notre paracha : « C’est la nuit annoncée à Avraham. Cette nuit là, Je libérerai tes enfants ». Mais un autre texte (2) nous apprend que le lendemain, en plein milieu du jour, les Enfants d’Israël quittèrent l’Egypte. Dépassant le cadre événementiel, nos Maîtres nous proposent de lire ici, une autre sortie d’Egypte, celle qui peut concerner chacun d’entre nous. יחי אדוננו מורנו ורבינו מלך המשיח לעולם ועד Au-delà de l’évènement La tradition juive comprend le concept de « sortie d’Egypte » sur deux registres. Le premier est purement historique et renvoie à un évènement qui se produisit il y a plus de trente et un siècles. Le second fait référence à la dimension spirituelle de cet évènement. Sortir d’Egypte signifie aussi, se libérer de toutes les entraves et limites qui nous empêchent de nous rapprocher de D.ieu. Le mot Mitzraïm, en effet, signifie « Egypte » mais il peut aussi se lire Métzarim que l’on peut traduire par « limites » ou « étroitesses ». De ce fait, il existe deux sorties d’Egypte : une en pleine nuit et une en plein jour. La première décrit le moment le plus obscur de la nuit alors que la seconde se situe au moment le plus lumineux du jour. Ne pas désespérer L’enseignement à tirer de cette dualité est le suivant. Il existe des Juifs qui sont encore « au milieu de la nuit » et dont le temps et l’espace accordés à la spiritualité est extrêmement réduit, parfois presque inexistant, tant le monde matériel et ses plaisirs accaparent leur vie. Ces Juifs pourraient ressentir un profond découragement si naissait en eux une quelconque volonté d’échapper à cette servitude. Notre paracha devient alors porteuse d’espoir : même « au milieu de la nuit », on peut encore sortir d’Egypte et se libérer du poids de l’exil pour prendre le chemin qui conduit au don de la Thora. Car la faute, rappelons le, n’est pas un chemin irréversible. C’est un accident de parcours. Aussitôt après la prise de conscience d’un mauvais choix, il est toujours possible de revenir sur la voie droite. D’un autre côté, quand on se trouve « en plein milieu du jour », c'est-à-dire, quand notre degré de spiritualité est lumineux, l’obligation de sortir d’Egypte nous concerne aussi. Même si nous avons atteints des sommets dans la pratique du judaïsme, il restera toujours un sommet plus élevé à atteindre et cela sur un mode infini. Pour passer du Bien au mieux. Notes 1) Parachath Bo, chap. 12, verset 42 2) Parachath Bo, chap. 12, versets 41 et 51 Diffusez ces paroles de Thora autour de vous. C’est un moyen efficace pour rapprocher la délivrance. Le coin de la Hala’ha Comment faire en sorte de ne pas oublier de dire les bénédictions qui précèdent et suivent la consommation d’aliments ? Notre vie bien trépidante est l’une des causes principales de nos failles spirituelles. L’une d’entre elles est l’oubli, qui touche, fréquemment, le domaine des bénédictions. Pour ne pas faillir à ce devoir, nos Maîtres nous donnent quelques recommandations. La première, aussi élémentaire que difficile, est celle qui consiste à manger et boire assis. Etre assis favorise la concentration et permet donc de prendre conscience de l’importance de nos actes. Quand quelqu’un marche ou est debout, il est en action et aura donc beaucoup de mal à concilier diverses activités. Bénir D.ieu en marchant est un exercice, à la fois, périlleux et irrévérencieux. La seconde recommandation est relative à l’endroit de la consommation d’aliments. Il est conseillé de consommer un aliment et de le finir au même endroit. Le fait de manger au même endroit sans bouger donne de l’importance à l’acte de la consommation et nous rappelle de ce fait, que nous avons des obligations vis-à-vis de D.ieu. Enfin, rappelons-nous qu’il existe des lois relatives aux bénédictions et qu’elles sont nombreuses et complexes et qu’il est un devoir de les étudier. Vous pouvez poser des questions au Rav Ygal PIZEM « chlita » directement sur le site Nefech Haya en Israël http://www.chabad-ks.org Sur les traces de nos Maîtres Déficit salutaire Un homme gravement malade se présenta chez Rabbi Meir de Prémichlane (1780-1850). Selon ses médecins, son cas était désespéré et il venait chercher un dernier secours chez le Tsaddik. Comme réponse, Rabbi Meir lui rapporta un passage des Psaumes. « Il est écrit, lui dit-il, « Guéris mon âme car j’ai fauté envers toi ». A priori, aucun rapport n’existe entre ces deux idées ! D.ieu devrait me guérir parce que j’ai fauté ! En fait cela ressemble à un homme qui doit beaucoup d’argent et qui demande à D.ieu de lui accorder une longue vie afin qu’il ait le temps de payer ses dettes. Il en va de même ici : David demande à D.ieu de le guérir afin qu’il puisse se repentir. Puis, s’adressant à son visiteur, le Rabbi lui dit : c’est la même chose pour toi. Répare tes fautes et D.ieu t’enverra la guérison ». Paroles du roi « …Machia’h est présent dans le monde, dans le lieu de l’exil et attend sa Révélation…. Pour qu’elle puisse se produire chacun doit étudier les sujets (de Thora) relatifs à la personnalité de Machia’h et de la délivrance en ajoutant dans le même temps un embellissement dans sa pratique du judaïsme et plus particulièrement dans la mitzva de Tsédaka qui sera donnée avec l’intention de précipiter la délivrance ». De l’esprit hassidique Si l’on voyait la trace que laisse dans le monde un verset du ’Houmach ou un verset des Psaumes, on ne marcherait pas dans la rue sans dire constamment des paroles de Thora. Rabbi Yossef Its’hak Schneerson Vivre avec Machia’h A la porte de Rome A propos de Moché (Moïse) et de la sortie d’Egypte, le Midrash (1) nous rapporte un détail assez déroutant : le libérateur grandit dans la nation qu’il sera amené à détruire ! Effectivement, Moché bénéficia de l’affection de sa mère adoptive et du père de celle-ci, le Pharaon, qui fut en son temps, le monarque de la plus grande puissance politique du monde. Mais ce pouvoir finira par s’effondrer sous les coups de dix plaies dirigées par Moché en personne. Toutefois, le Midrash ne s’arrête pas là et pousse la contradiction à l’extrême. Le Machia’h aussi s’inscrira dans la même perspective : il grandira dans le pays qu’il détruira ! Un premier élément de réponse se trouve dans un récit du Talmud (2) qui nous rapporte un échange entre le prophète Elie et Rabbi Yéhochoua bène Lévi. Ce dernier demanda au prophète quand devait venir Machia’h. Le prophète lui répondit qu’il devait poser cette question au Machia’h lui-même. Mais comme le Rabbi ne savait pas où il se trouvait, Elie lui indiqua qu’il se trouvait à la porte de Rome. Le Maharal de Prague (3) reprend cette précision pour lui donner une signification au second degré : le texte ne dit pas que le Machia’h se trouve dans Rome mais « à la porte ». La porte de la ville, explique t-il, est le lieu où se termine la ville. Ce qui signifie ici, que le Machia’h se trouve dans le lieu où s’achève (le pouvoir de) Rome. Le fruit et son déchet Allons plus loin. Quand on doit changer l’aspect physique d’une entité pour un nouveau projet, poursuit le Maharal, la disparition de l’entité première est inversement proportionnelle à l’émergence de la seconde. Ainsi, à mesure que la première forme disparaît, la seconde apparaît. Il en est de même à travers l’histoire. A mesure qu’une civilisation s’effondre, un autre système politique prend de l’essor pour prendre la place de l’entité précédente. C’est ce que veut nous faire comprendre, ici, le Talmud : l’effondrement de Rome et de ses valeurs ouvre la voie à l’émergence du Machia’h. Comme Moché qui s’élève à mesure que le royaume égyptien s’effondre. Et dans les deux cas, la situation est identique : le Midrash (expliqué par le Maharal) affirme que Moché grandit dans la maison de Pharaon et que le Machia’h est installé dans le royaume de Edom (l’Occident) avec le peuple juif ! Il existe donc un lien entre le Bien et le Mal, puisque la naissance de l’un dépend de la chute de l’autre. Cette proximité se retrouve dans le monde naturel avec l’exemple du fruit et de son écorce qui, lorsqu’ils sont encore en formation, sont imbriqués l’un dans l’autre. Puis quand le fruit devient comestible, il devient une entité différenciée de l’écorce : l’écorce est presque un déchet alors que le fruit a atteint sa pleine maturation. Préparer le peuple Nous avons compris jusque là, le sens de la relation entre les deux mouvements (le Bien et le Mal) mais comment expliquer le fait que les deux libérateurs résident au sein de la nation qu’ils vont détruire ? La réponse nous permettra de comprendre une donnée essentielle du concept de délivrance, tel qu’il est envisagé par la Thora : Moché et le Machia’h doivent préparer le peuple à la délivrance. C’est pourquoi, ils résident tous deux au sein de l’exil, avec le peuple, pour l’aider à cette préparation. Lors de la sortie d’Egypte, les Enfants d’Israël devaient se préparer à cet évènement : par l’agneau à égorger la nuit du 15 Nissane, par la circoncision ou bien tout simplement par la foi que Moché exigea de chacun. De même pour le Machia’h. Cette idée de préparation se retrouve à la fin du Michné Thora du Rambam (Maimonide) qui décrit l’avènement du Machia’h : « Et s’il se lève un roi de la lignée de David, érudit dans l’étude de la Thora, occupé aux commandements comme David son aïeul, selon les préceptes de la Loi écrite et de la Loi orale, qui contraigne tout Israël à en suivre les chemins et à en consolider les brèches, et qui mène les guerres de D.ieu, on présume qu'il est le Machia'h… ». Pour comprendre qu’avant la délivrance, le Machia’h préparera le peuple juif à cet avènement en ramenant chacun sur la voie de D.ieu. C’est ce qui explique qu’avant la délivrance, il est installé parmi les Juifs, au sein de l’exil. Pour les extraire de l’exil. Très prochainement. Notes 1) Chémoth rabba, chap.1 2) Traité Sanhédrine, p.98a 3) (1512-1609). Il fut l’un des plus grands Maîtres de la tradition juive de l’ère moderne PARIS POUR LA RÉFOUA CHÉLÉMA DE EDEL LÉVANA BATH SIM’HA 21, rue Archereau.75019.Paris +33661728219. [email protected] www.nefechhaya.com ISRAËL www.chabad-ks.org יחי אדוננו מורנו ורבינו מלך המשיח לעולם ועד
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