COMMENT ABORDER LA QUESTION DES TRACES INEVITABLES DANS LES PRODUITS COSMETIQUES Françoise AUDEBERT Brian LIGHTFOOT mercredi 19 novembre 2014 Présence de traces de substances interdites dans les cosmétiques Une problématique mondiale ? “The product poses a chemical risk because it contains antimony (102 mg/kg). The product does not comply with the Cosmetic Products Regulation” Rapex – France “The product poses a chemical risk because it contains mercury (38 800 mg/kg). The product does not comply with the Cosmetic Products Regulation” Rapex - Austria “The product poses a chemical risk because it contains a high amount of acrylate monomer which has a high sensitisation/allergenic potential and can result in damage to nails and/or hands. Consequently, consumers may develop a lifelong contact allergy. The product does not comply with the Cosmetic Product Regulation” Rapex - Sweden “Millions of women who apply lipstick every day - sometimes more than 20 times - could be exposing themselves to toxic metals, US researchers claim” New York Times, USA “New CSE study finds mercury in fairness creams and chromium and nickel in lipsticks. Mercury is not permitted to be used in cosmetics in India – their mere presence in these products is illegal” Centre for Science and Environment, India Traces Inévitables – Contexte • On peut constater une surveillance mondiale du marché pour les traces telles que les métaux lourds, les monomères d'acrylate, les phthalates et les Nnitrosamines, le dioxane • Il existe une responsabilité claire dans l'Union européenne : les produits cosmétiques mis sur le marché doivent répondre aux exigences du Règlement (CE) n° 1223/2009; la question de traces est abordé dans ce Règlement • Une notification ‘Rapex’ peut détruire la réputation d'une marque. Les résultats faux-positifs ou les interprétations incorrectes sont absolument à éviter • Une approche commune à toutes les parties prenantes est donc essentielle pour la protection du consommateur et pour la bonne mise en œuvre du Règlement par la personne responsable • Le sujet est international et de ce fait les approches communes sont cruciales Définitions (à la suite d’une collaboration internationale [ICCR]) Les matières premières peuvent être composées d'une ou de plusieurs substances. En général une substance est composée de consituants (un ou plusieurs) , d'impuretés et d'additifs. Les impuretés sont généralement des constituants mineurs d'une substance ou d'une matière première qui peuvent être issues : • Des constituants eux-mêmes • Du procédé de fabrication • De synthèses ou d'interactions chimiques dans le produit dans les conditions normales de stockage • De potentielles migrations de l'emballage vers le produit • De potentielles modifications chimiques causées par l'instabilité du produit dans l'emballage final. 4 Définitions (2) Les Contaminants sont définis comme des substances non intentionnelles qui peuvent être générées par des sources extérieures, processus chimiques, situations imprévues de mauvaises conditions de stockage des matières premières ou d'instabilité de l'emballage final. Impuretés et/ou contaminants peuvent être présents à l'état de traces dans un produit fini Les traces font référence à des quantités très faibles d'impuretés et/ou de contaminants dans le produit fini. 5 Origine des traces TRACES IMPURETES Matières premières Traces produites in situ Réactions entre matières premières Agent nitrosant + Substrat nitrosable COMPOSITION CHIMIQUE REACh Contaminants Produit Fini Procédé de fabrication/ Emballage COMPOSITION COSMETIQUE Etiquetage complet des ingrédients INGREDIENTS SUBSTANCES 6 EN EUROPE : LE RÉGLEMENT (CE) N° 1223/2009 CONCERNANT LES PRODUITS MIS SUR LE MARCHÉ • Article 3 : "Un produit cosmétique mis à disposition sur le marché est sûr pour la santé humaine lorsqu'il est utilisé dans des conditions normales ou raisonnablement prévisibles… » • Chapitre IV : Restrictions concernant certaines substances • Article 14 : restrictions pour les substances listées dans les annexes • Article 17 : Traces de substances interdites « La présence non intentionnelle d’une petite quantité d’une substance interdite …qui est techniquement inévitable dans de bonnes pratiques de fabrication, est permise à condition qu’elle soit conforme à l’article 3. » 7 EN EUROPE : LE RÉGLEMENT (CE) N° 1223/2009 CONCERNANT LA SURVEILLANCE DU MARCHE (CHAPITRE VII) • Article 22 « Les Etats membres surveillent la conformité au présent règlement grâce à des contrôles effectués au sein du marché sur les produits cosmétiques qui y sont mis à disposition. Ils effectuent des contrôles appropriés des produits cosmétiques et des opérateurs économiques à une échelle adéquate, par le biais du dossier d’information sur le produit et, le cas échéant, de vérifications physiques et en laboratoire sur la base d’échantillons pertinents. » 8 EN EUROPE : LE RÉGLEMENT (CE) N° 1223/2009 CONCERNANT LA SURVEILLANCE DU MARCHE (CHAPITRE VII) • Article 12 : Echantillonnage et analyse • 1.« L’échantillonnage et l’analyse des produits cosmétiques sont effectués de façon fiable et reproductible. » • 2. « En l’absence de législation communautaire applicable, la fiabilité et la reproductibilité sont présumées si la méthode employée est conforme aux normes harmonisées applicables dont les références ont été publiées au Journal officiel de l’Union européenne. » 9 EN EUROPE : LE RÉGLEMENT (CE) N° 1223/2009 LE ROLE DE LA COMMISSION EUROPEENNE … n'est pas de définir des concentrations limites spécifiques des traces • Quelques contre exemples : DEG en annexe III, alkylamines (Concentration maximale en nitrosamine: 50 μg/kg )… • Les travaux sur les seuils limites de certaines traces se font au niveau international 10 EN EUROPE : LE RÉGLEMENT (CE) N° 231/2012 SPECIFICATIONS DES ADDITIFS ALIMENTAIRES • Ce document fournit les critères de puretés des colorants de l’annexe IV lorsqu’ils sont utilisés au grade alimentaire Ex. : E 120 COCHENILLE, ACIDE CARMINIQUE, CARMINS Critères de pureté: - Arsenic 3 ppm - Mercure 1 ppm - Plomb 5 ppm - Cadmium 1 ppm 11 Les groupes européens et internationaux travaillant sur les traces Union Européenne, Etats-Unis, Japon, Canada Brésil (observateur), Chine (observateur) JRC Mandates to CEN Member ICCR PEMSAC OCCL ISO TC 217 Président: A. Khaiat (Singapore) Animateur Chimie Analytique: P.A. Bonnet (France) SCT INTERNATIONAL ET TRACES CEN TC 392 Président: P. Masson (France) Animateur Chimie Analytique: G. Mildau (Allemagne) S91K Président: P. Masson (France) Animateur Chimie Analytique: P.A. Bonnet (France) 12 TRACES: DOCUMENTS DE REFERENCE EUROPEENS / INTERNATIONAUX Joint Research Centre (JRC) European Committee for Standardisation (CEN) International Coordination on Cosmetics Regulation (ICCR) International Standards Organisation (ISO) About European Commission's in-house science service which carries out research in order to provide independent scientific advice and support to EU policy. Association of National Standardization Bodies of 33 European countries, officially recognized by the European Union for developing and defining voluntary standards at European level. Multilateral framework with aim of maintaining the highest level of global consumer protection, while minimizing barriers to international trade The world’s largest developer of consensual voluntary standards which aim to break down barriers to international trade Members European Union European Union + European Free Trade Area Canada, European Union, Japan, USA, Brazil (observer), China (observer) National Standards Organisations (38 participarting) & liaison members 2011-04 ICCR Principles for Handling Traces in Cosmetics ISO/TR 14735:2013 Minimizing and determining N-nitrosamines in cosmetics Lead recommendations ISO/TR 17276:2014 Analytical approach for screening and quantification methods for heavy metals in cosmetics Published Guidelines ISO 12787:2011 Validation criteria for analytical results using chromatographic techniques Guidelines under development Published Analytical Methods Analytical Methods under development JRC Guidelines proposal for the analysis of cosmetic products 1,4-dioxane recommendations Mercury recommendations EN 16521:2014 12 phthalates in cosmetic samples ready for analytical injection by GC/MS ISO 10130:2009 Nitrosamines: NDELA in cosmetics by HPLC, post-column photolysis and derivatization ISO 15819:2008 Nitrosamines: NDELA in cosmetics by HPLC-MSMS ISO/AWI 18818 Detection and quantitative determination of Diethanolamine (DEA) by GC/MS Contexte : Responsabilités Concernant les Traces Règlement Cosmétique (CE) n° 1223/2009 Personne Responsable : Sécurité des produits mis sur le marché Autorités compétentes : Contrôle au sein du marché Standards européens harmonisés Dossier d'information sur le produit Article 11 Evaluation de la sécurité Article 3 & Annex I Substances restreintes Article 14 Echantillonnage et analyse Article 12 Contrôle au sein du marché Article 22 Traces Article 17 Présomption de conformité QUELQUES CONSIDERATIONS RELATIVES A L'ANALYSE DES TRACES Est-ce une vache sur une trottinette? Attention, aux conclusions erronées lorsque nous n'avons pas toutes les informations…. Difficultés des analyses pour le contrôle du marché FAUX POSITIFS PAR EFFETS DE MATRICES ISO 12787: 2011 Critères de Validation – Résultats Analytiques (Techniques Chromatographiques) Contrôle au sein du marché. - Il faudrait des méthodes pour tous les ingrédients possibles dans toutes les matrices possibles - Il y a un manque d’information: - Formules non connues - Echantillons de matrices non disponibles - Ne permet pas l'analyse des matières premières La personne responsable peut rendre accessible certains informations complémentaires: - Méthodes analytiques internes: - Peuvent être adaptées à un ou un nombre restreint de formules connues - Echantillons de matrices disponibles - Détails de la formule et des matières premières (y compris d’information analytique) Qu'il est mignon ce mouton ! En fait il peut paraître mignon jusqu'à ce qu'on le compare à un autre mouton plus mignon… Métaux lourds: cette méthode analytique est-elle "fiable" et "reproductible" ? Coûteux ICP-MS AAS Colorimétrie Accessible En fait elle peut paraître fiable et reproductible jusqu'à ce qu'on la compare à un instrument plus sélectif Lequel de ces outils est le plus utile ? En fait, tous peuvent être tout à fait appropriés ou totalement inutiles. Pour choisir l'outil le plus utile, il est essentiel de définir l'échelle du travail à accomplir. 20 Développement des méthodes analytiques pour les traces Les méthodes analytiques sont caractérisées par une série de paramètres y compris l'applicabilité (matrice et gammes de concentration) Ces informations sont donc nécessaires avant qu'une méthode appropriée puisse être envisagée : • Limite ciblée (seuil réglementaire ou fourchette établies sur les données de sécurité ou le principe ALARA) • Périmètre d'application en terme de matrices de produits à analyser (ex. : prêt à injecter) 21 Est-ce une nouvelle espèce? En fait, cette image est une fourmi vue au microscope électronique. Les progrès des techniques instrumentales permettent d'accéder à des détails de plus en plus précis Le risque que représente les fourmis reste le même !!! Les progrès en chimie analytique : doit-on faire plus? Les techniques analytiques sont en constant progrès, permettant d'obtenir des informations de plus en plus précises sur les échantillons testés : • Ne pas confondre limite de détection et seuil de sécurité ou ALARA • Les méthodes de référence publiées donneront toujours une information adéquate permettant le contrôle du marché (mais attention aux effets de matrices) • En cas d'effets de matrices, les nouvelles techniques pourraient peut-être permettre le développement de solutions analytiques En Resumé – Analyse des traces • Le développement et la publication de méthodes internationales pour le contrôle au sein du marché sont très importantes • L'applicabilité d'une méthode doit tenir compte des limites acceptables ; ceci doit se fonder sur les limites réglementaires établies ou la définition du caractère "inévitable" (sécurité, BPF…) • Seuil de sécurité/ ALARA ≠ limite de détection de la méthode analytique • L'analyse des traces dans les produits cosmétiques peut être rendue difficile du fait de "l'effet matrice" • Lorsque la présomption de conformité ne peut être établie, il est important d'engager un échange d'informations y compris sur les données analytiques avec la Personne Responsable dans le contexte du contrôle du marché; dans certains cas, des données complémentaires peuvent être obtenues grâce aux méthodes internes validées pour un besoin spécifique EVALUATION DE LA SECURITE DES TRACES Contexte pour la Personne Responsable : Les traces techniquement inévitables Art. 17 (+ considérant 37) : "La présence non intentionnelle d’une petite quantité d’une substance interdite, provenant d’impuretés issues d’ingrédients naturels ou synthétiques, du processus de fabrication, du stockage, de la migration de l’emballage, qui est techniquement inévitable dans de bonnes pratiques de fabrication, est permise à condition qu’elle soit conforme à l’article 3." (i.e. sécurité du produit fini) - Traces avec des concentrations limites règlementaires (dans les produits finis) : obligation de conformité - Traces sans concentrations limites règlementaires : évaluation de la sécurité réalisée au cas par cas par l'évaluateur - Le caractère "techniquement inévitable" doit être documenté, la présence de ces traces doit être justifiée par tous les moyens nécessaires 26 Teneur de trace inévitable Décisions possibles - Contrôle sur le marché RAPEX Risque modéré RAPEX Risque faible « SERIOUS RISK » « SAFE » « ALARA » En cas de nécessité, discussions entre les autorités et la personne responsable 27 Contexte pour la Personne Responsable : Gestion appropriée des traces Les traces peuvent être maitrisées par la personne responsable par une gestion des risques appropriée : - Spécifications des matières premières/ données techniques sur la base du procédé de fabrication process (origine de la substance, procédé de production, voie de synthèse, procédé d'extraction, solvants utilisés…. ) - Formule appropriée (ex. Suivi de la norme ISO 14735 pour minimiser les N-nitrosamines ) - Emballage approprié et stabilité de la formule - Analyse physico-chimique des impuretés potentielles dans les matières premières et, si nécessaire, dans le produit fini 28 RAPPORT ICCR “Principles for the handling of traces of impurities and/or contaminants in cosmetic products” LES PRINCIPES • Réglementation: Existe-t-il des limites réglementaires pour cette trace ? • Si non évaluation spécifique : • Traces pour lesquelles un risque ne peut être exclu • Présence/taux dans les produits finis : les aspects qualitatifs (incidence) et quantitatifs de l’impureté sont à considerer Note: très peu de substances sont à même de présenter un risque pour le consommateur lorsqu’elles sont présentes à des concentrations de l’ordre des dizaines de ppm dans le produit cosmétique 29 RAPPORT ICCR “Principles for the handling of traces of impurities and/or contaminants in cosmetic products” LES PRINCIPES (2) • Sécurité : quel niveau de traces dans le produit fini peut être considéré comme sûr ? • Faisabilité technique: quel niveau/taux techniquement inevitable peut être raisonnablement atteint selon le principe ALARA en fonction des contraintes techniques et des sources de matières premières (ALARA, i.e. As Low As Reasonable Achievable) ? • Méthodes analytiques : Quelles sont les méthodes disponibles permettant la mesure de cette trace dans les produits finis (méthode standardisée, résultats validés ?) 30 RAPPORT ICCR “Principles for the handling of traces of impurities and/or contaminants in cosmetic products” LES ETAPES (1) En l'absence de seuil réglementaire européen… 1. Identifier l’exposition maximale acceptable (exposition journalière acceptable mg/kg/j ou mg/cm2/j). Les options: • Niveau d’exposition acceptable établi par une agence réglementaire ou un organisme scientifique SI pertinent (exposition, usage ) • Établir un niveau d’exposition acceptable par une méthode d’évaluation du risque sur la base des données toxicologiques de la substance concernée • En l’absence de données spécifiques, appliquer des méthodes alternatives (ex.: analogie structurelle ou « read-across », Threshold of Toxicological Concern) avec un niveau de confiance acceptable 31 RAPPORT ICCR “Principles for the handling of traces of impurities and/or contaminants in cosmetic products” LES ETAPES (2) 2. Définir l'exposition due aux catégories de produits concernés • Niveau d’exposition dû à l’utilisation des produits cosmétiques: catégories de produits, usages, habitudes d’utilisation des consommateurs • Différentes voies d’exposition: cutanée, orale, par inhalation. • Propriétés physico-chimiques de la substance • Sous-population(s) de consommateurs plus sensible(s) • Absorption cutanée si disponible 32 RAPPORT ICCR “Principles for the handling of traces of impurities and/or contaminants in cosmetic products” LES ETAPES (3) 3. Evaluation de la concentration sûre dans les catégories de produits concernés • L’exposition à la substance due à l’utilisation des produits cosmétiques doit représenter une fraction acceptable de la dose journalière tolérée cumulative 33 RAPPORT ICCR “Principles for the handling of traces of impurities and/or contaminants in cosmetic products” LES SOURCES DE SURESTIMATION DU RISQUE En l'absence de données fiables… • Prise en compte de toutes les catégories de produits cosmétiques. • Calcul réalisé avec un même teneur de traces pour tous les produits. • Comparaison avec la valeur de référence la plus basse ( "worst case scenario") 34 EVALUATION DE LA SECURITE DES TRACES DE SUBSTANCES INTERDITES EXEMPLE DU PLOMB: (Recommandations ICCR) 1. Toxicologie du plomb • Toxicité chronique surtout par voie orale, données évolutives, • Sous-population la plus sensible: enfants • Présence de traces dans les cosmétiques nécessité de définir une concentration sûre harmonisée pour les produits « voie cutanée » puis pour les produits d’hygiène buccale 35 EVALUATION DE LA SECURITE DES TRACES DE SUBSTANCES INTERDITES EXEMPLE DU PLOMB: (recommandations ICCR) 1. Niveaux maximum acceptables connus a. FDA : Provisional Total Tolerable Intake (PTTI) = donnée provisoire sur la quantité quotidiennement tolérée (exposition alimentaire):6 μg/j pour les enfants et 25 μg/j pour les femmes enceintes et allaitantes b. OMS : Provisional tolerable weekly intake 25 µg/kg/semaine soit 214 µg/j en 1993 (apport alimentaire), remis en cause par le JECFA b. JECFA 73ème réunion : Pas de seuil établi mais les plus faibles expositions par voie alimentaire observées actuellement sont à risque négligeable c. EFSA (2010) : BMDL0,1 12 µg/L enfants; BMDL10 15 µg/L adultes d. NTP (2011) : plombémie <10 μg/dL associée à des effets sur la santé (enfants et femmes adultes) e. OEHHA (Californie, 2007) : augmentation de plombémie 1μg/dl (6 µg ingéré, 5 µg inhalé) 36 EVALUATION DE LA SECURITE DES TRACES DE SUBSTANCES INTERDITES EXEMPLE DU PLOMB (recommandations ICCR) 3. Exposition par les produits cosmétiques (à l’exclusion des produits d’hygiène buccale) • Absorption cutanée très inférieure à l’absorption par voie orale • Présence ubiquitaire du plomb dans l’environnement donc peut être présent dans les substances d’origine minérale (colorants…) • Toutes les catégories de produits cosmétiques prises en compte (sauf hygiène buccale) • Concentrations limites dans les cosmétiques établies: Canada -10 ppm; Allemagne - 20 ppm; Japon – 5 à 50 ppm dans les matières premières; USA – 10 à 20 ppm dans les colorants additifs 37 EVALUATION DE LA SECURITE DES TRACES DE SUBSTANCES INTERDITES EXEMPLE DU PLOMB (Recommandations ICCR) 3. Concentration dans les produits cosmétiques sûre pour la santé humaine: comparaison avec le PTTI 10 ppm dans le produit fini Enfants : 1,3 % du PTTI Femmes enceintes : 3 % du PTTI Adultes : 1 % du PTTI 20 ppm dans le produit fini Enfants : 2,7 % du PTTI Femmes enceintes : 6 % du PTTI Adultes : 2 % du PTTI 38 EVALUATION DE LA SECURITE DES TRACES DE SUBSTANCES INTERDITES EXEMPLE DU PLOMB (recommandations ICCR) • Dans les deux cas, apport par les cosmétiques très inférieur à l’exposition totale tolérée • Scenario très conservateur • Mais prise en compte de données toxicologiques en évolution donc application de l’approche ALARA Recommandation ICCR: • Concentration recommandée 10 ppm avec possibilité d’une période de transition pour l’atteindre progressivement 39 HORS UNION EUROPEENNE Pays/Region Réglementation Canada Directive sur les impuretés des métaux lourds contenues dans les cosmétiques. 20 juillet 2012 (Pb, As,Cd, Hg, arsenic, cadmium, mercure, antimoine) Etats Unis Code of Federal Regulations (Title 21 FDC Part 82) révisé 01 avril 2013: critères de pureté en métaux lourds pour les colorants, partie 82 impose une limite de concentration des impuretés des métaux lourds pour les cosmétiques, les médicaments et les aliments Japon Limites pour les ingrédients des quasi-drugs (excipients et actifs) Chine Technical safety standard for Cosmetics. Limites pour certains métaux lourds (Pb, As, Hg) et méthodes analytiques correspondantes Corée KFDA Notification n° 2003-23. Limites dans les produits cosmétiques (Hg, As, Pb) Inde Limites pour les colorants organiques synthétiques et naturels et pour les cosmétiques Taïwan FDA Taïwan. Limites pour certains métaux lourds dans les cosmétiques (Pb, As, Hg, Cd) [màj 2014] En Resumé – Evaluation de la sécurité des traces 1. Informations sur les impuretés des matières premières indispensables à l'évaluateur de la sécurité. 2. Spécifications indispensables dans le choix des matières premières 3. Définir, si possible, une concentration sûre harmonisée pour toutes les catégories de produits cosmétiques (exposition cumulée). 4. Tenir compte également des taux réglementaires établis dans les autres régions du monde, s’ils existent. 5. L’approche « ALARA » doit être considérée lors de l’évaluation mais concentration « ALARA » ≠ concentration sûre pour la santé humaine (souvent inférieure). •Un seul objectif: la sécurité du consommateur CONCLUSIONS FINALES Une gestion appropriée de traces inévitables est indispensable lors du développement, de l'évaluation et de la commercialisation des produits cosmétiques. Le sujet est compliqué au niveau de l’évaluation sécurité et de la chimie analytique. Pour cette raison il est indispensable que les autorités et l’industrie travaillent ensemble au niveau européen, voire international : • Stratégiquement – création des documents de références : approche commune pour les traces, seuils de référence, évaluation de la sécurité, méthodes analytiques, … • Ponctuellement - Contrôle sur le marché 42 Merci de votre attention… 43
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