Société pour I'étude des langues romanes i*ui>Iicatíouf* * p é c lulo*» POETES CATALANS LES NOVES RÍHADES — LA CODOLAIIA PAR M4NUEL MILA Y FONTANALS Professeur á l'Université de Barcelona, Frésident de l'Académié des Bolles-Lettres. Mcmbre correspondant do la Sociéié pokir Tetuda des Langues romanes. MOiNTPELLIKH PARÍS Aü BUREAU UES ITULICATIONS MAISONNEUVE DE LA SOCIÉTÉ Pour l'étudc dos Langues romanos 15, Quai V o l t a i r e , 15 M DCCC LXXVI BIBLIOTECA CENTRAL de lo Diputación Provincial de Barcelona EX UBRIS J. MASSÓ TORRENTS 1944 Société pour Tétude des langues romanes Pabli catión B spéciales ^ - -O' I O- POETES GATALANS LES NOVES RIMADES — U CODOLADA MONTPELLIEK, IMPRÍMEME CÉNTRALE DU MIDI (Ricateau, Hamtlio ct Cíe) Société pour Fétude des langues romanes I*ublicafl ¡«MI- epécialet* POETES CATALANS LES NOVES RIMADKS — LA CODOLADA PAK M\NUEL MILA Y FONTANALS Professcur á PUniversité de Barcelona, Président de PAcadémic dos Bel les-Leu res, Membre eorrcfipondanl do la Sociétt' ¡unir téUuh (fas Languc* romanes. PARÍS MAISONNEUVE MONTPELLIKR AU MJREAU DES PUBLICATIONS DE LA S O C I E T É Pour l'etude des Langues romanes ÉDITBnR 15. M DCCC I.XXVI Quai Voltairc, 15 Següent POETES CATALANS LES NOVES RIMADES — LA CODOLADA Nousparlerons, danscette étudc, de deux genres de poésie, ou plutót de versification, qui se ressemblent en ce que, dans Tun et dans Tautre, les vers riment deux par deux, cest-ádire par couples ou paires, et qui dilférent en ce que Tun offre des vers de la méme mesure, et Tautre des vers alternativement longs et courts. Les deux formes s'éloignent beaucoup des strophes si compliquées dans la disposition des rimes que nous offre la poésie lyrique des troubadours, et, á ce titre, elles se rapprochent plus de la poésie populaire; maís les ocuvres ou nous les voyons employées ne sont tout au plus que semi-populaires. Tandis que la poésie du peuple, quand elle chante des vers rimaot deux par deux, les lie ctroitement par le sens, ees deux formes, qui, ordinaireuient du moins, n'admettaient pas le chant, tendent a briser les couples, c'est-ádire á finir le sens dans le premier des deux vers rimes, ce qui donne á la narration des faits ou a Texposition des idees le ton de la causerie 3. D'ailleurs, elles visent á Tabondance des détaiJs et á l'amplification des pensées, chose si opposée á la precisión de la poésie populaire. 1 Pour les notes du préarabuic et de ta 1" parüe, V. p. 39 el suiv. — 6 — La serie de couples en vers égaux s'appelait en provencal novas rimadas {on no trouve pas ee titre au singulier), ce qui, en ancieu catalán, devient noves rímenles. Le nom de codolada s'est conservé á Majorque et s'applique presque toujours a la serie des couples en vers d'inégale longueur. L'intérét que peut offrir notre travail s'attache surtout, pour la promiére partie, & la notice de trois poémes anciens, jusqu'á présent inédits, et pour la seconde au contraire, au fait delacontinuation, pendant six siócles,d'une méme forme, encoré aujourd'hui vivante. Nous devons ajouter quelques remarques. I. Les morceaux cites suivent Torthog-raplie de l'original ras. ou imprimé, avec quelques modifications qui ont paru indispensables : on a écrit toutes les initiales avec capitales, d'apres l'usage le plus general en Espagne. — II. Nous ne nous somraes pas servi de la denomination de rimes piales, qui suppose, du moins aujourd'hui, la regle des rimes mascuíines et féminines alternées. — III. Nous n'avons pas entendu comprendre dans le genre de novas rimadas tous les vers rimant deux par deux ou par couples: ainsi nous avons omis quelques Hgnes mal versitiées d'un aiicien c&lendrier et quelques vers religieux dYun style concis et dont les couples ne sont pas divisées par le sens. Les Cobles de la mort} qui se trouvent á la suite du Venturos Pelegri (v. ci-dessous), offrent dans les éditions modernes uno división tétrastrophique parjai te ; mais dans la restitution qu'en a faite M. Aguiló, d'apres les éditions plus anciennes, les couples sont souvent divisées par le sens, et nous doutons que Tauteur leur eüt donné le nom de Cobles. A Tégard des vers satiriques de six syllabes, dont nous avons parlé pag. 36, le troubadour Cerveri de Oirone en avait donné un exemple qui était bien connu de nos versifícateurs du XIVo siécle. V. nos Trovadores en Espada, p. 339. 1 LES NOVES RIMADES Le nom de novas derive du sujet et non de la forme métrique. II est probable qu'on l'appliquait, á Torigine, á des narrations de faitsrócenla réels ou donncs pour tels. Plus tard, on nommait novas rimadas les narrations en vers (généralement de huit syllabes), rimant'deux par deux, et aussi les poemes non narratifs, dans lesquels on trouvaitle méme sistemo métrique et peut-etre quelque analogie de ton et de style *. Les Lei/s (Tamors, 1.38,40, qui ne donnent pas de nom spécial aux vers riniant deux par deux (excepté quand ils font partie d'une stropke), et qui d'ailleursne contienncnt pas une déñnition precise des nooasf défligncnt par ce ierme une forme métrique, qui ne comprend que des vers égaux, de n'iraporte quelle mesure, et rimant ordinairemcnt deux par deux, bien qu'elles aduiettent d'autres coinbinaísons dans les rimes, etc. Elles rcgardent cctte forme comme plus tolóróe que recommandable comme affranehie de certaines regles propres á des genres plus releves et comme peu usitce á leur époquc (milieu du XIVo siecle). Vers le méme temps, peut-etre un peu plus tard, nous voyons conservé en Catalogne le genre et, probablement, le nom, que nous retrouvons dans la traditíon au XVC siecle. Des poemes, relativement longs, qui apparfciennent a lalangue catalane, on n'a donné jusqu'ioi que deux de ceux qu'on peut nommer collectifs, parce qu'ils sont formes en grande partie de citations de divers poetes. Ce sont le Conort d'en Franccsck Fcrrer, publié par Tastu ulans les Memorias ¡ etc., de Torres Amat), et Tant mon voier s'es dat [a] amors, de Torroella, publié par Víctor Balagucr dans son Histoire de Catalogne. Le premier, seul, duntFerrer est l'auteur, et dont tous les vers sont oetosyllabiques, reutre dans les espéces de novas rimadas admises par les Lvys. — 8 — Ma'ts oti eonnmt Vexistenee ú'autres poemes conserves á la Bibliotkéque de Carpentras, dont ont parlé CambouHü [Essai) et Lambert {Catalogue}. En voici (en nous bornant á ceux qui ont la forme de novas) une simple énumération : Plaintes <£un chevalier de Mataro, — íes Sept Sages, — Livre des mariniers, — Discussion d'un chevalier avec son cheval, — Romans Facct (espece de Ars amandi)% — Fragment d'un poéme d'Aríus (e'est ceJui deTorrelba). D'un autre cóté, M. P. Meyer a découvert, dans un ms. de Ashburnham-Plaee, cinqpoemescatalans, Tunde PereMarcb, avec ce ture : Storia del a mal Frondino et de Brisona, on se contenen quatre dores d'amors ab aíguns cansons en francés. En 18G8, Meyer annonca qu'H ne tarderait pas á publier la notice de ees poemes dans les Archives des missions scientifi'gues. Nous avouons ignorer s'ilFa deja fait. Enfin, au grand étonnement des ainateurs de la littérature catalane, ont apparu dernierement quatre cansoners inconnus 4 , dont l'un conüent les trois noves quí vont nous occuper*. La prendere est d'un poete inconnu jusqu'á ce jour, et nommé Guillem Torrelha (Torrella, suivant Forthographe catalane), né ou du moins rósidant á Majorque. Nous trouvons (Feliu II, 59) un Guillem de Torrellas envoyé en 1201 en Sicile, par le roí Jacme l or , avec Fhrfant Ferran Sánchez, pour remplir une mission d'un grand intérét. Malgré Faddition, á nos yeux peu importante, de Ve, nous evoyons qu'ií s'agit d'unascendant de notre poete. Dans la Jtépartitwn de Majorque, éd. Bofarull, p. 30, il y a un Bcrnard de Turrucella; peut-étre était-ce Torrella ou Torroella. Quant á la composition du poeme, nous croyons qu'on doit la lixerdans iaseconde moitié du XIV* siécle, mais antérieurement a 1381, date du Libre de Fortuna, de Bernat Metge c . Le poeme, qui se compose de 1250 vers envivou, ne manque pas d'attrait poétique : quoique Fauteui* ait employé jusqu'a Fabus les mots asaut, bel et gint, son style est agréable. Cette composition [a aussi de la valeur pour Fhistoire littéraire et pour ceüe des moeurs ou des idees. On voit avec quel enjouement on se rappelait encoré les noms de ees chevaliers « trop galant3 » de la Tabie-Ronde. Le poete a voulu se rapprocheráu pro venial, excepté dans les discours des personnages - 9— arturiens (y compris un serpent), qui parlent francais ; mais le copiste a catalanisé le provencal et le francais. AC¡ COMEXQA LA FAVLA D*EN TOHBELHA1 Una ventura us vulh retrayre Quim auench enqueres no ha gayre Si com porets ausir anan. So fo) mayti de Sant Johan Quel temps fon ciar e Palba pura, Ez yeu per gaug de la verdura Quaualquey sois vas la merina Al port de Santa Caterina, Car en la ual de Soller fo ; Eraembremqu'en celha sayso Maney per mon (un ?) prat mon destrer, Car trop lo trobaue lauger E reuoluen a totes mars, E si tot m'en era cerlas [E] sira'enplasia l'asay, Car [la] voluntáis forca may Maníes vetz que natural sen, Maney lo tan destretxamen Qu'elh comensech entresuzar. Ez yeu per luy adelitar Aney tost vas terre dexendre, E vau lo per les reines pendre, E destrey lo per la ribeyra Car [yeu] ben say qu'en tal maneyra Pot hom caualh assuanar. E can yeu volgui caualcar Ab voler [de] que m'en tornes Yeu viü en mar, de térra pres, Ques mostrech al rabeig de Tonda, En semblan de rocha redonda Us grans peys, crey que fos balena, Qui s'aturech sobre Parena En [un] scull qui nos mouia; Dessus un papagay hauia Asaut e bclh e gint mudat: E sin stich marauelhat Del papagay quant laylo vi, Carells se fan, segons c'om di. — 10 — Lay en la torra d'ultramar. E mantinenaney pugar En mon destrercutxosamen, Car [yeu] cresia veraymen Que l'auzelh stes en sculh; AITar mes íimen, si bem vulh 8 Qu'anes envers lo papagay. E mantinen animen )ay E dexendi sohrel peixo, E la broca del spero, Si com ja m' era destinats, Entre l'esquena elhscostats S'anech formar de la balena; Crech qu'en soffris conexa [e] pena. Ques anoh puys nosvolch atencar9, Ans s'enech empenyer en mar Bniííint e manant <»ran trebalh, Si quem conench mon V>on cauam Del totlexar ultra mon grat. En menysque nous a.^ra complat M'ac portal fluny] un miller gran; Lo papagay aneen \olan Denanl me cutxos tío rendo. Le poete, un peu efifrayé, faitses priores.11 entre dans lamer de Minorque, laíssant á droite Majorque et ebeminant vers TOrient. II perd de vue la terre et s'avance plus de cinq cents miller*. Sa peine s'accroit quand il voit déolinorle soleil, et il prie de nouveau.Vers minuit, la baleine s'arréte et il descend sur le sable. II remercle Dieu, marche sans direcüon fíxe, car Tobscurité Tempéche de voir le perroquet. E vi luny de mi vn lum ciar Qui rendía t?ran resplandor Edresscy vers celha lugor. E fuy vas celhii pars venguu E rapardey ves celha lutz E viu un arbra on staue Una serpeni quil cap portaue Un carbonele fort respjandent; La vistem plací] de la serpent Per lo carbonclo («c) qui luzia. En aycelh loe un prat. hauia Anterior Inici Següent — 11 — Quí era tot cubert de flors Don exien piasens odors PerquMeu m'en flom ^ranplasor, Mes delarbre no say per ver Com s*es noropnats per natura, Mas li pom son de tal figura Com son toronges o norongps ; E semblar vos hias monsonges Sengons quecrey o (no?) veritats Qui tetes Jes proprietats Del fruyt vos volia comtar; Car sius memoras algún menjar Qui fos de pretz o de valor Lo fruit fora de tal sabor Com vos agrets smaginats. Ez yeu qu'auia dejunats Lo jorn passat, per fam qu'avia Mangey del fruyt, man nous poria Comptar lo plaser quey trobe... 11 boit dans un beau bassin de raarbre blanc qu'il y avait au pied de Tarbre, et qui contenait toujours la méme quantité d'eau. II remercie Dieu: Car ades tot complidamen M'ai di>naltot quant OJM* hauia, Sol posques trobar rom pan y ia Quera sabes dir noves del loch E la ser peni un pauch se inoch. Ab tan se pres á parlar Assautamen e trop ben ciar E dix perlan tot enaxi: « Guillatmes, tu es venus si Non ja pour la volunté, Car tu has trop ben splayté, Que je ie fai* tañí á sauoir Qú*enysi lu paires aperemoir Que tu es en Vüti anquantea40 On repaira Morgan la fea E missive lo reys Artus.» Ab tant ralhech et no dix pus E desperecli en un moiuen* — 12 — Torrelha reste tout émerveillé, et ce qui lui parutle plus beau Si fon com tenguatje francés La serpent ten asaut perlech. II s'endort et il regrette que son interlocuteur ait dispara si vite parrai les fleurs; le lendemain, le réveillent la chaleur du soleil et le chant des petits oiseaux.Ilseréjouit en voyant les rivieres, les prés, les arbres fleuris et feuillus, les fontaines et les ravins et autres gentilles beautés (deports Oells e gens). II se lave et puis cherche s'il trouvera tour ou palais, aubcrge, maison ou hotel, et voit Venir vn palefroi ferran D'asaut tal[h) ne poquet ne gran E mot richanient ancelbatz. Uz Reys ne for' encaualcatz Segons lo belh ames qu'auia ; Cent mil mares d'aur creen que valia. La cetha e'l pitral e'l pes E li arcos ab tal[h] francés Del blanch vori gint entalhats. D'aur e d'azur asaut obrats Ab manta storia d'amors De Floris e de Blanchaflors, D'lsohiala blonda e (de) Trislany Qui per amor s'emeron tan; De Titus ede Piramus E de Serena e de Deldhus (1. d'Eledus) E París ab qual gint (l. giny) conques Elena e dins Troya mes Lur fayt, lur vis fe] lur ventura, Tot so diuisau'en pintura E mays enquer que nous say dir. Tot H "claves, senes mentir, Petit e gran foron d'aur fi. D*un samit vert ultramari Ffon la celha molt gint garnida, Ab fil d'or sobtilraen]; cosida Axis com Tobres pertanyia E [Is] ganbals eren sens falcia De setesta, axi com son — 13 — Les correges de neyra pon *\ £1B sobresingles exemen. Les ciuelbes eren d'argen, Eís strepe de fin aur mezis A la manera de Peris, Trop altament nielhats. Del fre non ay enquer comptats Com era fayts mestriuolrnen ; No creats pas que fos d'argen, Ne d'aur lo mos, mas de cristalh, As&ut obrat e de beíh táih, Ab cornet de semblant manera4*. Les regnes son d'una cadena D'aur smaltatmolt gini obrat; Trestot fo asaut compassat Entre la seda subtüment: A marauelha stech gen E semblech fos obra d'omansa. Les capsanes a ma semblansa Eren d'or fis garnides gen. Mil platons ni hac certamen Qui tots eron d'aur per noblesa; En casen hac per dar belhesa, Encastats robissos (l. robis) e saflirs, [E] maraedes que relusirs4i, Veirets las peyres al solelh. Lo pitral non vis may ten belh Car fayt [es] ab ancantament; Mil cascauelhs hi hac d'argent, Asauts e de bel he fayso, Laun e faltre de belh so, Mas no gens concordans de votz ; [E] deipuys concordauen totz Al pas del palafre emolan. E notai (notant? ) vn lay de Tristany, Qüi molí es píasent de ausir. II monte sur le palefroi, mais celui-ci ne veut pas marcher. Le poete descend courroucó et prend ses éperona; puis, comme il TI y gagne rien* il parle humblement au palefroi, se livrant á son bon plaisir. Alors la béte le porte d'emblée par une belle prairie, et ii voit deux gants d'or et d'argent, « de la talha de — 14 — Perpignya», qui pendaient d'un laurier. II se réjouit, croyant que le chevalier ou le jongleur, auquel ils devaient appartcnir, n'était paa loin ©t lui donnerait des nouvelles du roí. II vencontre deux petits «branxets 44 » et un bel épervier mué, quoique ce ne füt pas la saison, et entre enfiu dans un beau jardín oh iJ y avait un millier d'arbres qui, par forcé Penchantement, montraient á la fois fleurs et fruits^ avec de petits oiseaux qui Mouion chans, voltas e lays. Tout le verger était arrosé d'une eau claire qui venait d'une fontaine, laquelle sortait en un líeu dont le gentil pavé était de marbre poli. Al mig del jardi hac bestit Us richs palays merauelhos, Quel temple que fech Salamos, Qui fon per gran enginobratz, E garnitz de totes beataís, Contra saluy era nient. Totes les cases veramen, Hon son assib tot li dayzelh **, De bel jaspi vert o verraelh Asaut conjuint(f) ab argent li. Lo portai {o fayt atressi, Gran o voltat e de belh talh ; Quatre colones de cristalh Soffren la vollu del lindar; Les portes (oren ses dubtar, D'un neyra fust qui ha nom banus le . Ab íandes iraurcíauaidessus, Tot gint obrados a nielh. A cayre veuch per dret liuelb Lo palays [e] hach a totes parts, Quatre cents coldes mesuráis E d'altesa tot atrestant. Hanc ñom non vi en mon sembíant Tan rich' obra ni tan plasent. Torrella entre dans lepalais, remercie le cbeval et metpied & terre. Dexendut fuy e vi venir Fors de] palays una. doonétía — 15 — Blancha Le] gentils c mot belha [E1 de totes beulats garnida. De rich samit fon gin vestida, Don ac brisan ab tal[h] francos?; Noy ac de perlers or ni fres, Ornadnra ni gamimen; Mas elha s'en vest [ay] tan gen. Que res noy cabia smenar. Le vis ac amoros e ciar, La fac blancha e colorada, El cabéis sor, e gin formada F7> pels atures membres del cors, A y tan t com yeu ne vi de tbrs. lí fon en edat de xvi ans ; Belha era e ben stans Segons quez en sa fas pansi. Vas lay men ani quant la vi E saluden (1. saludey) ab (gran) alegratge E sita respos en son lenguatge, Disens esta rayso ses píus : « Guillalmes ben soyes venus Or endroyl en cesluy pays .. » Mené par elle vers le palais, il se montre prét & luí obóir, et lui demande nouvelles du roí. Elle luí répond que, quand Artur tenait Brctagne, on la nommait a per son droy nom Morgan la feya (fée)», et que le roi est lá malade d'une ¿trang-e tnaladte de tristesse, par effet d'uue m&uvaise aventure qui lui est avenue, de sorto « Que per nulha xousa que li fassa Ne pour xanter ne pour arper Ne pour estoyres recompter Pour art ne pour ancfuinletnem Ne puix tolhir son mal lalani... » lis entrent daus le palais. Torrella laisse le cheval et les chiens, mais porte Tépervier sur son poing gauche. Uon yeu regardey pres e iung Les voltes e'ls entelharaens Els vayrols qui suplilsmens - 16 — Eron obrats de mantés guises. D'aur e d'azur hi hac diuiaes June tes, batalhas e torneígs A mor s, jauzimens e domneigs, Certs (?) hi ha pleyts dompneys (d'homes ?) presans E d'altres fayts richs, ben stants, Qui donen prets segons valor. DeTristany lo fin aymador Virets lay pinxes les amors, Les proesas e la valors Perquen son temps laus e prets hac; E del prous Lancelot del Lac Pogretz vezer lay examen Losen, la forca, l'ardiraen Ab que mantenc caualeria. Lay pogretz vesser la folbia. De Pelomidas lo fortiu Queb son coratge sobraltiu Maneen a ffi raant rich assay. D'Ivan lo cortes virets lay Les proeses e les cortesies E d'Arech les caualeries E de Galuany les auenturas. [E] las bata)has forts e duras. |EJ de Baorc/et de Percaual Qu'en la gesta del Sant Graal Fforen emsems ab Galeas Quez hanc per armes no fo iac,, Ne per trebalh que sofferis. De Galeot, celh que hom dis Lo ülh de la belha Ganyanda, Vírete lay com ac amor granda Vas Lancelot per cuy morich, Car stet lonch temps que no la (1. nol) vich, Nen poch sauber cert noueil; De Blio e de Leyonell Com foren prous et assaians; De Quochs e Dinadans Los folhs gabs que saubion djr47. Encara hi pogues pausar Los fayts d'armes e lur afar De Siuarlot e de Brunor, De Garrijet e de Sagramor Anterior Inici Següent - 17 — E cascuns deis Gs amadors Qui trebalharen per amors En bades ses nulh altre pro. E Stor de Mares hi fo E Dodinell lo salvatge E d'Iuany mantrichvasclhatge E de (mohs) altres hi ton la. vida Asaut poxan (?) e diuissida. No say co si pot tan gint fayre Que la meytat no say retrayre, Si tot aves (ares ?) men fau actor. Peyres de pretz e de valor Viréis lay per lo paymen, Aises (?) en aar ez en argén Segorts quel couench per natura. Lay on la nit fos pus scura Eli lemps pusneyr e pus torbaíz Poguetz jugar a petitz datz Axi com si fos beihs jorns e cíars Car per voltes a per pilars Veiretz carbóncJes flamejantz Don exia clartatz tan grans, Que la vista d'om se torbaue. Lo poete se plaint á,lapucelle de ce qu*il ne voit pas le roi Artus.EUe rít et lui place devant les yeux un petit anneau. II regarde : Vas totes parU e viu pus ciar Dos tants <jue far no solia, Car co que dehans no vcsia Me fo despuys manifestat, Quant aguil vis mundílirat Per l'aiustamen del safíir. Perqué us vulh comtar e dir Partida d'aco quez ieu vi: Part unes retxes d'arxent fi Sots unes voites de cristaíh Hac un belh lit on res no falh Mils garnit qu'anch hom ne vis De cubertes e de coxis — 18 — D'auv e de seda riehs e bos. En cest lit tan maravelhos Estech scsut us caualbers Azaut e belh, grans et sobrers, Jove semblant de pretz garnitz, Lo qual fon calsat e vcstitz Quaix per do] d'un ner cisclato E mostreen be per tal fayso Que no fo alegres ni sans; E lench strets abdues mans Irabs e felhos us bran nutz On matia lotson enten Remirar ab cor ez ab sen Lo bran, que sos hulbs no viraue. Pero maníes vetz sospiraue Com hom qui veu son desplaser, Si quo peí drap viretz jaser L'aigua ([ui p«l bulhs li parLia. Al pes del caualher hauia Dues donipnos de neir vestidos Per semblant tristes e raarrides, Lur cap cubert per desconorl, Que si casen na tingues mort Al pes marit o íilh o frayre No mostraren (mostrarionr) tai desayre, Com faeren ceiba sayso. La pucelle lui dit que le chevalier est le roi Artus, et les dames deux soeurs, Amour et Valeur, qui jadis étaient reines et maintenant sont dólaissées. Elle lui conseille de ne faire rumeur ni noise: Ab lant ausi parlar lo Rey Ab si mateix, no ab altrui; Suspirant dix ab gran anuy Somoguts per[trop?j gran tristor : « Pour toysuy mis en grief dolour Scalibor, ma bon' apeya. Que tal chousa rrC(as) diuixea Don mon cure est dolans el tristes, Say (Joy ?), domney t prest (1. pretz) tan perdiste*. Ce (1. Cest) pourquoyje lexe le monde, Quefentrey en la mer profonde — 19 — En la nivfon m'fl mis la feya Pour venir en cest anconlrri/a....» Les dames pleurent plus qu'auparavant, pleurentla pucelle et le poete : Car pietat engendra lea En cor doraange (domage?) d'altrui dan; Mais alors Fépervier, fier et brave de sa nature, fait tinter ses grelots. Le Roi s'apercoit de la présence de Torrella et lui demande qui il est. Le poete s'agenouille et lui raconte ce que nous savons deja. II dit qu'il se nomme « Guillem de Torrelha » ; que son pére étaít chevalier, mais que lui~méme est encoré écuyer et n'a pas Tordre do chevalerie. Le Roi leve la tete et lui dit qu'il est le bienvenu, et exprime á sa soour Morgue le dcsir de connaítre la chose plus á fond. Elle, trescontente, rappelle quelques faits antérieurs et termine en déclarant que c est elle qui a envoj'é a Majorque Una fantasmaenxantea Ffait'en semblanca iPun pexo pour amener ce « vaylet», lequel saura conter et diré par maintsendroits lebesoin du Roi, et chev&liers tftbarons tachoron t de « demander la grief faiitko » faite contare luí. Adonch stct tout (1. tot) cossiros Le (l. Lo) rey Artus ses mot sonar Ez icu a ma rayso comtar Pris ardimen en ínon coratge. « Eu antandi vostre lengatge Seny[o]r, limen, e ay ausit Cant a la donzella avetz dit E co qu'ella[ujs ha respundut; Ez hay plaser e dol hagut De vostra vista tot ensemps. Mas perqué voy ques loch e temps Humihnen vos vuy sopleyar, Senyor, que nous torn a pesar Una demanda queus vulh fayre, Car s'eu torn may en mon repairo Ben crey que per man* m'er onquist $o qu'ai(x) (lega ausit ne vist *•„ — 20 — Ez hora no deu'• dir mais lo ver. On mes semblant qu'ieuliay sauber ¥ertat d'ayso don suya0 dubtans, Pus ** poray dír ais demandans Certament** tot quant vist hauray; Gontre verte (1. contra vertat) non parleray *s »• « ¿/tiques *', arnis, nc /aras ora 3S Car bien sachies que lay demora76 Dedans mon cuer si l'ay21 trop chier; Or di que te w play demander Que je te diray veHte. » tíenyor, limen, vostra merco Car me disetz honor len M granda. Eres vos fau cesta30 demanda, £ nos anuy sius en fau pus'4: Siets vos33, Senyor, lo rei Artus, Gelh qui attendon33 li Breto? Qu'eu no say si es.t] vos o no3* Mas cant pels dits de la donseyla88 E car me par30 causa novelha Vuihmen57 per vos certificar. Le roi se fache, mais Torrella excuse sa demande en disant qu'il a lu les auteurs (li actor) qui parlent des faits des Bretona, lesquels racontent qu'Artus perdit la vie le jour oíi Mordre fitla trahison, et rappelle d'autres détatls de la bataille et de ses suites « segons que reeompta la gesta », qu'il a lúe bien des fois. Artu's lui répond qu'il fut en eífet mortellemcnt blessé, mais que Morgans le fitentrer dans une nef et le conduisit au lieu oü ils sont, etle baigna tout nu dans une eau de grande vertu quipartdu fleuve de Tigris, lequelnait au milieu du Paradis. Le poete montre sa surprise de ce que le Roi, ayant régné quatre-vingt-dix années et plus, a Taspect d'un jeune homme. Artuslui en donne la raison : c'est qu'il est visité tous les ans par le « Saint Grasaus» dont il fit la geste. 11 recoit de J«i un s&'mt manger qui luí donne santo et jeunesse. « Et quelle est la cause de votre tristesse?— « Ce que je vois dans cette épée. » Mantinent pris lo bran d'assier Per la punto, la pom donant, — 21 — El m'anet lo bras perlongan Enlre les rexes tlel argén ; Ez íeu lo pris asauLamen Perquo l'esperuer m'o soll'ris. Ab tan ia doncella s'en ris Quant vi del bran (qu'cl bran ieu?) remiraue, Car en son cor dins se pen&aue Lo desplaser que ma doria. « Aiudatz me, Santa Maria, FGmen, qu'es acó que yeu vi (1. vey)? » Ab Uní gardi denant lo Rey Axi con hom sbalayts : « Ges no etz en bades marritz, Senyor, Ornen, no sens rayso, Quen cest bran vey tal visio Que tot hom sen deu squiuar; Perquem prech nom vulhaU celar D'aycest fayt la signitícansa ; Quen aycest bran a ma semblanca Vey dues manores degents, Car de marrits e de jan sens Ne vey, pero joy no si tany, Car permenys rayso se complany Pres [per] julge e sieu mortal. Cascu de lor, si üeus me sal, Ha dret que suspir e ques planya; Car fort me sembla causa stranya Quelhs huns vey ab los bulhs bandats, E si son alegres e pagats So que nos deu far segons dreyt, Els altres son liatz slreyt Pes e mans, si con trop dolens t Que sembla que ades breumens Degen trestuyt recobre mort. » Artus lui dóvoile Ténigme. Ceux nui portent les yeux bandos, niais qui sont si gais et bien portants, sont les avares, pleins ct rassassics de richesses, pauvres de valeur et de prix; les autres sont ceux « que valeur agrée >J, mais qui, étant si fort lies, ne peuvent pas accomplir les faits qiTils désirent. Lo roi recommande au jeune bomme de diré ce qu'il a vu. lis écharigent leurs adieux. 2 — 22 — Morgane montro par une fenétre a Torrella le chemin par oü il est venu, et il part pour Majorque et y revient sur le uiéme poisson. Un ouvrage de la m6me forme (et á peu prés du méme nombre do vera), mais d'un caractére plus abstrait que pittoresque, est celui qu'on pourrait nommer Libre de Fortuna e Prudencia, de Bernat Metge. Le nom de l'auteur n'était pas inconnu: on avait de lui la Historia del somni de Bernat Metge, qui rappelle le Somnium Scipionis, et la Historia de las bellas vertuts, (Valter e Grisselda, traduction du Petrarca 88 . II paraít que Metge ctait un nom de famille et non pas un nom deprofession aa , nialgré quelques petits détails médicaux qu'on lit dans son poéme; il paraít aussi que son lignage avait eu une certain importance et compté des sorviteurs ou partisans . Bernat avait possédé des richesses qu'il perdit plus tard, en 1381, date de son poéme, c'est-a-dire au temps de Pére IV (1335-1387). Peuaprés lamort de Jean Ier (i\ 1387-1390), qu'il avait serví nous lo voyons de nouveau malueureux, et cette Ibis en prison. II se donne toujours córame innocent et n'accepte en aucune facón la responsabilite* deses malheurs. Dans lesderniers temps du roi Martin (f 31 raat MÍO), Bcrnart Metge était .son secrótaire, et signa de nonibreuscs Communications rovales de cette époque si déeisive dans l'nistoire d* Aragón (du lor juin 1103 jusqu'au 18 mai 1410). Les piéces qui portent le nom de Bernat (Documentos del Archivo de Aniyon, 1, 11], 206) sont des spéciraens de la plus belle prose catalana, et, par le fond, font beaucoup d'honneur au rédacteur et a la culture de cette époque, qui devait bientót concevoir la grande idee du Parlemenl de Caspe. Bernat paraít avoir été un horamo entreprenant. A le jujjcr par ses cents, c'dtaít un de ees esprits hardis et inquieta, comrae il y en a eu toujours* II aime a proposer des diftfcuités, pour avoir le plaisir de les résoudre. Du reste, dans ses vers, il est géncralemcnt plus philosophe que poete; il n'y a que ce vilain qui le trompe au debut du poéme qui frappe Timagination; les autres allégories sont peu heureuses 40. Le ms. ne porte pas de titre pour cette composition» Anterior Inici Següent — 23 — Jatz qu'eu sia molí occupat? D'alcuns afl'«rs qui m'an pórtate En tal perill don cuyl morir» Gey per acó no vull jaquir, En lo linter co qu'a|u]siretz. E si entendre hi voléis, E notarla mia ventura. Concxerets que pauca cura, Deu hom hauer del temporal, Car lo mon es descominal Qu'ells vns dona, els altres toll, Presant lo saui menys del foll, E l'om scient menys del tepat4t, E sempre sech la volunta t Los dessebimens de Fortuna, Que rayso no aegueix alguna, Segons que perauant voyretz» E precli vos que nous anujets 8i prolixament leus recit. Que (JE?) ail iticiai nos ten polit, Com ais legidors se pertany. E nous vtilhats traurs susany, Si noy vesetz rima soptfl Car ignorant su y del sül De|(s] trobadors del saber gay. Sapiatsquel primer jom de niay, L'any de la naúuítat santa Dt* Deu, mil e trecents vu y tanta, Es un se (l, de) plus, ans d'alba clara, Quan m'&sni leua.ua Ideara., Ab aygue puré e las mans Al cor me vengron dotors grane, E tentost fuy pus freí que gebre; E tes tira lo pols e de febre No ni sentí punt, mas tench la vena Son dret cami, mas hac tal pena, Mon cor que nou poiia dir, Car semblaue volgues exir L arma del cors, tala surts** donaue ; E peaseyroa que sim ansue, On pauc deportar ver* la mar Pogre celha pena lexar, Que sim duras me corromperá» E solet tengui ma carrera, - u— Axi com m'o iraquí pensal. En con Unen t fuy desliurat De la dolor quina des tren yia ; Apres un paucb vi que sesia Prop una barca un homo vell, Tot despulhat, ab un capell De canem gros sobre son cap ; En Tuna ma tcnch un anap, En l'altre un cantell de pa, E quant me vi íorment crida: Disent: « Senyer, merce m'ajats. » « En prom, dix eu, que demandáis. Volets per Dieu algún diner? » « No, senyor. que maior master Hauets, dix ell. [vos 1 qn'cn cercáis, E cascun jorn imaginats Com en porets esser fornit. Ez ieu no trop maior delit Sino quant no hay que despendre, Car suy certque no pot dexendre Lo meu staten pus baix Ioeb. E vos temcts plus que grand foch, 8o que da.u;rieUdesigar. Mas prech vos quem vullats donar Un taba*» quaya nit lexat En esta barcha per oblit, Ab la qual arribey a nit, En aycest loch ab gran tempesta; E donar m'ets tota la resta Que pocesesch en aquest mon, Car per ma fe ten robat son Que no mi poria leuar » n En prom, dix yeu, segonsquem par De pauch vos tenits per pegat. Volare m'aguessetz asemprat Queus donas la roba que port, Car yeu era de tal acort Qu'ellam despulhas mantinent.» E pugemen alegramen Alten la bareba sens clirals. Mes el) com a vilanas fatg Com agui l'esquena girada, Tentost bac la barcha verada, - 25 - Ab me que fuy dins tot solet, De vela et de rems fuy net, E tle gouem car no ni hach. u Nora son cubert d'aquest scacb, Dix yen, per queljoch n'ea perdat. Ab falsea tretes m'a venssut, hqun Ir&ydorab qultn fiaae. Mas to Ja \i fare pus blaua **, En ma fet si james lo vey... * II ne voit pas la terre et se pla'mt des tristes consóquences de sa pitié. La barque, oomme « pinestre **», ou sac percé, recoit et jette de I'eau, fait de grands bonds et paraítvoier. Peu a peu cesse le vent, luit Paube, et il croit voir terre sur sa gauche á vingt Üeues au loin. II promet de faire amende de ses torts, de donner aumóne pour les défuuts. La barque s'apppoche d'un rocher nu et stcrile, et il se sauvo sur la térro terme; znais, en voynnt ce lieu désevtf iJ cv&mt da mour'n* úe faím et de n'ctre pas enterré. La mer environnait de toutes parts ce roeber, si haut qu'on pouvavt toucher» en lancant un dard, au premier cíel, Quand íl faisait beau temps, íl y avaít la des plantes qui produisaícnt á la fois des fleurs et des fruits? mais, quand la mer montante recouvi;ait le rocher, il semblait que le feu eCtt tout ravagé. Au plus baut lieu, il y avait un grand bois, planté d'arbres divers, arrosé dans certaines par¿íes etaoa dans d'autres, et ie poeto jugea aussitót que Ik ne régnaicnt pas les lois naturelles, car il n'j avait ni ordre ni mesure. Laraaiorpart del» arbres fo De fruyt et fulhes despumada. E l'autra part era ornada De Gruits e de vestimens ñchs. Bis arbres qu'eroo pus antiebs £ de pus alta noy redura Hauien maior (1. menor) statnra Que celhs qu'eren de baix Jinatge, E contenien de peratge Lo cedre ab lo poncemer, £ lo í?raín¡ pi ab lo murter E l'arbre blanca ab Lo corcolt: — 26 — El salzer nos veya sadolh De leuar fcuit, et io paree Non lena jes ne lo pomer, E l'oliver era tot sech E lo preceguer nulh entech*8 Rebia per calor del bol. En aycest loch lo rosinhol No cantaua ni l'oreneta MaLs [La1, cugul qui ab veu neta Cantaua lay axi cora sol. £ la cigala ab lo mussol Que ií tenia contraxant E fassien so discordant L'ausel quil sol en far piasen. II y a deux fleuves > Tun beau et Tautre qui exhale odeur de soufre. Le poete but du premier et il faillit mourir, oíais le second le guérit. II voit un cháteau : A Tuna part era mural Ez encastat do pcyras fines Ab veyrieres crastelines Instoriades (l. Istoriades) subtilmen : E puys qu'eral sen pahimen Tan ciar, tan lis cora un rairalh, E no semblauo cop de malh En aycest loch bagues ferit Car no pogr'esser pus polit Quin bagues passat bronidor. De l'autre cóté, le cháteau est noir et horrible. E tenguimdit que mort |ieu| era Car viudenant mi la pus fera Dompna que may ausissets dir E si nous anugats d'ausir Com era gint afaysonada E de bens vestí!» arresada ; Jous lo direb fort grossers mote. Primerament los cabeüs tots Tench scampats sobre la cara E la part dretras fon pus clara E raenys pelosa que cristalh. Lunh (l. l'un) hulh semblaua fos grad'aln — 27 — Ben paral e no s'en vesia. Del qual un riucllet axia Qui demostraue que ploras; L'altre mouia gran solas, Que sino riure no fazia E movía tal a|Je|£ria Que semblaua fos embriaga En la fac hac una tal plaga Que la maytat era mis moría ; E ion sinta d'una redorta De vimens4T mesclats ab ülí d'aur. Los seus vestits trop gran tresaur Mostraue que daui'auer, Jatz c'om poria ben veser Que no eren tal prop la carn ; En raa fe nou dích per scarn Ne com nom aluuomolt d'ella. Nom pens qu'en la suagonella Cabcssen ríos dinorsde pe))re. Crey quellam cuydaue decebre Meten me guarsa per coíom, Car no daue perven q'un plom Presas tot quant ella vesia (vestía?) Que (El?)dols comineas que fasia Non pogre far mays l'emperayrfc. Pero nous penséis que fos gayre Sencera ne forts do son cors, Q'un geb portaue sobrel dos: E puys qu'era leiamen rancha, Car del talo se dauen Tanca Del una pan quant se mouia ; E com auant anar volia Tornaue dos passos atrás E pueys hauia lavn bras Pus curt que Paltre la roeytat. E quant haguí un pauc mí ral Aquest diable ten orrible, Ab mouiment incomprensible Una gran roda que mcnaue Del unamal'allre mudaua Inrossaimnem ab gran brogít. II se jt;tte á torre plein d'effroi. Elle le releve en clisantquc dans un momeiu — 28Pusch los mesquins levar deis fems *• Els graos senyors gitar en térra. IL lui demande son nom : ... Lo meu propri nom es Fortuna, Que don be e mal a (a) quim vulh, Mas ges per ayso nom despula De res que don, car beu se tolrre, Car ieu me vulh e fas absofre De tots crims molts homes maluats E s'ils just vesets condemnats A las vets, nous maraueüets, Caí1 yen ho fas : ara sabets QUOLI es mon nom ne perquem plau 8ia secret, car l'om qui cau De son stat podets pensar Que fa son poder de tornar Al primer punt, e si sabia Qu'yeu bo fazes, nom prezaria Un nylh, ni quant li pogues dar ; E cant nou sab fas li rodar Lo capr e baralles ab Deu Car no li torna so del seu *•, Ho no li dona breu la mort, Bernat se plaint de fínconatance de Fortune et de ses propres malheurs. Temps fo queus tenia per mayre, Mas ara vey que sots madrastre. Temps fo quem seguien per rastre Molts scuders, ara nom volen. Tetnp* fo que cells qui ara volen Bobre les ñus eren jus mi. Temps fo que tants plasers hagui Com pogre hauer home del mon. Temps fo que tots aquells qui son Grans mestres eren mos amiohs, Mas aram giten grans pessiclis, Can me veson jaure al baix. E gisten me cascu son laix™ Mestan M e cridan lemps passat E dien : « Veus qui a guastat Per sa gran colpa co del seu ». Anterior Inici Següent - 29 — E sab be Nostre Senyor Dou, Que daco vos n'auets lo tort AI bon hom pite U es que rnoH Quant se fama pert majorment, Quam veu que no es malmirentM, Daco don hom l'aura blasmat. Elhaa l dolca prosperitat Ilon es¿, ne perquenf vas fugent? ConuerLit has mon jausiinent En greu dolor, dont cuyt morir. Lo raaior dol qu'om pot solírir Es a mon juy adversitat D'onor o de feJicitat, E qu'om sen vage puys desert. En huna ma tenits cubert Moí(t| veri, en l'altre tríaga; En l'una ma -vey que y/amafga) Molt fel, en l'altre .aran doloor : En Tuna ma plascnt odor, Tenitz, en l'altre molt pudent. Perqué uo dau priiuerament Del mal puys que douats del be? No sabets ab quin plaser ve Sakit. apres ranfermetat? Sis fa apres Taduersitat IJO he. mas no pas lo conírarí. Vos can*, fayt bauets l'omclauari De molt aur, prenerz li la clau. E no sabets que pus laig cau Vn gran gigaut que pelit nan E plom que palhe? e fust gran No dona maior colp quel poch^ Nous cuydets queu diga per joch, Car no he desig de burlar, Tot acó pux tesiiücar Per tal com de tot he testal. Sapgats qu'ieu hay per spetxat sa , Que despnis que la nostra mavre Ffech peccar nostre primer payre, No ha nascut hom en est mon Qui ten greus mals cora en mi son, Haie soll'eri. Dieus m'en ajut. Aylas ! pus axi son perdut. - 30 — ¿ Perqué sots ten descominal Que nom lexats soflrir mes mal En loch on no fos conagut ? Mes amari 'esser batut Ab vergues de bou en Bolunya Denant tuyt. qne sin Catalunya, Vn peí del men cap arrencauen. Aylas ! de tots cells quim honrauen He gran desig esser semblan E cadescu ha pasor5* gran De veures en lo raen pertit. Can me vesien Den vestit Selhs quis fazien mos árnicas Disien qü:ells eren antichs Seruidors de tot mon linatge. Mas aram giten a earnalge Cant vesen que nols pux res dar. Ab res no pot bom tan prouar, Cascun amich com en mal temps, Car lo vertader volra enseraps Morir en vos en tota part. Lautre us dirá : « De mal son fart, Perqué m'avets a pordonar. »» SalieU quem fa desesperar, Mantés vets quan suy en mon lit. Jo cuidaue dormir la nit, E no pux gens los hulbs tencar E per lTorsam coue girar, De les vegades mes de cent, E per pauch qu'estiga durment No so mi ii ais mas vamtats E que softir adversitats Pigors que collas quim deuoren. No porieu imaginar. N'escriure, posat que la mar Ffos tinta e lo cel paper. Meleyt sia celh. <\uA primar De lerram leua quant fu y nat t Maleyt sial viia orat Quim bateja. com nom mata! Malcit sia quim oncona 5Í , Com no mi mésela galgar **, Car mes val deins térra star Que quant hom soffer pits de mort... — $1 — Fortune luí rappelle que, quand il vint au monde, il n'y apporta rien et recut tout d'elle. Ha s'injurient a Tenvi. E tornant me prendre peí bras, Gitam gran tros lung de] castelh, Car no li sembla bo ni belh, Res que hi hagues fayt ne dit, E disparech m'ab tal brcgit Que sembla lo cel ne vingues Dich vos que ladonchs quim trasques Tots mos caixals, res nom sentirá, Car ellam lexa al) tanta d'ira, Quells (cinch) senys corporals perdi. Apres un pauch yeu recobri, Mos senys e viu mas (l. vas.) mi venir La p/us piasen a raon albir, Senyora que vulh (vuy?) se dcspulh. Sepgats que ses brutats no vulh Recitar perticularmen. Car suy cert que riulh hom viuen Les porio scr'mre ne áivf E io no vulh tan presumir De ini, qui son hom ignoscen, Mem traga per suflicient, De fer co qu'altres no farien. Ab esta senyora venien, Set donzelles fon endressades, E d'ornauífnts rich[s] arreades Pero segons restil eniich, Lo qual vuy es gran enamich De dones qui van per les simes, E jats que fossen assals primes Fer lur cors e ben compessades, feemblam que fossen anansades Segons luis cares en molts anys, E que greu[s] trebals ez aflians Haguessen soffert en lar temps. E cant foren totes ensemps Frop mi qui bocadens*' jasia, L'alta senyora qui venia Ten reyalraen aconipanyada, Testam Jo poJs una vegada, E dix:" Est hom es perilhos. » — 32 — a 8enyora, dix eu, qui sots vos Qui ten mal nouelh m'apórtate * Predi vos mantinent ni'o digats, He si men podeu ajudar. Jous en ajudare, tilh car, DiJC el ha, si molt vos volets, Car tal enfermetat hauets Que íeu uos en pore curar. Tots celhs qui m'an volgul nompnar Prudencia dison vertat, E sius tenits per consellat De mi, teniost serest guarit. Mas vulh no pitets en oblit D'ayci an&n. estes donzelles Car si be les vesets ten velhes, Les pus excollcns son del mon, Car Jes .vn. arts liberáis son Qui de mi james se partcixen. Nous no t&cherons pas me me de résumer la longue discussion áe Bernat et de Prudencia (plus de 400 vors), et nous nous bornons á reproduíre la conclusión. Elle dit, onparlant de Fortuno: « Molt amat filh, vos losdirets A tols celhs qui volran duptar, Que Deu la voiguda crear Per exercitar o punir, Remunerar o corregir Les bons els mals, segons lurs meriis, Los mals punir per lurs desmerits El? homens bons remunerar, Eli homensjusts exercitar Per que do si no presumesquen, E porque no s'atrauesesquen A mn\ corregir los injuat*. E lendransc tots per vensuts Celhs quil contrari mantenien E veuran que res nosabien Cells qui eren d'oppinio E c'ora nols demostrar rayso Bona, Uizent e vertadera, Me fortuna james no eTa Mala jats que fos desplasen. — 33 — E podets los dir certamen Que fortuna tots temps sta En lama de tot hom qui lia Bon sen y u rayso natural, Car celha quejutgauets raal, Si la preñéis en pacienta Vos dará clara conexenca Üe tots voslres defei fumen s. Esin est morí soiTrits turmens Peradis delhes eonseiirots. Mon car tilh, pus antes haucls Claratnent tot co queus he dit De renfernietat sots garit, Perqué lomar vos en podets ; E soppley vos quem perdonets Caroccupada su y un poch. E semhlam que falhes de fodi M'agues hom donat perla cara, Car nom volare portir encara De la sua gran oxee lenca. Er ab fina hen volcnca Acompanyam üns a la mar E feumen la barcha pujar Ab qui eu era vengut aqui ; E dix : donccil[e]s donaLsli Gascuña un playscn baizar. Bz ieu vulguim agonelh&r Ab cor que li besas les mans, Mas correch me brassar(l. ín'abrassar) abans E bessam fort honestamente E les altres encontinen Ab cara rienL m'enbrassaren E burlant la barcha beraren Parlint so corrent donanl mi, En tal punt que dospuys no vi Elhas ne ves quem liage dit; Sino quem (roben celli partit En que fuy al comen samen t Catu la mar o'l contniri ven Ma fasíen lo cap rodar. Ez apres pancb vau arribar Al loch on ni'era reculbit Can lo vi lanas mal vestí t — 34 Ma Lresicautelosameu. E la barcha sobtosamen, Apenes d'elha luy exít Gita dcnanl me tal cruxit Que fura semhlam tola rompes. E iñre.m e no viu res No sabi si letich bona vía. Mas ans que sVsi-Iarris lo día Perro quo no fos mal j nitral Que laII ¿jrans niayiim fos levat E qttem anas deportar sol. Car nos presat un cara gol Qui [dej noych fa stat mol gran, TiM'namen yuas 58 passegant A mon hostal dins la ciutat De Barchinona M , on tuy nal E raorray sin su y cresegue, Ezali ayiant Deus vos a^ut Eus do peradis apres morí Car yeu no say pus rich deporl. Nous ne aavons rien de Vicens Comes, auteur d'un autr© poéme, ou. d'autres novas rimadas ( 700 vers environ), car nous pouvons leur donner ce nom, quoique les vers soient de six et non de huit syllabes. C'est une imitation de cavalcades allégoriques galantes de la podsie franeaise et provencale. Mais ce n'est pas, á ce qu'il parait. une simple réverie poétique; Tauteur se proposait róellemtínt de iléchir le coeurd'une belle. La priére qu*il so pcrniet a la fin de la piuee ne nous donne pas Tasauranee, si nous nous souvenous des exemples destroubadours classiques, que ees voaux fussent de bonaloi. ACI COMENQA UNA VENTURA* LA QÜAL FEU EN VINCENS COMES Destret per (in'amor Tant ques á ma dolor Repaus no pux trobar, Aney mon deport far L'autrier un bon mayti Deuers un bell jardi Ques de mot gran plascr, Anterior Cuydant pusques auer Mon cors alcuns delits, Qu'enaue ten marrits Qu'en pauch no defalha. E car trop mi plasia Una íont quey vi pres Dix mal cor quem pauses Inici Següent 35 — En la riba seguís. Mes amor qui in'aduts En uion cor greu lurmen Nom lexech un mornent De mos raals reuenir E tantost souenir Me fecb del dols semblan i Que m'a favt a inon dan Sela quiíu le liatz, Pus qu'eneysi li platz Que muyra per s'amor... Suit une longue tirade de lamentations: Quen res no bac diuisa E mentran est debat Ne 11111 li deperlimen, Stau'axi pensant Sino rancellamen Vangurrcn caualcan Del blanch fon de crestal Dues dompnes cuytades E Tal tro de coral Hicbamen arresades Ses nullia lHincadura ; Quez ais nu si poch far, E foren per mesura E viretz les portar Fot subtilmen o!»ratz Alá caps corones grans Ab lahoiis (I. latons) entalhafc. De fün aur llamegms E cascu deis arcos Abman obrajulia. Ab Ibrt marauellos On fis balays hauia Ubrage tot en gir Marardes e safíirs De lin aur per teñir E perles e robis. Los arcons per trancar (tancar?). E venaron ses mantclhs Los cuyry foren ses par E sens veis sur lus (sic) flotes (luberts d'alzeytoni G1, Vestidos ab grans cotas Brodats ablill d'aur ü lirodades tro ais talos, Abirop irontils fulliatges D'obralge molí ricos Ab bestias saluatges ; De perles e d'aurli, AurelleU lii tiauia L la vna vestí Fayls per tal maestría Drap vert, l'autre vermelb Que tois uius aperion E semblaue solelh Ez en lur becb iluzion Lur fas Uint era clara Ab tal beutal qu'encara Peyres de gran valor. Li gamba! per ricor Ne suy mereuelhatz. Era fil d'iuir Lir.it E vengron latz a lata E l'eslrep gen obrat E chantan totavia; D [I] pitral bem soue E celia qui vestía [E] n'Crangtí* c fce Lo vert hac son rosst E regnes de lin or Fus blanch d'un colomi Fforen que per nulb for Trestot entro al pes: .lames non vi so ni blarits» E l'autre neyr s»es Cor6f fulhetes sonants Axi com vn carbo, Hi bac de lin'aigens E l'arnes d'abduy fu D'una metexn. guisa» Qui pengaben molí gen — 36 Cascun ab son plato E fassien tal so, Com les corsers anauen Que so d'arpa semblauen, Od'algun sturmen. E venaron dretxamen Les domnes tío pres mi. Ez yeu qu'axi les vi Ab con gramía richtat Exab aytal beulat De jouent quo hauien Com ceibas qui podien - Vinr, o «los anys* hauer Semblaran me per ver A ngris celes Liáis Mils que cors humanáis ; Tan forcn gen formades E son descaualcades Pres la fon soptamen. Ez yeu de man Unen D'en peas me vay teuar E vaumo gonelhar Per farlos reuerenca. Tout le reste est écrit avec le méme style coulant et agréable, mais n'a ríen de bien saillant ni de bien nouvoau. Les deux denioiselles sont « Speranca» et « Mcrce. » Elles encouragent le poete, lui donnent des conseils et lui proniettent des jours plus heureux. E cascuna montan Sobra son beíl rossi Teni^uercn lur cami No say vas on vermen. Ez yeu puys de presen Aneymcn al hostal E pas axi mon mal Sperau lur socors Que merce ez amors Han dit quem donaran; A üieu Loslemps pregan Que per son gran poder Me fasíen breu hauer L'amor que tanL desír D'aycelhaqtii seruir Vulli tostemps de bon grat Al> ferma leyaltat. Noustrouvons, dans les derniéres annécs du XJVC siécle, deux pieces aussi en vers de six syllabcs, probablcment <Tuii méme poete ineonnu, Tune contre la vie des mariniers (ce n'cst pas la méme que cello des mss. de Carpentras, qui est octosyl tabique), etl'autre contre un certain Beren^uer Simón, ólu en 1303, avec des personnages de grande importance, pour diriger les appréts de la llotte de Sardaigue. (Voir Jahrbttcfiy etc., et Ensaig). II est posible qu'on ait écrit d'autres novas rimadas en vers de huit ou de six syllabcs, mais nous n'en connaissons plus ou peut-étre nous cu oublions rjuelqu'une. Ce; que nous trouvons a partir de Jacme Roig (il florissait en 1474), c'est le móme gen re en vers de quatre syllabes. Roig donne rancien nom á son Ubre de ¿as Dones 6*. — 37 Haure ordit, Paig m'en empaig, Est meu escaig8* De parlament Curt, flacb, fallen! A fil per púa. La forja su a Sül, balanc fl8t Sera en romane. Noves rimados, Comediades, Ampliorismals Facesials, No prou scandides Al pía texides... Ce fameux. ouvrage eut des imitateurs: Guerau de Montraajor, qui le traduisit en latin et le commenta, le prit pour modele, en pleine Renaissance, dans une satire écrite en 1586 contre quelques professeurs de l'Université deValence 8*. Nous trouvons le méme genre cultivé avec une préférence marqude en Catalogue, au commencement du XVII* siécle 01 . Les fétes publiques, sacrdes ou profanes, étaient décrites aveo des vers de quatre syllabes, ce que quelques-unsdeces narrateurs nomment « vers de Jaume Roig. » Ce qui est singulier, c'est que quelques-uns de ees rimeurs se donnent des noms arcadiques. Les piéces qu'on écrivit dans ce métre pour célébrer la a Unió M, c'est-á-dire Taffiliation qu'on fit en 1606 pour en finir avec les malfaiteurs qui infestaient la Catalogue, furent durement critiquées au point de vue littéraire, en vers castillans, par Peregrino. Voici le debut d*une de ees piéces, qui montre que le poete castillan n'avait pas tout a fait tort. Le rimeur suppose qu'il a recu un ordre exprés de Jaume Roig: Si so diebos E venluros De ser oyt, lien advertiL Lo que diré, Promulgaré ('erra cansó De la Vnió, Pus Jaume Roig Ab un (al goig Me dona vers Quem ha enees Com un lluquel Ab lo biilet Quem enviá Ab quem maná Digues perell Per ser ya ve 11 „ Y mots causal Per lo passat QÍÍQO. escrigué, Lo quem diré De la Vníé Ab gran rabo Que vuy cantas E publicas Ks lo seguent 3 — 38 — 0'un autre cóté, dans Jehan Escriua, célebre poete valencien qui fut ambassadeur de Ferdinand et d'Isabelle, nous voyons des vers heptasyllabiques rimant deux par deux : ENCONTRA D'AMOR F£T PER JOHAN SCRIÜA Passant jo per Vancontxada De ma bella enamorada Viu l'astar nnolt des denyosa De gracia no fretarosa Alt[a| en una tinestra Tenirtt en la ma sinestra Vn ram poch qui odoraue. De gran tros lluny me miraup.... (Jardineide Orats.) Ce genre (pareados octosílabos) fut tres-cultivé par des poetes castillansdu méme temps et par d'autres du seizíéme siécle, Nousne doutons pas qu'il ne provienne des novas rimadas**. Quelques parea ¿os octosílabos catalana des demiera temps sont trop vulgaires pour mériter Thonneur d'une citation. NOTES DE LA PREMIÉRE PARTIE 1. On peut considérer cet anide, quoique indépendanl, comme uno suitp de Pécrii Calalanischer JHchter (Jahrb. /'. rom, w. enyt, Irt. V. ['ó~' ss.) et de la Ressenya historicay critica del ajilichs poetas catoluns (Joctis lloráis de Barcelona de 1865; on en tira quelques exemplaires á part.) 2. A l'origine etquand on a recité publiquement quelqu'unede ees rcuvres, cela pouvait étre aussi un nioyen mnémónique. 3. Comparer Diez (trad. de Roisin), de la Poésicdes Troubadours, p. 122, et Bartscb, Prou. Lesebuck. p. xi. 4. Ces ms. avaient appartenu au savantD. José de la Vega, résidant á Cervera ; M. de Amat, qui les a recus par béritage il y a poud'années, eutfamabilite de nous lespreter. Maintenanl ilsfont partiedes précieusescollections deD.Mariano Aguiló, quilesacheta de M. de Amat. 5. Ce ms. difiere destrois autres, comme aussi de ceuxde París et de Zaragosse, «n ce qu'il est surtout composé de pieces longues. Vu l'agc des poütes plus modernes qu'il conticnt, nous ne le croyons pas postéricur au milieu du XV* siécle. <i. On pourrait croire que Torrella fíit aussi Pauteur du Blandin de Cornouaillcsy qui paraít ápeu prés de la müme époque etprovient duméme courant littérairc. Mais Torrella nous parait meilleur poete <}ue l'auteur du Blandin etuse peu de l'adverhe apertement; d'ailleurs. nous ne savons pas.s'ilse proposa d'écrire en pur proven ral, o\x seuleoient, comme i&ni d'autres, ¿e provewjalteeT son tangage-, landis oue nous croyons, avee M. Meyer. que Tauíeur de Blandin fnt un Catalán qui voulut écrire en proveneal. Malgr6 le savant ot utile travail de M. Alart, qui a demontre que beaucoup de paroles qu'on pourrait croire exclusivement catalanes Montau^si languedociennes, le grand nombre de ces paroles con tenues précisémentdans lememe poeme, celledemí, évidetnmentcatalane, les rimes ers: es, appuient l'opinion de Meyer. On peul ajouter quelques a pour e; par exemple, vers i'208 (deux fois ), et quelques pluriels féminins en es, par exemple, vers 1735, 0 el 701, 2. On doit lire le dernier: Iit cruys las dents entre las barres (mdchoires en catalán ). 7. Nousreproduisonsroriginal tel qu'il se trouvedans notre copie, ehangoant seulement^" voyelle en i, etquelquesc en p.Nous nous conIbrmons á. Tusage en supprimantbeaucoupde signes que nous cmployions jadis. en nous réservantle droit de penser quMls n'etaient pas tout ú fait inútiles. On doit se rappeler la valeur simplement eupbonique de quelques sou s, la substitution de^áj, le continuel changement de a et e non accentués, l'emploi de la seule s pour ex a nniUale,etc. — 40 — 8. Vers peu clair: Fimen (fi-m*en)so trouve souvent pour j * dis. 9. Atenparse-, s'approchcr de nousf trés-íréquent en quelques endroits de Catalogue. , 10. Ce sont des féminins francais proven oalisés, comme on en trouve des exemptesdans le Mystére des Vierges. 11. Nous ne savons pas ce qu'était selesta mneyra pon (neyra pon pour a punttf ).Nous trouvons en ancien castillan rete ( = red: reseau ensetado: en catalán il y a puní deganxeís, espéce de maule et puní tulle. \% On corrigeraH la rime en lisant: Ab uncornet de semblant mena. 13. Notre copie porte rebesir$t mais la rectification paraitsure. Quantá Ys, c'est peut-étro rancien copiste qui la ajoutéá sajfir. et á rehuir. 14. Blandin portebrachel; le comte Lucanor, Mánchele (non blauchele). C'est le ehien de manchón. 15. Comme il n'y a pas dé snbstantif antérieur en correspondan ce avec Tarticle li, on doit entendre pour dayzelh: assises ou pierres tailtées. Nous trouvons dans Rochegude: Dacier, cottecieurde tailles. 11 s'agit» bien entendu, d'autres tailles. 16. C'est le I aun ebenusm\xú\é. Nous a.\ons Banus, nomdefamille. 17. Manque un vers. 18* Pour ees vers, jusqu'á certificar, nous avons tiró parti d'un fragment du ms. incomplel de Carpentras, qui contient les derniers 155 vers du poéme ( Lambcrt, Catalogue, I. 198). So manque dans Lambert; mais il porte ai et non aix. may délo ur: notre copie du ms. de Barcelone. 19. üeg. L. 20. Vn son. L. 21. Puys. N. C. 22. Clarament. L. 23. Ne parle may. N. C. 24. Onques. L. 25. Ores. N. C. 26. La demora. N. C. Respon lo rny que lay demora. L. On voit ue la vraie lecon était: Car bien «achiez quela (quVllej demora demeure). 27. Lays. N. C. 28- Qui ti. L. 29. Feretz honor tan. L. 30. Una. L. 31. Ce vers manque dans L. 32. Car vos. N. C. 33. Acelh quentendon. N. C. 34» D'Artus no say seis voso no. N. C. 35. Mais peí dit desta puelha. N. C. 3ü. Car trop me par. N. C. ? Anterior Inici Següent — 4] — 37. Vullmen.L. 38. On trouve ees deux ouvrages dans un ms. de la hibliotheque provinciale de Barcelone. En voicj nuelqties petils extraits: « Historia del somni de Bernat Metge. Poch ternps a passat que estánt en la preso no per merits que raos persejjuidors e enveyosos sabe?.sen contra mi segons que despuys clarament a lur vergonya se es demostrad Mas per sola iniquitat qu'en hauíen, O per ventura per algún secret juy de Deu.-. •> 11 dit que •» Un diuendres entorn migenit», ils'endormit non upas en la forma acostumada mas en aquella que maíats o fameyants soten dormir. Esiant axi a mi aparech a rnon vi yares un hora de mige statura ab reuerent cara vestit de velut pelos carmesí sembrat de corones dobles de aur ab un l>arret vermeyil en }o cap. E acompanyuvanlo dos homensdegr&n statura lahu deis quals era jova fort bell e tenia una rota entre le mans. E lo altre era molt vell ah longa barba, e sens ulh, lo qual tenia un gran hasto en Ja ma. E entorn de lots Jos dessüs dito bauia molts falconse astors e cans de diverses natures que cridauen e udolauen fortlejement». L'homme de moyenne taille lui semble étre le roí Jean, qui éiait mort depuis j^eu, et qu'il avait longuement servi: c'était lui en elTet. Le niéme roi dit, dans le second livre de louvrage : *Jom adelitaue molt mes que no devia en cassar e scoltar ab gran plaer xandres (c*cst le franjáis chantres) c ministres (ministrefr] s) e molt donar e despendre, e sercar a vegades axi con fan comunament los gráns senyors en quina manera poguera saber algunes coses esdeYinadores.... Pertal, dixellt com yo me adelitave moft en cassar, Nostre Senyor Deu ha ordenat que aquests falchons, eBtors e cans quera vey anar entorn criden e uiíolen agriamentde hora en hora devant mi. etc. ». — Historia de )as bellas v'irtuls per F° Pelrarca. A Ja molí honombla Senyora Madona Isabel de Guimera.. , una historia la qual recita Petrarca poeta en les obres del qual yo he singular afeccio. » 39. Dans les ehartes, nous lisons: Bernardug Medid (non Medictts), ou bien Üominus rex mandavil micki Bernardo Medid. 40. II nous parait évident que Bernat a connula Faula do TorreUa. II y a queique ressemMance dans ¡a concepción, el Vidée des arbres qui poussent á la fois fleurs et fruüs se trouve, dans les deux poémes, avec plus d'opportunité dans celui de Torrella. 4 J. Te¡tat potir tapat: fermé(cCintelligence)\ cast. cerrado de mollera, M. Boucherie nous fait observer qu'en francais, on dit d'un homme inintelligeut: ü esl bouché. 42. Sursauts. 43. Tari/e. 44. Je lui enferai une plm bleue (plus belle): un plus mauvais tour. 45. Saus doute corbeillc : cat. canastra, cast. canasto, a, batíosla, oíi l*on trouve la labiale. 46. Cast. enteco.-cal. eniech: infirme, debite (comp. prov. ettfecar, fr. entícher); mats ¡ci ce mol est substantif et mis pour taca: Utcfie. D'ailleurs, le sens general ne parait pas saúsfaisant. 47. Vimem* pl. cat. de vim, comme Jwmens \\ehom ou home, asens de 48. Dans quelques endroits.on use de cette parole (fímus) aveca a u singulicr. — 42 —. 49. Les paysans de Catalosme disent : so del N ou den N, pour désipner le domaine de N. A Majorque, Son N = So(de)n N, forme de noms de localité. 50. Laix, c'est las; nceud coulant. Gisten est-il un préseot ou un gérondif? 51. Mestan est-il un derivé de ?nest: triste* Est-cemestan de estart h% Málm'trent, pour la forme, parait im gérondif anomal (nous en avonsentendu quelques-un¿> desemblables dans le cat. vulgaire) de mal-mirar. Pour le sens il ge rapproche plus úemttl-merir. Ce sens est quelque chose comme responsable, débiteur. Comp. A. March : Tant beamat, Amor se dol'. Én aquellt emps; Volgra ser uat. (ent pour ant cst la lendance aujourdhui dominante en Languedoc. Boucherie). 53. Spetxat: spectatum. 54. Pasor:Ys provient d'une fausse analogio avec celle de rayso pour raho, plaser pour plaer, etc. 55. Enconar: mettre du miel ou du sirop dans la bouche d'un nouveau-né pour l'engagerá téter. 56. En franjáis, galgale. 57. Bocadens .* bouche etdcnts (collées á terre.) 58. Yuas(Ac méme au commencementdu poeme)= ivars (juars) avec vitesse. On trouve aussi ivarsosament. 59. Barchna. abréviation de Barchinona. Les érudits débitaient un cerlain conté de barca nona sur lafondation de Barcelone. Les troubadours écrivaient avec fidéiité phonétique Barchna. £0. Est-ce une extensión arbitraire donúe par le poúte au sens de Jlota. flotte? 61. Aceituni, aceitunil, aceitunado en cast.: olivíttre. II faut que Cette forme atzeytoni ait quelque rapport avec aceituna : olioe. 62. Cor, derivé de quare (comme car), fréqueut dans les ras. catalans. 63. OuvraKetagtatenx ethistor^uementinstrueti^etquí conlribua peut-iHre á la conception de la novela picaresca^ mais extrememeru libre et hyperboliquement satirique. Nous nn avons donné de peiits extraiisdans VEnsaig, suivaiu l'éditioii de 1551. Celle de Ros, de 1735. a été réimprimée en 1864 par D. Polayo Briz. 64. Edilion da 1531: aqttest; la moderne éd. Peul-ótre Roigaécrit Aquestencaig. Quanl á notre dernierc forme, que donnent íes deux éditions, elle ne concorde pas trop avec les autres expressions métaphoriques des premiers vers, empruntées á l'arl de tísser. 65. C'est la lecon de l'ancienne édition, qui prouve qu'alors on traitait Vs de stil comme vraiment liquide. C'est sans doute Ros qui a corrige stil, balanc. 66. Voir les notes de Cerda y Rico a la Diana, p. 303, 377. etc. II se moque* entre autres^ d'un fameux humauiste et maibúmatiden f J.-J. Falcó (qui avait en eítet éerit un livre de Quadratura circuli)Esl preterí fer Cercol quadrat Y asens bolar (I. volar) Y olí xnay bola.... — 43 — 67. Le plus ancien exemple que nousent rouvons. c'est taMescription des fetes de S. Ramón de l'envafort á Villafranca del Panades, en 1601, dans le Llibreverlñe cettoville. Les autres font Dartie d'ime curieuse collectíon de feuííles détachées que possóde Mo$sen Brugüera, auteur de consciencieux travaux sur l'histoire de Catalogne. (>8.Voir Duran, Romancero, n°» 1874 et suivants.Ges piéces préparaient la brisure du sens entre les deux vers rimes, en comraensant par un vers qui n'appartenait pas aux couples ou pareados; elles suivaient cel arrangement de rimes: abbccdd, etc , oo bien abbaaccdd, etc. II LA CODOLADA Codolada estun mot qu'on ne trouve definí ou memo cité dans aucun traite d'art poétique, soit ancien, soit moderne, mais qui se rattache á la terminologie des Leys d'amorsK, qui parlent (I. 1G8,236 et 1): I o de rims capcaudats ou cap-coatz et de cobla caudada ou capcoada^ c'est-á-dire de la strophe dont le premier vers rime avec le dernier de la strophe precedente, et 2° de rims caudats ou cobla caudada, cest-a-dire de vers riman t par couples ou paires, mais formant ou contribuant & former une strophe1. La párente de ees dónominations avec celle do codolada est evidente ; mais, en supposant que celle-ci derive des premieres, comment peut-on expliquer le changement de forme et de sens ? Nous ne pouvons repondré que par une hypotbése ou par une petite serie d'hypothéses. La dénomitiation de vers caudatz pouvait, sans violence, s'appliquer á des vers rimes par couples, quoique non assujettis á une división strophique; et, d'ailleurs, il n'est pas impossible qu'on regardat le premier vers d'une couple comme le dernier d'une strophe, et le second vers de la raérae couple córame le premier vers d'une autre strophe, et formant en conséquence des cap-caudatz*. Voilá pour le sens. Quant a la forme, on pouvait aisément passer de aohia, ou obra caudada, ou capcaudada, a cobla ou obra codolada (c'est en effet un adjectif), et supprimer ensuite lesubstantif, comme on a fait dans des casanalogues. On n'a pas employé toujours notre dénom ination avec un sens bien préeis. LTaprés Cerda y Rico (Diana, pag. 300), t Escolano (cooamencement du XVII* siécle) appela cudolada [sic] le Libre de Jaume Roig, et c'est pourquoi on lui a doané ce titre dans qnelques éditions. » Le peuple de Majorque, le seul, á notre connaissance, qui ait gardé jusqu'a nos jours la * Pour les notes de la %* partie, v. p. 67 el suiv. - 46 — chose etle nom, donne quelquefois a ceci une signification un pou large. Cependant il n'est pas moins sur que notre poésie a conservé une forme métrique particuliére, et que cresta elle qu'ou a donné presque toujours le nom de codotada. Cette forme consiste en une suite de vers alternativement longs et courts, rimant par couples ou paires. Le vers long était, dans les premiers temps, de huít syllabes; plus tardil est devenu de sept, équivalant át Y octosílabo castillan; le vers court est de quatre, et exceptionnellement de trois. Quelquefois les deux premiers vers sont longs; d'autres fois le premier4 ou le dernier, ou Fun et Fautre, sont blanca. Dans d'autres cas, cette forme ne se maintient pas bien puré. L'ancienne poésie francaise5 et la proveníale offrent vuelques exemples de ce genre de versification, d'ailleurs rares et relativement modernes : la derniere dans YEnsenhamen del guano, de Lunel de Monteg, piécedatée de 1336 etquirappelle les deux Ensenhamen d'Amanieu de Seseas6, et dans une composition morale qut appartient, a ce qu'il paraít, á la fin du XIII* siécle et que Fauteur appelle arlabecca1, ce qui doit étre la méme chose que le genre nommé rebec par les Leys (1. 348). Arlabecca approche beaucoup du portugais arrabecca, nom de Finstrument musical appelé en francais rebec (mot d'origine árabe, en castillan rabel). Cette dénomination ou ees dénominations indiquent-elles que ce genre poétique ótait accompagné dudit instrument? Mais, alora, pourquoi n'employait-on pas la forme provencale rabey* ? Une des plus anciennes codolades catalanes a été conservée á cote des autres piéces poétiques deja citées de Carpentras (Lambert, I, n° 377). Le debut est une imitation de ceiui.du Lai de Laval: Sira (Fuim?) caualquant un bon mayti Tot. deportant, E can fui pres d'un aygua gran En un bel! prat, E fui aqui descaualquat En la frescor, Eu vi venir ab gran baldor Dos beylls donzeylls. ... Une autre, dont on peut donner a peu prés la date, e«t Anterior Inici Següent — 47 — celle de Bernat Metge, contonuc dans le méme ebansonnier que son Libre de Fortune. Le poete caustique, supposant que, pour faire son chemin dans ce monde, il faut étre tout le eontraire tVun honnéte homme, exprime sa pensce sous la forme révoltante de mauvais conseils, qu'il ne craint pas d'associer ironiquement a des formules tiróes de sermons moraux: Seguescal temps qui viure vol Sino pones trobar sol B menys* d'argent. Per co qu'age bon fondament Nostre sermo Digats ab gran deuocio Aue María, Concel nos do de tot lo dia Non digats pus: La tema quejes] (Vil dessus Es prou notori E loat per lo cossistori Deis grans doclors. E deis sollempnes glossadors De I'Escriptura; Donchs fets ab sobirana cura So qu'ausirets. James almoynes no faretz Qu'axous perdriets, Nous conffossets si dirdauetz (1. daurietz) Les veritats. Ni en dcju missa hoiats Ni begat&poch. Si voléis bauergran loch Lagotejats10! Priuadesano bagats De dona casta, Tal se vana qui no (asta De tal vianda. Valor no porets hauer gran da Si no robáis> Consciencia no haiats Si volets viure. E si voléis la gent far riure Siats ben nici. Trebalh lunyats c desíici Del vos Ira cors E girats a tot hom lo dos Qui leyal sia; E no vulhatB hauer paría Ab pobro gent, Si nous donen delur argent, Housfan fermanca. Tom d'aquelha part la balanca Hon vos fan )um< A tot bom paguarets de fum A qui dngats. James rosa no fessals Qui beus stia. Sil COT bauevs pie dft falcia Seréis del temps; Ab Tenemich iréis ensemps E burlareis... Nous passons 132 vers. Tot bom prenga esta doctrina Carfort es bona. Lo marit deu pintar la dona E far lo lit: Si volets esser mal marit Digats vertats. Tots los absenis son oblidas Axi com (a) morts. — 48 — Injuries farets e torta I«a confessio general Gene raimen, Ja la sabéis. E puys haurets gran stamen Del he quert lo mon fet haucts K bona fama Vos penedits, E aeréis quiti de la flama, Les males ( Males?) voluntáis Quen lnfern crema. reteníts (teniís?) Donchs prouades (I, prouada Mentre viscats. es) ma tema Sobre tota res comportáis Axim (I. Sius) aport Deu Les homens richá, Quotn vos morrets al Regne geu Celhs ques fan vostres amicha Eus gart de mal. Quan ops nous han, Avec les deux noves heptasyllabiques dont nous avons parlé, Vuno du mo'ms écrite en 1393, nous trouvons trne codolada imparfaitement lisible, qui parle aussi de choses de marine, et qui doit appartenir á la méme époque et peut-étrc au méme auteur: . . . Qui fo ab ells... Quim donas j caderoiu Al) escabeig Nom plagera tant, fe queusdeig, Clona j molto. Gran plaserra'aueuchcela sazo Si que la mar Sobraxia ua¿en pugac Tro al pinel... Une des ceuvres les plus considerables du genre que nous étudions et celle qui a eu le plus de lecteurs", c% estío Libre del venturospekgri, publiécn dernier lieu, avec beaucoup d'intelligeo.ce, pav D. Mariano Aguiló, dans son Caa$Qtier <¿Í les óbreles mes divulgades en nostra llengua materna, recueil non moins intéressant par les piéces qu'il contient que beau pour la forme typographiqtie : Per alcancar lo que tan val Aquell tresor perpetual De parad i s Determini passur Paris £ Lombardia. .. Le poete dit qu'il allait a Rome pour gagner le jubilé : Aquell gran beque ab poca preu — 49 — Guanyam ara, Aquella joya que lun cara Solia esser. Ces paroles prouvent que le Libre a été composé quand on gagtiait áéjk le jubilé sansaller á Roma, c'est-á-dxre probablement dans le courant du XV* siécle, époque que semble indiquer, d'aüleurs, le caractére du langage11. Le vrai protagoniste da poéme n'est pas lo pélerin : c'est plutót une ame quí souffre dans le Purgatoíre et luí demande des priéres. La narration est assez vive et contieut des passages pittoresques. II y en a qui rappellent les Danses de la mort, ou bien quelqu'un des tourments décrits par le Dante, ou bien les ouvrages qui représentent le jugement de Táme avec desformes prises des tribunaux bumains (comme le ¿Mascaron catalán, la Residencia del hombre castillane43, etc.). Cest aussi une asssez longue codolaña, le Testament (ten Bernat Serradellde Vich, qui faitpartie du méme chansonnier de M. Aguiló: Un jorn cansat do treballar E tiesijos de re pausar Quant vespre fo En retorne a la mayso Volent sopar... Le poete donne cette piéce comme un écritreligieux1*, mais elle estén grande partíe satirique, etsatirique comme on Tétait alors. Cette piéce était peu rópandue, etseulement connue de quelques littérateurs. Lejeune D. Andrés de Balaguer adécouvert derniérement que le véritable autcur du Testament était Frare Bernat de Vinclera, et a conjecturé, avec beaucoup de vraisemblance, que le livre a été imprimé avant 1798 (V. Calendan cátala, 1875, pag. 72 et 73). Dans le méme ms. qui nous a conservé le Testament, on trouve une autre trés-intéressante codolada, incompléte au debut; et c'est pour cela probabíement que M. Aguiló, qui avait reconnu son caractére spócial, ne Ta pas admise dans le Canconer. C'est une piéce trés-longue (la partie conservée comprend environ 900 vers) que récitait, ou plutót lisait, le jour des - 50 — Innocente, un enfant qiTon supposait une des victimes du roi Hérode échappée au massacre. Cet enfant se présentait en méme temps comme bisbató (petit évéque), et certainement avec des habits pontiñeaux. La representaron avait lieu ou devait avoir lieu dans une ville épiscopale.Quoique le texte soit g^néralement assez correct '*, quelques a pour e aecusent comme lieu d'origine le nord-est, plutót que Fouest de la Catalogne : c'ótait peut-étre Vich.48. La piéce commence par l'exposition [du latí en pía, dit-elle), des textes sacres sur Fadoration des Rois Mages et le massacre des Innocents. Voici les premiers vers conserves : .... Per cercar lo locon seria Aquest rey gran Van sen dones dret caminan t Molt puxantment Acompanyars de molta gent Per lur honor; E Deus donáis per guiador Lo dít stell— Ensuite il y a le verset: Orietur & te lia eje Jacobt etc., et Fexposition : Acó queus he dit ew lalí Vol acó dir Quel mig de Jacob deu axir Un bell stel), Puys una verga de Israel Se leuara Quels deus de Moab batra* Aprésla description du massacre, on lit: Jous he cuydat donar entendre Tot lo proces Deis Ignocens, axi com es Ab veritat; Car jou se tot, quy son stat E vist ab ;u)li, Mas en apres comtar vos vull (.agesta vera, Perqué vejatz en qual manera Jon scapi. - 51 — Vient un nouveau titre : Com scapa lo bisba. Sapiats que lo mati De aquell mal die Madona mare me tenia En lo seu bras, En venen un maluat sargentas E uolch me aucir. Madona mare valí garfir *T Bus en la cara, E donali grans colps encara, A ma tinent18 Durant aquest combatíment Jo caygui en térra E stant entre la desferra Del degolats Vntim la care e los coslats De aquella sanen, Puys acostim prop (aprop?) d'un banch I aqui starüt Vaig fer lo mort, puys en la nit A poc a poc Jom vaig exir fora del loe Uejus les portes Aprés le récit de la fuite, vient la partie destinée á Tadmonition et á la satire: Pus uos he declarat demunt Tota la gesta IAb veritat], don (donchs ?) are resta Gonseguentment Que parlam cert del regiment D'esta ciutat. Suivent de sages recommandations aux Conseles e fíe/jidors: Nils qual anar an Galicia Guayar (sio) perdons Car acils guanyaran tots jorns, Pus ab prudencia Executen lur sentencia E ab temprensa. Cert a la mía semblan?» - 52 — Lur consciencia Rumpeu bornes de sciencia Ells ambacinen l9 Moltes veus e los declinen La on se voten : Vuy altres fets no se colen Sino los Uurs Car giren las ley[s] e lors furs De uerten blanc... Plus loin, il parle del capitoll. De nostra silesia qui es cap Deis clamen ts Vos he dir a les íal[i]ments Quei YOÍÜJ reinar» Pero no tench de parlar En mon sermo De mi que so bisbato. Car so primall : No he mudat algún caixall CerLanament... Suivent les titres : Dells f?mares, — Dells generases (nobles), — Dells menestralts, — Delles placei'as, — Delles víudes, — Dells (delles) monges, — Dells (delles) beates t0 . Dans la seconde moitié du quinziome sicole et méme phis tard, les poetes valenciens, dont quelques-uns étaient de doctos humanlstes, s^amusaient a culliver ce genre semi-populaire. Le Jardinet de Orats contient un long « colioqui e rehonament fet entre dues dames: la buna dama casada, l'altra de condicio beata, al cual colioqui se aplica un altra dama vidue : lo qual oit per un veliet fonch descrit per ell lo rabot a r de quiacuna comensaut a parlar ell ei\ s til de semblante paraules. » Divendros sant Die honest de dol e de plant De bon mati Devant mon Deu me presentí Su* (l) diufc la seu,.. Anterior Inici Següent — 53 — Malgré la solennité du debut, le Colloqui n'est ríen moins qu'édifiant. Le nárrateur poursuit: Yo vhi venir a poch instan I Vna casada De les helles la mes triada Molt galana. Nous penseu que fos serrana En durse al) aire... Sois dos seguidorsaduhia. Ab donesdues üen vesüdes non pas núes De negre lotes. ,1am setnblave ver les gotes Regar les galles De aquell gran plor que nosires Fallos A y tal jorn crema.. Sentirn de costa Una senyora rtisposta E de manera Tant gentil y falagüera De stat beata: Tan devota y a Deu grata Segons crehensa De mi que per menys oflenfia M'era retret En un pobre rechonet Per Deu servir; Y part lexantlo seu legir Hores digue.... Elle prononce quelques paroles, et ensuite: Parla la casada. Ay senyora, lo meulinatge, Dix la casada, Ab molta bella colicuada fin grans tauíMes Han defíeses les cincligramalles De la cintat, E per QO so han perpetual Divers favors, Qu'els meus galans passan dolors Per mi mezquina.... Lo meu cap es axi ros — 54 — Com unes llames; Brassos, dits, genolls e carnes Ben tornejats; Per lo meo coll menen debáis Los cauallers; Mes ja diuhen los demes Que no te par... Pus dreta vaig que quantes piles 3I Veureu en lolga (1. lolja). Pus attractiu que huna sponja Possehesch lo sguart: Al hom que vull de part a part Mon vis lo passa. Mes quant tinch la casa grasse De robes, joyesf Mes cosiets, rechons e foyes*Scupen or. No es com te lo tresor Quels meus hereten; Altres son qui so malmeten Per llur delit E jo cerque mon protit lis avantatges. Y tinch dotze cortinatges, Y com brodate! Mongils listats y entorn rendáis (I. randats) Ab pedrés fines; Collars, anells, gonelles quines De tall modernes i Fermall[s]9ar robins com a luernes, Manilles grosses, RichsjoyollSr correges, bosses, De or cadenes: Quant ve a Nadal jo be strenes De quim ve gana. Tapins e gans, calces de grana Tinch una caxa, Despuix en una cambra baixa Nom cap lo li; Lansols, toualles huna sens ñ Ab mil camises. Suivent de longs discours et débats des trois interlocutrices. Le pauvre vieiilard essaye de les apaiser, raaís - 55 — O del vell podrit vila, Digueren elles, Percomonra axan d'abelles Molt sou faxucb. Les autres assistants le bláment aussi. Terminé le sermón (pendant lequel il suppose arrivée cettescéne scandaleusej, il decampe et Parla lo vellet fent fi. Jo tament que mala sort Nom fos fallida" Y sobre mi no fos íinit Cel parla me nt Tengui ma via prestament Ves moa alberch, Hon me veureu estar enterch Per malaltia. Un poete de cette dcole, des meilleurs et des plus retenus, fut Mossen Jaume Gazull, chevalier. II composa le Sompni de Joan Joan, qui est comme le complément du Proces de les olives e disputa deis jovens e deis vells. Le Sompni suppose que les femmes, mécontentcs de la préférence dolinée, dans le Proces, aux vieux comme maris, nomuient pour avocat etproeureur deux poetes du temps, et pourjuge la déesse Venus. Voici quelques vers du debut28: Consideran! quant dignament Desque lo mon te fonament Hi (y) fon creat Éntrela gent s'es praclicat Un bon costura Que per donar claror y íum Les uns ais al tres, Segons havem trobat nosaltres Hiu (Y-u) dexarem, James d'escriurens cansarem Les nones coses.... Que puix no crech i^ens en ahuerostc Ni al> senyals, Abtot ques diu que bous ni mnls - 56 — Nols deu hom dir Les sompnis fets, ni aclarir May a'nengu Yosomniava Que una nit anant cacava (cacantanava? ) Per les taulades.... Dans la suite, on trouve deux autres tiradas dans le meme metre: Tune qui décrit les causeries des femmes, 1'autre qui donne le portrait du poete Penollar. Quoique les deux aient éte* réimprimées par Cerda y Rico, nous reproduisons le premier. Ce i^estpas un chef-d'ceuvre, ot il serait facile de citer des fragroents plus piquantsfsouvent trop piquants); rnais c'est un des raeilleurs morceaux de cette école : Puix sabeu quant os cosa certa Ellesab piles Y mes si son totes femelles. Tantost y (hi) son Volent parlar de tot lo mon ; En tot se nielen ; Y si callan vos acometen Per traure noves, Y tos temps fan contres y proves Sobre tot hom. ¿ Y vos q((e feíf ? y Vultre com So troba huy ? Y dir los nials de son vohi, Do sa vebina. Y ara parlant de medicina Donen renieys Y alegan t los fnrs y lleys En tot se posen, Y en tota res diuen y glosen Lo parer seu. Parlar del cel les ohireu Y de la térra. Ara de pan, adés de guerra Y del infern Y d«J istia y del ivern; Y sens alian y Vos contaran tot quant en l'any Han comenzat, Texit, ordit y acabat; — o/ Tot fi) per randa Vos lio iliran, sens donar fatula Pera reepomlrc Y baix parlara sentí compondré Tan tus cóseles, Que par que sien horoneles Díns en lo niu. Que silri sou prop sois lo chin, chiu Uast' axordarvos: Y si volou aparelíarvos Ab ploma y tinta Veureu nntr' elles cora si(s'hi) |»inti\ Y com sí (1. s'hí) juga D'un joch ques diu a la fexuga. Y cora repiquen Y unes ab altres com se piquen D<»1 jocb baxet, Parlant cubert y inolt secret Ellesahciles". II y a aussi des codolades dans rinterminabíe Questio sur Veure,Grat, Entendre et Vohmtat comme causes de l'amour: « Presentacio delproces al j u t g e . . . Mossen Fenollar loant e emologant la sentencia... Apellado de Verdanxa endressada a Mossen Fenollar. » (Cette piéce se trouve dans le fragment considerable du Jardintt d'Orats publié par D. Pelado Bri%). (Test encoré en codolada qu'on donna la sentence ou les sentences pourle concours poótique en Vhonneur de salnt Christophe, en 1488. (V. Estudio sobre los poetas valencianos, par D. R. Ferrer, pag. 66 etsuiv.} Vers le müieu du seiziéme siéclo, on faisait encoré á Valence de ees procés versífiós, comme on voítdansle Proces o Disputa de viudes y doncelles (Cerda, pag» 331 et suiv.). La sentence donnée par Pineda, poete et notaire, est en codolada. Du comraencement du mémesiécle, on a sígnale a Majorque une codolida dont le sujet est historique. Hile raconte les troubles des comunidades de cette ilef oíi le mouvement prit, comme á Valence, un caractere trop semblable a celui de eer¿ains úvénemetits de nos jours **: lístava mort. Mosson Pax Bon capita. — 58 — Mosson Nicolau son germa Y Mosson Net; Ni persemblant nom fou retret De tal perill Mosson Zavila pare y CU Molts escuders Y esclaus qui per llurs masters Eslavans dins... Y de tan cruels matadora Bon teslimoni En feu Gaspar Babiloni Y fVEscuder Y En Pera Sabater Y En Llaneras: Plenas corrían las carreras De cmeltat. Per semblant fonch degollai En Cotoner39.,. Nous arrivons a une époque oíi notre genre devient plus prosaíque, s'il se peut, qu'aux temps antérieurs, oü quelque détail archéologique, quelque trait de langage de la bonne époque, voilait les défauts du fond.Le debut du Colloqni de la solemne professo que feren (os de la vilo, de Caldes Dimecres a sis de( presen t mes de htny de 1601 30 se recoinmande au cooins par Tintention morale: Pus sois estam Y apenas may nos parlam, BeHsa bella. La mes bonica doncella Del nostre lloch, Precuos que tingau deport En seure assiM Que pus ningu per asi No veix (1. vei#) passar Vos y yo podrem parlar Lo que voldrem. — Luzedo, quels dos parlera Molt be está, Mes ha de ser nostre parlar Anterior Inici Següent — 59 Honestament Que si nou veurá la gent Ho veurá Deu. La Retado de un Adoocat anals Procuradora en tempz que se (rodada sens cansalada%\ quoique d'apparence moderne, doit étre antérieure á Tabolition de nos Furs ( 1714), puisqu'elle parle de Juráis et de Deputats38. Elle esteourte et écrite avec verve : Ola, Senyors Procuradora, La casa es pobre Y se acostan lascarneHoltas*' Que tot son bullas. Joeincara (que) no be fetos (xullas, Que no he mort poreh, Y es un gran desconort»5 Per una casa Al no teñir cansalada Per anllardar. Gal mira y despatxar Algunas cartas, Enviant ais uns y altres, Que vull diners *•; Y mirarse alqun proces A despatxá, Perqué no bagia de quedar Sens matar porch; Aprop, aprop, Que tot ne va a mal viatge. A mi de aqueix de Ooll Sacabra Y |de) Vidra Me solían envía Molt sanch y felge; No faltavan may de petja Los de la Vola (l. Bola), Del Esquirol y de Roda Y Taradell Enviarme un gros farcell De butifarras, Llangomssas, mantegadas, Alguna permite; De Hebras y de conills Y decapons. De Sau y de Vilalleons Y (de) Balenyá Nous ais podria conta Los que me(l. quem)vniane Y ios de Aussó correspoman Ab lo sanglá, Quemsoíían envía Semprelatussa*1; No passavan ab escusa Los de SantMarti Sas-Corts; Al testament de molts porchs May me mancava. Y ara lo carnal se acaba Y no he vist res. Axo ben perdut esta (1. ja es ?) Lo dar concells. Un se escalfa lo cervell Regiránt Jlibres, Y se está per las cadiras Sens treballéL. No veu que per tot hi ha Aiquns jo metras á*, Que no teñen quatre lletras Y son en tesos? Qui a vist que los pagesos Fossen esperts Y en tot entonen lo vers De consumancia?*9 Son doctors de cap de marge *° Agraduats Que en totas dificultáis — 60 — Donan sentencia. Ha bulit aquesta calda 4| , Benyor meu, Van Pere y En Bartomeu : Tot sons (I. son) cansona. Yami me (min) pagan ab rahons Sense diners. Lo quem dona mes que-afers Sous las vilotas : Sempre hi ha pendenciólas Ab los júrate Ab sindichs y diputáis Y gent de ufana, Que son burrechs ii. sens llana De mal pela. Y un ios vol contempla Per ser gent d'upa *9 1 me fan portar la jupa Apedassada. Ara aquesta marinada Me han aviaat Que esligués aparellat Per un verbal: Que pera guanyar un ral Tjndré de estar Tres horas allí aguardar Sense ana a roissa. Es'cert qu'es cosa de rissa Lo cilament". Nous devons noter une autre piéce, assurément du dixseptiéme sicote *s,tout ¿i fait niaise : Pronostich natural y verdader calculat del meridiano de Catalunya^ Araqo y Valencia, compost per Benet ¿\Iones, estudiant en arts en la Universitat de Barcelona* Díus de Paris Al monasür de san Díonis Se ha trobat Un escrit autorizat Que contenia Una molt gran profecía De gran vigor Que posará a tots temor Sent verdadera, Puix que diu d'esta manera : Que lo any mi\s et cens vuitantaih Haurá minyons, cosa que espanta. Dins Barcelona, Y que nos morirá persone Sens psrdrer vida.... Tout le reste est i\ Pavenant. Nous croyonsaussi du XVU°siéele, mais sansaucune raison dócisive, la Relució nova y molt curiosa de la vida deis pasters en que se manifestan los trehalls que ten'm quant los ix lo Llop ", ÍJ lo molt alegre y divertida que es llur vida. — 61 — L'auteur, qui se décerne le titre de poete, était quelque peu crudit; toutefois \\ aqueique sentiment de son sujet. Mes lo Mussol . . . Lo pastor si quant nevava Desalía al Russinyol Plora va de sentiment Yes un totxotí En arribant al estiu Millor canta la Pigot, Riu y canta, y esta content La Cugullada Y tan alegret Que canta la matinada; Que ja s'en burla del fret Y s'en xauta: La Cadamera Perqué ell en sonant la flauta. Retila en la primavera : Los seus cabrits Mes la Guineu. Saltan ab grans alarits Com ja 1 i falta la veu Per ser tan vella De roca en roca, Fa de mestre de capelía... Despres aplican Ja boca A la mamella; Mes lo treball Es quant all mitg de algún valí Y es una maravella Li bix (1. ix) lo Llop ; Veurels mamar... Que sempre sol exir de prop Dilxos pastor Com LÍop en faula.... Que alabant al Criador Be pot lo mal Llop vení Ab melodia Que ab gran enfado Canta de nit y de (lia, Li rabatan lo cayado Ben humorat Y la gorra Ab lo ayre puriíicat Y cridan : foch a la borra, Déla montanya.... Lo pastor dorm entre pells Al Llop, al Llop, Fentli música los (l.'ls) ausells. A qui puja, aqui passa La hestia&sa. Grans y xichs, Foch á la cua: té Lleonet Aquestos son los musicbs : TéColom, té Musti Lo Gamarus. lo Cocui., Aqui, aqui, Lo Tort, la Merla, y Pupul Aquí passa lo traydoras : També la Gotlla y Perdiu Que cama tot lo estiu, Non tastaras Lo Gaig. lo Grill y la Garsa, Del meu ramat... Y el petit í\c.y de la Barsa••; Avec la Vida de un pol>re // afortunat raball, composta per un tañedor de llana de tortugas del corregimcnt de Vich, nous sommes dójá au si«>cle passé (il xiy avait plus de vcgueries, mais des corregiments). Qui tendrá compassiú Me escoliara Y pot ser me ajiulará A plorar mos mals. , . . - 62 - Le cheval nous donne sa genealogía et enumere les trop nombreux maítres qu'il a eus: la maison de Bellvehí de la Soliera, un autre paysan, un officier de dragóns qui allait á la guerre de Portugal (ce dút étre en 1762 011 63), etc., etc., et en dernier lieu un boulanger4>. Tout le monde croit alors qu'íl jouira d'une bonne vieillesse ; mais il n'en est rien : il est mal nourri, b&tonné par le garcon, malmené par la maitresse, harcelé par les enfants, mutilé par le boucher. Cette fiction fut continuée dans le Testament del cabail blanck. II n'est pas sans intérét de lire Ténumération que fait Tauteur des lecteurs qu'il promet á son iivre : Será entreteniment De molts Senyors Que per las festas raajors Ho contaran Y axis se divertirán Fentgrans rialles. Per bateits so y esposallas Se pot líegir Per poderse entretenir Aixin de taula. Ass6 contaran per faula Los passatgers Contanto ios traginers Per les hostals... Sera entreniment PerObradors ; Parayres y Teixidors Ho llegiran Quant estaran treballant En sas botigas. Servirá per las amigas Queu contaran Sempre que se ajuntaran Per fer rolllo ; Assó los vindra de motilo Per fer rodona; Ho contara la Madrona Y la Pe rica. La María y la Rusica Arribaran Y a la Madrona dirán : '< Festa quet toch ; Al gatan estirabot Quens has con la t: La bulla de aquest veinat Sempre es estada », Y dirá la reparada A rifa dad ota : « Devta sa gran plagota Quiu va dicta. » Ab assá lo mormura (sic) Passará avant. Les sastres ho contaran A los nagesos Quant cusirán deis promesos Les nuviatges, Seguirá per molts paratges De funcions ; Copiaran molts borróns Des tos papers. Divertirá ais cavallers Y a las dámelas : « Mes gusta que las gasetas » Totas dirán. Testimonis ne darán Molts deis trasllats Perqué eixiran tacats De xacolata. Lo Bátxaller y lo Abbata 54 Ho llegiran... — 63 — Nous croyons assez moderno (fin du XVIIP siécle?) le Festeix nou entre un fadriy una donzella. Fasticfis B*. Le jeune hommeagace en paroles la jeune filie, qui luí répond avec de groase? injures : Mira lo cap de ciscella Que rama talla, Cap úe ventre de cen&Ua 5* Que rahons gasta : Cert, t'en planch, ñas de rabasta... *4 Escolla, beoh de sistrella M Gallas de relia, Ñas de pabrot Mes embussit de burinot, So de sum, snm, Llanterna negra sens Jlum... ... Papasal 1 traído Esplumisat, Ñas d'alberginia, barba ratat Y llepac restas. Le galant n'est pas en reste avec elle : Calla, molestadora de festas Embriagada, Bruixa absisada B6 penjada Cap pudril y nas muscos (mocos ?)... K7 A Majorque, on a conservé ce genre de poésie. II est cultivé par la classe des poetes (un certain puritanisme critique nous empache de les qualifier de populaire) appelés glosadas, honnétes travailleurs qui font de la poésie, souvent improvisée, comme une seconde profession. Nous devons six piéces inédites qui porten! le nona de codo* lades á deux intelligents et complaisants amis de Majorque : á D. Miguel Victoriano Amer, celle de Saint Christophe; les autres a D. Mateo Obrador-Bennassar *a. Les trois que nous publions (c'est assez, eroyons-nous) suivent, avec tvés-yeu. d'irrégularités, la forme que nous avons étudiée. Dos trois que nous avons omises, Tunela suit á demi; les deux autres s'approchent de celle des noves nworfes, I 5í Vuys se celebra ta fes La Del mes gransant Que nos diuhen fonch gigant — 64 De cstranya altura, Com de la scua figura SÜ ven molt be. Du per gayato un fase m Y passa un riu ; Un minyonot du que riu Demunt s'espal-la Que ab ell s'entreten y pal-la Cosas divinas. O nobbles calavatrinas. Que gran diada, Tota se vostra currada •' Vuy se veurá. Lo bo y mülor que y ha Tot suri a llum Pero cuidado en s'alum Aquell que en te, Que lo escondesca molt be Perqué la gent No sentau olor |udent °2 Quant pausaran, Y tal volta vos dirán Cualque cosota ; Be es veu que per una alióla Den aillastida Li caura mal Tora mida, Jo en tendí gran po. Pero dexem ana axó Pasem avaiu. Es cert que algún convidant 6i Totom tendrá Y los foran un dina. Cosa pomposa, Arros en cabra ron y osa A bastament, Vinetde aquell mes corrent Y bon batial5*. D'ayoli un bon gran plat Tambe oy baurá; En Cgas se manjará De bona casta. Aqueix día Lot se gasta. Calatravins : Anterior - Tot l'any anau en xoquins65 Arromangats M. Bruls com uns escarabats. Tot es pudó: Pero quant sentiu s'oló Des Juriol, Per pobre que sia vol Tirar la resta Y de Sant Christofol festa S'en hadefé. No malgastau un diñé En tot s'el (?) any, Empero vuy res se plany Tot va rumbant. En un mes no gastau tant Com esta tarde. Ses dones van una guarda87 A passetjá, No sen ten sonó crida: « A ley, aley » M Tant si esjovecom n'es jay Totbom los tnou Y ellas que fan un renou Y algaravia Que nobi ha ningu que sia Capas a tant, Pero sempre van avant Filis que es molt tard. Deves la set y un quart Fan berenada O preñen ayga gelada En que muya. Moltas no voleu sopa. Nt en tenon ganas, Perqué ja están de vellanas Fins en es coll ; Forme [jadas, biscuit molt, Cocas, turrons, Pasta real, canyallons tt9 Cocas rosadas: Es coníits van á grapadas Molts nhan compráis, Y de datils confitáis Inici Següent — 05 — Oualque barquera ,0 , Me haría pres se quimera i)e proseguí, Pero ja bastara axi. Bastan he dil Y tot axo heu teoch escrit A un papé. En ses décimas lambe Molten el punt. Que diehen domant demunt, Tollo que jmssa. Jo lem que nos los.cans massa Tañí de xerrá Y no lo voy apura Se paciencia, Pero si em donan lucencia Puch comensá Sos decimes y es veura Si ¡o he acertad Y ab esto 7l ja he acabad Se codoíada. II* •Vra vaig posa a festeja Determinat, Vna jove, d'amagat, Qu a ca-seva nou sabían Y molts que m'hi advertían Que no hi tornas, Yo qu'en Feya tant de cas! Nils escoltaua, Sino que perseverava En casarmos. Un punt molt diticuUos ftom declara Que no lomaría enirü Dins ca mon paro. Ni á'e}) vna bona cara No la veuria « Tan maceta (vaig di un dm) Jo renunciy» Jo no vuy esse mal íiv Que Deu nou mana. Vaig está una setinana Sense anarhi. Llavó s'altre ja hi tumi Tot tresmudat, Y" ella'm digué: « estimat Y qu'heu tengut? Ks lemps que no sou vengut Ni pocb ni gens? O son es vostros parens Q.üus correijexen. » —« Aysi, que molt m'empedexeh Per escapa l Mes snbjeciai tench d'estú Qu'un bandejat 1 1s Aquex estii enamorat A mi nom treu; Aqueix ana entorn teu No me estableix! -— «Ve ya ü qu s'hi oíerex » (Me va di ella, Una resposta mo/c heíla Me fe al instant.) — <« Nous enamorau vos tant. Are de mi, Com jo de vos, xeraíí, Desqueus conech; Jo debades malavotj u I nom alegr' Y la meva vidaentrog* A n'el muri" Ja no bey ha remey per mi Si no mudau; Som com el pax micolau 7C Que tots es pexos fa esta En gvans terrures 77 O miray do me venturos' jCos precios ! Y s'e¿murtJ. III» Vn dia ben demati De ve s fas d«u Yaig-sentir un gran remen ™ - 66 — O so de flauta ; Dotze tías los seguían eo Vaig surtir amb sa beca alta Sen se nabots; Y es tirapeu Set beatas fen grans rots Y me pos de van t la seu Espirituals, De Sant Matgí « ; Perderen tots es caixals Y al punt rae veig venir Passant rosarís; Gran cuadrillada Vint y quatre estrafalaris 82 Vna grossa tracalada Que llavors venen, De processó; Cuidantse d'es qui pretenen ; Devantanava es penó Vn gos gorá 00 Des taconers Un reverent escrivá, 88 Y sisea val Is cotoners Y tres boters. Amb sis mussols. Llavors mil vuitcens forners A darrera En Hoba-Cols. Y un notari; Y sis cap-pares. Ab sos pots un poticari Seguían aquí es confrares Y el Sant Pau 0<; D'es set oficis, Molt hornos vestits de hlau Es regiment de milicia Fent cabriolas; Amb eos present Repicavan castanyolas Seguía molla degent Deu geperuts. Com gats y ratas Canta van coran ta muts Vn carro pie de patatas, Me, mi, fa, sol; Dos de cas tan y as; Les escoltava un mussol Sis hornos ainb unas can yas Y quatre sorts, 'Xi comuna pins. Perseguits de deu mil turts Si Vns mossons amb un xoquins Amb duas egos, Y un barber, Ma de deu millons de ceyos Vna veya amb un paner Qui les (quiís?) nguiavan, Ben abrigada, Y altres tants s'ho miravan 85 Vnamoneya escoliada Su devantmi; 80 Amb un alicorn . Venen tho passaraíxi Venia tocaut un corn Tanta ^bordell" Una vadella; Vaig cridar; — « Pora capell 1 Un coch amb una gran pella Fora emblavins93 ! Ben mascarada; Tothom prengué est atapins 87 Llavors sa jaya serrada Y jo també; Amb so peu ineugo. Y aquí tot íi tengué. 88 A derrera rengo, rengo Y perdonau, Venia en N yolas Que tot es raiaplauplau 89 Qui tocava unas massolas Y no's per riure Amb cascavells, Que no* s muyre qui vot viure Tot está dit Un essercitd'estornells Llavors venían; Y do, germans, bona nit.9* NOTES DE LA SECÓN DE PARTIE 1. La forme codolada est plus proveníale que catalane (de cauda, et non de coa ni cua). On pourrait songer á une dérivalion directe du latín cauda ou versas caudaii, mais le sens qu'on donnait á ees mots ótait tout autre. V. Wolf Ueber dicLaist pag. 198 et suivantes. 2. II est singulierque nos ancicns ebansonniers nomment Íes vers rimant par couples et contribuant á former une strophe appariats et non candáis. C'est le seul pointoú ils se separent de la terminologie des Leys, Cela semblera peut-étre moins forcé, si Ton compare avec nos codolades des formes analogués qui étaient en vigueur, des coblas caupoaudadúSy par exemple; Ou bien : O tu xstia qui est ven^ut de la ira En aquest servents et Ubre mira Quauts mals tal vici en lo cor tira Ardidament. De tot lo mal la ira est fonemenL... Si bed'araorrae clamsovenl £ de ios mals que tots jorns sent Per ben amar Negun nos peas que separar... 4. L'indépendance du premier vers prepare la división des deux qui constituent une couple, comme nous l'avons observó dans lepieces castillanes en pareados (V. pag. 43). Les poetes castillans durent connaitre nos anciennes codolades% du moins celles de l'école deValence. Une feuille qui contient des glosas du célebre Alcaudete nous donne un exemple de strophes construites dans le ffoüt de la poésie catalane : ABBcCDDeE...mMMMn. Oídme vo9, señora. Lo que os diré llorando Qu'estar tanto callando Es injusto. Aunque amor sea justo, etc. V. Ensayo de una BibL de Gallado, I, 7. 5 Dans le Dit de Traverses et dans les fíesveries publiés par Jubinal : V. Mcyer, Jakrb. f. rom. Lü.t V, 393. 6. A Pexemple de Raynouard et de Diez, nous avons écrit autrefois Amanieu des Escás. La príncipale objection qu'on faisait á cette transcription (V. Barlscb, Lesebuch, pag. 241). c'était la forme des, qu'on croyait exclusivement franc,aise; mais c'était une erreur. Maintenant nous nous rendons aux preuves nouvelUa données par Meyer, Bomaniay 1, 384. Mais il y a encoré une cbance de revenir — r>s — arfes Escás: ce seraitdans le cas oü Ton découvrirait que la vraie forme <lu nom do licu de Gascogne élaiL Escás ou Escars. coinme celle du lieu de Catalogne, et que den représente un de ipsis. 7. Ces deux piéces ont été impriraées par Bartsch, Dcnkmider. Meyer, I. c , a aonné un noaveau texte de la Arlabecca. 8. Comp. Mev&r, \. c. Nouswoyons que teUe forme métñque n'a pas été uestinée au chant, mais on pouvaít la récUer avec une certaine cailenre et avec unaccompagnement musical tres-simple. Qu'on nous permette de risquer une conjecture qui a le méme inconvénient que l'autre et qui s'appuie sur peu do dioso. Ne pouvait-on nominer arla becca ou rebec certaines picecs qui avalent un caractére admonitoire ou coraminatoire, par similitude avec le son aÁgu de riwM.vumwu? La plupaH des dúnonúnalions générvques de la poésie proveníale se référent au contenu, non pas á la forme métrique. 9. ¿fenys cTargeni, ídiotisme pour manqué ¿Pargent. 10. Cajoler, V.Kayn.,L., IV, 7 et8. 11. II a été imprimé plusieurs ibis, et i! y en a des édilions trésmodernes (bien corrompues). Au commencement de ce siéele. c'était encoré un des livres oü Ton apprenait álire. Nousavons ce proverbe trés-répandu : Passal pelegri, pour passerdes travaux. 12. Alexandre VI (1W2-1503) conceda le jubilé a chaqué diocese (Aquila, Dkc. theol.). Ü'aprés des notes prises dans un Arcli. eccles. par Mosscn P. Parasols, Martin V avait fait cette ooncession avec resírictions en 1425, et, auparavant, Benoít XIII (1394. déchu 1417, +1424) a\ait dormé )n jxibité au* Églises qui luí obéissaient. 13. Notrc Pélerin fait son per á ce luí de John Bunyan, piéce tréspopulaire aussi et, á ce quMl parait, de beaueoup de mérito littéraire; mais les conceptions dilTérent, celle du poete anijíaiá étam tout allégorique. 14. Dans le travail cité sur les poetes catalans, nousuvon.s ilonné auelques vers sur le Paradis. Nous nous sommes servi du ms. ue la Biblotliéque provinciale de Barcelone, le seul ancien qui existe á notre connaissance. 15. II substitue souvent, comme tant d'autres, ü a l. lü. Ce singuJier ouvrage rappelle les Cridas *=atiriques de Vich et certains usiges, encoré existants, du jour iles Immcents. Ou saU qu'anctennvsmeniün ¿hsail a Oirone un Imbat» el un abato Ces jeux, dont certainement on abusait, n'avaient rien d'esseniielicmeiuirrévórencieux. Dans un monastére bien coiinu par la sévéritédeses mceurs, on faisait, ií y a bienpeu de temps, un abato d'un des enfants de chcaur : on lui attribuaitun semblan t <le juridiclion, et on mettait sous ses ordres d'autres enfants travestís en mozos de la escuadra (espéce de gendarmes indigénes). 17. Vtilgarfir: Vegratigna— (En pat. santong.: grafjigncr: égratigner. Boucherie. 18. Le tenant encoré sous m main. Ou bien : A me tenant: me soutenant, 19. G'est l'italien abbacinare:éblouir (avec le rellet de l'eaud'iin bassin ?) 20. Nous parlerons pour mémoire d'un ouvrage liecncieux: Libre — M — de Fray Bcrnat, compost per Frnnvwch de Lavia, per pendro, solaz { Bibl. Col.), qufe nous ne connaissons qu(» par la notico du traducteur do Tichnor, I, 539. Les deux échantillons qu'il en odre ( dans le premier, on doit líre calents au lieu de caloros) sont on codolada. et precedes de la parole £«y. Est-ce qn'on donnait ce nem á la codoladtif Du moins, on le donne 4 une picce de Torroclla, qui était en AAb BBcC, etc< 2í. Les püiers de ia beiie Bourse de Valonee. 22. Terriñes, recoins, trous. 23. Bijmtx. 24. On doit lite sans donte : Qu'rn mala sort, Nora fos falit. 25. V. Procesde las Olive*, éá. de ÍG6Í. D&ns }a page anlérieure, il y a une espece d'ópigraphe de neuf vers : « May on somnis se deucreure », etc. 26. G'est le castillan ogueros. 2?. Ce dernier vers de la cocada ne jeste pas blanc; il rime avec le premier d'une autre piéce d'une autre partie du méme poüme en raétre différent. Le « Puix sabeu quant es cosa certa » doit rimer avec le dernier vers d'une partie precedente. C'est un gen re semi-popuJaire, traite Je plus artistiqupment possiblc. 28- V. Quadrado, Palma, 1840. Gct excellent auteur noramc la piéce « un rimado o codolada, especie de romance indígeno de un metro particular. » 29- Ce dernier noro (et sans doute d*autrcs) est encoré porté par une famille distinguéede Majorque. Parmi les victimes est aussi nominé un Bonapart, de la famille qu'on croit avoir été la souebe des Bonapartes de Corsé. 30. C'est une des feuillesde la colleetion de Mossen Droguera, 31.I*ev versificateur a voulu faire deux mots de assi et asi, mais il n'y a qu un asH = aci. 32. Cette piéce etcelles qui suivent. jusqu'au Fastichs inclusivement, sont encoré vendues a Barcelone en feuilles détachées. Par les noms de lieu et par qudlques índices du J a n ^ e , eJíes paráissent presque toutes avoir été écrites dans le lerritoire de Vicli. 33. On la trouve ajoutée a une des éditlons du Caball. 34. Pobre (pron. pobra) et carnatlollas sont de simples assonants. Nous allons en trouver beaucoup d'autres. 35. Nous ne croyons pasque cette expresión appartienne k f cxsage vulgaire actuel. 36. Diners (pron. dviAs) Btprocéssoui phonéúo;uement de bons consonants de méme despatxíiQt enliardar (deux infhütifs inégalement écrits). 37. C^st Ja partie supérienre do Ja tete du porc (ici sanglier), 38. Mot baroque, formé probablement de geómetra, 5 — 70 - 39. Corruption volontaire d'un mot savant (consonancia?) 40. Nous disons aujourd'hui: avocai de. peu de margc. 41. On doit corriger (?): A buiir aquista en1 dera. 42. fíorrechs (potits agneaux). sans doute d'origine catalane, mais introduit (lej)uis longtemps, c.omme on voit par mauxa-borrega, un des noms déla cornemusc. 43. Geni d'upa: gentde qualitt. Cf. la locution francaise « des gens huppós », des personnes déla haute classe. Boucherie. 44. Dans la feuille, cettepiéce est suiviede deux décimas (c'est le ñora donné par le peuple á toute piece versiliée qui n'en porLe pas d'autre): ce sont cleux quatrains d'uue facturo tout á fait populaire: Qüi voldrft toca verbal He li podran dir boloni; Qui vol«l rá toca verbal BM li podran der tabal. Qui a jutge voldrá ana Si es rich tornará pobre; Quia jutge voldrá ana Al faran ana a capta. 45. Au XV1II« siecle, il n'y avait pas d'univcrsité ¿\ Barcelone. D'ailleurs, la niece parle d'un roi Felip, Gastillan, ce qui á la rigueur ne convientpas á Philippe V. 46. Nous croyons que la pretnieTc rédaction disait: mil siscenls vuylanlP'Vuyt^ei que quelque éditiur plus récent a mis seleents pour rajeunir l'ouvrage. 47. On peutobserver l'usapje qu'ontlos jaysans d'individualiser le loup, quoiqu'ils sachentbien qu'il y en a piusieurs. 48. Ge sera le reyato (roitelet), que le poete nomine ironiquement le roi des ronces, 49. Il y a ici quelque confusión dans les testes, mais il resulte évidemment du coiUenu que le dernier maitre fut un ¡lequcr (boulanger). 50. BaleüSy cfest la vraie prononciation de Vich de notre baletg (batetj). 51. Le petit abbédu XVIII o siecle(cast., abate), distinct de Yabai (cast., abad). 52. Faatich) Htt. ennui, dégoúl.Notre exomplairc cst tres-corrompa et imprimó en forme de prose: il y a d'aulrcs versions. On en a fait une imitaüon tres-modorne (elle parle du mirinyach) qui suit avec assez de íidélité la forme de la codolada. 53. On écrit génóralemonLxanaJ/ia.* cabás* Le premier mot du vers fut sans doute changé par décence. 54. Croupüre. 55. C'est une forme correspondan te á setrill ou aetrcll : vinaigriére ? 56. Absisaí et cnsi&al sont des corruptions du cast» hechizado. 57. La plus longue codolada qui existe (elle i environ seizc mille vers) est toute littéraire et, par consóquent, en dehors de no- — 71 tro cadre; c'est Joan Garí... par le R. P. D. Igaci Corrons, Monge Benedicli, ja (italianisme) Président de Monserrat. Cet attachcmcntá unraétre propre a. notro poésie, de lapart (Fuñe persontic si respcctable, ¿loignéc de son pays, a pour nous quelquo chose de Louchant. 58. Nous leur dcvons aussi l'explication de quelques mots majorquins qui manquent dans le Dice de Figuera. — II faut so souvenir de l'emploi ue l'articlc majorquin es, se. 59. Gette codolada fut composéo pour un jour do la fete de saint Clmstopue, patrón de la rae de la Calatrava, dans Palma de Majorque. Le versiticateur s'égaye aux dépens de la prodigante des habitants de cette rué le jour de la fete. 00. Dutlicr. 61. Du castillan ceurro: généreux ave,c, oslenlation. G2. Dans cette rué abondent les tanneurs ; le versificateur fait allusion a la mauvaise odeur des préparations particuliéres a cette industrie. G3. Confusión du participe actif avecle passif. 64. Baptisé, c'cst-á-dire melé cteau. G5. Saboí. 66. En Catalogue, arremangáis: rctrounftés, 67. Littéralement: convoi de beles desoíame; par extensión, mulli* lude de personnes. 08. Cri de joíe aux fiHes publiques. La e a un son raixte : c'est pour cela qu'on a fait consonner aley avec jay, C0. Pule en forme de íresse. 70. Leu fruils qui restent au fond du panier aprés le marché. 71. C'estle démonstratif neutre castillan. 72. Cette codolade a un autre ton que la plupart des autres, qui sont satiriquos: peut-étre y manque-l-il un (inal plus gai que le reste. Elle a des traits vraiment naífs. 73. Bandit. 74. Je cherche,)esgaye. 75. A la morí. 76. Le Pexe Xicolao fut un grand nageuv dont parle le Quizóle. Nous voyons que la tradition populaireaaltóró son nom et l'a transformé, á cequ'il parait, en un monstre marin. 77. Forme étrange pour Icrror* : terreur». 78. G'est une fantaide humoristique, uno espéce de mascarade. I/auteur montre de l'invontion; mais beaucoup de ses saillies sont tres-froides. 79. Parole onomatopéique, co r res ponda ntau verbe miauler. 80. Bonnet. 81. On don no ironiquement le nom de sen (égliso cathédrale) a uno chapelle de ce saínt. SI. Multilude. 83. En Catalogue, on nomine aussi colonina* les cavatU colonen. Ge sont dos danseurs engaños dans un cheval do cartón, av cspece dejupe de cotón. A Montpellier. on a conservé un u ^ scmblahle. (V. Germain, Hifít. delacamm. dcMonlp., 111, 200.) Si. C(*st ce qu'en Catalogue orí nomme nenyors ftobrrx. N croyons que le mot curnit qui en catalán siiítiilio aujourd'hui \ sonne ou chosc do mauvais ton, á forigine, dans la bouehe bohémiens, avait cetteacception. On chante á Majorqueunq^atr. assez spiritucl a l'cndroit des mossons : A ciutat hey ha mossons Qui duhen gants tol lo dia Y com arriba*! mig dia El gat jeu dins els fogons. c'est-a-dire, il n'y a pas de feu dans les fourneaux. —- An ment, com me on voit dans les vers cites á ta pag. 57 signifiait, á Majorque, J/ontriVur. 85. DiminutLf de mona : guenon. 86. Unicorne. 87. Jaya serrada: i>iW/f,*rw5í\G,est lo caréme personnifió en vie' ¿qui on coupe un des septpicds chaqué seraaine, et que Ton fe de scier a la mi-caréme. 88. Fainant suite. 80. Crécelles. ( .)0. Gorú, c'est-a-dire Halan, Remarquez l'impropriété de ce terme appliquó a un chien ; mais c'est á dessein que Tauteur l'a ainsi employé* í)í. C'étaitprobablement un hommc ii qui Ton donnait ce surnom. On ap])elle, impropremonr. a ce qu'ilparait, imSantPau les hornmes do haute taille. $2. Ávcc un grand dr.aordrc. 03. Gesten vt twclamalions oulréen. On vend a Valonee des [ñecos vulgaires en lignes alternativement longues et courl.es. rimant ordinaitement deux par deux; les longuo* olTrent assez souvent ceLte particularité qu'ellns forment des vers n-guliers de neuf s y lia bes ((drcnuihtho castillan). Ges \ú *proviennent sans doute de rancien genre de la" codolada; mais sont trop irrégutieros pour qu'on leur donne ce nom.Nous cite comme excmple Colloqui non del casament de Miqwlo y Tor. MONTPELLIER, IMPRIMERIE CÉNTRALE Dü MTD1 (RicntCAU. HnnuHn ct < Ir Anterior Inici
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