BSV Prairies - campagnols terrestres N°3

N°3 – septembre 2014
Prairie - Campagnols Terrestres
Lozère
Sommaire :
La mise en place du réseau de surveillance
Les résultats des comptages
« campagnol terrestre » en septembre 2014
Méthodes de lutte alternative
(rappels)
Publication de la Chambre
Régionale d’Agriculture du
Languedoc-Roussillon
Directeur de publication :
Denis Carretier
Rédacteur en chef : Christel
Chevrier
Comité de rédaction : Nathalie
Vanherle, Philippe TixierMalicorne, Mathieu Grégory,
Christophe Pueyo
Rédigé en collaboration
avec : Chambre d'Agriculture
de la Lozère
La mise en place du réseau de surveillance
La lutte contre le campagnol terrestre est d’autant plus efficace qu’elle est menée dès les
premiers signes de présence du ravageur et de façon collective. L’expérience de l’Auvergne et de la Franche-Comté, impactés depuis de nombreuses années, l’a démontré.
C’est pourquoi, la mise en place d’un réseau de surveillance à l’échelle locale (canton, commune) est une étape-clé de la lutte. Elle permet en effet de suivre l’évolution des populations de campagnols au fil des mois et de favoriser l’action collective par la diffusion des
résultats des comptages mensuels dans le Bulletin de Santé du Végétal (BSV).
En septembre 2014, des réseaux de surveillance ont été mis en place dans 7 cantons :
Chateauneuf-de-Randon, Le Bleymard, Le
Malzieu, Marvejols, Nasbinals, Saint Amans
et Saint Germain du Teil.
Ils sont en cours de construction dans 6 autres cantons : Aumont-Aubrac, Grandrieu,
Fournels, Langogne, Saint Alban et St Chély
d’Apcher.
Action pilotée par le ministère chargé
d e l ’ a g r i c u l t u r e, a v e c l’appui
financier de l’Office national de l’eau
et des milieux aquatiques, par les
crédits issus de la redevance pour
pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto.
Le réseau de surveillance se décline à l’échelle
départementale (Fédération Départementale des
Groupements de Défense contre les Organismes
Nuisibles ou FDGDON), cantonale (GDON) et communale (observateurs communaux).
Formation d’observateurs communaux sur le
canton de Chateauneuf-de-Randon, sept 2014
Le ou les observateurs communaux estiment le niveau
d’infestation moyen en campagnol terrestre, de leur commune, à l’aide d’une grille d’évaluation (note de o à 5,
selon la technique du « scoring communal » ).
La réalisation de comptages communaux mensuels est
une exigence réglementaire qui permet d’accéder - dans
certaines conditions * et certaines zones - à l’ensemble
des outils de la lutte raisonnée (parmi lesquels la lutte
chimique).
* L’usage d’appâts chimiques ne sera éventuellement autorisé que dans certaines zones après la diffusion d’un
avis de traitement publié par la FREDON, et uniquement sur les parcelles où un comptage a été réalisé et où la
densité de présence est inférieure au seuil de 1/3.
Vous pouvez vous impliquer directement dans la lutte en devenant
observateur sur votre commune.
Pour ce faire, contactez l’animatrice
campagnol de la FREDON LR :
Nathalie Vanherle
06 33 87 09 30
[email protected]
Maison des Services Ruraux,
Chambre d’Agriculture, Place du
foirail, 48200 Saint Chély d’Apcher
Bulletin de santé des végétaux - Lozère
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Les résultats des comptages « campagnol terrestre » en septembre 2014
Au courant du mois de septembre 2014, des comptages ont été réalisés sur tout ou partie de 11 cantons, soit par les observateurs communaux formés à la technique du « scoring communal », soit directement par la FREDON LR dans les communes où le réseau de surveillance
cantonal est en cours de construction.
Les comptages montrent des résultats relativement contrastés avec une zone majoritaire en forte - voire très forte - infestation (score 4 à 5
sur 5) et plusieurs zones en début de colonisation (score 2 et 3).
En l’absence d’avis de traitement permettant l’emploi
des appâts chimiques, l’utilisation de ces derniers
n’est pas autorisée.
L’infestation est maximale sur Prinsuéjols, St Sauveur de Peyre , le Fau de Peyre, La Fage Montivernoux, St Pierre le Vieux, Blavignac, Albaret
Ste Marie, Lajo, le Malzieu-Forrain et la Villedieu (score 5 sur 5).
L’infestation est encore relativement contenue (score 2 à 3) sur le canton du Bleymard (sauf Belvezet et Chasseradès), les communes de St
Laurent de Veyres (canton de Fournels), Grandvals et Recoules d’Aubrac (canton de Nasbinals), Rimeize (canton de St Chély d’Apcher), Aumont-Aubrac (canton d’Aumont-Aubrac), Fontans et Serverette (canton de St Alban sur Limagnole) et Estables (canton de St Amans).
Sur le canton de St Germain du Teil, les communes de Trélans, St Pierre de Nogaret et Les Hermaux présentent un niveau d’infestation très
hétérogène avec des zones très impactées et d’autres relativement préservées. Chirac n’est que partiellement touchée.
Communes soumises à une obligation de mesures de lutte biologique et mécanique
Zone de présence avérée : Les cantons d’Aumont-Aubrac, du Bleymard, de Chateauneuf de Randon, de Fournels, de Grandrieu, de Langogne, du Malzieu, de Marvejols (communes de St Laurent du Muret, Le Buisson, St Léger de Peyre et Antrenas),
de Mende Nord, de Mende Sud (commune de St Etienne du Valdonnez), de Nasbinals, du Pont de Montvert (commune du
Pont de Montvert), de St Alban sur Limagnole, de St Amans (sauf Lachamp et Servières), de St Chély d’Apcher, de St Germain
du Teil (sauf St Germain du Teil et Le Monastier Pin Moriès), de Villefort (commune d’Altier).
Communes limitrophes : Canilhac, Banassac, St Germain du Teil, Le Monastier Pin Moriès, St Bonnet de Chirac, Palhers, Marvejols, Montrodat, Lachamp, Servières, Barjac, Balsièges, St Bauzile, Brenoux, Lanuejols, Ispagnac, Les Bondons, Fraissinet de
Lozère, Bedouès, La Salle Prunet, St Julien d’Arpaon, Cassagnas, St André de Lancize, St Maurice de Ventalon, Vialas, Pourcharesses, Prévenchères, la Bastide Puy Laurent.
Ce bulletin est produit à partir d’observations ponctuelles. S’il donne une tendance de la situation départementale, celle-ci ne peut être transposée telle
quelle à la parcelle.
La CRA-LR dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les producteurs et les invite à prendre leurs décisions sur la base d’observations
qu’ils auront eux-mêmes réalisées sur leurs parcelles et/ou en s’appuyant sur les préconisations issues de bulletins d’information technique.
Bulletin de santé des végétaux - Lozère
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Comment différencier les indices de présence : taupe européenne, campagnol terrestre ou campagnol des champs ?
Taupe européenne
Campagnol terrestre
Campagnol des champs
Taupinières forment un chemin
Taupinières réparties en « taches »
Absence de taupinière
Terre grossière (boudins)
Terre fine + radicelles
Galeries visibles en surface
Conduit de sortie vertical
Conduit de sortie oblique
Conduit de sortie oblique
Lutte biologique et mécanique
(Pour plus de détails voir Arrêté n°2014196-0013 du 15/07/2014)
« La lutte contre le campagnol est basée sur la mise en œuvre
de mesures de lutte biologique et mécanique qui doivent être
combinées entre elles, comme l’adaptation des pratiques agricoles, le piégeage et des mesures favorisant la prédation. »
Selon la réglementation en cours, ces actions doivent obligatoirement être mises en œuvre dans
toutes les communes où le campagnol a été mis en
évidence et dans les communes adjacentes à cellesci (front de colonisation).
L’adaptation des pratiques agricoles
Travail du sol
•
Labour (à adapter selon PHAE)
•
Décompactage (si sols tassés)
Objectif : détruire les galeries en place,
en basse densité (idéalement en fin de
pullulation), parallèlement à
l’élimination physique du ravageur
(par exemple par le piégeage)
« Piétinement »
sur les prés de fauche
•
Pâturage du bétail
•
Système mécanique reproduisant le piétinement du bétail
(ex : rouleau à plots à l’étude en
Auvergne)
Objectif : déstructurer les galeries du
campagnol terrestre pour
gêner son développement
Gestion du couvert herbacé
•
Fauche des refus
•
Conduite en gazon court des
prairies (si cohérent avec le système d’exploitation)
Objectif : faciliter la prédation en augmentant la visibilité des campagnols
et limiter les sources de nourriture
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Le piégeage du campagnol terrestre (et de la taupe)
Plusieurs types de pièges existent aujourd’hui sur le marché, dont les plus courants sont le piège à pince (type Putange) et le
piège à guillotine (type Topcat ou Super Cat). Utilisé dès l’apparition des premiers signes de présence, le piégeage permet de
contenir le développement des populations de campagnols. Pour lutter contre ce ravageur, on veillera aussi à lutter contre la
taupe, dont les galeries facilitent l’installation du campagnol.
Le piège à guillotine
Le piège à pince
Le piège est installé sur une galerie principale entre deux monticules frais.
Pour localiser les zones d’activité
du campagnol, les monticules de
terre sont arasés trois jours avant
le piégeage.
La galerie est repérée à l’aide d’une « sonde » puis ouverte, à l’aide d’une bêche plate. Le piège armé est posé à
plat dans la galerie. Dans le cas du campagnol, la galerie
est laissée ouverte. Elle est refermée pour la taupe.
Le piège est placé sur la galerie principale entre deux monticules frais.
Un trou est pratiqué à la verticale, au
moyen d’une tarière, jusqu’à quelques centimètres sous la base de la
galerie.
Piège Topcat © Andermatt biocontrol AG
Le piège encore détendu est placé dans l’orifice, en prenant
garde à ce que le passage du piège corresponde bien à la direction de la galerie. La terre est refermée autour du piège, qui
peut alors être armé.
Lorsqu’un animal est pris, la « tige des déclencheurs » remonte
automatiquement, avertissant ainsi le piégeur.
Favoriser la prédation naturelle
Favoriser le développement des prédateurs
□
Préserver (ou réaménager) les réseaux de haies, les
bosquets, les murets et les pierriers au pourtour des parcelles agricoles.
Ces éléments paysagers constituent des abris, des corridors de déplacement, des sources de nourriture et des
lieux de reproduction pour les carnivores terrestres.
Limiter la chasse sur les prédateurs
Les plus grands prédateurs du campagnol terrestre sont :
renard roux et mustélidés (fouine, belette, hermine, martre, putois, blaireau),
carnivores domestiques
Les carnivores terrestres :
□
Mettre en place des nichoirs pour
l’Effraie des clochers dans les combles de
grands bâtiments ou les clochers.
Renard roux © DR et Hermine © http://baladesnaturalistes.hautetfort.com
□
Installer des perchoirs en bordure ou
en milieu de parcelle, qui constitueront des
postes d’observation pour la Buse variable.
Perchoir à buse © http://nichoirs.net
Réseau de haies © La Montagne.fr
Nichoir sous un toit © LPO
Franche- Comté
buse variable, milans (noir et royal),
busards (cendré et st martin), faucons (crécerelle et pèlerin), hiboux (moyen-duc et grand-duc), chouettes (hulotte
et effraie)
Les rapaces :
Effraie des clochers © M. Loneux
Buse variable © F. Spigariol