BSV Prairies - Campagnols terrestres N°4

N°4– octobre 2014
Prairie - Campagnols Terrestres
Lozère
Sommaire :
Le campagnol terrestre : une reproduction explosive
Publication de la Chambre
Régionale d’Agriculture du
Languedoc-Roussillon
Directeur de publication :
Denis Carretier
Rédacteur en chef : Christel
Chevrier
Comité de rédaction : Nathalie
Vanherle, Philippe TixierMalicorne, Mathieu Grégory,
Christophe Pueyo
Rédigé en collaboration
avec : Chambre d'Agriculture
de la Lozère
La surveillance biologique du territoire
Zoom sur deux prédateurs majeurs du
campagnol terrestre en Lozère
©Eric Brocard / Insectomaniaelevage.centerblog
Le campagnol terrestre : une reproduction explosive
Le campagnol terrestre atteint sa maturité sexuelle
vers l’âge de deux mois. Dans des conditions météorologiques habituelles, la reproduction s’étend
d’avril à octobre. Une femelle peut mettre bas 5 à
6 fois par an, chaque portée comptant 2 à 8 petits.
La gestation dure 21 jours.
Un couple de campagnols
terrestres peut donner
naissance à une centaine de
descendants en une saison
de reproduction
Source : http://www.campagnols.fr
Action pilotée par le ministère chargé
d e l ’ a g r i c u l t u r e, a v e c l’appui
financier de l’Office national de l’eau
et des milieux aquatiques, par les
crédits issus de la redevance pour
pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto.
QUELLES CONSEQUENCES POUR LA LUTTE ?
Il est plus facile d’éliminer quelques
individus lors des premiers signes
d’infestation sur une parcelle que
de parvenir à maîtriser l’ensemble
de leurs descendants.
C’est en début d’infestation, lorsqu’apparaissent les 1ers signes de présence des
campagnols (taupinières caractéristiques cf.
BSV n°2 et n°3) que la lutte directe (qui
consiste à éliminer physiquement le ravageur) est la plus efficace.
L’élimination systématique des 1ers individus, par exemple par le piégeage, permet
d’éviter l’extension de la problématique à
l’ensemble de la parcelle et aux parcelles
avoisinantes.
Bulletin de santé des végétaux - Lozère
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Surveillance biologique du territoire
Au courant du mois d’octobre 2014, le niveau d’infestation en campagnols terrestres a été estimé sur 73 communes, en suivant la technique du « scoring communal » (voir BSV n°2 du mois d’août 2014 pour plus de détails sur la technique ). Ces comptages communaux ont été effectués par les agriculteurs du réseau de surveillance « campagnols » mis en place par la FREDON
LR (l’Organisme à Vocation Sanitaire, ou OVS, chargé de la santé du végétal en Languedoc Roussillon), en collaboration avec la
Chambre d’agriculture de la Lozère.
On observe une aggravation de l’infestation en campagnols terrestres sur de nombreuses communes déjà touchées précédemment (passage de la note 3 à la note 4, ou passage de la note 4 à la note 5). 26 communes présentent aujourd’hui un niveau
d’infestation maximale (score 5 sur 5).
En l’absence d’avis de
traitement permettant
l’emploi des appâts chimiques,
l’utilisation de ces derniers
n’est pas autorisée.
Communes soumises à une obligation de mesures de lutte biologique et mécanique
Zone de présence avérée : Les cantons d’Aumont-Aubrac, du Bleymard, de Chateauneuf-de-Randon, de Fournels, de Grandrieu, de Langogne, du Malzieu, de Marvejols (communes d’Antrenas, du Buisson, de Gabrias, de Recoules-de-Fumas, de StLaurent-du-Muret, et de St-Léger-de-Peyre), de Mende Nord, de Mende Sud (commune de St-Etienne-du-Valdonnez), de Nasbinals, du Pont-de-Montvert (commune du Pont-de-Montvert), de St-Alban-sur-Limagnole, de St-Amans (sauf Lachamp et Servières), de St-Chély-d’Apcher, de St-Germain-du-Teil (sauf St-Germain-du-Teil et Le Monastier-Pin-Moriès), de Villefort
(commune d’Altier).
Communes limitrophes : Canilhac, Banassac, St-Germain-du-Teil, Le Monastier-Pin-Moriès, St-Bonnet-de-Chirac, Palhers, Marvejols, Montrodat, Lachamp, Servières, Barjac, Grèzes, Esclanèdes, Balsièges, St-Bauzile, Brenoux, Lanuejols, Ispagnac, Les Bondons, Fraissinet-de-Lozère, Bedouès, La Salle-Prunet, St-Julien-d’Arpaon, Cassagnas, St-André-de-Lancize, St-Maurice-deVentalon, Vialas, Pourcharesses, Prévenchères, la Bastide-Puylaurent.
Ce bulletin est produit à partir d’observations ponctuelles. S’il donne une tendance de la situation départementale, celle-ci ne peut être transposée telle
quelle à la parcelle.
La CRA-LR dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les producteurs et les invite à prendre leurs décisions sur la base d’observations
qu’ils auront eux-mêmes réalisées sur leurs parcelles et/ou en s’appuyant sur les préconisations issues de bulletins d’information technique.
Bulletin de santé des végétaux - Lozère
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Zoom sur deux prédateurs majeurs du campagnol terrestre en Lozère
1) Le renard roux (Vulpes vulpes)
Le renard roux est un prédateur opportuniste du
campagnol terrestre. En période de pullulation, il se
« spécialise » sur cette proie et peut consommer
plus de vingt rongeurs par jour.
CARTE D’IDENTITE DU RENARD ROUX
Morphologie
Source : http://quelestcetanimal.com
Poids : 6 à 7 kg en moyenne
Biologie
Longueur du corps : 60 à 90 cm
Habitat et répartition :
Longueur de la queue : jusqu’à 50 cm
Présent sur tout le territoire métropolitain
Museau étroit et grandes oreilles
pointues, bordées de noir
Préférence pour les milieux semi-ouverts (de
type bocager) où les éléments fixes du paysage
(haies, taillis, bosquets …) facilitent ses activités
de chasse
Indices de présence
Les empreintes :
Source : baladesnaturalistes.hautetfort.com
Densité moyenne : 1 individu / km²
± 5 cm de long pour 4 à 4,5 cm de large
Empreinte pattes antérieures > empreinte pattes postérieures
Reproduction :
Maturité sexuelle vers 10 mois
Les crottes :
Activité sexuelle saisonnière et cyclique
Couleur gris-noir
Durée de gestation : 52 - 53 jours (naissance en avril-mai)
Présence de poils, plumes, os, graines
Une seule portée par an comptant 4 à 5 renardeaux
± 8 cm de long sur 2 cm de large
Alimentation :
Terriers
Mammifère omnivore (animaux et végétaux)
Ouverture : diamètre de ± 25cm
Source : Humanima.com
Dégage une odeur forte
Prédateur « opportuniste »
Présence de restes de repas et crottes à proximité
Il consomme 6000 à 10000 petits rongeurs par an dans
les zones où ils abondent
FAVORISER LA PREDATION DU RENARD ROUX SUR LE CAMPAGNOL TERRESTRE
Maintenir et développer les réseaux bocagers
Limiter la chasse au renard dans les zones où le
L’expérience a démontré campagnol terrestre se développe
que les haies constituent
un frein à la propagation
du campagnol terrestre.
Source : http://www.lifeprairiesbocageres.eu
Elles ne forment pas une
barrière physique en tant que telle mais ont une action indirecte en favorisant l’action des prédateurs.
Le réseau bocager offre en effet des corridors de déplacement, des points d’affût, des lieux de reproduction, des abris
et des sources de nourriture pour de nombreux prédateurs du
campagnol.
L’espèce est classée nuisible
dans le département de la
Lozère.
Une suspension du piégeage
de cette espèce a été demandée, par les services de
© Nathalie Vanherle, FREDON LR
la préfecture de la Lozère à la
Fédération départementale des Chasseurs, dans les zones
d’infestation du campagnol terrestre.
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2) La buse variable (Buteo buteo)
La buse est le rapace le plus commun d’Europe. Le campagnol est son
met de choix.
CARTE D’IDENTITE DE LA BUSE VARIABLE
Morphologie
Poids : 0,7 à 1,3 kg
Taille : 51 - 57 cm
Envergure : 117 à 137 cm
Stature compacte avec une tête relativement ronde et une queue assez courte
© Ken Billington
Plumage aux couleurs très variables, brun foncé avec le dessous tacheté de blanc
Autres signes de reconnaissance
Habitat et territoire
Chant :
Tous les types de boisement (depuis le paysage bocager à
la forêt)
Le cri de la buse variable ressemble à un
miaulement haut perché, qui est répété,
principalement quand elle vole
La buse variable est sédentaire et territoriale : un couple
s’établit sur un territoire et y reste sa vie durant
Vol :
Reproduction
Long vol plané en cercle (peut durer plusieurs heures)
Nidification : avril - juillet Incubation : 36 à 38 jours
Silhouette caractéristique en vol : larges ailes déployées en
éventail, légèrement relevées (vue de face), cou très court,
large queue arrondie et striée
Couvée : 1 à 4 œufs (blancs tachés de bruns), 1 fois / an
Vols nuptiaux en février - mars : succession d’ellipses planées
avec descente en piqué, effectuée en couple
Un couple utilise plusieurs nids dans son territoire. C'est
principalement la femelle qui couve, mais le mâle apporte
la majeure partie des proies.
Alimentation
Nid :
Dans les conifères ou les feuillus, entre 6 et 30 mètres de haut
Constitué de branches sèches, tapissé de feuillage vert, de
laine de mouton, d’herbe sèche ...
Se nourrit surtout de micromammifères (campagnols), de
lapins et d’oiseaux. A défaut se rabat sur les batraciens,
reptiles, insectes, vers de terre … et charognes.
CONSTRUIRE UN PERCHOIR POUR LA BUSE VARIABLE
L’installation de perchoirs facilite la chasse à l’affût des petits mammifères et
permet à la buse variable d’économiser son énergie, ce qui est crucial pour les
rapaces, plus particulièrement en hiver.
Les rapaces diurnes et nocturnes aiment avoir une vue panoramique. Plus ils sont haut perchés,
plus leur rayon d’observation est grand. Le piquet s’élèvera à 2 m au-dessus du sol au minimum
et sera stabilisé.
Le perchoir proprement dit sera fait dans un matériau
antidérapant (bois brut par exemple). Il peut être étayé
par des équerres métalliques (voir schéma).
Le piquet sera encastré dans un trou de 40 à 50
cm de profondeur. La partie inférieure qui reste
dans le sol sera imperméabilisée afin que le bois
ne pourrisse pas trop rapidement.
Sources : http://www.nichoirs.net
Si l’on souhaite pouvoir installer et désinstaller le
piquet régulièrement, on peut aussi enterrer verticalement dans le sol un tuyau métallique, dont le
diamètre est plus grand que celui du piquet.
Vous pouvez vous impliquer directement dans la lutte en devenant
observateur sur votre commune.
Pour ce faire, contactez l’animatrice
campagnol de la FREDON LR :
Nathalie Vanherle
06 33 87 09 30
[email protected]
Maison des Services Ruraux,
Chambre d’Agriculture, Place du
foirail, 48200 Saint-Chély-d’Apcher