novembre 2014 - Centre social protestant

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Edition Spéciale Genève 60 ans, novembre 2014 / 4
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Nouvelles
les
les
Nouvelles
Edito
Au seuil de 2015 nous
pouvons déjà porter un
regard sur notre 60e anniversaire : lancement d’une
nouvelle prestation et création d’une 18e association.
Une ligne téléphonique
pour victimes et témoins
de la traite des êtres humains voit le jour, uniquement avec des soutiens
financiers privés. Cette
ligne d’écoute s’inscrit
dans un dispositif construit
par l’Etat. Le CSP décide
de répondre à une problématique humaine en collaboration avec d’autres
acteurs publics genevois.
D’autre part, le CSP donne
naissance au Centre Suisse
de Défense des droits des
Migrants (CSDM). Cette
association s’adresse à
des personnes qui voient
leurs droits fondamentaux
violés par la Suisse. Après
avoir conduit ce projet
pendant une année, nous
allons l’accompagner afin
qu’il soit suffisamment
fort pour être autonome.
Deux exemples de dynamisme et de créativité
du CSP. n
Alain Bolle
Directeur
Atelier Galiffe
Une aventure du lien social
E
n 1984, pour son 30e
anniversaire, le CSP
organise une journée
de réflexion intitulée « Les exclus du monde du travail ». De
cette réflexion naîtra l’Atelier
Galiffe deux ans plus tard.
déferlante du SIDA et la mobilisation des patients, par le
développement des médicaments neuroleptiques, par le
mouvement de l’antipsychiatrie qui se confrontait au modèle psychiatrique asilaire.
Dans le champ social, l’Assurance Invalidité fêtait ses
24 ans, le taux moyen de chômeurs à Genève était encore
faible (1.3 %). Le champ de
la santé était marqué par la
Dans ce contexte le CSP, collaborateurs et comité, a pris
le risque d’avancer dans un
projet dont les objectifs, les
moyens financiers, la nature
des prestations étaient davan-
2 novembre 1954
tage esquissés que définis.
La seule certitude consistait
à vouloir créer un dispositif
qui soit une « réponse sociale
à l’exclusion du marché de
l’emploi » où les intéressés
soient actifs. Peu à peu se
construit un espace reconnu
dans le réseau genevois de
l’exclusion sociale et de la
santé mentale, orienté sur
l’intégration sociale et le soutien à la santé psychique.
Suite page 2 à
La vie du CSP
Déjà bien implanté
Bien que très autonome, le CSP est déjà
ancré dans la cité. Multiplicité et variété
des liens de solidarité.
CSP Genève au fil du temps 1954-2014 engagé depuis 60 ans
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Atelier Galiffe : une aventure du lien social (Suite)
Un travail de terrain quotidien, des valeurs humanistes claires, une distance
des instances médicales et
des assurances ont permis
de développer un dispositif
caractérisé par une accessibilité généreuse, sans
démarches préalables, ni
délai d’attente ; une fréquentation libre laissant
l’intéressé venir comme il
l’entend ; une large ouverture à la mixité où toute
personne est bienvenue,
sans discrimination administrative ; une faible dotation en professionnels
favorisant la mobilisation
de chacun ; une liberté de
parole car les participants
sont libres d’évoquer ou
non leur situation ; la confidentialité : aucun référent
extérieur social ni médical
n’est nécessaire et il n’y a
pas de dossier individuel;
une orientation sur les
compétences : la performance, n’est pas d’actualité
à l’Atelier; une attention
bienveillante envers les
« errants » de l’espace public environnant.
Actuellement, quatre personnes salariées sont actives pour 205 % en terme
de postes de travail. Quatre
bénévoles mènent des activités régulières spécifiques
(lecture, argile, cuisine,
promenade). Chaque année 150 personnes, dont
deux tiers de femmes, fréquentent l’Atelier. Chaque
demi-journée, une ving-
Marché aux plantes de l’Atelier Galiffe, mai 2014
taine de personnes apprennent et réalisent des
activités manuelles et créatives, jardinent, cuisinent,
se chargent de l’entretien
du lieu. L’Etat de Genève
assure la moitié du budget
de l’Atelier Galiffe, le CSP
assume tous les autres besoins y compris financiers.
L’Atelier Galiffe
aujourd’hui
De nombreuses questions se
posent à l’Atelier Galiffe.
Les personnes touchées par
un trouble psychique vivent
une souffrance endurée par
la stigmatisation sociale qui
est aussi douloureuse que
les symptômes de la maladie. Quelles actions imaginer pour amoindrir cette
douleur issue du regard
d’autrui, de la tyrannie des
représentations sociales de
la maladie psychique, de
son intériorisation ?
Les assurances et l’aide
sociale répondent en priorité aux besoins financiers
en cas d’absence de revenu. Lorsque le travail fait
défaut, d’autres besoins humains, en particulier celui
de mener une vie sociale,
de conduire des activités
productives et enrichissantes, subsistent. Ils ne
sont pas considérés comme
des droits à faire valoir.
N’est-ce pas une lacune ?
Quand la structuration par
un rythme professionnel
fait défaut, quels cadres
imaginer à son existence?
Comment valoriser les activités non-rémunératrices,
menées hors du cadre professionnel, alors que le mot
« réussite » est quasiment
synonyme de « carrière
professionnelle » ?
La dernière révision de
l’AI visait une réduction
du nombre de rentes ver-
10 octobre 1986
sées. Cet objectif a été
atteint. Suite à ce durcissement, qu’en est-il des personnes dont la santé fragile
rend la vie professionnelle
illusoire mais qui n’ont
pas accès aux prestations
réservées aux bénéficiaires
de l’AI ?
Selon les chiffres relevés
par la Confédération en
2013, 4 % de la population
suisse active reçoit une
rente AI, soit une personne
sur vingt-cinq entre 18
ans et l’âge de la retraite.
Plus de 44 % de ces rentes
reposent sur un diagnostic
psychiatrique. Ces chiffres
ne pointent-ils pas la médicalisation individuelle de
problématiques de société,
liées en particulier aux
exigences croissantes du
monde du travail ? n
Denis Schneuwly
Atelier Galiffe
Engagé depuis 60 ans
L'Atelier Galiffe
L'Atelier Galiffe est ouvert à toute personne marginalisée souhaitant passer un moment avec d'autres. Chacun a le temps d'y entrer, de reprendre
son souffle, de construire quelque chose seul ou à plusieurs. Chacun vient
au rythme qui lui convient, sans formalité d'admission préalable. L'Atelier
Galiffe propose diverses activités artisanales, dont la vannerie, la couture,
le tissage, la peinture, l'entretien du jardin potager.
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Couple et Parents
Le couple : une dimension indispensable
du soutien psycho-social
L
interdisciplinaire. Mais très
vite, les demandes de consultation émanent de services et
de professionnels extérieurs
au CSP. La Consultation est
bien implantée dans le réseau genevois et devient un
lieu de référence, notamment
dans la prise en charge des
couples bi-culturels.
Découvrir une solution dans un esprit de respect mutuel
a spécificité de la
Consultation Couples
et Parents (CCP) du
CSP tient au fait qu'elle offre
un travail thérapeutique dans
un lieu qui poursuit des objectifs sociaux : s'adresser
d'abord aux plus démunis,
accueillir des personnes
d'origine et de statut différents, rester généraliste tout
en proposant des approches
spécifiques. En cela, la
consultation du CSP se distingue d'autres institutions
davantage identifiées comme
lieux de thérapie, voire plus
médicalisés, vers lesquels
certains de nos consultants
ne se dirigeraient pas naturellement.
Une consultation conjugale
a existé au CSP dès les années 1970. Mais cette prestation a véritablement pris son
essor en 1989, le nom de la
Consultation se modifiant en
fonction de son évolution.
1989-2003 : l’Age d’Or de
la Consultation Familles
En 1989, le CSP crée une
Consultation Familles pour
suivre l’évolution de la société et répondre à des demandes
plus larges : prise en compte
de familles étrangères, monoparentales, recomposées
et ajustement à des problématiques familiales remises
à l'ordre du jour de l'actualité
(abus et maltraitances, violences conjugales, ruptures,
divorces). Cette consultation va s’étoffer et passer par
étapes de 30% à 100% de
temps de travail avec deux
thérapeutes de couples et
de familles.
Au départ, la Consultation
reçoit surtout des personnes
qui lui sont adressées par
d’autres secteurs du CSP. Il
n’est pas rare en effet que
les consultants évoquent un
éventail de problèmes qui
nécessitent une collaboration
2004 : La Consultation
Familles rétrécit et
redevient conjugale
Suite à l’importante crise financière que traverse le CSP
dès 2003, décision est prise
de renoncer à la thérapie de
famille et de ne conserver
qu’un demi-poste consacré
au conseil conjugal et à la
thérapie de couple.
La période 2005-2010 est
marquée par les efforts
entrepris pour ré-ancrer la
Consultation dans le réseau
genevois et la faire connaître
positivement au public. Le
bouche à oreille fonctionne
bien et le nombre de consultations s’accroît rapidement.
Dès 2010 : la promotion
du soutien à la parentalité
Pour tenir compte de l'évolution de la demande des couples
qui va de l'intervention de
crise à la thérapie de couple
en passant par la guidance
parentale et le développement
4 juin 1989
de la coparentalité, la Consultation se nomme désormais
« Couples et Parents ».
Afin d’offrir un service adapté
aux réalités de la séparation,
la Consultation lance en 2011
un projet pilote d’ateliers de
coparentalité pour parents
séparés. L’objectif est de permettre aux participants de
mieux connaître les besoins
des enfants dans la séparation,
de partager leur expérience et
de retrouver une bonne communication parentale.
Parallèlement, le CSP s’associe à six autres associations
actives dans le domaine du
couple et de la famille pour
proposer, dès octobre 2013,
des séances mensuelles d’information sur la séparation
portant sur le bien-être des
enfants, les différents modes
de garde et le cadre juridique
de la séparation.
Ce rapide survol le montre
bien : inscrire une consultation conjugale et parentale bas seuil au CSP reste
essentiel, car le couple et la
famille sont le réceptacle de
crises où les composantes familiales interfèrent avec des
facteurs sociaux. n
Sylvia Thodé Studer
Consultation Couples et Parents
Engagé depuis 60 ans
Consultation Couples et Parents
Le CSP crée une Consultation Familles pour suivre l’évolution de la
société et répondre à des demandes plus larges : prise en compte de
familles étrangères, monoparentales, recomposées et ajustement à
des problématiques familiales.
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L'avenir du CSP
60 ans et après ?
A l'occasion du 60e anniversaire du CSP cette année, le Comité, en collaboration à délimiter sa mission de lutte
avec les collaborateurs, a souhaité consacrer des moments spécifiques pour contre les injustices sociales.
De tout temps son indépenréfléchir au CSP de demain.
dance par rapport aux pouvoirs publics lui permet de
donner des réponses rapides
à des problématiques émergeantes. Le CSP est reconnu
pour ses prises de position
courageuse. « Protester et
proposer » pouvant être inscrit à son fronton*.
L
Et après? Dans un contexte
de surcharge chronique de
ses services de consultations
et de ressources financières
fragiles, des questions se
posent sur l’avenir de l'institution. Le budget est passé
de 5.3 millions en 2004 à
7.8 millions en 2014. La recherche de fonds s’est complexifiée et certains projets ne
peuvent voir le jour qu’avec
des financements spécifiques,
garantis pour trois ans. Le
CSP aimerait pouvoir continuer à défendre de nouvelles
problématiques, à répondre
à de nouveaux besoins. Pour
cela, il faut pouvoir disposer d’une assise financière
solide qui passe par la nouvelle « Fondation de soutien
au CSP », créée cette année
par le Comité, et par un fidèle
réseau de donateurs. n
Le CSP prend de la hauteur
e fondateur, Raynald
Martin, et tous ceux
qui l’ont suivi ont
fait des choix pertinents en
répondant à des questions
de société qui ont notamment débouché sur la création de prestations nouvelles
en faveur de la population
genevoise. Parmi les 18
associations créées par le
CSP durant ces soixante
années, bon nombre d’entre
elles sont toujours actives
aujourd'hui et dédiées à une
population très diverse: les
enfants et les jeunes avec
le Centre protestant de
vacances (CPV) qui fêtera
ses 50 ans l’an prochain,
en passant par les migrants
avec la création du Centre
de Contact Suisses Immigrés (CCSI) qui souffle ces
40 bougies cette année, avec
Camarada et l’Université
populaire albanaise...
A celles-ci, on peut ajouter la
création de deux EMS (Les
Lauriers et Les Bruyères) et
l’association Nicolas Bogueret (1958), qui a pour objectif de construire et gérer des
logements sociaux. Celleci poursuit par ailleurs son
développement en construisant actuellement un EMS
doublé d’une résidence pour
personnes âgées ainsi qu'une
résidence pour personnes en
formation et un immeuble
multigénérationnel dans les
années à venir.
La sagesse des anciens ou
les circonstances ont poussé
l'institution à créer toutes ces
prestations sous une forme
associative indépendante du
CSP, comme le Centre Suisse
pour la Défense des droits
des Migrants (CSDM), qui a
vu le jour cette année. S’il en
avait été autrement, le CSP
d’aujourd’hui ressemblerait
à une holding et sa gestion
serait d’une grande complexité. La richesse de l'institution passe par sa capacité
à se remettre en question, à
avoir une vision claire sur les
enjeux à venir de la société et
15 juin 2003
Alain Bolle
Directeur
*
Manifeste contre la pauvreté
www.csp.ch/ge/actualites
La vie du CSP
Le navire va-t-il chavirer?
Après une année 2002 préoccupante, les finances du
CSP se trouvent dans un état critique. Les collaborateurs
acceptent de sacrifier une partie non négligeable de leur
salaire.Toutefois des dons considérables mobilisés par un
appel spécial permettent d’équilibrer le bilan.
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Services
Le bénévolat, une expérience de vie !
«
Petit coup de cœur pour François Leyvraz, bénévole
à La Renfile de Meyrin depuis quelques mois. Ce
jeune homme dynamique à l'allure étonnante a
choisi d'œuvrer en faveur du CSP, histoire de faire
une pause dans sa carrière de violoncelliste.
François Leyvraz
Racontez-nous votre
parcours !
'ai obtenu mon certificat de Maturité – avec
mention – en juin 2013
au Collège De Saussure, un
J
26 octobre 1954
collège qui offre la possibilité d'étudier en parallèle
la musique puisque je joue
du violoncelle depuis mon
enfance. J'ai aussi passé le
certificat d'étude de mu-
sique et pratiquait plus de
deux heures par jour le violoncelle. J'étais destiné à
entrer au Conservatoire de
musique. Mon parcours était
tout tracé... et un jour, j'ai
eu envie de faire une pause.
J'ai étudié quelque temps
à l'Université en Lettres,
notamment l'histoire générale et le russe, mais cela
ne m'a finalement pas plu.
En parallèle, j'ai intégré
un groupe de musique skapunk en tant que chanteur.
J'avais surtout envie de faire
des expériences et prendre
le temps de trouver ma voie.
Je me suis engagé comme
bénévole chez Caritas dans
un premier temps, puis j'ai
travaillé pour la Ville de Genève durant l'été. Ma mère
connaissait particulièrement
le CSP et m'a recommandé La Renfile. C'est donc
depuis fin août que je suis
bénévole à Meyrin quasi à
temps plein. Je ne peux pas
envisager de ne rien faire.
J'ai grandi sans TV, entre
la musique et le bricolage
au garage, j'étais toujours
occupé et plein d'énergie.
La musique m'a appris une
certaine rigueur de travail
que j'essaie d'appliquer au
mieux à travers mes récentes
expériences de travail ou
de bénévolat.
humains me passionnent
et je dois dire que j'ai déjà
beaucoup appris dans la relation avec les clients. Chaque
matin, je saute dans le camion de ramassage avec un
collègue car j'aime bien aller
chez les gens pour récupérer
ce qu'ils donnent. C'est beaucoup de manutention mais
l'effort physique ne me fait
pas peur. Je pratique trois
fois par semaine la boxe thaï.
Cela m'aide aussi à canaliser
ma crise d'ado que je fais
sur le tard. L'après-midi, je
reste au magasin pour aider
à la vente et renseigner les
clients. Je découvre le parcours des personnes qui travaillent en insertion et côtoie
des collègues de cultures
différentes.
A La Renfile de Meyrin, on
y voit de tout! Les contacts
Propos recueillis par
Anne-Lise Thomas
Je ne suis pas dans un
mode de consommation,
c'est-à-dire que je n'aime
pas le superflu et me
contente de réparer mon
T-shirt ou mon vieux natel
au lieu d'acheter du neuf.
Dans cette optique, la mission de La Renfile correspond à ma vision: donner
une deuxième vie aux objets et aux vêtements. C'est
incroyable ce que les gens
jettent ou donnent, c'est de la
très bonne qualité et parfois
jamais utilisé! n
Engagé depuis 60 ans
Le bénévolat, actif dès les premiers jours
Sans toutes les forces des personnes bénévoles sollicitées dès les premières années du
XXe siècle, le CSP n’aurait jamais vu le jour ni ne pourrait marquer aujourd’hui son 60e anniversaire. Le CSP a toujours su et pu compter avec cette énergie et cette bonne volonté de
professionnels bénévoles. A ce jour, plus de 200 personnes offrent régulièrement de leur
temps dans tous les domaines d’activités du CSP.
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Insertion
L’insertion professionnelle
dans sa complexité
Intervenir en proposant des stages de réinsertion
pour un public multiculturel ayant un bas niveau de
qualification et sans emploi confronte inévitablement
au déterminisme social et au devenir de l’individu
face à ce déterminisme. « Je ne cherche plus le
prince charmant comme je ne cherche plus le travail
charmant.» (Une personne sortant de l’atelier
collectif d’accompagnement vers l’emploi.)
à garder leurs personnels
et la nécessité d’adapter les
compétences des employés
à leurs besoins.
epuis 1991, le chômage est l'un des
problèmes importants auxquels la population
genevoise est confrontée.
Dans le cadre des différentes
fonctions qu’il a occupées au
CSP, Pierre-Alain Champod
a toujours été convaincu que
le CSP, acteur important de
l'action sociale genevoise,
devait offrir des réponses
concrètes aux personnes privées d'emploi. C'est à partir
de cette forte conviction que
le CSP a créé en 2009, le service Insertion.
déclin de l’emploi industriel
ou la recherche de la performance, rendent cette tâche
souvent ardue.
Offrir aux candidats à
l’emploi des activités
en lien avec leur projet
professionnel
Dans le canton de Genève,
le taux de chômage atteint
5,5 % en septembre 2014.
On dénombre 12’826 chômeurs (+ 1,2 % par rapport au mois précédent) et
15’599 demandeurs d’emploi inscrits (+ 0,4 %). Or
la probabilité de quitter le
chômage diminue en fonction de sa durée. Les personnes plus âgées éprouvent
plus de difficultés à trouver
un emploi, les personnes
qualifiées ont une probabilité plus élevée de quitter le
chômage rapidement.
Proposer des opportunités
de requalification sociale
et professionnelle
Le CSP développe des prestations permettant l’immersion en emploi et la qualification des personnes en
insertion au sein d’activités
diverses et souvent interdépendantes : ramassage gratuit d’objets en bon état, traitement et revalorisation des
textiles et autres matériaux,
brocantes et boutiques de
seconde main par exemple.
D
Aujourd’hui, les politiques
fédérales et cantonales, les
autorités et les entreprises
attendent des travailleurs sociaux qu’ils assument également un rôle de premier plan
dans la promotion de l’emploi, notamment à travers
des axes et des stratégies
de réinsertion professionnelle. Cependant, plusieurs
tendances actuelles dans le
monde du travail, tels que le
Ces constats sont à mettre
en lien avec des mutations économiques qui ont
un impact sur l’emploi et
les parcours professionnels, tout comme les difficultés récurrentes que
connaissent les entreprises
C’est pourquoi depuis septembre 2013, notre stratégie d’insertion s’appuie sur
quatre objectifs :
Créer des passerelles
vers l’emploi, en 2 volets
interdépendants
1er volet : le job-coaching permettant un retour à
l’emploi (individualisation
des parcours). Les objectifs
de cette action d’accompagnement est de consolider
la situation sociale, d’affi-
1er février 2009
La Renfile, 1984. Une centaine de personnes en
ner le projet et le parcours
d’insertion professionnelle
et de faciliter l’insertion
professionnelle au sein des
entreprises qui accueilleront
des stagiaires.
2e volet : un parcours d’insertion gagnant-gagnant
Construire et développer des
partenariats avec les entreprises dans le but de coordonner l’action d’insertion
du CSP avec la vitalité et
les réalités des entreprises
industrielles, commerciales
et artisanales romandes.
Organiser un suivi des
personnes insérées en
entreprise qui permette de
Engagé depuis 60 ans
L'insertion : une étape vers l'emploi
En tout temps le CSP veille à accueillir des personnes fragiles et démunies afin
de leur donner un travail digne et humain. Dès 1991, en tant qu’assistant social,
puis dès 2009 en tant que Directeur du CSP, Pierre-Alain Champod s’engage
dans le domaine de l’emploi et crée le service Insertion.
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Le Cri de la rédaction
Genève, capitale des droits
humains, pas des renvois
forcés !
L
© Photography Geneva by Demir Sönmez
insertion accueillies au CSP chaque année.
vérifier le taux de retour en
emploi et d’évaluer le niveau
de revenu des personnes entre
le chômage et leur nouvelle
activité professionnelle.
Avec la célébration de son
60e anniversaire, le CSP inclut l’avenir de son service
d'insertion dans une perspective plus large impliquant
un maximum de personnes
ayant besoin de soutien pour
retrouver un emploi. Ce service doit notamment être
actif afin de créer des ponts
entre employeurs et demandeurs d’emploi. n
Aïcha Bonfils
Service Insertion
3 septembre 1984
e nouvel établissement de « La
Brenaz II » à
Puplinge devrait servir
dès 2018 à la détention
administrative. Pour rappel, cette détention ne
punit pas des délits, mais
prive de liberté des personnes uniquement parce
qu’elles sont sans titre
de séjour, en vue de leur
renvoi forcé.
À cause de l’application
de l’Accord de Dublin, de
plus en plus de réfugiés
présumés risquent eux
aussi la détention administrative en vue de leur
expulsion vers un autre
pays d’Europe où leurs
empreintes digitales ont
été enregistrées. Aux traumatismes des persécutions
et de l’exil peut donc venir
s’ajouter, pour des personnes déjà vulnérables,
celui d’un emprisonnement administratif dans
une cellule suisse – aberrant !
Début 2013, Genève disposait des 25 places de détention administrative de
l’établissement de Frambois. En 2018, il y en aura
168. Ainsi le nombre de
places de détention administrative aura été multiplié par six en cinq ans!
Le projet prévoit en
outre l’aménagement de
cellules familiales, dans
lesquelles des enfants
pourraient être enfermés
avec leurs parents. Pourtant, le 20 novembre, on
célébrera les 25 ans de la
Convention des Droits de
l’enfant… avec laquelle
le dispositif précité est,
bien entendu, totalement
incompatible.
Une campagne pour tenter
d’infléchir la politique des
autorités genevoises en la
matière a été lancée et le
CSP la soutient avec vigueur. Plus d’information :
www.mageneve.ch. n
Aldo Brina
Chargé d’information et
de projets, service
Réfugiés
Engagé depuis 60 ans
La Petite Ecole
Pendant sept ans, « La Petite Ecole » a reçu 400 enfants. Le 20 novembre
1991, lors de la Journée des Droits de l’Enfant, le Conseiller d’Etat Dominique Föllmi, déclare l’école publique ouverte sans discrimination à tous
les enfants du canton. L’initiative de « La Petite Ecole » aura ouvert une
brèche très importante dans l’histoire de l’éducation à Genève.
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Le CSP donne la parole à
Céline de Wurstemberger,
secrétaire générale de la Fondation sesam
destinés en priorité à des individus dans le besoin.
Photo Céline de Wurstemberger,
© Régis Golay
L
a fondation sesam a
été créée par Abdallah
Chatila en 2011 dans
le but de structurer ses engagements philanthropiques.
Elle soutient des projets à
vocation sociale en Suisse et
à l’étranger, notamment au
Liban. La fondation privilégie la création de partenariats
avec des associations, des
ONG ou des programmes
Nous constatons que, dans le
contexte économique actuel,
il devient de plus en plus compliqué pour les associations
d’obtenir de la part des instances publiques des subventions pour mener à bien leur
mission. Elles doivent dès lors
se tourner vers des donateurs
privés dont les sensibilités, les
exigences et les objectifs ne
sont pas toujours identiques à
ceux du secteur public. D’où
la nécessité de créer des ponts
entre ces deux univers qui se
connaissent mal.
Bien que le fonds sesam nous
serve toujours à soutenir des
initiatives de manière ponctuelle, nous avons décidé d’aller plus loin dans la conduite
des programmes entamés en
LA BOUTIQUE
EAUX-VIVES
Rue de la Mairie 15
T 022 736 45 81
LA RENFILE MEYRIN
Rue Alphonse-Large 19
T 022 341 13 02
JONCTION
Bd Carl-Vogt 34
T 022 328 22 04
RAMASSAGE
Service de ramassage gratuit
d'objets en bon état
T 022 884 38 00
[email protected]
PLAINPALAIS
Rue de Carouge 37
T 022 329 32 50
La fondation sesam s’est
associée au CSP afin de s’attaquer à l’épineux problème
de l’endettement, une réalité
qui touche un nombre croissant de personnes en Suisse,
d’où la nécessité de renforcer une présence préventive
sur le terrain. Dans ce cadre,
un partenariat de trois ans –
de 2011 à 2013 – a été établi
entre le CSP et la fondation.
L’apport financier de sesam
permet au CSP de financer
des actions de prévention
menées par des assistants
sociaux afin de sensibiliser
les jeunes dans les établissements publics du Canton.
Par ailleurs, la fondation sesam a soutenu la structure du
Vestiaire social en achetant
6000 paires de chaussures
neuves pour hommes et enfants, ces articles étant particulièrement recherchés. Elle
a également invité tous ses
contacts à réaliser une collecte
solidaire sur leur lieu de travail pour alimenter les stocks
du Vestiaire social. Grâce à
l’engagement d’entreprises et
d’amis de la fondation, cette
action a permis la collecte de
plus de 300 sacs de vêtements
l’année dernière. n
Impressum
Magasins CSP
PÂQUIS
Rue du Môle 1
T 022 731 65 41
2011 et 2012. Cette volonté
d’approfondir nos partenariats
a eu comme conséquence un
nombre moins élevé de projets soutenus. En revanche,
nous nous sommes engagés
de manière plus importante
sur certains sujets. Dans ce
cadre, le principe de co-financement auquel nous croyons
beaucoup, regroupant deux
ou plusieurs fondations donatrices, se développe avec des
résultats plus que probants.
LA RENFILE
PLAN-LES-OUATES
Ch. de la Cartouchière
T 022 794 55 40
www.csp.ch
Editeur responsable
Centre social protestant
Genève
Rue du Village-Suisse 14
CP 171, 1211 Genève 8
T 022 807 07 00
F 022 807 07 01
[email protected]
Rédactrice en chef
Anne-Lise Thomas
Mise en page
Etienne & Etienne
Impression
Imprimerie Genevoise SA
16 octobre 1981
Ont collaboré à ce numéro
Alain Bolle
Aldo Brina
Aïcha Bonfils
Denis Schneuwly
Sylvia Thodé Studer
Céline de Wurstemberger
Anne-Lise Thomas
Imprimé sur papier
respectant l'environnement
Certifié aux normes FSC
(gestion durable des forêts)
Histoire de partage
Numéro Zéro
Le CSP publie un journal
« Faire la jonction entre les donateurs, les bénévoles et les amis » annonce le Journal de Genève. Un concours est même lancé pour lui donner un nom. Dès cette
date, les Nouvelles seront fidèles à leurs lecteurs. Le journal a connu trois allures
différentes, allant du vert à l’orange. Pour des questions de coût, dès 2009, Les
Nouvelles verront leur format s’alléger, et seront davantage lues en ligne.
CSP Genève au fil du temps 1954-2014 engagé depuis 60 ans
csp.ch/60ans