n°9-10 • 28 février 2014 PROCHAINE PARUTION LE 14 MARS 2014 ÉGALITÉ HOMMES-FEMMES SECTEUR DU VERRE page 3 LICENCIEMENT DÉRAISONNABLE page 5 page 6 ■ Hebdomadaire 72 e année ■ Rédaction: Chaussée de Haecht , 579 • B-1030 Bruxelles ■ Éditeur responsable: M. Becker ■ ■ e-mail: [email protected] ■ http://www.csc-en-ligne.be ■ Bureau de dépôt: Charleroi ■ P 911984 ■ ISSN 0772/2427 ■ Choisir un projet de société ions © D. CopPieters E lect Ecolo, à , R M u a ms t le émorandu m s arité. C’es e d s li o is s m e la r r ou La CSC a e votera p ois mois, r ll t E e . d H s D C in o u x. Dans m au PS et a e u e y s le ir ne journé vr u u r ’o u d o t p n s e e n mom lés aux ur lirons à la e é p s p u a o s n n e o u , nous ser aire, puisq in d r o égionales r u s e e p lé s b n m io se u d’élect nts aux as a t n e ne. Jusqu’a s n é r e p é e p r o r s u o te fois n ent de ces fédérale e m , e e n ir n a t io u t c a n commun és pour illera le fo it a r t é io r d p » s o f le t L’In u scrutin e 25 mai, « d x u je n e , en guise s o r le é , s m n u n io t ce institu ste. Dans ju s lu p é t pulismes o p s le r une socié u s . n: regard io t c u d en Europe o r r t u o t d’in e r e d el et bien b t n o s i u q 7 et 8 ••• pages Des loisirs pour tous les enfants ●●●●●●● © Philippe Turpin/Belpress Charleroi: dans les coulisses d’un centre d’appel Le travail, c’est la santé! Vraiment? En auscultant la réalité du télémarketing dans son spectacle «Une société de services», la metteuse en scène Françoise Bloch soulève la question avec humour et mordant. Pauses chronométrées, communications enregistrées, chiffres de vente imposés, sourires dans la voix: bienvenue, vous êtes dans les coulisses d’un centre d’appel! Nourris de documentaires et d’investigations sur le terrain, la metteuse en scène et ses acteurs pointent avec un esprit ludique la réalité de ces larges plateaux où, en rang d’oignons, des jeunes, débutant professionnellement, appellent le monde entier pour vendre à tout prix. Jeu, son et vidéo se répondent dans de courts tableaux pour questionner l’intimité fragilisée de ces voix de la vente et de leurs coaches. Quand? Du mardi 11 au vendredi 14 mars, à 20h. Rencontre avec l’équipe artistique après la représentation du mardi 11. Rencontre-débat avec la Ligue des droits de l’homme après la représentation du mercredi 12. Où? Eden, boulevard Jacques Bertrand 1-3, à 6000 Charleroi. Entrée? 14 euros. Article 27: 1,25 euro. Renseignements? Courriel: [email protected] Internet: www.eden-charleroi.be. Tél.: 071.202.995. ●●●●●●● Tournai: les jeunes talents s’exposent Régulièrement, les Jeunes CSC constatent une stigmatisation du public jeune. Parmi les expressions entendues ici et là: «Les jeunes sont des fainéants» ou encore «Ce sont des bons à rien»… Pour démonter ces préjugés, et quelques exemples concrets valant mieux que de longs discours, les Jeunes CSC du Hainaut occidental ont eu l’idée d’organiser une exposition qu’ils présenteront lors d’une «Semaine des jeunes talents». L’occasion pour les jeunes de 15 à 35 ans de montrer leurs talents et leurs œuvres artistiques dans les locaux de la CSC à Tournai. L’appel est donc lancé à tout jeune artiste de la région tournaisienne désirant, gratuitement, faire connaître ses talents: peinture, sculpture, dessin, infographie, musique, etc. Les 15 et 16 mars, à l’occasion de la 60e Opération arcen-ciel, quelque 10.000 jeunes bénévoles iront à la rencontre des donateurs en Wallonie et à Bruxelles, dans les supermarchés et en faisant du porte-à-porte, pour récolter des vivres non périssables en faveur des enfants défavorisés. Objectif: atteindre les 100 tonnes nécessaires à plus de 12.000 enfants. En 1954, date de sa création, l’Opération arc-en-ciel avait pour objectif d’aider les orphelinats et maisons d’accueil en facilitant l’organisation de vacances et de loisirs pour les enfants dont ils avaient la charge. L’idée était simple: récolter des vivres non périssables pour assumer financièrement ces vacances et ces loisirs. Soixante ans plus tard, l’Opération poursuit encore le même objectif: l’accès aux loisirs pour les enfants défavorisés. Sa mission est toujours d’actualité puisque les statistiques montrent que 424.000 enfants vivent sous le seuil de pauvreté en Wallonie et à Bruxelles. Depuis les débuts de l’Opération, ce sont les bénéficiaires qui ont évolué. En plus des maisons d’accueil, la récolte soutient aussi des services d’aide aux jeunes en milieu ouvert (AMO), des écoles de devoirs, des centres de jeunes et des maisons de quartier: en tout, 210 associations qui accueillent plus de 12.000 jeunes défavorisés. Renseignements? ASBL Arc-en-ciel, rue du Bien Faire 41, à 1170 Bruxelles. Tél.: 02.675.73.11. Courriel: [email protected]. Internet: www.arc-en-ciel.be programme des exposés et des débats: passage en revue des derniers résultats électoraux, l’axe gauche-droite et le positionnement des partis, les autres clivages de la société belge, les élections européennes et globalement les enjeux du scrutin de mai. Avec la participation du Mouvement ouvrier chrétien du Hainaut-Centre. Pirnay, vice-président de la CGSP, précisera l’impact sur les services publics, les pouvoirs publics et la justice. Constitué en 2002, le Forum social du pays de Herve se veut un lieu d’échange, de réflexion et de convergence sur la thématique de la mondialisation néolibérale et sur l’impact de celle-ci sur la démocratie et la liberté. Quand? Le jeudi 13 mars de 18h30 à 20h30. Où? CSC, rue Claude de Bettignies 10-12, à 7000 Mons. Salle 1, 4e étage. Renseignements? Marie Marlier, coordinatrice interprofessionnelle. Tél.: 065.37.25.67. Quand? Le mercredi 12 mars à 20h. Où? Espace de l’hôtel de ville, place de l’Hôtel de ville 1, à 4650 Herve. Renseignements? Forum social du pays de Herve. Joseph Vandeberg ou Christine Bodeson, 087.44.65.05, [email protected]. Paul Blanjean, 0479.98.32.77, [email protected] ●●●●●●● Herve: les échanges commerciaux entre l’Europe et les Etats-Unis ●●●●●●● Liège: deux musées gratuits en fête Le Forum social du pays de Herve (FSPH) propose une conférence-débat sur le Traité transatlantique, un traité commercial entre les Etats-Unis et l’Union Européenne. Quels sont ses enjeux? Ses objectifs? Quelles sont ses conséquences sociales, économiques, alimentaires, environnementales, démocratiques ou encore juridiques? Erik Rydberg, chercheur au Groupe de recherche pour une stratégie économique alternative (Gresea), expliquera le projet global du traité (ses objectifs, son état d’avancement, le rôle des différentes instances européennes). Luc Hollands, agriculteur et membre actif du groupement de producteurs laitiers Mig et de l’Alliance D19-20, évoquera les conséquences pour l’agriculture et la chaîne alimentaire (producteurs et consommateurs). Etienne Lebeau, permanent au service d’étude et de formation de la CNE, fera référence à l’impact sur les travailleurs, l’emploi, la politique salariale et la protection sociale. Laurent © Philippe Turpin/Belpress Quand? Vernissage le vendredi 14 mars à 18h. L’exposition sera ouverte au public la semaine suivante, du lundi 17 au jeudi 20 mars, de 8h à 17h. Où? Patio de la CSC de Tournai, avenue des Etats-Unis 10, à 7500 Tournai. Renseignements? Sébastien Defontaine. Tél.: 0472.80.22.41. Courriel: [email protected] Ce dimanche 2 mars, comme chaque premier dimanche du mois, une centaine de musées ouvriront gratuitement leurs portes à Bruxelles et en Wallonie. Et comme chaque fois, un de ces musées fera la «fête de la gratuité». Ce dimanche, la fête aura lieu à Liège, dans deux musées voisins: le Musée de la vie wallonne et le Musée du luminaire. Installé dans l’ancien couvent des Frères mineurs, le Musée de la vie wallonne fera notamment découvrir sa collection de chapeaux à travers un rallye-quiz, avec à la clé un petit cadeau pour chaque participant. L’occasion aussi de redécouvrir les autres sections du musée, rénové de 2004 à 2008: géographie, économie, folklore, vie quotidienne, philosophies et religions… Moins connu, le Musée du luminaire présente l’évolution des éclairages, depuis les premiers scintillements des lampes à huile romaines jusqu’à nos ampoules électriques énergétiques dernière génération. Dans le cadre de la «fête de la gratuité», le conservateur-collectionneur, Philippe Deitz, propose deux visites guidées. ●●●●●●● Quand? Le dimanche 2 mars. Musée de la vie wallonne: de 10h à 17h. Musée du luminaire: de 10h à 16h, visite guidée à 11h et 15h. Où? Musée de la Vie Wallonne, Cour des mineurs (au début de la rue Hors-Château), à 4000 Liège. Musée du luminaire, rue Mère-Dieu 2, à 4000 Liège. Renseignements? Musée de la Vie Wallonne: 04.237.90.50, [email protected]. Musée du luminaire: 04.223.75.37, [email protected]. Gratuité du premier dimanche: [email protected], www.artsetpublics.be Mons: les enjeux des élections Le 25 mai prochain, les Belges seront appelés aux urnes pour une journée d’élections extraordinaire, puisque nous élirons à la fois nos représentants aux assemblées régionales, fédérale et européenne. A un peu plus de deux mois de l’échéance, la fédération CSC de Mons-La Louvière propose une soirée d’information sur les enjeux du scrutin. Au 2 l 28 février 2014 l l’info n°9-10 Tirage moyen : 225.000 exemplaires Rédaction : chaussée de Haecht, 579 BP 10 – B-1031 Bruxelles (Belgique) Tél : 02 246.32.86 Fax : 02 246.30.10 E-mail [email protected] - http://www.csc-en-ligne.be Secrétaire de rédaction : Daniel Dellisse (3287), [email protected] Pour obtenir votre correspondant, faites le 02/246 suivi des quatre chiffres indiqués. Abonnements et Poste: Marleen Verlee (3281) (pas le mercredi), [email protected] Rédaction : Danièle Ernotte (3289), [email protected] Anne-Marie Pirard (3290), [email protected] Donatienne Coppieters (3283), [email protected] Chef du service presse : Marie-Ange Foret (3291), [email protected] MEP : Patricia Martin (3297) [email protected] - [email protected] Éditeur : Confédération des syndicats chrétiens (CSC) Imprimerie : Remy-Roto Beauraing Suivez-nous sur facebook.com/lacsc L’égalité hommes-femmes avance… parfois à reculons Les inégalités entre hommes et femmes ont la vie dure. Peut-être moins flagrantes que par le passé, mais toujours bien présentes, elles ont même tendance à se renforcer avec la crise. mais de 23% si on le mesure en termes de revenu annuel (c’est-à-dire en tenant compte de l’effet du temps partiel). Il est entre autres causé par l’inégale répartition, entre les femmes et les hommes, des composantes extra-salariales de la rémunération (primes, avantages en nature, intéressement). © Philippe Turpin/Belpress Ce que les femmes en disent Les femmes sont devenues majoritaires dans les emplois peu qualifiés, faiblement rémunérés. À la demande de la CSC, la Fondation travail-université a réalisé un «Baromètre de la qualité de l’emploi et du travail» en Wallonie et à Bruxelles, en tenant compte de la dimension «genre» (1). Quelques grandes évolutions épinglées au cours des dix dernières années: • La proportion de femmes s’est considérablement accrue dans les professions «supérieures» (scientifiques, techniques, pédagogiques, médicales et de gestion) et «intermédiaires» (techniques, sociales, administratives, paramédicales), en même temps que le niveau moyen de diplôme des femmes s’élevait, jusqu’à dépasser aujourd’hui celui des hommes. Néanmoins, à l’autre extrémité de l’échelle des professions, les femmes sont devenues majoritaires dans les emplois peu qualifiés (ménage, nettoyage, Horeca, manutention, livraison). • La proportion du temps partiel dans l’emploi féminin n’a cessé d’augmenter: de 39% à 46% en dix ans. Le temps partiel n’est vraiment volontaire que pour 10% des femmes. Pour 28% d’entre elles, il résulte d’un compromis entre temps et revenu. Pour 57%, le temps partiel est un choix contraint, tantôt par le marché du travail, tantôt par l’insuffisance des services aux familles, tantôt par des statuts particuliers. • La charge de travail augmente aussi bien pour les femmes que pour les hommes, mais, à cause de la ségrégation entre métiers majoritairement féminins ou masculins, les femmes sont davantage exposées à des risques professionnels susceptibles d’entraîner des troubles musculo-squelettiques (postures pénibles, mouvements répétitifs, transport de personnes ou de charges) ou des troubles psychosociaux (charge émotionnelle, confrontation avec des clients, patients ou élèves). • L’écart salarial entre hommes et femmes est de 10% si on le mesure en termes de salaire horaire brut, Françoise, déléguée syndicale CSC dans une entreprise de titres-services et militante Femmes CSC à Mons: «Chez nous, les emplois sont relativement précaires et majoritairement occupés par des femmes. Il n’y a que 10% d’emplois à temps plein. Les salaires se situent au bas de l’échelle. Vu la pénibilité du travail, en ayant une famille, c’est très difficile de travailler à temps plein. Dans les titresservices, les travailleuses ont du mal à être reconnues pour leur travail. Elles ont le sentiment de ne pas exister. Elles en souffrent parfois. Nous sommes à la merci de la conjoncture et aussi de la clientèle. Chaque augmentation du titreservice a des impacts directs: perte de clients ou perte d’heures, mais aussi des répercussions sur la pénibilité du travail. Il faut parfois faire la même chose dans un délai plus court. La pression du client est plus forte. Les contrats à durée déterminée ont récemment fait leur apparition, ce qui renforce encore la précarité.» «Ceci dit, la délégation syndicale permet des avancées, ajoute Françoise. Nous avons pu négocier des avantages extralégaux: un jour de congé d’ancienneté supplémentaire tous les quatre ans, des chèques-repas à 7 euros, l’aménagement des horaires, des programmes de formation au bien-être, à la confiance en soi, à l’estime de soi… Nous avons aussi négocié de meilleures conditions de travail pour les travailleuses de la centrale de repassage: bien-être, vêtements et chaussures de travail, outils ergonomiques, temps de pause. Dans la région sinistrée qui est la nôtre, certaines travailleuses sont en grande souffrance, elles vivent dans le dénuement le plus total, endettées, seules. Il faut se battre pour les motiver à garder leur travail, pour les impliquer.» Germaine Nzuanzu, permanente CNE-Bruxelles pour le secteur non marchand: «Ici, à Bruxelles, au XXIe siècle, beaucoup de femmes vivent de la débrouille. Elles sont triplement impactées par la crise: elles sont occupées dans des secteurs faiblement rémunérés, elles sont frappées de plein fouet par les mesures d’austérité qui leur coupent toute perspective d’amélioration de leurs conditions de travail et de vie, et en plus, leur avenir sera pauvre lui aussi, car leur pension sera faible.» Ana Rodriguez, permanente Femmes CSC à Bruxelles: «Les problèmes sont d’autant plus nombreux pour les femmes seules avec enfants. Or, les familles monoparentales sont une importante réalité en Région bruxelloise. Un tiers des familles avec enfants n’a qu’un seul parent, et dans près de neuf cas sur dix, il s’agit d’une femme, souvent au chômage ou avec un emploi précaire. Vivre une séparation, trouver un nouveau logement, chercher un emploi sans grand espoir d’en trouver un qui permette de remonter la pente, prouver ses efforts de recherche active, faire face au manque de lieux d’accueil pour les enfants de moins de 3 ans: tout cela relève du parcours de la combattante. Le fait que l’emploi temporaire a aussi augmenté de 38% en dix ans dans notre région n’est pas sans conséquence sur la vie des femmes et de leur famille. Les femmes travaillent dans des secteurs faiblement rémunérés: non-marchand, santé, commerce de détail, nettoyage, titres-services, etc. Elles sont particulièrement cantonnées dans de l’emploi à temps partiel. Ces emplois ne permettent pas de s’en sortir. C’est pourquoi nous insistons sur la revalorisation des conditions de travail et de salaire.» Germaine: «Il faut en finir avec les clichés qui dirigent les femmes vers certaines filières. Notre rôle, en tant que syndicat, est d’informer les femmes, mais aussi d’agir sur le monde politique, sur les employeurs, sur le grand public, pour que les femmes obtiennent leur place à tous les niveaux.» Ce qu’un homme en dit «Aujourd’hui, les femmes représentent environ la moitié de notre force de travail. Mais elles gagnent encore 77 cents pour chaque dollar gagné par un homme. Ce n’est pas bon et, en 2014, c’est embarrassant. Une femme mérite un salaire égal pour un travail égal. Elle mérite d’avoir un bébé, sans pour autant sacrifier son emploi. Une mère mérite une journée pour s’occuper d’un enfant malade ou d’un parent malade sans se retrouver dans des difficultés. Et vous savez quoi? Un père aussi.» Ces mots sont extraits d’un discours prononcé par le président américain Barack Obama le 28 janvier dernier. Des propos que ne dénient pas les Femmes CSC, elles qui, depuis des décennies, s’attachent à faire progresser l’égalité entre hommes et femmes dans le monde du travail. l (1) Plus d’infos sur ce «Baromètre» dans «L’Info» n°6 du 7 février 2014. Actions de sensibilisation A l’occasion de la Journée internationale des femmes (le 8 mars), les Femmes CSC organisent diverses actions de sensibilisation: • La Louvière. Les Femmes CSC organisent une matinée d’échange et d’information sur le thème «L’égalité, on n’en a pas fini!», en présence de Mary Collins, chargée de politiques sociales et économiques au Lobby européen des femmes, et Patricia Biard, responsable nationale des Femmes CSC. Le jeudi 6 mars à 9h30 à la Maison des associations, place Mansart. • Charleroi. Les militants de la CSC seront présents le 8 mars sur le marché de Charleroi afin de sensibiliser les citoyens sur l’écart salarial qui persiste entre hommes et femmes. Au programme: quiz ludique, lancer de pièces en chocolat et balance géante. l’info n°9-10 l 28 février 2014 l 3 Luxembourg Textile Pour un plan général de mobilité Conventions sectorielles M algré les difficultés, l’ACV-CSC-Metea a négocié de nombreuses conventions collectives de travail (CCT). «L’Info» a déjà présenté la synthèse des accords conclus dans les secteurs du métal (1). Voici, à présent, les accords conclus dans les secteurs du textile. P rovince la plus vaste et la moins peuplée de notre pays, le Luxembourg aurait grand besoin d’un plan de mobilité bien pensé, cohérent et dynamique. Hélas, on est loin du compte. Et ce n’est pas le plan concocté par la SNCB (présenté le 26 février aux bourgmestres luxembourgeois) qui va y remédier. Certains parlent d’ailleurs d’un «plan de désertification supplémentaire»! Cette situation est socialement injuste et économiquement préjudiciable. Et la CSC du Luxembourg en a plus qu’assez. A trois mois des élections, son conseil fédéral demande la réunion d’une «force de frappe» luxembourgeoise dès que les noms des mandataires fédéraux et régionaux seront connus. «Nos élus devront faire preuve de désobéissance civile au sein de leurs partis si ceux-ci veulent approuver un plan qui achève de détruire le transport ferroviaire en province du Luxembourg», lance Bruno Antoine, secrétaire fédéral. Train de la colère «Dire non est le seul moyen de se faire respecter, d’être offensif. Il faut organiser ce “train de la colère” déjà envisagé et aller se faire entendre à Namur et à Bruxelles» affirme-t-il. La CSC du Luxembourg s’est impliquée de longue date dans le dossier. Elle a participé à différents groupes de travail. Lasse de ne rien voir venir, elle a élaboré avec ses centrales des Services publics et Transcom une vision globale et complémentaire de la mobilité. «Un plan général de mobilité s’impose à notre province. La juxtaposition de plans isolés est une perte de temps et de moyens, explique Bruno Antoine. Des déclinaisons régionales (sous-bassins ou zones de développement économique) doivent affiner un plan général de mobilité.» Pour la CSC, un «plan mobilité-santé» spécifique doit être défini, avec une attention particulière pour le transport des patients vers les hôpitaux. La CSC du Luxembourg réclame notamment un «plan mobilité-santé» spécifique. © Michel Houet/Belpress À trois mois des élections, la CSC du Luxembourg présente sa vision de la mobilité: un arbre structuré par le rail. La CSC va remettre ce plan aux futurs élus de la province, à charge pour eux de faire enfin avancer le dossier. Elle leur demande aussi un inventaire exhaustif des sources de financement et une coordination qui garantisse une efficacité maximale des moyens engagés. Trains et bus complémentaires La CSC du Luxembourg veut «faire grandir l’arbre de la mobilité» avec le rail comme tronc commun. «Le territoire est structuré par plusieurs lignes de chemin de fer, et il est primordial d’investir sur l’ensemble du réseau et non sur une ligne en particulier. Ces lignes sont Namur-Luxembourg, Libramont-Athus, Dinant-Bertrix, Arlon-Athus, Liège-RivageLuxembourg, Marloie-Liège et Libramont-Bastogne (desservie par les Tec).» On est loin du plan actuel de la SNCB! De plus, il faut inscrire la mobilité en lien avec les régions limitrophes et dans une vision transfrontalière: «Le projet de schéma de mobilité transfrontalière (Smot), très médiatiquement signé début 2013 par les gouvernements wallon et grand-ducal, est aujourd’hui une chimère. Il doit rapidement être mis en œuvre.» Les Tec doivent constituer les branches porteuses de l’arbre de la mobilité. La CSC demande une complémentarité train-bus en fonction des horaires. Les bus express doivent être développés. Et, pour allier proximité et maîtrise des coûts pour les opérateurs et les utilisateurs, tout cela doit être drainé par des initiatives locales… La CSC défend aussi le besoin d’un seul centre d’appel téléphonique provincial, comme le «Damier» de l’ASBL Forca, des bus multiservices, des pistes cyclables sécurisées… l Liège Des entreprises de toutes les couleurs Q uand il s’agit des Diables rouges, tout La diversité dans l’entreprise doit être le reflet de notre société le monde vante la multiculturalité de l’équipe. Mais quand il s’agit de l’entreprise, le ton change et la méfiance est souvent de mise. Bien sûr, la mixité peut parfois poser proLa CSC dit «NON» au racisme et aux discriminations blème, mais dialogue et Le racisme engendre haine et division, il casse la solidarité entre les travailleuses et les travailleurs bonne volonté permettent de les résoudre. Car, dans les entreprises comme au football, la diversité est une richesse. Forts de cette conviction, les militants du comité des travailleurs migrants de la CSC de Liège-Huy-Waremme et Leïla Chaudhry, permanente «nouvelles migrations et diverInfo: 04/340 72 37 - [email protected] 4 l 28 février 2014 l l’info n°9-10 sité», ont lancé la campagne «Fiers de notre mixité. Et en entreprise?». La campagne concerne les travailleurs de toutes les entreprises, y compris les PME. Le but est d’établir un «diagnostic diversité» de l’entreprise pour identifier le thème à travailler et élaborer des actions positives: recrutement, représentativité des migrants, vivre ensemble en entreprise, communication interne et externe en matière de diversité culturelle, déconstruction des stéréotypes et préjugés (séances de sensibilisation destinées aux responsables, aux travailleurs),… La campagne vient de débuter et se poursuivra au cours des prochains mois, jusqu’à l’été. Les militants travailleront avec les centrales concernées pour rappeler et mettre en œuvre les valeurs de la CSC dans la lutte contre les discriminations, le racisme et l’extrême droite. l Contact: Leïla Chaudhry, 04.340.72.37, [email protected] Habillement et confection (CP 109). Reconduction de tous les systèmes de RCC (ex-prépension) jusqu’au 31 décembre 2014. Abaissement de l’âge pour le crédit-temps fin de carrière 1/5-temps de 55 à 50 ans pour les ouvriers après 28 ans de carrière, moyennant accord de l’employeur. Suppression des salaires jeunes avec maintien des salaires pour les jobs d’étudiant. Prolongation des systèmes de prime d’encouragement (dans le cadre du crédit-temps). Prolongation des CCT existantes à durée déterminée en 2014. Paix sociale jusqu’au 31 décembre 2014. Entretien du textile (CP 110). En matière de RCC (ex-prépension): prolongation des régimes sectoriels à partir de 58 ans et à partir de 60 ans jusque fin 2014, prolongation du régime «carrière longue» à partir de 56 ans jusqu’au 30 juin 2015, instauration du régime «métiers lourds» (travail en équipe) à partir de 58 ans à partir de 2014. Abaissement de l’âge requis pour pouvoir bénéficier d’un emploi de fin de carrière à 4/5 de 55 à 50 ans, pour les travailleurs avec 28 ans d’ancienneté. Maintien de la cotisation patronale en matière de formation à 0,5%. Récupération du textile (SCP 142.02). Depuis le 1er janvier 2014, application à tous les travailleurs de la nouvelle réglementation générale relative aux délais de préavis. Prolongation de tous les systèmes de RCC (ex-prépension) existants. Instauration d’un régime de RCC «métiers lourds» depuis le 1er janvier 2014 et jusqu’au 31 décembre 2014. Instauration d’un régime de RCC pour certains travailleurs âgés moins valides et travailleurs connaissant des problèmes physiques graves depuis le 1er janvier 2014 et jusqu’au 31 décembre 2014. Possibilité d’accéder au crédit-temps 1/5-temps à partir de 50 ans moyennant une carrière de 28 ans et une ancienneté de 5 ans dans le secteur. Verrouillage du droit à l’indemnité complémentaire RCC à charge du fonds de sécurité d’existence. l (1) Voir «L’Info» n°1 du 10 janvier dernier et «L’Info» n°8 de la semaine dernière. Accord dans l’aviation commerciale L’ACV-CSC-Metea a également conclu un accord dans le secteur de l’aviation commerciale et de la maintenance (SCP 315.01). En bref: maintien et généralisation du mécanisme sectoriel d’indexation; maintien et généralisation des jours de congé d’ancienneté; prolongation du régime de RCC (exprépension) 56 ans après 33 ans de carrière, dont 20 ans de travail de nuit; instauration du régime de RCC 58 ans après 35 ans de carrière, dont du travail lourd et 10 ans d’ancienneté dans le secteur; possibilité de prendre un crédit-temps à partir de 50 ans après 28 ans de carrière; augmentation à 143 heures du plafond des heures supplémentaires; instauration d’une indemnité complémentaire de 10 euros en cas de chômage temporaire pour les ouvriers et les employés. Verre Les raisons du déclin Une «task force» pour sauver le secteur La direction de Saint-Gobain Auvelais a finalement annoncé la fermeture de l’entreprise. Les syndicats ont rencontré le gouvernement wallon. Il faudra en effet faire vite, estiment les permanents syndicaux. Chez AGC Roux, où le carnet de commandes sera vide dans un mois, un nouveau conseil d’entreprise était, au moment où nous écrivions ces lignes, programmé le 27 février. Chez Saint-Gobain, après le refus des syndicats d’assister au conseil d’entreprise qui devait sceller le sort du site et lancer la procédure de licenciement, une nouvelle réunion a de nouveau donné lieu à un report. Le 25 février, la fermeture a finalement été annoncée par la direction. Une nouvelle difficile à encaisser pour les 300 travailleurs et pour tous ceux qui espèrent encore un avenir pour l’outil verrier dans la Basse-Sambre et aux alentours. l D.E. Quelques lueurs d’espoir Pour les représentants CSC, la rencontre avec le gouvernement wallon a été positive. Bruxelles Halte aux exclusions, oui à l’emploi convenable L e lundi 10 mars, à midi, la CSC de Bruxelles-Hal-Vilvorde, en front commun syndical, se donnera rendezvous devant les bureaux bruxellois de l’Onem, en face de la gare du Midi. La mobilisation se fait sur deux mots d’ordre. Le premier est de stopper la machine de l’exclusion. En effet, le 10 mars, nous serons à 296 jours de l’exclusion du chômage de quelque 5.500 Bruxellois. Après le 1er janvier 2015, ils seront au CPAS. Le second est d’avoir enfin des emplois convenables. «En matière d’exclusion des chômeurs, la situation n’était déjà pas brillante, mais là, elle est carrément catastrophique, indique Khadija Khourcha, permanente CSC. En 2012, le gouvernement Di Rupo a mis en place la dégressivité des allocations de chômage. L’idée est qu’en diminuant les allocations, cela va inciter les chômeurs à aller travailler. Comment peut-on prétendre sans rire qu’il faut activer les chômeurs quand il y a un emploi pour dix-sept demandeurs d’emploi à Bruxelles?» Emmanuel Bonami, permanent CNE, invite également à la mobilisation: «Il est important que cela vive aussi dans les centrales. Ne pas soutenir cette catégorie de travailleurs, c’est donner un outil de plus aux patrons et aux libéraux pour exploiter encore davantage ceux qui ont de l’emploi. C’est plus difficile d’obtenir des augmentations salariales et de meilleures conditions de travail quand on précarise les chômeurs. Le patron peut toujours dire que si on n’est pas content, il y en a d’autres pour prendre la place.» Kha- dija Khourcha renchérit: «Pires sont les conditions des chômeurs, pires sont les conditions des travailleurs.» Le second mot d’ordre concerne la création d’emplois convenables. Récemment, la ministre De Coninck (SPa) a proposé la création de 10.000 stages dans le cadre de la «garantie jeunes». «Malgré le fait que cela ouvre, pour certains, les portes de l’entreprise, cela constitue surtout (et à nouveau) un avantage financier pour les patrons, analyse Khadija Khourcha. Le jeune travailleur (qui dispose au maximum d’un CESS et est inscrit depuis maximum 6 mois comme demandeur d’emploi) sera rémunéré 200 euros par l’entreprise et 660 euros par l’Onem. La durée du stage est de maximum six mois. C’est donc à nouveau la collectivité qui paie, et le patron qui en bénéficie. La preuve en est que les employeurs, pendant les mois d’été, préfèrent offrir des stages que des jobs d’étudiant…» Patrick Vanderhaeghe, permanent CSC-Alimentation et services, confirme que beaucoup de jeunes sont considérés comme de la main-d’œuvre bon marché: «Il faudrait un texte clair qui permette de contrer ces dérives. Un texte qui permette, en cas de non-respect, de pénaliser l’employeur. Car un stage devrait permettre d’apprendre et être une porte d’entrée vers un job stable.» Pour la CSC, d’autres solutions que l’exclusion et la division des travailleurs existent pour sortir de la crise. Des solutions qui ne ciblent pas uniquement le travail. Un impôt sur les grosses fortunes, par exemple. l Nic Görtz Un tableau assez sombre mais où subsistent toutefois quelques lueurs d’espoir, particulièrement du côté de l’innovation technologique. Le groupe AGC a en effet investi récemment dans une centre de recherche et développement à Gosselies, qui occupe un peu plus de 250 chercheurs. Autre piste évoquée avec le gouvernement wallon le 19 février: l’organisation d’une filière de recyclage du verre plat, projet auquel s’intéresserait AGC… Reprise des négociations dans la construction Après quatorze mois de négociation, un accord n’a toujours pas été conclu dans le secteur de la construction. Les négociations ont même été suspendues. Le 20 février, les organisations syndicales, dont la CSC-Bâtiment industrie & énergie (CSC-BIE), s’étaient données rendez-vous au Heysel pour accueillir, tracts à la main, les employeurs de la «Confédération construction» réunis à l’occasion du salon Batibouw. Une délégation a été reçue par les employeurs. Un entretien au cours duquel toutes les parties ont dit leur volonté de se revoir et de conclure au plus vite une CCT équilibrée. «Les organisations syndicales et les employeurs ont des intérêts communs» estime la CSC-BIE. Allusion aux difficultés auxquelles le secteur est actuellement confronté suite à la concurrence déloyale. L’Info L’Info «S ans initiative politique, nous serons très vite confrontés à un désert industriel et à un véritable bain de sang social.» Pour les syndicats du secteur du verre (un fleuron économique de notre pays jusqu’il y a peu), il est grand temps que l’Europe et la Belgique mettent en place une véritable politique industrielle cohérente. Le 19 février dernier, quelque 300 travailleurs des sites menacés d’AGC Roux et de Saint-Gobain Auvelais avaient décidé de s’inviter à Namur devant l’Elysette. Le front commun syndical rencontrait en effet à ce moment le gouvernement wallon. Une rencontre qualifiée de positive par les représentants CSC: «Nous avons reçu l’assurance que ce dossier est pour eux une priorité et qu’ils utiliseront tout leur pouvoir d’influence pour qu’on sauve un maximum d’emplois» a expliqué François Laurent, secrétaire national de la CSC-Bâtiment industrie & énergie. Concrètement, le gouvernement s’est engagé à désigner un bureau d’experts externe, chargé d’analyser toutes les pistes alternatives à la fermeture: maintien (partiel ou total) de l’activité, recherche d’un repreneur potentiel ou développement sur ces sites de nouvelles activités. Une «task force» sectorielle réunissant les interlocuteurs sociaux et les pouvoirs publics devrait être mise en place rapidement. La lente agonie du secteur verrier, où le savoir-faire belge est avéré, reste en travers de la gorge de beaucoup de travailleurs. Les volumes de production du secteur (le verre plat représentant 80% du total) ont en effet diminué en Belgique de plus d’un tiers en dix ans (entre 2000 et 2011). Dans le même temps, l’emploi a régressé de près de 3.000 unités (de 11.000 à 8.000 personnes occupées). En Wallonie, la liste des entreprises en déclin ou déjà fermées s’allonge: AGC à Moustier, Techniver à Mornimont, Saint-Gobain Sekurit et Saint-Gobain Glass à Auvelais, AGC Roux… Des entreprises qui font toutefois partie de groupes industriels bénéficiaires au plan mondial. Les syndicats mettent donc en cause ces multinationales dont la stratégie est basée sur la concurrence toujours plus rude entre pays (pays de l’Est et asiatiques dans le cas du verre) pour maximiser les profits. Autre cible: l’Europe et sa législation très contraignante au niveau environnemental, qui a ouvert une voie royale aux pays émergents sur les marchés européens. Enfin, la crise dans des secteurs en aval (l’automobile et le bâtiment) a également eu des impacts défavorables: la fermeture de Ford Genk, par exemple, a été néfaste aux entreprises wallonnes. l’info n°9-10 l 28 février 2014 l 5 La motivation du licenciement Les partenaires sociaux ont conclu un accord sur une protection égale, pour les ouvriers et les employés, contre les licenciements déraisonnables. Une nouvelle étape vers le statut unique. L es discussions concernant la motivation du licenciement ont abouti à la signature d’une convention collective de travail (CCT) au Conseil national du travail, le 12 février. Cette CCT n°109 se compose de deux volets: d’une part, le droit pour le travailleur de connaître les raisons qui ont conduit à son licenciement (motivation du licenciement); d’autre part, la nouvelle procédure de «licenciement arbitraire», qui s’appelle désormais le «licenciement manifestement déraisonnable» (LMD). Le travailleur qui souhaite connaître les motifs concrets qui ont conduit à son licenciement doit les demander par lettre recommandée à l’employeur, et ce dans les 2 mois après la fin de son contrat de travail. Dans le cas où le travailleur doit prester son préavis, le délai est fixé à 6 mois après la notification du préavis. Le fait de demander ou non la motivation du licenciement est un choix qui appartient au travailleur, sans conséquences négatives pour le chômage si le travailleur licencié ne demande pas les raisons. Si l’employeur ne répond pas ou apporte une réponse vide de sens, il est tenu de payer au travailleur concerné une amende correspondant à 2 semaines de salaire. Licenciement déraisonnable Pour la définition du «licenciement manifestement déraisonnable», la CCT se base sur le comportement ou l’aptitude du travailleur, ou sur les nécessités de fonctionnement de l’entreprise. On reprend ici littéralement la définition de l’actuel «licenciement abusif» pour les ouvriers, en y ajoutant qu’il n’est question de «licenciement manifestement déraisonnable» que dans le cas où un employeur normal et raisonnable n’aurait jamais pris une telle décision. Le «contrôle marginal» du juge qui, dans le cadre du licenciement arbitraire, vérifiait si l’employeur ne faisait pas un usage déraisonnable de sa liberté d’employeur, est ainsi repris dans la CCT n°109. Charge de la preuve La répartition de la charge de la preuve a constitué un point important de la discussion. Dans le cadre du licenciement abusif, la loi faisait porter l’entièreté de la charge de la preuve sur l’employeur, alors que, dans la pratique, il revenait aussi au travailleur d’avancer ses arguments. Cette procédure est maintenant fixée dans la CCT. La répartition de la charge de la preuve dépend du suivi de la procédure de motivation du licenciement: • Si la procédure est suivie par l’employeur et le travailleur, il revient à chacune des deux parties de prouver ses arguments devant le tribunal. • Si le travailleur a fait la demande auprès de l’employeur mais que celui-ci n’a pas répondu, la charge de la preuve incombe entièrement à l’employeur. 6 l 28 février 2014 l l’info n°9-10 • Si le travailleur n’a pas demandé les motifs de son licenciement mais qu’il veut malgré tout invoquer un licenciement manifestement déraisonnable devant le tribunal, la charge de la preuve incombe entièrement au travailleur. Demander les raisons à temps Pour le travailleur qui soupçonne un licenciement déraisonnable, il est donc important de demander les raisons du licenciement dans les délais. Si le juge décide que le licenciement était manifestement déraisonnable, il fixe une indemnité de 3 à 17 semaines de salaire, en fonction de la gravité du caractère déraisonnable, cumulable, le cas échéant, avec l’amende de 2 semaines de salaire. Les deux indemnités sont exonérées de cotisations ONSS et sont cumulables avec des allocations de chômage. La CCT s’applique aux licenciements qui interviennent à partir du 1er avril (notification du préavis ou rupture du contrat de travail à partir de cette date). En revanche, la CCT ne s’applique pas dans les cas suivants: • contrats d’étudiant; • travail intérimaire; • licenciement en vue du RCC (ex-prépension) ou lorsque le travailleur a atteint l’âge légal de la pension (65 ans); • cessation de l’activité ou fermeture de l’entreprise; • licenciement collectif; • licenciement au cours des six premiers mois d’occupation (compte tenu de l’occupation préalable en tant qu’intérimaire dans la même fonction ou dans le cadre d’un contrat à durée déterminée); • licenciements multiples, tels que définis par les secteurs; • licenciements pour lesquels il existe des procédures spécifiques. Régime supplétif On parle ici d’un régime supplétif, dans le sens où le nouveau régime ne s’applique que s’il n’existe pas de régime conventionnel spécifique dans le secteur ou l’entreprise. Ce système ne s’applique provisoirement pas non plus aux ouvriers dans les secteurs qui maintiennent le préavis réduit: • Pour les ouvriers qui conservent temporairement le préavis réduit, la protection actuelle contre le licenciement arbitraire (article 63) est maintenue jusqu’au 31 décembre 2015 (ou moins longtemps si le secteur décide d’intégrer anticipativement le régime général). • Pour les ouvriers des chantiers de construction (avec maintien définitif du préavis réduit), l’article 63 reste d’application pour une durée indéterminée. l Piet Van den Bergh © Philippe Turpin/Belpress Statut unique Désormais, en cas de «licenciement déraisonnable», le juge fixera une indemnité de 3 à 17 semaines de salaire. Production de papier Prime syndicale Tous les travailleurs occupés dans une entreprise appartenant à la commission paritaire (CP) 129 ont droit à une prime syndicale. Les employeurs distribuent actuellement cette prime aux travailleurs. Pour avoir droit à cette prime, vous devez être affilié à la CSC et avoir été occupé par une entreprise du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2013. Si vous avez travaillé pendant la période complète, vous recevrez 135 euros (ou 11,25 euros par mois d’occupation). Veuillez reprendre sur la carte votre numéro de compte et veillez à être en ordre de cotisations. Le premier paiement de la prime syndicale sera effectué le mardi 1er avril. Si vous ne recevez pas de carte alors que vous pensez avoir droit à cette prime syndicale, nous vous conseillons de prendre contact avec votre délégué syndical, un centre de services CSC ou la fédération professionnelle de la CSC-Bâtiment industrie & énergie. Céramique et produits réfractaires Prime syndicale Tous les travailleurs occupés dans une entreprise appartenant à la commission paritaire (CP) 113 ont droit à une prime syndicale. Les employeurs remettent actuellement cette prime aux travailleurs. Pour avoir droit à cette prime, vous devez être affilié à la CSC et avoir été occupé par une entreprise pendant la période du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2013. Si vous avez travaillé pendant la période complète, vous recevrez 135 euros (ou 11,25 euros par mois d’occupation). Veuillez reprendre sur la carte votre numéro de compte et veillez à être en ordre de cotisations. Le paiement de cette prime syndicale est actuellement en cours. Si vous ne recevez pas de carte alors que vous pensez avoir droit à cette prime syndicale, nous vous conseillons de prendre rapidement contact avec votre délégué syndical, un centre de services de la CSC ou la fédération professionnelle de la CSC-Bâtiment industrie & énergie. Contrôle de disponibilité Séances d’information Les prochaines séances d’information organisées par la CSC à l’intention des demandeurs d’emploi confrontés au contrôle de disponibilité, auront lieu aux endroits et dates suivants: Pour tous les demandeurs d’emploi: • Arlon (rue Pietro Ferrero 1, salle D): le 9 avril de 14h à 16h. • Bastogne (Mutualité chrétienne, salle «Mardasson», rue Pierre Thomas 10R): le 21 mars de 14h à 16h. • Braine-l’Alleud (rue Cloquet 2): les 6 mars, 3 avril, 15 mai et 5 juin à 13h. • Marche-en-Famenne (salle «La Marchette», avenue du Monument 8A2): le 5 mars de 14h à 16h. • Nivelles (rue des Canonniers 14): les 19 mars, 16 avril, 21 mai et 11 juin à 9h30. • Tubize (rue des Ponts 65): les 11 mars, 15 avril, 13 mai et 10 juin à 9h30. Pour les jeunes en stage d’insertion ou bénéficiaires d’allocations d’insertion: • Ath (rue de Gand 28): le 18 mars à 14h. • Bouge (chaussée de Louvain 510): les 17 mars, 28 avril, 19 mai et 30 juin de 14h à 16h. • Liège (boulevard Saucy 10): les 5 mars, 9 avril, 7 mai et 4 juin à 9h30. • Mouscron (place Charles de Gaulle 3): le 17 mars à 14h. • Tournai (avenue des Etats-Unis 10): le 20 mars à 14h. • Verviers (Pont Léopold 4-6): le 20 mars à 10h. E lect ions Le 25 mai, on vote pour un projet de société Dans moins de trois mois, la Belgique va connaître simultanément plusieurs élections importantes. Nous voterons pour choisir nos représentants à trois niveaux de pouvoir: • la députés à la Chambre des représentants et les sénateurs au niveau fédéral; • les parlementaires wallons, bruxellois et germanophones aux niveaux régional et communautaire; • les députés au Parlement européen au niveau européen. Au cours des prochaines semaines, «L’Info» détaillera dans chacune de ses éditions le fonctionnement de ces différents niveaux de pouvoir, les enjeux qui s’y jouent et les priorités pour un projet de société juste et solidaire fixées par la CSC dans ses différents mémorandums. Les populismes, maladies de la démocratie Réveiller les citoyens Ne pas voter «contre» comme le voudraient les populismes, mais voter «pour» comme le veut la démocratie: pour plus de solidarité, pour plus d’équité. C’est le défi des élections régionales, fédérales et européennes de mai prochain. Au nom du peuple Historiquement, le populisme est né à gauche (1): • En 1792, au Missouri (USA), le «People’s party» est né dans un milieu de petits fermiers qui, menacés par le capitalisme industriel, se sont rassemblés pour résister. Ils se sont opposés aux monopoles naissants, ont réclamé le droit de vote pour les femmes. Le mouvement n’a pas duré longtemps, mais il a influencé les débuts du syndicalisme. • En Russie, vers 1870, le mouvement populiste est créé dans un milieu d’étudiants idéalistes, voulant éduquer le peuple et lui permettre de se soulever contre le tsar. L’élan moral tenait plus de place dans le mouvement que la réflexion politique pure. Cet esprit a subsisté et il s’est transformé avec la révolution de 1917. • Un populisme de droite a vu le jour un peu plus tard. • En France, au lendemain de la Commune de Paris (en 1871), le général Boulanger rassemble des bourgeois conservateurs, mais aussi des socialistes convaincus. Le mouvement se «droitise» très vite et très fort avec la «Ligue des patriotes» de Derroulède, dissoute par la IIIe République. • Au la veille de la Seconde Guerre mondiale, en Belgique, le mouvement de Léon Degrelle, de sinistre mémoire, prétend défendre le «pays réel» et entraîne ses adeptes dans la collaboration avec le nazisme. La peur, terreau des populismes «Notre pays est peu prompt à s’enflammer pour des causes hasardeuses, souligne Henri Deleersnijder. Mais la vigilance est indispensable, car la peur sévit: peur socioéconomique, peur des flux migratoires, peur de tout ce qui menace les acquis sociaux dans une Europe vieillissante. Et c’est toujours la peur qui fait le terreau des populismes.» Il énumère divers visages et discours du populisme qui sévissent aujourd’hui comme hier: protestataire (le pays «d’en bas» contre celui «d’en haut»), identitaire (le peuple «menacé» par «des gens venus d’ailleurs»)… «Il ne faut pas minimiser le populisme, souligne Marc Maesschalck, sociologue, professeur à l’UCL. Et si l’on veut lutter contre lui, il faut le repenser dans sa complexité actuelle. En effet, il y a moins de construction idéologique dans les populismes d’aujourd’hui que dans les populismes historiques. C’est une forme de mobilisation collective où il n’y a rien de pensé, une manifestation face à l’impuissance du politique.» Les populismes d’aujourd’hui tirent à tout-va sur deux groupes: les élites, par définition «incompétentes», et les profiteurs qui, par définition, n’existeraient pas si les élites faisaient leur boulot! Les populismes d’aujourd’hui sont foncièrement contre les parlementaires et les responsables politiques, contre les intellectuels (les enseignants, les journalistes, parfois aussi les leaders syndicaux). Le parti néonazi «Aube dorée» en Grèce: le symbole du retour des populismes en Europe. © Reporters «P ropos populistes», «candidat populiste», «Vous êtes un populiste»… La campagne électorale est marquée par la présence du populisme. Le mot et l’idée sont parfois utilisés à tort et à travers, en général pour disqualifier l’adversaire. Mais on aurait tort de prendre le phénomène à la légère. Les populismes ont bel et bien opéré un retour dans les pays de l’Union européenne. C’est un révélateur du profond malaise d’une société. «Le populisme, explique l’historien Henri Deleersnijder, professeur d’histoire et collaborateur scientifique à l’ULg, c’est la tentation d’abandonner son pouvoir de décision à un leader providentiel. Dans les temps de grande incertitude, la tentation de rechercher un père émerge de l’inconscient collectif.» «Dans un monde politiquement assez apathique (où les citoyens votent moins, par exemple), les populismes mènent une stratégie d’éveil: ils secouent les gens assoupis sur leurs droits pour les embrigader dans un processus de pouvoir. Bien sûr, ce n’est qu’une stratégie» explique Marc Maesschalck. Alors, que faire? «Le défi est d’agir sur cet éveil, répond-il. Il existe en effet une disposition des gens à se réveiller, mais les institutions en place ne semblent guère en mesure de le faire, peut-être parce qu’elles-mêmes n’y croient pas assez…» Il avance cinq pistes concrètes pour lutter contre le retour des populismes et en revenir à une citoyenneté responsable: • maintenir le principe fondamental de la souveraineté populaire, tout en sachant que c’est très complexe. Des formes diverses de démocratie participative doivent s’installer à côté de la démocratie représentative; • réfléchir à la manière de dépasser les configurations politiques nationales pour élargir le cadre strict de la nation, en Europe par exemple; • réinventer la possibilité d’une politique de la lutte des classes, indispensable avec la crise qui montre bien que les intérêts socio-économiques sont divergents et qu’il faut arriver à des compromis sociaux; • développer une politique positive des émotions, pour passer de l’indignation à la solidarité; • transformer le peuple objet (celui qui subit) en peuple sujet (celui qui agit et décide). l Les articles de cette page sont rédigés d’après les communications faites lors de la journée d’actualité politique «Le(s) populisme(s)» organisée par le Ciep du Moc, le 8 novembre 2013, à Louvain-la-Neuve. (1) Sur l’histoire et les visages du populisme, voir le très bon livre de Henri Deleersnijder, «Populisme, vieilles pratiques, nouveaux visages», paru en 2006 aux Editions Luc Pire. L’ouvrage a obtenu le Prix du livre politique de la Communauté française. Qu’appelle-t-on «le peuple»? De quoi parle-t-on quand on parle du «peuple»? De choses très diverses en fait, explique Louis Carré, philosophe, attaché au Centre de théorie politique de l’ULB. Il détaille cinq «noms» du peuple et cinq manières de l’appréhender: • Le peuple souverain. C’est un concept politique né en 1793 après l’exécution de Louis XVI. C’est un principe, mais il reste abstrait. • Le peuple nation. C’est un concept «ethnique» né en 1848. La nation est un moyen de donner corps à la notion abstraite de peuple en la faisant reposer sur un territoire, une langue, une histoire. C’est une construction imaginaire, intellectuelle. • Le peuple classe sociale. C’est un concept social: la classe ouvrière face à la bourgeoisie. Une division apparaît dans la population sur base d’intérêts socioéconomiques divergents. • Le peuple comme masse populaire. C’est un affect plutôt qu’un concept. La masse elle-même est indéfinissable. Rien ne lie ce peuple, sinon la parole de son leader. C’est ce qui se passe de manière spectaculaire dans l’Allemagne nazie. Mais c’est aussi ce qui se passe avec divers mouvements aujourd’hui. • La population. Ici, le peuple n’est plus un sujet politique à part entière, mais un objet politique. On est dans le registre de la représentation, des statistiques. Il s’agit de réguler le flux des populations. l’info n°9-10 l 28 février 2014 l 7 La CSC confie ses priorités aux partis © D. CopPieters À trois mois des élections, la CSC a remis ses mémorandums au MR, à Ecolo, au PS et au CDH. Priorité à l’emploi, à la protection sociale et à l’enseignement. L e 25 février, la CSC francophone a remis officiellement ses mémorandums à quatre partis francophones: MR, Ecolo, PS et CDH. A l’approche des élections du 25 mai (régionales, fédérales et européennes), à l’heure où les partis affinent leur programme, la CSC souhaitait leur ouvrir les yeux. Pour faire passer le message, elle était accompagnée de quelques dizaines de militants portant de grandes lunettes. Les représentants des partis ont reçu la délégation de la CSC qui a synthétisé les contenus des mémorandums (fédéral, wallon, bruxellois et francophone) en mettant en avant trois priorités: l’emploi, la protection sociale et l’enseignement-formation. Elle a ainsi rappelé ses principales revendications: •La CSC veut plus d’emplois. Elle veut des aides à l’emploi – ce qui ne manque pas puisqu’elles sont estimées à environ 200 – mais des aides efficaces. Pour en juger, il est nécessaire de les évaluer. La CSC veut miser sur l’emploi des jeunes avec le développement d’une véritable filière d’alternance emploi-formation qui donne un véritable statut aux jeunes. •La CSC veut des emplois, mais de qualité. Il faut arrêter la précarisation accrue des emplois qui créent des travail- leurs pauvres. Pour ce faire, il faut réguler le temps partiel, limiter l’intérim et conditionner les aides à l’emploi à un emploi durable. •Au niveau européen, la CSC veut une autre Europe, avec une dimension sociale plus affirmée, avec des normes budgétaires qui permettent des investissements durables et non pas qui les condamnent par des traités budgétaires tels que le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) ou un projet de directive comme Refit (lire ci-dessous). •Sur le plan fédéral, la CSC veut maintenir une sécurité sociale forte qui ne conduit pas à l’appauvrissement ou à une diminution, voire une suppression des allocations sociales. Elle veut la suppression des mesures de dégressivité des allocations de chômage et de limitation des allocations d’insertion dans le temps. • Une réforme fiscale est urgente et indispensable afin de faire participer davantage les revenus du patrimoine. La CSC veut une garantie que les services publics, les services au public et le non-marchand soient pérennisés. Accents régionaux Sur le plan wallon, la CSC exige que les «pôles de compétitivité» soient évalués sérieusement, ainsi que leur impact sur l’activité et l’emploi. La CSC met aussi l’accent sur l’enseignement: elle propose la mise en place d’un tronc commun jusque 14 ans, voire 16 ans à terme. L’enseignement technique et professionnel doit être valorisé – ce que la CSC attend depuis vingt ans sans rien voir venir –, l’apprentissage des langues doit devenir une réalité. Sur le plan bruxellois, la CSC pointe la mise en place d’un enseignement de qualité pour chaque élève. Cela doit se concrétiser par la lutte contre la dualisation, les discriminations, la pauvreté… Parallèlement, les politiques doivent sérieusement prendre en main le coût du logement. Les représentants des quatre partis se sont montrés attentifs, intéressés et demandeurs de poursuivre les discussions lors de débats informels. Des rendez-vous seront pris pour encourager les partis francophones à intégrer les priorités de la CSC dans leur programme électoral. l #RethinkRefit L’Europe ne peut pas négliger la santé des travailleurs E se sont distanciés du reste de la famille libérale européenne. Les libéraux se sont en effet prononcés contre, comme Guy Verhofstadt. n octobre dernier, la Commission européenne annonçait son intention de sabrer dans la législation européenne, en se fondant sur des certitudes néolibérales, notamment sur le fait que trop de règles et de lois entravent la croissance des entreprises. C’est le programme «Refit». L’Europe a mené des enquêtes pour déterminer quelles sont ces lois qui irritent tant les employeurs. Elle a également mandaté des bureaux d’étude onéreux pour réaliser des calculs démagogiques sur cette question. La Commission décrète donc qu’aucune nouvelle législation européenne ne pourra plus être adoptée en matière de sécurité au travail. Même si des experts et des fonctionnaires ont consacré dix ans à l’élaboration de cette législation, et même si les employeurs et les syndicats se sont accordés sur la nécessité de nouvelles règles. Par exemple, sur l’harmonisation en Europe des normes en matière de protection des travailleurs contre certaines substances cancérigènes. La Belgique, par exemple, ne dispose d’aucune norme en matière de durée et de taux d’inhalation des gaz d’échappement diesel sur le lieu de travail. Cette proposition sera supprimée, affirme la Commission. Premier vote au Parlement Hairdressers have the right to be protected from skin diseases, Mr Barroso! Début février, un vote est intervenu pour la première fois au Parlement européen. Pas sur un texte de loi concret – ce sera pour plus tard – mais sur une résolution. Une majorité de sociaux-démocrates, d’écologistes et de membres du Parti populaire européen ont dit à la Commission, à travers un amendement, que le programme Refit ne peut créer de différences en droits entre les travailleurs des PME et ceux des grandes entreprises, et qu’il ne peut entraver l’amélioration de la réglementation en matière de sécurité. L’eurodéputé Frédéric Daerden (PS) était un des défenseurs de cet amendement. Ont voté favorablement, outre Frédéric DaerIl en va de même pour les conventions collectives de travail www.etuc.org den: Véronique De Keyser (PS), Marc Tarabella (PS), Isabelle (CCT) européennes. Les employeurs et les syndicats s’étaient Durant (Ecolo), Philippe Lamberts (Ecolo), Anne Delvaux accordés, de leur plein gré, sur des règles de sécurité dans (CDH) et Mathieu Grosch (CDH). les secteurs de la pêche, de la navigation intérieure et de la coiffure. La Commission européenne refuse de rendre ces CCT Frédérique Ries (MR) a également voté pour, mais son colobligatoires. Elle prend cette décision unilatéralement, sans lègue Louis Michel a d’abord voté contre, avant de revenir permettre à un conseil des ministres européens d’en décider. sur son vote. Ce faisant, les libéraux belges francophones 8 l 28 février 2014 l l’info n°9-10 Mark Demesmaeker (NVA) a voté pour par accident. Il a ensuite corrigé son vote… Bizarrement, Jean-Luc Dehaene (CD&V), Marianne Thyssen (CD&V) et Ivo Belet (CD&V) se sont abstenus, alors que tous les autres membres du Parti populaire européen ont voté favorablement. Les autres eurodéputés belges néerlandophones (Groen et SPa) ont voté pour, à l’instar de leurs collègues francophones. La campagne continue Soulignons toutefois que, pour décerner un carton jaune à la Commission européenne qui refusait de mettre en œuvre la CCT des coiffeurs, les syndicats ont pu compter sur tous les eurodéputés belges sauf Anne Delvaux (CDH), les libéraux, la NVA et le Vlaams Belang. Malheureusement, cette proposition n’a pas obtenu une majorité au Parlement, le reste du Parti populaire européen étant contre. Non pas que ce vote aurait permis au Parlement de ratifier cette CCT, ce n’est pas de sa compétence. Mais ce signal aurait pu faire évoluer la situation. Il faut donc poursuivre la campagne contre Refit. La CSC invite ses affiliés à signer la pétition en ligne (www.rethinkrefit.eu), à adresser un courriel aux eurodéputés via le même site internet, et à suggérer à leurs collègues et amis d’en faire autant. l Herman Fonck
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