Semaine de colle no 17 1 Espaces vectoriels 2 Sous

ECS 3
Semaine de colle no 17
2013 – 2014
du 20 au 24 janvier
Toutes les définitions /énoncés du cours sont à connaître précisément.
Les démonstrations/exemples vus en classe peuvent être proposées comme questions de cours
1
Espaces vectoriels
Exemple 2
(n, p) est un K-ev.
Dans tout ce qui suit K = R ou C.
1.1
Mn,p (K) . — Pour tous n, p ∈ N∗ , l’ensemble des matrices de taille
La structure d’espaces vectoriel
Exemple 3 K[X] . — L’ensemble des polynômes à coefficients dans K est un K-ev.
Définition
Exemple 4 RN . — L’ensemble des suites réelles, noté RN , est un R-ev.
Un espace vectoriel sur K, ou K-espace vectoriel (en abrégé K-ev), est un ensemble
non vide E muni :
i) d’une addition interne notée « + » i.e. une application E × E −→
E
(~
x, y~) 7−→ x~ + y~
E
ii) d’une multiplication externe notée « · » i.e. une application K × E →
(λ, y~) 7→ λ · y~
qui vérifient les propriétés suivantes :
i) 1. Commutativité : ∀(~
x, y~) ∈ E 2 , x~ + y~ = y~ + x~.
2. Associativité : ∀(~
x, y~,~z) ∈ E 3 , (~
x + y~) + ~z = x~ + (~
y + ~z).
3. Vecteur nul : il existe un unique élément de E, noté ~0E , tel que :
∀~
x ∈ E, x~ + ~0E = ~0E + x~ = x~.
4. Vecteur opposé : pour tout x~ ∈ E, il existe un unique élément de E, noté
−~
x, tel que : x~ + (−~
x) = (−~
x) + x~ = ~0E .
ii) 1. ∀~
x ∈ E, 1 · x~ = x~
2. ∀~
x ∈ E, ∀(λ, µ) ∈ K2 , (λ + µ) · x~ = λ · x~ + µ · x~
3. ∀(~
x, y~) ∈ E 2 , ∀λ ∈ K, λ · (~
x + y~) = λ · x~ + λ · y~
4. ∀~
x ∈ E, ∀(λ, µ) ∈ K2 , λ · (µ · x~) = (λµ) · x~ = µ · (λ · x~)
• Vocabulaire. Les éléments de E sont appelés vecteurs, les éléments de K sont
appelés scalaires.
Exemple 5 F (I, R) . — L’ensemble F (I, R) des fonctions de I dans R est un R-ev.
2
Sous-espaces vectoriels
Dans tout ce qui suit E désigne un espace vectoriel.
2.1
Définition
Définition
Soit F une partie de E. On dit que F est un sous-espace vectoriel (sev) de E si la
restriction de + et de · de E à F confèrent à F une structure d’espace vectoriel.
Cela équivaut à
• F , ∅,
• F est « stable par + » : ∀(~
x, y~) ∈ F 2 , x~ + y~ ∈ F,
• F est « stable par . » : ∀λ ∈ K, ∀~
x ∈ E, λ · x~ ∈ F.
Théorème : Critère pratique
Une partie F de E est un sev de E si et seulement si :
i) F , ∅.
ii) ∀(~
x, y~) ∈ F 2 , ∀λ ∈ K, λ · x~ + y~ ∈ F.
Proposition : Règles de calculs
Soient x~, y~ ∈ E et λ, µ ∈ K. On a
1. λ · x~ = ~0E ⇐⇒ λ = 0 ou x~ = ~0E
2. (−λ) · x~ = λ · (−~
x) = −(λ · x~)
3. λ · (~
x − y~) = λ~
x − λ~
y
(λ − µ) · x~ = λ~
x − µ~
x
• Remarque. Tout sev de E possède le vecteur nul. Par contraposée, si ~0E < F, alors F
n’est pas un sev de E.
2.2
Sous-espaces vectoriels engendrés
Définition
1.2
Exemples de références
Une famille (finie) de vecteurs de E est une n-liste (~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) de vecteurs de E.
Le nombre n de vecteurs de cette famille est appelé le cardinal de la famille.
Exemple 1 Kn . — pour tout n ∈ N∗ l’ensemble des n-listes est un K-ev.
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Définition
Définition
Soit (~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) une famille de vecteurs E. Un vecteur x~ est une combinaison
linéaire de (~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) s’il existe n scalaires α1 , α2 , . . . αn tels que
n
P
x~ = α1 u
~1 + α2 u
~2 + · · · + αn u
~n =
αi u
~i .
• Une famille (~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) de vecteurs de E est une base de E si :
– Tout vecteur de E est d’une manière unique combinaison linéaire de
(~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ),
ou encore,
– Pour tout x~ ∈ E, il existe une unique n-liste (λ1 , λ2 , . . . , λn ) ∈ Kn telle
n
P
que x~ =
λi ui .
i=1
Théorème – définition
i=1
• Les scalaires αi s’appellent alors les coordonnées de x~ dans la base
(~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n )
Soit (~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) une famille de E. On note Vect(~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) l’ensemble de
toutes les combinaisons linéaires de (~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) i.e.
n
P
x~ ∈ Vect(~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) ssi il existe α1 , α2 , . . . , αn ∈ K tels que x~ =
αi u
~i
• Remarque. Que se passe-t-il lorsque l’on ajoute/enlève des vecteurs dans une
famille génératrice ?
• Ajouter ne pose pas de problème. Toute sur-famille d’une famille génératrice est
génératrice : si (~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) est une famille génératrice, alors pour tout v~ ∈ E,
(~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n , v~) est une famille génératrice.
• On peut enlever sous condition :
i=1
Vect(~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) est un sev de E, appelé sous-espace vectoriel engendré par
(~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ).
Proposition : Propriétés du « Vect »
Soit (~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) une famille de vecteurs de E.
i) Le sev Vect(~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) contient les vecteurs u
~1 , u
~2 , . . . et u
~n .
ii) Vect(~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) est le « plus petit » sev contenant les vecteurs
u
~1 , u
~2 , . . . , u
~n : Si F est un sev contenant u
~1 , u
~2 , . . . et u
~n , alors
Vect(~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) ⊂ F
Si (~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) est une famille génératrice et si u
~n est combinaison linéaire
de (~
u1 , . . . , u
~n−1 ) alors (~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n−1 ) est encore une famille génératrice.
3.2
• Méthode : Pour montrer qu’une partie F est un sev de E, il peut être utile de
montrer que F = Vect(~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ).
3 Familles remarquables de vecteurs
Kn Pour tout i ∈ ~1 , n, on pose ~ei = (0, . . . , 0, 1, 0 . . . , 0) (le coefficient d’indice i vaut
1 et tous les autres 0). La famille (~e1 ,~e2 , . . . ,~en ) est une base de Kn , appelée base
canonique.
~ij la matrice dont le coefficient
Mn,p (K) Pour tout (i, j) ∈ ~1 , n × ~1 , p, on note E
Ici E désigne un K-ev.
3.1
Bases canoniques des espaces vectoriels de références
d’indice (i, j) vaut 1 et tous les autres 0. La famille de matrices (Ei,j )1≤i≤n est
Familles génératrices, bases
1≤j≤p
une base de Mn,p (K), appelée base canonique.
Définition
Kn [X] La base canonique de Kn [X] est la famille de (n + 1) polynômes
Une famille (~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) de vecteurs de E est dite génératrice si :
• Tout vecteur de E est combinaison linéaire de (~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n )
ou
• Vect(~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) = E
ou encore
n
P
• Pour tout x~ ∈ E, il existe une n-liste (λ1 , λ2 , . . . , λn ) ∈ Kn telle que x =
λi ui
(1, X, X 2 , . . . , X n ).
i=1
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3.3
Familles libres
• Exemples élémentaires de familles liées
1. Toute famille contenant le vecteur nul est liée.
Définition
2. Toute famille contenant deux fois le même vecteur est liée.
Plus
généralement :
• Une famille (~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) de vecteurs de E est dite libre si la seule combinaison linéaire de (~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) donnant le vecteur nul est celle où tous où
Théorème
tous les coefficients sont nuls. Autrement dit :
n
P
i=1
Une famille de vecteurs est liée si et seulement si l’un au moins des vecteurs est
combinaison linéaire des autres.
αi u
~i = ~0E =⇒ α1 = α2 = · · · = αn = 0
• On dit qu’une famille (~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) est liée (ou que les u
~i sont linéairement
dépendants) si elle n’est pas libre i.e. si il existe une famille de scalaires
n
P
(α1 , α2 , . . . , αn ) non tous nuls tels que
αi u
~i = ~0E .
• Lien avec les bases
Théorème
Une famille est une base de E si et seulement si elle est à la fois libre et génératrice.
i=1
Proposition : Cas simples de familles libres
Proposition
1. Famille d’un seul vecteur La famille à un seul élément (~
u ) est libre ssi u
~ , ~0E .
2. Famille de deux vecteurs La famille (~
u , v~) est libre ssi u
~ et v~ ne sont pas
colinéaires i.e. si on n’a pas u
~ = λ~
v ou v~ = λ~
u.
Si (~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ) est une famille libre, alors c’est une base du sev F =
Vect(~
u1 , u
~2 , . . . , u
~n ).
L’adresse de la page des maths est : http://mcathala.perso.math.cnrs.fr/ecs1_ozenne.html
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