Revue n° 48

Filière Avicole et Cunicole
Belgique - Belgïe
P.P.. - P.B.
5030 GEMBLOUX
P912378
Numéro 48
1° trimestre 2014
Journées de la
Recherche Cunicole
CRE canards à
foie gras
JPPA : Tendre vers
l'autonomie protéique
Éditeur responsable : André THEWIS - Filière Avicole et Cunicole Wallonne - asbl
Chaussée de Namur, 47 - 5030 GEMBLOUX - Tél : 081/627 311 - [email protected] - www.facw.be
avec le soutien de la Wallonie
Sommaire
Echo des 15èmes Journées de la Recherche Cunicole
page 1
Tendre vers plus d'autonomie protéique
page 7
Se diversifier dans la production d'oeufs fermiers avec Cocorette
page 12
Pommes et poules : Un mariage pour le meilleur ?
page 14
Centre de référence et d'expérimentation en canards à foie gras (CRE) - Ferme La
Canardière à Baelen
page 15
Réflexions sur l'avenir des outils d'abattage de proximité en Wallonie
page 17
19ème Journée technique de la SASSO
page 18
Symposium AMCRA
page 22
Annonce
page 25
Aperçu du marché belge 2013
page 27
Aperçu du marché européen
page 29
Comment recevoir
le trimestriel de la Filière Avicole et
Cunicole Wallonne ?
Ont collaboré à ce numéro :
C. COLOT
M. JACQUET
P. KIRTEN
E. LEBLEU, Cocorette
Graphisme et mise en page :
P. KIRTEN
La souscription se fait auprès de la FACW
ou via notre site Internet, rubrique
«adhésion».
Le montant est de 15 euros/4 numéros à
verser sur le compte 103-0120500-94 de la
FACW avec la mention «adhésion».
Code i-ban : BE87 1030 1205 0094.
Code bic : NICABEBB.
Crédit Agricole
Boulevard Sylvain Dupuis, 251
1070 BRUXELLES
JRC rendez-vous du monde cunicole francophone
Echo des 15èmes Journées de la Recherche Cunicole
Les Journées de la Recherche Cunicole sont organisées
conjointement par l’Institut National de la Recherche Agronomique
(INRA) et l’Institut Technique de l’Aviculture (ITAVI) depuis 1973.
La 15ème édition s’est déroulée les 19 et 20 novembre derniers,
au Palais des Congrès Cénomane de la ville du Mans. Ces JRC
accueillaient près de 180 participants, venus majoritairement de
France, mais aussi d’Italie, d’Espagne, de Belgique, de Hongrie,
d’Algérie, du Bénin et de Tunisie. Le congrès s’articulait autour de
7 sessions (*), généralement introduites par une synthèse et totalisait
49 communications orales.
(*)
Alimentation et technique d’élevage ; lapereaux au nid ; économie
et prospectives ; médication raisonnée ; systèmes d’élevage et
durabilité ; reproduction ; pathologie et prévention.
Photo : ouverture des JRC.
De gauche à droite : Chantal DAVOUST, Présidente de l’Association Scientifique Française de cuniculture (ASFC)), Anne
RICHARD, Directrice de l'ITAVI, Bernard COUDURIER, Chargé de mission à la Direction Scientifique "Agriculture" de
l’INRA.
L’efficacité alimentaire en cuniculture : impacts technico-économiques et environnementaux
L’alimentation peut représenter, selon les charges
d’investissement, jusqu’à 60% des coûts de
production. L’efficacité alimentaire (EA), calculée
par l’indice de consommation (IC), est l’un des
indicateurs essentiels de la performance et de la
rentabilité de l’élevage.
Dans
cette
introduction,
Thierry Gidenne a passé en
revue l’impact de ces facteurs sur l’efficacité alimentaire, et ouvert la session
« Alimentation et technique
d’élevage » à une douzaine
de communications.
Thierry
Gidenne
(INRA)
En production cunicole, l’IC technique (ou global :
maternité + engraissement) a été abaissé de
3,8 à 3,4 au cours des 15 dernières années (Source
ITAVI – GTE RENACEB (F)). Cette évolution favorable
à la marge sur coût alimentaire correspond aussi à
une réduction des intrants et des rejets. Les rejets
azotés et phosphorés ont été réduits d’environ 10%.
Cette amélioration résulte des progrès conjoints
sur :
− la maîtrise sanitaire ;
− les techniques d’alimentation, notamment le
rationnement ;
− la maîtrise de l’ambiance (ventilation, température, etc.) ;
− le potentiel génétique.
Photo : François LEBAS.
N.B. : L’intégrale des communications JRC 2013 est accessible sur :
www.cuniculture.info.
FACW - 1°T2014
1
Les lapereaux de la
naissance au
sevrage : quels outils
pour des lapereaux
plus robustes ?
Sylvie
COMBE
(INRA)
-
-
-
-
-
Le lapereau a des vulnérabilités
intrinsèques et contextuelles :
le nouveau-né est immature aux plans
sensoriel, moteur et thermorégulation ;
il règne une compétition au sein de la portée
pour le confort thermique et l’accès au lait (les
plus gros lapereaux occupent généralement le
centre du nid) ;
l’interaction mère-jeunes est limitée à un
allaitement de moins de 5 minutes par
24 heures ;
le système immunitaire est aussi immature,
entraînant une vulnérabilité à l’égard des
agents pathogènes ;
les besoins nutritionnels du lapereau sont
différents de ceux de la mère (aliment
maternité).
Pour pallier à ses vulnérabilités, de la naissance
au sevrage, le lapereau dispose d’aptitudes
comportementales et physiologiques qui lui
permettent de faire face aux challenges à relever
pour sa survie :
-
un nid isolé thermiquement par la lapine ;
-
une phéromone mammaire qui guide le
lapereau ;
-
un comportement de coprophagie au nid pour
une transmission du microbiote maternel ;
-
l’adaptation du système digestif à la transition
alimentaire, d’un aliment lacté vers un aliment
solide.
Des leviers d’action existent pour améliorer la
robustesse des lapereaux entre la naissance et
le sevrage et augmenter ainsi la probabilité de
réussite de l’atelier d’engraissement, c’est le cas
de la maîtrise du confort thermique du nid et de
l’homogénéisation des portées.
En matière de recherche, une alimentation précoce
(avant 21 jours), sans interruption de l’apport
de lait, pourrait permettre une maturation plus
rapide du microbiote caecal et stimuler le système
immunitaire des lapereaux. Après la synthèse
initiale de Sylvie Combes, la session « Lapereau au
nid » comportait 6 communications.
2
Economie et prospectives
Les menaces et opportunités
pour la consommation de
viande de lapin.
L’évolution de la consommation
de produits carnés en France
bénéficie aux viandes blanches.
Moins coûteuses, aux qualités nutritionnelles favorables, leur offre est adaptée par les professionnels
des filières aux besoins contemporains (praticité,
etc.). En revanche, en marge de la croissance des
produits de l’univers « volailles », le lapin ne profite pas de cette dynamique et la filière cunicole est
confrontée à une problématique de maintien, voire
de relance de la consommation.
En cause :
-
le prix, plutôt onéreux de la viande de lapin ;
-
le caractère saisonnier de la consommation
de cette viande et le recul de la pratique
culinaire : la consommation de viande de lapin
est plus importante en automne, en hiver
et au printemps, lorsque les plats mijotés
sont privilégiés. NB : En lien avec la pratique
culinaire et les modes habituels de préparation,
on remarquera que la clientèle plus âgée est
une cible traditionnelle du lapin ;
-
sa faible présence dans les rayons, qui participe
au recul de l’habitude de consommation. NB :
Selon une enquête (2007) du CLIPP (Comité
Lapin Interprofessionnel pour la Promotion des
Produits), auprès de 550 acheteurs, un achat
sur deux s’effectue par impulsion, c’est-à-dire
en voyant le produit dans le linéaire !
-
de nouvelles pressions sociétales sont
également défavorables à la consommation,
telle la perception du lapin comme animal de
compagnie ou encore, une sensibilité accrue
au bien-être animal, exacerbée par des
actions récurrentes et agressives de certaines
associations de défense de la cause animale,
qui stigmatisent notamment l’élevage du lapin
en regard du mode de logement.
La promotion de la consommation doit s’appuyer sur
la communication sur les qualités nutritionnelles de
la viande de lapin. La relance passe notamment par
le recrutement de nouveaux jeunes consommateurs
(tranche de 25 à 40 ans). Il faut accroître la présence,
pour casser la spirale : moindre référencement en
rayon = moindre consommation. La présence en
rayons sous forme de produits à préparation et/ou
cuisson rapides, signifie pour la filière, de proposer
une offre adaptée, dans une gamme de prix
compatible avec le budget des consommateurs. Et
cela, au départ d’une matière première dont le prix
est élevé et auquel vient s’ajouter la main-d’œuvre
pour l’élaboration de produits transformés ; un
challenge pour la filière cunicole.
FACW - 1°T2014
Cécile
GUILLOT
(France
AgriMer)
Résultats technico-économiques des élevages
en 2012 (F)
Résultats RENACEB. Gestion technico-économique
des ateliers cunicoles français conduits en bandes.
Nombre d’ateliers
Nombre moyen de femelles
Taux de mise en place de jeunes femelles (%)
835
(Dont 788 en
bande unique à
42 jours ; 20 en
bande unique à 49
J et 27 en bandes
multiples à 42 J).
605
13
Taux de perte des femelles (%)
3,34
Taux de mise bas par IA (%)
82,5
Nés vivants par mise bas
9,87
Taux de gardés à la naissance/nés
vivants (%)
93,2
Taux de viabilité au nid (sur les gardés)
(%)
92
Taux de pertes en engraissement (%)
Nombre de lapereaux produits par mise
bas
Nombre de lapereaux produits par
femelle et par an
de référence/durée de la période. Soit : (Nombre
de principes actifs utilisés x nombre de jours de
traitement)/durée de la période de référence.
Il s’exprime en nombre de principe actif par jour. Il se
décline en IFTAr pour les femelles reproductrices, où
la période de référence est le cycle de reproduction
(durée entre 2 IA, par exemple) et IFTAc pour les
lapins en croissance, où la période de référence est
le cycle de vie. Il varie entre 0 et 3 et doit être
exprimé avec deux décimales pour être sensible à un
jour de traitement par un principe actif antibiotique.
Par exemple, dans un atelier conduit en rythme à
42 jours, si les femelles ont reçu un antibiotique par
l’eau de boisson entre le 8ème et le 15ème jours après
la mise bas, alors l’IFTAr est de (7x1)/42=0,17.
(http://www.cuniculture.info/Docs/Magazine/
Magazine2012/Fichiers-pdf-JRC/135-Lamothe.pdf).
Bilan IFTA – Premières tendances
L'analyse de l'IFTA entre 2010 et 2012 met
en évidence une baisse significative de la
consommation
d’antibiotiques
en France, depuis l’étude ANSES
(Agence nationale de sécurité
sanitaire de l’alimentation, de
l’environnement et du travail)
en 2010.
8
7,76
Guillaume
COUTELET
(ITAVI)
51,1
Poids moyen des lapereaux vendus (kg)
2,46
Age moyen à l’abattage (j)
73,1
Prix moyen de vente (€/kg vif)
1,82
IC
3,48
Prix de l’aliment (€/Tonne)
277,4
Marge/coût alimentaire/femelle/an (€)
112,1
Marge/coût alimentaire/kg produit (€)
0,87
Médication raisonnée - Session ASFC.
« IFTA »
Le CLIPP (www.lapin.fr) est engagé dans la
démarche pour une médication raisonnée.
Pour quantifier les progrès dans l’usage des
antibiotiques, un suivi chiffré est nécessaire. Le
paramètre doit être facile à utiliser au niveau des
élevages,
des
organisations
Dominique
et de la filière. C’est ainsi qu’a
LE CREN
été établi l’Index de Fréquence
(CLIPP)
des Traitements Antibiotiques
(IFTA), (L. Fortun-Lamothe,
JRC 2011). L’IFTA est la
somme du nombre de jours de
traitement dans une période
Photo : La session ASFC était ponctuée d’interaction avec le public ; les réponses du public
à des questions posées étaient instantanément traduites en statistiques.
FACW - 1°T2014
3
Système d’élevage et durabilité
Les applications potentielles de l’agro-écologie
et de l’écologie industrielle aux systèmes
cunicoles.
Laurence
FORTUNLAMOTHE
(INRA)
Produire mieux avec moins
d’intrants, réduire l’empreinte
environnementale
de
la
production ; l’agro écologie
et l’écologie industrielle qui
reposent sur différents principes
écologiques,
sont
deux
approches
complémentaires
pour des systèmes d’élevage
plus durables.
L’agro écologie stimule les processus naturels
dans des systèmes peu artificialisés, pour réduire
les intrants et valoriser leur diversité.
L’écologie industrielle explore les bouclages
possibles des cycles (matière, énergie) dans
les systèmes artificialisés, pour économiser les
ressources et diminuer les pollutions.
Dans la synthèse introductive de la session
« Système d’élevage et durabilité », Laurence
Fortun-Lamothe a présenté cinq principes agro
écologiques applicables à l’élevage et a développé
de quelle manière certains principes peuvent
s’appliquer en production cunicole.
L’essentiel de la production de viande de lapin
provient de systèmes relativement artificialisés,
relevant plutôt de l’écologie industrielle.
Dans le mode majoritaire de production cunicole, il
est possible de progresser dans la prise en compte
des principes agro-écologiques, afin de limiter les
impacts environnementaux principalement liés
à la production des aliments et à la gestion des
effluents. Les éléments clés de la maîtrise des
impacts environnementaux sont :
- l'efficacité alimentaire et les facteurs qui la
déterminent (l’amélioration par la sélection
génétique, l’alimentation et les pratiques d’élevage) ;
- la réduction de la mortalité ;
- la prolificité ;
- la réduction des émissions gazeuses et le recyclage
des effluents comme fertilisants.
• Pour favoriser l’utilisation des ressources
fermières dans l’alimentation du lapin, sans
pénaliser l’efficacité du système, au su des
besoins et comportement alimentaires de
l’animal, ainsi que de la configuration actuelle
de l’équipement d’élevage, il faut proposer des
innovations.
• Quant à une meilleure valorisation de coproduits,
même si les aliments complets granulés
comprennent déjà plus de 50% de coproduits,
de nouveaux arrivent régulièrement sur le
marché et leur intérêt ainsi que l’étude de leur
valeur alimentaire sont à systématiser.
• La méthanisation des déjections valorise la
matière organique des déjections animales en
4
réduisant les gaz à effet de serre. Une meilleure
connaissance de la capacité des substrats
issus de l’élevage cunicole est nécessaire, pour
définir la production potentielle de biogaz et la
rentabilité des installations de méthanisation
envisagées.
• La gestion intégrée de la santé animale est
un enjeu majeur de la filière cunicole face aux
troubles digestifs chez les lapins en croissance
et aux troubles respiratoires chez les reproductrices. La gestion de l’ambiance, le nettoyage, la
désinfection, etc., sont autant de pratiques qui
contribuent à la gestion de la santé.
• Sont également pertinentes, la sélection sur la
résistance aux maladies et la réintroduction de
la diversité génétique, pour limiter l’émergence
de maladies.
• L’utilisation de plantes aux propriétés médicinales (vermifuge, anti inflammatoire, …)
permettant aux animaux une part d’automédication, mérite d’être explorée.
Cinq principes de l’agro écologie appliqués à
la production cunicole.
La filière cunicole a sans doute des bénéfices à
tirer du développement des approches relevant
de l’agro écologie et de l’écologie industrielle de
la production, aux fins de favoriser la durabilité
des systèmes d’élevage, tout en en réduisant leur
empreinte environnementale.
Reproduction
L’allocution des ressources chez la lapine
reproductrice : des stratégies génétiques pour
une performance optimale.
Dans un premier temps, cette synthèse qui
introduisait la session reproduction, a parcouru
les particularités de la répartition des nutriments
chez la lapine, entre les différentes fonctions
métaboliques (entretien, croissance, gestation,
FACW - 1°T2014
lactation, santé, …). Elle a ensuite étudié l’incidence
des programmes de sélection dans l’allocution des
ressources et les conséquences éventuelles, ainsi
que le rôle central de l’état corporel des femelles
pour obtenir des performances adéquates, en tenant
compte de leur niveau génétique, de leur santé, et
de leur bien-être. Treize communications orales se
sont succédées durant la session.
Pathologie et prévention
La dernière session « Pathologie et prévention » était
composée de 7 communications, dont 4 portaient
sur des travaux relatifs à la pathologie digestive,
liée à E. coli O103, aux coccidies, ou encore à
l’EEL ; les 3 autres communications concernaient
des pathologies d’origine virale : la myxomatose et
le VHD. S’agissant de ce dernier, un virus variant de
la maladie hémorragique virale (VHD) a été identifié
en France en 2010.
Une étude toujours en cours montre que le variant
nommé RHDV2 est devenu dès 2011, le génotype
majoritaire dans les populations françaises de
lapins de garenne. Il n’y a pas de protection croisée
entre virus classique et variant. Un nouveau vaccin
inactivé a été élaboré, contenant une souche
variante. L’utilisation de ce vaccin dans les élevages
cunicoles français depuis avril (ATU) et espagnols
depuis juillet 2013, a permis de confirmer son
efficacité et son innocuité sur le terrain.
Performances
de
lapines
logées
temporairement en groupe dans des
parcs polyvalents et en système tout
plein tout vide (L. Maertens, S. Buijs)
Le projet en cours est mené à l’ILVO (Instituut voor
Landbouw en Visserijonderzoek), en partenariat
avec l’Université de Gand.
Dans les premiers résultats présentés, trois lots de
femelles, 24 femelles par lot, étaient logés :
1. En cages enrichies (lot témoin).
2. En parcs hors sol grillagé, avec repose-pattes.
3. En parcs hors sol sur caillebotis plastique.
Parc hors sol polyvalent, grillagé, avec repose-pattes, en fonction engraissement (cloisons
intérieures enlevées).
Le logement des lapins en parcs
hors sol
En raison de l’évolution de la perception sociétale
du bien-être animal, influencée par les associations
militantes, le logement des lapins est une des
préoccupations de la filière ; avec plus ou moins
d’intensité selon le pays.
En Belgique, l’alternative à la cage que constitue le
parc hors sol est l’objet de l’attention particulière
d’un arrêté royal en préparation, et de la recherche.
Ainsi, deux résultats d’études belges ont été
présentés lors des JRC 2013 :
-
-
D’une part, issu du projet Rabbitry, mené à
l’ILVO à Melle et financé par le Ministère fédéral
de la Santé publique, Sécurité de la Chaîne
alimentaire et environnement.
D’autre part, issu du cadre CRE, à Aubel,
en conditions de production et financé par
le Ministère wallon de l’Agriculture, des
Ressources Naturelles et de l’Environnement.
Parc hors sol polyvalent, sur caillebotis plastique, en fonction maternité (cloisons intérieures présentes).
Les parcs hors sol expérimentaux, polyvalents, sont
de type modulable : soit 4 logements de 5.000 cm2,
avec cloisons intérieures amovibles, en fonction
maternité ; soit un parc de 20.000 cm2 en fonction
engraissement.
Les essais ont été menés en bande unique tous les
42 jours, et au sevrage (J 32), toutes les femelles
étaient transférées dans une seconde salle identique.
FACW - 1°T2014
5
Les femelles étaient logées individuellement, depuis
3 jours avant la mise-bas, jusqu’à 18 jours après la
mise bas, soit durant 3 semaines. A 18 jours postpartum, les cloisons intérieures amovibles étaient
retirées, constituant des parcs de 20.000 cm2
plus enrichissement, logeant ainsi en collectivité
4 femelles et leurs portées, jusqu’au sevrage. Au
sevrage, les femelles étaient transférées dans la
seconde salle, pour un nouveau cycle. La première
salle devenait alors une salle d’engraissement,
avec 32 lapereaux par parcs et 7 lapereaux par
cage enrichie. Un même aliment était distribué
aux femelles et en engraissement. Une restriction
alimentaire (environ 80% de l’ingéré volontaire)
était appliquée entre le sevrage et J 56. A 56 jours,
3 lots étaient constitués dans les parcs, pour étudier
l’efficacité de l’enrichissement : présence et nature
(bloc de paille ou tuyau-refuge en PVC).
Les premiers résultats sont encourageants. Ils
tendent à montrer qu’un logement temporaire de
femelles en collectivité dans un système duo peutêtre compatible avec des performances élevées.
Il convient cependant d’être prudent en matière
de conclusions, car les résultats sont partiels et
portent sur 3 bandes avant sevrage et 2 bandes
après sevrage : 9,7 lapereaux sevrés/portée,
2,46 kg à 69 jours et des pertes réduites (moins
de 5%) avant et après sevrage. Cependant, dans
le lot témoin, le nombre de sevrés par portée, le
poids à 29 jours et à 69 jours étaient plus élevés
(respectivement +3,7%, +11% et +5,6%). Les
résultats des observations comportementales (via
vidéo, etc.) viendront compléter les données. Par
ailleurs, il résulte dores et déjà de la pratique, qu’il
est nécessaire d’améliorer la conception des parcs
polyvalents testés, pour mieux maîtriser le système,
simplifier et faciliter le travail.
même élevage (=objectifs de production à atteindre
avec les parcs expérimentaux) dans un logement
en cages conventionnelles et enrichies (bâtiment
2), en tout plein tout vide (7 bandes et 4.200 lapins
par bande).
Les parcs hors sol sur caillebotis et enrichis sont
positifs pour l’image de la production. A priori, ils
pourraient aussi, avec un âge d’abattage limité
(11 semaines), être profitables au bien-être animal.
Cependant, de par des particularités de conception
(caillebotis non spécifiques) et d’utilisation (non
bivalents, donc changement au sevrage), ils se
sont ici révélés par l’usage, inaptes à évacuer
efficacement les déjections (liquides surtout), et à
maintenir un bon niveau sanitaire dans l’élevage.
La coccidiose intestinale (E. magna et E. media)
a contribué à une hausse sévère de la mortalité
(13,8% contre 4,8% en cages) ; de fortes baisses
de performances techniques et économiques ont
été constatées (poids vif de 2,74 kg à 80,5 jours
contre 2,89 kg à 75,5 jours en cages, IC de 3,67
contre 2,82 en cages), et la situation a contraint à
un traitement anticoccidien.
La recherche doit être poursuivie pour établir
les conditions optimales de faisabilité des parcs
hors sol, notamment vis-à-vis de la nature du
plancher (grillage et/ou caillebotis adéquat) et des
enrichissements ; et sur la modulation des parcs
pour une utilisation dans un système duo, avec une
gestion sanitaire spécifique et adaptée.
Le CRE est reconduit pour un an, avec un nouveau
programme d’expérimentation.
Contribution à la recherche des
conditions optimales pour élever des
lapins en parcs hors sol : résultats d’un
centre de référence et d’expérimentation
en condition de production (M. Jacquet, V. Bauwens, C.
Michel JACQUET
Teller, V. Dewasmes, L. Maertens, D. Marlier)
Dans cette expérimentation en engraissement
en conditions de production, durant un an, dans
l’élevage de Christian Teller à Aubel, centre de
référence et d’expérimentation agréé par la
Direction Générale de l’Agriculture, des Ressources
Naturelles et de l’Environnement, les performances
techniques et le statut sanitaire ont été suivis dans
un logement en parcs hors sol (bâtiment 1), sur
plancher de caillebotis en plastique, normalement
conçu pour porcelets, enrichis avec une plate-forme
surélevée, matériau à ronger et cachette (photo).
Les performances ainsi enregistrées en parcs durant
7 bandes (960 lapins par bande) ont été situées
vis-à-vis de celles obtenues simultanément dans le
6
FACW - 1°T2014
Parc hors sol en engraissement, non polyvalent, sur caillebotis ‘type porcelets’.
13ème Journée d'étude des productions porcines et avicoles - 27/11/2013 - Moulin DE Beez
Tendre vers plus d'autonomie protéique
spéculations et la surface agricole utile en Wallonie.
Cette édition, qui a cette fois encore réuni une centaine de
professionnels, a démontré toute l’importance des deux
questions traitées lors de la journée, à savoir quels conseils
apporter aux éleveurs de porcs et de volailles pour
tendre vers plus d’autonomie en termes de protéines
et d’énergie (*) ? Dans son introduction, Jean-Pierre
Destain, Directeur du Centre de Recherches Agronomiques
de Gembloux (CRA-W), a bien rappelé ces enjeux, en notant
par ailleurs le parfait équilibre qui existe entre ces deux
(*) L’après-midi sur l’autonomie énergétique, consacrée à la biométhanisation à la ferme, fera l’objet d’une synthèse lors du prochain numéro de la revue.
En matière protéique, sujet de la matinée, le
verdissement de la PAC pourrait constituer une
opportunité pour développer les sources de protéines
alternatives, corollairement au renchérissement des
cours mondiaux du soja et aux progrès techniques
attendus dans les rendements de pois/féveroles
qui, s’ils sont fluctuants, s’améliorent. J-P. Destain a
par ailleurs remarqué le développement significatif
de la production de poulets biologiques qui, par
l’utilisation de races à croissance plus lente, plus
rustiques, avec accès à un parcours extérieur, sont
capables de valoriser des matières premières dont
le profil en protéines n’est pas idéal. En bout de
chaîne, n’oublions pas non plus le consommateur
qui a des exigences en termes de qualité, de
sécurité et d’agriculture locale. Le développement
de ces protéagineux aura une image positive sur
notre agriculture !
En matière de biométhanisation à la ferme,
sujet de l’après-midi, des opportunités sont à
saisir dans ces deux productions particulièrement
adaptées à répondre, via ce process, aux besoins
de l’exploitation en chaleur et électricité. De plus,
valoriser des déchets, plutôt que des cultures est
positif. Autres éléments intéressants : l’effluent ainsi
traité est hygiénisé et voit sa valeur agronomique
accrue.
Et J.P. Destain de conclure par cette recommandation
de -ichel Griffon, conseiller pour le développement
durable au CIRAD et auteur du livre « Nourrir la
planète » :
« Soutenons les efforts des agriculteurs pour aller
vers une agriculture plus vertueuse et surtout plus
efficiente dans l’utilisation de ses intrants. »
Les
effets
environnementaux
des
cultures
protéiques : implications pour les politiques à mener
« La prospérité, ce n’est pas
tout ! » C’est par cette citation
de JFK que Donal Murphy
a
introduit
le
rapport
traitant de la question des
protéagineux. Ce rapport
a été remis au Parlement
européen il y a quelques
mois.
Donal
MURPHYBOKERN
(Consultant)
L’agriculture est pour 1/3 responsable de la
production de GES et pour plus de 90% des émissions
de NH3, nitrates et phosphates. Voilà en résumé
pourquoi les agriculteurs et le monde politique
doivent travailler ensemble et sans relâche sur
les questions de la quantité, de la qualité et
des sources de protéines que l’on consomme !
Et de rappeler pourquoi les mesures politiques
méritent l’attention de tous.
La Commission Européenne est en effet
responsable du développement de nouvelles
politiques qui sont ensuite à traduire en
changements effectifs au sein de la société!
Protection et amélioration du patrimoine
commun sont deux notions piliers qui sont
aujourd’hui confrontées à l’échec du marché qui
s’est uniquement concentré jusqu’à présent à
offrir de tout ce dont la société a besoin. Les
agriculteurs doivent donc appréhender la
protection de ce patrimoine, en se reposant
également sur les acquis scientifiques.
Il est nécessaire d’évaluer les ressources
FACW - 1°T2014
7
internes et externes des protéagineux en Europe :
Comme nous le savons tous, la majorité de nos protéines ne proviennent pas des protéagineux. Ce que nous
avons moins à l’esprit, c’est le fait que le contenu en protéines des céréales est deux fois plus important que le
contenu en protéines du soja que l’on importe, sans compter tous les fourrages qui produisent des protéines.
Cependant, l’Union Européenne est le deuxième plus grand marché mondial en matière de consommation de soja,
pour l’équivalent de 15 millions d’hectares. Et pourquoi le soja ? Nous le savons tous : pour couvrir l’augmentation
des productions animales ! Si l’on veut toutefois être sérieux lorsqu’on aborde l’angle du développement durable,
on doit accepter le constat : les régions développant davantage de protéagineux parviennent à couvrir 10% des
surfaces cultivées. Ailleurs, on ne dépasse pas les 1%, 2%, voire maximum 3%.
Pour la Commission Européenne, il est important, plus que l’effet sur les ressources internes pour l’agriculteur
(diminution des maladies dans les cultures, augmentation de la fertilité du sol, hausse de 15 à 25% des rendements
culturaux), de profiter de ressources externes qui sont largement reliées au cycle de l’azote, à savoir pas de
rejets excessifs tels que le protoxyde d’azote. Par ailleurs, si l’usage des engrais chimiques est limité grâce aux
protéagineux, un impact sur la diminution des GES s’en ressentira. Les effets positifs sur la diversité des cultures,
ainsi que sur le développement agricole en Amérique de Sud – car le soja est fort impliqué dans le changement
de l’utilisation des sols - constituent autant d’éléments favorables à ces ressources externes.
Différents éléments émanant du
contexte économique sont en faveur
des protéagineux européens :
Graphe 1
Les agriculteurs répondent aux politiques (voir graphe 1), mais combien cela
coûte-t-il ? Il est en effet indispensable
d’évaluer l’impact sur la rentabilité des
exploitations. En Europe, on est aussi
bon pour faire pousser du soja qu’aux
USA (voir graphe 2). Par contre, nous s
ommes encore meilleurs pour produire
du blé (voir graphe 3). Une opportunité
est toutefois pointée par Donal Murphy :
le rendement du blé stagne, alors que
de grands progrès sont et seront encore
réalisés en protéagineux.
Graphe 2
8
Graphe 3
FACW - 1°T2014
Dans l’Union Européenne, le système économique
très logique d’exporter les hydrates de carbone et
d’importer les protéines prévaut. Changer le système
reviendrait à provoquer une perte de rentabilité
dans les exploitations, même en comptabilisant les
ressources internes. Donal Murphy ne peut toutefois
s’empêcher de relativiser ce constat, en affirmant
que le déficit de marge brut ne serait pas aussi
grand. Cette constatation permettrait alors aux
politiques d’intervenir.
Comment explique-t-il cela ? Par le fait que le
fossé de rentabilité pourrait être comblé par le
renchérissement du coût des engrais chimiques,
surtout par rapport aux prix du lait et des céréales ;
le prix de l’azote augmentant plus rapidement que
celui des derniers cités. Comme cette tendance
devrait perdurer, il conclut que les éléments
sont réunis pour augmenter la production de
protéagineux en Europe. Il va même plus loin en
faisant le pronostic suivant : "Quand le prix du soja
atteindra le double du prix du blé, opter pour les
légumineuses deviendra positif".
Un autre facteur qui devrait jouer en faveur du
développement des protéagineux se rapporte à
l’orientation prise dans certaines régions de l’UE.
Des régions comme le Nord de l’Allemagne sont
par exemple très fortement liées aux productions
porcines et avicoles qui exigent beaucoup
d’azote, rendant impossible la rentabilisation des
légumineuses. Un pays comme la Finlande est par
contre caractérisé par de faibles rendements en
avoine, de l’ordre de 2 to/Ha. Dans ces conditions,
un potentiel de développement de protéagineux
rentables est identifié : se concentrer sur les
zones où les cultures ne sont pas extraordinaires
permettrait de passer sur des légumineuses.
Quels sont
politiques ?
les
incitants
émanant
dans la nouvelle PAC qu’il n’en reste rien. Il existe
cependant de nombreuses autres politiques, telles
que l’option du bio (qui coût toutefois beaucoup
d’argent), l’investissement dans la recherche (les
progrès techniques ont été un élément fondateur
de la PAC en 1960), les initiatives locales de l’aval
jusqu’à l’amont. Toutefois, un grand défi est à
relever : assurer une synergie à toutes ces
politiques.
Le développement des protéagineux devrait
aller de pair avec une réduction de notre
consommation de viande, d’œufs et de produits
laitiers :
Un autre défi pour obtenir un cycle de l’azote
positif sur la santé serait de réduire de 50% notre
consommation de viande, d’œufs et de produits
laitiers ! La partie relative à la consommation est
essentielle.
Le mot de la fin de Monsieur Murphy : l’avenir est
aux mains des agriculteurs qui ne doivent pas, au
travers de leurs syndicats, refuser de nouvelles
mesures profitables pour la société dans son
ensemble.
Diversification
des
matières
premières en aviculture et durabilité des productions
Isabelle
BOUVAREL
(ITAVI)
Quelles sont les substitutions possibles par rapport au
soja ?
Sur cette question, le tableau
ci-dessous apporte les éléments comparatifs nécessaires :
des
Donal Murphy conclut son exposé en affirmant qu’il
est nécessaire d’investir dans l’augmentation des
rendements de protéagineux, plus que dans les
céréales. Dans ce sens, il recommande de développer
des politiques qui suivent ce mouvement.
Ce rapport présenté par Donal Murphy a été publié à
la période où le Parlement européen négociait la PAC
avec la Commission Européenne. Il est donc arrivé
au bon moment pour apporter des arguments en
faveur de la relance de la production de protéagineux
en Europe. Les incitants proposés actuellement
sont en effet insuffisants pour prétendre augmenter
significativement les quantités. Dans le rapport, une
proposition est émise pour inclure les protéagineux
dans les surfaces d’intérêt écologique (SIE), car
même si l’on passe de 2-3% de protéagineux à 6%,
les volumes s’accroîtront de manière significative.
Malheureusement, selon Monsieur Murphy, il
semble que cette mesure soit tellement diluée
Le pois ne pourra jamais remplacer entièrement
le soja, ainsi que la féverole - même si elle est
un peu plus intéressante, mais caractérisée par
des facteurs antinutritionnels présents dans sa
cuticule - en raison de leur déficit en méthionine
et cystine. Les questions de l’offre et du prix de la
féverole se posent également. Quant au tourteau
FACW - 1°T2014
9
de tournesol, il s’agit d’une matière première très intéressante, à partir du moment où l’on parvient à améliorer
l’efficacité du décorticage. Les drèches de maïs et de blé, ainsi que le tourteau de colza possèdent des
taux de protéines élevés, mais leur variabilité les pénalise. Des améliorations de process pour le tourteau de
tournesol (le blutage peut augmenter de 40% la teneur en protéines) et le tourteau de colza, la dépelliculage
de la féverole (augmentation de deux points seulement en protéines, mais diminution conséquente des facteurs
antinutritionnels) constituent des voies d’avenir pour ces matières premières.
Quelles sont les nouvelles sources de protéines identifiées?
De nouvelles matières premières sont identifiées en France, comme le soja, les larves d’insectes et les algues.
Pour le soja, plusieurs conditions doivent être réunies pour réussir le pari de relocaliser la production :
- développer les savoir-faire ;
- obtenir des variétés adaptées à nos régions ;
- mettre au point des process adaptés à des petits volumes de production (ne pas utiliser l’extraction à
l’hexane).
Pour les larves d’insectes (mouches et ténébrions), des programmes de recherches prévoyant des
développements industriels à l’horizon 2020 sont en route, mais attention à la compétition humaine. Une
évaluation nutritionnelle est également nécessaire, en reconnaissant que ces larves possèdent des profils en
acides aminés intéressants. Concernant les algues - qui possèdent de hautes teneurs en protéines, lipides,
vitamines, pigments et antioxydants, nécessitent peu d’intrants et sont caractérisées par de forts rendements
- de gros investissements sont actuellement consentis dans le cadre des filières de biocarburants. Mais quelles
quantités seront disponibles et à quel prix pour les filières animales ?
Et la sélection animale ?
Les farines des viandes ?
La sélection animale a toute sa place pour obtenir
des volailles adaptées aux matières protéiques
locales. En 2013, un programme de sélection basé
sur des poulets intermédiaires a été conduit durant
8 générations. Il en est ressorti des populations
digérant mieux le blé et le maïs par rapport à d’autres
(voir graphe ci-dessous). Au travers de ces essais, il
ressort également que la variabilité individuelle des
animaux doit être exploitée et constitue une voie
importante à investiguer.
Sur cette question, la réponse d’Isabelle Bouvarel
a été très succincte : l’ITAVI a organisé des
rencontres avec des consommateurs qui ne sont
pas encore prêts à accepter la ré-introduction des
farines animales dans l’alimentation des porcs et
des volailles.
Travailler sur l’amélioration de la durabilité
des systèmes de production permet également
d’évaluer l’intérêt des différentes sources de
protéine.
L’ITAVI, avec d’autres partenaires, s’est investie
dans l’élaboration d’une grille d’évaluation de la
durabilité qui a été co-construite sur l’ensemble
de la filière avicole, avec les acteurs de la filière,
les organisations professionnelles, la recherchedéveloppement-enseignement, la société civile,
les consommateurs. L’objectif, à savoir avoir une
démarche de progrès pour les filières avicoles,
s’articule autour de 9 objectifs de durabilité, tels que
repris dans le tableau-ci-dessous. De ces 9 objectifs
en sont ressortis 28 critères eux-mêmes déclinés en
45 indicateurs.
10
Pilier économique
Pilier social
Pilier environnemental
Créer de la
valeur sur le
territoire
Répondre aux
attentes des
citoyens
Optimiser la
gestion des
ressources
Connecter
les filières au
marché
Favoriser l’acceptabilité sociale de la filière
Maîtriser les
impacts environnementaux
Participer à
l’autosuffisance
alimentaire
française
Renforcer le lien
avec le territoire
Préserver les
milieux naturels
sur les sites
FACW - 1°T2014
Trois scénarios ont été étudiés :
1. état actuel avec des rations classiquement
utilisées ;
2. utilisation de tourteau de soja gras français (sauf
pour le démarrage des poulets standards) ;
3. formules avec 0% de soja et utilisation de
tourteau de colza, de tourteau de tournesol, de
pois et de féveroles.
De cet exercice, il apparaît que la diversification
des matières premières améliore la durabilité
des systèmes : les scores de durabilité sont en
effet améliorés et aucun antagonisme n’a été mis
en évidence entre performances économique,
sociale et environnementale. Par contre, il s’avère
nécessaire d’aller plus loin, en élargissant à de
nouvelles matières premières et en prenant en
compte différents contextes de prix.
produit, encourageant le développement des oléo/
protéagineux, la réforme de Mac Sharry, au début
des années nonantes, orienta les aides à la surface
avec un effet négatif sur ce type de cultures. Ainsi,
si jusqu’en 1993, le pois protéagineux était dans un
mouvement ascendant, cet élan s’est inversé par
la suite. Ce même effet a impacté le colza qui, par
contre, s’est à nouveau développé il y a dix ans (voir
graphiques ci-dessous). Un rapport de 3 existait
entre le pois protéagineux et le colza en 2000 dans
l’UE des 15, qui est passé en 2010 à 10 et ce dans
l’UE des 27, soit une surface agricole plus grande !
Le responsable de ces évolutions : la PAC.
Pour conclure, Isabelle Bouvarel recommande de
mieux exploiter la variabilité individuelle des volailles,
et d’aller encore plus loin dans la coordination entre
acteurs, ainsi que dans la valorisation accrue du
local et de l’image de son agriculture.
Eric Walin, directeur de la SCAR,
qui avait en charge la présidence de
la matinée, fit à plusieurs reprises
état des éléments marquants de
cette matinée:
-
-
-
au niveau du développement des protéagineux en
Europe, les impulsions politiques
ne sont guère concrètes ;
en
matière
d’alimentation
des
porcs
(intervention de Jaap Van Milgen de l’INRA)
et des volailles, il apparaît clairement qu’au
préalable, il est nécessaire de diminuer les
besoins des animaux avant de trouver des
alternatives au soja et d’améliorer les coproduits qui existent,
au niveau des acteurs, la notion de filière
est primordiale, notamment dans le cadre
de l’innovation (process, nouveaux produits,
sélections végétale et animale) et de la
recherche de la multiperformance.
D’un autre côté, on observe, comme mis en évidence précédemment par Donal Murphy, un rendement en progression depuis 60 ans pour le froment,
alors que le rendement en pois protéagineux s’est
plutôt maintenu, et celui du colza s’est légèrement
accru. Par contre, les disponibilités en tourteau de
colza sont importantes en Belgique qui constitue le
5ème pays européen en matière de trituration du colza. Et dès lors de l’APPO de conclure, en recommandant de maintenir les aides couplées à l’hectare, de poursuivre le soutien à la politique
des biocarburants, au risque de voir diminuer les
disponibilités en tourteau et enfin, de continuer à
augmenter la productivité des protéagineux.
Comment stimuler la production de protéines en
Région Wallonne?
Christine Cartrysse (APPO) et Jérôme Bodson (UlgGbx Agro-Bio Tech)
Plus dédiée à la spéculation porcine, l’intervention
de Christine Cartrysse de l’APPO (CePiCOP) est
toutefois intéressante à mentionner, eu égard
l’impact des politiques orientant dans un sens ou
dans un autre le développement de nos cultures
européennes. En effet, si les premières politiques
de la fin des années 60 apportaient une aide par kilo
FACW - 1°T2014
Catherine COLOT
11
Se diversifier dans la production d'oeufs fermiers
avec Cocorette
En 2010 (numéro 35), la FACW avait réalisé un dossier complet sur l’entreprise Cocorette. Quatre ans plus tard,
il était intéressant de faire à nouveau le point sur cette filière, dont la production d’œufs biologiques s’étend
également en Wallonie, dans le cadre de son approvisionnement du marché belge. La parole a donc été donnée
à Elodie Lebleu, responsable technique et développement, qui nous a dressé le portrait actualisé suivant de son
entreprise.
Une entreprise familiale
L’entreprise Cocorette a été
créée en 1983 par Monsieur
et Madame Gluszak. Leur
souhait était de renouer avec
les traditions d’autrefois. Ils ont entraîné avec eux
des fermiers dans une belle aventure : produire un
véritable œuf fermier pondu sur la paille et ramassé
à la main issu de poules élevées en liberté et en
pleine nature.
30 ans plus tard, l’entreprise est toujours familiale
et dirigée par leurs deux fils, Jérôme et Thierry.
Label rouge, la taille moyenne de nos élevages est
de 2000 poules », souligne Elodie Lebleu, chargée
du suivi technique et du développement avec
Sylvain Coquempot. Elevées en liberté, les poules
peuvent compléter leur alimentation sur les prairies
arborées. « Chaque poule dispose de 4 à 10 m² de
prairie selon le cahier des charges », annonce la
technicienne.
Pour les petites exploitations
Intéressante
pour
les
petites
et
moyennes
exploitations, la création
d’un
atelier
Cocorette
contribue à la préservation
du tissu rural. En effet,
depuis plusieurs années,
la firme s’est donnée
pour mission de participer
au développement économique
des
régions
agricoles tout en appliquant les préceptes du
développement
durable.
Cela passe notamment
par l’accompagnement des
jeunes agriculteurs dans leurs projets de création
ou de diversification d’activité au sein de leur
exploitation. Et ceci dans le domaine de prédilection
du groupement : la production et la distribution
d’œufs fermiers biologiques ou label rouge. Le
respect du bien-être de l’animal, la qualité de
l’alimentation, la proximité de la distribution ainsi
que la sensibilisation du consommateur sont les
valeurs essentielles de l’entreprise.
Le respect des traditions
Chez Cocorette, les poules sont choyées et élevées
comme autrefois. Pour se faire, les poulaillers
restent à taille humaine : « En Fermier biologique et
12
Les poules pondent dans des nids en bois garnis
de paille, il faut prévoir un nid pour 6 poules. Les
poules peuvent ainsi garder leur œuf sous elle
pour le sècher. De la sorte, elles forment un film
de protection invisible que l’on appelle la cuticule.
Une véritable barrière naturelle contre les éventuels
microbes. L’alimentation est garantie 100%
végétale et minérale, riche en céréales, à base de
maïs, froment, son, triticale, afin de garantir un
œuf de qualité. Les aménagements intérieurs ne
requièrent pas beaucoup d’investissement, les nids
et les caillebotis en bois étant souvent fabriqués
par l’éleveur. Les systèmes pour l’alimentation et
l’abreuvement ainsi que
les perchoirs sont placés
au dessus du caillebotis.
Etant donné la taille
limitée du lot de poules et
la faible densité intérieure
(7 poules/m² en Fermier
Label Rouge et 6 poules/
m² en biologique), il n’est
pas nécessaire de placer
de ventilation dynamique
FACW - 1°T2014
dans les poulaillers. Pour un aménagement de
bâtiment existant, il faut prévoir un budget allant de
10 à 15€ par poule. Si l’on part sur la construction
d’un poulailler, l’investissement sera de 30 à 35€
par poule.
Les perspectives en Wallonie
Au niveau du temps de ramassage des œufs, il
faut compter 1h par jour pour 1000 poules. Ce
ramassage est effectué 2 fois par jour, avec un
ramassage principal le
matin.
La marge brute (vente
des œufs – total des
charges) est de 6€/
poule en fermier label
rouge, voire plus en
fermier biologique (9€/
poule). A la marge
brute, il est nécessaire
de décompter l’amortissement.
La place de Cocorette aujourd’hui
Au fil des ans, le groupe Cocorette s’est adapté aux
évolutions de la distribition et a souhaité rester fidèle
à sa logique de proximité. Fort de son expérience
dans le Nord de la France, des centres Cocorette ont
vu le jour aux quatre coins de la France et le centre
du Nord a étendu son activité en Belgique.
Aujourd’hui, la société regroupe six filières
régionales : Alsace-Lorraine, Alpes-Provence,
Midi-Roussillon, Charentes-Atlantique, Bretagne et
Nord-Picardie-Ardennes-Wallonie. Au total, ce sont
120 emplois directs et près de 400 producteurs
locaux pour 200 millions d’œufs produits par an.
En constante progres-sion, le chiffre d’affaires de la
société s’élevait à 45 millions d’euros en 2012. La
proximité est donc de mise chez Cocorette.
Par ailleurs, les agriculteurs sont considérés comme
de véritables partenaires : un contrat de 10 ans lie
l’entreprise et l’éleveur. Il est gage d’une longue
collaboration, accompagné d’un soutien technique
personnalisé et d’un débouché fiable. Le prix de
reprise des œufs est indexé sur le prix de l’aliment.
« Pour la Wallonie, nous avons actuellement un
accouveur pour la fourniture des poulettes et
3 fabricants d’aliment référencés en agriculture
biologique. De plus, le
centre
de
conditionnement d’Arras assure
lui-même
la
collecte
2 fois par semaine en
ferme, ainsi que le tri, le
calibrage, le marquage
et la mise en boîte »,
précise la technicienne.
En Wallonie, les plus anciens producteurs travaillent
depuis plus de 10 ans avec l’entreprise Cocorette,
mais la distribution d’œufs en Belgique a débuté en
1995. Une dizaine de producteurs principalement en
agriculture biologique sont recensés. Trois nouveaux
éleveurs démarreront la production en 2014. Le
marché de l’œuf plein air étant en forte croissance et
pour répondre à ses nouveaux marchés en Belgique,
Cocorette est à la recherche de nouveaux éleveurs
nous fait savoir Jérôme Gluszak, co-directeur de la
firme. « La région Sambre et Meuse est prospectée
en priorité pour sa proximité avec notre zone
d'activité. Nous pouvons proposer aux agriculteurs
soit l’aménagement de bâtiments existants entre
200 et 500 m² (ancien bâtiment d’élevage (bovins,
porcins…), hangar de stockage…)
avec terrain
attenant, soit la construction d’un bâtiment neuf. »
Du premier contact à la récolte des premiers œufs,
il faut compter environ un an, d’autant plus dans le
cas d’un bâtiment neuf.
Des informations sur cette spéculation peuvent
également être obtenues auprès de Cocorette en
contactant Catherine HOURRIEZ, +33 21 58 44 22
ou par mail : [email protected].
FACW - 1°T2014
Elodie LEBLEU
Responsable du suivi technique et
développement
chez Cocorette
13
Pommes et poules : Un mariage pour le meilleur ?
Chez Wim et Annie Thomassen,
saules et pommiers garnissent le
parcours extérieur des poules.
Aux Pays-Bas, les projets pilotes « Bomen voor
buiten kippen » et « Kippleker onder de wilgen »
ont pour objectif d’optimaliser l’utilisation des
parcours extérieurs des volailles fermières,
via des plantations. Les plantations favorisent
l’occupation du parcours et constituent un
complément de revenu (fruits ou biomasse).
Le nombre de plantations réalisées sous
l’impulsion
de
ces
projets
grandit
et
actuellement, onze agriculteurs ont installé
sur le parcours, ou des arbres fruitiers
(4 exploitations), ou des saules (4 exploitations)
ou encore du Miscanthus (3 exploitations).
Au titre des activités organisées par les animateurs respectifs des projets, Monique Bestman et Martijn Boosten,
pour promouvoir la démarche, figurent des visites d’exploitations qui adhèrent à l’initiative. C’est ainsi, qu’à
Overberg, dans province d’Utrecht, en compagnie de quelque 35 personnes, essentiellement aviculteurs (ponte
ou chair, bio ou libre parcours), mais aussi de représentants d’autres maillons de la filière des œufs, d’associations
de protection animale et du Ministère des affaires économiques et de la recherche, nous avons rencontré la
famille Thomassen.
Wim et Annie Thomassen ont 15.000 poules
pondeuses. La production biologique est de mise
dans l’exploitation. Les galliformes ont accès à
7 hectares de parcours extérieur qui, durant l’hiver
2012/2013 ont été plantés. Des pommiers de
basses tiges furent installés sur la moitié
du parcours et un plantage de saules
réalisé sur un hectare. Il s’agit donc
d’une importante plantation sur une
superficie initialement dédiée à la seule
aviculture professionnelle.
l’étalement des récoltes, il s’écoulera pratiquement
2 mois entre la cueillette des pommes Gala (début
septembre) et celle des très tardives Braeburn
(début novembre). Les pommes seront surtout
destinées à la production de jus.
Elstar, Santana et autres
Les
pommiers
de
basses
tiges
appartiennent aux variétés « Braeburn »,
« Elstar », « Gala Must », « Bielaar »
(mutant de Boskoop) et « Santana »
(issu d’un croisement d’Elstar, plus
résistant à la tavelure que ce dernier).
Ce sont des cultivars assez couramment
utilisés.
L’association
de
diverses
variétés est favorable à la fécondation.
Dans ce cas-ci, elle correspond aussi à
14
FACW - 1°T2014
Les pommiers ont été plantés directement dans
la prairie, sans labour préalable. Les distances de
plantation sont de l’ordre de 1,5 mètre dans la ligne
et de 3 mètres entre les lignes.
Les plants sont tuteurés et
protégés à leur base par un
grillage. Par contre, il n’y a
pas dans le sol de panier de
protection pour les racines.
Selon
Wim
Thomassen
(photo),
les
mulots
et
campagnols ne semblent pas
être présents, en tous cas
il n’y a pas de dommages
observés.
D’une façon générale, le choix des variétés, en fonction de la disponibilité des plants, de la destination
des fruits, des exigences en soins, des sensibilités
aux maladies (tavelure, chancre, …), le choix du
porte-greffe, …, sont autant de questions qui peuvent se poser au moment de constituer le verger.
Novogen
Les poules sont de souche Novogen, une société
sœur de Hubbard et de Grimaud Frères. Il est à
noter que Novogen collabore au programme de recherche « Utopige », en association entre autres,
avec l’INRA, pour étudier la faisabilité d’une sélection génomique pour la production d’œufs de
consommation. La sélection génomique consiste à
prédire à partir des gènes, la valeur génétique d’un
individu, évitant ainsi de passer par des mesures de
performances sur l’animal ou ses apparentés.
(Source : http//www.novogen-layer.com/newsletter/).
Le mariage de la pomme et de la poule : Pour
le meilleur ?
La faisabilité de l’association de ces productions doit
faire l’objet d’études. Les exploitations pilotes participantes y contribuent. Il s’agit de définir les aspects
culturaux, d’estimer les coûts et revenus, d’étudier
l’occupation du parcours par les volailles, la fertilisation, la biodiversité, etc., et plus inattendu, dans
certaines zones, c’est le cas en bon nombre d’endroits des Pays-Bas, l’effet protecteur du couvert
vis-à-vis des oiseaux aquatiques sauvages (oies et
canards). En effet, ces derniers, qui peuvent représenter un risque dans la propagation de la grippe
aviaire, ont une préférence pour les surfaces non
arborées.
La plupart des expériences dans ces projets sont
récentes et n’ont par conséquent pas encore
suffisamment de recul pour tirer des conclusions.
Il faut leur donner le temps de l’observation et
de l’expérimentation. Au vu de l’expansion et de
l’importance économique croissante des productions
avicoles biologiques et plein air dans notre région, il
serait sans doute intéressant que de telles initiatives
pilotes puissent se développer également en
Wallonie. Nous pourrions alors aussi, contribuer à
alimenter la connaissance en cette matière et peutêtre promouvoir ces associations de productions.
Michel JACQUET
Centre de référence et d'expérimentation en canards
à foie gras (CRE) - Ferme La Canardière à Baelen
Historique de l’exploitation
La ferme « La Canardière » développe depuis 2008
- à titre d’activité principale pour l’exploitante,
Sylvie Cornet-Manguette - la production de foie gras
et des produits dérivés du canard à foie gras à la
ferme, depuis le caneton d’un jour jusqu’au canard
gavé, avec transformation et commercialisation des
produits.
Madame Manguette a bénéficié d’un premier CRE
en 2009 portant sur le passage du gavage en
cages individuelles au gavage collectif en parcs
traditionnels. L’encadrement des essais a été réalisé
par Secteur Clinique Aviaire, des Rongeurs et des
Lagomorphes de la Faculté de Médecine Vétérinaire
de l’ULg dans le cadre du projet d’encadrement
zootechnique et vétérinaire des producteurs de
foie gras, financé par la Région Wallonne jusque fin
2012.
En 2012, la production de la ferme « La Canardière »
a été reconnue au titre de production de qualité
différenciée par la Commission consultative
scientifique pour les Produits agroalimentaires, sous
la dénomination : « Foie gras entier mi-cuit de la
ferme La Canardière ».
Les lots sont démarrés dans
une canetonière et transférés
à partir de l’âge de 3 semaines
dans
des
cabanes
mobiles
installées sur parcours, jusque
11 à 16 semaines.
FACW - 1°T2014
15
Les objectifs du CRE
Après le premier CRE, dont l’objectif était d’accompagner la productrice dans la mise aux normes imposées
dès 2011 quant à l’obligation de gavage dans un espace collectif, ce deuxième CRE est venu prolonger les
enseignements tirés du premier, en aidant l’éleveur à optimiser la ventilation de leur salle de gavage. En effet,
un des aspects essentiels pour le bien-être du canard en gavage et les résultats des rendements et qualités des
foies gras repose sur une ventilation optimale, en termes de débits dans la salle, de mouvements d’air et de
vitesse d’air au-dessus des canards. Or, les données manquent pour l’instant et les connaissances, en Wallonie,
ne permettent pas d’apporter des conseils avertis sur les modèles de ventilation pour de plus petites salles de
gavage. Or, c’est ce modèle de production qui se développe à présent en Wallonie.
Ce CRE vise donc à collecter une série de données concernant l’optimisation de la ventilation dans une salle
de gavage utilisant des cages collectives, dans le cadre d’une activité de production de foie gras à la ferme, en
circuits courts. Le rapport complet des essais à mi-parcours est disponible à la FACW. Une visite de l’exploitation
a été organisée en septembre dernier par la Région Wallonne - qui finance ce centre de référence - et la FACW.
Le public est venu en nombre au rendez-vous, à la fois constitué par des producteurs en place, des candidats à
l’installation, des fonctionnaires du SPF-Service Bien-être animal et d'étudiants.
de gauche à droite : Liliane Doyen (DGARNE), Marie Manguette (DGARNE), Louis Legrand
Après la visite des essais, arrêt au point de vente et dégustation de produits !
(producteur à Templeuve), Sylvie Cornet-Manguette (ferme La Canardière, bénéficiaire du
CRE), Catherine Terclavers (SPF Santé publique-Service Bien-être animal).
La différence par rapport au premier CRE repose sur la salle de gavage qui a été complètement revue dans sa
conception. Auparavant, le gavage était en effet réalisé dans un local exigu, qui servait de remise avant l’arrivée des
canards. Pour le développement de l’activité professionnelle, Madame Manguette s’est rapidement rendue compte
que ce local n’était plus approprié. Ainsi, en 2012, le bâtiment d’élevage de départ, de 15 m sur 6, a été converti
en salle de gavage. Celui-ci est plus spacieux et bénéficie d’entrées d’air nettement plus importantes. La dernière
partie du bâtiment (3 m sur 6) a toutefois était maintenue en canetonière. Quatre lignes de 13 cages collective de
la marque FAF Le Rêve ont été installées (voir photos ci-dessous). Elles peuvent héberger 3 canards qui bénéficient
ainsi d’un espace d’un peu plus de 1 200 cm² chacun, conformément à la législation belge (arrêté royal du
8 décembre 2011 modifiant l’AR du 25 avril 1994).
Catherine COLOT
Vue sur les 13 cages collectives de la marque FAF Le Rêve
3 canards sont placés par cage.
cages (à partir du 5ème lot).
et du système de brasseurs d’air installés au-dessus de la
ligne de cages (à partir du 5ème lot).
16
Aménagement d’une fosse sous les
FACW - 1°T2014
Réflexions sur l'avenir des outils d'abattage de
proximité en Wallonie
Le nombre d’abattages en Wallonie a reculé entre
2010 et 2012 pour presque toutes les spéculations
viandeuses minoritaires en Wallonie (-3,5%
pour les porcs et -14% pour les volailles) et a
augmenté pour les bovins (+9%). Les abattoirs
se spécialisent et abandonnent leur activité multiespèces. Les abattoirs plus spécialisés sont un atout
important pour une région si le volume d’abattage
est conséquent. Mais à côté de cela, des plus
petites structures sont également nécessaires pour
garder un tissu économique dans les zones rurales,
maintenir une diversité et une quantité d’élevages
permettant l’approvisionnement local de tous types
de viande.
filière. Les principales recommandations quant
à la pérennisation de ces outils sont exposées ciaprès. Pour la suite, une rencontre avec l’AFSCA
sera sollicitée début 2013 afin de s’atteler au point
1 des recommandations ci-dessous. L’Agence de
l’Entreprise et de l’Innovation, au travers de son
Centre de références circuits courts créé en 2013,
sera également été sensibilisée à l’importance de
soutenir les abattoirs locaux.
Recommandations
1. DIMINUTION DES COUTS DE PRODUCTION :
Les charges d’investissements et les charges
administratives doivent être proportionnelles à la
taille des activités développées.
R1 : Réflexion à avoir avec l’AFSCA sur les
règles d’hygiène pour les petits abattoirs;
R2 : Instaurer une formation « assistant
vétérinaire » (comme en Flandre et en
France) pour diminuer les frais vétérinaires.
2. INVESTISSEMENT DANS LA CHAINE DE
VALEURS :
-
Les abattoirs de proximité constituent donc un
acteur important dont les éleveurs ont besoin
dans de nombreux cas, pour pouvoir continuer à
développer leur activité, et parfois obligatoire,
pour la valoriser localement. Mais le reste de la
filière (ateliers de découpe, artisans bouchers et
charcutiers) en ont également besoin afin d’apporter
une valeur ajoutée aux productions viandeuses
wallonnes.
-
mutualiser les efforts et s’adapter aux nouvelles
demandes du marché en matière de circuits
courts;
réflexions à développer depuis l’éleveur
jusqu’aux entreprises de commercialisation.
Le Fédération wallonne de l’Agriculture (FWA),
la Filière avicole et cunicole (FACW), BioForum
Wallonie, le Bureau économique de la province
de Namur (BEP) et la banque CREDAL ont voulu
démarrer un groupe de travail afin de réfléchir à
un programme spécifique de soutien aux abattoirs
de proximité et aux acteurs de la filière viande. Des
actions et pistes concrètes devraient sortir de ce
groupe pour être communiquées au politique mais
aussi pour développer le secteur.
R3 : Investir dans des formations
spécifiques aux métiers de l’artisanat dans
l’agroalimentaire, en particulier les métiers de
bouchers et charcutiers;
R4 : Promouvoir et revaloriser le métier de
boucher/charcutier;
R5 : Soutenir le développement d’ateliers de
découpe collectifs;
R6 : Mettre en place un groupe de travail
avec les petits abattoirs (mutualisation des
moyens);
R7 : Mettre en place des groupes de travail
par abattoir de proximité avec éleveurs et
bouchers d’une région;
R8 : Promouvoir la viande de qualité et
locale;
R9 : Développer l’organisation du transport
des animaux des éleveurs jusqu’à l’abattoir.
Une première rencontre s’est tenue à Namur le
4 octobre 2013 entre différents acteurs de la
Catherine COLOT
FACW - 1°T2014
17
19ème Journée technique de la SASSO
Cette journée a été l’occasion de mettre en lumière une série de points importants en volailles colorées.
Ayant réuni une centaine de participants, acteurs de la filière avicole française mais aussi étrangère, ce genre
d’événement permet de rencontrer les professionnels spécialistes et passionnés de volailles colorées.
La génomique (Olivier Demeure – INRA) : un
outil d’avenir pour la sélection avicole ?
La sélection génétique évolue à grands pas ces
dernières années. Si le secteur avicole n’est
pas encore autant concerné que les ruminants,
des perspectives se dessinent et intéressent les
sélectionneurs, dont la SASSO. Cette dernière a donc
souhaité faire le point sur la situation, demandant à
Olivier Demeure, chercheur à l’INRA, de se prêter à
un exercice de vulgarisation pour mieux comprendre
les bases de la sélection moderne.
En effet, on entend parler de plus en plus de QTL,
mais à quoi correspondent-ils ?
Il s’agit de mutations sur les chromosomes ayant
un effet sur un caractère. Dans ce contexte, il
est intéressant de développer des marqueurs
génétiques, sous la forme de SNP (Single Nucleotide
Polymorphism), afin de pouvoir identifier ces zones
d’intérêt. Il y a en effet un intérêt de suivre et
sélectionner les mutations ayant un impact positif
sur un caractère, comme par exemple le poids de
l’animal.
Le terme « sélection assistée par ordinateur »
(SAG) est souvent employé. Cette sélection
permet d’identifier les progrès génétiques
qu’il est possible d’obtenir sur des caractères
intéressants. Elle est plus efficace que la
« sélection assistée par marqueurs » (SAM),
car elle concentre une énergie énorme sur les
mutations intéressantes. Par exemple, dans le
cas de la tremblante du mouton, cette méthode
a permis de diminuer l’occurrence de la maladie,
en identifiant un gène intéressant possédant la
capacité de contrer le mauvais gène responsable
de la pathologie. La SAG nécessite néanmoins
des études longues et coûteuses. En volailles, des
perspectives sont par exemple identifiées pour les
gènes de la coloration affectant les plumes.
La sélection génomique ne concerne quant à elle
pas un seul gène, mais teste tout le génome, et vise
à constituer des tables de correspondances entre
les SNP et leur valeur génétique. Cela permet par
la suite d’éviter le phénotypage des gènes. En bo-
18
vin laitier, la quasi-totalité de la sélection passe par
la sélection génomique à partir de la détermination
d’une population importante d’animaux. Chez le
poulet, c’est un peu plus compliqué, car :
• Les reproducteurs sont très régulièrement
renouvelés. Une voie pour solutionner ce
problème serait de regrouper plusieurs lignées.
• Le coût financier est énorme. Toutefois, le
progrès réalisé sur un coq se répercute sur
275 000 poules. Les coûts pourraient néanmoins
être réduits, en ciblant les marqueurs
intéressants et en réalisant des puces plus
petites.
Les méthodes telles que la sélection assistée par
marqueurs (SAM) et la sélection assistée par
ordinateur (SAG) ont pour objectif
de détecter les QTL, tandis que la
sélection génomique, qui requière
des investissements nettement
plus conséquents, s’attache à
la connaissance de populations
entières d’individus.
Les actualités en colibacilles (Brice Robineau
– Selvet Conseil), à l’origine de pathologies de
plus en plus présentes dans les élevages
Les pathologies liées au colibacilles sont surtout
observées sur les poulets à croissance rapide. Elles
sont en recrudescence dans les élevages. Comment
voir s’il s’agit de colibacilles vraiment pathogènes
et non associés à la flore commensale ? Quelle
efficacité les méthodes d’analyses peuvent-elles
atteindre afin d’assurer un bon pronostic ? Deux
cibles sont à cet effet testées : les poussins d’un
jour et les volailles adultes.
Sur les poussins, le foie et le vitellus - les deux
organes où l’on retrouve les colibacilles - sont
ensemencés dans le cadre de la réalisation des
antibiogrammes. Cela permet d’évaluer la qualité
du poussin. Quant aux adultes, les analyses portent
sur les poules reproductrices. Il est à présent
admis que celles-ci peuvent être affectées, suite à
une mortalité démontrée par la contamination en
FACW - 1°T2014
Olivier
Demeure,
généticien
à l’INRA
colibacilles. Des vaccins peuvent être fabriqués, car
on connaît les candidats à l’origine des problèmes. La
transmission verticale est également une notion bien
admise aujourd’hui, mais elle n’est pas forcément
systématique. Il n’est en effet pas toujours évident
d’associer le même colibacille entre le poussin d’un
jour et le poulet de chair devenu adulte.
groupe
INZO
Des gènes communs aux animaux et aux hommes
sont identifiés, voire par exemple les méningites
des bébés. Cela pose bien entendu la question de la
délivrance des antibiotiques. Quels antibiotiques
en effet utiliser de sorte de ne pas créer
des résistances ? Pour ce faire, il existe des
antibiogrammes à visée thérapeutique et d’autres,
de type interprétatif. Ils permettent d’identifier les
populations de colibacilles qui vont devenir résistants
aux antibiotiques. On observe également que plus
les colibacilles sont résistants, plus la probabilité de
virulence est élevée.
Si l’on veut agir de manière préventive sur les
colibacilles, il est nécessaire de
repérer ceux qui sont pathogènes
et voir comment ils circulent. Dans
les cas de traitements, le passage
par un antibiogramme précis est
vivement conseillé. Dans l’avenir,
Brice Robineau de Selvet Conseil
estime que cette voie sera exigée.
Ainsi, une formule de type - démarrage à 17% TP,
croissance à 13%, finition à 15% (essais n°2 dans
le tableau ci-dessus) - constitue un bon compromis
permettant de diminuer le taux de protéines en
période de croissance, sans affecter les résultats
techniques.
Brice
Robineau,
•
Présentation de l’aliment : on observe une
dégradation importante des performances
quand de l’aliment farine est utilisé.
•
Coloration de l’aliment : les essais en poules
pondeuses ont clairement mis en évidence
l’importance de la qualité des pigments en
termes de coloration sur le coût de production.
•
Coût des protéines : la réflexion sur le soja est
essentielle. Même une diminution de 1% du
taux d’incorporation a des effets importants sur
le coût. Plusieurs problèmes sont néanmoins
observés : dégradation des litières - diminution
des performances - diminution de la digestibilité
des protéines. Le soja possède en effet des
protéines très digestibles, de l’ordre de 85%
(moins de 80% pour le colza).
vétérinaire
chez Selvet
Conseil
Evolution des conduites alimentaires dans la
production de poulets Label Rouge (Olivier
Amador – INZO)
Inzo, en tant que société de conseils en alimentation
animale, s’attache depuis quelques années à
étudier différentes conduites alimentaire et évaluer
la faisabilité de formuler des aliments en poulet
Label Rouge à plus bas niveau de protéines. Pour
cette société, c’est possible, mais sous certaines
conditions, à savoir : travailler à la fois sur le taux
de protéines, la présentation de l’aliment, sa
coloration, la saison, et très important, la qualité
de la matière première.
•
Travailler à la fois sur le taux de
protéines, la présentation de
l’aliment, sa coloration, la saison,
et très important, la qualité de la
matière première permettrait de
diminuer le taux de protéines dans
les formules alimentaires.
Olivier
AMADOR du
Pour ces aspects, Inzo s’est premièrement attachée
à construire une matrice de protéines digestibles à
partir de coqs, pour ensuite mettre en place des
essais afin de valider la valeur des nutriments en
termes de digestibilité. 9 traitements portant sur un
croisement précis de poulets et déclinant des niveaux
différents de protéines et de protéines digestibles
ont été identifiés, avec l’objectif de donner une
même valeur de protéines aux traitements mais de
croiser les valeurs de digestibilités des protéines, en
gardant des taux d’acides aminés identiques entre
traitements.
Taux de protéines dans les aliments : des essais
d’alimentation sur trois itinéraires différents ont
été menés selon le protocole synthétisé dans le
tableau ci-dessous :
Essai 1
Essai 2
Essai 3
Données poulets T451-11 poulets/m²-objectif de 2,4 kg à l’abattage
Aliment j1-j28 Aliment croissance (aliment
granulé) Aliment finition (aliment granulé)
Aliment en miettes à 17% de protéines (TP)
Constatations 15% TP
13% TP
13% TP
13% TP
15% TP
13% TP
Le retard pris au
stade croissance
ne se rattrape pas.
Apparition de picage
à 56j
développement
de nervosisme
Rattrapage
du poids des
animaux en fin
d’élevage
FACW - 1°T2014
19
Ces essais de formulation d’aliments menés par
Inzo pour diminuer le coût des protéines font
ressortir que les valeurs associées aux protéines
digestibles sont très héritables comparativement
aux valeurs associées aux protéines, et permettent
de mieux prédire la croissance animale. Formuler
à partir de niveaux bas de protéines, c’est donc
possible, mais il est essentiel de travailler sur la
qualité des matières premières. Les évolutions
enregistrées entre 2010 et 2012 mettent
également en évidence la faisabilité de diminuer le
taux de lysine digestible. Cela dépend de différents
facteurs : nouvelles souches, objectifs d’abattage
différents, renouvellement du parc de bâtiments,
saison.
Les effets de la lumière sur les volailles (John Matcham – Agrilamp) : lampes blanches, rouges, vertes ?
Spécialiste renommé dans son secteur d’activité, à savoir l’éclairage en agriculture, Agrilamp propose des solutions
Led, notamment pour le secteur avicole.
Le Royaume-Uni a développé il y 20 ans des essais à partir d’ampoules blanches et d’ampoules rouges, en se
rendant compte qu’aucune différence n’était mise en évidence sur la volaille. Les recommandations d’utilisation
des ampoules rouges pour limiter les problèmes de cannibalisme se justifiaient en fait par une réduction de
l’intensité lumineuse ayant en conséquence un effet sur la diminution du picage.
L’homme voit en trois couleurs : bleu, vert, rouge, mais il voit moins bien en rouge. Les poulets voient en 4
couleurs (plus une cinquième pour la dinde). Le poulet, originaire des forêts, a acquis la capacité de voir très bien
en bleu.
Au niveau de l’éclairage Led, John Matcham informe qu’une mesure efficace de l’intensité lumineuse (en lux) est
possible si elle est effectuées à 15 cm du sol (à hauteur de l’animal) et à au moins 80 endroits différents. Cette
intensité lumineuse diffère par ailleurs en fonction du type d’éclairage rencontré (incandescent, néon, halogène,
Led). Selon que les Led soient blancs, rouges ou verts, l’intensité de la lumière varie pour l’homme et pour le
poulet, ainsi que son comportement (voir tableaux ci-dessous). Et les Led verts ne sont vraiment pas à conseiller
dans les poulaillers :
Type de Led
Intensité pour
l’homme
(lux)
Intensité
pour le
poulet
(clux)
Normalisation
de l’intensité
pour le poulet
(clux)
Blanc (vision de
toutes les couleurs)
15
22
14
Rouge (vision en
rouge seulement)
11
26
14
Vert (vision en vert
seulement)
13
14
14
Comportement
du poulet
Recherche
la nourriture (sans
manger !)
picore
Becque les
autres
20
vert
rouge
Supérieur
à rouge et
blanc
Supérieur
à blanc
Supérieur
à rouge et
inférieur
blanc
Supérieur
à rouge et
blanc
Inférieur
à blanc
Supérieur
à blanc
blanc
L’effet négatif des Led verts est clairement
démontré par Agrilamp. Ce type d’éclairage
n’est donc pas du tout à conseiller. Par
ailleurs, les recommandations d’utilisation des
ampoules rouges pour limiter les problèmes
de cannibalisme ne se justifient que par le fait
d’une intensité lumineuse réduite ; ceci ayant
en conséquence un effet sur la diminution du
picage.
John
Matcham
conseille
de
prendre
connaissance de la durée d’utilisation des
ampoules par jour qui est indiquée sur les boîtes
Led, afin de vérifier l’adéquation de ces Led à la
gestion de l’élevage. Il recommande également de
revoir à la baisse les indications
relatives au nombre d’heures
totales de vie de la lampe. En
effet, le circuit sera hors circuit
avant la lampe, notamment par
les manipulations « éteindre/
allumer ». Ainsi, de 35 000
heures inscrites sur l’étiquette,
il est plus prudent de compter
sur 25 000 heures.
FACW - 1°T2014
John
MATCHAM,
spécialiste de
l'éclairage
en volailles
chez
Agrilamp
La gestion de la lumière pour les produits
SASSO (Jean-René Grelier – SASSO) : un
paramètre essentiel pour des performances
optimales
Asie, Amérique et Afrique, trois continents où
les produits colorés sont très présents. Plus de 4
milliards de volailles colorées sont évaluées dans
ces trois grands blocs. Ce qui
différencie le coloré, pour Louis
Perrault, c’est ce qui ne relève
pas du standard. Le slogan
« Bon, Bien et Biodiversité »
est retenu par la SASSO,
sans oublier la notion de lien
social fort, de développement
durable et d’ancrage dans les
territoires (ruralité).
Bernard Sauveur, en 1996, est parvenu à démontrer
que la transmission de la lumière se faisait chez la
poule à partir de la voie trans-crânienne. La durée
du jour est donc une notion subjective. La poule
est également sensible à la pleine lune, justifiant la
nécessité la nuit de diminuer fortement l’intensité
lumineuse.
Ce rappel a son importance dans le cadre de la
maîtrise de la maturité des poules reproductrices. En
effet, réduire de 3 heures la durée d’éclairage à 17
semaines va retarder de 20 jours la maturité (10-15
jours réellement observés sur le terrain), tandis que
l’augmenter de 3 heures n’avance l’âge du premier
œuf que de 7 jours. Attention également, pendant
cette phase d’élevage, il est nécessaire de maintenir
une intensité suffisante au risque d’avoir une ponte
au sol importante. Le jour du transfert, il faudra
maintenir une durée de lumière de 24 heures, mais
dès le lendemain, on veillera à respecter la même
heure d’allumage et d’extinction, la même heure
d’alimentation et d’arrêt de la chaîne.
La gestion des parentales dépend d’un grand
nombre de paramètres, dont l’importance de la
lumière au jour 1. Montrer que le jour et la nuit
existent est essentiel. Jean-René Grelier rappelle :
« La poule label a davantage un lien avec la nature
que la poule standard. » Il faut le faire tout de
suite, sinon les poules se sentiront perdues Ainsi,
l’objectif à 7 jours est d’avoir 5 heures de phase
nuit. La diminution de la durée d’éclairage doit
se faire lentement et de manière stable, telle
que l’on parvienne à l’âge de
10 semaines à obtenir une durée
de lumière artificielle égale à
la durée de lumière naturelle
lors du transfert des poules à
20 semaines (mini 10 heures,
maxi 14 heures). Selon le pays
ou la région où l’élevage se situe,
des sites Internet permettent
d’obtenir ces prévisions.
L’importance et la diversité des produits
colorés dans le Monde (Louis et Edouard
Perrault – SASSO)
Depuis quelques années, la SASSO a pris un virage
important en décidant de développer de manière
très significative son activité grand export. 60% de
son chiffre d’affaires se fait à présent en-dehors de
la France.
JLouis
PERRAULT
Directeur
de SASSO
Dans chacun des pays cités, des noms sont associés
à la volaille colorée : Shandi au Bengladesh, Deshi
au Pakistan, Nati en Inde, … Un grand journal en
Inde (le Bangalore Mirror) a dernièrement mis à
l’honneur la SASSO, en première page d’une de ses
éditions, en la qualifiant de clé de la réussite pour le
développement des volailles colorées dans le pays.
La consommation en Inde est en effet énorme, de
l’ordre du 2 milliards de volailles colorées !
En Malaisie, en Indonésie et en Thaïlande, les
populations ne veulent pas consommer du poulet
blanc, lui préférant des volailles très hautes sur
pattes, proches de la stature du combattant.
En Chine, la consommation est également
impressionnante. Une société (Wen), installée
depuis longue date déjà, avait démarré ses activités
au départ d’un poulet standard. Ne parvenant pas à
le vendre, elle a développé la filière du coloré avec
succès (300 millions de poulets vendus par an).
Jean-René
GRELIER,
technicocommercial
à la SASSO
En Amériques, 300 millions de têtes de volailles
sont citées (sur près d’un milliard d’habitants). A
côté de l’autoconsommation (souches mixtes œufs/
chair associées à des élevages de basse-cour et
un commerce basé sur le vivant), des filières de
production et de commercialisation s’organisent,
comme le pollo de Campina au Mexique. La
motivation : des volailles en liberté, en plein air,
une qualité gustative différente.
En Amérique du Sud, on trouve une multitude
de Vet Shop, c’est-à-dire des magasins vendant
des volailles démarrées et des poussins d’un jour
auxquels on associe la vente de vaccins, d’aliments,
de petit équipement d’élevage.
Le cou-nu noir est apprécié au Brésil dans le cadre
des rites Vaudou (100 000 volailles par an), tandis
qu’en Colombie, on rapporte que les FARC élèvent
dans les forêts des cou-nu noirs, afin que l’armée
régulière pense qu’il s’agisse de vautours.
Le marché de New York écoule également
par semaine 300 000 poulets vivants colorés
(+ 5 €/volaille), plus particulièrement vers la
FACW - 1°T2014
21
communauté juive et latino. Ici, le goût a une valeur importante, mais pas que cela : la couleur est également
un critère prépondérant.
L’Afrique est aussi considéré comme un continent à fort potentiel pour les volailles colorées : sur une population
d’environ 1 milliard d’habitants, 200 à 300 millions de volailles colorées sont identifiées.
Des menaces et opportunités sont mises en évidence par la SASSO pour s’implanter et se développer dans ces
grands continents :
Les menaces : l’incrimination des volailles colorées dans les crises sanitaires (la production est souvent citée
comme fauteuse de troubles), de fortes pressions de groupes très influents sur les petits producteurs (exemple
en Thaïlande du « Kitchen of the world »), la problématique sanitaire du commerce du vivant (correspondant à
90% de la commercialisation en Asie) et la sécurité génétique (des sociétés asiatiques recherchent des souches
colorées étrangères pour améliorer leur génétique).
Les opportunités : apport d’une sécurité sanitaire et d’une sécurité génétique (par les hybrides 4 voies).
Catherine COLOT
Symposium AMCRA
La vaccination comme alternative à l’utilisation d’antibiotiques
dans les infections par ORT Ornithobacterium rhinotracheale
chez les poulets de chair.
L’AMCRA (« Antimicrobial Consumption and Resistance in Animals »), une
asbl créée en 2012, pour œuvrer à l’amélioration en matière d’utilisation et
de résistance aux antibiotiques en production animale, organisait à Bruxelles
en octobre dernier, son second symposium. Il avait pour thème : « La
vaccination, la biosécurité et le management comme outils pour une réduction
de l’utilisation des antibiotiques ». Parmi les nombreuses présentations orales,
figurait un exposé de Peter De Herdt (Conseiller technique volailles, MSD Santé
Animale, Belgique), relatif à la vaccination comme alternative à l’utilisation
d’antibiotiques dans les infections ORT chez les poulets de chair. L’article qui
suit synthétise cette présentation.
22
O. rhinotracheale : la découverte
Description de la maladie
Cette infection est présente à travers le monde. Il
faut cependant noter qu’il existe beaucoup d’études
réalisées en Belgique sur ce sujet. Notre pays a
tenu un rôle déterminant ; la maladie a été décrite
officiellement pour la 1ère fois en 1994 par Peter
Vandamme et collaborateurs, de l’Université de
Gand, dans « International Journal of Systematic
Bacteriology ». Elle avait auparavant, en 1990,
fait l’objet d’une première description officieuse
dans « Vlaams Diergeneeskundig Tijdschrift », par
Ria Wyffels et collaborateurs (Provinciaal Verbond
W-Vlaanderen), comme maladie chez les perdrix.
Il existe différentes formes de la maladie :
- Subclinique, les animaux sont « porteurs » ;
- Clinique, les animaux sont malades et présentent
des symptômes qui sont fonction de la virulence
de la souche d’Ornithobacterium, de facteurs
environnementaux
(ventilation,
poussière,
température, …), d’autres infections qui s’y ajoutent
(NCD, BI, …) ou de combinaisons de ces facteurs.
Le pathogène atteint le système respiratoire,
provoquant une inflammation des narines, de la
trachée, des sacs aériens et des poumons, ces
derniers présentent un contenu mousseux. Les
FACW - 1°T2014
articulations, les tendons, sont aussi touchés,
occasionnant des boiteries et dans certains cas, le
système nerveux central est affecté (méningite).
Lorsque les lésions s’aggravent, il y a formation de
fibrine, des plaques se constituent.
Les conséquences de l’infection sont une augmentation de la mortalité, une dégradation de la croissance et de l’indice de conversion alimentaire, le
refus à l’abattoir et le recours à l’utilisation d’antibiotiques.
Prévalence dans les poulets de chair en Belgique
Des analyses de titre d’anticorps, réalisées à Gand
entre 1993 et 2000, sur des poulets destinés à
l’abattoir (120 lots), ont révélé que 55% avaient
des anticorps.
Par ailleurs, dans une autre étude, l’analyse de 10
lots différents, a montré que seuls 2 lots ne présentaient pas d’infection ; donc 80% des lots étaient infectés, positifs à partir de 3 semaines après la naissance pour les plus hâtivement touchés. En fait, une
majorité de la volaille est infectée par l’OrniStatut
thobactérie et souvent, l’infection est tardive.
Antibiogramme et traitement antibiotique
D’une façon générale, le traitement aux anti- Contrôle
biotiques soulève le problème du coût et de la Vacciné
résistance. Plus particulièrement, O. rhinotracheale croît très lentement et il n’est pas pos- Contrôle
sible d’utiliser un antibiogramme classique ; Vacciné
Contrôle
les tests de sensibilité aux antibiotiques ne Vacciné
sont pas faciles, ceci étant lié à l’inaptitude
de ce germe à se développer sur les supports
traditionnels. L’antibiotique commence à se diffuser
avant le développement du germe, donnant l’impression que ce dernier est sensible, alors que ce
n’est pas le cas, on a souvent une fausse impression de sensibilité. Le pourcentage de résistance est
énorme, comme le montrent les chiffres suivants :
Pourcentage d’isolats sensibles :
La Tiamuline fait exception. Il y a, comme le
montrent les pourcentages ci-dessus, une sensibilité
du germe à son égard, mais cette molécule ne peut
pas en général être employée chez les poussins en
raison d’interaction avec d’autres produits utilisés
chez ceux-ci. La Tiamuline peut interagir avec
les produits anticoccidiens ionophores, qui sont
très fréquemment utilisés pour les dindons et les
poussins de chair, il faut être conscient du danger
de l’usage de la Tiamuline en combinaison avec
les ionophores. De plus, la Tiamuline n’est pas
enregistrée pour le traitement de l’ORT.
Dès lors, pourquoi ne pas vacciner ?
Au milieu des années ’90, un vaccin pour poulets a
été développé en Hollande (van Empel et al., 1998,
Avian Diseases). Le vaccin inactivé a été appliqué
chez des parentales durant l’élevage. La descendance a été soumise à une inoculation expérimentale par O. rhinotracheale et la protection de la descendance contre les signes et lésions a été étudiée :
Age des
parentales
(semaines)
Age des
poussins
(jours)
32
15
32
15
37
37
37
37
15
15
30
30
Score de
lésions
dans
les sacs
aériens
100 %
40 %
72,5
17,5
97,5
57,5
%
%
%
%
Score de
lésions
dans les
poumons
50 %
0%
35
0
50
2,5
%
%
%
%
Lorsque l’on compare au point de vue lésions pulmonaires, les poussins de mères vaccinées ou non,
la différence est significative. La vaccination peut
donc être une solution.
Cependant, comme toutes les infections ne
vont pas jusqu’au stade clinique, est-il intéressant de vacciner ?
Il existe beaucoup d’études en Belgique de ce point
de vue. Deux études tests sur le terrain permettent
de tirer des conclusions :
Devriese et al, Avian Pathology, 2001.
• Lincomycine : 0%.
• β-lactamines (Ampicilline, Ceftiofur) : 0%.
• Macrolides (Tylosine, Spiramycine) et
Tilmicosine : <10%.
• Flumequine : <10%.
• Enrofloxacine : 11%.
• Doxycycline : 20%.
• Tiamuline : 100%.
-
-
Il y a généralement un haut degré de résistance
aux antibiotiques. A celui-ci s’ajoutent la nature des
lésions et d’éventuelles infections concomitantes,
telle la colibacillose par exemple. Lorsque E. coli
est concomitant, le traitement spécifique est non
adéquat vis-à-vis de l’Ornithobactérie. Il faut alors
souvent s’attendre à un résultat décevant lors d’une
éventuelle utilisation d'antibiotiques.
Cauwerts et al., Avian Pathology, 2002.
Parentales nées entre décembre 1998 et
décembre 1999, avec monitoring sur les
poussins de chair, entre août 1999 et juillet
2000.
De Herdt et al., Avian Diseases, 2012.
Parentales nées entre mai 2009 et avril 2010,
avec monitoring sur les poussins de chair entre
décembre 2009 et décembre 2010.
Les études sur le terrain sont parfois plus difficiles
parce qu’il y a des variables qui ne sont pas maîtrisables.
FACW - 1°T2014
23
Toutefois, dans le cas de ces 2 études, le pro- Cauwerts et al.,
2002
tocole fait référence à :
• une seule organisation très intégrée, avec
l’élevage des parentaux, la production des Gain quotidien (g)
IC à 1.500 g
œufs à couver, le couvoir et l’aliment ;
• une seule souche de poulets ;
Mortalité (%)
• un schéma standard de vaccination des Déclassés (%)
mères ;
Indice de Produc• l’application du vaccin O. rhinotracheale tion
dans la moitié des fermes d’élevage de
parentales et l’autre pas ;
De Herdt et al.,
• un suivi de cycle complet à l’intérieur
2012
de l’organisation, portant sur 1 an
(suppression de l’effet des conditions
Gain quotidien (g)
climatiques) ;
• un monitoring des exploitations d’éle- Indice de conversion
vage de poulets de chair, sans mé- Mortalité 1ere semaine
lange de poussins, avec un aliment (%)
standard et sans vente de poulets en Mortalité + déclassement (%)
circuit-court.
Indice de Production
Les données ont été récoltées de façon
standardisée pour l’organisation, et les résultats
ont été comparés entre poussins vaccinés et non
vaccinés.
Pour tous les paramètres (mortalité, déclassement,
…), les meilleurs résultats vont aux poussins vaccinés. Une analyse des données par la méthode
statistique Anova a démontré que surtout la diminution de la mortalité et l’augmentation de l’indice
de production étaient significatives. En essayant
d’approfondir la relation entre ces résultats supérieurs et la vaccination, des autres variables ont été
ajoutées dans les analyses statistiques. En effet,
sur le terrain, différentes variables entrent en ligne
de compte. Ces facteurs de variation inhérents aux
études sur le terrain et qui, en plus de la vaccination, peuvent influencer la performance, sont notamment l’âge des parentaux et la saison de l’incubation. Après des études des corrélations entre
la mortalité (+ déclassement) et l’âge des parentaux et la saison, puis l’établissement des formules
de régression pour le calcul des taux de mortalité
(+ déclassement) et l’indice de performance, il s’est
avéré que la vaccination est chaque fois un facteur
significatif.
Non vaccinés
ORT
(n= 39)
51,54
1,469
Valeur de p
Anova (Analysis
of variance)
0,542
0,166
4,048
0,670
5,529
0,661
0,035
0,960
285,16
270,43
0,050
Vaccinés ORT
(n= 40)
58,27
Non vaccinés
ORT
(n= 60)
57,56
Valeur de p
Anova (Analysis of variance)
0,295
1,71
1,74
0,117
1,13
1,26
0,428
4,44
5,70
0,021
318,0
306,0
0,030
1999-2000
+ 1,1 %
- 2,6 %
ND
- 26.8 %
+ 1,4 %
- 23,8 %
+ 5,4 %
Gain quotidien
Indice de conversion
Mortalité 1ère semaine
Mortalité totale de la ronde
Déclassement
Mortalité + Déclassement
Indice de production
2009-2010
+ 1,2 %
- 1,8 %
- 10,4 %
ND
ND
- 22,3 %
+ 3,9 %
Publications de l'AMCRA
Le Guide sanitaire AMCRA
comporte une série d’avis
généraux et de principes de
base, destinés à éviter une
thérapie antibactérienne en
œuvrant à la prévention et au
contrôle des maladies et à une
biosécurité optimale dans les
élevages avicoles.
Le Vade-mecum pour
un usage responsable
des produits antibactériens se veut un outil et
une aide pour le vétérinaire
praticien,
lors
de
la
prescription, la délivrance
ou l’administration rationnelle et sélective des
antibiotiques.
En conclusion
La vaccination ORT des mères procure des anticorps
aux poussins constituant une protection de ceux-ci
contre la prévalence de lésions.
L’incidence de l’infection est moindre, il y a moins de
pertes par mortalité et déclassement à l’abattoir et
l’indice de production est augmenté.
Michel JACQUET
Vaccinés
ORT
(n= 40)
52,10
1,431
Il comporte par espèce
(porcs, bovins et volailles),
notamment diverses recommandations spécifiques de
traitement en fonction de la pathologie.
24
FACW - 1°T2014
Le poster (par espèce), des directives pour un bon usage des antibiotiques ; à l’attention
des agriculteurs et des vétérinaires.
Annonce
Profil UCM Repreneur/HOCC/2013/CES005
ENTREPRISE :
Société familiale (1ère génération) spécialisée dans l’abattage de volailles et de lapins et la vente en
boucherie ou au détail.
La société s’adresse à la fois aux particuliers et aux professionnels (fermiers, éleveurs, revendeurs) du
secteur. Les clients particuliers représentent +/- 35% du chiffre d’affaires et les professionnels 65%. Ces ratios
demeurent stables sur les 3 derniers exercices.
L’entreprise bénéficie d’un agrément CEE qui autorise la vente à l’étranger et des prestations pour des revendeurs
de volailles.
L’entreprise a débuté ses activités en 1978 et a connu, depuis lors, une croissance régulière de ses activités.
Dates clés :
-
-
-
-
1988 :
1998 :
2003 :
2010 :
première extension de l’abattoir.
construction de deux nouveaux bâtiments.
investissements pour modernisation de la chaîne d’abattage.
investissements pour installation d’une station d’épuration des eaux usées.
Le payroll de la société est constitué de 2 salariés (21 ans et 16 ans d’expérience) et de 6 intérimaires, eux aussi
présents depuis plusieurs années dans l’équipe.
L’image de marque de l’entreprise s’appuie sur :
- un niveau d’exigence qualité élevé ;
- un haut degré de flexibilité.
25
FACW - 1°T2014
L’exploitation s’effectue dans un secteur de niche
de par sa taille et la faible concurrence.
Potentiel de croissance réel, nécessitant le
déploiement d’une nouvelle stratégie commerciale
à destination, notamment, de clients wallons
et transrégionaux (Flandres, Bruxelles), voire
transnationaux (Nord de la France). L’entreprise n’a
pas, à ce jour, développé de politique commerciale
particulière.
La reprise et le maintien du niveau d’activité
n’induisent, a priori, aucun investissement industriel
conséquent à moyen terme.
MOTIF DE CESSION :
Les
propriétaires
de
l’entreprise
souhaitent
aujourd’hui bénéficier d’une retraire amplement
méritée, après plus de trente-cinq années dédiées,
presque exclusivement, au développement de leur
société.
Les cédants souhaitent céder leur entreprise à une
personne « extérieure » à la société, après avoir
étudié l’hypothèse d’une reprise « familiale ».
Les cédants souhaitent, prioritairement, garantir la
pérennité de l’entreprise.
LOCALISATION :
ACCOMPAGNEMENT :
Les cédants sont disposés à accompagner les
repreneurs durant une phase transitoire de 3 à 6
mois.
Chiffre d’affaires : 345.464€
26
Ce FRN positif est d’autant plus appréciable qu’il
ne figure aucune dette financière dans les capitaux
permanents. Le ratio d’indépendance financière
se monte à 85,7%.
Le BFR est positif et s’élève à 28.455 €. L’activité
consomme donc des liquidités, mais sa structure
financière solide permet de dégager un Position
de Trésorerie Nette (PTN) positive (23.616 €).
L’immobilier
(maison
contemporaine,
terrain,
abattoir) a été récemment évalué à 800.000€ et doit
être cédé avec l’exploitation. Il appartient en main
propre au gérant de la société.
L’entreprise met à disposition un dossier de
présentation (memorandum) sur demande et
sous réserve de la signature d’une convention de
confidentialité.
Région wallonne
DONNEES FINANCIERES (2012) :
EBIT moyen (2009 – 2011) : +/- 4% du CA annuel
Le Fonds de Roulement Net (FRN) s’élève à
52.071 €. Les sources de financement à long terme
sont plus importantes que leur utilisation à long
terme. Une partie de ce passif long terme est donc
disponible pour financer le Besoin en Fonds de
Roulement (BFR). Cette structure financière saine
et solide trouve son explication dans deux points :
• Les gros investissements datent de plusieurs
années et sont, pour la plupart, totalement
amortis aujourd’hui.
• Au fil des ans, la société a généré des bénéfices
qui sont restés dans les Fonds Propres.
PRIX INDICATIF DE REPRISE :
A discuter.
Personne de contact : Nicolas Dujardin
Tél. 065/38.38.77.
[email protected]
Agent Relais Transmission
FACW - 1°T2014
Aperçu du marché belge 2013
Marché de Deinze - Evolution du prix du kg de poulet à rôtir
La moyenne des prix 2013 est en progression comparativement aux 5 années précédentes. Elle s’établit à
97 cents par kg de poulet sur le marché de Deinze. En 2013, une baisse des prix est observée dès le mois d’août
avec une légère reprise en décembre. Ce fléchissement est également remarqué au niveau européen.
Marché de Kruishoutem - Evolution du prix au producteur des oeufs blancs (par 100 pièces) - HTVA
En batterie
Au sol
FACW - 1°T2014
27
Moyenne par an de 2010 à 2013
Quelle que soit la catégorie d’œufs, la moyenne des prix 2013 est bien inférieure à l’année dernière, avec une
remontée remarquée à partir du mois de septembre. Cette moyenne est cependant supérieure à 2011. Notons
également que l’écart de prix entre productions en cages et productions au sol est plus important en 2013.
Marché de Kruishoutem - Evolution du prix au producteur des oeufs bruns (par 100 pièces) - HTVA
En batterie
Au sol
Moyenne par an de 2010 à 2013
28
FACW - 1°T2014
Marché de Deinze - Evolution du prix au producteur du Kg de lapin standard - HTVA
Le plafond hivernal 2013/2014 est actuellement de 2,5 €/Kg vif. Ce niveau se maintient depuis la mi-octobre. il
est plus élevé que celui de l'hiver précédent (2,15 @/Kg vif), qui s'est étendu du début mai à la mi-aôut. Le prix
moyen pour l'année écoulée équivaut à 1,96 €/Kg vif.
Aperçu du marché européen 2013
Poulet standard
Dans l’Union Européenne (UE), 2013 constitue une
année marquée par une moyenne des prix du poulet
standard positionnée au-dessus de la moyenne des
5 dernière années, même si dès le mois de septembre,
les prix sont descendus en-dessous de ceux de 2012
(voir graphe 1).
Quant aux prix des matières premières, une tendance
à la baisse est observée, mais le niveau reste assez
élevé (voir graphe 2).
La moyenne mensuelle des marges 2013 s’affiche endessous de la moyenne des marges des 5 dernières
années et ce, jusqu’au mois de mai pour la dépasser
ensuite (voir graphe 3).
La Commission Européenne prévoit dans les prochains
mois des marges stables, juste au-dessus de la
moyenne 2008-2012. Les abattages sont en légère
progression.
Sur la période janvier-septembre, les importations
des pays tiers (graphe 4) ont diminué de 3%, avec
une poursuite de la baisse des importations du Brésil
(mais une augmentation depuis la Thaïlande). L’UE
est essentiellement importatrice de préparations de
poulets et de poulets saumurés. Les exportations
(graphe 5) ont légèrement progressé (+2%), surtout
tirée par l’Arabie Saoudite, l’Afrique du Sud, et, dans
une moindre mesure, d’autres pays comme le Ghana
et la Malaisie. L’UE exporte essentiellement des
poulets congelés. La balance commerciale reste très
positive pour l’UE qui exporte le double de ce qu’elle
importe, même si le prix du poulet européen reste de
loin plus élevé que les prix du poulet USA (toutefois
en augmentation constante) et brésilien (graphe 6).
Oeufs
Le prix moyen des œufs en 2013 est nettement inférieur
à la moyenne 2012, mais rejoint la moyenne des
5 dernières années. Il est aussi supérieur à la moyenne
2011 (graphe 1). Concernant le prix des ovoproduits,
des opportunités s’ouvrent pour l’albumen, compte
tenu des prix élevés observés aux USA (graphe 2).
Par contre, le prix des jaunes reste toujours moins
concurrentiel. Quant à la marge, un déficit est
observé en 2013, surtout pour la période de mars à
septembre. A partir d’octobre, un redressement est
FACW - 1°T2014
29
observé avec un dépassement de la moyenne 2007-2011 en novembre (graphes 3 et 4). Cette évolution est due
à une revalorisation du prix des œufs, parallèlement à une baisse du prix des aliments. On observe également
une baisse des mises en place comparativement à 2012 (graphe 5). Le graphe 6 démontre clairement que le
déficit des marges observées entre mars et septembre provient d’une production trop importante par rapport
au développement des prix des œufs sur cette période. Sur les 9 premiers mois de l’année, les importations ont
baissé de près de 50%, depuis la majorité des pays d’importation, sauf l’Inde. La diminution en volume est plus
forte que celle en valeur (graphe 7). L’UE importe majoritairement des ovoproduits. Les exportations (graphe 8)
sont en progression de 8,5%, tirée essentiellement par la Russie et les Emirats arabes. La part des œufs frais
exportés a progressé. La balance commerciale est très en faveur de l’UE, qui, entre janvier et septembre, a
exporté 10 fois plus que ce qu’elle a importé.
Catherine COLOT
Poulet standard
Graphe 1
Graphe 2
Graphe 3
Graphe 4
Graphe 5
Graphe 6
Oeufs
Graphe 1
Graphe 2
Graphe 3
Graphe 4
Graphe 5
Graphe 6
Graphe 7
Graphe 8
Accueil
Bienvenue sur le site de la Filière Avicole et
Cunicole Wallonne !
Recherche
FACW ?
Ressources
Activités/services
Événements
Trimestriels
LA FACW ET LE DEVELOPPEMENT DE L’AVICULTURE ET
DE LA CUNICULTURE EN REGION WALLONNE
La Filière Avicole et Cunicole Wallonne (FACW) - asbl, exécute et amplifie
un programme d’accompagnement technique dont la finalité est de
contribuer au développement et à la compétitivité des entreprises
avicoles et cunicoles wallonne.
Avec l’agrément de l’association en tant que Conseil de filière, certains
travaux réalisés dans le programme d’encadrement apportent au conseil
de la filière avicole et cunicole une part importante des données utiles
dans l’élaboration du plan de développement pluriannuel propre à la
volaille et au lapin. Ce plan constitue un véritable outil stratégique des
filières wallonnes de production et de commercialisation, à la rencontre
des besoins des consommateurs.
Prix du marché
Liste foie gras
Liens/
Adresses utiles
Ces programmes d’encadrement et de développement sont réalisés grâce
au soutien financier du service public de wallonie direction générale de
l’agriculture, des ressources naturelles et de l’environnement (dgarne)
et de la division de l’emploi et de la formation professionnelle (Direction
Générale de l’Economie et de l’Emploi).
Contact
Avec le soutien de la Wallonie
Équipe FACW
Plan d'accès
Filière Avicole et Cunicole
Wallonne - asbl
Chaussée de Namur, 47
5030 GEMBLOUX (Belgique)
Tél : 0032 (0)81 627 311
Fax : 0032 (0)81 600 446
[email protected]
Pour mieux répondre aux demandes, la FACW revoit régulièrement
son site internet.
Vous y trouverez divers dossiers techniques, la législation, ... ,
téléchargeables au format PDF sous la rubrique «RESSOURCES».
Via «TRIMESTRIELS», vous pouvez visionner les revues «Filière
Avicole et Cunicole».Celles-ci sont également téléchargeables
dans leur intégralité (PDF).
Le panneau nommé «Contact» offre la possibilité de poser une (ou
des) question(s) plus précise(s) sur un sujet concernant les
secteurs avicole et/ou cunicole.