Filière Avicole et Cunicole Belgique - Belgïe P.P.. - P.B. 5030 GEMBLOUX P912378 Numéro 48 1° trimestre 2014 Journées de la Recherche Cunicole CRE canards à foie gras JPPA : Tendre vers l'autonomie protéique Éditeur responsable : André THEWIS - Filière Avicole et Cunicole Wallonne - asbl Chaussée de Namur, 47 - 5030 GEMBLOUX - Tél : 081/627 311 - [email protected] - www.facw.be avec le soutien de la Wallonie Sommaire Echo des 15èmes Journées de la Recherche Cunicole page 1 Tendre vers plus d'autonomie protéique page 7 Se diversifier dans la production d'oeufs fermiers avec Cocorette page 12 Pommes et poules : Un mariage pour le meilleur ? page 14 Centre de référence et d'expérimentation en canards à foie gras (CRE) - Ferme La Canardière à Baelen page 15 Réflexions sur l'avenir des outils d'abattage de proximité en Wallonie page 17 19ème Journée technique de la SASSO page 18 Symposium AMCRA page 22 Annonce page 25 Aperçu du marché belge 2013 page 27 Aperçu du marché européen page 29 Comment recevoir le trimestriel de la Filière Avicole et Cunicole Wallonne ? Ont collaboré à ce numéro : C. COLOT M. JACQUET P. KIRTEN E. LEBLEU, Cocorette Graphisme et mise en page : P. KIRTEN La souscription se fait auprès de la FACW ou via notre site Internet, rubrique «adhésion». Le montant est de 15 euros/4 numéros à verser sur le compte 103-0120500-94 de la FACW avec la mention «adhésion». Code i-ban : BE87 1030 1205 0094. Code bic : NICABEBB. Crédit Agricole Boulevard Sylvain Dupuis, 251 1070 BRUXELLES JRC rendez-vous du monde cunicole francophone Echo des 15èmes Journées de la Recherche Cunicole Les Journées de la Recherche Cunicole sont organisées conjointement par l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et l’Institut Technique de l’Aviculture (ITAVI) depuis 1973. La 15ème édition s’est déroulée les 19 et 20 novembre derniers, au Palais des Congrès Cénomane de la ville du Mans. Ces JRC accueillaient près de 180 participants, venus majoritairement de France, mais aussi d’Italie, d’Espagne, de Belgique, de Hongrie, d’Algérie, du Bénin et de Tunisie. Le congrès s’articulait autour de 7 sessions (*), généralement introduites par une synthèse et totalisait 49 communications orales. (*) Alimentation et technique d’élevage ; lapereaux au nid ; économie et prospectives ; médication raisonnée ; systèmes d’élevage et durabilité ; reproduction ; pathologie et prévention. Photo : ouverture des JRC. De gauche à droite : Chantal DAVOUST, Présidente de l’Association Scientifique Française de cuniculture (ASFC)), Anne RICHARD, Directrice de l'ITAVI, Bernard COUDURIER, Chargé de mission à la Direction Scientifique "Agriculture" de l’INRA. L’efficacité alimentaire en cuniculture : impacts technico-économiques et environnementaux L’alimentation peut représenter, selon les charges d’investissement, jusqu’à 60% des coûts de production. L’efficacité alimentaire (EA), calculée par l’indice de consommation (IC), est l’un des indicateurs essentiels de la performance et de la rentabilité de l’élevage. Dans cette introduction, Thierry Gidenne a passé en revue l’impact de ces facteurs sur l’efficacité alimentaire, et ouvert la session « Alimentation et technique d’élevage » à une douzaine de communications. Thierry Gidenne (INRA) En production cunicole, l’IC technique (ou global : maternité + engraissement) a été abaissé de 3,8 à 3,4 au cours des 15 dernières années (Source ITAVI – GTE RENACEB (F)). Cette évolution favorable à la marge sur coût alimentaire correspond aussi à une réduction des intrants et des rejets. Les rejets azotés et phosphorés ont été réduits d’environ 10%. Cette amélioration résulte des progrès conjoints sur : − la maîtrise sanitaire ; − les techniques d’alimentation, notamment le rationnement ; − la maîtrise de l’ambiance (ventilation, température, etc.) ; − le potentiel génétique. Photo : François LEBAS. N.B. : L’intégrale des communications JRC 2013 est accessible sur : www.cuniculture.info. FACW - 1°T2014 1 Les lapereaux de la naissance au sevrage : quels outils pour des lapereaux plus robustes ? Sylvie COMBE (INRA) - - - - - Le lapereau a des vulnérabilités intrinsèques et contextuelles : le nouveau-né est immature aux plans sensoriel, moteur et thermorégulation ; il règne une compétition au sein de la portée pour le confort thermique et l’accès au lait (les plus gros lapereaux occupent généralement le centre du nid) ; l’interaction mère-jeunes est limitée à un allaitement de moins de 5 minutes par 24 heures ; le système immunitaire est aussi immature, entraînant une vulnérabilité à l’égard des agents pathogènes ; les besoins nutritionnels du lapereau sont différents de ceux de la mère (aliment maternité). Pour pallier à ses vulnérabilités, de la naissance au sevrage, le lapereau dispose d’aptitudes comportementales et physiologiques qui lui permettent de faire face aux challenges à relever pour sa survie : - un nid isolé thermiquement par la lapine ; - une phéromone mammaire qui guide le lapereau ; - un comportement de coprophagie au nid pour une transmission du microbiote maternel ; - l’adaptation du système digestif à la transition alimentaire, d’un aliment lacté vers un aliment solide. Des leviers d’action existent pour améliorer la robustesse des lapereaux entre la naissance et le sevrage et augmenter ainsi la probabilité de réussite de l’atelier d’engraissement, c’est le cas de la maîtrise du confort thermique du nid et de l’homogénéisation des portées. En matière de recherche, une alimentation précoce (avant 21 jours), sans interruption de l’apport de lait, pourrait permettre une maturation plus rapide du microbiote caecal et stimuler le système immunitaire des lapereaux. Après la synthèse initiale de Sylvie Combes, la session « Lapereau au nid » comportait 6 communications. 2 Economie et prospectives Les menaces et opportunités pour la consommation de viande de lapin. L’évolution de la consommation de produits carnés en France bénéficie aux viandes blanches. Moins coûteuses, aux qualités nutritionnelles favorables, leur offre est adaptée par les professionnels des filières aux besoins contemporains (praticité, etc.). En revanche, en marge de la croissance des produits de l’univers « volailles », le lapin ne profite pas de cette dynamique et la filière cunicole est confrontée à une problématique de maintien, voire de relance de la consommation. En cause : - le prix, plutôt onéreux de la viande de lapin ; - le caractère saisonnier de la consommation de cette viande et le recul de la pratique culinaire : la consommation de viande de lapin est plus importante en automne, en hiver et au printemps, lorsque les plats mijotés sont privilégiés. NB : En lien avec la pratique culinaire et les modes habituels de préparation, on remarquera que la clientèle plus âgée est une cible traditionnelle du lapin ; - sa faible présence dans les rayons, qui participe au recul de l’habitude de consommation. NB : Selon une enquête (2007) du CLIPP (Comité Lapin Interprofessionnel pour la Promotion des Produits), auprès de 550 acheteurs, un achat sur deux s’effectue par impulsion, c’est-à-dire en voyant le produit dans le linéaire ! - de nouvelles pressions sociétales sont également défavorables à la consommation, telle la perception du lapin comme animal de compagnie ou encore, une sensibilité accrue au bien-être animal, exacerbée par des actions récurrentes et agressives de certaines associations de défense de la cause animale, qui stigmatisent notamment l’élevage du lapin en regard du mode de logement. La promotion de la consommation doit s’appuyer sur la communication sur les qualités nutritionnelles de la viande de lapin. La relance passe notamment par le recrutement de nouveaux jeunes consommateurs (tranche de 25 à 40 ans). Il faut accroître la présence, pour casser la spirale : moindre référencement en rayon = moindre consommation. La présence en rayons sous forme de produits à préparation et/ou cuisson rapides, signifie pour la filière, de proposer une offre adaptée, dans une gamme de prix compatible avec le budget des consommateurs. Et cela, au départ d’une matière première dont le prix est élevé et auquel vient s’ajouter la main-d’œuvre pour l’élaboration de produits transformés ; un challenge pour la filière cunicole. FACW - 1°T2014 Cécile GUILLOT (France AgriMer) Résultats technico-économiques des élevages en 2012 (F) Résultats RENACEB. Gestion technico-économique des ateliers cunicoles français conduits en bandes. Nombre d’ateliers Nombre moyen de femelles Taux de mise en place de jeunes femelles (%) 835 (Dont 788 en bande unique à 42 jours ; 20 en bande unique à 49 J et 27 en bandes multiples à 42 J). 605 13 Taux de perte des femelles (%) 3,34 Taux de mise bas par IA (%) 82,5 Nés vivants par mise bas 9,87 Taux de gardés à la naissance/nés vivants (%) 93,2 Taux de viabilité au nid (sur les gardés) (%) 92 Taux de pertes en engraissement (%) Nombre de lapereaux produits par mise bas Nombre de lapereaux produits par femelle et par an de référence/durée de la période. Soit : (Nombre de principes actifs utilisés x nombre de jours de traitement)/durée de la période de référence. Il s’exprime en nombre de principe actif par jour. Il se décline en IFTAr pour les femelles reproductrices, où la période de référence est le cycle de reproduction (durée entre 2 IA, par exemple) et IFTAc pour les lapins en croissance, où la période de référence est le cycle de vie. Il varie entre 0 et 3 et doit être exprimé avec deux décimales pour être sensible à un jour de traitement par un principe actif antibiotique. Par exemple, dans un atelier conduit en rythme à 42 jours, si les femelles ont reçu un antibiotique par l’eau de boisson entre le 8ème et le 15ème jours après la mise bas, alors l’IFTAr est de (7x1)/42=0,17. (http://www.cuniculture.info/Docs/Magazine/ Magazine2012/Fichiers-pdf-JRC/135-Lamothe.pdf). Bilan IFTA – Premières tendances L'analyse de l'IFTA entre 2010 et 2012 met en évidence une baisse significative de la consommation d’antibiotiques en France, depuis l’étude ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) en 2010. 8 7,76 Guillaume COUTELET (ITAVI) 51,1 Poids moyen des lapereaux vendus (kg) 2,46 Age moyen à l’abattage (j) 73,1 Prix moyen de vente (€/kg vif) 1,82 IC 3,48 Prix de l’aliment (€/Tonne) 277,4 Marge/coût alimentaire/femelle/an (€) 112,1 Marge/coût alimentaire/kg produit (€) 0,87 Médication raisonnée - Session ASFC. « IFTA » Le CLIPP (www.lapin.fr) est engagé dans la démarche pour une médication raisonnée. Pour quantifier les progrès dans l’usage des antibiotiques, un suivi chiffré est nécessaire. Le paramètre doit être facile à utiliser au niveau des élevages, des organisations Dominique et de la filière. C’est ainsi qu’a LE CREN été établi l’Index de Fréquence (CLIPP) des Traitements Antibiotiques (IFTA), (L. Fortun-Lamothe, JRC 2011). L’IFTA est la somme du nombre de jours de traitement dans une période Photo : La session ASFC était ponctuée d’interaction avec le public ; les réponses du public à des questions posées étaient instantanément traduites en statistiques. FACW - 1°T2014 3 Système d’élevage et durabilité Les applications potentielles de l’agro-écologie et de l’écologie industrielle aux systèmes cunicoles. Laurence FORTUNLAMOTHE (INRA) Produire mieux avec moins d’intrants, réduire l’empreinte environnementale de la production ; l’agro écologie et l’écologie industrielle qui reposent sur différents principes écologiques, sont deux approches complémentaires pour des systèmes d’élevage plus durables. L’agro écologie stimule les processus naturels dans des systèmes peu artificialisés, pour réduire les intrants et valoriser leur diversité. L’écologie industrielle explore les bouclages possibles des cycles (matière, énergie) dans les systèmes artificialisés, pour économiser les ressources et diminuer les pollutions. Dans la synthèse introductive de la session « Système d’élevage et durabilité », Laurence Fortun-Lamothe a présenté cinq principes agro écologiques applicables à l’élevage et a développé de quelle manière certains principes peuvent s’appliquer en production cunicole. L’essentiel de la production de viande de lapin provient de systèmes relativement artificialisés, relevant plutôt de l’écologie industrielle. Dans le mode majoritaire de production cunicole, il est possible de progresser dans la prise en compte des principes agro-écologiques, afin de limiter les impacts environnementaux principalement liés à la production des aliments et à la gestion des effluents. Les éléments clés de la maîtrise des impacts environnementaux sont : - l'efficacité alimentaire et les facteurs qui la déterminent (l’amélioration par la sélection génétique, l’alimentation et les pratiques d’élevage) ; - la réduction de la mortalité ; - la prolificité ; - la réduction des émissions gazeuses et le recyclage des effluents comme fertilisants. • Pour favoriser l’utilisation des ressources fermières dans l’alimentation du lapin, sans pénaliser l’efficacité du système, au su des besoins et comportement alimentaires de l’animal, ainsi que de la configuration actuelle de l’équipement d’élevage, il faut proposer des innovations. • Quant à une meilleure valorisation de coproduits, même si les aliments complets granulés comprennent déjà plus de 50% de coproduits, de nouveaux arrivent régulièrement sur le marché et leur intérêt ainsi que l’étude de leur valeur alimentaire sont à systématiser. • La méthanisation des déjections valorise la matière organique des déjections animales en 4 réduisant les gaz à effet de serre. Une meilleure connaissance de la capacité des substrats issus de l’élevage cunicole est nécessaire, pour définir la production potentielle de biogaz et la rentabilité des installations de méthanisation envisagées. • La gestion intégrée de la santé animale est un enjeu majeur de la filière cunicole face aux troubles digestifs chez les lapins en croissance et aux troubles respiratoires chez les reproductrices. La gestion de l’ambiance, le nettoyage, la désinfection, etc., sont autant de pratiques qui contribuent à la gestion de la santé. • Sont également pertinentes, la sélection sur la résistance aux maladies et la réintroduction de la diversité génétique, pour limiter l’émergence de maladies. • L’utilisation de plantes aux propriétés médicinales (vermifuge, anti inflammatoire, …) permettant aux animaux une part d’automédication, mérite d’être explorée. Cinq principes de l’agro écologie appliqués à la production cunicole. La filière cunicole a sans doute des bénéfices à tirer du développement des approches relevant de l’agro écologie et de l’écologie industrielle de la production, aux fins de favoriser la durabilité des systèmes d’élevage, tout en en réduisant leur empreinte environnementale. Reproduction L’allocution des ressources chez la lapine reproductrice : des stratégies génétiques pour une performance optimale. Dans un premier temps, cette synthèse qui introduisait la session reproduction, a parcouru les particularités de la répartition des nutriments chez la lapine, entre les différentes fonctions métaboliques (entretien, croissance, gestation, FACW - 1°T2014 lactation, santé, …). Elle a ensuite étudié l’incidence des programmes de sélection dans l’allocution des ressources et les conséquences éventuelles, ainsi que le rôle central de l’état corporel des femelles pour obtenir des performances adéquates, en tenant compte de leur niveau génétique, de leur santé, et de leur bien-être. Treize communications orales se sont succédées durant la session. Pathologie et prévention La dernière session « Pathologie et prévention » était composée de 7 communications, dont 4 portaient sur des travaux relatifs à la pathologie digestive, liée à E. coli O103, aux coccidies, ou encore à l’EEL ; les 3 autres communications concernaient des pathologies d’origine virale : la myxomatose et le VHD. S’agissant de ce dernier, un virus variant de la maladie hémorragique virale (VHD) a été identifié en France en 2010. Une étude toujours en cours montre que le variant nommé RHDV2 est devenu dès 2011, le génotype majoritaire dans les populations françaises de lapins de garenne. Il n’y a pas de protection croisée entre virus classique et variant. Un nouveau vaccin inactivé a été élaboré, contenant une souche variante. L’utilisation de ce vaccin dans les élevages cunicoles français depuis avril (ATU) et espagnols depuis juillet 2013, a permis de confirmer son efficacité et son innocuité sur le terrain. Performances de lapines logées temporairement en groupe dans des parcs polyvalents et en système tout plein tout vide (L. Maertens, S. Buijs) Le projet en cours est mené à l’ILVO (Instituut voor Landbouw en Visserijonderzoek), en partenariat avec l’Université de Gand. Dans les premiers résultats présentés, trois lots de femelles, 24 femelles par lot, étaient logés : 1. En cages enrichies (lot témoin). 2. En parcs hors sol grillagé, avec repose-pattes. 3. En parcs hors sol sur caillebotis plastique. Parc hors sol polyvalent, grillagé, avec repose-pattes, en fonction engraissement (cloisons intérieures enlevées). Le logement des lapins en parcs hors sol En raison de l’évolution de la perception sociétale du bien-être animal, influencée par les associations militantes, le logement des lapins est une des préoccupations de la filière ; avec plus ou moins d’intensité selon le pays. En Belgique, l’alternative à la cage que constitue le parc hors sol est l’objet de l’attention particulière d’un arrêté royal en préparation, et de la recherche. Ainsi, deux résultats d’études belges ont été présentés lors des JRC 2013 : - - D’une part, issu du projet Rabbitry, mené à l’ILVO à Melle et financé par le Ministère fédéral de la Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et environnement. D’autre part, issu du cadre CRE, à Aubel, en conditions de production et financé par le Ministère wallon de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et de l’Environnement. Parc hors sol polyvalent, sur caillebotis plastique, en fonction maternité (cloisons intérieures présentes). Les parcs hors sol expérimentaux, polyvalents, sont de type modulable : soit 4 logements de 5.000 cm2, avec cloisons intérieures amovibles, en fonction maternité ; soit un parc de 20.000 cm2 en fonction engraissement. Les essais ont été menés en bande unique tous les 42 jours, et au sevrage (J 32), toutes les femelles étaient transférées dans une seconde salle identique. FACW - 1°T2014 5 Les femelles étaient logées individuellement, depuis 3 jours avant la mise-bas, jusqu’à 18 jours après la mise bas, soit durant 3 semaines. A 18 jours postpartum, les cloisons intérieures amovibles étaient retirées, constituant des parcs de 20.000 cm2 plus enrichissement, logeant ainsi en collectivité 4 femelles et leurs portées, jusqu’au sevrage. Au sevrage, les femelles étaient transférées dans la seconde salle, pour un nouveau cycle. La première salle devenait alors une salle d’engraissement, avec 32 lapereaux par parcs et 7 lapereaux par cage enrichie. Un même aliment était distribué aux femelles et en engraissement. Une restriction alimentaire (environ 80% de l’ingéré volontaire) était appliquée entre le sevrage et J 56. A 56 jours, 3 lots étaient constitués dans les parcs, pour étudier l’efficacité de l’enrichissement : présence et nature (bloc de paille ou tuyau-refuge en PVC). Les premiers résultats sont encourageants. Ils tendent à montrer qu’un logement temporaire de femelles en collectivité dans un système duo peutêtre compatible avec des performances élevées. Il convient cependant d’être prudent en matière de conclusions, car les résultats sont partiels et portent sur 3 bandes avant sevrage et 2 bandes après sevrage : 9,7 lapereaux sevrés/portée, 2,46 kg à 69 jours et des pertes réduites (moins de 5%) avant et après sevrage. Cependant, dans le lot témoin, le nombre de sevrés par portée, le poids à 29 jours et à 69 jours étaient plus élevés (respectivement +3,7%, +11% et +5,6%). Les résultats des observations comportementales (via vidéo, etc.) viendront compléter les données. Par ailleurs, il résulte dores et déjà de la pratique, qu’il est nécessaire d’améliorer la conception des parcs polyvalents testés, pour mieux maîtriser le système, simplifier et faciliter le travail. même élevage (=objectifs de production à atteindre avec les parcs expérimentaux) dans un logement en cages conventionnelles et enrichies (bâtiment 2), en tout plein tout vide (7 bandes et 4.200 lapins par bande). Les parcs hors sol sur caillebotis et enrichis sont positifs pour l’image de la production. A priori, ils pourraient aussi, avec un âge d’abattage limité (11 semaines), être profitables au bien-être animal. Cependant, de par des particularités de conception (caillebotis non spécifiques) et d’utilisation (non bivalents, donc changement au sevrage), ils se sont ici révélés par l’usage, inaptes à évacuer efficacement les déjections (liquides surtout), et à maintenir un bon niveau sanitaire dans l’élevage. La coccidiose intestinale (E. magna et E. media) a contribué à une hausse sévère de la mortalité (13,8% contre 4,8% en cages) ; de fortes baisses de performances techniques et économiques ont été constatées (poids vif de 2,74 kg à 80,5 jours contre 2,89 kg à 75,5 jours en cages, IC de 3,67 contre 2,82 en cages), et la situation a contraint à un traitement anticoccidien. La recherche doit être poursuivie pour établir les conditions optimales de faisabilité des parcs hors sol, notamment vis-à-vis de la nature du plancher (grillage et/ou caillebotis adéquat) et des enrichissements ; et sur la modulation des parcs pour une utilisation dans un système duo, avec une gestion sanitaire spécifique et adaptée. Le CRE est reconduit pour un an, avec un nouveau programme d’expérimentation. Contribution à la recherche des conditions optimales pour élever des lapins en parcs hors sol : résultats d’un centre de référence et d’expérimentation en condition de production (M. Jacquet, V. Bauwens, C. Michel JACQUET Teller, V. Dewasmes, L. Maertens, D. Marlier) Dans cette expérimentation en engraissement en conditions de production, durant un an, dans l’élevage de Christian Teller à Aubel, centre de référence et d’expérimentation agréé par la Direction Générale de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et de l’Environnement, les performances techniques et le statut sanitaire ont été suivis dans un logement en parcs hors sol (bâtiment 1), sur plancher de caillebotis en plastique, normalement conçu pour porcelets, enrichis avec une plate-forme surélevée, matériau à ronger et cachette (photo). Les performances ainsi enregistrées en parcs durant 7 bandes (960 lapins par bande) ont été situées vis-à-vis de celles obtenues simultanément dans le 6 FACW - 1°T2014 Parc hors sol en engraissement, non polyvalent, sur caillebotis ‘type porcelets’. 13ème Journée d'étude des productions porcines et avicoles - 27/11/2013 - Moulin DE Beez Tendre vers plus d'autonomie protéique spéculations et la surface agricole utile en Wallonie. Cette édition, qui a cette fois encore réuni une centaine de professionnels, a démontré toute l’importance des deux questions traitées lors de la journée, à savoir quels conseils apporter aux éleveurs de porcs et de volailles pour tendre vers plus d’autonomie en termes de protéines et d’énergie (*) ? Dans son introduction, Jean-Pierre Destain, Directeur du Centre de Recherches Agronomiques de Gembloux (CRA-W), a bien rappelé ces enjeux, en notant par ailleurs le parfait équilibre qui existe entre ces deux (*) L’après-midi sur l’autonomie énergétique, consacrée à la biométhanisation à la ferme, fera l’objet d’une synthèse lors du prochain numéro de la revue. En matière protéique, sujet de la matinée, le verdissement de la PAC pourrait constituer une opportunité pour développer les sources de protéines alternatives, corollairement au renchérissement des cours mondiaux du soja et aux progrès techniques attendus dans les rendements de pois/féveroles qui, s’ils sont fluctuants, s’améliorent. J-P. Destain a par ailleurs remarqué le développement significatif de la production de poulets biologiques qui, par l’utilisation de races à croissance plus lente, plus rustiques, avec accès à un parcours extérieur, sont capables de valoriser des matières premières dont le profil en protéines n’est pas idéal. En bout de chaîne, n’oublions pas non plus le consommateur qui a des exigences en termes de qualité, de sécurité et d’agriculture locale. Le développement de ces protéagineux aura une image positive sur notre agriculture ! En matière de biométhanisation à la ferme, sujet de l’après-midi, des opportunités sont à saisir dans ces deux productions particulièrement adaptées à répondre, via ce process, aux besoins de l’exploitation en chaleur et électricité. De plus, valoriser des déchets, plutôt que des cultures est positif. Autres éléments intéressants : l’effluent ainsi traité est hygiénisé et voit sa valeur agronomique accrue. Et J.P. Destain de conclure par cette recommandation de -ichel Griffon, conseiller pour le développement durable au CIRAD et auteur du livre « Nourrir la planète » : « Soutenons les efforts des agriculteurs pour aller vers une agriculture plus vertueuse et surtout plus efficiente dans l’utilisation de ses intrants. » Les effets environnementaux des cultures protéiques : implications pour les politiques à mener « La prospérité, ce n’est pas tout ! » C’est par cette citation de JFK que Donal Murphy a introduit le rapport traitant de la question des protéagineux. Ce rapport a été remis au Parlement européen il y a quelques mois. Donal MURPHYBOKERN (Consultant) L’agriculture est pour 1/3 responsable de la production de GES et pour plus de 90% des émissions de NH3, nitrates et phosphates. Voilà en résumé pourquoi les agriculteurs et le monde politique doivent travailler ensemble et sans relâche sur les questions de la quantité, de la qualité et des sources de protéines que l’on consomme ! Et de rappeler pourquoi les mesures politiques méritent l’attention de tous. La Commission Européenne est en effet responsable du développement de nouvelles politiques qui sont ensuite à traduire en changements effectifs au sein de la société! Protection et amélioration du patrimoine commun sont deux notions piliers qui sont aujourd’hui confrontées à l’échec du marché qui s’est uniquement concentré jusqu’à présent à offrir de tout ce dont la société a besoin. Les agriculteurs doivent donc appréhender la protection de ce patrimoine, en se reposant également sur les acquis scientifiques. Il est nécessaire d’évaluer les ressources FACW - 1°T2014 7 internes et externes des protéagineux en Europe : Comme nous le savons tous, la majorité de nos protéines ne proviennent pas des protéagineux. Ce que nous avons moins à l’esprit, c’est le fait que le contenu en protéines des céréales est deux fois plus important que le contenu en protéines du soja que l’on importe, sans compter tous les fourrages qui produisent des protéines. Cependant, l’Union Européenne est le deuxième plus grand marché mondial en matière de consommation de soja, pour l’équivalent de 15 millions d’hectares. Et pourquoi le soja ? Nous le savons tous : pour couvrir l’augmentation des productions animales ! Si l’on veut toutefois être sérieux lorsqu’on aborde l’angle du développement durable, on doit accepter le constat : les régions développant davantage de protéagineux parviennent à couvrir 10% des surfaces cultivées. Ailleurs, on ne dépasse pas les 1%, 2%, voire maximum 3%. Pour la Commission Européenne, il est important, plus que l’effet sur les ressources internes pour l’agriculteur (diminution des maladies dans les cultures, augmentation de la fertilité du sol, hausse de 15 à 25% des rendements culturaux), de profiter de ressources externes qui sont largement reliées au cycle de l’azote, à savoir pas de rejets excessifs tels que le protoxyde d’azote. Par ailleurs, si l’usage des engrais chimiques est limité grâce aux protéagineux, un impact sur la diminution des GES s’en ressentira. Les effets positifs sur la diversité des cultures, ainsi que sur le développement agricole en Amérique de Sud – car le soja est fort impliqué dans le changement de l’utilisation des sols - constituent autant d’éléments favorables à ces ressources externes. Différents éléments émanant du contexte économique sont en faveur des protéagineux européens : Graphe 1 Les agriculteurs répondent aux politiques (voir graphe 1), mais combien cela coûte-t-il ? Il est en effet indispensable d’évaluer l’impact sur la rentabilité des exploitations. En Europe, on est aussi bon pour faire pousser du soja qu’aux USA (voir graphe 2). Par contre, nous s ommes encore meilleurs pour produire du blé (voir graphe 3). Une opportunité est toutefois pointée par Donal Murphy : le rendement du blé stagne, alors que de grands progrès sont et seront encore réalisés en protéagineux. Graphe 2 8 Graphe 3 FACW - 1°T2014 Dans l’Union Européenne, le système économique très logique d’exporter les hydrates de carbone et d’importer les protéines prévaut. Changer le système reviendrait à provoquer une perte de rentabilité dans les exploitations, même en comptabilisant les ressources internes. Donal Murphy ne peut toutefois s’empêcher de relativiser ce constat, en affirmant que le déficit de marge brut ne serait pas aussi grand. Cette constatation permettrait alors aux politiques d’intervenir. Comment explique-t-il cela ? Par le fait que le fossé de rentabilité pourrait être comblé par le renchérissement du coût des engrais chimiques, surtout par rapport aux prix du lait et des céréales ; le prix de l’azote augmentant plus rapidement que celui des derniers cités. Comme cette tendance devrait perdurer, il conclut que les éléments sont réunis pour augmenter la production de protéagineux en Europe. Il va même plus loin en faisant le pronostic suivant : "Quand le prix du soja atteindra le double du prix du blé, opter pour les légumineuses deviendra positif". Un autre facteur qui devrait jouer en faveur du développement des protéagineux se rapporte à l’orientation prise dans certaines régions de l’UE. Des régions comme le Nord de l’Allemagne sont par exemple très fortement liées aux productions porcines et avicoles qui exigent beaucoup d’azote, rendant impossible la rentabilisation des légumineuses. Un pays comme la Finlande est par contre caractérisé par de faibles rendements en avoine, de l’ordre de 2 to/Ha. Dans ces conditions, un potentiel de développement de protéagineux rentables est identifié : se concentrer sur les zones où les cultures ne sont pas extraordinaires permettrait de passer sur des légumineuses. Quels sont politiques ? les incitants émanant dans la nouvelle PAC qu’il n’en reste rien. Il existe cependant de nombreuses autres politiques, telles que l’option du bio (qui coût toutefois beaucoup d’argent), l’investissement dans la recherche (les progrès techniques ont été un élément fondateur de la PAC en 1960), les initiatives locales de l’aval jusqu’à l’amont. Toutefois, un grand défi est à relever : assurer une synergie à toutes ces politiques. Le développement des protéagineux devrait aller de pair avec une réduction de notre consommation de viande, d’œufs et de produits laitiers : Un autre défi pour obtenir un cycle de l’azote positif sur la santé serait de réduire de 50% notre consommation de viande, d’œufs et de produits laitiers ! La partie relative à la consommation est essentielle. Le mot de la fin de Monsieur Murphy : l’avenir est aux mains des agriculteurs qui ne doivent pas, au travers de leurs syndicats, refuser de nouvelles mesures profitables pour la société dans son ensemble. Diversification des matières premières en aviculture et durabilité des productions Isabelle BOUVAREL (ITAVI) Quelles sont les substitutions possibles par rapport au soja ? Sur cette question, le tableau ci-dessous apporte les éléments comparatifs nécessaires : des Donal Murphy conclut son exposé en affirmant qu’il est nécessaire d’investir dans l’augmentation des rendements de protéagineux, plus que dans les céréales. Dans ce sens, il recommande de développer des politiques qui suivent ce mouvement. Ce rapport présenté par Donal Murphy a été publié à la période où le Parlement européen négociait la PAC avec la Commission Européenne. Il est donc arrivé au bon moment pour apporter des arguments en faveur de la relance de la production de protéagineux en Europe. Les incitants proposés actuellement sont en effet insuffisants pour prétendre augmenter significativement les quantités. Dans le rapport, une proposition est émise pour inclure les protéagineux dans les surfaces d’intérêt écologique (SIE), car même si l’on passe de 2-3% de protéagineux à 6%, les volumes s’accroîtront de manière significative. Malheureusement, selon Monsieur Murphy, il semble que cette mesure soit tellement diluée Le pois ne pourra jamais remplacer entièrement le soja, ainsi que la féverole - même si elle est un peu plus intéressante, mais caractérisée par des facteurs antinutritionnels présents dans sa cuticule - en raison de leur déficit en méthionine et cystine. Les questions de l’offre et du prix de la féverole se posent également. Quant au tourteau FACW - 1°T2014 9 de tournesol, il s’agit d’une matière première très intéressante, à partir du moment où l’on parvient à améliorer l’efficacité du décorticage. Les drèches de maïs et de blé, ainsi que le tourteau de colza possèdent des taux de protéines élevés, mais leur variabilité les pénalise. Des améliorations de process pour le tourteau de tournesol (le blutage peut augmenter de 40% la teneur en protéines) et le tourteau de colza, la dépelliculage de la féverole (augmentation de deux points seulement en protéines, mais diminution conséquente des facteurs antinutritionnels) constituent des voies d’avenir pour ces matières premières. Quelles sont les nouvelles sources de protéines identifiées? De nouvelles matières premières sont identifiées en France, comme le soja, les larves d’insectes et les algues. Pour le soja, plusieurs conditions doivent être réunies pour réussir le pari de relocaliser la production : - développer les savoir-faire ; - obtenir des variétés adaptées à nos régions ; - mettre au point des process adaptés à des petits volumes de production (ne pas utiliser l’extraction à l’hexane). Pour les larves d’insectes (mouches et ténébrions), des programmes de recherches prévoyant des développements industriels à l’horizon 2020 sont en route, mais attention à la compétition humaine. Une évaluation nutritionnelle est également nécessaire, en reconnaissant que ces larves possèdent des profils en acides aminés intéressants. Concernant les algues - qui possèdent de hautes teneurs en protéines, lipides, vitamines, pigments et antioxydants, nécessitent peu d’intrants et sont caractérisées par de forts rendements - de gros investissements sont actuellement consentis dans le cadre des filières de biocarburants. Mais quelles quantités seront disponibles et à quel prix pour les filières animales ? Et la sélection animale ? Les farines des viandes ? La sélection animale a toute sa place pour obtenir des volailles adaptées aux matières protéiques locales. En 2013, un programme de sélection basé sur des poulets intermédiaires a été conduit durant 8 générations. Il en est ressorti des populations digérant mieux le blé et le maïs par rapport à d’autres (voir graphe ci-dessous). Au travers de ces essais, il ressort également que la variabilité individuelle des animaux doit être exploitée et constitue une voie importante à investiguer. Sur cette question, la réponse d’Isabelle Bouvarel a été très succincte : l’ITAVI a organisé des rencontres avec des consommateurs qui ne sont pas encore prêts à accepter la ré-introduction des farines animales dans l’alimentation des porcs et des volailles. Travailler sur l’amélioration de la durabilité des systèmes de production permet également d’évaluer l’intérêt des différentes sources de protéine. L’ITAVI, avec d’autres partenaires, s’est investie dans l’élaboration d’une grille d’évaluation de la durabilité qui a été co-construite sur l’ensemble de la filière avicole, avec les acteurs de la filière, les organisations professionnelles, la recherchedéveloppement-enseignement, la société civile, les consommateurs. L’objectif, à savoir avoir une démarche de progrès pour les filières avicoles, s’articule autour de 9 objectifs de durabilité, tels que repris dans le tableau-ci-dessous. De ces 9 objectifs en sont ressortis 28 critères eux-mêmes déclinés en 45 indicateurs. 10 Pilier économique Pilier social Pilier environnemental Créer de la valeur sur le territoire Répondre aux attentes des citoyens Optimiser la gestion des ressources Connecter les filières au marché Favoriser l’acceptabilité sociale de la filière Maîtriser les impacts environnementaux Participer à l’autosuffisance alimentaire française Renforcer le lien avec le territoire Préserver les milieux naturels sur les sites FACW - 1°T2014 Trois scénarios ont été étudiés : 1. état actuel avec des rations classiquement utilisées ; 2. utilisation de tourteau de soja gras français (sauf pour le démarrage des poulets standards) ; 3. formules avec 0% de soja et utilisation de tourteau de colza, de tourteau de tournesol, de pois et de féveroles. De cet exercice, il apparaît que la diversification des matières premières améliore la durabilité des systèmes : les scores de durabilité sont en effet améliorés et aucun antagonisme n’a été mis en évidence entre performances économique, sociale et environnementale. Par contre, il s’avère nécessaire d’aller plus loin, en élargissant à de nouvelles matières premières et en prenant en compte différents contextes de prix. produit, encourageant le développement des oléo/ protéagineux, la réforme de Mac Sharry, au début des années nonantes, orienta les aides à la surface avec un effet négatif sur ce type de cultures. Ainsi, si jusqu’en 1993, le pois protéagineux était dans un mouvement ascendant, cet élan s’est inversé par la suite. Ce même effet a impacté le colza qui, par contre, s’est à nouveau développé il y a dix ans (voir graphiques ci-dessous). Un rapport de 3 existait entre le pois protéagineux et le colza en 2000 dans l’UE des 15, qui est passé en 2010 à 10 et ce dans l’UE des 27, soit une surface agricole plus grande ! Le responsable de ces évolutions : la PAC. Pour conclure, Isabelle Bouvarel recommande de mieux exploiter la variabilité individuelle des volailles, et d’aller encore plus loin dans la coordination entre acteurs, ainsi que dans la valorisation accrue du local et de l’image de son agriculture. Eric Walin, directeur de la SCAR, qui avait en charge la présidence de la matinée, fit à plusieurs reprises état des éléments marquants de cette matinée: - - - au niveau du développement des protéagineux en Europe, les impulsions politiques ne sont guère concrètes ; en matière d’alimentation des porcs (intervention de Jaap Van Milgen de l’INRA) et des volailles, il apparaît clairement qu’au préalable, il est nécessaire de diminuer les besoins des animaux avant de trouver des alternatives au soja et d’améliorer les coproduits qui existent, au niveau des acteurs, la notion de filière est primordiale, notamment dans le cadre de l’innovation (process, nouveaux produits, sélections végétale et animale) et de la recherche de la multiperformance. D’un autre côté, on observe, comme mis en évidence précédemment par Donal Murphy, un rendement en progression depuis 60 ans pour le froment, alors que le rendement en pois protéagineux s’est plutôt maintenu, et celui du colza s’est légèrement accru. Par contre, les disponibilités en tourteau de colza sont importantes en Belgique qui constitue le 5ème pays européen en matière de trituration du colza. Et dès lors de l’APPO de conclure, en recommandant de maintenir les aides couplées à l’hectare, de poursuivre le soutien à la politique des biocarburants, au risque de voir diminuer les disponibilités en tourteau et enfin, de continuer à augmenter la productivité des protéagineux. Comment stimuler la production de protéines en Région Wallonne? Christine Cartrysse (APPO) et Jérôme Bodson (UlgGbx Agro-Bio Tech) Plus dédiée à la spéculation porcine, l’intervention de Christine Cartrysse de l’APPO (CePiCOP) est toutefois intéressante à mentionner, eu égard l’impact des politiques orientant dans un sens ou dans un autre le développement de nos cultures européennes. En effet, si les premières politiques de la fin des années 60 apportaient une aide par kilo FACW - 1°T2014 Catherine COLOT 11 Se diversifier dans la production d'oeufs fermiers avec Cocorette En 2010 (numéro 35), la FACW avait réalisé un dossier complet sur l’entreprise Cocorette. Quatre ans plus tard, il était intéressant de faire à nouveau le point sur cette filière, dont la production d’œufs biologiques s’étend également en Wallonie, dans le cadre de son approvisionnement du marché belge. La parole a donc été donnée à Elodie Lebleu, responsable technique et développement, qui nous a dressé le portrait actualisé suivant de son entreprise. Une entreprise familiale L’entreprise Cocorette a été créée en 1983 par Monsieur et Madame Gluszak. Leur souhait était de renouer avec les traditions d’autrefois. Ils ont entraîné avec eux des fermiers dans une belle aventure : produire un véritable œuf fermier pondu sur la paille et ramassé à la main issu de poules élevées en liberté et en pleine nature. 30 ans plus tard, l’entreprise est toujours familiale et dirigée par leurs deux fils, Jérôme et Thierry. Label rouge, la taille moyenne de nos élevages est de 2000 poules », souligne Elodie Lebleu, chargée du suivi technique et du développement avec Sylvain Coquempot. Elevées en liberté, les poules peuvent compléter leur alimentation sur les prairies arborées. « Chaque poule dispose de 4 à 10 m² de prairie selon le cahier des charges », annonce la technicienne. Pour les petites exploitations Intéressante pour les petites et moyennes exploitations, la création d’un atelier Cocorette contribue à la préservation du tissu rural. En effet, depuis plusieurs années, la firme s’est donnée pour mission de participer au développement économique des régions agricoles tout en appliquant les préceptes du développement durable. Cela passe notamment par l’accompagnement des jeunes agriculteurs dans leurs projets de création ou de diversification d’activité au sein de leur exploitation. Et ceci dans le domaine de prédilection du groupement : la production et la distribution d’œufs fermiers biologiques ou label rouge. Le respect du bien-être de l’animal, la qualité de l’alimentation, la proximité de la distribution ainsi que la sensibilisation du consommateur sont les valeurs essentielles de l’entreprise. Le respect des traditions Chez Cocorette, les poules sont choyées et élevées comme autrefois. Pour se faire, les poulaillers restent à taille humaine : « En Fermier biologique et 12 Les poules pondent dans des nids en bois garnis de paille, il faut prévoir un nid pour 6 poules. Les poules peuvent ainsi garder leur œuf sous elle pour le sècher. De la sorte, elles forment un film de protection invisible que l’on appelle la cuticule. Une véritable barrière naturelle contre les éventuels microbes. L’alimentation est garantie 100% végétale et minérale, riche en céréales, à base de maïs, froment, son, triticale, afin de garantir un œuf de qualité. Les aménagements intérieurs ne requièrent pas beaucoup d’investissement, les nids et les caillebotis en bois étant souvent fabriqués par l’éleveur. Les systèmes pour l’alimentation et l’abreuvement ainsi que les perchoirs sont placés au dessus du caillebotis. Etant donné la taille limitée du lot de poules et la faible densité intérieure (7 poules/m² en Fermier Label Rouge et 6 poules/ m² en biologique), il n’est pas nécessaire de placer de ventilation dynamique FACW - 1°T2014 dans les poulaillers. Pour un aménagement de bâtiment existant, il faut prévoir un budget allant de 10 à 15€ par poule. Si l’on part sur la construction d’un poulailler, l’investissement sera de 30 à 35€ par poule. Les perspectives en Wallonie Au niveau du temps de ramassage des œufs, il faut compter 1h par jour pour 1000 poules. Ce ramassage est effectué 2 fois par jour, avec un ramassage principal le matin. La marge brute (vente des œufs – total des charges) est de 6€/ poule en fermier label rouge, voire plus en fermier biologique (9€/ poule). A la marge brute, il est nécessaire de décompter l’amortissement. La place de Cocorette aujourd’hui Au fil des ans, le groupe Cocorette s’est adapté aux évolutions de la distribition et a souhaité rester fidèle à sa logique de proximité. Fort de son expérience dans le Nord de la France, des centres Cocorette ont vu le jour aux quatre coins de la France et le centre du Nord a étendu son activité en Belgique. Aujourd’hui, la société regroupe six filières régionales : Alsace-Lorraine, Alpes-Provence, Midi-Roussillon, Charentes-Atlantique, Bretagne et Nord-Picardie-Ardennes-Wallonie. Au total, ce sont 120 emplois directs et près de 400 producteurs locaux pour 200 millions d’œufs produits par an. En constante progres-sion, le chiffre d’affaires de la société s’élevait à 45 millions d’euros en 2012. La proximité est donc de mise chez Cocorette. Par ailleurs, les agriculteurs sont considérés comme de véritables partenaires : un contrat de 10 ans lie l’entreprise et l’éleveur. Il est gage d’une longue collaboration, accompagné d’un soutien technique personnalisé et d’un débouché fiable. Le prix de reprise des œufs est indexé sur le prix de l’aliment. « Pour la Wallonie, nous avons actuellement un accouveur pour la fourniture des poulettes et 3 fabricants d’aliment référencés en agriculture biologique. De plus, le centre de conditionnement d’Arras assure lui-même la collecte 2 fois par semaine en ferme, ainsi que le tri, le calibrage, le marquage et la mise en boîte », précise la technicienne. En Wallonie, les plus anciens producteurs travaillent depuis plus de 10 ans avec l’entreprise Cocorette, mais la distribution d’œufs en Belgique a débuté en 1995. Une dizaine de producteurs principalement en agriculture biologique sont recensés. Trois nouveaux éleveurs démarreront la production en 2014. Le marché de l’œuf plein air étant en forte croissance et pour répondre à ses nouveaux marchés en Belgique, Cocorette est à la recherche de nouveaux éleveurs nous fait savoir Jérôme Gluszak, co-directeur de la firme. « La région Sambre et Meuse est prospectée en priorité pour sa proximité avec notre zone d'activité. Nous pouvons proposer aux agriculteurs soit l’aménagement de bâtiments existants entre 200 et 500 m² (ancien bâtiment d’élevage (bovins, porcins…), hangar de stockage…) avec terrain attenant, soit la construction d’un bâtiment neuf. » Du premier contact à la récolte des premiers œufs, il faut compter environ un an, d’autant plus dans le cas d’un bâtiment neuf. Des informations sur cette spéculation peuvent également être obtenues auprès de Cocorette en contactant Catherine HOURRIEZ, +33 21 58 44 22 ou par mail : [email protected]. FACW - 1°T2014 Elodie LEBLEU Responsable du suivi technique et développement chez Cocorette 13 Pommes et poules : Un mariage pour le meilleur ? Chez Wim et Annie Thomassen, saules et pommiers garnissent le parcours extérieur des poules. Aux Pays-Bas, les projets pilotes « Bomen voor buiten kippen » et « Kippleker onder de wilgen » ont pour objectif d’optimaliser l’utilisation des parcours extérieurs des volailles fermières, via des plantations. Les plantations favorisent l’occupation du parcours et constituent un complément de revenu (fruits ou biomasse). Le nombre de plantations réalisées sous l’impulsion de ces projets grandit et actuellement, onze agriculteurs ont installé sur le parcours, ou des arbres fruitiers (4 exploitations), ou des saules (4 exploitations) ou encore du Miscanthus (3 exploitations). Au titre des activités organisées par les animateurs respectifs des projets, Monique Bestman et Martijn Boosten, pour promouvoir la démarche, figurent des visites d’exploitations qui adhèrent à l’initiative. C’est ainsi, qu’à Overberg, dans province d’Utrecht, en compagnie de quelque 35 personnes, essentiellement aviculteurs (ponte ou chair, bio ou libre parcours), mais aussi de représentants d’autres maillons de la filière des œufs, d’associations de protection animale et du Ministère des affaires économiques et de la recherche, nous avons rencontré la famille Thomassen. Wim et Annie Thomassen ont 15.000 poules pondeuses. La production biologique est de mise dans l’exploitation. Les galliformes ont accès à 7 hectares de parcours extérieur qui, durant l’hiver 2012/2013 ont été plantés. Des pommiers de basses tiges furent installés sur la moitié du parcours et un plantage de saules réalisé sur un hectare. Il s’agit donc d’une importante plantation sur une superficie initialement dédiée à la seule aviculture professionnelle. l’étalement des récoltes, il s’écoulera pratiquement 2 mois entre la cueillette des pommes Gala (début septembre) et celle des très tardives Braeburn (début novembre). Les pommes seront surtout destinées à la production de jus. Elstar, Santana et autres Les pommiers de basses tiges appartiennent aux variétés « Braeburn », « Elstar », « Gala Must », « Bielaar » (mutant de Boskoop) et « Santana » (issu d’un croisement d’Elstar, plus résistant à la tavelure que ce dernier). Ce sont des cultivars assez couramment utilisés. L’association de diverses variétés est favorable à la fécondation. Dans ce cas-ci, elle correspond aussi à 14 FACW - 1°T2014 Les pommiers ont été plantés directement dans la prairie, sans labour préalable. Les distances de plantation sont de l’ordre de 1,5 mètre dans la ligne et de 3 mètres entre les lignes. Les plants sont tuteurés et protégés à leur base par un grillage. Par contre, il n’y a pas dans le sol de panier de protection pour les racines. Selon Wim Thomassen (photo), les mulots et campagnols ne semblent pas être présents, en tous cas il n’y a pas de dommages observés. D’une façon générale, le choix des variétés, en fonction de la disponibilité des plants, de la destination des fruits, des exigences en soins, des sensibilités aux maladies (tavelure, chancre, …), le choix du porte-greffe, …, sont autant de questions qui peuvent se poser au moment de constituer le verger. Novogen Les poules sont de souche Novogen, une société sœur de Hubbard et de Grimaud Frères. Il est à noter que Novogen collabore au programme de recherche « Utopige », en association entre autres, avec l’INRA, pour étudier la faisabilité d’une sélection génomique pour la production d’œufs de consommation. La sélection génomique consiste à prédire à partir des gènes, la valeur génétique d’un individu, évitant ainsi de passer par des mesures de performances sur l’animal ou ses apparentés. (Source : http//www.novogen-layer.com/newsletter/). Le mariage de la pomme et de la poule : Pour le meilleur ? La faisabilité de l’association de ces productions doit faire l’objet d’études. Les exploitations pilotes participantes y contribuent. Il s’agit de définir les aspects culturaux, d’estimer les coûts et revenus, d’étudier l’occupation du parcours par les volailles, la fertilisation, la biodiversité, etc., et plus inattendu, dans certaines zones, c’est le cas en bon nombre d’endroits des Pays-Bas, l’effet protecteur du couvert vis-à-vis des oiseaux aquatiques sauvages (oies et canards). En effet, ces derniers, qui peuvent représenter un risque dans la propagation de la grippe aviaire, ont une préférence pour les surfaces non arborées. La plupart des expériences dans ces projets sont récentes et n’ont par conséquent pas encore suffisamment de recul pour tirer des conclusions. Il faut leur donner le temps de l’observation et de l’expérimentation. Au vu de l’expansion et de l’importance économique croissante des productions avicoles biologiques et plein air dans notre région, il serait sans doute intéressant que de telles initiatives pilotes puissent se développer également en Wallonie. Nous pourrions alors aussi, contribuer à alimenter la connaissance en cette matière et peutêtre promouvoir ces associations de productions. Michel JACQUET Centre de référence et d'expérimentation en canards à foie gras (CRE) - Ferme La Canardière à Baelen Historique de l’exploitation La ferme « La Canardière » développe depuis 2008 - à titre d’activité principale pour l’exploitante, Sylvie Cornet-Manguette - la production de foie gras et des produits dérivés du canard à foie gras à la ferme, depuis le caneton d’un jour jusqu’au canard gavé, avec transformation et commercialisation des produits. Madame Manguette a bénéficié d’un premier CRE en 2009 portant sur le passage du gavage en cages individuelles au gavage collectif en parcs traditionnels. L’encadrement des essais a été réalisé par Secteur Clinique Aviaire, des Rongeurs et des Lagomorphes de la Faculté de Médecine Vétérinaire de l’ULg dans le cadre du projet d’encadrement zootechnique et vétérinaire des producteurs de foie gras, financé par la Région Wallonne jusque fin 2012. En 2012, la production de la ferme « La Canardière » a été reconnue au titre de production de qualité différenciée par la Commission consultative scientifique pour les Produits agroalimentaires, sous la dénomination : « Foie gras entier mi-cuit de la ferme La Canardière ». Les lots sont démarrés dans une canetonière et transférés à partir de l’âge de 3 semaines dans des cabanes mobiles installées sur parcours, jusque 11 à 16 semaines. FACW - 1°T2014 15 Les objectifs du CRE Après le premier CRE, dont l’objectif était d’accompagner la productrice dans la mise aux normes imposées dès 2011 quant à l’obligation de gavage dans un espace collectif, ce deuxième CRE est venu prolonger les enseignements tirés du premier, en aidant l’éleveur à optimiser la ventilation de leur salle de gavage. En effet, un des aspects essentiels pour le bien-être du canard en gavage et les résultats des rendements et qualités des foies gras repose sur une ventilation optimale, en termes de débits dans la salle, de mouvements d’air et de vitesse d’air au-dessus des canards. Or, les données manquent pour l’instant et les connaissances, en Wallonie, ne permettent pas d’apporter des conseils avertis sur les modèles de ventilation pour de plus petites salles de gavage. Or, c’est ce modèle de production qui se développe à présent en Wallonie. Ce CRE vise donc à collecter une série de données concernant l’optimisation de la ventilation dans une salle de gavage utilisant des cages collectives, dans le cadre d’une activité de production de foie gras à la ferme, en circuits courts. Le rapport complet des essais à mi-parcours est disponible à la FACW. Une visite de l’exploitation a été organisée en septembre dernier par la Région Wallonne - qui finance ce centre de référence - et la FACW. Le public est venu en nombre au rendez-vous, à la fois constitué par des producteurs en place, des candidats à l’installation, des fonctionnaires du SPF-Service Bien-être animal et d'étudiants. de gauche à droite : Liliane Doyen (DGARNE), Marie Manguette (DGARNE), Louis Legrand Après la visite des essais, arrêt au point de vente et dégustation de produits ! (producteur à Templeuve), Sylvie Cornet-Manguette (ferme La Canardière, bénéficiaire du CRE), Catherine Terclavers (SPF Santé publique-Service Bien-être animal). La différence par rapport au premier CRE repose sur la salle de gavage qui a été complètement revue dans sa conception. Auparavant, le gavage était en effet réalisé dans un local exigu, qui servait de remise avant l’arrivée des canards. Pour le développement de l’activité professionnelle, Madame Manguette s’est rapidement rendue compte que ce local n’était plus approprié. Ainsi, en 2012, le bâtiment d’élevage de départ, de 15 m sur 6, a été converti en salle de gavage. Celui-ci est plus spacieux et bénéficie d’entrées d’air nettement plus importantes. La dernière partie du bâtiment (3 m sur 6) a toutefois était maintenue en canetonière. Quatre lignes de 13 cages collective de la marque FAF Le Rêve ont été installées (voir photos ci-dessous). Elles peuvent héberger 3 canards qui bénéficient ainsi d’un espace d’un peu plus de 1 200 cm² chacun, conformément à la législation belge (arrêté royal du 8 décembre 2011 modifiant l’AR du 25 avril 1994). Catherine COLOT Vue sur les 13 cages collectives de la marque FAF Le Rêve 3 canards sont placés par cage. cages (à partir du 5ème lot). et du système de brasseurs d’air installés au-dessus de la ligne de cages (à partir du 5ème lot). 16 Aménagement d’une fosse sous les FACW - 1°T2014 Réflexions sur l'avenir des outils d'abattage de proximité en Wallonie Le nombre d’abattages en Wallonie a reculé entre 2010 et 2012 pour presque toutes les spéculations viandeuses minoritaires en Wallonie (-3,5% pour les porcs et -14% pour les volailles) et a augmenté pour les bovins (+9%). Les abattoirs se spécialisent et abandonnent leur activité multiespèces. Les abattoirs plus spécialisés sont un atout important pour une région si le volume d’abattage est conséquent. Mais à côté de cela, des plus petites structures sont également nécessaires pour garder un tissu économique dans les zones rurales, maintenir une diversité et une quantité d’élevages permettant l’approvisionnement local de tous types de viande. filière. Les principales recommandations quant à la pérennisation de ces outils sont exposées ciaprès. Pour la suite, une rencontre avec l’AFSCA sera sollicitée début 2013 afin de s’atteler au point 1 des recommandations ci-dessous. L’Agence de l’Entreprise et de l’Innovation, au travers de son Centre de références circuits courts créé en 2013, sera également été sensibilisée à l’importance de soutenir les abattoirs locaux. Recommandations 1. DIMINUTION DES COUTS DE PRODUCTION : Les charges d’investissements et les charges administratives doivent être proportionnelles à la taille des activités développées. R1 : Réflexion à avoir avec l’AFSCA sur les règles d’hygiène pour les petits abattoirs; R2 : Instaurer une formation « assistant vétérinaire » (comme en Flandre et en France) pour diminuer les frais vétérinaires. 2. INVESTISSEMENT DANS LA CHAINE DE VALEURS : - Les abattoirs de proximité constituent donc un acteur important dont les éleveurs ont besoin dans de nombreux cas, pour pouvoir continuer à développer leur activité, et parfois obligatoire, pour la valoriser localement. Mais le reste de la filière (ateliers de découpe, artisans bouchers et charcutiers) en ont également besoin afin d’apporter une valeur ajoutée aux productions viandeuses wallonnes. - mutualiser les efforts et s’adapter aux nouvelles demandes du marché en matière de circuits courts; réflexions à développer depuis l’éleveur jusqu’aux entreprises de commercialisation. Le Fédération wallonne de l’Agriculture (FWA), la Filière avicole et cunicole (FACW), BioForum Wallonie, le Bureau économique de la province de Namur (BEP) et la banque CREDAL ont voulu démarrer un groupe de travail afin de réfléchir à un programme spécifique de soutien aux abattoirs de proximité et aux acteurs de la filière viande. Des actions et pistes concrètes devraient sortir de ce groupe pour être communiquées au politique mais aussi pour développer le secteur. R3 : Investir dans des formations spécifiques aux métiers de l’artisanat dans l’agroalimentaire, en particulier les métiers de bouchers et charcutiers; R4 : Promouvoir et revaloriser le métier de boucher/charcutier; R5 : Soutenir le développement d’ateliers de découpe collectifs; R6 : Mettre en place un groupe de travail avec les petits abattoirs (mutualisation des moyens); R7 : Mettre en place des groupes de travail par abattoir de proximité avec éleveurs et bouchers d’une région; R8 : Promouvoir la viande de qualité et locale; R9 : Développer l’organisation du transport des animaux des éleveurs jusqu’à l’abattoir. Une première rencontre s’est tenue à Namur le 4 octobre 2013 entre différents acteurs de la Catherine COLOT FACW - 1°T2014 17 19ème Journée technique de la SASSO Cette journée a été l’occasion de mettre en lumière une série de points importants en volailles colorées. Ayant réuni une centaine de participants, acteurs de la filière avicole française mais aussi étrangère, ce genre d’événement permet de rencontrer les professionnels spécialistes et passionnés de volailles colorées. La génomique (Olivier Demeure – INRA) : un outil d’avenir pour la sélection avicole ? La sélection génétique évolue à grands pas ces dernières années. Si le secteur avicole n’est pas encore autant concerné que les ruminants, des perspectives se dessinent et intéressent les sélectionneurs, dont la SASSO. Cette dernière a donc souhaité faire le point sur la situation, demandant à Olivier Demeure, chercheur à l’INRA, de se prêter à un exercice de vulgarisation pour mieux comprendre les bases de la sélection moderne. En effet, on entend parler de plus en plus de QTL, mais à quoi correspondent-ils ? Il s’agit de mutations sur les chromosomes ayant un effet sur un caractère. Dans ce contexte, il est intéressant de développer des marqueurs génétiques, sous la forme de SNP (Single Nucleotide Polymorphism), afin de pouvoir identifier ces zones d’intérêt. Il y a en effet un intérêt de suivre et sélectionner les mutations ayant un impact positif sur un caractère, comme par exemple le poids de l’animal. Le terme « sélection assistée par ordinateur » (SAG) est souvent employé. Cette sélection permet d’identifier les progrès génétiques qu’il est possible d’obtenir sur des caractères intéressants. Elle est plus efficace que la « sélection assistée par marqueurs » (SAM), car elle concentre une énergie énorme sur les mutations intéressantes. Par exemple, dans le cas de la tremblante du mouton, cette méthode a permis de diminuer l’occurrence de la maladie, en identifiant un gène intéressant possédant la capacité de contrer le mauvais gène responsable de la pathologie. La SAG nécessite néanmoins des études longues et coûteuses. En volailles, des perspectives sont par exemple identifiées pour les gènes de la coloration affectant les plumes. La sélection génomique ne concerne quant à elle pas un seul gène, mais teste tout le génome, et vise à constituer des tables de correspondances entre les SNP et leur valeur génétique. Cela permet par la suite d’éviter le phénotypage des gènes. En bo- 18 vin laitier, la quasi-totalité de la sélection passe par la sélection génomique à partir de la détermination d’une population importante d’animaux. Chez le poulet, c’est un peu plus compliqué, car : • Les reproducteurs sont très régulièrement renouvelés. Une voie pour solutionner ce problème serait de regrouper plusieurs lignées. • Le coût financier est énorme. Toutefois, le progrès réalisé sur un coq se répercute sur 275 000 poules. Les coûts pourraient néanmoins être réduits, en ciblant les marqueurs intéressants et en réalisant des puces plus petites. Les méthodes telles que la sélection assistée par marqueurs (SAM) et la sélection assistée par ordinateur (SAG) ont pour objectif de détecter les QTL, tandis que la sélection génomique, qui requière des investissements nettement plus conséquents, s’attache à la connaissance de populations entières d’individus. Les actualités en colibacilles (Brice Robineau – Selvet Conseil), à l’origine de pathologies de plus en plus présentes dans les élevages Les pathologies liées au colibacilles sont surtout observées sur les poulets à croissance rapide. Elles sont en recrudescence dans les élevages. Comment voir s’il s’agit de colibacilles vraiment pathogènes et non associés à la flore commensale ? Quelle efficacité les méthodes d’analyses peuvent-elles atteindre afin d’assurer un bon pronostic ? Deux cibles sont à cet effet testées : les poussins d’un jour et les volailles adultes. Sur les poussins, le foie et le vitellus - les deux organes où l’on retrouve les colibacilles - sont ensemencés dans le cadre de la réalisation des antibiogrammes. Cela permet d’évaluer la qualité du poussin. Quant aux adultes, les analyses portent sur les poules reproductrices. Il est à présent admis que celles-ci peuvent être affectées, suite à une mortalité démontrée par la contamination en FACW - 1°T2014 Olivier Demeure, généticien à l’INRA colibacilles. Des vaccins peuvent être fabriqués, car on connaît les candidats à l’origine des problèmes. La transmission verticale est également une notion bien admise aujourd’hui, mais elle n’est pas forcément systématique. Il n’est en effet pas toujours évident d’associer le même colibacille entre le poussin d’un jour et le poulet de chair devenu adulte. groupe INZO Des gènes communs aux animaux et aux hommes sont identifiés, voire par exemple les méningites des bébés. Cela pose bien entendu la question de la délivrance des antibiotiques. Quels antibiotiques en effet utiliser de sorte de ne pas créer des résistances ? Pour ce faire, il existe des antibiogrammes à visée thérapeutique et d’autres, de type interprétatif. Ils permettent d’identifier les populations de colibacilles qui vont devenir résistants aux antibiotiques. On observe également que plus les colibacilles sont résistants, plus la probabilité de virulence est élevée. Si l’on veut agir de manière préventive sur les colibacilles, il est nécessaire de repérer ceux qui sont pathogènes et voir comment ils circulent. Dans les cas de traitements, le passage par un antibiogramme précis est vivement conseillé. Dans l’avenir, Brice Robineau de Selvet Conseil estime que cette voie sera exigée. Ainsi, une formule de type - démarrage à 17% TP, croissance à 13%, finition à 15% (essais n°2 dans le tableau ci-dessus) - constitue un bon compromis permettant de diminuer le taux de protéines en période de croissance, sans affecter les résultats techniques. Brice Robineau, • Présentation de l’aliment : on observe une dégradation importante des performances quand de l’aliment farine est utilisé. • Coloration de l’aliment : les essais en poules pondeuses ont clairement mis en évidence l’importance de la qualité des pigments en termes de coloration sur le coût de production. • Coût des protéines : la réflexion sur le soja est essentielle. Même une diminution de 1% du taux d’incorporation a des effets importants sur le coût. Plusieurs problèmes sont néanmoins observés : dégradation des litières - diminution des performances - diminution de la digestibilité des protéines. Le soja possède en effet des protéines très digestibles, de l’ordre de 85% (moins de 80% pour le colza). vétérinaire chez Selvet Conseil Evolution des conduites alimentaires dans la production de poulets Label Rouge (Olivier Amador – INZO) Inzo, en tant que société de conseils en alimentation animale, s’attache depuis quelques années à étudier différentes conduites alimentaire et évaluer la faisabilité de formuler des aliments en poulet Label Rouge à plus bas niveau de protéines. Pour cette société, c’est possible, mais sous certaines conditions, à savoir : travailler à la fois sur le taux de protéines, la présentation de l’aliment, sa coloration, la saison, et très important, la qualité de la matière première. • Travailler à la fois sur le taux de protéines, la présentation de l’aliment, sa coloration, la saison, et très important, la qualité de la matière première permettrait de diminuer le taux de protéines dans les formules alimentaires. Olivier AMADOR du Pour ces aspects, Inzo s’est premièrement attachée à construire une matrice de protéines digestibles à partir de coqs, pour ensuite mettre en place des essais afin de valider la valeur des nutriments en termes de digestibilité. 9 traitements portant sur un croisement précis de poulets et déclinant des niveaux différents de protéines et de protéines digestibles ont été identifiés, avec l’objectif de donner une même valeur de protéines aux traitements mais de croiser les valeurs de digestibilités des protéines, en gardant des taux d’acides aminés identiques entre traitements. Taux de protéines dans les aliments : des essais d’alimentation sur trois itinéraires différents ont été menés selon le protocole synthétisé dans le tableau ci-dessous : Essai 1 Essai 2 Essai 3 Données poulets T451-11 poulets/m²-objectif de 2,4 kg à l’abattage Aliment j1-j28 Aliment croissance (aliment granulé) Aliment finition (aliment granulé) Aliment en miettes à 17% de protéines (TP) Constatations 15% TP 13% TP 13% TP 13% TP 15% TP 13% TP Le retard pris au stade croissance ne se rattrape pas. Apparition de picage à 56j développement de nervosisme Rattrapage du poids des animaux en fin d’élevage FACW - 1°T2014 19 Ces essais de formulation d’aliments menés par Inzo pour diminuer le coût des protéines font ressortir que les valeurs associées aux protéines digestibles sont très héritables comparativement aux valeurs associées aux protéines, et permettent de mieux prédire la croissance animale. Formuler à partir de niveaux bas de protéines, c’est donc possible, mais il est essentiel de travailler sur la qualité des matières premières. Les évolutions enregistrées entre 2010 et 2012 mettent également en évidence la faisabilité de diminuer le taux de lysine digestible. Cela dépend de différents facteurs : nouvelles souches, objectifs d’abattage différents, renouvellement du parc de bâtiments, saison. Les effets de la lumière sur les volailles (John Matcham – Agrilamp) : lampes blanches, rouges, vertes ? Spécialiste renommé dans son secteur d’activité, à savoir l’éclairage en agriculture, Agrilamp propose des solutions Led, notamment pour le secteur avicole. Le Royaume-Uni a développé il y 20 ans des essais à partir d’ampoules blanches et d’ampoules rouges, en se rendant compte qu’aucune différence n’était mise en évidence sur la volaille. Les recommandations d’utilisation des ampoules rouges pour limiter les problèmes de cannibalisme se justifiaient en fait par une réduction de l’intensité lumineuse ayant en conséquence un effet sur la diminution du picage. L’homme voit en trois couleurs : bleu, vert, rouge, mais il voit moins bien en rouge. Les poulets voient en 4 couleurs (plus une cinquième pour la dinde). Le poulet, originaire des forêts, a acquis la capacité de voir très bien en bleu. Au niveau de l’éclairage Led, John Matcham informe qu’une mesure efficace de l’intensité lumineuse (en lux) est possible si elle est effectuées à 15 cm du sol (à hauteur de l’animal) et à au moins 80 endroits différents. Cette intensité lumineuse diffère par ailleurs en fonction du type d’éclairage rencontré (incandescent, néon, halogène, Led). Selon que les Led soient blancs, rouges ou verts, l’intensité de la lumière varie pour l’homme et pour le poulet, ainsi que son comportement (voir tableaux ci-dessous). Et les Led verts ne sont vraiment pas à conseiller dans les poulaillers : Type de Led Intensité pour l’homme (lux) Intensité pour le poulet (clux) Normalisation de l’intensité pour le poulet (clux) Blanc (vision de toutes les couleurs) 15 22 14 Rouge (vision en rouge seulement) 11 26 14 Vert (vision en vert seulement) 13 14 14 Comportement du poulet Recherche la nourriture (sans manger !) picore Becque les autres 20 vert rouge Supérieur à rouge et blanc Supérieur à blanc Supérieur à rouge et inférieur blanc Supérieur à rouge et blanc Inférieur à blanc Supérieur à blanc blanc L’effet négatif des Led verts est clairement démontré par Agrilamp. Ce type d’éclairage n’est donc pas du tout à conseiller. Par ailleurs, les recommandations d’utilisation des ampoules rouges pour limiter les problèmes de cannibalisme ne se justifient que par le fait d’une intensité lumineuse réduite ; ceci ayant en conséquence un effet sur la diminution du picage. John Matcham conseille de prendre connaissance de la durée d’utilisation des ampoules par jour qui est indiquée sur les boîtes Led, afin de vérifier l’adéquation de ces Led à la gestion de l’élevage. Il recommande également de revoir à la baisse les indications relatives au nombre d’heures totales de vie de la lampe. En effet, le circuit sera hors circuit avant la lampe, notamment par les manipulations « éteindre/ allumer ». Ainsi, de 35 000 heures inscrites sur l’étiquette, il est plus prudent de compter sur 25 000 heures. FACW - 1°T2014 John MATCHAM, spécialiste de l'éclairage en volailles chez Agrilamp La gestion de la lumière pour les produits SASSO (Jean-René Grelier – SASSO) : un paramètre essentiel pour des performances optimales Asie, Amérique et Afrique, trois continents où les produits colorés sont très présents. Plus de 4 milliards de volailles colorées sont évaluées dans ces trois grands blocs. Ce qui différencie le coloré, pour Louis Perrault, c’est ce qui ne relève pas du standard. Le slogan « Bon, Bien et Biodiversité » est retenu par la SASSO, sans oublier la notion de lien social fort, de développement durable et d’ancrage dans les territoires (ruralité). Bernard Sauveur, en 1996, est parvenu à démontrer que la transmission de la lumière se faisait chez la poule à partir de la voie trans-crânienne. La durée du jour est donc une notion subjective. La poule est également sensible à la pleine lune, justifiant la nécessité la nuit de diminuer fortement l’intensité lumineuse. Ce rappel a son importance dans le cadre de la maîtrise de la maturité des poules reproductrices. En effet, réduire de 3 heures la durée d’éclairage à 17 semaines va retarder de 20 jours la maturité (10-15 jours réellement observés sur le terrain), tandis que l’augmenter de 3 heures n’avance l’âge du premier œuf que de 7 jours. Attention également, pendant cette phase d’élevage, il est nécessaire de maintenir une intensité suffisante au risque d’avoir une ponte au sol importante. Le jour du transfert, il faudra maintenir une durée de lumière de 24 heures, mais dès le lendemain, on veillera à respecter la même heure d’allumage et d’extinction, la même heure d’alimentation et d’arrêt de la chaîne. La gestion des parentales dépend d’un grand nombre de paramètres, dont l’importance de la lumière au jour 1. Montrer que le jour et la nuit existent est essentiel. Jean-René Grelier rappelle : « La poule label a davantage un lien avec la nature que la poule standard. » Il faut le faire tout de suite, sinon les poules se sentiront perdues Ainsi, l’objectif à 7 jours est d’avoir 5 heures de phase nuit. La diminution de la durée d’éclairage doit se faire lentement et de manière stable, telle que l’on parvienne à l’âge de 10 semaines à obtenir une durée de lumière artificielle égale à la durée de lumière naturelle lors du transfert des poules à 20 semaines (mini 10 heures, maxi 14 heures). Selon le pays ou la région où l’élevage se situe, des sites Internet permettent d’obtenir ces prévisions. L’importance et la diversité des produits colorés dans le Monde (Louis et Edouard Perrault – SASSO) Depuis quelques années, la SASSO a pris un virage important en décidant de développer de manière très significative son activité grand export. 60% de son chiffre d’affaires se fait à présent en-dehors de la France. JLouis PERRAULT Directeur de SASSO Dans chacun des pays cités, des noms sont associés à la volaille colorée : Shandi au Bengladesh, Deshi au Pakistan, Nati en Inde, … Un grand journal en Inde (le Bangalore Mirror) a dernièrement mis à l’honneur la SASSO, en première page d’une de ses éditions, en la qualifiant de clé de la réussite pour le développement des volailles colorées dans le pays. La consommation en Inde est en effet énorme, de l’ordre du 2 milliards de volailles colorées ! En Malaisie, en Indonésie et en Thaïlande, les populations ne veulent pas consommer du poulet blanc, lui préférant des volailles très hautes sur pattes, proches de la stature du combattant. En Chine, la consommation est également impressionnante. Une société (Wen), installée depuis longue date déjà, avait démarré ses activités au départ d’un poulet standard. Ne parvenant pas à le vendre, elle a développé la filière du coloré avec succès (300 millions de poulets vendus par an). Jean-René GRELIER, technicocommercial à la SASSO En Amériques, 300 millions de têtes de volailles sont citées (sur près d’un milliard d’habitants). A côté de l’autoconsommation (souches mixtes œufs/ chair associées à des élevages de basse-cour et un commerce basé sur le vivant), des filières de production et de commercialisation s’organisent, comme le pollo de Campina au Mexique. La motivation : des volailles en liberté, en plein air, une qualité gustative différente. En Amérique du Sud, on trouve une multitude de Vet Shop, c’est-à-dire des magasins vendant des volailles démarrées et des poussins d’un jour auxquels on associe la vente de vaccins, d’aliments, de petit équipement d’élevage. Le cou-nu noir est apprécié au Brésil dans le cadre des rites Vaudou (100 000 volailles par an), tandis qu’en Colombie, on rapporte que les FARC élèvent dans les forêts des cou-nu noirs, afin que l’armée régulière pense qu’il s’agisse de vautours. Le marché de New York écoule également par semaine 300 000 poulets vivants colorés (+ 5 €/volaille), plus particulièrement vers la FACW - 1°T2014 21 communauté juive et latino. Ici, le goût a une valeur importante, mais pas que cela : la couleur est également un critère prépondérant. L’Afrique est aussi considéré comme un continent à fort potentiel pour les volailles colorées : sur une population d’environ 1 milliard d’habitants, 200 à 300 millions de volailles colorées sont identifiées. Des menaces et opportunités sont mises en évidence par la SASSO pour s’implanter et se développer dans ces grands continents : Les menaces : l’incrimination des volailles colorées dans les crises sanitaires (la production est souvent citée comme fauteuse de troubles), de fortes pressions de groupes très influents sur les petits producteurs (exemple en Thaïlande du « Kitchen of the world »), la problématique sanitaire du commerce du vivant (correspondant à 90% de la commercialisation en Asie) et la sécurité génétique (des sociétés asiatiques recherchent des souches colorées étrangères pour améliorer leur génétique). Les opportunités : apport d’une sécurité sanitaire et d’une sécurité génétique (par les hybrides 4 voies). Catherine COLOT Symposium AMCRA La vaccination comme alternative à l’utilisation d’antibiotiques dans les infections par ORT Ornithobacterium rhinotracheale chez les poulets de chair. L’AMCRA (« Antimicrobial Consumption and Resistance in Animals »), une asbl créée en 2012, pour œuvrer à l’amélioration en matière d’utilisation et de résistance aux antibiotiques en production animale, organisait à Bruxelles en octobre dernier, son second symposium. Il avait pour thème : « La vaccination, la biosécurité et le management comme outils pour une réduction de l’utilisation des antibiotiques ». Parmi les nombreuses présentations orales, figurait un exposé de Peter De Herdt (Conseiller technique volailles, MSD Santé Animale, Belgique), relatif à la vaccination comme alternative à l’utilisation d’antibiotiques dans les infections ORT chez les poulets de chair. L’article qui suit synthétise cette présentation. 22 O. rhinotracheale : la découverte Description de la maladie Cette infection est présente à travers le monde. Il faut cependant noter qu’il existe beaucoup d’études réalisées en Belgique sur ce sujet. Notre pays a tenu un rôle déterminant ; la maladie a été décrite officiellement pour la 1ère fois en 1994 par Peter Vandamme et collaborateurs, de l’Université de Gand, dans « International Journal of Systematic Bacteriology ». Elle avait auparavant, en 1990, fait l’objet d’une première description officieuse dans « Vlaams Diergeneeskundig Tijdschrift », par Ria Wyffels et collaborateurs (Provinciaal Verbond W-Vlaanderen), comme maladie chez les perdrix. Il existe différentes formes de la maladie : - Subclinique, les animaux sont « porteurs » ; - Clinique, les animaux sont malades et présentent des symptômes qui sont fonction de la virulence de la souche d’Ornithobacterium, de facteurs environnementaux (ventilation, poussière, température, …), d’autres infections qui s’y ajoutent (NCD, BI, …) ou de combinaisons de ces facteurs. Le pathogène atteint le système respiratoire, provoquant une inflammation des narines, de la trachée, des sacs aériens et des poumons, ces derniers présentent un contenu mousseux. Les FACW - 1°T2014 articulations, les tendons, sont aussi touchés, occasionnant des boiteries et dans certains cas, le système nerveux central est affecté (méningite). Lorsque les lésions s’aggravent, il y a formation de fibrine, des plaques se constituent. Les conséquences de l’infection sont une augmentation de la mortalité, une dégradation de la croissance et de l’indice de conversion alimentaire, le refus à l’abattoir et le recours à l’utilisation d’antibiotiques. Prévalence dans les poulets de chair en Belgique Des analyses de titre d’anticorps, réalisées à Gand entre 1993 et 2000, sur des poulets destinés à l’abattoir (120 lots), ont révélé que 55% avaient des anticorps. Par ailleurs, dans une autre étude, l’analyse de 10 lots différents, a montré que seuls 2 lots ne présentaient pas d’infection ; donc 80% des lots étaient infectés, positifs à partir de 3 semaines après la naissance pour les plus hâtivement touchés. En fait, une majorité de la volaille est infectée par l’OrniStatut thobactérie et souvent, l’infection est tardive. Antibiogramme et traitement antibiotique D’une façon générale, le traitement aux anti- Contrôle biotiques soulève le problème du coût et de la Vacciné résistance. Plus particulièrement, O. rhinotracheale croît très lentement et il n’est pas pos- Contrôle sible d’utiliser un antibiogramme classique ; Vacciné Contrôle les tests de sensibilité aux antibiotiques ne Vacciné sont pas faciles, ceci étant lié à l’inaptitude de ce germe à se développer sur les supports traditionnels. L’antibiotique commence à se diffuser avant le développement du germe, donnant l’impression que ce dernier est sensible, alors que ce n’est pas le cas, on a souvent une fausse impression de sensibilité. Le pourcentage de résistance est énorme, comme le montrent les chiffres suivants : Pourcentage d’isolats sensibles : La Tiamuline fait exception. Il y a, comme le montrent les pourcentages ci-dessus, une sensibilité du germe à son égard, mais cette molécule ne peut pas en général être employée chez les poussins en raison d’interaction avec d’autres produits utilisés chez ceux-ci. La Tiamuline peut interagir avec les produits anticoccidiens ionophores, qui sont très fréquemment utilisés pour les dindons et les poussins de chair, il faut être conscient du danger de l’usage de la Tiamuline en combinaison avec les ionophores. De plus, la Tiamuline n’est pas enregistrée pour le traitement de l’ORT. Dès lors, pourquoi ne pas vacciner ? Au milieu des années ’90, un vaccin pour poulets a été développé en Hollande (van Empel et al., 1998, Avian Diseases). Le vaccin inactivé a été appliqué chez des parentales durant l’élevage. La descendance a été soumise à une inoculation expérimentale par O. rhinotracheale et la protection de la descendance contre les signes et lésions a été étudiée : Age des parentales (semaines) Age des poussins (jours) 32 15 32 15 37 37 37 37 15 15 30 30 Score de lésions dans les sacs aériens 100 % 40 % 72,5 17,5 97,5 57,5 % % % % Score de lésions dans les poumons 50 % 0% 35 0 50 2,5 % % % % Lorsque l’on compare au point de vue lésions pulmonaires, les poussins de mères vaccinées ou non, la différence est significative. La vaccination peut donc être une solution. Cependant, comme toutes les infections ne vont pas jusqu’au stade clinique, est-il intéressant de vacciner ? Il existe beaucoup d’études en Belgique de ce point de vue. Deux études tests sur le terrain permettent de tirer des conclusions : Devriese et al, Avian Pathology, 2001. • Lincomycine : 0%. • β-lactamines (Ampicilline, Ceftiofur) : 0%. • Macrolides (Tylosine, Spiramycine) et Tilmicosine : <10%. • Flumequine : <10%. • Enrofloxacine : 11%. • Doxycycline : 20%. • Tiamuline : 100%. - - Il y a généralement un haut degré de résistance aux antibiotiques. A celui-ci s’ajoutent la nature des lésions et d’éventuelles infections concomitantes, telle la colibacillose par exemple. Lorsque E. coli est concomitant, le traitement spécifique est non adéquat vis-à-vis de l’Ornithobactérie. Il faut alors souvent s’attendre à un résultat décevant lors d’une éventuelle utilisation d'antibiotiques. Cauwerts et al., Avian Pathology, 2002. Parentales nées entre décembre 1998 et décembre 1999, avec monitoring sur les poussins de chair, entre août 1999 et juillet 2000. De Herdt et al., Avian Diseases, 2012. Parentales nées entre mai 2009 et avril 2010, avec monitoring sur les poussins de chair entre décembre 2009 et décembre 2010. Les études sur le terrain sont parfois plus difficiles parce qu’il y a des variables qui ne sont pas maîtrisables. FACW - 1°T2014 23 Toutefois, dans le cas de ces 2 études, le pro- Cauwerts et al., 2002 tocole fait référence à : • une seule organisation très intégrée, avec l’élevage des parentaux, la production des Gain quotidien (g) IC à 1.500 g œufs à couver, le couvoir et l’aliment ; • une seule souche de poulets ; Mortalité (%) • un schéma standard de vaccination des Déclassés (%) mères ; Indice de Produc• l’application du vaccin O. rhinotracheale tion dans la moitié des fermes d’élevage de parentales et l’autre pas ; De Herdt et al., • un suivi de cycle complet à l’intérieur 2012 de l’organisation, portant sur 1 an (suppression de l’effet des conditions Gain quotidien (g) climatiques) ; • un monitoring des exploitations d’éle- Indice de conversion vage de poulets de chair, sans mé- Mortalité 1ere semaine lange de poussins, avec un aliment (%) standard et sans vente de poulets en Mortalité + déclassement (%) circuit-court. Indice de Production Les données ont été récoltées de façon standardisée pour l’organisation, et les résultats ont été comparés entre poussins vaccinés et non vaccinés. Pour tous les paramètres (mortalité, déclassement, …), les meilleurs résultats vont aux poussins vaccinés. Une analyse des données par la méthode statistique Anova a démontré que surtout la diminution de la mortalité et l’augmentation de l’indice de production étaient significatives. En essayant d’approfondir la relation entre ces résultats supérieurs et la vaccination, des autres variables ont été ajoutées dans les analyses statistiques. En effet, sur le terrain, différentes variables entrent en ligne de compte. Ces facteurs de variation inhérents aux études sur le terrain et qui, en plus de la vaccination, peuvent influencer la performance, sont notamment l’âge des parentaux et la saison de l’incubation. Après des études des corrélations entre la mortalité (+ déclassement) et l’âge des parentaux et la saison, puis l’établissement des formules de régression pour le calcul des taux de mortalité (+ déclassement) et l’indice de performance, il s’est avéré que la vaccination est chaque fois un facteur significatif. Non vaccinés ORT (n= 39) 51,54 1,469 Valeur de p Anova (Analysis of variance) 0,542 0,166 4,048 0,670 5,529 0,661 0,035 0,960 285,16 270,43 0,050 Vaccinés ORT (n= 40) 58,27 Non vaccinés ORT (n= 60) 57,56 Valeur de p Anova (Analysis of variance) 0,295 1,71 1,74 0,117 1,13 1,26 0,428 4,44 5,70 0,021 318,0 306,0 0,030 1999-2000 + 1,1 % - 2,6 % ND - 26.8 % + 1,4 % - 23,8 % + 5,4 % Gain quotidien Indice de conversion Mortalité 1ère semaine Mortalité totale de la ronde Déclassement Mortalité + Déclassement Indice de production 2009-2010 + 1,2 % - 1,8 % - 10,4 % ND ND - 22,3 % + 3,9 % Publications de l'AMCRA Le Guide sanitaire AMCRA comporte une série d’avis généraux et de principes de base, destinés à éviter une thérapie antibactérienne en œuvrant à la prévention et au contrôle des maladies et à une biosécurité optimale dans les élevages avicoles. Le Vade-mecum pour un usage responsable des produits antibactériens se veut un outil et une aide pour le vétérinaire praticien, lors de la prescription, la délivrance ou l’administration rationnelle et sélective des antibiotiques. En conclusion La vaccination ORT des mères procure des anticorps aux poussins constituant une protection de ceux-ci contre la prévalence de lésions. L’incidence de l’infection est moindre, il y a moins de pertes par mortalité et déclassement à l’abattoir et l’indice de production est augmenté. Michel JACQUET Vaccinés ORT (n= 40) 52,10 1,431 Il comporte par espèce (porcs, bovins et volailles), notamment diverses recommandations spécifiques de traitement en fonction de la pathologie. 24 FACW - 1°T2014 Le poster (par espèce), des directives pour un bon usage des antibiotiques ; à l’attention des agriculteurs et des vétérinaires. Annonce Profil UCM Repreneur/HOCC/2013/CES005 ENTREPRISE : Société familiale (1ère génération) spécialisée dans l’abattage de volailles et de lapins et la vente en boucherie ou au détail. La société s’adresse à la fois aux particuliers et aux professionnels (fermiers, éleveurs, revendeurs) du secteur. Les clients particuliers représentent +/- 35% du chiffre d’affaires et les professionnels 65%. Ces ratios demeurent stables sur les 3 derniers exercices. L’entreprise bénéficie d’un agrément CEE qui autorise la vente à l’étranger et des prestations pour des revendeurs de volailles. L’entreprise a débuté ses activités en 1978 et a connu, depuis lors, une croissance régulière de ses activités. Dates clés : - - - - 1988 : 1998 : 2003 : 2010 : première extension de l’abattoir. construction de deux nouveaux bâtiments. investissements pour modernisation de la chaîne d’abattage. investissements pour installation d’une station d’épuration des eaux usées. Le payroll de la société est constitué de 2 salariés (21 ans et 16 ans d’expérience) et de 6 intérimaires, eux aussi présents depuis plusieurs années dans l’équipe. L’image de marque de l’entreprise s’appuie sur : - un niveau d’exigence qualité élevé ; - un haut degré de flexibilité. 25 FACW - 1°T2014 L’exploitation s’effectue dans un secteur de niche de par sa taille et la faible concurrence. Potentiel de croissance réel, nécessitant le déploiement d’une nouvelle stratégie commerciale à destination, notamment, de clients wallons et transrégionaux (Flandres, Bruxelles), voire transnationaux (Nord de la France). L’entreprise n’a pas, à ce jour, développé de politique commerciale particulière. La reprise et le maintien du niveau d’activité n’induisent, a priori, aucun investissement industriel conséquent à moyen terme. MOTIF DE CESSION : Les propriétaires de l’entreprise souhaitent aujourd’hui bénéficier d’une retraire amplement méritée, après plus de trente-cinq années dédiées, presque exclusivement, au développement de leur société. Les cédants souhaitent céder leur entreprise à une personne « extérieure » à la société, après avoir étudié l’hypothèse d’une reprise « familiale ». Les cédants souhaitent, prioritairement, garantir la pérennité de l’entreprise. LOCALISATION : ACCOMPAGNEMENT : Les cédants sont disposés à accompagner les repreneurs durant une phase transitoire de 3 à 6 mois. Chiffre d’affaires : 345.464€ 26 Ce FRN positif est d’autant plus appréciable qu’il ne figure aucune dette financière dans les capitaux permanents. Le ratio d’indépendance financière se monte à 85,7%. Le BFR est positif et s’élève à 28.455 €. L’activité consomme donc des liquidités, mais sa structure financière solide permet de dégager un Position de Trésorerie Nette (PTN) positive (23.616 €). L’immobilier (maison contemporaine, terrain, abattoir) a été récemment évalué à 800.000€ et doit être cédé avec l’exploitation. Il appartient en main propre au gérant de la société. L’entreprise met à disposition un dossier de présentation (memorandum) sur demande et sous réserve de la signature d’une convention de confidentialité. Région wallonne DONNEES FINANCIERES (2012) : EBIT moyen (2009 – 2011) : +/- 4% du CA annuel Le Fonds de Roulement Net (FRN) s’élève à 52.071 €. Les sources de financement à long terme sont plus importantes que leur utilisation à long terme. Une partie de ce passif long terme est donc disponible pour financer le Besoin en Fonds de Roulement (BFR). Cette structure financière saine et solide trouve son explication dans deux points : • Les gros investissements datent de plusieurs années et sont, pour la plupart, totalement amortis aujourd’hui. • Au fil des ans, la société a généré des bénéfices qui sont restés dans les Fonds Propres. PRIX INDICATIF DE REPRISE : A discuter. Personne de contact : Nicolas Dujardin Tél. 065/38.38.77. [email protected] Agent Relais Transmission FACW - 1°T2014 Aperçu du marché belge 2013 Marché de Deinze - Evolution du prix du kg de poulet à rôtir La moyenne des prix 2013 est en progression comparativement aux 5 années précédentes. Elle s’établit à 97 cents par kg de poulet sur le marché de Deinze. En 2013, une baisse des prix est observée dès le mois d’août avec une légère reprise en décembre. Ce fléchissement est également remarqué au niveau européen. Marché de Kruishoutem - Evolution du prix au producteur des oeufs blancs (par 100 pièces) - HTVA En batterie Au sol FACW - 1°T2014 27 Moyenne par an de 2010 à 2013 Quelle que soit la catégorie d’œufs, la moyenne des prix 2013 est bien inférieure à l’année dernière, avec une remontée remarquée à partir du mois de septembre. Cette moyenne est cependant supérieure à 2011. Notons également que l’écart de prix entre productions en cages et productions au sol est plus important en 2013. Marché de Kruishoutem - Evolution du prix au producteur des oeufs bruns (par 100 pièces) - HTVA En batterie Au sol Moyenne par an de 2010 à 2013 28 FACW - 1°T2014 Marché de Deinze - Evolution du prix au producteur du Kg de lapin standard - HTVA Le plafond hivernal 2013/2014 est actuellement de 2,5 €/Kg vif. Ce niveau se maintient depuis la mi-octobre. il est plus élevé que celui de l'hiver précédent (2,15 @/Kg vif), qui s'est étendu du début mai à la mi-aôut. Le prix moyen pour l'année écoulée équivaut à 1,96 €/Kg vif. Aperçu du marché européen 2013 Poulet standard Dans l’Union Européenne (UE), 2013 constitue une année marquée par une moyenne des prix du poulet standard positionnée au-dessus de la moyenne des 5 dernière années, même si dès le mois de septembre, les prix sont descendus en-dessous de ceux de 2012 (voir graphe 1). Quant aux prix des matières premières, une tendance à la baisse est observée, mais le niveau reste assez élevé (voir graphe 2). La moyenne mensuelle des marges 2013 s’affiche endessous de la moyenne des marges des 5 dernières années et ce, jusqu’au mois de mai pour la dépasser ensuite (voir graphe 3). La Commission Européenne prévoit dans les prochains mois des marges stables, juste au-dessus de la moyenne 2008-2012. Les abattages sont en légère progression. Sur la période janvier-septembre, les importations des pays tiers (graphe 4) ont diminué de 3%, avec une poursuite de la baisse des importations du Brésil (mais une augmentation depuis la Thaïlande). L’UE est essentiellement importatrice de préparations de poulets et de poulets saumurés. Les exportations (graphe 5) ont légèrement progressé (+2%), surtout tirée par l’Arabie Saoudite, l’Afrique du Sud, et, dans une moindre mesure, d’autres pays comme le Ghana et la Malaisie. L’UE exporte essentiellement des poulets congelés. La balance commerciale reste très positive pour l’UE qui exporte le double de ce qu’elle importe, même si le prix du poulet européen reste de loin plus élevé que les prix du poulet USA (toutefois en augmentation constante) et brésilien (graphe 6). Oeufs Le prix moyen des œufs en 2013 est nettement inférieur à la moyenne 2012, mais rejoint la moyenne des 5 dernières années. Il est aussi supérieur à la moyenne 2011 (graphe 1). Concernant le prix des ovoproduits, des opportunités s’ouvrent pour l’albumen, compte tenu des prix élevés observés aux USA (graphe 2). Par contre, le prix des jaunes reste toujours moins concurrentiel. Quant à la marge, un déficit est observé en 2013, surtout pour la période de mars à septembre. A partir d’octobre, un redressement est FACW - 1°T2014 29 observé avec un dépassement de la moyenne 2007-2011 en novembre (graphes 3 et 4). Cette évolution est due à une revalorisation du prix des œufs, parallèlement à une baisse du prix des aliments. On observe également une baisse des mises en place comparativement à 2012 (graphe 5). Le graphe 6 démontre clairement que le déficit des marges observées entre mars et septembre provient d’une production trop importante par rapport au développement des prix des œufs sur cette période. Sur les 9 premiers mois de l’année, les importations ont baissé de près de 50%, depuis la majorité des pays d’importation, sauf l’Inde. La diminution en volume est plus forte que celle en valeur (graphe 7). L’UE importe majoritairement des ovoproduits. Les exportations (graphe 8) sont en progression de 8,5%, tirée essentiellement par la Russie et les Emirats arabes. La part des œufs frais exportés a progressé. La balance commerciale est très en faveur de l’UE, qui, entre janvier et septembre, a exporté 10 fois plus que ce qu’elle a importé. Catherine COLOT Poulet standard Graphe 1 Graphe 2 Graphe 3 Graphe 4 Graphe 5 Graphe 6 Oeufs Graphe 1 Graphe 2 Graphe 3 Graphe 4 Graphe 5 Graphe 6 Graphe 7 Graphe 8 Accueil Bienvenue sur le site de la Filière Avicole et Cunicole Wallonne ! Recherche FACW ? Ressources Activités/services Événements Trimestriels LA FACW ET LE DEVELOPPEMENT DE L’AVICULTURE ET DE LA CUNICULTURE EN REGION WALLONNE La Filière Avicole et Cunicole Wallonne (FACW) - asbl, exécute et amplifie un programme d’accompagnement technique dont la finalité est de contribuer au développement et à la compétitivité des entreprises avicoles et cunicoles wallonne. Avec l’agrément de l’association en tant que Conseil de filière, certains travaux réalisés dans le programme d’encadrement apportent au conseil de la filière avicole et cunicole une part importante des données utiles dans l’élaboration du plan de développement pluriannuel propre à la volaille et au lapin. Ce plan constitue un véritable outil stratégique des filières wallonnes de production et de commercialisation, à la rencontre des besoins des consommateurs. Prix du marché Liste foie gras Liens/ Adresses utiles Ces programmes d’encadrement et de développement sont réalisés grâce au soutien financier du service public de wallonie direction générale de l’agriculture, des ressources naturelles et de l’environnement (dgarne) et de la division de l’emploi et de la formation professionnelle (Direction Générale de l’Economie et de l’Emploi). Contact Avec le soutien de la Wallonie Équipe FACW Plan d'accès Filière Avicole et Cunicole Wallonne - asbl Chaussée de Namur, 47 5030 GEMBLOUX (Belgique) Tél : 0032 (0)81 627 311 Fax : 0032 (0)81 600 446 [email protected] Pour mieux répondre aux demandes, la FACW revoit régulièrement son site internet. Vous y trouverez divers dossiers techniques, la législation, ... , téléchargeables au format PDF sous la rubrique «RESSOURCES». 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