N° 24 AVRIL 2014 EDITO Compétitivité Politique salariale La fin annoncée des hélicoptères légers à Marignane L’écho de vos délégués Congé maladie Anomalie gestion des temps Vols : Appel à la vidéo ? Remboursement mission Le résultat de la politique salariale 2014 est lamentable. Alors qu’Airbus Helicopters n’a jamais été aussi rentable, alors que les employés n’ont jamais fait autant d’heures supplémentaires pour atteindre les objectifs, alors que la Direction n’a d’autre mot à la bouche que « plus d’efforts » qu’est-ce qu’en récoltent les salariés ? +28% d’EBIT = -16% sur la politique salariale!!! Et comme nous le disions dans le dernier HELIMAG, Airbus Avions, avec une rentabilité bien en dessous d’Airbus Helicopters, se ferait la part belle avec une politique salariale qui devrait être en ligne avec l’année dernière. Ces inégalités et cette injustice ne sont pas tolérables. Il y a bien trop longtemps que les salariés de Marignane n’ont pas tapé du poing sur la table ! Ce mois-ci, nous avons décidé de nous concentrer sur des sujets d’actualité, peut-être un peu longs à lire mais nécessaires pour mieux appréhender les incohérences de la Direction. La pression monte également de plus en plus dans plusieurs secteurs de l’usine. La CFTC alerte une fois de plus la Direction sur le fait que de plus en plus de salariés viennent travailler la peur au ventre devant la pression mise par le management, mais aussi par les messages continuellement négatifs et néfastes sur la situation de l’entreprise. Il est totalement inadmissible de travailler dans ces conditions, de la méca jusqu’aux chaînes, en passant par l’élec, le support et la structure; il est encore temps que le management réagisse. Au-delà des risques psycho-sociaux, cette augmentation de pression sur les salariés est source de risque d’erreur. Et ce risque d’erreur a un impact sur l’image de l’entreprise, la satisfaction client et la profitabilité. Nous n’avons donc rien à y gagner, changeons d’état d’esprit, et vite !!! Marc DEHAN Délégué du personnel Président de la CFTC AIRBUS Helicopters www.cftc-eurocopter.fr Compétitivité Rentrons directement dans le vif du sujet . Airbus Helicopters a toujours été une société compétitive et rentable, c’est d’ailleurs encore en 2013 l’entité la plus rentable du groupe Airbus. Ce qui, en revanche, empêche de dormir les Directeurs et les équipes de management successives, c’est notre EBIT par rapport autres hélicoptéristes que sont Bell, Agusta Westland, Sikorsky, Boeing, Robinson, AVICS et Russian Helicopters. « Nous sommes la plus grosse société d’hélicoptères au monde, mais nous sommes 2 fois moins rentable que les autres ! ». Si cette affirmation est claire, elle est en revanche loin d’être objective. Et c’est ce manque d’objectivité qui aveugle le management d’Airbus Helicopters, poussant à fondre et refondre les organisations, dans le but d’atteindre la même rentabilité que nos concurrents, sans jamais y parvenir. Pourtant un constat s’impose : Si les problèmes d’AH sont connus depuis longtemps, les solutions utilisées dans les plans de transformation sont toujours les mêmes et l’histoire nous montre qu’elles sont toujours inefficaces. Ne serait-il pas temps d’en changer ? Va-t-on encore longtemps faire peser sur les hommes et femmes de cette entreprise des problèmes sur lesquels ils n’ont pas d’impact ? Regardons un peu les fameux concurrents. Agusta dispose de revenus titanesques sur leurs contrats avec l’Etat Italien. Alors oui, si l’Etat français payait 10 fois plus cher une maintenance que ce qu’elle vaut vraiment, nous serions aussi rentables qu’Agusta, mais peut-on faire cela ? Boeing, Sikorsky ou Russian Helicopters profitent de certaines machines vieillissantes rentabilisées depuis des années et qui sont achetées par leurs gouvernements par centaines avec des marges bénéficiaires définies négociées. Peut-on faire cela ? On se rend vite compte qu’il n’est pas cohérent de comparer Airbus Helicopters à ses concurrents. Si nous vendons bien tous des hélicoptères, notre marché domestique, nos clients majeurs et nos soutiens gouvernementaux sont tellement différents que la comparaison devient très subjective. Pour autant, n’y a-t-il aucune comparaison ? N’y a-t-il rien à faire ? Certainement pas, mais faire porter sur les hommes et femmes de notre entreprise la responsabilité de la compétitivité est un non-sens. La seule vraie comparaison objective ? Dans les entités d’Airbus Group, Airbus Helicopters est la plus rentable. Et ça c’est réel et objectif ! Politique salariale Le ressenti de la CFTC est qu’à chaque fois que nous discutons avec le management ou la Direction, nous avons face à nous des gens qui connaissent leur sujet. Alors, comment expliquer ce grand n’importe quoi de la négociation sur la politique salariale ? La Direction présente quelque chose sans cohérence, et les partenaires représentatifs restent sans réaction ni action… Incompréhensible. « Quel est le poids de la masse salariale par rapport au chiffre d’affaire ? » C’est le seul élément pertinent qui permet de dire si nous, employés, sommes trop chers, ou si, nous, employés, avons une marge de manœuvre pour demander un meilleur partage des richesses. On va peut-être mettre les pieds dans le plat, mais même l’inflation est un mauvais argument. Imaginons une entreprise non rentable qui augmente chaque année ses salariés parce que l’inflation augmente : c’est tout simplement scier la branche sur laquelle nous sommes assis ! A l’opposé, une entreprise ultra rentable qui refuse d’augmenter ses employés à minima à hauteur de l’inflation, c’est une entreprise qui prend le risque de perdre ses employés, son savoir-faire, et augmenter des mouvements sociaux qui auront clairement un impact sur son chiffre d’affaires et sa belle profitabilité. Eh bien non, plutôt que de jouer cartes sur table et de travailler à trouver un accord gagnant-gagnant, c’est enfumage et poudre aux yeux… La Direction explique que le « backlog » de machines en commandes diminue, puisque nous livrons plus que ce que nous recevons de commandes. Mais quel est le rapport avec la politique salariale ??? Ce phénomène est le résultat et le succès des plans d’actions lancés par la même Direction qui, il y a quelques années expliquait aux employés que nous avions des problèmes de vente parce que notre cycle de production était trop long. Nous avons donc augmenté nos capacités de production, nous avons mis en place le LEAN dans toute l’entreprise. Et aujourd’hui que nous livrons plus, que nous dit-on ? Que nous livrons trop ! La Direction voit clairement ici le résultat de l’investissement des employés : nous produisons de plus en plus vite, nous sortons de plus en plus de machines; on devrait nous féliciter pour ça, pas réduire la politique salariale !! Ensuite, la Direction parle de pourcentage d’augmentation selon des objectifs opérationnels. Là aussi, c’est totalement incohérent, même pour la Direction. Les résultats ponctuels devraient être récompensés par une politique d’intéressement à la hauteur des attentes des employés. 10 000€ ! Comme on peut trouver chez Dassault, là oui, on récompense les performances ponctuelles de l’entreprise. Mais dire « Si nous vendons XX machines de plus de prévu, alors nous augmentons la masse salariale de 0,4% »... Même les comptables s’arrachent les cheveux ! Va-t-on encore faire des objectifs d’OTD sans queue ni tête, comme l’année dernière, où nous avions un objectif de 67% de plans à l’heure, de 80% de machines à l’heure et 93% de pièces de rechange à l’heure... Mais comment peut-on livrer 80% des machines à l’heure avec 33% des plans en retard ??? On négocie sur des éléments qui n’ont aucun sens ! Enfin, nous en avions déjà parlé dans l’HELIMAG n°12 : Un phénomène que la Direction oublie d’aborder volontairement c’est la rotation de la pyramide des âges (GVT). A savoir qu’un salarié qui part à la retraite a (en principe) un salaire plus élevé que la personne qui va le remplacer. Si l’on applique une augmentation de la masse salariale à hauteur de la GVT (souvent autour des 2%) la masse salariale reste fixe. Ce sont des augmentation gratuites pour la Direction ! C’est un élément à prendre en compte dans les négociations ; pourquoi n’en parle-t-on pas ? Nous pourrions écrire encore des pages sur les incohérences de la politique salariale. Mais nous allons nous arrêter sur un chiffre tout simple. Si la Direction augmente les salariés de 3%, cela diminue l’EBIT de 0,034%. Voilà ce que nous représentons pour la Direction. Nous ne valons même pas 0,034% d’EBIT, sachant que sans nous les salariés, il n’y a pas d’EBIT du tout ! Cette politique salariale est bien un roulage dans la farine en bonne et due forme. La fin annoncée des hélicoptères légers à Marignane ? A la CFTC nous sommes inquiets sur ce sujet parce que, malgré les alertes, la Direction reste silencieuse et continue son avancée vers une réduction de l’emploi à Marignane au profit des filiales. Le sujet démarre avec la volonté de sauver le soldat Mississippi en transférant des écureuils à AEC pour palier une réduction de charge. Sauf que la réduction de charge disparue, le projet est toujours en cours. Plus grave, il s’inscrit dans la pérennité avec le déploiement d’un agrément de production chez AEC, dont l’investissement ne peut en aucun cas concerner quelques machines. Soyons clairs, les écureuils et les équivalents emplois qui partent aux US ne reviendront jamais ! Ensuite le sujet continue avec l’EC120, qui a toujours été une charge financière pour l’entreprise. Il n’est de secret pour personne que, chaque année, se pose la question de la balance entre continuer l’EC120 ou l’arrêter, et payer les pénalités dues à nos partenaires industriels. Oui, mais voilà que d’autres projets sont dans les cartons, non pas dans le but d’arrêter la machine, mais de transférer la chaîne de production dans des pays avec un taux horaire plus faible. Là aussi, c’est un Adieu et non un Au revoir. A l’instar de la Crimée, une partie de nos écureuils pourraient également devenir Russes, en espérant gagner un peu d’argent sur les taxes. Mais là aussi, les machines et emplois qui partiraient ne reviendraient jamais. Et ce type de projets, il y en a plein... La Direction se vante d’une communication transparente, gageure d’un engagement des employés et d’une vision partagée. Très clairement ici, c’est le contraire. Si l’exportation de la production des HL est bénéfique pour l’entreprise… Alors, que la Direction explique clairement sa stratégie aux employés. Quel est le but ainsi que le gain ? Au lieu de cela, la Direction laisse courir la rumeur et la désinformation. Ensuite, la CFTC interpelle la Direction sur le fond. Cette activité que l’on entend transférer en filiale n’est bénéfique en rien pour Airbus Helicopters SAS. D’une part, certaines des filiales ne sont pas consolidées dans les comptes, les gains n’apporteront donc rien au bilan de l’entreprise. Mais, plus important, si les filiales sont consolidées, il n’est pas évident que cet argent revienne à Marignane. En effet, le gain de profitabilité (potentiel ?) que nous faisons en transférant des activités en filiale va rentabiliser la filiale et non Marignane. Et c’est là que ça devient important. Si nous reprenons le fil de l’article 1 de cet Heli Magazine, souvenez vous : Nous demandions quelle est la pertinence de comparer AH à ses concurrents. Il y a bien une cohérence dans tout cela, c’est que nous sommes la seule société productrice d’hélicoptères qui a autant de filiales et sites dans le monde entier. Et clairement, c’est quelque chose qui aujourd’hui pèse terriblement dans nos coûts de structure, et donc dans notre rentabilité. Et là, le poids de la politique salariale à côté de cela, c’est de la RIGOLADE ! La Direction est face à 2 choix (Nous sommes contraints de supposer puisqu’elle ne communique pas). Soit elle ferme les filiales… Mais il y a fort à parier que fermer les filiales, c’est être plus rentable mais vendre moins de machines, et donc ne plus être le n°1 mondial. Soit elle rentabilise les filiales… Mais alors cela va se faire aux dépends de l’emploi et des moyens industriels en France, et là c’est le début de la fin pour nous tous. Pour la CFTC le choix de la Direction est clair ! Congé maladie Pourquoi Airbus Helicopters n’autorise pas les report de congés lorsqu’un employé est en arrêt maladie durant ses congés ? (décision de la cour de justice européenne du 21/06/2012) La Direction a répondu lors de précédentes réunions qu’Airbus Helicopters attendait une directive Airbus groupe sur une telle mise en place. Or, nous avons constaté qu’Airbus (avions) le faisait déjà pour les vacances d’été. La CFTC demande donc qu’une harmonisation soit faite entre les différentes BU du groupe Airbus. Si le salarié est en arrêt maladie avant la prise de ses congés payés, il a la possibilité de reporter ses congés et ne percevra que les indemnités journalières. Si le salarié est en maladie pendant la prise de ses congés payés, pendant cette période, le salarié cumule son indemnité de congés payés calculée normalement avec les indemnités journalières de maladie versée par la Sécurité Sociale. En revanche, il ne perçoit par le complément de rémunération versé par l’employeur en cas de maladie. Le salarié ne peut exiger que son congé soit prolongé de la durée de la maladie ou qu’il soit reporté. Vols : Appel à la vidéo En cas de vols dans les locaux de l’entreprise (portefeuille, téléphone portable…) peut-on faire appel aux caméras de sécurité du site, éventuellement par l’intermédiaire de la Police ou de l’assurance ? En cas de vol constaté, une déclaration d’incivilité doit être envoyée sur la boîte mail Marignane Security. La déclaration sera traitée dans les meilleurs délais en fonction du degré d’urgence et du motif, appel au 17 (poste de garde) si nécessaire. Il est impératif que soient notifiés l’identité de la victime, le lieu exact et le montant du préjudice. Des conseils de procédure à appliquer seront transmis au plaignant sous couvert de la sécurité industrielle du site. Néanmoins, la sécurité industrielle est seule habilitée sur site à utiliser les systèmes de sécurité en liaison avec le juridique pour résoudre une problématique de malveillance dans le respect de la réglementation CNIL pour l’utilisation des systèmes de sécurité. A noter que seuls les services officiels (Police ou Gendarmerie) en éditant un ordre de réquisition, peuvent demander à ce que leurs soient transmis les éléments émanant des systèmes de sécurité pour le besoin de leur enquête. Cette information devrait l’ensemble des salariés La CFTC demande que nous ayons les mêmes avantages qu’airbus avions. Anomalie gestion des temps La note EPLFL – JBE/MP n°02/14 stipule que « Toute anomalie dans le système de gestion des temps […] non régularisée par l’intéressé fera l’objet d’une retenue en paie pour un montant équivalent à la durée de l’absence ou du retard ». Une différence entre anomalies système et anomalies de la part de l’employé sera-t-elle faite ? AGPS fera la différence entre les anomalies liées au système et celles dépendantes du salarié. Nous serons vigilants dans le temps quant à l’application de cette différence. être communiquer à Remboursement mission Suite à la note sur les missions (Note n°03-14 – temps de travail en mission et temps de voyage), comment est pris en compte l’exemple suivant : Un personnel Airbus Helicopters doit être sur son lieu de mission le lundi matin à 8h00. Compte tenu de l’éloignement, il part de Marignane le samedi matin et passe le samedi et le dimanche dans les transports. Comment sont pris en compte ces 2 jours par Airbus Helicopters (rémunération, compensation…) pour un Cadre et un Non Cadre ? Conformément à note citée en référence, il n’est pas prévu de compensation pour le personnel Cadre. Le temps de voyage est rémunéré au taux horaire de base du salarié (calculé en incluant la prime d’ancienneté) pour le personnel non cadre. C’est inadmissible, bientôt les cadres paieront leurs déplacements!
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