BACCALAURÉAT GÉNÉRAL BLANC EXERCICE 1 : REMISE EN ORBITE DE LA STATION SPATIALE INTERNATIONALE PAR UN « CARGO PROGRESS » (8 POINTS) Les trois parties de cet exercice sont indépendantes les unes des autres et peuvent être faites dans l’ordre que vous souhaitez. ______ PHYSIQUE-CHIMIE Série S ____ La station spatiale internationale (ISS) est un laboratoire scientifique international qui gravite autour de la Terre sur une orbite elliptique à des altitudes allant de 340 km à 420 km. Sa construction a débuté en 1998 et elle est toujours, à ce jour, en développement. Seize pays participent au projet ISS et le financent. La station est en permanence occupée par un équipage de six astronautes, effectuant des rotations allant de trois à six mois. DURÉE DE L’ÉPREUVE : 3 h 30 – COEFFICIENT : 8 ______ L’usage d'une calculatrice EST autorisé Depuis 2011, le ravitaillement et la relève de l’ISS sont effectués essentiellement par des fusées « cargo ». Le cargo « Progress » russe lancé par une fusée Soyouz, mais aussi le cargo « ATV » européen lancé par la fusée Ariane, ou encore le cargo « HTV » japonais lancé par la fusée H-IIB. Ces modules cargo doivent non seulement permettre de monter des vivres, du matériel de maintenance et du matériel scientifique, mais doivent aussi parfois rehausser l’orbite de la station spatiale régulièrement dégradée par la trainée atmosphérique. A cette altitude, la densité des gaz est en effet très faible mais suffisante pour faire perdre un peu d’énergie à la station et celle-ci descend de 50 à 100 mètres par jour. Il faut donc régulièrement qu’un vaisseau muni de moteurs s’arrime à la station et la remonte sur son orbite initiale. Si cela n’est pas fait, la station risque de rentrer dans les couches plus denses de l’atmosphère et se désintégrer sous l’effet de la chaleur. On se propose dans cet exercice d’étudier trois phases distinctes d’une mission exécutée par un vaisseau russe « Soyouz – Progress » pour aller rehausser l’altitude de l’ISS. Il s’agit d’une mission réelle lancée le 2 août 2007 du cosmodrome de Baïkonour. Ce sujet comporte trois exercices présentés sur 9 pages. 1) DECOLLAGE DE LA FUSEE SOYOUZ : La fusée Soyouz est un lanceur russe dont la conception remonte aux années 1960 mais toujours utilisé aujourd’hui. EXERCICE 1 : REMISE EN ORBITE DE LA STATION SPATIALE INTERNATIONALE PAR UN « CARGO PROGRESS » (8 POINTS) EXERCICE 2 : LE ZINC ET LES GOUTTIERES (6 POINTS) EXERCICE 3 : ETUDE D’UN VIOLON (SPECIALITE : 6 POINTS) Une fusée Soyouz est constituée d’un corps cylindrique de 51 mètres de haut entouré de quatre boosters de 19,6 mètres de haut. Ces boosters sont destinés à emporter la fusée durant la phase de décollage, mais consomment très rapidement le carburant qu’ils contiennent et se détachent du corps de la fusée après seulement 2 minutes et 10 secondes de vol. Nous allons étudier ici la trajectoire d’un booster après qu’il se soit détaché de la fusée. 2) MISE EN ORBITE BASSE DU VAISSEAU PROGRESS : Une fois les boosters séparés, la fusée continue son ascension grâce au moteur de l’étage n°2 qui fonctionne durant 2 minutes 40 secondes. Puis cet étage est lâché aussi et le moteur de l’étage n°3 se met en route, avant que celui-ci ne soit lâché à son tour. Finalement, la coiffe de la fusée libère le vaisseau Progress, lui aussi muni d’une propulsion à réaction, et qui va seul se placer sur l’orbite de l’ISS. Début août 2007, l’orbite de l’ISS avait une altitude (trop basse) de 334 km. Nous considèrerons cette orbite comme circulaire. Le repère de Frénet un repère plan dont l’origine est le centre de gravité du système considéré, et les deux vecteurs orthonormaux et sont respectivement « tangent à la trajectoire circulaire et dans le sens du mouvement » et « centripète ». 2.1 Donner l’expression vectorielle dans le repère de Frenet de la force d’attraction gravitationnelle exercée par la Terre sur le vaisseau Progress situé en orbite circulaire autour de la Terre à l’altitude z = 334 km. Soit le repère (O, x, z) lié au sol à la verticale de l’endroit où est lâché le booster. Le booster étudié sera assimilé à son centre de gravité G. A l’instant initial t0, il est décroché de la fusée avec une vitesse initiale V0 = 1,82 km.s-1, son vecteur vitesse fait alors un angle de 63° avec la verticale (voir schéma). Cette séparation est effectuée à une altitude h = 53,4 km. La valeur de l’intensité de la pesanteur g à cette altitude pourra être considérée comme constante et égale à 9,6 m.s-2. 1.1 Préciser la nature du référentiel d’étude. Quelle doit être sa caractéristique ? et de norme : , appliquer la deuxième loi de Newton au vaisseau puis calculez sa vitesse. 2.3 Calculez sa période T. Rappel des données: G = 6,67.10 -11 N.m2.kg-2 Masse de la Terre : MT = 5,98.1024 kg, Rayon de la Terre : RT = 6380 km 3) REHAUSSEMENT DE L’ORBITE DE L’ISS : 1.2 Rappeler l’expression de la norme de la force gravitationnelle FT/b qu’exerce la Terre sur le booster. En remarquant que cette force est égale au poids du booster à cette altitude, retrouvez la valeur de g donnée dans le texte (avec deux chiffres significatifs). Une fois accroché à la station, le vaisseau Progress doit la remonter jusqu’à l’altitude 345 km. Pour cela, il doit communiquer une vitesse d’au moins 29 m.s-1 à la station ISS. Le vaisseau Progress contient 3,8 tonnes de carburant destiné à cette opération de remorquage. 1.3 Etablir un bilan des forces appliquées au booster après le décrochage de la fusée. En appliquant la deuxième loi de Newton au centre de gravité du booster, montrer que ! ! aG = g . En déduire les coordonnées du vecteur accélération. Son moteur éjecte le gaz produit par la combustion du carburant à la vitesse, de 3 300 m.s-1. On peut considérer le système « ISS + Progress + carburant » comme isolé. L’ensemble pèse 426 tonnes. 1.4 Déterminer les coordonnées du vecteur vitesse du booster au cours de sa chute. ! 2.2 Sachant que le vecteur accélération du centre de gravité du vaisseau Progress est centripète 1.5 En déduire les équations horaires du mouvement du booster lâché, puis l’équation cartésienne ( z = f (x ) ) de sa trajectoire. 1.6 Comment appelle-t-on ce type de trajectoire ? Que peut on dire de la composante Vz du vecteur vitesse du booster au sommet de sa trajectoire ? 1.7 En déduire l’altitude maximale qu’atteint le booster avant de retomber. Calculer sa valeur. Données : G = 6,67.10 -11 N.m2.kg-2, Masse de la Terre : MT = 5,98.1024 kg, Rayon de la Terre : RT = 6380 km et g = 9,6 m.s-2 (à 53,4 km d’altitude). 3.1 Pour quelle raison est-il nécessaire de relever régulièrement l’orbite de l’ISS ? 3.2 Rappeler l’expression vectorielle de la quantité de mouvement d’un système de masse m se déplaçant à la vitesse v. Que peut-on dire de la quantité de mouvement d’un système mécanique isolé ? 3.3 En considérant que le vaisseau Progress éjecte l’ensemble des gaz correspondant à la combustion de tout son carburant, déterminer la valeur de la vitesse communiquée au système « ISS + Progress ». 3.4 Cette vitesse est-elle suffisante pour faire remonter la station sur son orbite initiale ? Justifier. EXERCICE 2 : LE ZINC ET LES GOUTTIERES (6 POINTS) Les précipitations sont naturellement acides en raison du dioxyde de carbone pr!"ent dans l’atmosphère. Par ailleurs, la combustion des matières fossiles (charbon, pétrole et gaz) produit du dioxyde de soufre et des oxydes d’azote qui s’associent à l’humidité de l’air pour libérer de l’acide sulfurique et de l’acide nitrique. Ces acides sont ensuite transportés loin de leur source avant d’être précipités par les pluies, le brouillard, la neige... Très souvent, les pluies s’écoulant des toits sont recueillies par des gouttières métalliques, constituées de zinc. Le zinc est un métal qui réagit en milieu acide selon la réaction d’équation suivante : Zn(s) + 2 H3O+(aq) ! Zn2+(aq) + H2 (g) + 2 H2O(l) À l’instant de date t = 0 s, on verse rapidement 100,0 mL de solution d’acide sulfurique de concentration en ions oxonium [H3O+] = 0,40 mol.L!1 sur 0,654 g de poudre de zinc. La formation de dihydrogène à l’état gazeux crée une surpression dans l’erlenmeyer. Les mesures de pression effectuées à différentes dates par un capteur permettent de déterminer la quantité n(H2)(g) de dihydrogène produit et ainsi d’en déduire l’évolution de l’avancement x(t) de la réaction au cours du temps (figure 2). Figure 1 Solution d’acide sulfurique Erlenmeyer 2) FACTEURS CINETIQUES 2.1 Influence de la concentration en ions oxonium On reprend le montage de la figure 1 et on réalise les trois expériences présentées dans le tableau 1 ci-contre : 1) SUIVI CINETIQUE DE LA TRANSFORMATION Pour étudier la transformation correspondant à l’attaque acide du zinc, on réalise l’expérience dont le schéma simplifié est représenté sur la figure 1. 1.3 On considère généralement que, vers 6 ou 7 fois t1/2, la réaction est terminée. En déduire une estimation de la durée de la réaction. Capteur de pression Poudre de zinc Bain thermostaté Tableau 1 Expérience 1 Expérience 2 Expérience 3 Température 25 °C 25 °C 25 °C Masse initiale de zinc 0,654 g 0,654 g 0,654 g Forme du zinc poudre poudre poudre Volume de la solution d’acide sulfurique versée 100 mL Concentration initiale en ions oxonium 100 mL -1 0,50 mol.L 100 mL -1 0,25 mol.L 0,40 mol.L-1 Pour chacune des expériences 1, 2 et 3, on a tracé sur la figure 3 les trois courbes (a), (b) et (c) représentant l’avancement de la réaction lors des 60 premières minutes : associer, en justifiant rigoureusement, à chacune des courbes de la figure 3 le numéro de l’expérience 1, 2 ou 3 correspondante. Figure 3 Figure 2 : 2.2 Influence de la forme du zinc et de l’état de sa surface 1.1 Donner la relation liant la quantité de dihydrogène produit n(H2)(g) à un instant t et la valeur de l’avancement x(t) à ce même instant. 1.2 Définir le temps de demi-réaction t1/2 puis le déterminer. On reprend le montage de la figure 1 et on réalise trois nouvelles expériences présentées dans le tableau 2, page suivante : Tableau 2 Expérience 4 Expérience 5 Expérience 6 Température 25 °C 25 °C 25 °C Masse initiale de zinc 0,654 g 0,654 g 0,654 g Poudre Grenaille* récemment fabriquée Grenaille* de fabrication ancienne recouverte d’une couche de carbonate de zinc 100 mL 100 mL Forme du zinc Volume de la solution d’acide sulfurique versée Concentration initiale en ions oxonium 100 mL -1 0,50 mol.L -1 0,50 mol.L 0,50 mol.L-1 *grenaille : métal sous forme de gros grains On trace les courbes x = f(t) pour les trois expériences et on obtient le graphique de la figure 4 ci-après. Figure 4 EXERCICE 3 : ETUDE D’UN VIOLON (SPECIALITE : 6 POINTS) 1) LA TABLE D'HARMONIE FAIT TOUTE LA QUALITE D'UN VIOLON. MAIS QUEL EST SON ROLE EXACTEMENT ? Document 1 : un violon Document 2 : comment fonctionne un violon ? Données. Longueur de chaque corde du violon : L = 55,0 cm. Le violoniste fait vibrer les cordes du violon en les frottant avec son archet. La vibration de la corde est transmise à la caisse de résonance par le chevalet. La hauteur de la note dépend de la longueur et du diamètre de cette corde : plus la corde est longue et plus son diamètre est grand, plus le son produit est grave. Les quatre cordes ont la même longueur, mais elles sont chacune de diamètre différent. En plaquant fermement les cordes sur la touche avec les doigts de la main gauche, le violoniste raccourcit les cordes à volonté et produit ainsi toutes les notes de la gamme. Les quatre cordes sont tendues sous une même tension T = 245 N. La célérité d'une onde se propageant le long d'une corde de masse linéique µ et soumise à une tension T est donnée par la T relation : v = µ Document 3 : Ode à une table d'harmonie. « Mais la table... Elle... La table d'harmonie !... Vous voyez bien... Ce dessus de violon finement galbé, ajouré de deux ouïes très fines en forme de "S". Ça s'appelle la table d'harmonie. La table d'harmonie, c'est le marbre de toutes les valses, le tapis de toutes les prières, le tarmac de toutes les destinations. La table d'harmonie, c'est elle qui va transmettre et diffuser les vibrations à tout l'instrument, elle qui va lui donner sa couleur, son caractère, son impétuosité et sa douceur, sa générosité et ses caprices de diva. Qu'elles soient de tristesse ou de joie, un violon ne verse des larmes que par sa table d'harmonie... » D'après D.Tiberi, 1 2.2.1 A l’aide de ces données expérimentales, indiquer en quoi la forme du zinc a une influence sur la vitesse de la réaction. Donner une explication à ce résultat expérimental. 2.2.2 En milieu humide, le zinc se couvre d’une mince couche de carbonate de zinc qui lui donne un aspect patiné (la patine est la couleur que prennent les métaux sous l'effet du temps). À partir des courbes obtenues (fig.4), indiquer quelle est l’influence de cette couche de carbonate de zinc sur la vitesse de réaction. 3) PLUIES ACIDES ET GOUTTIERES Les précipitations naturelles et non polluées ont un pH acide, leur acidité étant due au dioxyde de carbone qui se dissout dans l’eau. En France, la concentration moyenne en ions oxonium H3O+ rencontrés dans les eaux de pluies est égale à 1,0.10!5 mol.L!1. Les trois facteurs cinétiques étudiés dans la partie 2 permettent-ils d’expliquer la longévité des gouttières en zinc dans les habitations ? 5 à 10 lignes seront nécessaires à traiter correctement cette question. 1.1 1.2 1.3 1.4 Identifier l'excitateur et le résonateur du violon. Quel est le rôle de chacun ? Comment la hauteur du son émis par une corde est-elle modifiée ? Par quels éléments les vibrations sont-elles transmises de l'excitateur au résonateur ? En déduire l'importance de la table d'harmonie dans la qualité du son émis par un violon. 2) ONDES EMISES PAR UN VIOLON La nature et la tension des cordes sont telles qu'en vibrant sur toute leur longueur (AO = L = 55,0 cm), elles émettent des notes dont les caractéristiques sont données ci-dessous : Numéro de la corde Note Fréquence de son fondamental (Hz) 1 sol2 196 2 ré3 294 3 la3 440 4 mi4 659 2.1 On fait vibrer une corde tendue du violon en la pinçant. On observe un fuseau. Un fuseau désigne ce qui est observable entre deux nœuds de vibration, autrement dit entre deux points de la corde qui ne vibrent pas. 2.1.1 Le fuseau est-il dû à l'existence d'ondes longitudinales ou transversales ? 2.1.2 Faire un schéma légendé de la corde. 2.1.3 Expliquer que la longueur L de la corde vibrante soit liée à la longueur d'onde " par la relation : " L= . 2 2.2 Quand on accorde le violon, on règle successivement la tension mécanique des cordes pour qu'elles émettent un son correspondant à une fréquence donnée dans le tableau de l'énoncé. Pour cela, on tourne une cheville. On s’intéresse d’abord à la corde « la3 » et règle la hauteur du son en utilisant un diapason (440 Hz). 2.2.1 Démontrer à partir du document 1 la relation : 2.2.2 Quand la corde la3 de masse linéique µ = 0,95!10-3 kg.m-1 est accordée, quelle est sa tension mécanique T ? 2.3 Pour jouer une note la3, sur la corde de ré3 un violoniste appuie en un point de celle-ci. En admettant que cela ne change pas la tension de la corde, quelle grandeur est modifiée ? À quelle distance du chevalet appuie-t-il sur la corde ? 2.4 En classe, le son émis par la corde « la3 » du violon d’une part et le son émis par un diapason 440 Hz sont captés par un microphone relié à l’ordinateur. Un logiciel permet d’établir les spectres des fréquences reproduits ci-dessous : 2.4.1 Identifier chacun des spectres en justifiant la réponse. 2.4.2 Entre les fréquences 0 et 3000 Hz, pour le spectre 2, quelles sont les fréquences des harmoniques manquants ? FIN DU DEVOIR
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