LENGGURU EXPLORATION SCIENTIFIQUE DES KARSTS PAPOUS LENGGURU SCIENTIFIC EXPLORATION OF PAPUAN KARSTS Lengguru LENGGURU 2014 SCIENTIFIC EXPLORATION OF PAPUAN KARSTS Exploration scientifique des karsts Papous - INDONÉSIE - 17 octobre - 20 novembre 2014 Dossier de presse © Vivien Bailly Septembre 2014 Sommaire LENGGURU 2014 : exploration de la biodiversité des karsts de Papouasie occidentale 2 3 Les secrets de LENGGURU Une mosaïque d’écosystèmes originaux Un massif vieux de 10 millions d’années 4 Programme scientifique L’enjeu : comprendre la richesse biologique de Lengguru Objectif : retracer la généalogie des espèces de Lengguru Une démarche fédérative 6 L’expédition 2014 Programme Équipes 7 Un projet pédagogique et culturel 12 Suivez l’expédition sur le site internet dédié : www.lengguru.org 14 Organisateurs, partenaires et mécènes Institutions scientifiques fondatrices Institutions scientifiques invitées Mécènes et sponsors Partenaires et sponsors techniques Partenaires culturels 15 Retour sur l’expédition LENGGURU- KAIMANA 2010 18 Glossaire 19 Contacts presse 20 LENGGURU 2014 - Dossier de presse L’expédition scientifique LENGGURU 2014 se tiendra en Papouasie du 17 octobre au 20 novembre 2014. Conduite par l’Institut de recherche pour le développement (IRD), l’Institut indonésien des sciences (LIPI) et l’Académie des pêches de Sorong (APSOR), avec le soutien de la société COLAS, de Véolia Eau et de la fondation Total, cette expédition, qui associe près de 74 chercheurs européens et indonésiens, est la plus importante expédition scientifique jamais menée en Indonésie. Un point chaud de biodiversité unique et encore inconnu Depuis des millions d’années, les formations karstiques de Papouasie ont évolué à la faveur de mouvements tectoniques complexes. Caractérisées par une histoire géologique particulière et une mosaïque d’écosystèmes originaux, ces régions méconnues et difficiles d’accès pour l’homme constituent des réservoirs de biodiversité uniques et abritent un grand nombre d’espèces endémiques. Une expédition préliminaire initiée en 2010 a permis un premier recensement de la biodiversité exceptionnelle des karsts de Papouasie occidentale. L’expédition LENGGURU 2014 enrichira ces premières observations en élargissant les domaines d’études. Elle conduira à mieux comprendre les processus responsables de la mise en place et du maintien de la diversité biologique dans ces écosystèmes extrêmes. Un partenariat durable et responsable L’expédition scientifique se fonde sur un partenariat durable avec l’Indonésie et s’inscrit dans le protocole Accès aux ressources génétiques et partage juste et équitable des avantages liés à leur utilisation (APA), adopté lors de la Conférence sur la diversité biologique de Nagoya en 2010. Ce protocole repose sur trois piliers : l’accès, le partage des avantages et le respect des règles nationales et contractuelles. Dans le cadre de LENGGURU 2014, les équipes réaliseront l’essentiel des analyses des échantillons biologiques dans les laboratoires de zoologie et de botanique du LIPI à Cibinong, près de Jakarta en Indonésie. Ainsi, le barcoding moléculaire sera réalisé au sein de la plateforme expérimentale commune à l’IRD et au LIPI, une structure dédiée à ce type d’analyses également implantée à Cibinong. Seules certaines analyses qui ne pourront pas être traitées localement justifieront la sortie du territoire de matériel génétique, sous forme d’extraction d’ADN ou de spécimens, qui seront restitués ensuite. Sensibiliser les jeunes et le grand public Aventure scientifique et humaine hors du commun, l’expédition est l’occasion de sensibiliser le grand public, en particulier les jeunes, au rôle de la recherche pour la connaissance et la préservation de la biodiversité. Des expositions et de nombreuses actions pédagogiques se tiendront en France, en Indonésie et en Papouasie. LENGGURU 2014 - Dossier de presse Communiqué de presse © IRD/Marc Legendre LENGGURU 2014 : exploration de la biodiversité des karsts de Papouasie occidentale 3 © Vivien Bailly Les secrets de Lengguru Une mosaïque d’écosystèmes originaux La chaîne de Lengguru se caractérise par des séries de plis montagneux culminant entre 900 et 1 500 mètres et séparés par des vallées profondes, parfois totalement fermées, où l’écoulement des eaux se perd dans des failles (vallées endoréiques). La topographie de Lengguru est surtout composée de formations calcaires appelées « karsts », dessinées au cours des derniers millions d’années par l’action conjuguée des eaux de ruissellement et du dioxyde de carbone dissous. Ce paysage rugueux et accidenté abrite une multitude de labyrinthes naturels, situés aussi bien à sa surface que sous terre ou dans sa partie marine. Autant d’écosystèmes originaux tels que des lapiazs, des poljés, des siphons, des rivières en pointillés et de nombreux lacs endoréiques, des dolines, des grottes et des réseaux souterrains. Altitude, profondeur, obscurité, humidité, isolement, salinité et température y maintiennent depuis des millions d’années une mosaïque de niches écologiques propices à l’adaptation et à l’évolution des espèces. yau d © IRD/ Lau rent Pou Lapiazs et forêts d’altitude Les lapiazs sont des plateaux calcaires fissurés et érodés, recouverts par différents habitats forestiers en fonction de l’altitude, du substrat géologique, de l’exposition aux vents dominants, aux moussons et de leur degré d’isolement. La biodiversité papoue étant connue pour augmenter avec l’altitude, ces milieux jamais explorés abritent potentiellement des communautés animales et végétales uniques et inconnues. Poljés, lacs endoréiques, rivières en pointillés Les poljés sont de larges dépressions elliptiques en forme de canyons ou de vallées qui abritent parfois des systèmes endoréiques, comme des marais ou des lacs. Les eaux disparaissent dans les profondeurs du karst, parfois sous la forme de siphons ennoyés ou de rivières dites « en pointillés » (alternance de portions en surface et souterraines). Les poljés les plus anciens, situés au cœur de Lengguru, sont contemporains de la formation du massif, il y a 10 millions d’années. Isolés par des falaises abruptes, ces poljés abritent probablement une biodiversité inattendue et des vestiges vivants de la biodiversité du passé. Atteindre et explorer ces régions isolées, probablement jamais visitées par l’Homme, représente un véritable défi pour les scientifiques de l’expédition. Dolines, grottes, réseaux souterrains Les dolines sont des dépressions circulaires dues à l’érosion et à l’effondrement des calcaires en milieu karstique. De quelques dizaines à plusieurs centaines de mètres de diamètre, elles offrent parfois, au même titre que les grottes, un accès au monde souterrain sur plusieurs kilomètres de réseau. La biodiversité des milieux souterrains est peu étudiée dans les karsts tropicaux. 4 LENGGURU 2014 - Dossier de presse © IRD/ Rég is Hoc dé Karsts marins et pentes récifales La zone frontale de Lengguru plonge dans la mer de Seram jusqu’à plus de 2 000 m de profondeur. Comme pour sa partie émergée, elle est constituée d’un réseau karstique ennoyé par la mer. Ce karst s’est formé lors des diverses régressions marines et abrite également une grande diversité d’habitats comme des grottes et réseaux souterrains immergés, des résurgences d’eau douce (vruljas), des canyons et vallées fossiles, des lacs marins côtiers et de nombreuses pentes récifales. Ces milieux inconnus seront explorés verticalement par des équipes de plongeurs en scaphandre autonome à circuit fermé (recycleurs et trimix) jusqu’à environ 100 m de profondeur. Par ailleurs, une équipe de plongeurs spéléo explorera quelques réseaux noyés. © Guil hem Mai stre Ces habitats sont pourtant connus pour abriter une proportion plus importante d’espèces endémiques que n’importe quel milieu de surface. La stabilité des conditions environnementales et l’ancienneté des réseaux souterrains permettent parfois la persistance d’espèces reliques qui ont disparu à la surface. Leur découverte peut ainsi combler des chaînons manquants et permettre de mieux comprendre l’histoire évolutive des groupes terrestres. Quand ils sont suffisamment anciens, les karsts peuvent abriter des espèces hypogées, comme des poissons ou des crustacés aveugles. Ces espèces, qui se sont adaptées aux milieux souterrains, se caractérisent généralement par un corps dépigmenté, un système sensoriel développé et une cécité. Un massif vieux de dix millions d’années À la fin du Miocène (quatrième époque géologique du tertiaire, qui s’étend de 24 à 5 millions d’années), la subduction de la plaque tectonique australienne sous la plaque pacifique a provoqué la mise en place du prisme d’accrétion de Lengguru et son émergence au dessus du niveau de la mer. L’alternance des plis montagneux et des vallées isolées (c’est-à-dire endoréiques) qui caractérise Lengguru s’est achevé il y a 7 millions d’années. D’abord un trait d’union… Au début de sa genèse, le massif de Lengguru a joué le rôle d’un pont terrestre entre la Nouvelle-Guinée primitive et la péninsule de la Tête d’Oiseau – un morceau de croûte continentale qui s’est détaché de l’Australie il y a plus de 30 millions d’années et rapproché au gré des mouvements tectoniques –, permettant d’éventuels échanges entre leurs faunes respectives. Plus à l’Est, de nouveaux évènements de subduction ont ensuite permis la formation de la grande cordillère qui sépare longitudinalement la Nouvelle-Guinée, avec des sommets culminants à plus de 5 000 mètres. … puis une barrière naturelle Par la suite, s’élevant de plusieurs centimètres par an, Lengguru a sans doute rapidement joué le rôle de barrière à la dispersion des organismes entre la péninsule de la Tête d’Oiseau et la Nouvelle-Guinée, d’une part, et entre les parties Nord et Sud de la Nouvelle-Guinée d’autre part. Les importants taux d’endémisme qui caractérisent les peuplements zoologiques de ces trois régions biogéographiques pourraient donc résulter de l’orogenèse de Lengguru et de la grande cordillère. La découverte d’espèces primitives, isolées au cœur de Lengguru depuis plus de 10 millions d’années, permettra de tester cette hypothèse et de calibrer temporellement les processus de diversification biologique pour tous les groupes étudiés. LENGGURU 2014 - Dossier de presse 5 © IRD/Laurent Pouyaud Un programme scientifique durable L’enjeu : comprendre la richesse biologique de Lengguru Il n’existe aucune donnée zoologique ou botanique disponible sur Lengguru, une région pourtant grande comme la Sardaigne. Seules quelques régions périphériques furent visitées, notamment par l’ichtyologiste Australien G. Allen (XIXe siècle) qui fut le premier à décrire quelques espèces de poissons. L’histoire géologique du massif de Lengguru, aujourd’hui bien connue, constitue une importante base dans la compréhension des processus de diversification biologiques qui sont à l’origine de la faune et de la flore de Lengguru. Objectif : retracer la généalogie des espèces de Lengguru Le programme Lengguru, qui s’étend sur plusieurs années, s’attache à étudier les processus et les interactions entre géodynamique/biodiversité/sociétés humaines au sein des systèmes karstiques de Papouasie occidentale. La méthodologie générale s’appuie sur des missions de terrain conduites sur un large éventail d’écosystèmes présentant des caractéristiques contrastées : aquatique versus terrestre ; surface versus souterrain ; profondeur versus altitude ; marin versus continental ; ouvert versus fragmenté. Les écosystèmes étudiés ont été sélectionnés grâce aux données préliminaires obtenues durant l’expédition franco-indonésienne LENGGURU-KAIMANA 2010. Au-delà d’un inventaire des communautés animales et végétales, fondé notamment sur des techniques de barcode moléculaire ou de taxonomie traditionnelle, les biologistes pourront déduire les relations phylogénétiques des espèces collectées à Lengguru avec celles originaires des régions périphériques. Une démarche fédérative La confrontation des approches moléculaires, morphologiques, écologiques, géologiques et paléontologiques conduira à proposer des scénarios évolutifs pour tous les groupes étudiés. Cette approche intégrée permettra notamment de tester les capacités des réseaux karstiques de Papouasie occidentale comme « réservoir de lignées anciennes », « centres d’endémisme » ou « berceau de biodiversité ». Après l’expédition, l’équipe envisage de poursuivre les recherches en archéologie et en anthropologie, afin de situer le rôle du massif de Lengguru lors des diverses migrations humaines entre l’Asie et l’Australie depuis la fin du Pléistocène (2,6 millions d’années – 12 000 ans). Ces recherches préciseront également les interactions entre ces sociétés et les communautés animales et végétales qui leur étaient contemporaines, pour mieux comprendre leurs évolutions respectives. 6 LENGGURU 2014 - Dossier de presse © Christophe Thebaud L’expédition 2014 Programme L’expédition scientifique LENGGURU 2014 ambitionne d’inventorier et d’étudier la biodiversité dans un large panel d’écosystèmes grâce à une approche originale, centrée sur l’impact des facteurs environnementaux sur l’adaptation et l’évolution des espèces. L’expédition se déploiera dans trois types d’environnement : • terrestre, incluant des échantillonnages dans des rivières, des lacs, des poljés, des lapiazs et plusieurs types de forêts du niveau de la mer au sommet des anticlinaux à 1 200 m. • souterrain, avec l’exploration et la cartographie de diverses grottes, dolines et rivières souterraines. • marin, avec l’exploration, la cartographie et la bathymétrie des portions ennoyées du karst, du tombant récifal et de quelques lacs endoréiques. Le travail de terrain sera effectué entre le 17 octobre et le 20 novembre 2014. Les localités visitées se trouvent toutes dans la région de Kaimana : Buruway (Karang Derdi, village de Nusa Ulan), Arguni Atas (villages de Wanoma et d’Urisa), Triton Bay (villages de Lobo et de Kamaka), Kayumerah Bay (village d’Avona et Cap de Tanjung Boi). Tout le matériel collecté sera répertorié dans les collections de référence indonésiennes (MZB-Cibinong pour la zoologie, BO-Bogor et Man-Manokwari pour la botanique). En cas de description de nouvelles espèces, une partie du matériel sera déposée dans des collections internationales de référence, après accord préalable des autorités scientifiques indonésiennes et de l’IRD. LENGGURU 2014 - Dossier de presse bau d © Chri stop he The Mammifères, amphibiens, reptiles, oiseaux, insectes, arachnides, algues, coraux, poissons, crustacés, échinodermes, gastéropodes, orchidées, palmiers, gingembres…, seront étudiés sur la base de leurs caractéristiques moléculaires (barcoding et marqueurs nucléaires et mitochondriaux additionnels) et morphologiques (méristique, biométrie, ostéologie). 7 Équipes LENGGURU 2014 impliquera sur le terrain 74 participants, répartis en 8 équipes thématiques et 3 équipes d’appui technique, sur de nombreux sites. URISA Indonésie WANOMA Cétacés Coraux, mollusques et échinodermes Poissons et crustacés Flore et faune de surface Spéléologie et faune souterraine KAIMANA LOBO AVONA © IRD/Laurent Corsini KARANG DERBI 20 KM Équipe biologie marine / équipe d’appui en plongée Les chercheurs collecteront manuellement coraux, algues, gorgones et invertébrés le long de transects verticaux de -100 m à la surface. Avec cette approche, ils étudieront notamment la richesse spécifique et la connectivité des communautés en fonction de la profondeur, de la courantologie et de la turbidité. © Éric Bah uet Pour la partie continentale, l’équipe explorera les réseaux souterrains ennoyés de l’anticlinal de Seraran (grotte de Jabuenggara) ainsi que les fonds du lac Kamaka. Dans la grotte de Jabuenggara où fut découverte en 2010 la première espèce de poisson cavernicole connue de Papouasie indonésienne, l’équipe envisage d’explorer les profondeurs du réseau et de rechercher d’éventuelles nouvelles espèces de poissons ou de crustacés cavernicoles. Dans le lac Kamaka où la bathymétrie sera préalablement effectuée par l’équipe de karstologiehydrologie, l’équipe explorera les parties les plus profondes qui sont suspectées être en connexion souterraine avec la baie de Triton. Tous les organismes adaptés aux milieux anchialins, à l’obscurité et aux grandes profondeurs seront échantillonnés. 8 Tous les échantillons collectés seront photographiés et leurs habitats cartographiés et caractérisés (coordonnées GPS, profondeur, salinité, conductivité et dureté de l’eau, température, turbidité, etc.). LENGGURU 2014 - Dossier de presse Équipe herpétologie L’équipe explorera plusieurs types d’écosystèmes à des altitudes variées. Ces milieux concernent les forêts (de la litière à la canopée), les lapiazs, les bordures de lacs et marais et des milieux plus isolés tels que des vallées endoréiques ou des régions en altitude. © IRD/ Rég is Hoc dé L’équipe observera et collectera des amphibiens et des reptiles durant des trajets à différentes heures du jour et de la nuit, le long de trajets prédéfinis en fonction de l’altitude et de la variété des biotopes traversés. Les chants des grenouilles seront enregistrés car ils contribuent à la reconnaissance des espèces. L’endémisme de l’herpétofaune étant connu pour augmenter avec l’altitude en Nouvelle-Guinée, l’équipe développera des protocoles adaptés pour étudier les turnovers des communautés d’espèces en fonction de l’altitude. Chaque spécimen collecté sera photographié in vivo, euthanasié, prélevé pour les analyses moléculaires et conservé dans du formol dilué pour des analyses ultérieures de ses caractéristiques morphologiques. Les caractéristiques physiques des habitats seront également précisées. Les spécialistes de prélèvements biologiques dans la canopée formeront les partenaires indonésiens à ces pratiques. • Le deuxième groupe s’intéressera aux cétacés rencontrés dans les eaux saumâtres ou marines et dressera l’inventaire des espèces rencontrées. Il travaillera sur les mêmes terrains que l’équipe marine et se basera surtout sur des observations visuelles et des techniques de comptage. Des tissus seront prélevés avec des techniques adaptées au moyen d’arbalètes. LENGGURU 2014 - Dossier de presse r © Phil ippe Gau che • Le premier se concentrera sur les mammifères terrestres tels que les marsupiaux (kangourous, couscous, etc.), les chauves-souris, les rongeurs. Il travaillera dans les mêmes milieux que les autres équipes déployées en milieu terrestre (cf. herpétologie) et échantillonnera au moyen de filets ou avec l’aide des chasseurs locaux. Un seul exemplaire de chaque espèce sera euthanasié, les autres spécimens étant juste prélevés pour les analyses génétiques. © Phil ippe Gau che r Équipe mammalogie Cette équipe, qui s’intéresse à l’étude des mammifères, se compose de deux groupes : 9 Équipe ornithologie La stratégie d’échantillonnage consistera à capturer des oiseaux au moyen de filets invisibles adaptés et disposés le long de sentiers dans les mêmes secteurs que pour l’herpétologie. yau d © IRD/ Lau rent Pou Chaque spécimen sera pesé, mesuré et photographié. Les chercheurs effectueront également des prises de sang (analyses moléculaires). Tous les individus seront bagués et relâchés. Leurs chants seront également enregistrés. Les analyses moléculaires et morphologiques (couleur du plumage et forme générale) permettront pour chaque espèce d’établir des indices de diversité, de démographie et de mettre en évidence d’éventuelles populations distinctes en fonction de l’altitude ou du degré de complexité écologique. yau d © IRD/ Lau rent Pou © IRD/ Lau rent Pou yau d Équipe ichtyologie - carcinologie - malacologie Les écosystèmes explorés comprennent tous les milieux aquatiques des eaux saumâtres aux eaux douces que ce soit en rivière, lac ou milieux souterrains. Cette équipe est en charge de collecter un maximum d’espèces de poissons, de crustacés et de mollusques vivants en eaux douces ou saumâtres que ce soit dans des habitats de surface ou souterrains. Les spécimens qui seront collectés au moyen d’appareils de pêche électriques ou d’autres engins de pêche adaptés (filets, nasses, etc.), seront prélevés pour les analyses moléculaires. Les carcasses seront conservées pour des analyses morphologiques ultérieures et pour les collections. Chaque spécimen sera pris en photo selon les mêmes protocoles établis pour les autres équipes. Équipe entomologie L’équipe s’intéresse à la collecte et à l’étude de différents groupes d’insectes et d’arachnides. Elle comprend un groupe de chercheurs travaillant dans les milieux souterrains et dans les sols et un groupe spécialisé dans les milieux extérieurs et aériens. Le groupe souterrain se concentrera sur la diversité des collemboles et des arachnides. Il s’appuiera sur l’expérience de l’équipe de spéléologie pour pénétrer dans les grottes et atteindre les micro-habitats oligotrophes ou au contraire riches en guano. Les méthodes de capture sont variées et comprennent des techniques par aspiration, par piégeage dans des gobelets, par tamisage ou par observation. La microfaune récoltée sera stockée dans l’alcool pour des analyses ultérieures. Le groupe de surface étudiera la diversité des odonates, des hyménoptères et des arachnides de la litière à la canopée. Les captures s’effectuent par piégeage lumineux, par l’utilisation de filet, ou par la technique de la branche secouée sur un drap blanc. Tous les spécimens récoltés seront séchés et conservés pour les mises en collection et les analyses ultérieures selon le même protocole établi pour les autres équipes en zoologie. L’équipe entomologie de surface explorera les mêmes régions que les équipes en herpétologie, mammalogie et ornithologie. L’équipe souterraine se concentrera plutôt sur les réseaux souterrains de Seraran (grotte Jabuenggara), de Berari et dans la région du lac Kamaka. 10 LENGGURU 2014 - Dossier de presse Équipe botanique Les localités visitées par les botanistes seront les mêmes que celles visitées par les herpétologistes, les mammalogistes et les ornithologistes. L’équipe s’intéressera surtout aux groupes des orchidées, des palmiers, des gingembres, des magnolias et autres angiospermes, conifères, bryophytes, ptéridophytes. Elle se penchera également sur le vaste groupe des champignons. La canopée sera explorée en collaboration avec les herpétologistes. © Christophe Thebaud Tous les spécimens collectés seront conservés en herbier. Les échantillons ADN seront directement collectés sur le terrain selon des protocoles adaptés. Des exemplaires vivants d’orchidées et autres plantes à fleurs d’ornement seront rapportés dans le jardin botanique de Jakarta pour y être cultivés jusqu’à la prochaine floraison et ainsi permettre de compléter les éventuelles descriptions d’espèces. Les herbiers seront conçus en triples exemplaires pour alimenter différentes collections internationales prestigieuses. Les spéléologues exploreront les réseaux souterrains du massif de Berari et les pertes-résurgences de la haute Lengguru. Au-delà d’un travail de cartographie et de spéléologie, ils favoriseront également l’accès de ces milieux extrêmes aux biologistes. r © Phil ippe Gau che Équipe karstologie - hydrologie L’un des objectifs des hydrologues est de caractériser le régime hydrologique de la baie d’Arguni, un écosystème complexe en marge du karst de Lengguru qui abrite un grand nombre d’espèces endémiques. Le deuxième objectif sera d’effectuer la bathymétrie complète du lac endoréique de Kamaka pour mieux comprendre les fluctuations de son niveau de remplissage, qui atteignent plusieurs dizaines de mètres indépendamment des alternances des moussons. yau d © IRD/ Lau rent Pou Enfin, les chercheurs seront accompagnés par une équipe médicale et une équipe data management et statistiques. LENGGURU 2014 - Dossier de presse 11 © IRD/Laurent Pouyaud Un projet pédagogique et culturel Aventure scientifique et humaine hors du commun, l’expédition LENGGURU 2014 est l’occasion de sensibiliser le grand public, et en particulier les jeunes, au rôle de la recherche pour la production de connaissances et la préservation de la biodiversité. A l’initiative de nombreuses actions pédagogiques qui se tiendront en France, en Indonésie et en Papouasie, l’IRD offre à de nombreux jeunes l’occasion de découvrir en avant première un monde inconnu. Des actions pédagogiques pour les jeunes ■ France Deux projets sont engagés en Région Languedoc-Roussillon : • le premier, destiné à des jeunes de l’enseignement primaire de la ville de Montpellier et conduit en partenariat avec la direction paysage et biodiversité de la Ville, propose plusieurs activités : comparaison des karsts en Languedoc Roussillon et en Papouasie ; réalisation d’un carnet de voyage ; sorties sur le terrain avec des spécialistes locaux des terrains calcaires ; suivi de l’expédition sur le blog de l’expédition ; séances de restitution de l’expédition. • le second invite des lycéens à conduire leur propre projet de recherche, à suivre l’expédition via le site internet dédié, à rencontrer des chercheurs et à restituer leur projet lors de différents événements programmés dans les établissements en 2014-2015. Par ailleurs, un groupe d’étudiants de l’Université Montpellier 2 assurera la traduction anglaise du journal de bord de l’expédition (accessible en ligne). Une rencontre avec des étudiants indonésiens sera également organisée via les réseaux sociaux. ■ Indonésie et Papouasie • Lycée français de Jakarta Les lycéens seront conviés à des conférences/débat avec les chercheurs avant et après l’expédition. Une classe envisage de réaliser une exposition interactive sur LENGGURU 2014 et suivra l’expédition grâce au journal de bord en ligne. • Institut français d’Indonésie Trois centres culturels du réseau de l’Institut français d’Indonésie proposeront au grand public et en particulier aux étudiants des conférences/projections de film sur l’expédition : Yogyakarta, Bandung et Surabaya. • Lycées en Papouasie Après avoir échangé avec les chercheurs lors d’une conférence précédant l’expédition, deux lycées de la ville de Sorong suivront l’expédition grâce au site internet dédié. 12 LENGGURU 2014 - Dossier de presse Afin de permettre aux groupes de jeunes, aux enseignants et aux médiateurs impliqués dans le projet de suivre l’expédition, le site www.lengguru.org dispose d’un « espace pédagogique ». Il précise les modalités des dispositifs pédagogiques mis en place et propose des pages « ressources » documentaires. Des manifestations et des productions audiovisuelles grand public ■ Animations à l’Aquarium Mare Nostrum de Montpellier Agglomération L’IRD et l’Aquarium Mare Nostrum s’associent pour permettre au public de suivre les avancées de l’expédition. Au programme : accueil de scolaires à l’aquarium, liaisons en quasi direct avec les scientifiques pendant l’expédition, conférence grand public... ■ « LENGGURU, dernier Éden de la biodiversité » : un film événement et une série Mona Lisa Production suivra Laurent Pouyaud et tous les scientifiques impliqués dans l’expédition pour réaliser un programme événement : « LENGGURU, dernier Éden de la biodiversité ». © Jea n-M iche l Bich ain ■ Exposition de photographies grand format trilingue L’IRD et la direction paysage et biodiversité de la Ville de Montpellier proposeront au public, une exposition de photographies grand format prises pendant l’expédition. Cette exposition présentera la biodiversité exceptionnelle de la région de Lengguru ainsi que le travail des scientifiques sur le terrain. Elle sera présentée à Montpellier et une version plus légère trilingue (français, anglais, indonésien) circulera en Indonésie à partir de 2015. Elle sera ensuite disponible en prêt en France et à l’international. Par ailleurs, Mona Lisa prépare une véritable série scientifique, en 4 x 52 minutes, dont l’ambition est de révéler les découvertes des chercheurs, certaines de portée mondiale. Chaque épisode sera dédié à un biotope et présentera à la fois des images « d’histoire naturelle » filmées lors de l’expédition, mais aussi le processus d’analyse des échantillons collectés et des espèces inventoriées, filmé en laboratoire à Jakarta, Paris et Milan. Les techniques utilisées seront exceptionnelles, comme par exemple la microscopie électronique (ESEM, sous brevet Mona Lisa). LENGGURU 2014 - Dossier de presse © Gille s Seg ura Tout d’abord film d’aventure, il s’attachera à montrer les six semaines d’exploration par une équipe de scientifiques « baroudeurs » : moments les plus excitants et les plus périlleux, découvertes... Film à grand spectacle, il révélera au public, avec des moyens du cinéma (images sous marines, aériennes, cinématographie animalière…) les sites exceptionnels et la faune méconnue de Lengguru. Réalisé au cœur de l’épopée scientifique, ce programme de 90 minutes sera diffusé en prime time sur ARTE en 2015. 13 © Vivien Bailly Suivez l’expédition sur le site internet dédié : www.lengguru.org Permettre au grand public, aux journalistes, aux jeunes et aux enseignants de suivre l’expédition, tel est le rôle du site internet dédié, www.lengguru.org. Richement illustré, ce site regroupe toutes les informations sur LENGGURU 2014 : contexte et objectifs, programme scientifique détaillé, présentation des équipes, des grandes étapes de l’expédition, des partenaires scientifiques et sponsors. Un journal de bord, enrichi régulièrement par les chercheurs pendant l’expédition, permettra de suivre l’avancée de l’exploration des karsts Papous. Enfin, le site rappelle les résultats de l’expédition exploratrice conduite en 2010. 14 LENGGURU 2014 - Dossier de presse © IRD/Régis Hocdé Organisateurs, mécènes et partenaires Institutions scientifiques fondatrices Le programme s’appuie sur la coopération mutuelle de scientifiques indonésiens et européens en matière de recherche scientifique et de formation d’étudiants (masters et doctorats). Ces activités sont menées dans le cadre d’un accord-cadre signé entre le LIPI et l’IRD en 2012. Elles associent également l’Académie des pêches de Sorong (APSOR). L’institut de recherche pour le développement (IRD) Organisme français co-fondateur du projet. L’IRD est un institut de recherche français dont les missions consistent à développer des programmes de coopération avec les pays du Sud en matière de recherche, de développement et de formation. www.ird.fr L’Institut indonésien des sciences (LIPI) Le LIPI est l’organisme gouvernemental indonésien qui fait autorité en matière de recherche scientifique et notamment dans le domaine des sciences de la biodiversité. Le Centre de recherche en biologie (RCB-LIPI) et le Centre de recherche en océanographie (RCO-LIPI) sont les deux organismes co-fondateur du projet sur le plan national. www.lipi.go.id L’Académie des pêches de Sorong (APSOR) L’Académie des pêches de Sorong est l’organisme co-fondateur indonésien sur le plan local. C’est une institution d’enseignement dépendant du ministère indonésien des Pêches et des Affaires maritimes. Elle permet notamment à de jeunes étudiants de préparer un métier dans la marine marchande, dans l’industrie des pêches, de l’aquaculture ou dans la conservation des espaces littoraux et des milieux aquatiques. www.kkp.go.id LENGGURU 2014 - Dossier de presse 15 UMR organisatrice L’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier L’Isem est une unité mixte de recherche associant l’IRD, le CNRS et l’UM2. www.isem.univ-montp2.fr Institutions scientifiques invitées Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN-Paris), France Centre national de la recherche scientifique (CNRS), France Museo Nacional de Ciencias Naturales (MNCN-Madrid), Espagne Università degli Studi di Milano-Bicocca, Italie Université Paul Sabatier (UPS - Toulouse), France Cabinet d’expertise en Karstologie (CENOTE), France Universidade dos Açores, Portugal 16 LENGGURU 2014 - Dossier de presse Institutions invitées Dinas Perikanan dan Kelautan, Kabupaten Kaimana, Papua Barat, Indonésie Universitas Negeri Papua (UNIPA, Manokwari), Papua Barat, Indonésie Universitas Cendrawasih (UNCEN, Jayapura), Papousie, Indonésie Università degli Studi di Milano-Bicocca, Italie Fondation associée pour l’appui au développement La fondation Air Kita basée à Jakarta (Indonésie) et dirigée par D. Perez soutient l’expédition dans la recherche de financement et dans la logistique. Elle se propose également de réaliser une étude de faisabilité pour le captage et l’approvisionnement en eau potable du village d’Urisa où la première espèce connue de poisson cavernicole fut découverte en 2010. Mécènes et sponsors ABS Partenaires et sponsors techniques Partenaires culturels LENGGURU 2014 - Dossier de presse 17 © IRD/ Laurent Pouyaud Retour sur l’expédition LENGGURU - KAIMANA 2010 Organisée par l’IRD, le ministère Indonésien des Affaires Maritimes et des Pêches (KKP), l’Institut Indonésien des Sciences (LIPI), en partenariat avec l’association Caracol et le bureau d’études CENOTE, l’expédition LENGGURU - KAIMANA 2010, conduite entre le 3 octobre et le 19 novembre 2010, a été la première phase d’un projet international et pluridisciplinaire ayant pour objectif la compréhension de la dynamique évolutive des massifs de Lengguru et de leur rôle structurant sur la biodiversité. Associant archéologie, géologie, biologie, paléontologie, karstologie, cette expédition a nécessité une logistique importante : un navire de l’APSOR d’une trentaine de mètres a servi de camp de base à la quarantaine de membres de l’équipe ; les zones d’études ont pu être atteintes en remontant les principaux cours d’eau à l’aide de canots pneumatiques ; enfin, la spéléologie et la plongée souterraine ont permis de rejoindre des grottes et rivières souterraines. Des découvertes pluridisciplinaires Les scientifiques ont tout d’abord identifié au moins une quinzaine de nouvelles espèces de poissons, parmi lesquelles des poissons arc-en-ciel, des gobies et une espèce cavernicole dépigmentée et dépourvue d’yeux. Des nouvelles espèces de mammifères, d’insectes et de batraciens (notamment une grenouille transportant sa progéniture sur son dos) ont également été découvertes. Témoignant de l’extrême richesse biologique du site, toutes ces découvertes ont donné lieu à de nombreuses publications en 2011 et 2012. Parallèlement, les archéologues ont mis à jour plusieurs sites abritant des peintures rupestres et des sculptures jamais décrites auparavant en Papouasie. Ces découvertes semblent confirmer une hypothèse des chercheurs de l’expédition : le massif de Lengguru aurait été un lieu de migrations importantes entre l’Australie et l’Asie lors des grands mouvements de population humaine depuis environ 40 000 ans. Enfin, les géologues ont remarqué des phénomènes originaux d’érosion des karsts. 18 yau d © IRD/ Lau rent Pou yau d © IRD/ Lau rent Pou re IRD/ Mar c Leg end LENGGURU 2014 - Dossier de presse © IRD/ Laurent Pouyaud Glossaire Bryophytes Groupe de végétaux de petite taille, intermédiaires entre les plantes supérieures et les plantes inférieures, comprenant les mousses et les hépatiques. Doline Les dolines sont des excavations circulaires de quelques dizaines à centaines de mètres de diamètre, issues de l’érosion et de l’effondrement des calcaires karstiques. Endémisme L’endémisme est le caractère de la faune et de la flore spécifiques à un territoire ou zone géographique. Une espèce est endémique d’une région lorsqu’on ne la trouve nulle part ailleurs dans le monde. Endoréisme L’endoréisme est le caractère des régions où l’écoulement des eaux ne gagne pas la mer. Les bassins, vallées ou lacs endoréiques sont des systèmes hydrologiques fermés, par opposition aux bassins exoréiques qui s’écoulent en surface vers l’océan. Hypogée Un hypogée est une construction souterraine. Les espèces dites « hypogées » sont des espèces qui ont évolué sous terre. Karst Les karsts sont des roches calcaires qui ont été usées et dissoutes par le ruissellement des eaux de pluie pendant des millions d’années pour créer des formations géologiques uniques. Lapiaz Les lapiazs sont des formations géologiques à la surface de roches calcaires issues de leur dissolution : de nombreuses rigoles, fissures et crevasses sillonnent le plateau rocheux. Orogénèse L’orogénèse désigne l’ensemble des mécanismes de formation des montagnes et reliefs. Poljé Les poljés sont des dépressions à fond plat fermées par des versants escarpés et larges de plusieurs kilomètres, caractéristiques des milieux karstiques. Prisme d’accrétion Le prisme d’accrétion est un bourrelet rocheux formé par l’accumulation et la compression des sédiments océaniques au niveau d’une fosse sous-marine lors de la subduction. Ptéridophytes Embranchement du règne végétal comprenant les fougères et plantes voisines, appelées aussi « crytogames vasculaires ». Relique Une espèce relique est une espèce d’origine très ancienne, presque éteinte, qui se concentre dans une aire très limitée et présente le plus souvent des caractères archaïques. Surrection La surrection est le processus de soulèvement d’une portion de la lithosphère conduisant à la formation des reliefs. Subduction La subduction est le mécanisme d’enfoncement d’une plaque tectonique sous une autre plaque lors de leur convergence. LENGGURU 2014 - Dossier de presse 19 LENGGURU 4 couleurs to EXPLORATION SCIENTIFIQUE DES KARSTS PAPOUS Contacts presse LENGGURU Équipe de l’expédition [email protected] SCIENTIFIC EXPLORATION OF PAPUAN KARSTS Service presse IRD Cristelle Duos [email protected] 04 91 99 94 87 1 co 1 couleur blanc e SCIENTIFIC EXPLORATION OF PAPUAN KARSTS © IRD/DIC - Septembre 2014 - Conception et réalisation graphiques : L. CORSINI LENGGURU
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