Portfolio - Université catholique de Louvain

Portfolio des doctorants
Site de LOCI Tournai
2013-2014
Table des matières
Éditorial3
Profils5
Recherches
Arnd Amand6
Zoé Declercq8
Corentin Haubruge10
Charlotte Lheureux12
Chloé Salembier14
Guillaume Vanneste16
Sébastien Verleene18
Crédits20
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Editorial
En septembre 2010, les Instituts Supérieurs d’Architecture
(ISA) Saint-Luc de Bruxelles et Tournai rejoignent l’Université
catholique de Louvain (UCL), suite aux réformes concernant les
diplômes d’architectes en Belgique. Cette intégration permet la
pleine reconnaissance universitaire de l’enseignement de l’architecture, l’amenant à participer à la recherche, mission inscrite
dans les responsabilités de la faculté, en soutien structurel de
l’enseignement et en réponse à ses sollicitations.
Cette brochure présente les différents doctorats en cours au sein
de la faculté d’architecture LOCI Tournai pour l’année 2013-2014,
s’adressant tant au personnel et aux étudiants de la communauté
facultaire, qu’aux écoles, universités et partenaires rencontrés à
l’occasion de séminaires, journées d’étude, salons, échanges…
Les doctorants engagés à LOCI Tournai cumulent tous des missions
partielles, mêlant leurs travaux de recherche avec l’enseignement
et la pratique (actuelle ou passée). Cette multiplicité de profils
s’étend également aux domaines et champs de recherche abordés.
Deux caractéristiques partagées se dégagent de l’équipe de doctorants en place : la pluridisciplinarité et la transversalité. Ce double
dénominateur commun permet entre autre d’alimenter la vision
de l’architecture et sa communication, au moyen d’approches
d’approfondissement spécifiques aux recherches développées.
L’apport pédagogique des assistants doctorants dépasse le strict
cadre de l’enseignement d’atelier ou de cours théoriques, permettant de questionner et de consolider les pédagogies en
mouvance au sein de l’école et de la faculté. Suivis de mémoires,
expertises dans le cadre d’interventions croisées, relais et articulations entre la pratique et la théorie sont autant de rôles alloués
qui colorent leurs engagements.
En plus de la participation à des sollicitations facultaires, nationales ou internationales, la recherche émergente à LOCI Tournai
entreprend des rapprochements privilégiés avec les universités et
les réseaux des écoles de Mons, Lille, Valenciennes et Paris.
L’intégration universitaire de LOCI Tournai ouvre des potentiels
nouveaux, et se positionne dans la lignée politique de la recherche soutenue par la faculté, qui l’organise et lui offre un espace
de développement plus affirmé aux traditions et visées de recherche développées depuis plus de trente ans : développement durable depuis l’architecture jusqu’au territoire, théorie de l’architecture, de la ville et des paysages, pensée des structures édifiées.
La faculté regroupe aujourd’hui des potentiels humains et
matériels nouveaux pour relever ces défis qui ne cessent d’affirmer leur urgence. Le présent document en synthétise les prémices,
entre acteurs et enjeux en place à LOCI Tournai.
Corentin Haubruge, Guillaume Vanneste
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Profils des doctorants
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Arnd AMAND
Architecte, ISA Saint-Luc Tournai, 2001
DES en urbanisme et développement territorial, UCL, 2003
Assistant de projet
Thèse : l’architecture en mutation
Architecte gérant du bureau EDA-au
Zoé DECLERCQ
Architecte, ISA Saint-Luc Tournai, 2010
Assistante de moyens d’expression et en séminaire “architecture et art”
Thèse : pour une pensée du projet d’architecture avec Gilbert Simondon
Architecte chez Barbara Noirhomme
Corentin HAUBRUGE
Ir. architecte, UCL-EPL, 2011
Assistant de projet
Thèse : métaphysiques de la lumière architecturée
Architecte chez EDA-au
Charlotte LHEUREUX
Architecte, ISA Saint-Luc Tournai, 2010
Assistante de moyens d’expression et de géométrie spatiale
Thèse : des rapports po(ï)étiques
Architecte chez ZigZag Architecture
Chloé SALEMBIER
Diplômée en communication sociales, IHECS Bruxelles, 2004
Diplômée en anthropologie, UCL-LAAP, 2006
Enseignante en sciences sociales, LOCI-Tournai
Thèse : habiter le quartier de Rahova-Uranus, Bucarest
Guillaume VANNESTE
Ir. architecte, UCL-EPL, 2009
Assistant de projet
Thèse : les marges de la ville diffuse
Architecte chez Studio 014
Sébastien VERLEENE
Architecte, ISA Saint-Luc Tournai, 2010
Assistant de projet, géométrie spatiale et séminaire “architecture et art”
Thèse : terre à territoire ; le paysage au chevet de l’urbanisme
Initiateur du projet UNIversiTERRE (LOCI/AGRICALL)
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Arnd AMAND
Biographie
Arnd Amand obtient en 2001 son diplôme d’architecte à l’ISA
Saint-Luc Tournai, et en 2003, son diplôme d’études spécialisées en urbanisme et développement territorial à l’Université
catholique de Louvain.
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[email protected]
+32/474 46 29 64
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De 2003 à 2008, il intègre d’abord l’agence d’urbanisme et de
paysage JNC International à Gosselies pour ensuite rejoindre le
bureau d’architecture de JM Autenne à Charleroi où il collaborera
comme stagiaire et ensuite comme chef de projet à l’étude du
métro léger de Charleroi et à divers projets de logements sociaux.
En 2008, il développe à temps plein son propre bureau d’architecture EDA-AU et décroche son premier marché public en 2009.
Depuis 2011, parallèlement à l’activité de son bureau d’architecture, il est assistant d’enseignement en atelier de projet d’architecture et chercheur depuis 2012 à la faculté d’architecture,
d’ingénierie architecturale et d’urbanisme LOCI Tournai (UCL).
Illustrations
1 ; 2 ; 3 ; 4 - Kolmanskop, Namibia, juillet 2013, Arnd Amand
L’architecture en mutation
Matière et temps, vers une perception contemporaine éclairée
Quelles sont les conditions de la perception des matières et volumes vieillissants de l’architecture ?
La perception est-elle induite par un mode de société en étroite relation avec nos convictions et notre culture ? Est-il possible
d’habiliter l’âge des éléments comme une valeur universelle à
travers une exploration de ceux-ci et leur résonnance en philosophie et dans les sciences du vivant, pour modifier le point de vue
subjectif des matières et volumes vieillissants de l’architecture ?
La phénoménologie de la perception et la neurophysiologie seraient les deux axes de recherche privilégiés. La phénoménologie
s’intéresse au sujet percevant à travers le filtre de sa conscience,
une conscience marquée par une subjectivité originaire, tandis
que la neurophysiologie investigue la vision comme phénomène
biologique observable et quantifiable.
D’après Alain Berthoz, “notre cerveau peut imposer au monde
des interprétations a priori, suivant ses propres intentions. D’une
certaine manière, il lui prescrit des règles, chacun de nous jouant
avec ces règles en fonction de son expérience propre, de ses intentions, de sa culture.“
L’eau ravine la terre, le vent érode la pierre, le soleil décolore
le bois, l’eau et l’air oxydent le fer. C’est un véritable processus
vivant plus ou moins lent dans le temps, la perception de ces actions n’est pas souvent immédiate. Un regard sur la temporalité,
la nature et la culture accompagne parallèlement l’investigation
principale.
Le vieillissement s’invente des pas inattendus, rarement mesurés…
Promoteur de thèse
David Vanderburgh (UCL - LOCI)
Comité d’accompagnement
en cours de constitution
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Zoé DECLERCQ
Biographie
Zoé Declercq obtient son diplôme d’ architecte à l’ISA Saint-Luc
Tournai, en juin 2010.
Elle intègre la faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale
et d’urbanisme LOCI Tournai (UCL), en tant qu’assistante d’atelier de moyens d’expression en septembre 2010, puis en tant qu’
assistante - chercheur en septembre 2012.
Parallèlement à ses missions sur le site de Tournai, elle collabore
à divers projets et concours au sein de l’agence d’architecture
De Alzua + jusqu’en septembre 2012, avant de travailler pour le
bureau EDA-au fondé par Arnd Amand.
Elle poursuit désormais son activité au sein de l’agence d’architecture de Barbara Noirhomme.
Depuis son passage à LOCI Tournai, elle occupe la fonction de conseiller aux études et est également membre organisateur du séminaire Architecture et Philosophie “Penser à partir de l’Architecture”, fondé par Marie-Clothilde Roose, docteur en philosophie.
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Sa recherche propose une lecture critique du pavillon Corps sonore suisse de Peter Zumthor, à travers une série de concepts
philosophiques issus de la pensée de Gilbert Simondon au sujet
de l’invention.
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Illustrations
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1 ; 2 ; 4 - ZUMTHOR P. avec BACHMANN P., GRUBER K., GUT I.,
OTT D., RIGENDINGER M., Corps sonore suisse : lexique du pavillon de la Confédération helvétique pour l’Expo 2000 à Hanovre,
ed. par Roderick Hönig, Bâle-Boston-Berlin : Birkhäuser, 2000,
pp. 247, 187, 180-181.
3 - Revue DOMUS n° 828, Juillet-Août 2000, p27.
Pour une pensée du projet d’architecture avec
Gilbert Simondon. Le cas du Corps sonore suisse de
Peter Zumthor.
Le travail de recherche propose d’articuler la pensée du projet
d’architecture à la question de l’invention telle qu’initiée par le
philosophe Gilbert Simondon, figure de la philosophie française
du 20ème siècle, dont on ne redécouvre pleinement l’oeuvre
qu’aujourd’hui.
Plutôt que de considérer l’opération d’invention comme l’application d’une image à une réalité effective - la représentation de
l’idée suivie de sa réal-isation, G. Simondon propose de penser
cette notion en tant qu’acte problématique : l’objet inventé se
constitue comme la résolution d’un système de contraintes en une
nouvelle réalité. Ainsi, le philosophe confère à l’objet d’invention
un statut bien particulier : celui de médiateur entre l’homme et le
monde, au sein d’une relation doublement constituante.
Le Corps sonore suisse de Peter Zumthor se pose en tant qu’étude
de cas - le dispositif final résultant de l’imbrication complexe
d’une pluralité de domaines a priori incompatibles entre eux,
mais dont la confrontation - ou mise en système - donne naissance à une architecture inédite. Le choix de l’édifice se justifie
donc par sa dimension exploratoire, que le travail se propose de
théoriser. Aussi, il convient de retracer dans un premier temps
la genèse du Corps sonore suisse, à comprendre les mécanismes
à l’oeuvre pour en saisir pleinement la prise de forme concrète.
Une seconde séquence consiste en l’élaboration d’une lecture critique du pavillon, grâce à un corpus de termes clés développés
par G. Simondon, telles que la concrétisation, le milieu associé, la
transduction, le schème, l’individuation, la négociation. Ces concepts sont ici utilisés en tant qu’outils analytiques pour mettre
à l’épreuve des notions architecturales traditionnelles : le programme, la fonction, la structure, la matérialité, le territoire, le
contexte, l’espace.
Ainsi, plutôt que de réaliser une transposition de terme à terme,
la mise en situation de la pensée conceptuelle de G. Simondon
cherche à se saisir de notions philosophiques fondamentales
pour penser le projet du Corps sonore suisse, et plus largement la
question de l’invention au sein du projet d’architecture.
Co-promoteurs de thèse
Jean Stillemans (UCL - LOCI)
Séverine Bridoux-Michel (CEAC, LACHT, ENSAPL)
Comité d’accompagnement
Frank Vermandel (LACHT, ENSAPL, UCL - LOCI)
Vincent Tiffon (CEAC, LILLE3, EDESAC)
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Corentin HAUBRUGE
Biographie
Corentin Haubruge obtient son diplôme d’ingénieur civil architecte à l’Ecole Polytechnique de Louvain, UCL, en septembre 2011.
Il intègre la cellule de recherche “Architecture et Climat“ en octobre 2011 (LOCI LLN), développant son expérience dans le domaine de la physique de l’éclairage naturel en menant plusieurs
projets de recherche.
En septembre 2012, il intègre la faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale et d’urbanisme LOCI Tournai (UCL), en tant
qu’assistant de projet et chercheur.
Il y encadre l’atelier de projet en Master 1 et 2, aux côtés de
Ludovic Blanckaert et d’Adrien Verschuere.
Son domaine de recherche considère la lumière naturelle comme médium et matériau d’architecture à part entière, et comme vecteur d’actualisation synchronique des connaissances
croisées entre la physique fondamentale et les artefacts culturels
occidentaux.
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Depuis son passage à LOCI Tournai, il est membre des commissions “bibliothèque“ et “cartographie de la recherche“.
Parallèlement à ses missions facultaires, il officie en tant qu’architecte au sein du bureau EDA-au fondé par Arnd Amand.
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Illustrations
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[email protected]
+32/494 91 94 31
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1 - “Sun in a empty room” ; E. HOPPER ; 1952
2 - “Ars magna lucis et umbrae” (frontispice) de A. KIRCHER ; 1646
3 - “Experimentum crucis” ; in “Optiks” ; I. NEWTON ; 1704
4 - “Philosophe en méditation” ; REMBRANDT ; 1632
5 - Indian institute of management ; L. KAHN ; 1974
Métaphysiques de la lumière architecturée
S’appuyant sur le postulat d’une double nature de la lumière naturelle, à la fois médium et matériau, la thèse vise à souligner les
points d’inflexion de l’histoire du triple rapport entre la théorie
de la physique, la peinture et l’architecture occidentales.
Basée sur une approche croisée chronologique, la thèse questionne
le degré d’opérabilité du déploiement de l’histoire de l’architecture focalisée sur la compréhension et la maitrise de la lumière
naturelle, partant de l’influence des courants de pensées émanant
de la physique jusqu’à l’architecture, en passant par le révélateur
culturel qu’est la peinture. Dans un second temps, elle aborde les
valeurs de la lumière d’un point de vue qualitatif et qualifiant,
tendant vers une métaphysique de la lumière architecturée.
Ce double déploiement appartient respectivement à l’ordre de la
compréhension fondamentale d’une part et à la caractérisation
de la signification de la lumière en architecture d’autre part ; en
dehors de leurs différences, elles sont traitées synchroniquement.
La première interrogation suscite la création d’un volet historique
qui vise à synthétiser les principales théories physiques de la lumière naturelle, pour comprendre comment les paradigmes scientifiques se sont traduits en interprétations, oscillant entre sujet
et moyen dans les champs de la peinture et de l’architecture.
Le 19ème siècle notamment s’illustre par la concordance entre
l’évolution des théories physiques de la lumière (paradigmes
cartésien et newtonien), les théories picturales (de Goethe à
Chevreul) et leurs applications chez les peintres (de Monet à
Seurat), soulignant cette filiation entre la science de la lumière et
l’art dans un sens logique jusqu’alors inédit : la pratique picturale
résulte a posteriori de la théorie de la lumière et des couleurs.
La discipline architecturale opère avec une plus grande inertie par
rapport à son champ voisin influent, mais plus que la peinture encore, elle met en oeuvre la lumière naturelle jusqu’à trouver un
équilibre entre l’absolu (la forme) et l’éphémère (la lumière), dans
une triple nécessité fonctionnelle, esthétique et symbolique.
Le second questionnement sous-tend que par essence, la lumière
amène l’architecture à se projeter au-delà du niveau physique et
à revêtir une réalité concevable uniquement à partir du moment
où la forme se dématérialise.
La thèse sous-tendue serait “de faire émerger la polymorphie et
la polysémie de cette matérialité sans matière“ (M. Bouchier ;
2002) et de rendre intelligible l’indicible de la lumière, partant du
déploiement de sa physique fondamentale jusqu’à la définition
multiple d’une métaphysique de sa mise en architecture - et celle
de son antinomie, l’ombre.
Promoteur de thèse et comité d’accompagnement
en cours de constitution
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Charlotte LHEUREUX
Biographie
Charlotte Lheureux obtient son diplôme d’architecte à l’ISA
Saint-Luc Tournai, en juin 2010.
Son travail de fin d’étude, “les rythmes esthétiques, analyse textuelle et vidéographique des processus de création”, englobe
plusieurs formes d’art, tenant un propos se concentrant sur les
différents modes d’actions du rythme.
Après trois années de recherche en autonomie, la rentrée 2013
marque le commencement de sa thèse de doctorat au sein du
cadre académique, en parallèle à ses activités de praticienne
au sein de l’agence ZigZag et d’assistante au sein de la faculté
d’architecture, d’ingénierie architecturale et d’urbanisme LOCI
Tournai (UCL).
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Aujourd’hui, elle encadre l’atelier de moyen d’expression en
Bac 1 et Bac 3 et co-anime les séances d’exercices de géométrie
spatiale. Dans le cadre de sa recherche, elle suit actuellement
une formation théorique et pratique au conservatoire national
de musique de Tournai.
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[email protected]
+33/6 71 15 54 83
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Illustrations
1 - Castex J., Renaissance, baroque et classicisme, Paris, 2004, p300.
2 - Ligtelijn V., Aldo van Eyck, ed. Birkhäuser, Bussum, 1999, p135.
3 - http://en.wikipedia.org/wiki/File:Ockeghem_Prolationum_Kyrie
4 - Nyman M., Experimental Music, ed. Allia, Paris, 2005, p189.
Des rapports po(ï)étiques
Penser une “définition“ du rythme -ρυθμος- dans la pratique de
l’art, musique et architecture en particulier
Le rythme pose la double problématique du mot et de la chose.
Qu’appelle-t-on rythme ? Le rythme correspond aujourd’hui à
toute une série de signifiés, liés à son extension du domaine de
la pensée à un champ de plus en plus large d’activités. Qu’estce que le rythme ? La dépendance du rythme à la matière rend
impossible sa description simple, en tant que phénomène non
isolable, le rythme étant toujours rythme de quelque chose.
Que signifie alors une définition du rythme ? La construction de
celle-ci semble devoir se situer dans une “tension entre l’intuition théorique et la pratique empirique“ (Meschonnic, 2009).
Une condition qui suppose de renoncer à tout concept préalable
pour développer une connaissance depuis une approche directe
de la matière. Déplaçant la question de ce qu’est le rythme à la
question de ce que fait le rythme.
La poïétique (poïen, Valéry, 1937) introduit la valeur heuristique
du “faire“ dans la philosophie de l’esthétique au 20ème siècle. Elle
considère une approche de l’art ne résultant ni d’une réflexion
seule ni d’une action seule mais d’un “frottement“ entre l’une
et l’autre. D’où la poïétique comme domaine d’étude privilégié
du rythme. Et la méthodologie inversée comme possibilité d’une
compréhension impliquée du rythme : soit l’analyse de ce que
le rythme “fait“ dans la pratique de l’art, pour amener à une
théorie non universalisante et stimulatrice de spécificités.
L’observation et l’expérimentation de la musique et de l’architecture, pourra être l’occasion de dégager des critères d’identification du rythme, tout en ayant conscience des limites de sa
transversalité. Une étude du rythme interrogeant la pertinence
d’un noyau poïétique qui soit à la fois dénominateur commun
à la pratique de l’art et producteur de variables empiriques ; qui
tienne ensemble la théorie et la pratique, dans un même mouvement de renouvellement de la pensée.
Les cas d’études seront sélectionnés à des périodes de basculement de l’histoire de l’art, où la théorie est encore recherche
et la pratique un moyen de produire de la connaissance. Le Missa
prolationum de J. Ockeghem (milieu du 15ème siècle) et le Great
learning de C. Cardew (1968) sont deux exemples potentiels pour
la musique, la Cappella Pazzi de F. Brunelleschi (1428) et le Sonsbeek pavilion de A. Van Eyck (1965) sont deux exemples potentiels pour l’architecture.
Promoteur de thèse
David Vanderburgh (UCL - LOCI)
Comité d’accompagnement
en cours de constitution
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Chloé SALEMBIER
Biographie
Chloé Salembier obtient son diplôme en communications sociales en 2004 (IHECS - Bruxelles), et suit ensuite un parcours universitaire en anthropologie à l’UCL (LAAP).
Depuis 2008, elle enseigne les sciences humaines à la faculté
d’architecture, d’ingénierie architecturale et d’urbanisme LOCI
Tournai (UCL).
Après différentes expériences professionnelles dans des domaines variés (enseignement, bureau d’architecture, audiovisuel...), elle entame une thèse de doctorat en 2011. Depuis, elle
travaille plusieurs mois par an à Bucarest auprès des habitants
d’une communauté urbaine mise à l’écart de la ville et de la société dominante.
Elle prépare un documentaire ethnographique traitant de l’interstice urbain comme espace-temps de résistance dans une société où les inégalités sociales tendent à se renforcer.
Sa méthodologie de recherche et d’enseignement s’inscrit dans
une volonté de transversalité à la croisée de domaines de réflexion qui lui sont chers : l’urbain, le vivre-ensemble, l’altérité, le
lien social et le bien commun, entre autres.
Elle apporte une attention particulière à l’observation in situ à
différentes échelles et encourage les étudiants à se confronter à
la complexité du monde contemporain.
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+32/497 17 11 18
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1 - De gauche à droite, Nuti, Gabi, Cristina, Cami et Nella se retrouvent à la colt - le coin de la rue. Photographie de Chloé Salembier, mai 2012
2 - Lors d’une évacuation, les habitants se retrouvent à la rue
avec leurs effets personnels. Ils construisent des logements précaires sur le trottoir. Photogaphie de Chloé Salembier, mai 2011
3 - Le quartier de Rahova-Uranus dans le contexte urbain de Bucarest. Source : fond de plan Open street map, Chloé Salembier
Habiter le quartier de Rahova-Uranus à Bucarest :
de la chambre à la ville
Analyse des pratiques d’appropriation et d’expropriation comme modes distincts de production de l’espace urbain
Bucarest, à quelques pas du parlement roumain, dans le quartier
de Rahova-Uranus, survit une petite communauté autour de services rendus au marché aux fleurs tout proche.
D’apparence tranquille, la zone subit pourtant une pression
urbaine révélatrice des dynamiques à l’oeuvre dans la société
roumaine depuis la révolution de 1989 : passage d’une société
communiste à capitaliste, libéralisation de l’économie, décomposition de l’Etat, insertion dans l’économie de marché, hégémonie
occidentale et démocratisation.
Au travers d’une ethnographie “au coin de la rue”, la recherche
tente de révéler des poches de résistance urbaine qui nous offrent
une vision renouvelée de la ville, de l’Autre et de la société ; loin
des modèles de société prônés par la nouvelle élite roumaine.
Co-promoteurs de thèse
Bernard Declève (UCL - LOCI)
Alain Reyniers (UCL - ESPO)
Comité d’acccompagnement
Jacinthe Mazzocchetti (UCL - ESPO)
Anne Raulin (Paris - Nanterre)
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Guillaume VANNESTE
Biographie
Guillaume Vanneste obtient son diplôme d’ingénieur civil architecte à l’Ecole Polytechnique de Louvain, UCL, en 2009.
Après un échange universitaire en Suisse à l’Ecole Polytechnique
de Lausanne et son travail de fin d’étude, il acquiert une expérience pratique et constructive au sein du bureau Aeby Perneger
& Associés à Genève (CH) de 2009 à 2012.
En 2012, il rejoint le Studio Associato Secchi-Viganò ou il collabore à divers projets urbains et territoriaux en Belgique et à
l’étranger, expérimentant son intérêt pour la grande échelle et
“l’architecture de la ville”.
En parallèle, il poursuit depuis 2011 une activité d’enseignement, d’abord à l’Ecole Nationale Supérieur d’Architecture de
Lyon et depuis 2012 à la faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale et d’urbanisme LOCI Tournai (UCL), en tant qu’assistant de projet, chercheur et membre de diverses commissions.
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Il encadre l’atelier de projet d’architecture et poursuit une recherche dans le champ disciplinaire de l’urbanisme sur les notions de ville contemporaine et de ville diffuse.
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Illustrations
1 - Cas d’étude, Analyse Territoriale, Guillaume Vanneste, 2014
2 - Campagne, Hainaut ; photographie Guillaume Vanneste, 2014
3 - La “ville diffuse” en Belgique (bâti, source SIG)
Les marges de la ville diffuse
Depuis un peu plus de vingt ans, dans le champ de l’urbanisme,
se dégage un ensemble de théories, de recherches et de projets
sur la notion de “ville diffuse”. Soulevé au départ dans le cadre
d’investigations sur le territoire du Veneto produites par l’équipe
de Francesco Indovina, le thème de la ”ville diffuse’” a ensuite
été étudié notamment par P. Viganò et B. Secchi qui en ont tiré
des enjeux contemporains tels que l’isotropie, la porosité ou la
métropole horizontale.
D’autres chercheurs encore ont mis en lumière des structures de
territoires similaires aux Etats-Unis, en Belgique, en Allemagne
ou en Asie. L’accumulation de ces travaux enrichissent la compréhension du “diffus” comme fait urbain global au travers de
ses diverses spécificités locales.
La thèse proposée se positionne dans la continuité de ce corpus de recherches. Elle y puisera notamment ses questions, hypothèses et ses références, comme elle le fera aussi dans le travail
de terrain, les disciplines connexes ou plus éloignées, dans le projet comme outils de connaissance et par la représentation comme
outil descriptif et dialectique propre au métier d’architecte.
Dans ce cadre, en particulier, ce travail cherche à comprendre ce
qui fait la limite de la ville diffuse, à ce qui échappe à sa définition. Reprenant un concept connu dans l’histoire de l’urbanisme,
la limite, il s’agit de se pencher sur les marges de ce système urbain déjà fort étudié - que ce soient ses marges géographiques,
des bords intérieurs, des limites d’échelles propres à ces territoires ou les limites des moyens à disposition – afin de saisir les
enjeux et les outils de projet qui seraient pertinents et opérants
pour le projet dans les territoires “post-ville diffuse”.
Co-promoteurs de thèse
Christian Gilot (UCL - LOCI)
Paola Viganò (EPFL)
Comité d’accompagnement
Bénédicte Grosjean (UCL, ENSAPL)
Elena Cogato Lanza (EPFL)
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Sébastien VERLEENE
Biographie
Après trois années à l’ISA Saint-Luc Tournai, Sébastien Verleene
s’engage en 1994 dans la FORPRONU, force de maintien de la
paix en ex-Yougoslavie. A son retour en 1996, il développe une
pratique artistique itinérante de la photographie et de la sérigraphie, exposant sur de nombreux festivals : Avignon, Marseille, La
Rochelle, Chalon/Saône, Arles, Marcillac, Aurillac. Parallèlement,
il se forme à différentes techniques de construction : maçonnerie traditionnelle, charpente, construction navale, création de
mobiliers, peinture à la chaux, structure métallique, couverture
et forage. Engagé par la société de travaux acrobatiques PROFIL,
il participe en 2000 en France à la reconstruction de la passerelle
de l’Estellié dans les gorges du Verdon (architecte D. Putz, ingénieur A. Ranvier).
En 2008, il reprend ses études d’architecture à l’ISA Saint-Luc de
Tournai et obtient son diplôme d’architecte en 2010, à la veille
de l’intégration de l’ISA à l’UCL. De 2010 à 2011, il collabore en
tant qu’architecte au sein de l’agence DAD de Roubaix pour la
reconversion en logements de sites industriels anciens.
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Engagé dès 2010 comme assistant à la Faculté d’architecture,
d’ingénierie architecturale, d’urbanisme LOCI, site de Tournai, il
y obtient en 2011 un poste d’assistant-chercheur à temps plein.
Il encadre aujourd’hui le projet d’architecture et l’atelier de
géométrie spatiale en Bac 1 ainsi que le séminaire art et architecture en Bac 2. Il prépare une thèse de doctorat qui cherche, à partir de la redéfinition du paysage par l’anthropologue
Philippe Descola comme transfiguration, à développer une approche de l’espace habité indépendante de l’ontologie naturaliste propre à l’Occident.
Illustrations
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[email protected]
+32/498 32 47 33
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1 - Fusain de Sébastien Verleene (Essaouira, Maroc)
2 - Photo de Sébastien Verleene (Belgique)
3 - Photo de Sébastien Verleene (Museo de Arte de Lima, Pérou)
4 - Dessin de Mohammed Squalli Houssaini, Architecte à Essaouira
Terre à Territoire : le paysage au chevet de l’urbanisme
L’urbanisme, depuis son invention en 1867 par l’ingénieur barcelonais Cerdà sous l’injonction “Ruralisez la ville, urbanisez la
campagne !” jusqu’aux plus récentes études à propos de la ville
diffuse, s’inscrit dans une représentation du monde dualiste que
Philippe Descola nomme l’ontologie naturaliste, paradigme occidental apparu à la Renaissance avec la double création des notions d’individu et de nature, par la peinture notamment.
Cette acceptation occidentale selon laquelle l’environnement
est constitué d’une strate naturelle sur laquelle viendraient se
déposer les marques des différentes cultures qui s’y installent,
exclut de facto les représentations du monde issues d’autres civilisations pour qui par exemple le concept de nature n’existe
pas. L’urbanisme, science de l’étude des établissements humains,
fait de cette ontologie ethnocentriste un axiome universel et retranscrit ce dualisme nature/culture au travers de ses méthodes
d’analyses, des images produites et des réalisations induites.
L’aménagement du monde, des grandes “découvertes” au temps
des colonialismes jusqu’au néolibéralisme contemporain et la
mondialisation qui l’accompagne, s’est fait sans ménagement.
Les voies alternatives ont été effacées par cette unique voix, les
autres devant se plier aux mécanismes du développement. En
1965 déjà, Françoise Choay dénonçait l’échec de l’urbanisme à
aménager des lieux. En 2007, Mike Davis décrivait le pire des
mondes possibles à travers la notion de bidonville global.
Si l’urbanisme, par sa prétention à l’universalité scientifique
(F. Choay, 1965) et ses échecs dans ses tentatives à rendre le monde
plus juste, était une voie sans issue ? Pourquoi aujourd’hui doiton faire redondance en le nommant urbanisme social alors que
telle était son ambition de départ ? Mais alors comment aborder
le territoire habité sans l’urbanisme ? La notion de paysage peutelle être plus anthropologiquement productive (P. Descola, 2012) ?
Au sein de la chaire d’anthropologie de la nature du Collège de
France, P. Descola pose ainsi la question du paysage : “Peut-on
laver le paysage du péché d’ethnocentrisme sans le diluer pour
autant dans une vague approche subjective de l’espace ?”
En acceptant que le concept de nature soit une invention de l’occident, la recherche tentera d’aborder le projet d’établissement
humain par le paysage, redéfini par P. Descola comme transfiguration in visu et in situ. L’objectif sera de proposer des outils et
des représentations permettant de contribuer à l’évolution de la
pensée sur l’habiter en évitant si possible le prisme de l’ontologie
naturaliste, trop occidenté.
Co-promoteurs de thèse
Jean Stillemans et Quentin Willbaux (UCL - LOCI)
Comité d’encadrement
Marie-Clotilde Roose (UCL - LOCI)
Aminata Traoré (CAHBA, Mali)
19
Crédits
Éditeur responsable Commission “recherche” LOCI - UCL
Comité de réalisation Corentin Haubruge, Guillaume Vanneste ; LOCI - Tournai
Conception graphique Nicolas Lorent, Corentin Haubruge
Couvertures La mesure des possibles ; Corentin Haubruge, avril 2014
Basée sur “Melencolia I” (A. Dürer, 1514) et “Tournai” (G. Chuilon, 2013)
Production Tournai, avril 2014
Contacts Commission “recherche” LOCI - UCL
[email protected]
Tél : +32 (0)10 47 23 95
UCL - LOCI Bruxelles
Architecture Saint-Luc - Bruxelles
UCL/SST/LOCI - Rue Wafelaerts, 47-51 - Bte B3.01.01
B-1060 Bruxelles (Saint-Gilles)
Tél : +32 (0)539 71 11
UCL - LOCI Tournai
Architecture Saint-Luc - Tournai
UCL/SST/LOCI - Chaussée de Tournai, 7 - Bte T1.01.01
B-7520 Tournai (Ramegnies-Chin)
Tél : +32 (0)69 25 03 22
UCL - LOCI Louvain-la-Neuve Architecture et ingénierie architecturale - Louvain-la-Neuve
UCL/SST/LOCI - Place du Levant, 1 - Bte L5.05.02
B-1348 Louvain-la-Neuve
Tél : +32 (0)10 47 23 41
Urbanisme et aménagement du territoire - Louvain-la-Neuve
UCL/SST/LOCI - Place du Levant, 1 - Bte L5.05.02
B-1348 Louvain-la-Neuve
Tél : +32 (0)10 47 28 52
www.uclouvain.be/loci