Organisation de l’aviation civile internationale HLSC/15-WP/8 24/10/14 NOTE DE TRAVAIL DEUXIÈME CONFÉRENCE DE HAUT NIVEAU SUR LA SÉCURITÉ (HLSC 2015) PLANIFIER L’AMÉLIORATION DE LA SÉCURITÉ DE L’AVIATION DANS LE MONDE Montréal, 2 – 5 février 2015 Thème 2 : Approche future de la gestion de la sécurité aérienne Sujet 2.1 : Programme national de sécurité ASSURER LA MISE EN ŒUVRE DES PNS (Note présentée par le Secrétariat de l’OACI) RÉSUMÉ Cette note de travail examine la nécessité de faciliter la mise en œuvre en temps voulu des programmes nationaux de sécurité (PNS) en misant sur des systèmes efficaces de supervision de la sécurité. Les exigences relatives aux PNS figurent à l’Annexe 19 – Gestion de la sécurité et englobent les objectifs du Plan pour la sécurité de l’aviation dans le monde (GASP) visant à réduire le risque d’accidents à l’aide de stratégies d’atténuation appropriées et proactives. La note traite également de l’approche adoptée par l’OACI pour surveiller et valider les stratégies proposées de mise en œuvre des PNS ainsi que les outils connexes à utiliser par les États dans ce cadre. Suite à donner : La conférence est invitée à encourager les États à prendre les mesures qui s’imposent, sur la base de la mise en œuvre effective (EI) de leur Programme universel d’audits de supervision de la sécurité (USOAP), pour progresser dans la mise en œuvre des PNS : a) en privilégiant et en faisant progresser activement la correction des lacunes de leur USOAP ; b) en effectuant une analyse d’écarts du PNS ; c) en réalisant une auto-évaluation plus détaillée du PNS, une fois qu’ils ont atteint un taux de mise en œuvre effective (EI) de 60 pour cent ; d) élaborant un plan de mise en œuvre du PNS. 1. INTRODUCTION 1.1 Les problèmes émergents qui ont fait l’objet d’une discussion dans le cadre du Sujet 1.2 de la HLSC 2015 soulignent qu’il est important d’adopter une approche proactive en déterminant les dangers et en gérant les risques de sécurité. Certains risques de sécurité peuvent varier d’un État à l’autre ou d’une région à l’autre, exigeant par conséquent l’élaboration de stratégies d’atténuation des risques adaptées, tandis que d’autres s’appliquent partout. Chaque État doit comprendre son propre environnement de l’aviation et les risques qu’il est susceptible de courir afin de gérer efficacement les risques de sécurité de l’aviation. (5 pages) 14-3026 — HLSC_2015_WP_008_FULL_FR-EDENPROD-#534286-v1.DOCX HLSC/15-WP/8 -2- 1.2 Les normes et pratiques recommandées (SARP) dans l’Annexe 19 – Gestion de la sécurité exigent des États de gérer les risques de sécurité de l’aviation. En raison de la complexité croissante du système de transport aérien mondial et de l’interdépendance des activités aéronautiques nécessaires à la sécurité de l’exploitation des aéronefs, l’Annexe 19 exige le respect continu des obligations des États en matière de supervision de la sécurité ainsi que l’évolution d’une stratégie proactive pour améliorer la performance en matière de sécurité. Cette stratégie proactive repose sur la mise en œuvre d’un PNS qui pare systématiquement aux risques de sécurité. Afin d’établir le PNS sur des bases solides, les États devraient dans un premier temps mettre en place un système de supervision de la sécurité mature, comme l’exige l’Annexe 19, paragraphe 3.2, et comme l’indique le Plan pour la sécurité de l’aviation dans le monde (GASP), ce qui correspond en moyenne à un niveau de mise en œuvre effective (EI) du Programme universel d’audit de supervision de la sécurité (USOAP) supérieur à 60 pour cent. 1.3 Les États doivent effectuer une analyse d’écarts du PNS et élaborer un plan pour sa mise en œuvre. Ils seront ainsi en mesure de cerner les dangers inhérents à leur environnement de l’aviation avant d’évaluer et de réduire les risques qui y sont associés, notamment ceux découlant des changements apportés. 2. 2.1 SURVEILLER LES PROGRÈS DE LA MISE EN ŒUVRE DU PNS Analyse d’écarts du PNS 2.1.1 Conformément au Chapitre 4 du Doc 9859 de l’OACI, Manuel de gestion de la sécurité (MGS), avant d’élaborer un plan de mise en œuvre pour un PNS, il est nécessaire de mener une analyse d’écarts des systèmes et des programmes existants des États par rapport au cadre du PNS de l’OACI et aux éléments indicatifs pour déterminer si leurs éléments respectifs du PNS ont été mis en place et sont matures. 2.1.2 Afin d’aider les États à effectuer une analyse d’écarts du PNS, l’OACI a mis au point une application en ligne, disponible sur le site web SPACE/iSTARS 2.0. Toutes les informations relatives aux mesures et à la mise en œuvre saisies dans l’outil d’analyse d’écarts du PNS sont traitées de manière confidentielle et ne sont pas divulguées par l’OACI. L’OACI recueillera périodiquement des statistiques de haut niveau et produira des graphiques illustrant les données agrégées pour estimer le degré de mise en œuvre des PNS à l’échelle régionale et mondiale. 2.1.3 Les informations recueillies au moyen des analyses d’écarts menées par les États à l’aide de l’application SPACE/iSTARS 2.0 permettront à l’OACI de déterminer la quantité de travail nécessaire pour mener à bien la mise en œuvre d’un PNS et faciliter l’élaboration de stratégies efficaces destinées à aider les États sur les plans régional et mondial. Même les États qui affichent un niveau de mise en œuvre effective (EI) inférieur à 60 pour cent sont invités à effectuer l’analyse d’écarts. Étant donné que des chevauchements ont été notés entre le système de supervision de la sécurité et le PNS, l’analyse d’écarts les mettra en évidence et permettra ainsi aux États d’accomplir des progrès plus tangibles dans la réalisation des objectifs. 2.1.4 Les usagers qui sont déjà membres du groupe SPACE/iSTARS 2.0 pourront accéder à l’application en ligne pour les analyses d’écarts au moyen du catalogue SPACE. Les autres usagers autorisés peuvent soumettre une demande pour accéder au groupe SPACE et à l’application en ligne pour les analyses d’écarts du PNS au moyen du portail sécurisé de l’OACI (http://portal.icao.int/) ou du site public de l’OACI (http://www.icao.int/safety/iStars). -32.2 HLSC/15-WP/8 Auto-évaluation détaillée du PNS 2.2.1 Une fois qu’ils ont effectué une analyse d’écarts du PNS, les États peuvent utiliser les questions de protocole (PQ) de la méthode de surveillance continue de l’USOAP pour réaliser une auto-évaluation plus détaillée afin de préparer une activité appropriée de la CMA de l’USOAP. Cette auto-évaluation permettra aux États d’évaluer leur niveau de mise en œuvre des dispositions de l’OACI concernant la gestion de la sécurité et de soumettre des éléments de preuve lors de l’utilisation du cadre en ligne de la CMA. 2.2.2 L’OACI a élaboré une série complète de questions de protocole sur la gestion de la sécurité, fondée sur les dispositions de l’Annexe 19. Elles ont été mises à la disposition des États depuis le dernier trimestre de 2014 dans le cadre en ligne de la CMA de l’USOAP, avec les modifications de 2014 apportées aux autres questions de protocole. Alors que l’amendement de 2014 des autres questions de protocole sera appliqué aux activités de surveillance de l’USOAP à compter du 1er janvier 2015, l’OACI ne commencera à superviser les questions de protocoles relatives à la gestion de la sécurité qu’au 1er janvier 2016. 2.2.3 Les États qui affichent un niveau de mise en œuvre effective (EI) supérieur à 60 pour cent auront jusqu’à la fin de 2015 pour effectuer les évaluations et soumettre les éléments de preuve connexes au moyen du cadre en ligne de la CMA. À partir du 1er janvier 2016, l’OACI déterminera l’état d’avancement des nouvelles questions de protocole concernant la gestion de la sécurité en menant des activités appropriées de la CMA de l’USOAP. 3. 3.1 MISE EN ŒUVRE DU PNS États qui affichent un taux de mise en œuvre effective (EI) inférieur à 60 pour cent 3.1.1 Comme condition préalable à la mise en œuvre du PNS, les États devraient établir un système mature de supervision de la sécurité en commençant par relever les insuffisances et les corriger. La CMA de l’USOAP met en évidence les écarts du système de supervision des États et leur fournit une analyse de ces écarts pour les aider à élaborer des plans d’action correctrice (CAP). Ces mesures devraient être prises par ordre de priorité selon les zones présentant les risques les plus élevés en fonction des types et des niveaux d’activité aéronautique dans l’État. 3.1.2 Une fois que l’État accomplit de réels progrès pour appliquer les mesures prioritaires dans son CAP de l’USOAP, une analyse d’écarts du PNS devrait être menée à l’aide de l’outil pour les analyses d’écarts du PNS de l’OACI. 3.1.3 Une fois que l’État atteint un taux de mise en œuvre effective de son système de supervision de la sécurité de 60 pour cent, il devrait ensuite suivre les étapes établies pour les États qui enregistrent un taux de mise œuvre effective (EI) supérieur à 60 pour cent. 3.2 États qui affichent un taux de mise en œuvre effective (EI) supérieur à 60 pour cent 3.2.1 Les États dont le système de supervision de la sécurité est arrivé à maturité devraient effectuer une analyse d’écarts du PNS à l’aide de l’outil SPACE/iSTARS 2.0, si cela n’a pas encore été fait. Une auto-évaluation plus détaillée peut alors être menée en utilisant les questions de protocole complètes de la CMA de l’USOAP sur la gestion de la sécurité. HLSC/15-WP/8 -4- 3.2.2 Les résultats de l’analyse d’écarts du PNS et l’évaluation faite au moyen des questions de protocole devraient alors servir à planifier les tâches restantes qui sont nécessaires pour la mise en œuvre d’un PNS. La mise en œuvre progressive ou par étapes d’un PNS permet de gérer efficacement la charge de travail et les attentes connexes dans des délais réalistes. L’ordre ou la priorisation effective des tâches variera selon les États. Une approche à quatre étapes pour la mise en œuvre du PNS est présentée dans le MGS. Une autre approche consisterait à élaborer un plan d’action similaire à celui qui est exigé après une activité de l’USOAP. En effet, les tâches jugées inachevées par l’analyse d’écarts du PNS peuvent être divisées en mesures à court terme (0-3 mois), à moyen terme (3-18 mois) et à long terme (18-36 mois). 3.2.3 Les mesures nécessaires pour une réduction rapide des risques liés à la sécurité devraient être prises en priorité. Les mesures dont l’application requiert naturellement du temps (c.-à-d., les amendements aux règlements ou aux lois) devraient également être lancées aussitôt que possible en vue de leur application dans les délais impartis. 3.2.4 Il conviendrait d’envisager le recours à des dépendances de tâches lorsque cela s’avère nécessaire. Les délais indiqués pour les étapes dans le MGS ou les mesures décrites plus haut sont fournis à titre indicatif seulement. La véritable période de mise en œuvre dépendra de la portée et de la complexité du système aéronautique de l’État en question, des écarts existants identifiés par l’analyse d’écarts et de la structure organisationnelle en place. Tout au long de ce processus, la fonction d’assurance de la sécurité de l’État garantit une mise en œuvre continue du système de supervision de la sécurité de l’État. 4. SOUTIEN POUR LA MISE EN ŒUVRE DU PNS 4.1 Le site web de l’OACI sur la gestion de la sécurité (http://www.icao.int/SafetyManagement) offre de précieux renseignements, outils et liens vers des ressources qui appuient la mise en œuvre de l’Annexe 19 et qui seront actualisés régulièrement à mesure que de nouveaux éléments seront apportés. En outre, la troisième édition du Manuel de gestion de la sécurité (MGS) (Doc 9859), publiée en mai 2013, comprend également des éléments indicatifs pour la mise en œuvre du PNS. 4.2 Le matériel pédagogique relatif à la gestion de la sécurité de l’OACI est également actualisé pour tenir compte des évolutions récentes dans ce domaine. Il sera publié au début de 2015 et tablera sur une approche de formation mixte comportant cinq modules de formation assistée par ordinateur (FAO) et des ateliers offerts sur place. De plus, l’OACI offre un atelier d’analyse pour contribuer au perfectionnement des compétences dont les États et l’industrie ont besoin pour recueillir et stocker les données sur la sécurité ainsi que pour les traiter et les intégrer afin de faciliter l’identification des dangers et la réduction des risques. Les informations concernant l’atelier d’analyse se trouvent sur le site web SPACE/iSTARS 2.0. 4.3 Les groupes régionaux de la sécurité de l’aviation (RASG) ont été invités à identifier des activités qui appuieraient la mise en œuvre de la gestion de la sécurité et à rendre compte de la mise en œuvre efficace et continue des dispositions relatives au PNS et au SGS. Les informations sur les progrès accomplis dans la réalisation des priorités et des objectifs de sécurité à l’échelle régionale seront présentées sous le Sujet 3.1 Collaboration régionale rationnelle et efficace. -55. HLSC/15-WP/8 CONCLUSIONS 5.1 Le GASP a établi des objectifs clairs et une stratégie pour les réaliser en tenant compte du niveau de maturité du système de supervision de la sécurité des États. Chaque analyse d’écarts menée par les États servira à fournir des informations précieuses à l’OACI. À l’aide des analyses d’écarts, les États peuvent élaborer des plans de mise en œuvre leur permettant de progresser vers l’atteinte des objectifs du GASP. 5.2 Les informations recueillies à partir des analyses d’écarts seront communiquées à la communauté de l’aviation à un niveau global, en respectant la confidentialité de chaque État, pour appuyer le processus de mise à jour du GASP. Des informations supplémentaires sur le processus de mise à jour du GASP se trouvent dans la note HLSC/15-WP/6 sous le Sujet 2.4 Évolution du Plan pour la sécurité de l’aviation dans le monde (GASP). Un résumé des rapports sur les analyses d’écarts devrait être présenté à la prochaine Assemblée pour étayer aussi bien les propositions de modifications à apporter au GASP que la nécessité d’une aide et d’orientations supplémentaires en matière de mise en œuvre. — FIN —
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