Livre Jean-Marie Périer témoigne pour Le Refuge

M O N TP EL L IER
3
Jeudi 4 février 2010
X2---
S O L IDARIT É
HAÏTI
Un boucher
au grand cœur veut
apporter sa pierre
à la reconstruction
Il s’appelle Joseph Amiral.
Pas matelot pour un sou,
son truc à lui ce sont plutôt
les noix, entrecôtes, filets
et côtes à l’os. Boucher de
son état, il a décidé d’aider,
à sa manière, la population
haïtienne dans
les souffrances qui sont
les siennes.
Comment ? En organisant,
vendredi 12 février,
à l’espace Armingué
de Vendargues, un repas
dont l’ensemble
des bénéfices sera reversé
à la Croix-Rouge.
Ouverte à tous, cette soirée
débutera à 19 h 30 et sera
notamment animée
par Los Ninos de la Noche.
Le ticket d’entrée est fixé
à 12 €. Pour ce prix-là,
les généreux convives
auront droit à du chevreuil
au menu. Les réservations
sont ouvertes à la boucherie
vendarguoise de Joseph
Amiral (places limitées
à deux cents personnes),
04 67 79 04 56.
Soirée de soutien
aux sinistrés,
à la Table de Cana
Demain, à partir de 19 h 30,
Swelia, réseau
des entreprises de la filière
Eau implanté
en Languedoc-Roussillon,
organise une soirée
de soutien pour les sinistrés
d’Haïti à la Table de Cana
(515 rue de l’Industrie).
Tarif de la soirée : 50 € TTC
par personne ou plus si vous
le pouvez.
Au minimum, 40 %
des fonds récoltés seront
reversés pour favoriser
l’accès à l’eau potable
au travers de Lysa, membre
de Swelia qui organise,
en lien avec les organisations
de secours, la mise en place
d’une unité autonome
de potabilisation d’1m3
par heure destinée
à la population
de Port-au-Prince.
Inscription obligatoire,
nombre de places limité.
04 67 16 33 85 ;
fax : 04 67 42 87 33
ou [email protected].
Livre Jean-Marie Périer
en ville
8 heures
témoigne pour Le Refuge
ENTRETIEN
En Aveyron, où je vis à trois
quarts temps, j’ai lu un article
dans le journal sur cette association qui recueille les gamins jetés dans la rue. En
2008, plus de 300 gamins les
ont appelés à l’aide. Et ça m’a
terrifié ! Comment peut-on virer un ado parce qu’il n’est pas
comme on veut ? Et ces gamins, leurs parents les obligent à se nier, à mentir. Pour
moi, petit bourgeois protégé
par des parents qui ne m’ont jamais jugé, ç’a été un choc. Et
si je ne suis pas homo, ce n’est
pas ma chapelle, ce n’est pas
parce que ça ne me met pas à
T’es gay ?
Casse-toi !
167 pages de témoignages qui
se dévorent comme un roman. Casse-toi !, de Jean-Marie Périer est étonnant parce
que l’écrivain entraîne le lecteur dans sa propre enquête.
Sans fioriture.
Il interroge, recueille des infos (entre 20 et 40 % des sans
domicile fixe sont gays) et
partage les paroles données
11o
14 heures
17
heures
8 heures
10o
En dernière page, la météo régionale
Vous qui êtes dans l’image,
pourquoi avoir écrit un livre ?
Comment avez-vous entendu
parler du Refuge ?
7
10o
➜ Le photographe
de "Salut les Copains"
se fait porte-parole
de jeunes bannis
car homosexuels
Je ne l’ai pas choisi. Je voulais faire quelque chose pour
aider ces jeunes chassés par
leurs parents parce qu’ils
osent aimer quelqu’un du même sexe... C’est en les rencontrant qu’écrire m’est apparu
évident. Car ce qu’ils vivent
est ahurissant. Ces mômes
sont fragiles ; certains sont même menacés de mort par leur
famille. Et puis j’avoue que
j’aimerais que les gens, surtout ceux peu disposés à en
parler, lisent les témoignages
et se disent : « Ça pourrait
être mon enfant. »
11
heures
8 heures
o
LA PUCE
À L’OREILLE
Ligne 3 du tram :
les inquiétudes d’Auchan
Jean-Marie Périer : « Personne n’est au courant pour ces mômes. On est dans un univers qui nie. »
l’aise de voir deux hommes
s’embrasser qu’ils n’ont pas le
droit de vivre. D’autant plus
qu’enfant, j’ai eu la chance de
connaître Jean Marais qui,
franchement homo, était un
vrai mec ! Alors, sans savoir
ce que j’allais pouvoir faire,
j’ai pris contact avec le Refuge. Et je ne me suis pas gouré.
Ils font un travail extra. Ce
sont des gens honnêtes.
En combien de temps
avez-vous réalisé le livre ?
Un an et demi... Vouloir
aider les autres, c’est compliqué et il faut y aller sans trop
réfléchir. Après avoir discuté
avec Nicolas et Frédéric, les
par ces enfants rescapés.
D’une écriture claire et précise, riche et facile, Jean-Marie
Périer livre ainsi leurs témoignages terribles. De Neuilly
comme de Saint-Denis, de
Marseille ou de Montpellier,
issus de familles de toutes les
religions, sans distinction,
ces garçons et filles racontent l’enfer qu’ils ont traversé. Broyés, niés. Ils parlent de
l’horreur de la rue pour eux,
gamins de 14-15 ans. Des mômes, proies si faciles et si tendres… Qui arrivent, par chance, jusqu’à ce Refuge. La seu-
responsables du Refuge, et
avec les jeunes, j’ai contacté
l’éditeur. Il me connaît, a compris ma démarche et dit oui
tout de suite. Parce que per-
« J’ai eu la chance
de connaître
Jean Marais qui,
franchement homo,
était un vrai mec ! »
sonne n’est au courant pour
ces mômes. On est dans un
univers qui nie.
Et vos contacts à Paris...
le association qui recueille
les jeunes homos rejetés par
leur famille. L’auteur, pudique, maintient la bonne distance. Ni voyeurisme ni misérabilisme. Ce qu’il transmet
nous renvoie à la dure réalité.
Et à notre cécité. Et si
Jean-Marie Périer s’indigne,
étonnamment, il ne juge pas.
En 167 pages, le photographe
des stars, donne à voir l’autre
côté du miroir. ●
◗ "Casse-toi ! Crève mon fils,
je ne veux pas de pédé dans ma
vie." Par Jean-Marie Périer, aux
Côté journalistes, il y a une
véritable scission entre les
médias parisiens et la réalité.
Pourtant, il faut tout faire
pour qu’évoluent les mentalités. Car c’est la méconnaissance qui provoque la peur. Et la
grande différence entre les années 60 et maintenant, c’est
qu’aujourd’hui, on a peur de
tout... Alors, vous comprendrez que moi, qui ai suivi quinze ans de ma vie Mick Jagger,
à l’époque où les gens bien
pensants s’offusquaient et de
sa musique et de son comportement, j’ai envie, toujours et
encore, de secouer l’arbre ! ●
Propos recueillis
par Camille-Solveig FOL
La perspective de prochains
travaux du côté du parc
expo, liés à la future ligne 3
du tramway, donne des
sueurs froides au directeur
de l’hypermarché Auchan,
à Pérols. Patrick Salbashian
s’inquiète de l’absence
d’informations précises
concernant ce futur chantier.
« Nous sommes bien
évidemment favorables à ce
que le tramway passe par ici
mais ce que je n’arrive pas
à obtenir, malgré mes
nombreuses demandes, c’est
un calendrier des travaux.
Ce genre d’information est
important dans la mesure
où elle induit toute notre
stratégie pour les années à
venir. Or, sans un calendrier,
on ne peut rien définir »,
explique-t-il. Rappelant
que « de cette stratégie
commerciale que nous
mettrons en place dépend
le niveau des emplois ; or,
on ne peut pas, aujourd’hui,
jouer à la légère
avec l’emploi. »
CONCE RT
Chœur Melo’Men
Un livre pour venir en aide.
éditions Oh, collection document.
167 pages, 14,90 €. Dans toutes
les librairies, à partir du 8 février.
Mélo’Men, ensemble
international de 60 choristes
gay et friendly vient, pour la
première fois au Clapas, pour
deux concerts exceptionnels
et solidaires, au bénéfice
du Refuge. Rendez-vous le
13 février, 20 h, au temple,
rue Brueys ; et le 14 février,
à 15 h, à la Maison
des chœurs. 15 € et 10 €.
Réservation : 06 31 59 69 50
ou www.le-refuge.org.
PO LITIQ UE
CONSEIL MUNICIPAL
Philippe Saurel aurait été pressenti pour
remplacer Max Lévita à la tête du groupe PS
L’information a filtré discrètement des couloirs du conseil
régional. Lundi matin, lors de la réunion de son staff, Georges
Frêche aurait entériné, sur une idée de son directeur de cabinet
Frédéric Bort, une stratégie visant à démettre Max Lévita
de son fauteuil de chef de file socialiste au conseil municipal
de Montpellier, au profit de Philippe Saurel. À la Région,
on reproche à Max Lévita, vice-président en charge des lycées, la
mollesse de ses critiques envers Hélène Mandroux. Il était
également prévu de ne pas voter le budget de la Ville, le 8 février.
Mais à l’heure du déjeuner, changement de cap : Georges Frêche
décidait de voter le budget et Max Lévita restait président de
groupe. « Il n’a jamais été question que je le remplace, ce sujet
n’a pas été évoqué lors de la réunion du groupe que nous avons
eu lundi » nous affirmait d’ailleurs, hier, Philippe Saurel.
UMP
Jean-Pierre Grand renvoyé dans ses cordes
Midi Libre
1er partenaire média du MHR
Certains responsables départementaux de l’UMP n’ont guère
apprécié ce qu’ils considèrent un « caprice » du député maire de
Castelnau-le-Lez, lequel avait dénoncé le fait de ne pas avoir été
consulté pour la constitution de la liste de Raymond Couderc,
chef de file UMP pour les régionales. « Comment voulez-vous que
l’on ait confiance en quelqu’un qui passe son temps à taper sur
son parti et qui joue le jeu de Georges Frêche au sein de
l’Agglo ? », se demande l’un d’eux. « Constituer une liste pour les
régionales est le fruit d’un travail d’équipe et d’implication. Or,
Jean-Pierre Grand est loin de cela et, à aucun moment, il n’a eu
une participation constructive. Alors, forcément, il ne faut pas
qu’il vienne ensuite s’étonner d’être mis à l’écart. » La mauvaise
ambiance n’est visiblement pas le privilège de la seule gauche.