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Alin&as
Actualités
Fièvre hémorragique virale à virus Ebola
Chrisan CHIDIAC, Thomas PERPOINT, Tristan FERRY
[email protected]
Service des maladies infeceuses, HCL - Hôpital de la Croix Rousse
Introducon
La découverte du virus Ebola remonte à 1976, lorsque deux
épidémies frappèrent le nord du Zaïre et le sud du Soudan,
avec des mortalités de 88% (sur 318 cas) et 54% (sur 284
cas) respec*vement [1].
L’épidémie actuelle est la première à toucher plusieurs pays
d’Afrique de l’Ouest, et c’est la plus importante de l’histoire
[2]. Depuis le début de l’année 2014, des cas de fièvre hémorragique virale (FHV) à virus Ebola ont été rapportés en
Guinée. Le 22 mars 2014, le ministère de la santé guinéen a
no*fié à l’OMS une épidémie de fièvre hémorragique virale
liée au virus Ebola, souche "Zaïre", dans le sud de la Guinée.
Fin mars, l’épidémie s’est propagée au Liberia et au Sierra
Leone voisins. Depuis fin juillet 2014, le Nigéria est touché à
son tour. Un cas a été signalé au Sénégal [3].
Le virus Ebola
Le virus Ébola appar*ent à la famille des filoviridés
(filovirus) à laquelle appar*ent également le virus Marburg.
Iden*fié pour la première fois en 1976 au Soudan, le virus
Ebola possède 5 sous-types dis*ncts d’Ebolavirus : le virus
Bundibugyo, le virus Forêt de Taï (Côte d’Ivoire), le virus
Reston. La létalité est de 25% à 90% en fonc*on du soustype et du contexte de survenue des épidémies [4].
Epidémiologie au 24 septembre 2014
Au 24 septembre 2014, 5 762 cas et 2 793 décès ont été
rapportés dans les 5 pays touchés en Afrique de l’Ouest
(Guinée : 965 cas, Libéria : 3 022 cas, Sierra Léone : 1 753
cas, Nigéria : 21 cas et Sénégal : 1 cas). La létalité observée
est de 48,5%, variant selon les pays de 33,3% en Sierra
Léone à 64,6% en Guinée [5].
Au 18 septembre 2014, la République démocra*que du
Congo avait no*fié 68 cas (28 confirmés, 26 probables, 14
suspects) de maladie à virus Ebola, dont 8 concernant des
agents de santé. Il y avait eu au total 41 décès signalés,
dont les huit chez des agents de santé. Le nombre de contacts arrivés au terme des 21 jours de suivi était de 432.
Sur les 488 surveillés, 468 (96%) avaient été́ vus le 18 septembre, dernier jour pour lequel ces données avaient été́
transmises. CeLe flambée n’a aucun lien avec celle qui sévit
en Guinée, au Libéria, au Nigéria, au Sénégal et en Sierra
Leone [6].
OMS : Feuille de route pour la riposte au virus Ebola,
MISE À JOUR 22 septembre 2014
L’OMS a signalé la forte propor*on de professionnels de
santé infectés par le virus Ebola dans les quatre pays touchés (337 cas dont 181 décès) [7].
Transmission & contagiosité
Transmission
[8]
Il existe un réservoir animal pour le virus Ebola.
Les chauves-souris frugivores de la famille des Pteropodidae sont les hôtes naturels du virus Ebola. Celui-ci s’introduit dans la popula*on humaine après un contact étroit
avec du sang, des sécré*ons, des organes ou des liquides
biologiques d’animaux infectés comme des chimpanzés,
des gorilles, des chauves-souris frugivores, des singes, des
an*lopes des bois ou des porcs épics retrouvés malades ou
morts dans la forêt tropicale.
Le virus Ebola se propage ensuite par transmission interhumaine, à la suite de contacts directs (peau lésée ou muqueuses) avec du sang, des sécré*ons, des organes ou des
liquides biologiques de personnes infectées, ou avec des
surfaces et des matériaux (par exemple : linge de lit, vêtements) qui ont été contaminés par ce type de liquides.
Les rites funéraires au cours desquels les parents et amis du
défunt sont en contact direct avec la dépouille peuvent
également jouer un rôle dans la transmission du virus.
Des agents de santé se sont souvent infectés en traitant des
cas suspects ou confirmés de maladie à virus Ebola. Cela
s’est produit lors de contacts étroits avec les pa*ents, lorsque les précau*ons an*-infec*euses n’ont pas été strictement appliquées.
Contagiosité
Le virus se transmet par contact avec le sang ou les
fluides biologiques tels les larmes, la salive, le lait maternel, le sperme, la sueur… sans oublier les selles et les
vomissements.
La dose infec*euse n’est pas précisément connue, mais
l'on considère qu’un nombre infime de par*cules virales
suffisent pour infecter un individu. Au vu des risques encourus, un individu infecté par le virus Ebola doit de
toute façon être considéré comme hautement contagieux. Un paent asymptomaque n’est pas contagieux.
Le début de la contagiosité est lié à la virémie et donc à
l’appari*on des premiers symptômes.
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Il n’est même pas certain que tous les pa*ents soient
contagieux dès les premiers jours, mais le principe de précau*on doit être appliqué et tout pa*ent symptoma*que
doit être considéré comme contagieux.
La contagiosité évolue alors avec la maladie, puis la dispari*on des symptômes chez les survivants est corrélée à
la dispara*on du risque de contagion.
Le cas du sperme semble être à part, le "portage viral" y
étant prolongé ; il est ainsi légi*me de conseiller à un
convalescent des mesures de protec*on lors de rapports
sexuels durant quelques mois.
Manifestaons cliniques [9]
L’incuba*on est en moyenne de 8 jours (3 à 21 jours). Les
signes sont peu spécifiques avant la phase hémorragique,
laquelle est inconstante. La létalité dans ces formes cliniques est supérieure à 50% et a aLeint 88% au Zaïre, en
1976.
Il existe des formes frustres et des infec*ons inapparentes.
Dans la forme habituelle, la maladie débute brutalement
par un syndrome pseudo-grippal (fièvre, myalgies, arthralgies, céphalées) et une profonde asthénie psychomotrice.
En 3-4 jours, apparaissent d’autres signes cliniques cutanéomuqueux (conjonc*vite, exanthème maculeux ou maculopapuleux, dysphagie) et diges*fs (diarrhée, vomissements).
L’évolu*on ini*ale peut être con*nue avec une altéra*on
progressive de l’état général (asthénie croissante, fièvre
persistante, perte de poids) ou biphasique avec un intervalle libre de quelques jours au cours duquel l’état général
s’améliore et la fièvre disparaît.
La phase terminale est marquée par des signes neurologiques d’encéphalite (de l’obnubila*on au coma, agita*on,
épilepsie) et des signes hémorragiques (principalement
saignements aux points de ponc*on, gingivorragies, hématémèse, mélaena, selles sanglantes ; plus rarement épistaxis, hémoptysie, hémorragie génitale ou hématome). Plus
inconstamment, peuvent être observés : hoquet, paresthésies, acouphènes, trismus, hépatomégalie, splénomégalie,
pancréa*te, uvéite, paro*dite, orchite, et douleur thoracique.
Dans les formes hémorragiques, le décès survient dans 80%
des cas, en moyenne 8 jours après l’appari*on de la fièvre.
Sinon la guérison est sans séquelle mais la convalescence
est longue avec une asthénie prolongée pendant plusieurs
semaines et des arthralgies fluctuantes et migratrices.
Aspects biologiques [9]
Les aspects biologiques sont moins bien connus. La lymphopénie ini*ale (3-5 premiers jours) est suivie d’une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles, avec thrombopénie,
coagula*on intravasculaire disséminée (CIVD), augmenta*on des transaminases (parfois considérable, portant plus
sur les SGOT que les SGPT), de l’amylase, de la bilirubine, et
des LDH.
Diagnosc biologique de la FHV à virus Ebola [9]
La technique de RT-PCR est actuellement la technique de
référence. Extrêmement efficace, elle peut être u*lisée dès
les premiers stades de l'infec*on en raison de l’excellente
corréla*on entre la fièvre observée chez le pa*ent et la
virémie. La RT-PCR doit donc permeLre d'établir le diagnos*c de FHV Ebola dès que le pa*ent est pris en charge.
Les techniques de sérologie (méthode ELISA), sont beaucoup moins performantes (les an*corps n'apparaissent pas
immédiatement avec les premiers symptômes, même pour
les Ig M les plus précoces, les Ig G apparaissent trop tardivement par rapport aux symptômes ini*aux, et les pa*ents
qui décèdent, soit la majorité des pa*ents, ne développent
pas d'an*corps).
Seul le CNR des FHV est habilité à réaliser le diagnos*c de
FHV à virus Ebola ; le transfert des échan*llons ne peut se
faire qu’après accord, et selon un protocole hautement
sécurisé (triple emballage, transporteur agréé, …).
Principes de la prise en charge
En Afrique de l’Ouest
En Afrique de l’Ouest, un ensemble d’interven*ons est nécessaire :
- prise en charge des cas, surveillance et recherche des contacts, services de laboratoire de qualité, inhuma*ons sans
risque et mobilisa*on sociale. La par*cipa*on de la communauté est essen*elle pour juguler les flambées,
- réduc*on des contacts avec des chauves-souris frugivores
ou des singes/primates infectés et par la consomma*on de
leur viande crue, manipula*on avec des gants, port de vêtements de protec*on adaptés, cuisson soigneuse des produits issus de ces animaux (sang et viande) avant consomma*on,
- réduc*on du risque de transmission interhumaine provenant de contacts directs ou rapprochés avec des sujets présentant des symptômes d’Ebola, en par*culier avec leurs
liquides biologiques. Port de gants et d’un équipement de
protec*on individuelle (EPI) adapté lorsque l’on s’occupe
des malades à domicile. Lavage systéma*que des mains
après avoir rendu visite à des pa*ents à l’hôpital ou après
s’être occupé de malades à domicile,
- mesures d’endiguement de la flambée, y compris l’inhuma*on rapide et sans risque des défunts, iden*fica*on des
sujets suscep*bles d’avoir été en contact avec une personne infectée par le virus Ebola, le suivi de l’état de santé
des contacts pendant 21 jours, la sépara*on sujets sains/
malades en vue de prévenir la propaga*on, une bonne hygiène et le main*en d’un environnement propre [10].
Prise en charge en France
Elle doit se faire en établissement sanitaire de référence
(ESR) [9]
> Surveillance renforcée : elle repose sur les défini*ons de
l’InVS et permet le repérage et la classifica*on des cas (de
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suspect à confirmé) [11].
- Les cas suspects, dès leur iden*fica*on par un médecin,
doivent être no*fiés par téléphone à l’ARS (Agence régionale de santé). En fonc*on de leurs exposi*ons à risque,
l’InVs classe immédiatement les cas en cas exclus (si aucune exposi*on à risque n’est retrouvée) ou en cas possible (si une ou plusieurs exposi*ons à risque sont retrouvées ou si le pa*ent présente une forme clinique grave
compa*ble avec une fièvre hémorragique virale à virus
Ebola sans évalua*on possible des exposi*ons à risque).
- Si un cas est exclu, la suspicion d’infec*on par le virus
Ebola est alors écartée, et la personne malade peut être
prise en charge normalement. De nombreuses autres pathologies peuvent être responsables de fièvre au retour
d’un voyage en Afrique (paludisme, méningite bactérienne,
etc...) et doivent rapidement être diagnos*quées et traitées.
- Si un cas est classé comme possible, des prélèvements
sanguins sont alors adressés au CNR pour établir ou écarter
le diagnos*c d’infec*on à virus Ebola. La personne malade
est transférée vers un établissement de soins permeLant
sa prise en charge dans les meilleures condi*ons spécifiques afin d’assurer les soins nécessaires et la sécurité de
l’équipe médicale spécialisée.
- Si le diagnos*c est infirmé par le CNR, le cas possible devient un cas exclu et sa prise en charge médicale peut se
poursuivre dans des condi*ons normales.
- Si le CNR confirme le diagnos*c d’infec*on par le virus
Ebola, le pa*ent est alors classé en cas confirmé. Toutes les
personnes ayant eu des contacts directs avec elle depuis
l’appari*on des symptômes font alors l’objet d’une surveillance pendant 21 jours après le dernier contact.
> Réducon au maximum des risques de contaminaon
et/ou de diffusion [9]
Ceci repose sur le strict respect des précau*ons standard
d‘hygiène, complétées par les précau*ons complémentaires de type air et contact avec mesures barrières renforcées, avec une grada*on selon le niveau de risque es*mé,
selon le lieu où se trouve le pa*ent, selon la classifica*on
de l’InVS et la gravité de l’état clinique, les pa*ents soufrant de diarrhées, vomissements, hémorragies, dits
"sécrétants", étant à risque supérieur de transmeLre la
maladie.
Le HCSP a ainsi décrit la prise en charge pour les pa*ents
"suspects" de FHV Ebola, en cabinet médical et en établissement de soins, pour les pa*ents "possibles" ou
"confirmés". Pour ces derniers, toutes les mesures prises
sont renforcées, avec une prise en charge en chambre isolée, sassée, et en dépression, le personnel revêtant un EPI
type Tywex cagoule, masque FFP2 ou 3, heaume, surchaussures, tabliers… l’habillage et le déshabillage faisant l’objet
de protocoles complexes pour lesquels certains points sont
encore en discussion.
De même, les précau*ons sont indispensables vis-à-vis des
excréta et des fluides (matériel à usage unique u*lisé, éliminé dans la filière DASRI après u*lisa*on de produit solidifiant le cas échéant), l’incinéra*on de ces DASRI étant obligatoire.
Ebola étant un micro-organisme de classe 4, un circuit spécifique doit être organisé pour les DASRI générés par la prise
en charge d’un cas "confirmé". Les DASRI doivent ainsi être
inac*vés avant leur élimina*on (avec de l’eau de Javel) ou
autoclavés. Les liquides peuvent être gélifiés avec un produit
compa*ble avec l’eau de Javel, ou stockés dans des fûts
étanches, puis éliminés selon une filière spécifique avant
incinéra*on.
La ges*on des matériels et de l’environnement, il convient
de privilégier l’usage unique. A défaut, un neLoyage avec le
détergent désinfectant habituel, un rinçage puis une désinfec*on à l’eau de Javel à 0,5% (soit 2° de chlore environ)
sont requis.
> Réalisaon des examens biologiques (biochimie, hématologie, microbiologie…) [9]
Le diagnos*c de FHV Ebola relève de l’exper*se du CNR avec
des techniques virologiques déployées dans un laboratoire
de très haut niveau de sécurité (P4).
Un prélèvement sanguin est adressé sans délai au CNR des
FHV à Lyon, dès que la suspicion est classée en "cas possible", selon les modalités précises de condi*onnement et
de transport. Il convient d'adresser au CNR un tube de sang
total conservé à +4°C. L'envoi de sérum à -80°C n'est pas
conseillé dans ce cas. Les tubes doivent être transportés en
triple emballage dans le strict respect de la réglementa*on
en vigueur (triple emballage ONU 6.2 et UN3373 [9]).
Avec le souci de ne pas faire perdre de chance à un pa*ent,
des examens biologiques en nombre limité mais indispensables à sa prise en charge ou permeLant un diagnos*c
différen*el nécessitant un traitement dans un délai incompa*ble avec le diagnos*c d’élimina*on de FHV Ebola pourront être réalisés. Ils seront réservés obligatoirement à un
laboratoire de niveau de sécurité P3, dans un des établissements de référence zonal.
La sécurité du management de ces échan*llons sera renforcée par le recours à une boîte à gants, les condi*ons de management (réalisa*on, transport, prépara*on, analyse,…) de
tels échan*llons biologiques sont discutés de même que
leurs indica*ons, avec notamment une hiérarchisa*on des
prélèvements biologiques selon l’état du pa*ent (zéro : situa*on iden*que à celle de l’Afrique de l’Ouest, 1 : pa*ent
hospitalisé en médecine, et 2 : pa*ent hospitalisé en réanima*on) .
Les échan*llons doivent obligatoirement être transportés au
laboratoire dans des systèmes de transport sécurisés (triple
emballage répondant aux caractéris*ques de transport de
classe A), l’u*lisa*on de tube pneuma*que étant interdite.
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l'Ouest au 24 septembre 2014. InVS : lien
Traitement
Il ne se conçoit qu’en établissement de santé de référence
(ESR), compte tenu de la nécessité de maîtriser les risques
de transmissions lors des soins, les soignants étant les plus
à risques, et compte tenu du pouvoir infectant et de la
dangerosité du virus. Les soins ne pourront être dispensés
que selon des protocoles précis, et après avis consensuel,
en parculier entre infecologue, réanimateur, hygiéniste
et biologiste.
Mise en place des traitements symptomaques
La fièvre, la diarrhée, les vomissements, le climat en Afrique
de l’ouest sont autant de facteurs expliquant les désordres
hydro électroly*ques très fréquents et l’importante propor*on de décès liés à l’hypovolémie et aux complica*ons métaboliques dues aux déperdi*ons hydro électroly*ques.
CeLe propor*on pourrait être réduite par une correc*on
bien conduite [12]. Pour mémoire, la mortalité des pa*ents
aLeints de fièvre de Marburg passe de 70-85% dans les
foyers épidémiques locaux à 20-25% en cas de prise en
charge en hospitalisa*on en Europe.
La prise en charge des co-infec*ons parasitaires (paludisme,
infec*ons bactériennes…) et des comorbidités associées ne
pourrait qu’améliorer le pronos*c.
La difficulté étant de traiter avec le minimum de biologie et
le minimum d’actes thérapeu*ques invasifs.
Traitements spécifiques [12, 13]
Il n’y a pas à ce jour de thérapeu*que enregistrée, ou
même ayant prouvé une efficacité clinique chez l’homme.
Une combinaison d’an*corps monoclonaux, le ZMApp a été
u*lisée sur un très faible nombre de malades [13,14]. Il
existe néanmoins des arguments pour une efficacité prouvée sur modèle animal, avec plusieurs pistes. Ainsi certains
an*viraux auraient démontré une ac*vité contre le virus
Ebola, comme un an*viral développé contre la grippe, le
favipiravir (T-705) [15] ou le BCX4430 [16] et il existe des
candidats vaccins [17,18].
Ces traitements relèvent de la recherche, posant de difficiles problèmes éthiques, un comité d’experts s’étant prononcé pour leur u*lisa*on en Afrique de l’Ouest, compte
tenu de l’ampleur de l’épidémie.
Bibliographie
1. Peters JC. Marburg and Ebola virus hemorrhagic fevers.
In : Mandell, GL, Bennet JE, Dolin R. Douglas and BenneL’s
principle and prac*ce of infec*ous diseases. Philadelphia :
Churchill Livingstone Elsevier, 7th edi*on; 2010. p. 22592263.
2. Centers for disease and control. Flambée de maladie à
virus Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014. CDC : lien
3. Ins*tut na*onal de veille sanitaire. Fièvre hémorragique
virale (FHV) à virus Ebola - Point de situa*on Afrique de
4. Ins*tut na*onal de veille sanitaire. Fièvre hémorragique
virale (FHV) à virus Ebola. InVS : lien
5. Ins*tut na*onal de veille sanitaire. Fièvre hémorragique
virale (FHV) à virus Ebola - Point de situa*on Afrique de
l'Ouest au 24 septembre 2014. InVS : lien
6. Organisa*on mondiale de la santé. Feuille de route pour
la riposte au virus Ebola. Mise à jour 22 septembre 2014.
OMS : lien
7. Organisa*on mondiale de la santé. Six mois après la déclara*on de la flambée d’Ebola: introduc*on. OMS : lien
8. Organisa*on mondiale de la santé. Maladie à virus Ebola.
Aide-mémoire n° 103. Septembre 2014. OMS : lien
9. Haut conseil de la santé publique. Avis du 10 avril 2014
rela*f à la conduite à tenir autour des cas suspects de maladie Ebola. HCSP : lien
10. Organisa*on mondiale de la santé. Maladie à virus Ebola Aide-mémoire n° 103. Septembre 2014. OMS : lien
11. Ins*tut na*onal de veille sanitaire. Fièvre hémorragique
virale (FHV) à virus Ebola - Point de situa*on Afrique de
l'Ouest au 24 septembre 2014. InVS : lien
12. Centers for disease and control. Ebola (Ebola Virus Disease). Treatment. CDC : lien
13. Centers for disease and control. Ebola (Ebola Virus Disease). Ques*ons and Answers on Experimental
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15. Oestereich L, Lüdtke A, Wurr S, et al. Successful treatment of advanced Ebola virus infec*on with T-705
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2014; 105: 17-21.
16. Warren TK, Wells J, Panchal RG, et al. Protec*on against
filovirus diseases by a novel broad-spectrum nucleoside
analogue BCX4430. Nature . 2 014; 508[7496]:402-405
17. Phoolcharoena W, Dyec JM, Kilbournea J. A nonreplica*ng subunit vaccine protects mice against lethal Ebola
virus challenge. Proceedings of the Na*onal Academy of
Sciences of the United States of America 2011; 108(51):
20695-20700. PNAS : lien
18. Hampton T. Largest-ever outbreak of Ebola virus disease thrusts experimental therapies, vaccines into spotlight. The Journal of the American medical associa*on
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19. World Health Organiza*on. Ethical considera*ons for
use of unregistered interven*ons for Ebola viral disease.
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Hygiène des mains
Aenon aux facteurs
qui modifient l'évaluaon de la tolérance
des produits de fricon dans les essais de terrain !
Raphaële GIRARD1, Emmanuelle CARRE2, Valérie MERMET2, Crespin C. ADJIDE3, Sylviane BLAISE4, Pascal FASCIA5,
Agnès LASHERAS BAUDUIN6, Nicole ROATTINO7, Jacqueline SHUM CHEONG SING8, Marne URBAN9,
Marie-Laure VALDEYRON1
1
Hygiène et épidémiologie, 2 Pharmacie, Hospices Civils de Lyon
3
Hygiène et épidémiologie, CHU Amiens ; 4 Hygiène et épidémiologie, CH Belfort Montbéliard
5
Hygiène et épidémiologie, CHU Saint Eenne ; 6 Hygiène et épidémiologie, CHU Bordeaux
7
Hygiène et épidémiologie, APHP Marseille ; 8 Hygiène et épidémiologie, CHU Grenoble
9
Hygiène et épidémiologie, CHU Angers
[email protected]
Introducon - Objecfs du travail
La désinfecon des mains par fricon est la méthode en
place pour l’hygiène des mains, que ce soit au bloc, en service, pour les soins ambulatoires ou ceux réalisés au domicile.
Les produits hydro-alcooliques sont donc très largement
diffusés et il est très important pour chaque établissement
de santé de disposer de produits efficaces et bien tolérés,
afin que des intolérances ne viennent pas réduire l’observance ou la qualité de la désinfecon des mains, ce qui aurait pour conséquence un accroissement du risque de
transmission de micro-organismes potenellement pathogènes.
Les facteurs qui modifient significavement la tolérance
d’un produit ont été largement décrits dans la li#érature.
La formulaon d’un produit et la présence d’émollients
sont des atouts majeurs [1,2], mais d’autres éléments externes interviennent, comme le type d’usage (hygiénique
ou chirurgical), la climatologie [3] ou les produits préalablement ulisés. Une baisse de tolérance lors d’un changement de marché pouvant conduire à un moins bon respect
de l’hygiène des mains.
L’évaluaon comparave de la tolérance entre deux produits peut être perturbée par ces différents facteurs et la
méthodologie des essais doit donc perme#re de les neutraliser.
Alin&as
La démarche de choix des produits hydro-alcooliques a fait
l’objet de nombreuses recommandaons, notamment de
l’OMS [4,5], ou de la Société française d’hygiène hospitalière, mais de nombreux responsables de choix reculent
devant la charge de travail que cela représente. En effet,
l’offre de produits est large.
Au cours d’un appel d'offres de l'Union des hôpitaux pour
les achats (UniHA) pour la fourniture de produits pour la
désinfecon des mains par fricon, regroupant 30 établissements hospitaliers répars sur le territoire français (TOMDOM inclus), le comité de pilotage a organisé des essais
perme#ant de prendre en compte dans l’évaluaon de la
tolérance des produits l’ensemble des critères idenfiés : la
région climaque, 3 périodes hivernales d’essai, l'ulisaon
hygiénique ou chirurgicale et les produits en place.
L’objecf était de retenir pour chacun des établissements
parcipant un produit conforme au cahier des charges pour
l’acvité désinfectante et au moins aussi bien toléré que le
produit en place, inialement différent entre établissements.
Dix établissements ont accepté de parciper aux essais.
Ce#e démarche ne faisant pas l’unanimité, compte tenu de
la charge de travail importante, une analyse a posteriori a
été réalisée afin de valider la pernence d'inclure tous ces
facteurs, et de recruter, de ce fait, un large panel d’établissements testeurs, pour les appels d’offres ultérieurs.
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Matériel et méthodes
Appel d’offres
> Le choix des produits reposait sur plusieurs exigences,
exprimées dans le cahier des charges et évaluées lors
d’étapes successives. La non-conformité conduisait à l’exclusion du produit.
- Lors de l’évaluaon du dossier technique, vérificaon dans
la formule détaillée de l’absence de toute molécule tératogène, oncogène ou réputée allergisante, et contrôle de la
conformité aux critères d’acvité pour l’acvité désinfectante.
- Sur la base des essais, éliminaon des produits qui étaient
significavement moins bien tolérés que les produits en
place.
> Les critères d’acvité ont été basés sur la conformité aux
normes européennes en vigueur à la date de publicaon de
l’appel d’offres :
- les normes NFEN 1040, NFEN1275 (limitées à l’acvité
levuricide), Pr EN 12054 ou NFEN 13727 étaient exigées
pour tous les usages,
- la NFEN 14476 (en 1 minute maximum) et la NFEN 1500
étaient exigées pour le traitement hygiénique des mains par
fricon,
- la NFEN 12791 était exigée pour la désinfecon chirurgicale des mains.
En foncon des hôpitaux parcipants, de leurs souhaits (gel
ou liquide, un produit unique pour les 2 usages ou un produit différent pour la désinfecon chirurgicale) et de leur
localisaon géographique, le marché a été divisé en 7 lots
(voir tableau I en fin d'arcle). Les essais ont été organisés
séparément pour chacun des lots.
> L’évaluaon de la tolérance a été basée sur l'évoluon
avant/après des quatre critères de tolérance de l'OMS
(aspect, intégrité, absence de sécheresse et sensaon), mesurée par autoévaluaon des professionnels testeurs.
Les essais ont été organisés en foncon des facteurs de
confusion retenus.
Un minimum de 50 professionnels devait être inclus dans
un groupe d’essai (pour un produit à l’essai, dans une zone
géographique, pour un usage et comparavement à un produit en place).
Ces 50 professionnels devaient être répars entre les 3 périodes hivernales des essais.
Alin&as
Ce#e organisaon conduisait à analyser 50 couples de données avant-après, descripves de l’évoluon de l’état des
mains.
> Les essais perme#aient l’éliminaon des produits significavement moins bien tolérés que les produits en place
pour deux critères OMS au moins. La comparaison des produits non éliminés a ensuite porté sur les critères de tolérance et de maniabilité pour les ulisateurs, de services
rendus des fournisseurs et de coût.
Analyse a posteriori
Ce#e analyse, conduite avec SPSS V19, a inclus :
- la comparaison des moyennes des différences avant-après
concernant l'auto-évaluaon de l’état cutané des mains au
début et à la fin pour chacun des quatre critères de l'OMS
pour la région climaque et pour la période, séparément
par type d'ulisaon (ANOVA),
- un modèle linéaire généralisé concernant chacun des
quatre critères tenant compte de tous les facteurs de confusion.
Résultats
(Voir tableaux I et II en fin d’arcle)
L’analyse a posteriori a porté sur 1925 couples de données
avant-après. Dans la comparaison ciblée sur chaque critère
de confusion :
- un effet significaf sur les différences de tolérance avantaprès a été idenfié pour la région climaque en ce qui
concerne le traitement hygiénique des mains par fricon,
mais pas en ce qui concerne le traitement chirurgical,
- des différences de tolérance significaves et importantes
ont été observées dans les essais réalisés aux périodes plus
froides (périodes 2 et 3), mais les différences sont plus significaves pour le traitement hygiénique des mains, en
raison d’effecfs plus élevés,
- des différences significaves ont également été retrouvées entre les mesures concernant les essais pour traitement hygiénique des mains et pour désinfecon chirurgicale,
- des différences significaves ont également été observées
entre certains produits en place et entre les produits en
test.
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Dans le modèle linéaire généralisé, qui permet d’inclure
dans une analyse unique l’effet de plusieurs facteurs sur la
mesure de la tolérance, les différences moyennes avantaprès (qui mesurent ce#e tolérance) étaient indépendamment et significavement associées à la région climaque,
à la période d'essai, au type d'ulisaon et au produit en
place.
La relaon la plus significave a été observée pour le type
d'ulisaon (p <10-3 pour les 4 critères OMS).
La relaon la moins régulièrement significave a été observée pour le produit en place, avec un effet significaf seulement sur l’absence de sécheresse (voir tableau II en fin
d'arcle).
Discussion
L’analyse a posteriori des essais conduits lors de cet important appel d’offres montre que la prise en compte des
zones climaques et du type d'ulisaon a un effet significaf sur la différence de tolérance mesurée entre produits
de fricon en test, comparavement à un produit en place.
La différence de tolérance mesurée entre les périodes d'essai a été clairement associée à des condions climaques
(température, hygrométrie).
Cela démontre, une fois de plus, l'importance de la réalisaon d'essais durant l'hiver.[3,6]
La pernence de l'ulisaon d'une méthode de mesure de
la tolérance fondée sur des critères de l'OMS auto-évaluée
au début et à la fin de chaque période d'essai a été confirmée, ce qui rejoint les résultats d’études précédemment
menées [5,7]. Les essais de terrain basés sur ce#e méthode
nécessitent cependant un suivi rigoureux, souvent pris en
charge par les équipes opéraonnelles d’hygiène, incluant,
au minimum, une séance d'informaon au début de
chaque période d'essai et une seconde à la fin de la période, afin d'assurer le recueil de paires complètes de données.
Plusieurs points faibles de ce#e analyse doivent être soulignés: le nombre de produits testés a été limité, peu de
fournisseurs ayant proposé des dossiers conformes, et la
variabilité entre les hôpitaux n'a pas été prise en compte
dans l'analyse finale.
En conclusion, ces résultats sont en faveur de l'inclusion de
tous les facteurs de confusion démontrés dans le design
des essais de terrain. Cependant, ce#e organisaon a un
prix.
Alin&as
Le coût principal (organisaon et administraon de l'appel
d'offres, concepon et mise en œuvre des tests) a été supporté par l'hôpital de coordinaon et le comité de pilotage,
avec l’aide des 10 hôpitaux où les essais ont été effectués.
Aucun des autres hôpitaux n’a engagé de coût.
D'une manière générale, le principal avantage de parciper
à un appel d'offres commun avec un grand nombre d'hôpitaux est qu'il permet aux hôpitaux impliqués, en parculier
pour les pets hôpitaux, d’obtenir leurs produits à un prix
inférieur. Une telle méthode leur permet aussi d’obtenir des
produits "sûrs" pour le personnel.
Dans l'avenir, ce#e méthode complexe et muldimensionnelle devrait être maintenue pour s'assurer que les produits
séleconnés garderont un bon niveau de tolérance, afin
d'assurer des niveaux élevés d’observance d'hygiène des
mains. Bibliographie
1. Ro#er ML, Koller W, Neumann R. The influence of cosmec addives on the acceptability of alcohol- based hand
disinfectants. J Hosp Infect 1991; 18 Suppl B: 57-63.
2. Kampf G, Loffler H. Dermatological aspects of a successful
introducon and connuaon of alcohol-based hand rubs for
hygienic hand disinfecon. J Hosp Infect 2003; 55: 1-7.
3. Rohr M, Schrader K. Climac influence on cosmec skin
parameters. Current problems in dermatology 1998; 26: 151
-164.
4. Larson E, Girard R, Pessoa-Silva CL, et al. Skin reacons
related to hand hygiene and selecon of hand hygiene products. American Journal of Infecon Control 2006; 34: 627635.
5. Pi#et D, Allegranzi B, Boyce J. The World Health Organizaon Guidelines on Hand Hygiene in Health Care and their
consensus recommendaons. Infect Control Hosp Epidemiol
2009; 30: 611-622.
6. Uter W, Gefeller O, Schwanitz HJ. An epidemiological
study of the influence of season (cold and dry air) on the
occurrence of irritant skin changes of the hands. The Brirish
Journal of Dermatology 1998; 138: 266-272.
7. Girard R, Carre E, Pires-Cronenberger S, et al. Field test
comparison of two dermal tolerance assessment methods of
hand hygiene products. J Hosp Infect 2008; 69: 181-185.
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Tableau I. Organisaon des essais
Lot *
I
III
IV
V
VI
VII
Régions
climaques
Région OUEST
Région semiconnentale
Région OUEST
Région
méditerranéenne
Région semiconnentale
Indifférente
Gel pour le traitement hygiénique
des mains par fricon
Consistance
des produits
Gel pour le traitement hygiénique et la désinfecon
chirurgicale des mains par fricon
Gel ou liquide pour
la désinfecon chirurgicale des mains
Nombre de
période
d'essai
3
3
3
3
3
3
usage
1
(traitement
hygiénique
des mains)
1
(traitement
hygiénique
des mains)
2
(traitement
hygiénique et
désinfecon
chirurgicale
des mains)
2
(traitement
hygiénique et
désinfecon
chirurgicale
des mains)
2
(traitement
hygiénique et désinfecon chirurgicale
des mains)
1
(traitement
hygiénique
des mains)
ANIOSRUB 85 NPC®
AXYZ[\]^ 85 X_`®
STERILLIUM SOLUTION ®
STERILLIUM SOLUTION
®
AXYZ[\]^ 85 X_`®
Produit en
place
AXYZ[\]^ 85 X_`®
AXYZ[\]^ 85 X_`®
PURELL®
ANIOSRUB 85 NPC®
STERILLIUM GEL®
STERILLIUM SOLUTION ®
AXYZ[\]^ 85 X_`®
Produit en test
AXYZ[\]^ 85 X_`®
AXYZ[\]^ 85 X_`®
MEDIPROPO GEL BIALCOOL®
PURELL MHS®
MEDIPROPO GEL BIALCOOL®
PURELL MHS®
Nombre de
groupe tests
par produit
testé
3
6
24
Hôpitaux où
les tests ont
été réalisés
Bordeaux
Angers
Amiens
Lyon
Saint Eenne
Grenoble
Belfort
Dijon
Professionnels
inclus
160
504
PURELL MHS®
DESDERMAN PURE GEL®
STERILLIUM GEL®
SOFT CARE MED®
6
12
3
Bordeaux
Angers
Amiens
Dieppe
Marseille
Saint Eenne
Grenoble
Belfort
Dijon
Lyon
Saint Eenne
523
209
531
275
*Lot II : en région méditerranéenne, ce lot a été supprimé, en l'absence d'hôpital volontaire pour les tests.
Chaque hôpital a été invité à rejoindre le lot V.
Alin&as
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Tableau II. Analyse selon un modèle linéaire généralisé des évoluons avant après des 4 critères OMS, afin d'idenfier l'effet
des facteurs suivants : produit en place, type d'usage (traitement hygiénique ou désinfecon chirurgicale des mains), période dans l'hiver, région climaque et produit testé
Coefficient Beta
Aspect
Intégrité
Absence de
Intervalle de confiance à 95.0 %
P*
Produit en place
0,012
- 0,148
0,132
0,848
Type d'usage
1,113
0,816
1,409
< 10-3
Période
0,596
0,431
0,761
< 10-3
Région climaque
0,198
0,003
0,393
0,046
Produit en test
- 0,461
- 0,598
- 0,324
< 10-3
Produit en place
0,021
- 0,101
0,144
0,734
Type d'usage
1,092
0,791
1,393
< 10-3
Période
0,682
0,514
0,850
< 10-3
Région climaque
0,201
0,002
0,399
0,048
Produit en test
- 0,304
- 0,443
- 0,164
< 10-3
Produit en place
0,150
0,006
0,293
0,041
Type d'usage
1,603
1,251
1,956
< 10-3
Période
0,790
0,593
0,987
< 10-3
Région climaque
0,292
0,060
0,525
0,014
Produit en test
- 0,563
- 0,728
- 0,399
< 10-3
Produit en place
0,094
- 0,047
0,235
0,193
Type d'usage
1,470
1,124
1,817
< 10-3
Période
0,620
0,427
0,813
< 10-3
Région climaque
0,268
0,040
0,497
0,021
Produit en test
- 0,566
- 0,726
- 0,405
< 10-3
sécheresse
Sensaon
P* : CHI² de Wald
Alin&as
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Alin&as
EHPAD
Maillage territorial de l'experse en hygiène
pour les EHPAD en région Rhône-Alpes
Equipes mobiles d'hygiène (EMH)
Philippe BURLAT, Agence régionale de santé (ARS) Rhône-Alpes
Introducon
Le plan stratégique naonal de prévenon des infecons
associées aux soins [1] s'appuie sur 3 orientaons pour développer une polique globale de prévenon des infecons
associées aux soins (IAS) :
- confronter l'expérience des établissements de santé aux
autres secteurs de soins,
- adapter l'organisaon, les moyens et les acons aux spécificités des catégories d'établissements, dont les établissements médico-sociaux,
- régionaliser la mise en œuvre de la polique de geson
des risques associés aux soins.
Par ailleurs, le plan recommande aux établissements médico-sociaux ne disposant pas en interne d'une experse en
hygiène de passer une convenon avec une équipe opéraonnelle d'hygiène hospitalière (EOH) [1,2].
[email protected]
Le public accueilli en EHPAD est fortement dépendant.
Ce5e dépendance est associée à une prise en charge en
soins médicotechniques conséquente. Le Pathos moyen
pondéré (PMP) et le Groupe Iso Ressources moyen pondéré (GMP) sont respecvement de 198 et de 717 sur les
coupes réalisées en 2012 au niveau naonal et sont en
augmentaon sur la période 2008-2012, respecvement
de 6% et de 22, 2% [4].
L'EHPAD est un lieu de vie en collecvité et ouvert qui peut
favoriser l'introducon ou la propagaon d'agents infeceux (infecons respiratoires aigues, gastroentérites
aigues, gale…) facilitée par la mulplicité des intervenants :
salariés de l'établissement, professionnels libéraux, animateurs, familles, visiteurs, bénévoles…
Dans ce contexte et en s'appuyant sur des expériences
d'EMH intervenant dans les EHPAD, en fonconnement
depuis plusieurs années, la région Rhône-Alpes se dote actuellement d'un disposif spécifique perme5ant d'apporter
une experse en hygiène à l'ensemble des établissements
d'hébergement de personnes âgées dépendantes de la région.
Les structures peuvent donc être le siège d'épidémies avec
des taux d'a5aque et des taux de mortalité élevés. Le niveau de soins peut être conséquent, comme par exemple
le sondage urinaire, avec un risque infeceux si les mesures d'hygiène et de prévenon ne sont pas appliquées.
L'environnement lui-même peut constuer un facteur de
risque comme à tre d'exemple, le risque de développement de Legionnella au niveau des réseaux d'eau chaude
sanitaire.
Ce5e acon s'intègre dans la priorité 5 du Projet régional
de santé (PRS) Rhône-Alpes [3] qui est de prévenir les infecons associées aux soins en établissement de santé et le
risque infeceux en établissement d'hébergement pour
personnes âgées dépendantes.
Cet arcle a pour objecf de présenter ce disposif.
Par ailleurs, les épidémies dans les EHPAD peuvent impacter directement les établissements de santé tant sur le
plan des moyens (mise sous "tension" des établissements
de santé du fait d'hospitalisaon de personnes âgées fréquentes et répétées) que celui du risque infeceux
(portage de bactéries mulrésistantes…).
Le contexte
Il existe une baisse physiologique de l'immunité chez la
personne âgée, majorée par la dénutrion [4], fréquemment observée chez le public accueilli en EHPAD (entre 15
et 38%, HAS 2007) [5].
Alin&as
Différentes études ont mis en évidence le risque infeceux
chez la personne âgée accueilli en EHPAD : taux de prévalence globaux des infecons de 11,2% pour l'enquête
PRIAM [7], 4% pour HALT [8], 6% pour l'enquête Drôme
Ardèche [9], 4,98% pour l'enquête EPIPA [10]
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Les EHPAD se trouvent ainsi confrontés à de nouvelles problémaques : public accueilli fortement dépendant et poly
pathologique, risque infeceux et épidémique majoré, nécessité de réponse aux impérafs de la veille sanitaire tout
en ayant des raos de personnel modestes et pas ou peu de
ressources propres en hygiène.
On esmait en 2011 (source ARS Rhône-Alpes) que dans la
région Rhône-Alpes un peu moins d'1 EHPAD sur 5 pouvait
disposer de ressources en maère de lu5e contre les infecons associées aux soins en étant ra5aché à une structure
d'hospitalisaon. La grande majorité des établissements en
est donc dépourvue.
A l'iniave d'équipes opéraonnelles d'hygiène hospitalière (EOH), des expérimentaons d'équipes mobiles d'hygiène dédiées aux EHPAD avaient été financées par différentes Ddass (Ardèche, Drôme, Rhône) puis par l'ARS Rhône
-Alpes.
Ces disposifs, notamment en Drôme Ardèche (service
d'hygiène et d'épidémiologie, centre hospitalier de Valence)
ont fait l'objet d'une évaluaon qui a servi de base à la rédacon d'un cahier des charges. Sur la base de ce cahier des
charges, l'ARS Rhône-Alpes a lancé un appel à projet
"Equipe mobile d'hygiène à desnaon des EHPAD (EMH
EHPAD)" en mars 2013 [11].
Le programme développé par l'ARS concerne plus de 700
établissements d'hébergement de personnes âgées dépendantes pour un nombre de lits d'environ 53 900 [12].
Les grandes lignes du disposif
Les établissements bénéficiaires du disposif
L'ensemble des établissements d'hébergement de personnes âgées dépendantes est concerné par la prévenon
des IAS.
La cible prioritaire pour le disposif mis en place en RhôneAlpes, est représentée par les établissements non gérés par
un établissement de santé et ne bénéficiant donc pas de
l'intervenon d'une équipe opéraonnelle d'hygiène hospitalière.
Concernant les EHPAD gérés par un établissement hospitalier, il a été considéré qu'il n'était pas souhaitable de bouleverser les organisaons existantes. L'EOH connuera à intervenir dans l'établissement. L'appel à projet prévoit néanmoins la possibilité de renforcer les EOH, afin d'améliorer la
prise en charge en terme d'hygiène des soins au sein des
EHPAD hospitaliers.
Alin&as
Les missions des EMH
Les missions des EMH ont été établies en cohérence avec le
plan naonal de prévenon des infecons associées aux
soins et les évaluaons des expérimentaons d'EMH en
Rhône-Alpes.
Les EMH apportent leur concours à :
- l'élaboraon de l'état des lieux, en s'appuyant sur des
ouls à diffusion naonale tel le manuel d'autoévaluaon du Grephh [13],
- l'élaboraon du document d'analyse du risque infeceux
(Dari) et d'un plan d'acons pour chaque établissement,
- la diffusion et l'adaptaon de protocoles, une aide à l'élaboraon d'un plan bleu opéraonnel avec un volet infeceux et un plan de connuité des acvités,
- l'organisaon de la surveillance des IAS et du signalement (maladies à déclaraon obligatoire, cas groupés…),
selon les critères du signalement en vigueur et perme5ant l'idenficaon précoce des cas,
- l'évaluaon des acons mises en œuvre,
- l'aide à la geson des alertes sanitaires et alertes environnementales,
- des formaons ou informaons sur l'hygiène de base,
parcipaon à des instances de l'EHPAD ou des filières
gérontologiques,
- au bon usage des anbioques.
Une cohérence des territoires d'intervenon des
EMH avec le périmètre des filières gérontologiques
L'ARS Rhône-Alpes en lien avec les conseils généraux a souhaité que les acteurs locaux de la prise en charge de la
proximité de la personne âgée puissent mieux se coordonner au sein de disposifs appelés filières gérontologiques.
L'objecf des filières est d'idenfier les difficultés sur leur
territoire autour du parcours de la personne âgée dans le
système de santé, et de définir et développer des acons
d'amélioraon. Une trentaine de filières a ainsi été idenfiée en région Rhône-Alpes.
Faire correspondre le territoire d'intervenon des EMH à
celui des filières répond ainsi à la logique de me5re en relaon les EHPAD avec l'EMH d'un centre hospitalier de référence tout en restant dans la proximité.
Des raos de personnel ont été définis à tre indicaf à parr de l'analyse du fonconnement de l'EMH du service d'hygiène et d'épidémiologie du centre hospitalier de
Valence, en foncon depuis mars 2007 et qui est la plus
ancienne expérimentaon d'EMH à desnaon des EHPAD
sur la région Rhône-Alpes.
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Rao de personnel EMH en Rhône-Alpes
Les raos ont été définis pour une capacité de 3 000 lits
d'EHPAD en convenon, soit :
- 1 équivalent temps plein (ETP) de pracien en hygiène
hospitalière,
- 1,8 ETP d'infirmiers hygiénistes,
- 0,2 ETP de secrétariat.
Les moyens octroyés tendent à se rapprocher de ces raos,
ils sont cependant modulées par des éléments locaux
comme par exemple la situaon géographique du territoire
d'intervenon des EMH (zone rurale, montagneuse ou urbaine).
Le financement est réalisé à parr du Fonds d'intervenon
régional (FIR). Ce fonds mis en œuvre depuis 2012 est un
oul stratégique à disposion des ARS qui offre une plus
grande souplesse pour le financement d'acons qui concourent à me5re en œuvre le PRS.
Sauf excepon les EMH sont raachés à des
centres hospitaliers
Les EMH sont adossées aux EOH de centres hospitaliers de
référence afin de bénéficier de la compétence de l'hygiène
hospitalière tout en développant une approche spécifique
aux EHPAD. Telles qu'elles sont posionnées, elles parcipent aussi au décloisonnement entre le secteur sanitaire et
le secteur médico-social.
Le posionnement de l'Arlin Rhône-Alpes a été
précisé
Par rapport au disposif d'EMH, l'antenne régionale de
lu5e contre les infecons nosocomiales et associées aux
soins a un rôle :
- de ressource régionale d'experse pour les équipes
mobiles,
- de coordinaon en termes d'harmonisaon des praques et des ouls,
- de coordinaon, conseil et souen des EMH en cas
d'évènement d'une ampleur parculière,
- de contribuon à la communicaon sur le disposif
EMH.
Afin de parvenir à l'objecf d'harmonisaon des praques,
il a été mis en place :
- des réunions inter EMH / Arlin / ARS une à deux fois par
an au cours desquelles des présentaons thémaques
sont réalisées,
- 2 groupes de travail ont été lancés en 2014 :
→ un sur la geson documentaire (documents type communs aux EMH),
Alin&as
→ un 2ème groupe a engagé une réflexion sur les indicateurs : définion d'autres indicateurs que ceux proposés par
le cahier des charges, réflexion autour d'un indicateur de
consommaon de soluons hydro-alcooliques.
Le suivi du disposif
Les EMH élaborent un bilan annuel qui sera adressé à l'ARS.
Les EHPAD élaboreront un bilan annuel en maère de prévenon et de geson du risque infeceux, à transcrire dans
le rapport d'acvité médicale du médecin coordonnateur.
Les indicateurs d'acvités des EMH ont été définis dans le
cahier des charges : nombre d'EHPAD en convenon, descripon de l'acvité de l'EMH.
Des indicateurs de l'acvité de l'EHPAD feront également
l'objet d'un bilan global de la part de l'EMH : nombre
d'EHPAD ayant réalisé un état des lieux, un plan d'acon, le
volet infeceux du plan bleu, suivi de l'état vaccinal des résidents et du personnel (vaccinaon an grippale).
Le bilan de la montée en charge du disposif
Suite à l'appel à projets "Equipe mobile d'hygiène à desnaon des EHPAD" de mars 2013, 20 dossiers ont été reçus
dont 18 ont été déclarés éligibles, dont 12 financés dès fin
2013 et 4 en 2014. En 2014, 2 autres dossiers ont été déposés et sont en cours d'instrucon. Seules 2 filières gérontologiques n'ont pas fait l'objet d'un dépôt de dossier de demande de créaon d'EMH.
C'est donc un bilan très posif que l'on peut dresser à environ une année de la publicaon de l'appel à projets. On note
également l'implicaon des EMH déjà en place et une forte
demande de la part des EHPAD. A terme, une vingtaine
d'équipes couvriront le territoire rhônalpin, certaines EMH
intervenant sur plusieurs filières.
Les difficultés idenfiées
> Un recrutement des professionnels hygiénistes parfois
difficile nécessitant une montée en charge en plusieurs
phases.
> Le périmètre des filières gérontologiques n'est pas complètement stabilisé, notamment sur les zones limitrophes,
ce qui nécessite des ajustements des territoires d'intervenon des EMH parfois au cas par cas.
> Une connaissance mutuelle à acquérir entre les services de
l'ARS et les EMH, notamment en termes de geson des
alertes sanitaires et environnementales, de manière à garanr une cohérence maximale auprès de l'établissement
qui a procédé à un signalement.
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La cohérence des acons dans le cadre du PRS
La créaon des EMH s'intègre dans le cadre d'un plan global
de prévenon du risque infeceux dans les établissements
médico-sociaux.
> Elaboraon d'un plan régional de maitrise des épidémies
dans les établissements sanitaires et médico-sociaux en
Rhône-Alpes. Il permet de faire face à un évènement qui
dépasse le cadre de la geson courante des alertes sanitaires, au regard de son ampleur et sa gravité.
> L'accompagnement par l'ARS pour la mise en place du
volet infeceux du plan bleu dans les établissements médico-sociaux (diffusion en 2013 d'un guide d'aide à l'élaboraon du volet infeceux du plan bleu, enquête auprès des
EHPAD en 2015).
> La vérificaon par les agents de l'ARS de la prise en
compte du volet infeceux du plan bleu lors des rencontres
avec les établissements.
> La sensibilisaon des EHPAD au risque infeceux via des
journées organisées par l'ARS en 2011 sur l'ensemble de la
région. Des journées Arlin sont organisées par ailleurs
chaque année sur le thème de la prévenon du risque infeceux.
> Inscripon dans les convenons tripartes lors du renouvellement de la problémaque du risque infeceux.
Les établissements accueillant le public handicapé sont pris
en compte dans les acons développées dans le cadre du
PRS. Néanmoins, il n'est pas prévu actuellement que les
EMH interviennent dans ces établissements. L'opportunité
de les intégrer au disposif sera évaluée d'ici 2 à 3 ans.
Discussion / Conclusion
Le disposif d'équipe mobile d'hygiène à desnaon des
EHPAD développé en région Rhône-Alpes est original en ce
sens qu'il ne répond pas à un modèle naonal pré-établi.
Il est issu dans sa concepon d'expériences de terrain disposant d'un recul de plusieurs années et ayant été évalué.
Le disposif sort ainsi de l'expérimentaon pour devenir
pérenne et étendu à l'ensemble de la région.
Il s'inscrit dans une polique globale de l'ARS Rhône-Alpes
en maère de prévenon des IAS, définie dans le projet
régional de santé. Il existe un enjeu en termes de praques
harmonisées des EMH, de suivi et d'évaluaon du disposif
pour lequel l'Arlin est posionné en structure de coordinaon, en lien avec l'ARS.
Les EMH parcipent au même tre que d'autres disposifs
(équipes mobiles de soins palliafs, équipes mobiles gériatriques extra hospitalières…) au décloisonnement des secteurs sanitaires et médico-sociaux pour une prise en
compte dans sa globalité du parcours de l'usager. Alin&as
Bibliographie
1. Circulaire interministérielle DGS/DHOS/DGAS/2009/264 du
19 août 2009 relave à la mise en œuvre du plan stratégique
naonal 2009-2013 de prévenon des infecons associées
aux soins. NosoBase : lien
2. Circulaire DGCS/DGS n°2012-118 du 15 mars 2012 relave
à la mise en œuvre du programme naonal de prévenon
des infecons dans le secteur médico-social 2011-2013.
NosoBase : lien
3. Agence régionale de santé Rhône-Alpes. La santé en Rhône
-Alpes. Le projet pour 5 ans, projet régional de santé 20122017. ARS, 2013. 39 p. ARS : lien
4. Raymond-Simon A, Lesourd B. Dénutrion du sujet âgé,
conséquences cliniques. La Presse médicale 2000; 29: 21832190.
5. Haute autorité de santé. Stratégie de prise en charge en
cas de dénutrion protéino-énergéque chez la personne
âgée, argumentaire. HAS, 2007. 159 p. HAS : lien
6. Caisse naonale solidarité autonomie. Les soins en EHPAD
en 2012 : le financement de la médicalisaon & le bilan des
coupes pathos. CNSA, 2013. 28 p. CNSA : lien
7. Chami K, Gavazzi G, De Wazières B, et al. "Prévalence des
infecons dans les Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes : analyse régionale, Enquête
PRIAM, France, 2006-2007". Bullen épidémiologique hebdomadaire 25 août 2009; 31-32: 349-352. InVs : lien
8. Thiolet JM. Enquête de prévalence des infecons en établissements d'hébergement de personnes âgées dépendantes, France, juin septembre 2010. InVS, 2011. 36p. InVS :
lien
9. Armand N, Faure C, Comte C, et al. Enquête de prévalence
des infecons réalisée en 2008 dans les EHPAD en Drôme
Ardèche. Hygiènes 2010; XVIII(3): 201-207.
10. CClin-Arlin Sud-Est. EPIPA octobre-novembre 2011. Enquête de prévalence des infecons chez les personnes âgées.
Rapport d'analyse inter-région Sud-Est. CClin Sud-Est, 2012.
40 p. CClin Sud-Est : lien
11. Agence régionale de santé Rhône-Alpes. Appel à projets
"Equipe mobile d'hygiène à desnaon des EHPAD (EMH
EHPAD)" cahier des charges. ARS, 2013. 9 p.
12. Agence régionale de santé Rhône Alpes. Stass 2012,
Stasques & indicateurs, Santé & médico-social. ARS Rhône
-Alpes, 2013. 39 p. ARS Rhône-Alpes : lien
13. Groupe d’évaluaon des praques en hygiène hospitalière. Maitrise du risque infeceux en EHPAD, Manuel d'auto
évaluaon. GREPHH, 2011. 28 p. GREPHH : lien
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Alin&as
Formaon
La chambre des erreurs
La simulaon au service de la prévenon
du risque infeceux
Astrid de HAUTECLOCQUE1, Sarah THEVENOT1, Damien COSTA1, Anne BOUSSEAU1, Jeanne LATUS1, Olivier CASTEL1,
Céline BICHE3, Elise BENYAYER3, Blaise TANDEAU de MARSAC3, Virginie MIGEOT2
1
Unité d'hygiène hospitalière, CHU de Poiers
2
Unité EVARISQ, CHU de Poiers
3
Direcon usagers risques qualité, CHU de Poiers
[email protected]
L
a simulaon en santé correspond à l'ulisaon d'un
disposif (comme un mannequin), d’un formateur,
d’une réalité virtuelle ou d’un paent type pour simuler
une situaon réelle, la réalisaon d’un soin dans le but
d’enseigner des procédures diagnosques et thérapeuques, des actes de soins, les concepts médicaux et la
prise de décision d’un professionnel de santé [1].
La simulaon en santé s’adresse à toutes les catégories
des professionnels de santé. Elle est promue par la Haute
autorité de santé qui a émis, fin 2012, un guide de bonnes
praques en maère de simulaon en santé [2].
La simulaon permet à la fois :
• de se former à des procédures, à des gestes ou à la
prise en charge de situaons,
• d’acquérir et de réactualiser ses connaissances et ses
compétences techniques et non techniques (travail en
équipe, communicaon entre professionnels, etc…),
• d’analyser ses praques professionnelles en faisant
porter un nouveau regard sur soi-même,
• d’aborder les situaons dites "à risque pour le paent"
et d’améliorer la capacité à y faire face en parcipant à
des scénarios qui peuvent être répétés,
• de reconstuer des événements indésirables, de les
comprendre et de me0re en œuvre des acons d’amélioraon de la qualité et de la sécurité des soins [2].
Alin&as
Ce0e expérience a vu le jour au sein de l’Instut canadien
pour la sécurité du paent. En 2012, six établissements
bretons se sont associés pour me0re en place un atelier de
simulaon ludique et informaf sur les événements indésirables graves et les erreurs médicamenteuses.
Depuis, ce concept a fait des émules dans d’autres établissements de santé français [3].
Ainsi, à l’occasion de la "Semaine de la sécurité des paents" qui s’est déroulée du 25 au 29 novembre 2013, la
Direcon usagers risques qualité du CHU de Poiers, s’appuyant sur le Coviris (Comité des vigilances et des risques),
a proposé aux étudiants et aux professionnels de santé de
venir détecter des erreurs dans une chambre de paent et
une salle de soins reconstuées pour l’occasion.
La "chambre des erreurs" a été installée dans une salle
située à proximité du restaurant fréquenté par les étudiants et les professionnels. Ouvert toute la semaine de
11h30 à 15h30, l’espace était divisé en 2 pares : une salle
de soins/couloir et une chambre.
Au total 15 erreurs ont été intégrées concernant le bon
usage du médicament, l’hémovigilance, la matériovigilance, l’identovigilance et la prévenon du risque infeceux.
L’équipe opéraonnelle d’hygiène avait proposé 3 thèmes
d’erreur :
- une discordance entre la tenue de protecon disponible
sur l’unité d’isolement et la nature des précauons complémentaires prescrites,
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- un flacon d’ansepque ouvert et non daté sur la paillasse
de soins et un collecteur à objets piquants coupants et tranchants (OPCT) dont le niveau de remplissage était dépassé
et dont la fermeture provisoire n’était pas ulisée.
La durée conseillée pour la détecon des erreurs était de
15 minutes. Les résultats étaient ensuite communiqués aux
parcipants par l’intermédiaire d’une fiche de réponses
accompagnée d’explicaons orales.
En arrivant dans la chambre des erreurs, une fiche à compléter était remise aux parcipants. Celle-ci était composée
de 3 pares : renseignements sur le parcipant, espace de
réponses vierges afin de consigner les erreurs observées, et
un quesonnaire évaluant sa percepon de l’expérience.
Au total 160 personnes ont parcipé : des professionnels
médicaux et paramédicaux (61 %), des étudiants médicaux
et paramédicaux (22 %), des professionnels médicotechniques et administrafs (17 %).
Les erreurs concernant l’ansepque et le collecteur à
OPCT ont été facilement détectées par près de 90 % des
parcipants. En revanche, celle concernant les précauons
complémentaires a été détectée par moins de 50 % des
parcipants.
Ce concept basé sur le jeu des 7 erreurs a été jugé ludique
et efficace par les professionnels et étudiants qui ont apprécié de pouvoir obtenir les réponses et plus d’explicaons si besoin dès la fin de l’évaluaon.
Les parcipants ont proposé que l’expérience soit renouvelée dans une vraie chambre de paent pour plus de réalisme et ce, avec des erreurs couvrant davantage de
thèmes : sécurité incendie, prélèvements biologiques, entreen des locaux…
Ce0e première expérience, très posive pour les parcipants et les organisateurs, sera renouvelée au CHU de Poiers lors de la prochaine "Semaine de la sécurité des paents" organisée du 24 au 28 novembre 2014. Bibliographie
1 – US Government Prinng Office. HR 855. Enhancing Safety in Medicine Ulizing Leading Advanced Simulaon Technologies to Improve Outcomes 111th Congress 1st session.
GPO, 2009. 12 p. GPO : lien
2 – Haute autorité de santé. Évaluaon et amélioraon des
praques. Guide de bonnes praques en maère de simulaon en santé. HAS, 2012. 100 p. HAS : lien
3 – MB. La "Chambre des erreurs", un Cluedo médical autour de la vigilance. 13 janvier 2014. DirectHopital : lien
Alin&as
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Alin&as
Oul de formaon
Évaluaon de grippe.0
Un jeu sérieux au service de la prévenon
Serge MARIE1, Thomas DUROUX2, Pierre PARNEIX2, Anne-Gaëlle VENIER2
1
Arlin Limousin, CHU de Limoges
2
CClin Sud-Ouest, CHU de Bordeaux
Introducon
Il est classique d’opposer le jeu en général au sérieux que
requiert l’apprenssage. Or, de plus en plus d’enseignants
font part de leur difficulté à conserver, y compris chez de
jeunes enfants, l’a"enon d’un groupe sur des laps de
temps suffisants à l’a"einte de leurs objecfs pédagogiques. Et nombreux sont les psychologues spécialistes de
l’enfance et de l’adolescence, mais également de l’âge
adulte, qui évoquent la surconsommaon d’images télévisuelles, d’Internet, ou de jeux vidéo omniprésents pour
expliquer ce"e difficulté croissante à se concentrer. Ce"e
évoluon sociétale nous incite à revoir nos modes de transmission de connaissances et à détourner au profit de nos
acons de prévenon le goût contemporain, présent dès le
plus jeune âge, pour les nouvelles technologies interacves.
Les jeux à finalité sérieuse – Serious games en anglais –
sont donc bien dans l’air du temps. Ce fait n’a pas échappé
à la Haute autorité de santé (HAS) qui posionne la simulaon (donc le Serious game) comme une des modalités possibles du développement professionnel connu (DPC).
S’appuyant sur ces constats, le CClin Sud-Ouest a choisi de
recourir à cet oul pour former aux bonnes praques en
cas de pathologie infeceuse et transmissible en établissement de santé ou médico-social.
L’étude des données issues du signalement des infecons
nosocomiales a permis de dégager une pathologie donnant
souvent lieu à des épisodes épidémiques, à savoir la grippe.
Le passage d’un cas isolé à un épisode touchant plusieurs
paents et/ou personnels de santé découle régulièrement
d’un nombre limité de défaillances sur la geson de points
clefs. C’est sur eux que nous avons choisi d’agir en formant
des professionnels confirmés ou en formaon à travers un
jeu sérieux.
Alin&as
[email protected]
Dans notre réalisaon, l’ulisateur devient un professionnel de santé confronté à un ou plusieurs cas de grippe
dans son établissement. Huit scènes portant chacune un
message clé se succèdent et à chaque scène une queson
est assore de trois proposions de réponse. Le joueur
doit faire les bons choix pour bien prendre en charge son
paent et éviter ou enrayer l’épidémie. En fin de pare, le
joueur est classé dans une des 4 catégories possibles, de
"poids lourd" contre le virus à "poids plume".
L’arcle décrit l’évaluaon de l’impact du Serious
game réalisée selon deux modalités différentes à l’aide de
quesonnaires idenques, auprès de deux populaons
différentes : dans un bras, une populaon de professionnels de santé, médicaux ou paramédicaux, dans l’autre,
une populaon d’étudiants en soins infirmiers.
Méthode
L’évaluaon de l’acquision des noons dispensées chez
les professionnels en acvité s’est effectuée en ulisant un
quesonnaire avant-après disponible en ligne, sur la base
du volontariat.
Les critères explorés étaient :
- l’évoluon des acquis de connaissances et de praques
sur 5 points : sévérité de la grippe, importance de la vaccinaon, maîtrise du traitement anviral, prise en charge
d’un cas et test de diagnosc rapide (TDR). Les cotaons
possibles étaient "tout à fait d’accord", "plutôt d’accord",
"plutôt pas d’accord", "pas du tout d’accord",
- les trois principaux enseignements acquis,
- le changement principal de praques dans leur future
prise en charge d’un ou plusieurs cas de grippe,
- la note donnée au jeu.
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L’évaluaon chez les étudiants en soins infirmiers s’est déroulée par promoons complètes, en présenel, et sur la
base de l’anonymat.
Dans un premier temps le quesonnaire de pré-test était
distribué. La consigne donnée était de ne pas communiquer
avec les autres parcipants. Une fois complété, le document
était retourné sur la table avec consigne de ne plus y toucher. Dans un deuxième temps, le jeu était joué devant le
groupe qui répondait aux quesons posées avec des télécommandes de vote. Dans un troisième temps, le post-test
était distribué. Il devait être à son tour retourné sur le prétest après avoir été documenté. Les deux tests étaient ensuite collectés simultanément. Les critères explorés ont été
idenques dans les deux bras de l’étude.
Résultats
Dans le premier bras, 326 professionnels de santé ont parcipé, soit 264 professionnels médicaux (dont 213 internes en
médecine) et 62 professionnels paramédicaux. Dans le second bras, 577 étudiants en Instut de formaon en soins
infirmiers (Ifsi) ont parcipé, toutes années confondues.
Tableau I. Réponses aux quesons communes des pré- et
post-tests
Professionnels de
santé en acvité
Critères
explorés
Avant Après
le jeu le jeu
p
Etudiants en soins
infirmiers
Avant Après
le jeu le jeu
p
Pense que la
grippe est
bénigne
156
113
207
0,001
(48%) (35%)
(36%)
68
(12%)
< 103
Pense qu'il est
important de
se vacciner
302
322
496
< 103
(93%) (99%)
(86%)
567
(99%)
< 103
Connais les
indicaons du
traitement
anviral
201
280
234
< 103
(62%) (86%)
(41%)
423
(74%)
Tableau II. Nombre d’enseignements acquis par les
joueurs (en %)
Professionnels
de santé
en acvité
Etudiants
en soins
infirmiers
Au moins 1 enseignement
95
95
Au moins 2 enseignements
52
82
Au moins 3 enseignements
16
45
Nombre d'enseignements
acquis par les joueurs en %
Tableau III. Nature des enseignements acquis pendant le
jeu (en %)
Professionnels
de santé
en acvité
Etudiants
en soins
infirmiers
37
29
Disncon entre grippe
variante et saisonnière
15
8
Mesures barrières à me"re
en place autour d'un cas de
grippe
12
23
Indicaons du traitement
anviral
8
2
Délai de contagiosité
9
7
Intérêts et limites de la
vaccinaon
7
12
Apprenssage erroné
6
0
Diagnosc de la grippe
5
9
Importance de la communicaon entre professionnels
1
1
Définion d'une épidémie
et potenel épidémique de
la grippe
0
9
Enseignements acquis
Technique et interprétaon
du test de diagnosc
rapide
< 103
Se sent bien
préparé à
prendre en
charge un cas
de grippe
257
309
433
< 103
(79%) (95%)
(75%)
556
(97%)
< 103
Se sent bien
préparé à réaliser un TDR
95
280
140
< 103
(29%) (86%)
(24%)
433
(75%)
< 103
Alin&as
L’exploitaon du post-test permet de rerer des informaons quant à la quanté et la nature des informaons assimilées. (tableaux II et III)
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L’évoluon des praques est une résultante naturelle
a"endue de l’usage du Serious game. (tableaux IV et V)
Tableau IV. Changements majeurs de praques déclarées
(en %)
Changement majeur de Professionnels
Etudiants en
praques annoncé
de santé
soins infirmiers
en acvité
Mise en place de
mesures barrières
47
Le diagnosc et le traitement de la grippe
17
80
Tableau V. Absence de changement dans les praques
(en %)
Professionnels de santé
en acvité
Etudiants en soins
11
24
infirmiers
Tableau VI. Note donnée au jeu
Note
Professionnels de
santé en acvité
Etudiants en soins
infirmiers
7,9/10
7,2/10
Médiane 8 ;
Médiane 7,5 ;
p 25 % 7,0 ; p 75 % 8,0 p 25 % 6,5 ; p 75 % 8,0
Discussion
Au total 903 joueurs ont parcipé à ce"e évaluaon. Cet
effecf correspond à deux sous populaons pour lesquelles
les quesonnaires d’évaluaon étaient idenques mais les
modalités de collecte des informaons différentes. Cet
élément constue un biais potenel. Le détail des réponses
apportées aux pré- et post-tests met en évidence de nombreux éléments communs aux deux groupes constuant la
populaon incluse, au-delà du niveau d’expérience et de
connaissances théoriques.
Le tableau I montre que le Serious game a permis de faire
évoluer la vision des parcipants sur la gravité de la grippe.
Le pourcentage des professionnels de santé en acvité
(Pro) considérant que c’est une maladie bénigne a diminué
de 13% alors qu’elle a diminué de 24% chez les étudiants
en soins infirmiers (Ifsi).
Alin&as
Ce"e prise de conscience est un élément déterminant quant
aux réacons futures des joueurs vis-à-vis de la grippe. Alors
que les Pro et les Ifsi affirment à 99%, au décours du Serious
game, l’importance de se vacciner, ils affirmaient la même
chose respecvement dans 93% des cas (Pro) et 86% (Ifsi).
Chacun connaissant la faiblesse du taux de vaccinaon
contre la grippe chez les personnels en milieu hospitalier, on
peut espérer une meilleure observance à l’acte vaccinal
étant donnée la prise de conscience de la gravité de la maladie enregistrée parallèlement… La connaissance des indicaons du traitement anviral varie notablement entre le
groupe Pro, composé à 81% de médecins, et le groupe Ifsi.
Les valeurs obtenues en pré-test sont respecvement de
62% et 41%. En post-test, ces valeurs passent à 86% pour les
Pro et 74% pour les Ifsi. La prescripon des anviraux est un
acte strictement médical. Une progression de 24% dans la
connaissance, suite au jeu, des indicaons de ce médicament par les prescripteurs potenels est à même d’accroître
significavement la qualité des prises en charge lors des
épisodes de grippe.
Les parcipants déclarent se senr bien préparés à prendre
en charge un cas de grippe dans une proporon beaucoup
plus importante après le jeu. Les taux passent de 79% avant
à 95% (+ 16%) après chez les Pro et de 75% à 87% (+ 22%)
chez les Ifsi. Certes, ce"e noon est subjecve, mais peut
laisser penser que les joueurs ont eu le senment d’assimiler des informaons importantes pour leur praque.
Le Serious game a permis d’accroître également la confiance
dans la capacité à réaliser un TDR, et ce dans des proporons remarquables, avec des taux passant de 29% avant à
86% (+ 57%) après chez les Pro et de 24% à 75% (+ 51%)
chez les Ifsi.
Le tableau II montre que la quasi-totalité (95%) des parcipants ont retenu au moins un enseignement en jouant à
Grippe.0. Par contre, en se qui concerne l’acquision d’un
second ou d’un troisième enseignement, les taux varient
considérablement entre les Pro et les Ifsi. Si 4 sur 5 Ifsi acquièrent un second enseignement, ce"e proporon n’est
plus que de 1 sur 2 pour les Pro. Un troisième enseignement
n’est acquis que par 16% des Pro, et ce taux est encore de
45% pour les Ifsi. Le Serious game ulisé pourrait donc être
considéré comme plus formateur pour les personnes ayant
le moins de connaissances théoriques et praques, ce qui
est cohérent, mais la quasi-totalité des joueurs rerent un
bénéfice de la séquence.
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Le tableau III recense les enseignements que les joueurs
déclarent avoir acquis. Ainsi, l’enseignement de la technique du TDR a été acquis chez 37% des Pro et 29% des Ifsi.
Un jeu sérieux peut donc perme"re l’acquision de données techniques très précises. Les mesures barrières à
me"re autour d’un cas de grippe ont été assimilées chez
environ 25% des Ifsi (vs 12% des Pro). Environ 10% des parcipants déclarent avoir acquis des informaons vis-à-vis de
l’intérêt et des limites de la vaccinaon. Ce taux relavement bas est à me"re en perspecve avec les résultats présentés dans le tableau I : si le taux d’acquision au cours du
jeu est bas c’est parce que le niveau des connaissances sur
l’intérêt de la vaccinaon contre la grippe était déjà parculièrement élevé avant de jouer.
Le tableau IV présente les changements majeurs que les
parcipants déclarent vouloir apporter à leurs praques. Un
domaine ressort très majoritairement : la mise en place des
mesures barrières. Ainsi, environ 50% des Pro et 80% des
Ifsi vont revoir leurs praques. Les messages pédagogiques
véhiculés par le jeu sont donc transmis de manière suffisamment convaincante pour que les praques déclarées
évoluent. Ce résultat doit cependant être analysé de façon
plus approfondie car le groupe Ifsi qui déclare à 80% des
changements majeurs de praques déclare également dans
24% des cas aucun changement dans les praques (cf. tableau V). Ces résultats démontrent, si cela était nécessaire,
la difficulté d'évaluer l’impact des processus éducafs, le
Serious game n’échappant pas à ce phénomène.
Le tableau VI présente les notes données par les 2 groupes
de parcipants. La note moyenne a"ribuée par le groupe
Pro, soit 7,9, est supérieure de 7/10ème de point à celle a"ribuée par les Ifsi, 7,2. Par contre, la distribuon de ces notes
est quasiment superposable. Les deux groupes, au-delà de
leur formaon et de leurs expériences très différentes portent donc un avis posif et évaluent à un niveau très voisin
la qualité du Serious game auquel ils ont parcipé.
domaine de la maîtrise du risque infeceux jusfieraient la
créaon d’autres Serious games.
Le rapport prestaon pédagogique/prix d’un support tel
que Grippe.0 lui permet de se forger une place enviable en
formaon iniale et en formaon connue.
Le CClin Sud-Ouest va connuer de travailler en ce sens et
vous propose, dès à présent sur sa page d’accueil les deux
jeux déjà existants : h"p://www.cclin-sudouest.com/
Bibliographie
- [Lien] BelloV F, Kapralos B, Lee K, et al. Assesment in and
of Serious Games: An overview. Advances in HumanComputer Interacon 2013; 2013: 11 p.
- Schouten B, Fedtke S, Bekker T, et al. Games for health.
Proceedings of the 3rd european conference on gaming and
playful interacon in health care. Wiesbaden : Springer
Vieweg. 2013, 307 p.
- Lhuillier B. Concevoir un serious game pour un disposif de
formaon. Limoges : FYP édions. 2011, 191 p.
Remerciements
Nous remercions ceux qui ont joué et parcipé à la producon des informaons exploitées dans cet arcle, que ce soit
par une connexion à Internet ou lors de sessions collecves
organisées au sein des IFSI du CHU de Limoges, de la
Croix Rouge de Limoges, des centres hospitaliers de Tulle,
Guéret et Ussel.
Conclusion
En 10 à 20 minutes, les parcipants ont acquis grâce à
Grippe.0 des connaissances et fait évoluer leurs praques
leur perme"ant de faire face à des cas de grippe. En tant
que professionnels de santé en foncon ou en devenir, ils
ont progressé sur un mode ludique et innovant.
Leur intérêt pour ce type d’oul permet d’affirmer que de
nombreuses thémaques plus ou moins complexes dans le
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