Supplément - Le Snuep

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PUBLIC
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pplément au n
81
Su
Septembre 2014
Syndicat national Unitaire de l’enSeignement ProfeSSionnel
LA RÉFORME DU BAC PRO 3 ANS EST UN ÉCHEC
Le SNUEP-FSU, offensif et engagé, ne lâche rien
Faites entendre votre voix :
POSTEZ LES CARTES !
La réforme de la voie professionnelle et son cortège de dispositifs,
CCF, AP, PFMP, épreuve de contrôle, globalisation horaire... produisent
de l’échec et accentuent les inégalités entre les 3 voies du lycée, entre
les établissements et entre les élèves. Dès sa présentation, devant les
dangers qu’elle présentait pour les élèves et pour les personnels, le
SNUEP-FSU s’est opposé à cette réforme et a refusé de signer le protocole
de discussion. À l’inverse, d’autres organisations syndicales, comme le
Snetaa, le Se-UNSA ou le Sgen-CFDT l’ont signé, approuvé et ont participé
de fait activement à sa mise en œuvre. Ces OS ont assumé et persisté
alors même que les premières analyses révélaient une dégradation sans
précédent des conditions de travail des collègues et d’études des élèves.
Parce qu’il n’est pas acceptable de laisser
le ministère détériorer ainsi l’EPP sous statut scolaire en toute impunité, le SNUEPFSU appelle tous les collègues à s’emparer
de cet outil, à en diffuser le contenu et à
participer massivement à l’opération
« cartes postales ».
En décembre auront lieu les élections
professionnelles, faites entendre vos revendications et vos choix pour la voie professionnelle, votez SNUEP-FSU, offensif et
engagé contre la réforme du Bac Pro 3 ans,
offensif et engagé pour une véritable valorisation de l’enseignement professionnel
public sous statut scolaire, ses formations,
ses élèves et ses personnels. ■
Sigrid Gérardin
© Lucas Cobb,
Creative Commons 
Glo
L
mis à jour par de nombreuses études, le
MEN n’aurait pas manqué de le présenter
pour décrédibiliser l’argumentation des OS
comme le SNUEP-FSU.
À l’inverse, le ministère préfère occulter les
effets désastreux en modifiant les épreuves
pour les adapter au niveau des élèves et en
utilisant, non sans manipulation, cerire
a
s
tains chiffres (sur l’accès au Bac, sur les
s
taux de réussite…). Nous ne pouvons
3
p.
e SNUEP-FSU n’a cessé de dénoncer la
RVP et d’exiger du ministère un bilan
afin d’identifier les multiples difficultés
engendrées et d’y pallier : difficultés pédagogiques, non-respect de l’équité entre élèves,
souffrance au travail, absentéisme, décrochage scolaire... Or, il refuse toujours de fournir cet élément d’analyse globale.
Nul doute que si un bilan avait permis
de réfuter un à un les constats d’échecs
non plus nous contenter des « priorités » et
autres « chantiers » lancés pour afficher sa
détermination à agir dans l’intérêt des jeunes.
Pour argumenter efficacement contre cette
réforme, le SNUEP-FSU construit des
actions, conduit des enquêtes et produit des
analyses. Ce supplément « spécial réforme »
est un outil militant qui résume ses aspects
les plus marquants et propose d’en examiner les effets sur les conditions d’études des
élèves et de travail des collègues.
DOSSIER
réalisé par :
Axel Benoist
Bérénice Courtin
Franck Féras
Sigrid Gérardin
Directrice de la publication : Isabelle Lauffenburger
Collaboratif : J. S Bélorgey, A. Benoist, Marie-Caroline Guérin
Photos : Patrick Bernard, Lucas Cobb, Quinn Dombrowski, Philippe Fabry, M-C. Guérin
PAO : Studio Sevillanes
Imprimerie : SIEP, ZA Les Marchais - 77590 Bois-le-roi
N° CP : 1218 S 05844 - ISSN : 1762-2808 - 1 €
38 rue Eugène Oudiné
75013 PARIS
Tél. : 01 45 65 02 56
Courriel : [email protected]
Site : www.snuep.com
Réforme de la voie professionnelle
Le Bac Pro 3 ans en quelques dates
■ 2001 Début de l’expérimentation du
Bac Pro 3 ans sur demande de l’UIMM
afin d’avoir une main d’œuvre plus
rapidement disponible.
■ 2003 Rapport officieux de l’Inspection
Générale de STI pointant l’impréparation
et l’inefficacité du dispositif.
■ OCTOBRE 2007 X. Darcos annonce la
généralisation du Bac Pro 3 ans. Le Sénat
émet un avis défavorable, reprochant entre
autres la non-pertinence, la précipitation
et l’impréparation.
■ DÉCEMBRE 2007 Le ministère soumet
aux OS un protocole de « discussion »
visant à mettre en œuvre en quelques mois
les modalités de la réforme. Le Snetaa, le
Se-UNSA, le Sgen-CFDT et le Snalc
acceptent le protocole. Le SNUEP-FSU
refuse de le signer et est écarté des
discussions qui vont suivre..
© Marie-Caroline Guérin
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■ 1er SEMESTRE 2007 Un audit
gouvernemental propose que les
enseignant-es des LP soient la prochaine
cible budgétaire.
3
p.
Glo
■ 2005 Un rapport de D. Prat (IGEN)
avertit « qu’une grande majorité d’élèves ne
peut pas suivre un parcours vers un
baccalauréat professionnel en trois ans au
terme du collège. »
2
gnement
Pour l’ensei public
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SNUEP-FSU
■ 1er SEMESTRE 2008 Avec d’autres
organisations, le SNUEP-FSU continue de
mobiliser contre la généralisation : grèves,
manifestations… En parallèle, les
discussions au sein du protocole
débouchent sur la globalisation des
horaires, la fin des seuils de
dédoublement, des volumes horaires à
déterminer localement, la généralisation
du CCF…
■ SEPTEMBRE 2008 Selon les filières, de
la moitié à un tiers des sections de BEP
disparaissent. L’absence de programme,
pourtant une des sources d’échec selon
D. Prat, contraint les équipes
pédagogiques à s’adapter en prenant en
compte les référentiels et programmes des
cursus en 4 ans.
■ SEPTEMBRE 2009 Généralisation
de la 2nde Bac Pro, sauf pour 4 filières
(report 2011). Le nombre d’heures de
cours diminue de 25 à 45 % selon les
disciplines.
■ JUILLET 2012 Première session du
cursus en 3 ans : résultats en baisse
malgré le tout CCF, les injonctions des
IEN pour augmenter les notes et
l’instauration de l’épreuve de contrôle
qui contribuent à augmenter
artificiellement le taux de réussite.
Faire réussir moins d’élèves avec un
examen plus facile est caractéristique
d’une mauvaise réforme !
■ RENTRÉE 2012 Près de 3500 postes
sont supprimés dans les LP et SEP. Perte
de 11 % des postes d’enseignant-es en LP
depuis la rentrée 2009 (cf. Bilan social
2012-2013 de l’EN).
■ AUTOMNE 2014 Toujours aucun réel
bilan ; le ministère préfère des moyens
détournés : rapport sur les parcours des
lycéen-nes professionnel-les...
Une réforme précipitée
et non préparée qui
dégrade les conditions
de travail
L
a généralisation de la réforme,
ayant pour objectif des économies
budgétaires, a été déclenchée sans
préparation et au mépris du processus
de création de diplôme. L’absence
de programme lors de l’inauguration
de la réforme a contraint les
enseignant-es à les élaborer
eux-mêmes. La quantité de travail
et les pressions institutionnelles
s’en sont trouvées alourdies.
Si la précipitation de la mise en œuvre
a créé énormément de colère, de
doute ou de souffrance, les dispositifs
mis en place continuent de dégrader
les conditions de travail des PLP et
d’études des élèves.
La répartition des horaires sur 3 ans,
les volumes complémentaires d’heures
et l’accompagnement personnalisé
relèvent de l’autonomie de
l’établissement, les organisations
des enseignements sont instables,
l’inégalité entre élèves mais aussi
entre disciplines et/ou professeur-es
est la règle. Les chantages à
l’attribution de moyens sont
quotidiens.
Les élèves, en plus d’être spoliés
d’une partie du volume horaire
disciplinaire, ont subi l’augmentation
de la durée des PFMP. Cela a accru
la difficulté de recherche de « stage » ;
l’institution reportant trop souvent
la responsabilité de cette situation
sur les enseignant-es.
Réforme de la voie professionnelle
La réforme du Bac Pro 3 ans
L’imposture de l’égale dignité entre élèves
Pour imposer et légitimer de cette manière la RVP, le ministère a usé et use toujours de l’argument de l’égalité entre
lycéen-nes. Or, réduire la notion d’égalité au seul nombre d’années passées au lycée (3 ans pour tou-te-s) relève
d’une imposture. Le SNUEP-FSU a toujours dénoncé ce raisonnement digne d’une rhétorique de communication plus
que d’une argumentation fondée et objective. Faute de réduire les inégalités entre élèves des 3 voies du lycée, la
généralisation du Bac Pro 3 ans les a en réalité accentuées.
omme chacun-e sait, les élèves de la
voie professionnelle, majoritairement
issus de milieux défavorisés, vivent
des situations socio-économiques difficiles
qui rendent leur rapport aux apprentissages
complexes et les éloignent progressivement
des attendus scolaires. La précarité économique et sociale empêche l’accès à un capital
culturel aujourd’hui quasi indispensable
pour réussir une scolarité. Leur accorder
une année supplémentaire pour obtenir
un baccalauréat permettait de pallier certaines de leurs difficultés et de mieux les
préparer aux poursuites d’études et à l’insertion professionnelle – l’égalité consistant
à donner plus de temps aux élèves qui en
ont le plus besoin. En leur supprimant une
année entière de formation, le ministère a
renforcé les injustices sociales et accentué
la hiérarchie et les inégalités entre les 3
voies du lycée.
© Philippe Fabry, Creative commons 
C
tation précoce des jeunes est un facteur
aggravant du chômage. De plus, la réforme
du Bac Pro 3 ans a rendu impossible toutes
passerelles vers la voie technologique
quand, dans le même temps, le ministère
propose des dispositifs pour inciter les passerelles des voies générales et technologiques vers la voie professionnelle.
Outre la dégradation des conditions de travail des enseignant-es, la suppression de
5 000 postes en LP et SEP, la réforme du
Bac Pro 3 ans a renforcé les disparités entre
les élèves des 3 voies du lycée. Une égale
dignité entre les 3 voies du lycée, comme
l’évoque le ministère, implique inéluctablement plus de moyens pour les
élèves de la VP publique sous statut scolaire. Or, le ministère a fait un choix
inverse. Le SNUEP-FSU appelle les personnels à s’organiser et se mobiliser
pour continuer de dénoncer et combattre la réforme du Bac Pro 3 ans. ■
lossai
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Le ministère a aussi profité de la RVP pour
imposer ou étendre de multiples dispositifs
prétendument pédagogiques (AP, CCF,
EGLS, PFMP allongées...) qui ont considérablement diminué les contenus d’enseignement et les temps disciplinaires. Ces
temps et contenus insuffisants ont eu pour
conséquence une baisse du niveau de
connaissances scolaires et professionnelles
des élèves de la VP – rendant très difficile
leur insertion professionnelle et/ou les poursuites d’études. Ces dispositifs ont donc
eux aussi accentué les inégalités entre les
élèves des 3 voies du lycée – les lycéen-nes
des séries générales et technologiques pourtant plus armé-es scolairement bénéficient
de plus de temps pour intégrer programmes
et contenus.
En abrogeant la formation BEP 2 ans, le
ministère a imposé aux élèves de se déterminer très jeunes dans leur choix de filière.
Or, toutes les études le démontrent, l’orien-
G
Une logique éducative inexorable
AP : Accompagnement personnalisé
ASSP : Accompagnement, soins et services à la
personne
BEP : Brevet d’études professionnelles
CCF : Contrôle en cours de formation
CPC : Commissions professionnelles consultatives
CSE : Conseil supérieur de l’Éducation
EGLS : Enseignements généraux liés à la spécialité
EPP : Enseignement professionnel public
IEN : Inspecteurs de l’Éducation nationale
IGEN : Inspecteurs généraux de l’EN
LP : Lycée professionnel
MEN : Ministère de l’EN
OS : Organisations syndicales
PFMP : Période de formation en milieu professionnel
RVP : Réforme de la voie professionnelle
SEP : Section d’enseignement professionnel
STI : Sciences et technologies industrielles
STMS : Sciences et techniques médico-sociales
UIMM : Union des industries et métiers de la
métallurgie, membre du MEDEF
VP : Voie professionnelle
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SNUEP-FSU
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Des conséquences néfas
et les enseignant-es
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[
t Plus de 5 000 postes su
t Alourdissement de la ch
t Décrochage scolaire : 35 000 élèves en Bac Pro et 10 500 en CAP
t Globalisation des horaires : inégalités et chantage aux moyens
t Généralisation du CCF et casse des diplômes nationaux
Pour les élèves et les PLP, de
c
CONDITIO
ORIENTATION – PARCOURS – OFFRE DE FORMATION
t Offre de formation cadrée nationalement, variée et diversifiée sur
les territoires : tous les diplômes doivent pouvoir être préparés
sous statut scolaire
t Culture professionnelle émancipatrice dans la culture commune
pour tou-te-s les collégien-nes : histoire sociale et du monde
ouvrier, des métiers, des sciences et des techniques
t Rétablir une formation au BEP en 2 ans avant un Bac Pro en
2 ans. Le parcours en 3 ans doit rester l’exception
t Grilles horair
en
t Instaurer des
SEGPA, EREA et
BEP :
BAC PR
t PF
période d’exp
t Redonner du temp
t Toute réorientation ou passerelle doit être possible : étude des
demandes au cas par cas par des commissions mixtes
t Dans le cadre d’un parcours en 4 ans, possibilité d’une première
année à champ large
t Remise en place d’une rée
t Recrutement e
titularisat
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Pour enseignement prof
> Offensifs et e
S
stes pour les élèves
au quotidien
pprimés en LP et SEP
harge de travail
[
t Fin des passerelles, notamment vers la voie technologique
t Recherche de stages encore plus compliquée
t Résultats aux examens en baisse de 10 points
c
ONS DE TRAVAIL ET ÉTUDES
res hebdomadaires nationales sans mise
concurrence des disciplines
s seuils de dédoublement par discipline :
CAP : 6 élèves en groupe et 12 par classe
10 en groupe et 20 en classe
O : 12 en groupe et 24 en classe
FMP transformées en PEMP :
périmentation en milieu professionnel
ps d’enseignement par la réduction du nombre
de semaines en stage
elle formation continue disciplinaire des enseignant-es
en nombre de PLP et formation et plan de
tion rapide pour les non-titulaires
essionnel
engagés !
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ÉVALUATION – CERTIFICATION
t Retour à des épreuves terminales
ponctuelles nationales
t CCF uniquement pour les situations
professionnelles particulières
Formateur non-certificateur
t Face à la pression des inspecteurs
pour des résultats adéquats, respect des
enseignant-es et de leur travail
t Épreuve de contrôle remplacée
par un véritable oral de rattrapage
où le/la candidat-e puisse choisir
les disciplines et par l’application
des coefficients des unités
correspondantes
RVP
Témoignages...
© M.-C. Guérin, Lycée Elisa Lemonnier, Paris
La réforme sur le terrain
Bac Pro ASSP : session surchargée
Cette année s’est tenue la 1ère session d’examen du Bac Pro
ASSP. Sur 5 épreuves d’enseignement professionnel, 4 sont
évaluées en CCF et la 5e (E2 : analyse de situations
professionnelles) se déroule sous forme ponctuelle.
Les CCF sont très lourds à mettre en place. Certains oraux requièrent la
présence de professionnel-les et c’est aux enseignant-es qu’il revient de
trouver des personnes extérieures, prêtes à venir bénévolement, souvent
sur leur temps libre. En outre, un nombre non négligeable de chefs
d’établissements n’autorisent pas les enseignant-es à libérer les élèves non
évalué-es lors des oraux de leurs camarades ni à banaliser des heures pour
faciliter le déroulement des épreuves. Le temps passé par les professeur-es
à organiser et à évaluer les élèves excède de beaucoup la limite du
raisonnable et ne fait que renforcer l’opinion en défaveur du CCF.
Quant à l’épreuve ponctuelle E2, elle a apporté du fil à retordre aux
correctrices et correcteurs. Dans l’académie de Nantes, elles/ils ont dû se
rendre 3 jours dans un même centre de correction ; une demi-journée a été
nécessaire pour effectuer la lecture du corrigé et réaliser de nombreuses
modifications en raison de réponses imprécises, de barèmes peu explicites
ou déséquilibrés. Si certaines de ces modifications étaient impulsées par
des recommandations nationales, d’autres ont été effectuées le jour même
par les correctrices et correcteurs. Selon les académies, la notation et les
réponses acceptées ont différé sensiblement. Chaque copie corrigée a
nécessité l’intervention de 2 professeur-es de STMS et un-e de
biotechnologie. Les questions des différentes disciplines étant
volontairement mélangées dans le sujet initial, la correction s’est révélée
relativement complexe. Le comptage des points de cette épreuve notée sur
80 avec des notations en quarts de points a été très laborieux.
B. C.
Le « rattrapage » en Bac Pro,
version Maths
Les candidat-es tirent au
sort parmi une dizaine
d’exercices, issus d’une banque
de sujets ou créés par les
examinatrices/examinateurs qui doivent
respecter un cahier des charges… mais ce n’est
pas contrôlé ! Bien qu’il y ait une grille nationale
d’évaluation complexe, et dont les attendus sont
très éloignés des connaissances en maths, la
consigne d’utilisation donnée par certains IEN
laisse perplexe : « Je vous fais confiance : vous
notez au feeling, puis, ensuite, vous complétez les
points et les items dans le corps de la grille… ».
Ce laxisme total dans l’organisation de l’épreuve
de rattrapage prouve à quel point celle-ci n’est
que prétexte à l’augmentation artificielle des
taux de réussite au Bac Pro. F. F.
‘‘
CORRIGER - verbe transitif - Cocher des cases de compétences et appliquer
la technique du doigt mouillé*.
Malgré la mise en place du CCF, l’existence
de candidat-es libres ou de candidat-es des CFA
non habilités nécessite des épreuves ponctuelles
et surtout des enseignant-es convoqué-es
pour les corriger. Convoqué à la correction, j’ai ainsi passé
une journée à « cocher ».
En guise de correction, nous devions « cocher » pour chaque
question les compétences abordées, validées ou non. Pour chaque
exercice, un barème est associé par compétence. En cas de réponse
fausse, la « compétence » peut tout de même être validée. Pour
finir, il fallait appliquer la technique du doigt mouillé : au regard
des cases cochées établir la note. J’en ai perdu mon latin… pour
retenir que l’évaluation par compétences, c’est cocher des cases
pour appliquer la technique du doigt mouillé.
A. B.
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© Quinn Dombrowski, Creative commons 
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3
p.
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6
* Mesurer au doigt mouillé : mesurer de façon aussi juste et précise qu’à vue de nez
gnement
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SNUEP-FSU
RVP
PfmP
Réelles difficultés pour des résultats très relatifs
© Patrick Bernard, Lycee Henri-Brisson, Vierzon
C
les élèves n’ont pu, en amont de leurs
PFMP, aborder toutes les compétences et
savoirs associés nécessaires.
Des stagiaires trop jeunes
De plus, la durée excessive des PFMP a
pour effet de « saturer le marché ». Les PLP
s’échinent à dénicher des lieux d’accueil et,
effet pervers, certaines entreprises n’hésitent plus à faire « tourner les stagiaires »
sur un ou des postes de travail qui auraient
pu être dévolus à un-e employé-e… Entre
dérogations ponctuelles ou locales et
stages inadaptés, l’iniquité règne pour la
validation des CCF.
Outre le problème de durée des PFMP, le
passage au format Bac Pro en 3 ans, parallèlement au recul des redoublements, a
entraîné une chute de l’âge moyen des
élèves. Dans de nombreux cas, certains
stages deviennent difficiles à réaliser,
comme en Vente, où le démarchage nécessite souvent d’être détenteur du permis de
conduire. En option « domicile » du Bac
ASSP, beaucoup de particuliers rechignent
à laisser des mineurs s’occuper de leurs
proches en difficulté. Dans d’autres
domaines, comme la chimie, l’environnement ou même le bâtiment, c’est la législation du travail qui s’y oppose. Cette baisse
de l’âge des stagiaires pose des problèmes
d’immaturité que les entreprises résolvent
en ne confiant aux stagiaires que des tâches
subalternes en lieu et place d’activités potentiellement formatrices. Pourtant, les grilles
d’évaluations imposent que ces tâches
soient accomplies durant les PFMP !
Enfin certains attendus lors des stages
semblent irréalistes. Il est par exemple
demandé aux élèves d’ASSP de donner des
médicaments à des patients, alors que ce
rôle est légalement dévolu aux infirmières.
Pour ce même Bac Pro, la PFMP doit permettre de valider des compétences liées à
l’usage des pédiluves, lesquels ne se rencontrent que dans un nombre restreint
d’établissements de cure thermale…
Pour toutes ces raisons, le SNUEP-FSU
considère que les temps en entreprise
devraient exclusivement être des temps de
mise en pratique et d’expérimentation des
savoir-faire acquis au lycée. C’est pourquoi il propose que les stages soient des
« PEMP » : Périodes d’Expérimentation
en Milieu Professionnel. De plus, le
SNUEP-FSU demande que leur durée
baisse fortement et que ces PEMP soient
surtout concentrées en fin de cycle pour
une réelle mise en pratique des apprentissages enseignés au LP. ■
* Dinard, mars 2014
gnement
Pour l’ensei public
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Septembre 2014
SNUEP-FSU
7
i
ssa re
3
p.
ontrairement à ce qu’affirment le
Snetaa-FO, le Se-UNSA ou bien le
Sgen-CFDT, réduire la durée des
PFMP ne dénaturerait pas les enseignements dans la voie professionnelle. Cela
permettrait plutôt de retrouver une partie
du temps, spolié par le format 3 ans, pour
le consacrer à l’acquisition des connaissances nécessaires. Certains professionnels
en sont conscients, et nous le révèlent à
l’occasion des CPC ou lors de nos visites
de stage. En Énergétique, par exemple, où
il faut maîtriser des notions de plomberie,
de chauffage, de froid et de climatisation,
certains tuteurs se plaignent du fait que
Glo
Le SNUEP-FSU l’a réaffirmé lors de son Congrès* : 22 semaines de PFMP sur les 3 ans du Bac Pro, c’est trop long.
Il n’est d’ailleurs pas le seul à le penser puisqu’à la demande des professionnels des dérogations existent. Pour le
Bac Pro CTRM (Conducteur Transport Routier Marchandises) par exemple, ces périodes ont été réduites à
11 semaines, les 11 autres étant consacrées à de la conduite intensive non réalisable en entreprise...
élections professionnelles
offensifs eT engagés
Élections professionnelles
2014
Le SNUEP est le syndicat spécifique des PLP de la FSU, 1ère fédération de
l’Éducation nationale. Cette appartenance permet de porter la voix des
PLP et des élèves de l’EPP en parallèle des autres voies de formation.
Titulaires, non-titulaires
et stagiaires votent
Depuis la mise en œuvre de la réforme
généralisant le Bac Pro en 3 ans, le
SNUEP-FSU n’a eu de cesse d’interpeller
les pouvoirs politiques sur ses méfaits et
dérives. Face à d’autres organisations syndicales plébiscitant la réforme et ne souhaitant pas l’action commune pour l’EPP,
le SNUEP-FSU ne s’est pas résigné.
À l’automne 2013, il est à l’initiative
des discussions avec le ministère concernant entre autres les CCF ou le Bac
Pro Gestion administration. Ainsi, le
retour à des épreuves ponctuelles pour
l’Economie-droit, l’économie-gestion
et la prévention-santé-environnement est
acté pour la session 2016, et des allègements
en Maths-sciences sont prévus. Ces premières avancées doivent en amener d’autres.
Pour ce faire, le SNUEP-FSU doit peser
toujours plus dans le paysage syndical
de l’EPP. Aux élections professionnelles
de 2011, les PLP ont montré l’intérêt
croissant à soutenir et s’engager auprès
du SNUEP-FSU : avec une augmentation
de plus de 35 % de sa représentativité, le
SNUEP-FSU est le syndicat qui a le plus
progressé. En parallèle, le nombre d’adhérent-es a lui aussi progressé de plus de
30 %. Les prochaines élections professionnelles – du 27 novembre au 4 décembre
2014 – seront l’occasion pour vous d’accroître encore la représentativité du
SNUEP, syndicat spécifique des PLP au
sein de la FSU.
Pour un syndicalisme offensif de masse
et de lutte, au bénéfice des élèves et des
enseignant-es de l’enseignement professionnel public, renforcer la voix des PLP
c’est s’engager en adhérant, en votant
et en faisant voter pour le SNUEP-FSU.
Qui vote pour quelles instances ?
CTM
CAPN
TITULAIRES
CTA
CAPA
CCP
- À nouveau électronique, le vote se
déroulera du 27 novembre au 4 décembre
(jour d’installation de bureaux de vote dans
les établissements). Titulaire ou non, chaque
collègue aura de 2 à 4 votes à émettre pour
faire entendre sa voix et faire avancer nos
élèves. La participation se doit d’être massive
dans l’intérêt des PLP, CPE et des élèves
de l’enseignement professionnel public.
- Dès maintenant, les boîtes mails
professionnelles sont à activer ou réactiver,
des renvois vers votre boîte personnelle à
réaliser. Faites-vous aider par un-e miliant-e
du SNUEP-FSU. L’administration doit fournir
d’ici la fin septembre les modalités du scrutin
ainsi que les codes et processus
d’identification.
Du 16 au 27 octobre 12 h, vérifiez
votre inscription sur les listes
électorales et à tous les scrutins
CTM et CTA : Comités techniques ministériels et académiques.
3 Déterminant la représentativité des OS, ces comités statuent sur les textes
réglementaires statutaires, les moyens alloués, les ouvertures et fermetures de
sections et de postes…
NON-TITULAIRES
CAPN et CAPA : Commissions administratives paritaires nationales et académiques
3 Ces commissions gèrent toutes les opérations de carrière des titulaires :
mutations, notation, avancement, congé formation…
STAGIAIRES
CCP : Commission consultative paritaire (académique)
3 Mises en place en 2008, elles traitent des opérations concernant
les non-titulaires (avancement, passage en CDI…).
une QuesTion ? un Témoignage ?
Du 27 novembre au
4 décembre 2014
je vote
agir ? adhérer ?
Je souhaite prendre contact avec le SNUEP-FSU
Nom : ..................................................................................................................
Prénom : .............................................................................................................
Discipline : ..........................................................................................................
Adresse : ...........................................................................................................
Code postal : ..................... Ville : ......................................................................
Téléphone : .........................................................................................................
Mail : ...................................................................................................................
Académie : ..........................................................................................................
Pour l ienseignement professionnel
> Offensifs et engagés !
Établissement : ...................................................................................................
Ville : ...................................................................................................................
À renvoyer à : SNUEP-FSU, 38 rue Eugène Oudiné - 75013 PARIS
[email protected]