1 Info Atupri sur la politique de santé Amélioration de la compensation des risques Point de départ La compensation des risques est un mécanisme de compensation financière des systèmes d’assurancemaladie sociale dans lesquels les assurés peuvent choisir librement leur caisse-maladie, comme cela est le cas en Suisse. La compensation des risques vise à compenser les différences dans la structure des effectifs d’assurés, qui débouchent sur des différences dans les coûts des soins et donc dans les primes. Les contributions versées au titre de la compensation des risques doivent entraîner une compensation entre les assureursmaladie détenant un portefeuille majoritairement composé de « mauvais risques » (assurés présentant des coûts de maladie supérieurs à la moyenne) et les assureurs-maladie dont l’effectif est principalement constitué de « bons risques » (assurés présentant des coûts de maladie inférieurs à la moyenne) et ainsi réduire, voire éliminer, l’incitation des assureurs-maladie à se procurer un avantage par rapport à la concurrence en procédant à la recherche ciblée d’assurés en bonne santé. Les contributions que les assureurs paient ou perçoivent sont gérées par l’Institution commune LAMal. Chaque année, le montant net d’environ 1,6 milliard de francs est réparti entre les assureurs-maladie. Le Parlement a décidé en 2007 d’ancrer dans la loi, à partir de l’année de compensation 2012, le critère supplémentaire du risque de maladie élevé pour le calcul de la compensation des risques, en plus des facteurs de l’âge et du sexe applicables jusqu’ici. Le séjour d’au moins trois nuits consécutives dans un hôpital ou un établissement médico-hospitalier au cours de l’année précédente est déterminant pour le critère du risque élevé de maladie. Toutefois, l'introduction des «groupes de coûts pharmaceutiques» prendra encore jusqu’à six ans, les données des assureurs dans ce domaine étant incomplètes. C’est pourquoi le Conseil fédéral propose une solution transitoire permettant de tenir compte des coûts des médicaments de chaque assuré, qui pourrait être mise en œuvre bien avant, soit d’ici deux ou trois ans. Ceci permettrait d’améliorer dans un délai raisonnable les incitations pour que les assureurs développent et proposent des solutions novatrices afin d’encourager les soins intégrés. Par la suite, la compensation des risques a connu deux autres petits intermèdes: elle faisait partie du projet de loi sur le Managed Care, que le peuple a refusé en juin 2012, et constituait un élément central de la contreproposition indirecte du Conseil fédéral sur l’initiative populaire «Pour une caisse maladie publique» (caisse unique), qui a été retirée par le DFI en septembre 2013 après un naufrage clair au Parlement. Pendant le traitement de deux initiatives parlementaires, qui poursuivaient toutes deux l’objectif de l’introduction rapide et efficace d’une compensation des risques améliorée, la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS-N) a élaboré en septembre 2013 une version différente du projet. Dans sa prise de position, le Conseil fédéral a toutefois conservé les points essentiels de sa version et lors de la session de printemps de 2014, les deux chambres se sont mises d’accord sur le projet CSSS revu et la proposition de l’organe exécutif. Situation actuelle En décembre 2011, le Conseil fédéral a précisé ses idées en vue d’améliorer la compensation des risques entre les assureurs-maladie. Le Conseil fédéral a proposé dans l’un de ses rapports de compléter la compensation des risques par un facteur qui tienne également compte des besoins en médicaments des assurés. Lesdits groupes de coûts pharmaceutiques donnent des indications sur les maladies des assurés et, ainsi, sur les coûts auxquels il faut s'attendre. L’intégration des besoins en médicaments permettra d'améliorer de près de 50% la fiabilité et l’efficacité de ce système. En octobre 2014, le Conseil fédéral a arrêté l’entrée en vigueur au 1er janvier 2015 de la modification de l’ordonnance sur la compensation des risques. Désormais, les coûts de médicaments d’un assuré qui sont supérieurs à 5000 francs seront également intégrés au calcul de la compensation des risques. Ainsi, tous les médicaments remboursés par l’assurance de base et ne rentrant pas dans un forfait (p. ex. : forfait par cas dans le secteur hospitalier stationnaire) seront concernés. 2 Cette réglementation permettra d’identifier les assurés présentant un risque élevé de maladie qui se font soigner dans le secteur ambulatoire, ce qui réduira davantage l’incitation à sélectionner les risques. Elle sera valable à partir de 2017, mais dès 2015, les assureursmaladie devront déjà collecter des données à ce sujet. A une date ultérieure, le Conseil fédéral a l’intention d’optimiser le nouveau critère et de remplacer les coûts de chaque médicament par des groupes de coûts pharmaceutiques. Position d’Atupri Atupri est en principe favorable à ce que les efforts du Conseil fédéral pour améliorer la compensation des risques soient fournis de manière constructive et en étroite collaboration avec la branche. Dans ce contexte, les intérêts des assurés doivent être préservés. L’affinement doit en outre être objectivement correct. Sa mise en œuvre et sa plausibilisation ne doivent pas poser problème. Il convient dans le même temps de veiller à ce que la compensation porte bien sur le risque, et pas sur les coûts, de façon à empêcher toute manipulation. Conclusion Atupri estime que pour une nouvelle amélioration de la compensation des risques, il serait bon d’attendre de connaître clairement les effets du premier affinement introduit pour le 1er janvier 2012 avec le critère supplémentaire du risque élevé de maladie. Il se pose en outre la question de savoir si la bonne approche a été choisie avec le facteur «coût des médicaments», et s’il n’y aurait pas d’autres facteurs déterminants en termes de gestion d’entreprise. Atupri soutient ainsi une étude ordonnée par santésuisse qui porte sur le financement global du système de santé et son caractère supportable pour les assurés. Octobre 2014
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