Parc Maurelette - Ministère de la Culture et de la Communication

Ensembles & Résidences à Marseille 1955-1975
Ensembles & Résidences à Marseille 1955-1975
1514 – Parc Maurelette
Notices monographiques
Contexte
Notices monographiques
NOTICE
Même si les Z.U.P. ont remplacé les grands ensembles
succédant aux cités dortoirs, la question de la qualité
de la vie dans les grands ensembles reste au centre
des questions d’urbanisme dans la France des années
soixante. Une des réponses va être la conception de
projets par des équipes pluridisciplinaires. La Caisse des
dépôts avait développé une pluridisciplinarité technique,
les ingénieurs tenant le haut du pavé, les Comités
Interprofessionnels du Logement, collecteurs du 1%
logement des entreprises feront des enquêtes sur leur
parc-logement et leurs locataires pour éviter de certaines
déconvenues.
C’est dans cet esprit que l’agence Chirié va engager
l’étude de la Maurelette sur des terrains très humanisés.
La bastide de la Maurelette se trouve entre des bastides
prestigieuses et d’égale importance comme Saint
Joseph, La Delorme, qui ont façonné tout un paysage de
jardins. Cette dimension paysagère induira l’appel à un
paysagiste pour l’étude et l’implantation des projets sur
le site. Au-delà de ces qualités architecturales, le projet
représente une expérience de travail d’équipe sous la
conduite d’un maître d’ouvrage, et d’architectes ouverts
aux apports de différentes disciplines autres que celles
purement techniques : sociologie, paysage, ambiances
visuelles.
Ce n’est qu’en en 1963 que les architectes acquièrent le
droit créer des associations avec des confrères et d’autres
professionnels dans l’acte de bâtir.
Le tissu continu intègre les tours qui émergent de la
silhouette générale de la résidence sans solution de
continuité, elles ne font que scander un espace perçu
dans le mouvement des habitants-piétons. Le cadre du
projet se veut une alternance d’espaces, à dominantes
végétale ou minérale, se référant au contexte des villes
méditerranéennes.
Le plan général réunit deux groupements de part et d’autre
de la bastide, l’une sur un point haut est plus résidentielle,
et au sud un ensemble plus en contact avec l’espace
public, qui reçoit, sur dalle, l’essentiel des équipements
commerciaux et de santé. Le tout suit la pente par un
épannelage dégressif vers le sud.
Une des questions posée par les ensembles de logements
conçus sous l’égide de l’industrialisation à la française reste
la monotonie engendrée par la répétition. Ici, la structure
béton est réalisée par un coffrage tunnel sur deux trames:
3,30 m pour les immeubles bas et 2,75 m pour les tours.
Les panneaux de façades seront préfabriqués et revêtus
de pâte de verre posée en fond de moule. Cette finition
sera à l’origine d’une très brillante polychromie de Bernard
Lassus, qui à elle seule aurait mérité une protection avant
même que se posent les questions de son vieillissement
et le coût de sa restauration. Aujourd’hui, en effet, on
a déjà remplacé une partie de la pâte de verre par une
simple peinture minérale.
La démarche des architectes ouvrira plusieurs voies,
notamment celle d’une certaine confiance dans le travail
collectif des équipes pluridisciplinaires. Au moment de
la création du grand Ministère de l’Équipement, cette
approche du travail architectural va déboucher, dans la
région, sur les Universités Permanentes d’Architecture et
d’Urbanisme. Cette forme d’autoformation des architectes
verra l’émergence de l’écologie pour définir les caractères
méditerranéens de l’architecture.
Description
Pour décrire leur projet, les auteurs font références à des
situations existantes ; ils rapprochent la succession de
patios des places urbaines et les comparent les unes aux
autres. Ainsi, un des plan établit des parallèles entre la
place de Lenche, le parvis de l’Opéra, la place Montyon,
ou la place de la Bourse, et le projet. La référence urbaine
est présente dans le discours et le projet s’éloigne des
abstractions compositionnelles du moment. En fait, dans
une compréhension du logement qui reste productiviste,
l’idée est d’améliorer les démarches de conception pour
en éviter des erreurs. La sociologie est utilisée comme
enquêtrice susceptible de mieux faire connaître les
habitants et leurs demandes en matière de logements.
Au résultat, la bastide sera conservée avec allées
d’arbres, terrasses et bassins, dessinant une silhouette
depuis l’autoroute. Un programme de maison de la culture
et des loisirs lui sera dédié par la suite. Pour le reste, on
a affaire à une unité de voisinage réussie qui articule
logements et équipements, paysage et constructions.
À la juxtaposition de blocs, de tours et de barres, est
opposé un tissu continu qui délimite une dizaine de
vides successifs, places ou patios, et forme une sorte de
dédale lié au cheminement des piétons, rigoureusement
séparé des voitures. L’influence du Team X est frappante,
notamment celle de Candilis, Woods et Josic à la Viste.
Les auteurs : Eugène, Pierre et Jacques Chirié
Avec trois générations, la famille Chirié est une des rares
lignées d’architectes à avoir traversé le XX° siècle. Eugène
Chirié 1902-1983, est connu pour la réalisation de salles
cinémas dans tout le sud-est de la France. Nommé
architecte en chef des Postes Télégrammes et Téléphone
au début des années quarante.
Après guerre il est architecte chef de groupe sur
la reconstruction du Vieux-Port pour deux îlots, en
association avec Jean Rozan.
Bien qu’il figure pour la réalisation de la Maurelette, ce
sont ces fils, Pierre et Jacques Chirié qui en seront les
véritables auteurs. Élèves d’André Leconte à Paris, ils
sont diplômés au début en 1963. Ils signeront également
La Simiane en 1972 et la Cerisaie en 1977.
Parc Maurelette
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Références documentaires
Sources :
ADDE : 68 113
AD :
165 W 597, 165 W 780,
75 J 1348 à 1379
Prado N°2, 3 et 8.
Revue L’Œil N°170, 1968
Revue Technique & Architecture : 28° série N°6 - 1968
Guide d’architecture, Marseille, 1945-1993 :
M.H. Biget, J. Sbriglio, Parenthèses, 1993.
Patrimoine XX˚ architecture domestique,
N° Répertoire édition X : 1514, p 45. Date 2005
Label Patrimoine du XX° siècle, 2006
Conception & rédaction T.Durousseau Arch. 2007
Désignation
Le Parc Maurelette
Boulevard Gay Lussac, rue Le Chatelier.
Quartier de La Delorme. 13015
Lambert 3: latitude 3.03789 ; longitude 43.3467
Accès : Métro N°1 et 2
Bus 27 : M° La Rose – St Éxupery
Bus 28 : M° Bougainville – Aygalades
Bus 31 : Canebière – Aygalades
Propriétaire
Gestionnaire : Unicil-Logecil, 2 place de la Préfecture,
04 91 13 91 13
Programme
Unité de Voisinage, groupe d’habitations avec
commerces,santé, culture et loisir.
Maître d’ouvrage : Société Immobilière La Tour – Comité
interprofessionel du Logement.
Programme de 745 logements
Équipements : commerciaux et culturels intégrés.
Dates auteurs
Permis de Construire initial : 1962. Livraison : 1964.
Eugène, Pierre et Jacques Chirié, architectes.
Laboratoire de Recherche Sociale Aix ; J. Sgard,
paysagiste ; B. Lassus, coloriste ; BET OTH
Entreprise générale : EGBC.
La Delorme, à l’est du XV° arrondissement, nord de Marseille.
Site
Terrain de la bastide la Maurelette, proximité de la
Delorme et les Aygalades. Butte entre le ruisseau des
Aygalades et la Mure. Altitude entre 84,00 et 98,00 m.
Terrain initial boisé de 132,3 ha. Zone d’habitation ordre
discontinu, Secteur E (Ville verte) du Plan d’Urbanisme
Directeur de 1949.
Plan de masse
Composition en deux groupes de part et d’autre de
la bastide, à partir d’une série de places délimité par
des immeubles bas, continus et ponctués de tours.
Ensemble d’immeubles R+4 et R+10, tours R+17.
Traitement élaboré des espaces extérieurs.
Bâti
Constructions sur refends de 2,75 à 3,30 m d’entraxe
maximum. Façades en pâtes de verre, posées en fond
de moule avec polychromie signée, et organisée en
alternance végétal et minéral. Bon état général. Pâtes
de verre remplacée par des peintures.
Le Parc de la Maurelette, à proximité du château de Saint Joseph.
Parc Maurelette
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Ensembles & Résidences à Marseille 1955-1975
Ensembles & Résidences à Marseille 1955-1975
Notices monographiques
Notices monographiques
DOCUMENTS
Coupe-élévation est ouest de l’ensemble (AD).
Ch
Ch
Vue de l’étagement des barres et d’une tour d’angle, polychromie d’ensemble.
Ch
Sej
Cui
Étage courant d’une barre.
Élévation sur les entrées et coupe sur les escaliers des barres courantes (AD).
Élévation sur les séjours et coupe sur les escaliers des barres courantes (AD).
Façade d’une tour à l’angle des barres.
Plan masse de l’ensemble (AD).
Façades depuis un coeur d’îlot.
Sej
Cui
Cui
Ch
0
Élévations et coupe des tours (AD).
Parc Maurelette
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Ch
Sej
Ch
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Étage courant d’une tour.
Façade sur les séjours d’une barre.
Façade sur les entrées d’une barre.
Parc Maurelette
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