’agissant des associations ou fondations, les différents types de rapports qui peuvent exister ont principalement deux sources juridiques : d’ordre statutaire : il s’agit en général du rapport moral, du rapport financier ou du rapport d’activité ; d’ordre légal : il s’agit du rapport de gestion, lequel est formellement prévu pour les associations et fondations ayant une activité économique et franchissant deux des trois seuils prévus à l’article R. 612-1 du code de commerce1, émettant des obligations2 ou reconnues d’utilité publique. Mais très souvent, dans les associations dont les statuts prévoient l’établissement d’un rapport moral et d’un rapport financier, ce dernier – généralement présenté par le trésorier – peut tenir lieu de rapport de gestion, appellation préconisée par la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC). Dans la mesure où il est destiné aux adhérents ou mis à leur disposition au siège social et qu’il comporte des informations financières et comptables, il appartient au commissaire aux comptes, si l’association en est dotée, de vérifier la sincérité et la concordance de ces informations avec les comptes annuels3. D’autre part, son contenu n’étant pas précisément défini par les textes, la clarté de l’information peut en être affectée. Le rapport financier annuel doit affirmer la transparence et la qualité de l’information et de la gestion de l’association. Dans le cadre de sa vérification spécifique, le commissaire aux comptes contribuera à faire clarifier ces aspects aux organes de direction. Le rapport financier en détail Face au silence des textes quant au contenu du rapport financier, la Compagnie nationale des commissaires aux comptes est venue apporter quelques éclairages. Un modèle type de rapport financier, basé sur ces éléments, est ainsi proposé. Dans le silence des textes quant au contenu du rapport financier, il convient, selon la CNCC4, « de s’inspirer des dispositions relatives aux sociétés commerciales en les adaptant, de décrire les activités et leurs incidences financières ». Ainsi, par analogie avec le secteur marchand, le rapport financier ou de gestion – selon le terme utilisé – comprendra les éléments suivants : les informations annuelles ou événements de l’exercice avec l’exposé sur les activités de l’association au cours de l’exercice écoulé – il peut être utile de donner ces informations pour l’association ou la fondation prise dans son ensemble et par activité ou établissement, notamment dans les établissements sociaux et médico-sociaux (ESMS) –, les données chiffrées significatives, les principales actions, les éventuelles difficultés rencontrées, les progrès réalisés, les résultats obtenus ; les événements significatifs intervenus postérieurement à la date de clôture de l’exercice lorsqu’ils se produisent entre la clôture de l’exercice et la remise du rapport de gestion ; les perspectives d’avenir avec l’exposé de l’évolution prévisible de l’association, de sa perception du futur, de ses modes de finan- 1. À savoir : 50 salariés, 3,1 millions d’euros de chiffre d’affaires ou de ressources hors taxes et 1,55 million d’euros de bilan total. 2. C. mon. fin., art. L. 213-25. 3. C. com., art. L. 823-10. 4. CNCC, « Guide du commissaire aux comptes dans les associations, fondations et autres organismes à but non lucratif », janv. 2014. 5. Pour un dossier d’ensemble sur les fonds propres, v. JA no 487/2013, p. 18. Un contenu précisé cement (agrément de budgets, renouvellement de subventions, etc.) ; tout autre élément significatif pour le lecteur tel que des modifications dans les méthodes de présentation des comptes annuels. Proposition d’un modèle type dans ses grandes lignes Ce modèle concerne les associations du secteur social et médico-social gestionnaires d’ESMS, dotées d’un commissaire aux comptes et, par conséquent, soumises à l’obligation de présenter un rapport financier. En outre, en cas de gestion propre et de gestion contrôlée, l’association donnera tous commentaires sur la formation du résultat, sur le niveau des fonds propres5 ainsi que sur la contribution de chaque activité, établissement ou service au résultat global de l’association dans le rapport financier, même si cette information figure déjà dans l’annexe aux comptes annuels. Il est rappelé que ces informations présentées en assemblée générale doivent être synthétiques et compréhensibles. Par conséquent, les administrateurs et trésoriers doivent aller à l’essentiel ! 1er mars 2014 - jurisassociations 494 Article extrait de jurisassociations n° 494 du 1er mars 2014. Reproduction interdite sans l’autorisation de Juris éditions © éditions Dalloz – www.juriseditions.fr S 27 Article extrait de jurisassociations n° 494 du 1er mars 2014. Reproduction interdite sans l’autorisation de Juris éditions © éditions Dalloz – www.juriseditions.fr dossier 28 Introduction6. Le rapport financier annuel affirme la transparence et la qualité de l’information et de la gestion de l’association. S’agissant d’une association gérant des établissements médico-sociaux, le résultat comptable diffère du résultat budgétaire/ administratif. Si le résultat comptable apparaissant au bilan et au compte de résultat traduit la différence entre les charges et les produits, c’est bien le résultat budgétaire qui traduit l’exécution budgétaire des établissements et représente l’indicateur principal de l’équilibre de gestion. Le passage du résultat comptable au résultat budgétaire s’opère principalement par la reprise des résultats N – 2 pour les établissements sous contrôle. Examen du bilan de l’association (vie associative + établissements et services) : orientations nationales, contexte, envi évolution des établissements ; point sur le contrat pluriannuel d’objectifs présentation des grands équilibres finan- ronnement économique ; et de moyens (CPOM) si existant ; actions menées. Présentation des résultats de l’association (vie associative + établissements et services). Examen du compte de résultat de l’association ou présentation de la formation du résultat comptable : les chiffres clés (présentation en grandes masses du compte de résultat aboutissant au résultat comptable, puis de la reprise de résultats antérieurs aboutissant au résultat à présenter aux autorités de tarification) ; analyse des grandes masses expliquant leurs variations d’un exercice à l’autre. présentation Diagnostic financier de l’association : ciers (fonds de roulement, besoin en fonds de roulement, trésorerie nette) ; analyse du bilan financier et des ratios financiers (évolution du fonds de roulement lié à l’investissement, fonds de roulement d’exploitation, besoin en fonds de roulement, trésorerie, délais fournisseurs, clients, etc.). Examen du bilan et compte de résultat de la « vie associative » : bilan de la « vie associative » en grandes masses (identique au bilan d’ensemble ou « compilé ») ; chiffres clés du compte de résultat. Perspectives futures de l’association : Présentation des résultats par établissement : Orientations générales et projets futurs. significatifs ; Synthèse sur la situation financière. n commentaires sur les établissements jurisassociations 494 - 1er mars 2014 pertes significatives. du bilan simplifié en grandes masses (actif immobilisé et circulant, trésorerie, fonds propres, provisions et fonds dédiés, emprunts, dettes à court terme, autres dettes) ; analyse de l’actif, du passif et mise en évidence des principales évolutions telles que les investissements les plus importants, le ratio d’obsolescence des immobilisations (total amortissements / valeurs brutes x 100), les créances et leur antériorité, les dépenses rejetées et les résultats refusés cumulés, les principales provisions et risques, l’évolution de l’endettement. Faits marquants de l’année écoulée : 6. Ou toute autre introduction décrivant l’objectif du rapport financier, avec précisions éventuelles des particularités propres au secteur. Cette introduction constitue un exemple. analyse sommaire des établissements en Conclusion : AUTEURMansour Dial TITREDiplômé d’expertise comptable, PKF Audit Conseil – département économie sociale
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