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R4 Pôle des arts plastiques et visuels de l’île Seguin
sommaire
07 Préambule
09 L’ambition d’un lieu pionnier au rayonnement
international
17 Le sens et l’identité du r4
27 Le programme du r4 et son architecture
37 La préfiguration et le programme « allez-y ! »
43 Le projet de développement de l’île Seguin
51 Le calendrier opérationnel
53 Le développement d’un projet sur la pointe
amont en résonance avec le r4
54 Les acteurs du r4
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Préambule
Le développement du projet R4 a commencé
en 2010, il y a quatre ans. La première période a été
consacrée à sa définition et à sa conception, aux
études de faisabilité, et à l’acquisition du foncier.
L’année 2012 a été celle du développement
de l’architecture du projet et du lancement du
programme de préfiguration « allez-y ! » destiné
à nouer des partenariats très en amont et à mettre
à l’épreuve les principes fondateurs du R4 afin
d’ajuster le projet aux enseignements tirés.
En 2013, le R4 a franchi une étape décisive
avec l’obtention du permis de construire. Le projet
est ainsi entré dans sa phase opérationnelle.
Conjointement au développement du projet
en vue du démarrage des travaux fin 2014,
c’est toute la question de l’organisation et de la
programmation du R4 qui va être décidée.
Le R4 est un acteur culturel en devenir, porté
par des valeurs farouchement contemporaines,
comme la participation, l’inventivité, l’efficacité
et la durabilité. À l’avenir, et grâce à la contribution active de tous les partenaires qu’il est appelé
à réunir, il évoluera au fil des rencontres, des
échanges et des événements.
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Micro-ville artistique, le R4
se composera d’une grande
halle d’exposition, d’ateliers
d’artistes, de galeries d’art,
de salles de vente aux
enchères, de réserves d’art
en grande partie visitables,
ainsi que d’un plateau de
création, d’un espace de
conférence et de spectacle,
d’infrastructures logistiques
de pointe et de lieux de
convivialité.
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L’ambition d’un lieu pionnier
au rayonnement international
Le R4 – pôle des arts plastiques et visuels
de l’île Seguin – a l’ambition d’apporter une
réponse concrète et inédite aux besoins pluriels
et souvent complémentaires formulés par les
acteurs du monde de l’art ; besoins d’espace
pour les artistes, les galeristes, les collectionneurs, besoins d’interactions entre les différents
acteurs, besoins de flexibilité des outils de production à destination des créateurs, et besoins
d’ouverture pour favoriser la relation entre les
publics et la création contemporaine.
Le R4 entend offrir un outil d’un genre nouveau, souple et efficace, s’adressant à toutes
les parties prenantes du processus de création,
de valorisation et de conservation des œuvres.
Afin de susciter des interactions fécondes
et une émulation, le R4 fait le pari que la cœxistence en un même lieu des producteurs de
contenus (artistes, commissaires, institutions
culturelles publiques et privées), des acteurs économiques (galeristes, collectionneurs, marchands
d’art, commissaires-priseurs) et du grand public
favorisera l’émergence de nouvelles pratiques.
Le Pôle des arts plastiques et visuels de l’île
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Seguin, prévu à l’origine comme un projet à financement public, aujourd’hui entièrement porté
par le privé, se veut pionnier dans son domaine.
Unique au monde et bénéficiant d’une visibilité
exceptionnelle, le R4 contribuera au rayonnement
de Paris comme pôle d’excellence pour les créateurs et la communauté artistique du monde entier.
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« Le R4 est pour moi la quintessence de ce
à quoi la modernité doit aspirer. L’ouverture
à l’autre, l’enrichissement par la rencontre de
la différence, la suprématie avérée de l’esprit à
travers l’art. C’est aussi une agora, au sens que
le mot avait à Athènes durant l’Antiquité. Un lieu
unique de partage, de confrontation d’idées et
de sublimation de l’âme. Une sorte de réponse
à la tour de Babel où un langage partagé, fondé
sur la beauté et l’esthétique, rapproche ce que
scinde la multiplicité des langues parlées. »
Ardavan Amir-Aslani, avocat spécialisé en droit international et essayiste
13
14
15
LE SENS ET L’IDENTITÉ DU R4
Le génie du lieu
L’île Seguin porte l’empreinte de son
passé et se présente comme un territoire
à défricher pour recréer. Le R4 compte
tirer toute sa force de ce terreau.
Le R4 s’inscrit d’abord et avant tout dans le génie
d’un lieu, celui de l’île Seguin. Si l’imaginaire collectif associe l’île aux heures glorieuses des usines
Renault et de la France ouvrière, ce siècle d’histoire
industrielle ne dit pas tout de ce lieu mythique.
Avant Renault, l’île Seguin fut la source d’inspiration d’une école de peinture portant son nom.
Depuis la fermeture des usines, l’île a été l’objet de
nombreux projets, reflets de la quête permanente
d’identité qui a toujours caractérisé ce lieu.
Longtemps symbole de la modernité française, à la convergence d’une histoire industrielle,
culturelle et d’une mémoire sociale forte, l’île
Seguin marque donc nécessairement de son
empreinte tout projet nouveau qui s’y installe. Loin
de s’en extraire, le R4 compte tirer toute sa force
de ce terreau, en invitant la scène artistique
contemporaine à prendre possession du lieu pour
l’interroger, le transformer, le réinventer.
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Philosophie
Créer une communauté vivante de l’art
fondée sur l’émulation réciproque
Inédit dans le monde de l’art, le R4 a pour vocation de tisser un maillage fécond entre les différents acteurs en présence et de créer ainsi une
nouvelle communauté vivante de l’art. Inspiré par
une logique citoyenne de développement participatif, il vise à promouvoir les interactions et
la coopération directe entre les producteurs de
culture et de savoir (artistes, commissaires, institutions culturelles publiques et privés, etc.),
les acteurs économiques (galeristes, marchands
d’art et collectionneurs, etc.) et le grand public.
Parce que l’art du XXIe siècle privilégie avant
tout l’ouverture et l’expérimentation, le R4 entend
offrir à celles et ceux qui font l’art contemporain
un cadre propice à l’émulation et à la création.
En les accueillant dans des espaces pensés
pour répondre au plus juste à leurs besoins en
constante évolution, le R4 a l’ambition de dépasser les frontières usuelles entre scène et coulisses, expérimental et économique, expertise
et curiosité. Cette volonté de créer une dynamique pour un pôle ouvert et vivant a donné
au R4 son impulsion initiale : mettre en dialogue
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« Dans tous les autres pays du monde, il existe
une synergie entre galeristes, artistes, espaces
d’exposition et salles de ventes. Regardez New
York : toutes ces entités occupent les mêmes
quartiers. En France, il n’y a pas cette culture
alors qu’au fond, on appartient tous au même
écosystème. C’est pourquoi ce R4, qui rassemble
tous les acteurs, est une bonne chose. J’espère
également que ce sera un espace d’exposition
d’envergure qui passera des accords avec des
institutions de Londres, Pékin, New York : il faut
qu’on y expose les grands artistes mondiaux
mais aussi nos excellents plasticiens français.
J’aime l’idée que le R4 ait une vocation tant
nationale qu’internationale. »
Pierre Cornette de Saint-Cyr*, commissaire-priseur
« Ce qui me séduit dans le R4, c’est qu’il soit très
modulable, avec des espaces aux dimensions
adaptables et des baux temporaires que peuvent
signer les galeries. Ainsi, un marchand d’art
étranger pourra venir ici quelques mois, de
façon à tester le marché parisien. J’apprécie
l’approche très pragmatique et non dogmatique
de Nelly Wenger, qui écoute tous les professionnels de l’art. J’aime le côté pluridisciplinaire
du lieu, avec ses espaces d’exposition, ses
réserves, ses salles des ventes, etc. Ici, l’œuvre
d’art retrouve sa matérialité : un objet qu’on
fabrique dans des ateliers, qu’on expose, qu’on
stocke, qui a des dimensions, une largeur, une
hauteur… L’aspect « hors centre » du R4 m’intéresse également beaucoup. On a l’habitude de
voir Paris comme une ville figée, muséale, où
même l’art contemporain s’expose dans les
palais. Le R4 est au contraire un écrin futuriste
planté dans un quartier en devenir. »
Stéphane Corréard*, critique d’art et commissaire artistique
du Salon de Montrouge
artistes et marchands d’art, collectionneurs
et amateurs, commissaires-priseurs et commissaires d’exposition. Ce sont ces synergies,
emblématiques de l’art du XXIe siècle et
de ses pratiques ouvertes, cosmopolites et
hybrides, qui donnent sa singularité au projet.
Esprit
Habiter un lieu en conservant l’intensité
et l’intranquillité du provisoire
Le R4 œuvre au développement d’une philosophie écologique en phase avec l’imaginaire de
la « Zwischennutzung ». Ce terme allemand, qui
signifie littéralement « utilisation intermédiaire »,
qualifie l’utilisation temporaire d’un lieu, en
règle générale celle d’une friche industrielle.
D’un point de vue conceptuel, il désigne un
ensemble de méthodes informelles de développement urbain qui ont pour propriété de générer
des impulsions et de stimuler la créativité des
parties prenantes.
À la fois source d’innovations et ressource
pour agir dans un monde incertain, la
« Zwischennutzung » contemporaine dépasse
largement la simple utilisation temporaire d’un
lieu en friche. Elle représente aujourd’hui une
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« Hormis le Jardin des Tuîleries et le Jardin des
Plantes pendant la Fiac, Paris ne dispose pratiquement pas d’espaces d’exposition en plein
air. Aussi, je vois d’un bon œil ce toit-jardin
du R4 qui a vocation à accueillir des œuvres
monumentales. La présence d’espaces destinés aux galeries d’art m’intéresse aussi, bien
sûr. Avec de nombreux collègues, nous avions
tenté il y a quelques années d’investir le quartier de la rue Louise Weiss, dans le XIIIe arrondissement. Peut-être que le futur R4 jouera
aussi le rôle d’un nouveau quartier de l’art, avec
des prix plus raisonnables et des locaux plus
adaptables qu’en plein cœur de Paris. »
22
Bruno Delavallade*, co-directeur de la galerie Praz-Delavallade
stratégie d’excellence pour le développement
de projets culturels, grâce à la richesse des
échanges qu’elle suscite et à sa capacité
à résorber la tension originelle entre le caractère expérimental d’un projet et les exigences
économiques auxquelles il doit se plier.
Objectif
Mettre en concordance l’expérimental
et l’hospitalité
Pour maîtriser la complexité du R4, ses artisans
ont mobilisé des connaissances ainsi que des
méthodes issues de l’urbanisme. En effet, la
création du site épouse les thèses stratégiques
d’un développement urbain analogue à celui
d’une micro-ville, à partir de critères comme
la densité et la mixité, l’efficacité des interconnexions, l’excellence du cadre et du lieu et
l’ouverture au public.
Le R4 privilégie l’expérimentation dans le
sens de l’ouverture des possibles, de l’appel à
l’émulation et de la prise en compte de l’incertain. L’hospitalité est reliée au désir de restituer
l’île Seguin à des utilisateurs actifs et au public
afin qu’elle soit véritablement habitée. Dans
le R4, cette notion ne se conçoit pas sans un
23
certain nomadisme. Ainsi, l’architecture ellemême traduit-elle les possibilités d’ouverture,
de déplacement, de reconfiguration, spatiales
et temporelles, permanentes.
Approche
Mettre en tension l’expérimental
et l’économique
Héritier d’un cahier des charges prévoyant
un financement public, le R4 est aujourd’hui
totalement porté par le privé. Pour assumer le
double caractère expérimental et économique
du projet, chacun des acteurs se conçoit
comme un « entrepreneur-créateur » prenant
ses responsabilités comme partenaire pour
un projet commun.
24
« Le R4, parce qu’il a vocation à regrouper un
grand nombre d’acteurs du monde de l’art aux
attentes et aux visées différentes, sera probablement complexe à administrer et à gouverner.
Son programme de préfiguration, destiné à
tester différentes collaborations, me paraît de
ce point de vue intéressant. Ce d’autant qu’il est
en prise avec la jeune création contemporaine.
Car chaque génération doit réinventer une
manière de faire conforme aux exigences de son
temps. À mes yeux, cela n’aurait guère de sens
de démarquer l’organisation d’une grande institution culturelle, aussi prestigieuse soit-elle.
Il faut que des personnes de trente-cinq ou
quarante ans reprennent le problème ab ovo. »
Jean-Paul Enthoven, écrivain, essayiste et éditeur
Le programme du R4
et son architecture
Autoriser une utilisation hybride de
l’espace, rendre perméables les frontières
entre scène et coulisses
Le R4 est un lieu dont le caractère urbain et
portuaire marqué par les échanges, les artistes,
le public, ne s’identifie pas comme une architecture définie mais comme un lieu de vie, un
équipement qui se différencie par le contenu
qu’il accueille.
Ignorer la césure traditionnelle entre contenu
et contenant, c’est le défi majeur qu’ont voulu relever les artisans du R4 en cherchant à valoriser
toutes les sources de synergies et de continuités
possibles entre programme et architecture.
Le dispositif architectural de la pointe amont
de l’île Seguin renvoie à l’horizon industriel du
site, un imaginaire précisément retenu pour sa
capacité à entrer en dialogue avec l’art, sa création, sa fabrication, sa présentation et sa mise en
valeur. Par ailleurs, la qualité des espaces ouverts
au public et la composition architecturale des
bâtiments s’inscrivent pleinement dans les exigences d’un projet au fort rayonnement culturel.
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Réserves
Vistables
Espace de
Représentation
Bureaux
Indépendants
Administration
du R4
Café-Restaurant
Librairie
Prestataires
Artistiques
Accueil
du Public
Espace Conférences
& Communication
Les Galeries
La Halle
de Création
La Halle
d’expositions
Salles
de Ventes
Réserves
Géréés
Logistique
Locaux
Techniques
Parc de
Stationnement
Parallèlement, l’ambition novatrice du R4 se traduit dans l’extrême polyvalence des espaces qu’il
met à la disposition de ses usagers. Conçue pour
être à la fois modulable et fonctionnelle, la structure architecturale fait du R4 une matrice vivante,
autorisant une utilisation hybride de l’espace,
capable de s’adapter continuellement aux besoins
évolutifs des partenaires et aux attentes spécifiques des différents acteurs de l’art. Ces modes
d’utilisation de l’espace rendent perméables
les frontières entre « scène » et « coulisses ».
Le programme du R4 et son architecture
offrent une extrême polyvalence des espaces.
Le R4 propose :
— une halle d’expositions, polyvalente
et flexible pièce maîtresse du R4 ;
— un espace de conférence et de spectacle
totalement amovible ;
— un plateau de création modulable ;
— des galeries d’art pérennes et éphémères ;
— des salles de ventes aux enchères ;
— des zones de stockages sécurisées ;
— des réserves visitables sur le toit ;
— un parc de sculptures en toiture-terrasse
ouvert sur le panorama de la Seine ;
— des espaces et des infrastructures
logistiques dédiés aux œuvres d’art.
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Promouvoir une construction et
une exploitation qui répondent aux
prescriptions les plus exigeantes
en matière d'environnement
—Les espaces logistiques (3357 m²) et les réserves gérées (1149 m²)
Ces espaces regroupent les espaces de livraisons, de manutention,
d’expertise et d’entreposage des œuvres d’art. L’ensemble est desservi
par un pont roulant qui crée un lien entre le R4 et le fleuve.
—Les salles de vente aux enchères (1358 m²) Ces espaces complètent l’offre
de salles de vente en France, laquelle est considérée comme insuffisante.
Elles permettront ainsi aux commissaires-priseurs de mener des ventes
d’envergure à Paris.
30
—La halle d’exposition polyvalente et flexible (environ 2000 m²) D’une
hauteur de 12 m sous plafond, cet espace accueille des expositions en
particulier pour des œuvres de grande dimension.
—L’espace de conférence et de communication (762 m²) Totalement
modulable, cet espace accueille des événements autonomes ou en lien
direct avec la programmation : vernissages, performances, conférences
de presse, projections, spectacles, débats, mais également des
séminaires ou réunions d’entreprises.
—Les galeries d’art (1262 m²) Une vingtaine de galeries d’art forme un
groupement inédit à Paris. Ces galeries disposeront d’un bureau associé
à un espace de présentation, de salons de présentation confidentiels
ainsi que d’un club destiné à recevoir des invités dans un cadre privilégié.
— Le plateau de création (800 m²) Il permet de créer et de fabriquer
des œuvres de grande dimension. Des ateliers d’artistes et de prestataires
artistiques complètent le dispositif.
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32
33
projet conçu par Jean Nouvel
Tirer parti de la Seine grâce au pont roulant
qui rend possible le transbordement des
œuvres d’art acheminées par voie fluviale
Figure incontournable de l’architecture contemporaine (Institut du monde arabe, Quai Branly,
musée du Louvre à Abu Dhabi, Philharmonie
de Paris, musée national du Qatar à Doha, etc.).
Commandeur des Arts et Lettres, Lion d’or
de la biennale de Venise en 2000, Prix Pritzker en
2008. Urbaniste du projet urbain de l’île Seguin.
—La toiture-terrasse Elle est aménagée pour permettre l’organisation
d’expositions en plein air dans un cadre qui offre une vue spectaculaire
sur les rives de la Seine.
—Les réserves d’art visitables dans le cube (2190 m²) Les réserves
du R4 situées dans le cube sont des lieux d’entreposage, de conservation,
de consultation et de présentation des œuvres d’art. Elles sont situées
sur la toiture-terrasse Sud du R4.
— La grande galerie et les plateaux de bureaux indépendants (2700 m²)
Ils sont situés dans la grande galerie sur la toiture-terrasse. Cette galerie
va se prolonger sur toute l’île Seguin.
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« allez-y ! » veut mettre
à l’épreuve la stratégie
de collaboration du
R4 et révéler le potentiel
d’imaginaire du lieu
LA PRéFIGURATION ET
LE PROGRAMME « allez-y ! »
Afin de mettre en acte et de mettre à l’épreuve ses
principes fondateurs – tirer parti du génie du lieu,
encourager la coopération et l’émulation, conserver
l’intensité et l’intranquillité du provisoire, conjuguer
l’expérimental et l’hospitalité – le R4 s’est doté
très tôt du programme de préfiguration, « allez-y ! ».
Reprenant le slogan publicitaire de la légendaire
Renault 4, le programme « allez-y ! » incarne l’esprit
de l’invitation à la participation, que ce soit à
l’adresse des professionnels ou à celle des publics.
« allez-y ! » vise ainsi à activer la stratégie de
collaboration du projet et des impulsions qu’il
nécessite : créer et véhiculer des images fortes
et communiquer à intervalles réguliers sur les avancées du projet. Il est l’occasion pour les acteurs
et le public de se réapproprier ce territoire en jouissant des lieux aménagés (les jardins) et de révéler
la puissance d’imagination du lieu (chantiers et
terrains vagues).
Prise de possession symbolique du territoire
du R4, les actes successifs initiés sous la
bannière de « allez-y ! » ont pour but de fédérer
artistes, galeristes, collectionneurs, architectesurbanistes, institutions, lieux de formation et
public autour du projet.
37
2012
Acte 1 : 7 juillet 2012
Journée festive et artistique
Le R4 a initié sa collaboration
avec des artistes et des musiciens
virtuoses et a offert un moment
de convivialité aux riverains. Cette
journée a permis d’accueillir 1400
personnes montrant qu’il était
possible de réunir un large public
autour de propositions exigeantes.
Artistes plasticiens invités : Oscar
Tuazon, Nicolas Party et Reto
Pulver. Musiciens invités : Anoulay
Valentin, Shree Pandey, Marianne
Bitran, Fabrice Martinez, Guillaume
Kervel, Rosalie Hartog, Thomas de
Pourquery, Gaspar Claus, Marisa
Mercadé, Mattias Mimoun, Benoît
Alziary, Adrien Amey, Jean-François
Lagrost, Thomas Naïm.
Acte 2 : 16-21 octobre 2012
Exposition hors les murs R4/Fiac
pour l’île Seguin et le R4 qui
dépassait les attentes.
Artistes et galeries présents :
Spartacus Chetwynd, SADIE
COLES HQ Londres ; Ida Ekblad,
KARMA INTERNATIONAL, Zurich ;
Georg Herold, SADIE COLES HQ,
Londres ; Jonathan Horowitz, GAVIN
BROWN’S ENTERPRISE, New
York, SADIE COLES HQ, Londres ;
Karen Kilimnik, 303 GALLERY, New
York, Nicola Martin, KAUFMANN
REPETTO, Milan ; Annette Messager,
MARIAN GOODMAN, Paris/New
York ; Oscar Murillo, ISABELLA
BORTOLOZZI, Berlin ; Virginia
Overton, FREYMOND-GUTH FINE
ARTS, Zurich ; Nicolas Party, THE
MODERN INSTITUTE, Glasgow,
GREGOR STAIGER, Zurich ; Mai-Thu
Perret, PRAZ-DELAVALLADE,
Paris ; Rob Pruitt, GAVIN BROWN’S
ENTREPRISE, New York ; Reto
Pulfer, BALICEHERTLING, Paris ; Ugo
Rondinone, EVA PRESENHUBER,
Zurich ; Martin Soto Climent, T293,
Naples/Rome ; Mark Titchner, PERES
PROJECTS, Berlin ; Oscar Tuazon,
EVA PRESENHUBER, Zurich.
Le R4 a développé une collaboration
avec la Fiac en faisant de l’île Seguin
un site hors les murs qui a accueilli
17 œuvres présentées par 15 galeries
internationales. Cette expérience
a permis de nouer très en amont
des liens avec d’importants acteurs
économiques, de tester des modes
de collaboration et d’en tirer des
enseignements. Le nombre et la
qualité des galeries ayant participé
à cet événement ainsi que la volonté
de 9 artistes de réaliser des œuvres
in situ ont témoigné d’un intérêt
39
« C’est à la tombée de la nuit que j’ai découvert
l’île Seguin : un espace bien plus vaste que
je ne l’imaginais, avec la belle étrangeté d’une
friche. Pendant la Fiac 2012, sur la suggestion
de la galerie Marian Goodman, j’y ai installé
Andrew in Paris : un pantin à la silhouette minimale, isolé, qui se débat contre les éléments.
L’arrivée d’un nouvel acteur culturel à Paris est
toujours une bonne nouvelle, même si c’est
une structure privée. Après tout, les pouvoirs
publics, y compris de gauche, ne font pas de
la culture une priorité… Et puis, c’est important
que les jeunes artistes disposent d’ateliers.
Quand je parle avec mes anciens étudiants,
j’entends leurs difficultés folles à trouver des
lieux de travail à prix honnêtes. Même Montreuil,
où s’installaient nombre d’entre eux, est devenu
inabordable. Tout le monde ne fait pas que
de la vidéo dans sa chambre ! Les artistes ont
besoin d’espace, alors peut-être que le R4 les
aidera un peu. »
Annette Messager*, artiste
2014
En 2014, le programme « allez-y ! »
se poursuit avec un événement
destiné à expérimenter de nouveaux
partenariats avec de grandes
institutions culturelles publiques
et le monde académique, ainsi
qu’à promouvoir de jeunes artistes
utilisant un médium que le R4 n’a
pas encore eu l’occasion de mettre
en avant.
Acte 3 : juin 2014
Festival R4 de la vidéo d’art
Le R4 va organiser avec le « Department of Visual and Environmental
Studies » de l’Université de Harvard (Cambridge), la Haute école
d’art et de design (Genève) l’école
des beaux-arts (Paris), le Fresnoy
(Tourcoing), ainsi que la galerie
Jousse (Paris) un festival d’art consacré à ce medium. Ce festival est
destiné aux étudiants et anciens étudiants (de moins de 30 ans) de ces
quatre écoles. Il comprendra deux
sections : vidéos de moins de 5 min,
vidéos de 5 à 20 min. Deux comités
de sélection auront pour tâche de
choisir, dans chaque catégorie, dix
films. Les vingt films retenus seront
projetés durant la troisième semaine
de juin, lors d’une journée ouverte
à tous, au cinéma d’art et d’essai
parisien La Pagode, en présence des
réalisateurs invités à Paris. La projection donnera lieu à la remise de prix,
décernés par un jury de professionnels du cinéma et du monde de l’art.
Les videos lauréates bénéficieront
d’une exposition qui aura lieu à la
galerie Jousse.
Membres du jury
Emmanuelle Antille, vidéaste et
photographe ; Saïd Ben Saïd,
producteur ; Bertrand Bonello,
réalisateur et compositeur ; Philippe
Grandrieux, cinéaste et vidéaste ;
Philippe Jousse, galeriste ; Véronique
Mauron, historienne de l’art ; Richard
Overstreet, peintre et photographe.
Ce jury sera complété par
des membres désignés par les
institutions partenaires.
41
L’île Seguin et le Trapèze
de Boulogne-Billancourt,
l’une des opérations
urbaines les plus importantes
d’Île-de-France.
Le projet de développement
de l’île Seguin
L’île Seguin, le dernier territoire insulaire
à développer au cœur du Grand Paris
Le R4 s’inscrit dans un vaste projet de développement urbain qui couvre les anciennes entreprises industrielles de Renault, l’île Seguin et
le secteur dit du Trapèze sur la rive droite de la
Seine. Cet ensemble urbain couvre plus 70 ha,
dont 11 ha pour l’île Seguin. L’île Seguin entame
sa reconstruction, alors que le développement
du Trapèze est aujourd’hui achevé sur plus de la
moitié de son emprise et en chantier sur l’autre
partie du site.
La vocation culturelle de l’île voulue par les
autorités se concrétise avec la réalisation du
R4 sur la pointe amont et du pôle musical
des Hauts-de-Seine sur la pointe aval
L’aménagement de l’île Seguin vise à créer une
nouvelle frange de ville articulant plusieurs fonctions urbaines (bureaux, commerces, espaces
publics) en les associant à des équipements culturels d’excellence au rayonnement international.
43
Pôle musical
R4
« À l’inverse d’un monolithe, aux antipodes d’un
monument, le projet du R4 s’annonce, en effet,
comme un morceau de ville. Faire le choix de
cette typologie c’est opter pour la complexité
volumétrique et spatiale et miser sur l’interaction
des éléments qui composent l’ensemble. L’articulation des bâtiments autour de l’espace public,
comme la grande halle traversante reliant visuellement les deux rives, côté Trapèze et côté
coteaux, participe à l’effet catalyseur du projet.
Il s’agit là de réactiver une friche industrielle en
ouvrant le lieu à toutes les formes de l’expression artistique. Flexibilité rime ici avec mutabilité. »
46
Francis Rambert, directeur de l’Institut français d’architecture
L’île Seguin, au cœur du réseau
des transports du Grand Paris
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49
Le calendrier opérationnel
2010
Signature d’un protocole d’accord
entre la SAEM Val-de-Seine
Aménagement et la société Natural
Le Coultre (Yves Bouvier)
pour l’implantation d’un pôle
artistique sur l’île Seguin
11.2011 Signature de la promesse de vente
par la SCI R4
07.2012« allez-y ! » journée festive et artistique
10.2012« allez-y ! » exposition hors les murs
R4/Fiac
03.2013 Dépôt de la demande de permis
de construire
04.2013 Obtention de l’autorisation d’exploitation commerciale de la Commission
départementale d’aménagement
commercial (CDAC)
07.2013Octroi du permis de construire
par la Ville de Boulogne-Billancourt
2014
Démarrage prévu des travaux
06.2014« allez-y ! » festival R4 de la vidéo d'art
2017
50
Date prévisionnelle d‘ouverture du R4
51
Le développement d’un projet
sur la pointe amont en résonance
avec le R4
À l’extrême pointe de l’île, la SCI R4 a signé
une promesse de vente avec la société de développement Val de Seine-Aménagement (SAEM)
pour le lot voisin du R4 sur l’extrême pointe
amont de l’île.
Dans le prolongement du R4, l’ambition est
de développer un programme pour accueillir des
activités d’enseignement en partenariat avec
des universités et un lieu de résidence hôtelière
qui fera une large place aux artistes. L’emplacement du projet entre les deux bras de la Seine
lui assure un caractère exceptionnel. Sa conception est menée dans le même esprit d’innovation
que celui qui a présidé au développement du R4.
La proximité du R4 fournit au projet sa vocation. L’art sera une composante fondamentale
de l’identité du lieu.
53
Les acteurs du R4
Le R4, en tant que Pôle des arts plastiques et
visuels, est né d’une double volonté : celle des
pouvoirs publics de transformer l’île Seguin en
« île de tous les arts », et celle d’un investisseur
suisse, Yves Bouvier, intervenant majeur du
monde de l’art depuis plus de vingt ans, dont
l’intérêt pour le devenir culturel de l’île Seguin
a été décisif.
Parce qu’il a souhaité développer un projet
culturel de grande envergure inscrit dans la
dynamique du Grand Paris, Yves Bouvier a
confié l’ensemble de la conception et de la réalisation du Pôle des arts plastiques et visuels à
Nelly Wenger. Elle a notamment été remarquée
en tant que présidente de l’Exposition nationale
suisse Expo.02, ainsi que pour son expérience
en tant que PDG de Nestlé Suisse.
Ensemble, Yves Bouvier et Nelly Wenger
ont élaboré un cahier des charges culturel à
la fois ambitieux et visionnaire, qui traduit la
volonté de réunir sur un même site tout un
faisceau d’activités et de compétences issues
des métiers de l’art.
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Yves Bouvier
PDG de la société suisse Natural Le
Coultre, active dans la logistique et
le transport d’objets d’art. Fondateur
et président de la société Singapore
Freeport, qui a réalisé et gère
le premier port franc de la région
Asie inauguré en 2010. Fondateur
de la SCI R4.
Nelly Wenger
Fondatrice et présidente de
Nelly Wenger Associates, une société
active sur le plan international dans
la conduite stratégique de projets
complexes. Présidente de la SCI R4.
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IMPRESSUM
R4
Yves Bouvier, fondateur
Nelly Wenger, présidente
Conception et développement du projet R4
Nelly Wenger, direction générale
Juri Steiner, conception artistique
Fred Wenger, développement de projet
Manuelle Chevrier, expertise juridique
Préfiguration 2014
Nelly Wenger
Guillaume de Sardes, chargé de projet
Architecture
Jean Nouvel
David Fagart
Alain Gvozdenovic
Elen le Dez
Ateliers Jean Nouvel
Programmation
Jérôme Dourdin, APAU
Planification et
maîtrise d’ouvrage technique
Fred Wenger, urbaplan
Manuelle Chevrier, MCH Projets
Jacques Cercelet, Ingérop
Analyses financières
Amandine Arnoldi
Jérôme Le Grelle,
Convergences-CVL
Conseil juridique
Michel Meyer, BMS, Avocats
Étude notariale
Alain Katz, Wargny Kartz & Associés
PUBLICATION
Direction artistique
Zak Group
Impression
Aquatint | bsc
SCI R4
www.r4-ileseguin.com
[email protected]
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partielle, sous quelque forme que ce soit, ou par tout procédé
actuel ou futur, constitue une contrefaçon et est interdite sans
au­torisation des propriétaires des droits, des auteurs et de l’éditeur.
Nous avons effectué tous les efforts pour obtenir les droits de
reproduction des images publiées dans cet ouvrage. Pour les
cas isolés qui n’auraient pas été contactés, nous les prions de
s’adresser à la SCI R4.
Page 2/3 Maquette R4, JL Courtois MODEL AND CO, 2013
© Daniel Runacher studio Caramba 2013. Page 12/13 Vue
aérienne © P. Guichard 2012. Page 14/15 Reto Pulfer, « Inselgeist
LS », (Génie de l’île), 2012 Textile, métal, haubans, soleil, vent
12 × 24 × 6 m « allez-y ! » acte 1, 7 juillet 2012, Courtesy of the
artist and Balice Hertling, Paris © Yves André. Page16 haut
L’usine Renault, pointe aval de l’île Seguin, 1934 © Renault
Communication D/R. Page16 bas Charles­Léopold de Grevenbrœck,
l’île Seguin, le pont de Sèvres et Saint­-Cloud, dessus­de ­porte
commandé pour la chambre du Roi au château de la Muette
1738, huile sur zinc, 69 × 90 cm © Musée Carnavalet Paris.
Page 26 Maquette R4, JL Courtois MODEL AND CO, 2013 ©
Daniel Runacher studio Caramba 2013. Page 28 Décomposition
structurelle du R4, APS R4, juin 2012 © Ateliers Jean Nouvel.
Page 30 et 31 Maquette R4, JL Courtois MODEL AND CO, 2013 ©
Daniel Runacher studio Caramba 2013. Page 32/33 Photomontage
d’une perspective à travers la grande halle d'exposition, le plateau
de création, APS R4, juin 2012 © Ateliers Jean Nouvel. Page
34 Maquette R4, JL Courtois MODEL AND CO, 2013 © Daniel
Runacher studio Caramba 2013. Page 35 Jean Nouvel © Ateliers
Jean Nouvel. Page 36 R4 « allez-y ! » acte 2, R4 / Fiac, vernissage
le 15 octobre 2012 © Yves André. Page 38 « allez-y ! » acte 1, 7
juillet 2012, journée festive et artistique © Yves André ; Poster R4
/ FIAC ; Rob Pruitt, A Fibreglass-model of a Velociraptor Dinosaur,
2012. Fibre de verre enduite de cosmi-chrome ; 189,9 × 283,8
cm. Courtesy of the artist and Gavin Brown’s enterprise, New
York. © Yves André ; « allez-y ! » acte 1, 7 juillet 2012, journée
festive et artistique © Marie Lusa ; Nicolas Party, Blackam’s
Stone, 2012. Acrylique sur pierre, dimensions variables. Courtesy
of the artist, The Modern Institute, Glasgow and Gregor Staiger,
Zurich. Commande de R4 pour acte 1 : « allez-y ! » © Yves André.
Spartacus Chetwynd, Nothing in No Space, 2011. Bronze, peinture,
ca. 30 × 60 × 27 cm. Courtesy of the artist and Sadie Coles HQ,
London. © Yves André. Page 42 Vue aérienne © P. Guichard
2012. Page 44/45 Plan masse de l’île Seguin & vue générale,
2013 © Ateliers Jean Nouvel. Page 47 Schémas d’accessibilité
de l’île Seguin 2012 © Ateliers Jean Nouvel. Page 48/49, 50, 51,
52 Maquette R4, JL Courtois MODEL AND CO, 2013 © Daniel
Runacher studio Caramba 2013. Page 55 © R4.
Editeur R4
Yves Bouvier
Nelly Wenger
Conception éditoriale
Fred Wenger
Guillaume de Sardes
* Entretiens donnés à “Beaux-Arts magazine”, n° 343, janvier 2013