Analyse Coûts – Bénéfices de la REDD+ au Liban Résultats provisoires Préparé par Michel Bassil, ingénieur forestier,. Avec l’appui de Jérôme Maurice, ingénieur forestier, SalvaTerra Cette étude a été élaborée dans le cadre du Projet Régional Silva Mediterranea-CPMF de la GIZ "Adaptation au changement climatique des conditionscadres de la politique forestière dans la région MENA" (Contact : Ludwig Liagre, [email protected]). CONTENU Methodologie Contraintes de collecte des donnees Analyses de filiere Feux des Forets Reboisement Developement urbain Bois energie Observations Recommendations MÉTHODOLOGIE (1) Quatre options potentielles stratégiques REDD+ ont été sélectionnées sur la base de l’étude du contexte national et d'une série d'entretiens menés à Beyrouth en Novembre et Janvier 2014: La lutte contre les incendies de forêts, Le reboisement La production de bois énergie L’aménagement du territoire MÉTHODOLOGIE (2) Identifier un scénario de référence (baseline) et un scénario REDD+ Calculer les réductions d’émissions associées au scénario REDD+ (bénéfice direct) Évaluer les bénéfices indirects du scénario REDD+ Analyser le surcoût de mise en place des actions REDD+ En déduire les coûts-bénéfices de chaque option stratégique REDD+ CONTRAINTES DE COLLECTE DES DONNÉES Dispersion des données Données pas toujours actualisées Manque de quelques données (l'accroissement courant des peuplements en biomasse…) Enormes différences entre les données de plusieurs sources Les données ne sont pas toujours officielles Difficiles d’ acquérir des données … Toutes les données utilisées au cours de cette étude seront remises au Ministère de l’agriculture sous format EXCEL FEUX DE FORÊTS Première menace sur la forêt libanaise. Entre 400 ha et 1200 ha de forêts sont brûlés annuellement. Première source d'émissions de GES du secteur LULUCF Moyenne 419Ha/an brûlés Les surfaces incendiées sont stables dans le futur La régénération naturelle est importante, et il n'y a pas de reboisement post-incendies en général. Les estimations d'absorptions seront basées sur l'hypothèse d'une régénération naturelle uniquement. Mise en œuvre d'un plan national de lutte contre les feux Surface des incendies réduites (entre 95% et 5%) CONCLUSION Le surcoût lié à la mise en œuvre d'actions REDD+ en matière de lutte contre les incendies de forêts peut être estimé à 2 232 000 USD au minimum. Le potentiel de réduction d'émissions serait égal à 70 200 teqCO2 dans le meilleur des cas (95% des surfaces incendiées réduites) Les coûts unitaires de réduction d'émission associés sont élevés (32 USD/teqCO2 dans le meilleur des cas), Les stocks de carbone forestier aérien sont faibles. Les co-bénéfices liés à la préservation de surfaces forestières représenteraient 2,2 M USD dans le meilleur des cas. Economies dans le budget de l'État due à la réduction des surfaces incendiées et à la baisse des dépenses d'intervention (environ 6 M USD/an) REBOISEMENT Il existe un ensemble de plans/programmes/initiatives nationales impliquant de nombreux acteurs (gouvernement, ONG, secteur privé, bailleurs...). C'est bien évidemment une source potentielle d'absorptions de GES. Reboisement au rythme actuel (232 ha/an) Les coûts des reboisements sont considérés avec préparation mécanique et irrigation, et 2 entretiens annuels en année 1 & 2 Reboisement renforcé (basé sur l'objectif du Programme national A/R) (40M arbres à l'horizon 2030) Option proposée à des fins exploratoires : 10% des espèces a croissance rapide (Casuarina, Populus, Eucalyptus camadulensis…) CONCLUSION Mise en œuvre d'action REDD+ en matière de reboisement estimé à 213 M USD. Coûts unitaires de réduction d'émission associés très élevés (266 USD/teqCO2 en 2030) (car productivité forestière est très faible et coûts de reboisement TRES élevés). Quantités de carbone séquestrées additionnelles estimée environ 798 900 teqCO2. La valeur économique totale additionnelle des actions REDD+ en matière de reboisement est évaluée à 218 M USD (contre surcoûts de 213 M USD). Autres co-bénéfices non évalués (par exemple: la lutte contre l'érosion, la continuité écologique, la création d'emplois verts, etc.). DÉVELOPPEMENT URBAIN La 2nd menace sur la forêt libanaise et la 2nd source d'émissions de GES , entraînant causant une conversion directe, à raison d'environ 225 ha/an en moyenne et donc fragmentation des espaces forestiers, et des habitats associés Poursuite de la tendance historique d’urbanisation aux dépens de la forêt sur la période 2017 – 2030. Orientations du SDATN à l'horizon 2030 (50% de la croissance urbaine serait autour des grandes agglomérations) La continuité écologique du corridor des cédraies du Mont Liban devrait être assurée et les cédraies ne seront pas impactées fortement par le développement urbain. DÉVELOPPEMENT URBAIN Les forêts situées dans les nouvelles réserves naturelles devraient logiquement pas être impactées par le développement urbain. Le scénario REDD+ "Aménagement du territoire" n'a pu être développé faute de données quantitatives sur les potentielles mesures REDD+ associées, ces dernières n'étant pas véritablement identifiées . NB : Une des difficultés réside dans le fait qu'il sera très difficile de convaincre un propriétaire privé de laisser sa forêt intact ou de reboiser un terrain forestier, étant donné qu'une opération immobilière est extrêmement rentable à court terme (coûts d'opportunité très élevés). CONCLUSION Le SDATL a proposé des mesures mentionnées dans les stratégies REDD+ (reboisement, d'aménagement forestier, la lutte contre les incendies de forêt et la récolte durable de bois-énergie). Manque des données sur: Mesures pour limiter le développement urbain dans les zones forestières Mesures pour limiter les impacts de l'agriculture irriguée à l'étage du cèdre Il n'est donc pas possible d'évaluer leur coût-bénéfice en termes de REDD+. L'EXPLOITATION DU BOIS ÉNERGIE C’est la troisième source d'émissions de GES du secteur LULUCF. o Des analyses plus précises sont encore nécessaires pour évaluer la durabilité du prélèvement de bois énergie en forêt. o La projection des quantités de bois-énergie non durables produites sur la période 2017 – 2030 s'appuie sur la tendance historique 2000 – 2012 qui indique une légère baisse de la production totale de bois énergie (-1,5% sur la période). o On émet l'hypothèse que la quantité de bois énergie nondurable est égale à la proportion de bois énergie produite illégalement (60% de la production totale). o La quantité de bois-énergie non durable du scénario de référence est produite de manière durable à travers des opérations sylvicoles (élagages et éclaircies). CONCLUSION Surcoût lié à la mise en œuvre d'action REDD+ estimé à 7 777 500 USD, uniquement pour produire la même quantité de bois énergie mais de manière durable. Le potentiel de réduction d'émissions se situerait aux environs de 136 611 teqCO2 sur la période 2017 – 2030. Coût unitaire de réduction d'émission est 56,9 USD/teq CO2. La valeur économique totale préservée dans le scénario REDD+ estimée à environ 440 600 USD. Les opérations sylvicoles peuvent avoir un impact positif sur les efforts de lutte contre les incendies de forêts (bien que cet effet sur les réductions d'émissions soit difficilement quantifiable, ainsi que sur la qualité du peuplement résiduel). Cout de reduction d’emission (US$/teqCO2) 2 232 032 32 16% 32% 425% Reboisement 789 885 212 898 680 266 2% 4% 515% Bois Energie 136 7 777 490 57 9% 18% 237% Nd Nd Amenagement du territoire Nd Surcout (US$) 70 213 Potentient d’emission REDD+ (teqCO2) Feux Strategie REDD+ % pris en charge par REDD+ (en fonction du prix à la teqCO2) Nd 5 US$ 10,1 US$ Nd 135 US$ Nd OBSERVATIONS GENERALES o Faible potentiel carbone (le volume sur pied est parmi les plus faibles de la zone méditerranéenne, il est similaire à celui du Maroc et de la Libye – 36 m3/ha – (Jordanie – 30 – Tunisie – 26). o Les bénéfices socio-économiques et environnementaux des actions proposées sont estimés à environ 230 M USD . o Surcoût total des actions REDD+ estimé à 223 M USD. o Les co-bénéfices des actions REDD+ proposés sont donc potentiellement très élevés, et supérieurs dans l'ensemble aux surcoûts des mesures proposées (l'écotourisme, protection des bassins versants, conservation de l’eau, chasse, plantes médicinales et aromatiques…) o Au-delà des aspects purement "carbone", on peut souligner les importants cobénéfices potentiels des actions REDD+ étudiées. RECOMMENDATIONS (1) Les co bénéfices potentiels de la REDD+ pourraient certes surpasser les coûts directs de la mise en œuvre de ce mécanisme au Liban. Mais les négociations sur la scène internationale sont encore trop peu avancées pour envisager un retour sur investissement sous forme de financements publics ou privés. En clair, à court terme, personne n'est prêt à payer pour ces co bénéfices. Le Liban pourrait prétendre à l'accès aux subventions internationales permettant de "se préparer à la REDD+". RECOMMENDATIONS (2) Le processus de préparation permettrait d'analyser plus en profondeur l'intérêt d'un tel mécanisme pour le Liban, en conduisant des analyses plus poussées au plan politique et institutionnel. De plus, ces financements pourraient déboucher sur une meilleure connaissance des ressources forestières, ainsi que des facteurs de déforestation et de dégradation. Enfin, en phase de préparation à la REDD+, les financements ne sont pas conditionnés aux résultats, mais basés sur les moyens mis en œuvre. Merci pour votre attention
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