GENIE CLIMATIQUE ET ENERGETIQUE FICHE DE LECTURE MISE EN PLACE D’UN SUIVI EN CONTINU DE LA CONSOMMATION DE BATIMENTS COMMUNAUX DANS LE CADRE DE CONTRATS DE PERFORMANCE ENERGETIQUE (CPE) Projet de Fin d’Etudes réalisé chez COFELY Services par Nicolas BOUILLANE Tuteur d’entreprise: S. LAPOUGE Tutrice INSA : N. GARTISER SEPTEMBRE 2014 Comme le projet est divisé en 2 parties distinctes, cette fiche de lecture va également être séparée en 2 1. Interface client de suivi des consommations : Vertuoz Contexte et objectifs Vertuoz, coentreprise appartenant à deux filiales de GDF Suez : COFELY Services et la branche Energie France, a été créée en septembre 2011. Le but est de mettre en place une interface client pour le suivi multi-fluides des consommations. Cette interface a été présentée de manière générale fin 2013. La direction de COFELY Sud-est souhaite que Vertuoz soit désormais vendu au client. Le problème c’est que les seuls retours provenaient de la présentation commerciale effectuée en 2013, aucune expérimentation n’ayant encore été effectuée. Ainsi, la direction commerciale de COFELY Sud-est et les services techniques de l’agence Lyon Métropole ont décidé de réaliser un projet dans lequel l’interface en cours de développement qu’est Vertuoz serait mise en œuvre aux frais de l’entreprise. Il n’était pas question de proposer aux clients un outil pour lequel la connaissance était très limitée. A travers cette mise en œuvre, le but est tout d’abord de juger Vertuoz du point de vue de COFELY Services. A la fin du projet, COFELY doit être capable d’identifier les prospects de Vertuoz et de mettre en œuvre la solution. Comme ce projet est un projet pilote, il faut faire des choix, notamment concernant les fonctionnalités à mettre en place. Un mode opératoire a été rédigé pour permettre une mise en œuvre rapide des prochaines interfaces Vertuoz. Démarche Avant de pouvoir évaluer l’intérêt de Vertuoz, la première étape était de se placer du point de vue d’un éventuel client et d’identifier ses besoins. Ensuite, la communication dont était capable COFELY pour informer ses clients sur leurs consommations avant Vertuoz a été analysée dans le but de percevoir ce que ce nouvel outil pourrait apporter en plus. Enfin, les différentes fonctionnalités annoncées par Vertuoz ont été examinées et évaluées par rapport au besoin client et à l’offre existante proposée par COFELY. Une fois que la version de Vertuoz ainsi que les fonctionnalités adaptées aux besoins de COFELY ont été définies, le but est de mettre en œuvre une interface modèle pour un client important avec lequel COFELY a signé un Contrat de Performance Energétique : la ville de Saint-Priest. Cette interface sera financée par la direction commerciale et servira ensuite de vitrine pour pouvoir vendre Vertuoz à d’autres clients. Résultats L’étude du besoin client a permis de montrer que 2 types d’analyse de consommation sont particulièrement susceptibles d’intéresser le client : la comparaison par rapport à l’objectif contractuel et la comparaison entre années. La communication actuelle de COFELY vis-à-vis des consommations se faisait essentiellement à l’occasion des réunions avec l’équipe d’exploitation dont la fréquence peut varier d’un mois à un an. De plus, pour cette communication, aucun outil n’était mis à la disposition de l’intervenant COFELY. Cependant, depuis moins d’un an, il est tout de même possible d’obtenir automatiquement sur Excel des graphes permettant les 2 types d’analyse. Etudiant : N. BOUILLANE Mise en place d’un suivi en continu de la consommation de bâtiments Tuteur : S. LAPOUGE communaux dans le cadre de Contrats de Performance Energétique 1 Vertuoz est prévu pour permettre également les 2 types d’analyse. Par rapport à l’offre actuelle, l’interface permet surtout au client de suivre lui-même ses consommations. Il peut y avoir accès à tout moment par Internet. De plus, l’ergonomie et l’esthétique ont été particulièrement travaillées. Cette communication renvoie l’image d’une entreprise plus professionnelle et plus à la pointe de la technologie que celle permise par les graphiques Excel. Une analyse des fonctionnalités de Vertuoz a permis d’effectuer un tri de celles particulièrement utiles pour COFELY Services En effet, il ne faut pas oublier que certaines fonctionnalités s’adressent davantage à l’autre filiale de GDF Suez qui possède aussi Vertuoz. On peut noter par exemple la possibilité de calculer une sorte de classe énergétique ainsi que de convertir les consommations en kg de C02. A remarquer tout de même que Vertuoz ne met pas assez en valeur les économies d’énergie et financières permises par COFELY. De nouveaux indicateurs ont été proposés comme piste d’amélioration. Malgré le fait que les fonctionnalités annoncées correspondent plutôt bien aux besoins des clients de COFELY, toutes ne sont pas encore opérationnelles. En effet, pour permettre une comparaison par rapport aux objectifs et aux années précédentes, certaines informations comme les Degrés Jour Unifiés sont nécessaires. Ces informations sont disponibles uniquement sur une base de données de COFELY appelée Suivi Technique de l’Energie (STE). Or, la seule version actuellement disponible est reliée à une autre base de données. La sortie de la version qui nous intéresse était initialement prévue pour le 10 février. Elle n’était toujours pas disponible fin août. Etant donné les multiples reports annoncés, il m’est impossible d’évaluer quand celle-ci sera disponible. Un autre point bloquant que j’ai relevé par expérimentation, était la lenteur de rafraichissement des données des pages de visualisation. Bien que cette interface ne soit pas opérationnelle, COFELY doit être prêt à la mettre en œuvre quand elle le sera. Du point de vue des ingénieurs d’affaires, les clients potentiels ont été identifiés. On peut énoncer notamment les collectivités territoriales ou encore les bailleurs sociaux. Tout type de client ayant souscrit un Contrat de Performance Energétique est également une cible de choix. Il faut bien comprendre que les outils de suivi des consommations susceptibles de concurrencer Vertuoz ne disposent pas des DJU et donc ne permettent pas du tout la même qualité d’analyse. Tout du moins, ils ne font pas apparaitre les objectifs contractuels. Du point de vue de la mise en œuvre, la marche à suivre a été expliquée. Etudiant : N. BOUILLANE Mise en place d’un suivi en continu de la consommation de bâtiments Tuteur : S. LAPOUGE communaux dans le cadre de Contrats de Performance Energétique 2 2. Télécomptage radio Contexte et objectifs Le télécomptage est déjà présent sur des installations en contrat avec engagement de résultat gérées par COFELY, notamment car il permet d’éviter de devoir se déplacer pour effectuer des relèves mais aussi de passer à un suivi « en continu ». En fait, il est possible grâce au télécomptage de suivre les consommations en kWh de façon hebdomadaire au lieu de mensuelle ce qui s’apparente pour une entreprise d’exploitation comme COFELY à un suivi en continu. Il est même possible de faire un suivi horaire des index bruts (par exemple les index en m3 pour du gaz) si l’on veut faire une analyse plus fine par exemple dans le cadre d’un audit énergétique. Sur les sites équipés, on profite d’un automate situé en chaufferie et qui dialogue avec un outil Intranet permettant de faire notamment de la télésurveillance : COFELYvision. Pour avoir la relève sur COFELYvision, il suffit donc de remonter l’information du compteur sur l’automate en chaufferie. Un dialogue est ensuite possible entre COFELYvision et STE, la base de données sur laquelle sont habituellement enregistrées les relèves. Pour relier le compteur à l’automate situé en chaufferie, une liaison filaire était utilisée. Le problème c’est que pour des raisons de distance, cette liaison filaire s’avère souvent impossible. L’idée est donc de remplacer cette liaison filaire par une liaison radio pour augmenter le nombre de sites pour lesquels la mise en œuvre du télécomptage est possible. Voici les différents maillons de la solution technique appelée « Télécomptage radio » dans le cas de la relève d’un seul compteur gaz : Ce « télécomptage radio » est d’autant plus important qu’il va être déployé sur de nombreux sites. En effet, du matériel radio permettant le télécomptage fait partie d’une nouvelle solution technique phare de COFELY : le Smart Terminal Cvision (STC). Celle-ci va être installée à de très nombreuses reprises. L’objectif est par exemple de 70 installations en 2 ans sur l’agence Lyon Métropole. Cependant, le matériel radio prend une place secondaire dans cette solution et sa mise en œuvre a été négligée. Ainsi, aucun guide n’a été mis en place pour ce matériel et même aucun équipement pour le télécomptage radio n’a encore été installé dans la région Sud-est. Etudiant : N. BOUILLANE Mise en place d’un suivi en continu de la consommation de bâtiments Tuteur : S. LAPOUGE communaux dans le cadre de Contrats de Performance Energétique 3 L’objectif est donc tout d’abord d’évaluer les coûts de mise en œuvre et la rentabilité de cette nouvelle solution technique. De plus, il s’agit de mettre en place un mode opératoire afin d’accélérer la mise en œuvre de ce télécomptage radio à l’avenir. Une attention particulière sera portée à la technologie radio en général puisque l’expérience des installateurs de COFELY est faible dans ce domaine alors même qu’un usage grandissant est prévisible. Démarche et objectifs Nous avons demandé à la direction commerciale de COFELY Sud-est qui finance le projet pilote sur Vertuoz s’il était possible de profiter de ce projet pour expérimenter le télécomptage radio. Celle-ci a accepté à condition que le client soit à nouveau la ville de Saint-Priest. Ainsi, j’ai installé le télécomptage radio sur 12 installations. Le but était avant tout d’apprendre à mettre en œuvre le matériel radio de la même marque que celui présent dans le STC : la marque Enless. Il ne s’agit pas de s’éparpiller et d’apprendre aux installateurs à mettre en œuvre rapidement différentes marques de matériel radio. L’idée est plutôt de standardiser la démarche pour optimiser la fiabilité de l’installation et réduire les coûts de mise en service. Toutefois, du matériel radio Enless autre que celui présent dans le STC a été testé afin de permettre d’autres options en cas de problème pour faire face aux difficultés liées à la portée radio. De plus, l’expérience acquise dans l’installation de matériel radio dédié au télécomptage a permis de mieux repérer les critères que devait remplir ce matériel afin de subvenir aux besoins de COFELY. Le matériel Enless a donc été situé par rapport à ses concurrents. Cette étude se basant uniquement sur des fiches techniques et des guides d’installation. Même si cela ne vaut pas l’expérimentation, il s’agit d’un premier niveau d’analyse. A noter également que seuls des automates de la gamme SOFREL S500 ont été équipés. Il s’agit des automates présents dans le STC. Deux autres gammes d’automates relativement récentes ont été identifiées comme permettant également de faire du télécomptage radio. Cependant, ces gammes d’automates sont quasiment absentes du parc actuel d’automate de COFELY. Se limiter à la gamme SOFREL S500 n’est donc pas vraiment restrictif. Les différences de démarche pour ces 2 gammes sont faibles mais ont tout de même été étudiées. L’expérimentation sur des automates SOFREL et avec du matériel radio Enless avait pour but d’acquérir de l’expérience, que ce soit pour évaluer le coût de mise en œuvre ou pour permettre de mettre en place un mode opératoire. Résultats Le retour d’expérience a permis de définir un temps de retour moyen de 2 ans si l’on considère le coût du matériel et de 1 an si on l’exclut. Ce temps de retour est très bon dans la mesure où les contrats d’exploitations durent généralement entre 5 et 8 ans. L’économie liée au passage d’une surveillance hebdomadaire des consommations plutôt que mensuelle permise par le télécomptage a été jugée, sur un exemple, négligeable. Toutefois, ce n’était qu’un exemple et, en cas de fortes dérives, un suivi hebdomadaire peut permettre d’éviter de sérieux litiges notamment dans le cas du dysfonctionnement d’un compteur de chaleur s’il s’agit d’un marché comptage. De plus, il ne faut pas oublier la possibilité de faire une étude horaire dans le cadre d’audits. Même si COFELY ne semble pas encore en être arrivé à cette maturité, cela est une perspective intéressante pour l’avenir. Etudiant : N. BOUILLANE Mise en place d’un suivi en continu de la consommation de bâtiments Tuteur : S. LAPOUGE communaux dans le cadre de Contrats de Performance Energétique 4 Il a également été vérifié grâce à une étude TRNSYS que le passage à un suivi hebdomadaire ne semblait pas altérer la fiabilité des indicateurs de performances, lesquels permettent de détecter des surconsommations anormales. Enfin, un utilitaire d’aide à la décision a été créé. Celui-ci permet notamment pour chaque cas d’évaluer le coût de mise en œuvre ainsi que les économies potentielles permises par le télécomptage. Il contient également des critères qualitatifs. Par exemple, le télécomptage a été identifié comme facilitant grandement la logistique et intéressant donc particulièrement les petites équipes d’exploitation. L’expérimentation a également permis d’établir un mode opératoire, composé presque uniquement de graphiques dont la lisibilité a été travaillée. Il comprend également un outil pour effectuer des devis et ainsi évaluer le matériel nécessaire dans les différents cas qui peuvent se présenter. Certains choix ont été fixés. La période de transmission radio a notamment été adaptée aux besoins de COFELY. La phase d’exploitation n’a pas été négligée. Des alarmes ont été créées pour permettre de détecter et de diagnostiquer un défaut. Les personnes prévenues ont été choisies en fonction de l’importance de l’alarme. Un graphique permettant de déduire à partir d’un défaut constaté les origines possibles et les pistes de résolution a également été diffusé. L’expérience acquise au travers de mes investigations sur le terrain a permis d’établir un guide contenant des conseils pratiques pour bien placer les antennes. De plus, elle permet de comprendre les caractéristiques techniques des transmetteurs radios. D’ailleurs, 2 alternatives aux transmetteurs présents dans le STC ont été installées et peuvent permettre d’allonger la portée radio pour certaine configurations. La première est l’utilisation d’un répéteur. Ce répéteur a besoin d’être alimenté. Le plus difficile est d’arriver à trouver un endroit où le répéteur peut à la fois être alimenté et recevoir le signal de l’émetteur, généralement situé dans le poste gaz. Ensuite, comme la puissance d’émission du répéteur est élevée, la portée est dans la plupart des cas suffisante pour que le récepteur situé en chaufferie reçoive le signal. La deuxième alternative est l’utilisation d’émetteurs de fréquence 169MHz au lieu de fréquence 868MHz. Cela permet d’avoir une portée meilleure dans un environnement sans obstacles. Cependant, les obstacles tels que du béton ont beaucoup plus de mal à être franchis. Cette solution est donc adaptée au cas où l’on arrive à placer l’antenne du récepteur en vision directe par rapport à l’émetteur. Enfin, un panorama de la concurrence au télécomptage radio Enless a été effectué. Comme concurrence indirecte, on peut identifier le projet « relever autrement » qui consiste à limiter les relèves en facturant sur estimation. Cependant, le télécomptage conserve de son intérêt puisque de nombreux clients imposent la facturation sur relève réelle. Concernant la concurrence directe, Enless présente comme avantage de proposer des transmetteurs dont le prix est relativement faible. La portée radio est équivalente à ses concurrents, le protocole de communication est très répandu et les informations remontées permettent un diagnostic. En revanche, le processus de configuration est compliqué et nécessite notamment l’utilisation d’un ordinateur, ce qui n’est pas le cas par exemple de son concurrent Adeunis. Ce retour a été fait auprès d’Enless, qui a conservé mes remarques pour pouvoir en tenir compte lorsque l’entreprise tentera d’apporter de nouvelles améliorations à la gamme. Etudiant : N. BOUILLANE Mise en place d’un suivi en continu de la consommation de bâtiments Tuteur : S. LAPOUGE communaux dans le cadre de Contrats de Performance Energétique 5
© Copyright 2025 ExpyDoc