DOSSIER DE PRESSE PRODUIT PAR MJSTP FILMS EN COPRODUCTION AVEC L’OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA LE FILM Reposant sur un assemblage d’archives et de séquences animées aussi habile qu’astucieux, Jutra est un portrait cinéphilique et ingénieux du grand cinéaste québécois Claude Jutra. Fils de médecin, lui-même diplômé de médecine, homme au tempérament passionné et espiègle, Jutra tourne ses premiers films alors qu’il est à peine sorti de l’adolescence. Interprète et coréalisateur, avec Norman McLaren, d’Il était une chaise et réalisateur de Mon oncle Antoine, il contribue à l’émergence du cinéma direct dès la fin de la décennie 1950, puis à celle du jeune cinéma québécois de fiction. Atteint de la maladie d’Alzheimer, il s’enlève la vie en 1986, à l’âge de 56 ans. Poursuivant la démarche amorcée en 2006 avec Les négatifs de McLaren, Marie-Josée Saint-Pierre signe un nouveau documentaire animé dans lequel elle synthétise avec finesse et originalité la carrière d’un géant du cinéma. JUTRA · DOSSIER DE PRESSE · 3 À PROPOS DE LA RÉALISATRICE ET PRODUCTRICE Marie-Josée Saint-Pierre L’utilisation de la rotoscopie insuffle aux films de Marie-Josée Saint-Pierre un solide rapport au réel tout en introduisant la distance nécessaire à rendre la nature subjective des témoignages. Passages, qui dénonce l’insouciance et l’insensibilité du personnel médical ainsi que de l’inhumanité du système de santé, résume admirablement bien le dispositif en œuvre dans ses films abordant la maternité : il s’agit d’un document touchant, sincère et direct porté par l’expérience intime de la cinéaste qui en assure elle-même le commentaire. Empruntant une voie peu fréquentée par les documentaristes et les animateurs des générations précédentes, les films de Saint-Pierre contribuent à l’essor du documentaire animé. PRODUCTEUR (ONF) Marc Bertrand PHOTO : ONF/NFB PHOTO : LOU COGNÉE Née à Murdochville en 1978, diplômée de l’Université Concordia, Marie-Josée Saint-Pierre fonde MJSTP Films en 2004. Au sein de cette société indépendante, elle produit ses propres films, élaborant une œuvre cohérente à la jonction du documentaire et du cinéma d’animation. Deux grands thèmes se côtoient au sein de sa filmographie : d’abord la maternité, qu’elle aborde dans Post Partum (2004, 6 prix), Passages (2008, 6 prix) et Femelles (2012), puis la création artistique, au centre de McLaren’s Negatives (2006, primé à plus de 20 reprises), Le projet Sapporo (2009), Jutra (2014) et Flocons (2014). La cinéaste poursuit dans cette seconde veine avec un projet consacré au pianiste de jazz Oscar Peterson. Producteur au Studio Animation et Jeunesse de l’ONF depuis 1998 et à son actif plus d’une centaine de productions, dont des titres applaudis tels que la série Une minute de science, s.v.p. ! (2001) et Noël Noël (2003) de Nicola Lemay, tous deux gagnants d’un prix Gémeaux pour la meilleure émission ou série d’animation en 2002 et 2004; le film de Masoud Raouf, Bleu comme un coup de feu (2003) couronné d’un Jutra (2004); L’hiver de Léon (2007), lauréat du Grand prix d’excellence de l’Alliance pour l’enfant et la télévision (2008). Marc Bertrand a également produit en 2006 la série télévisée 24 idées/seconde, consacrée au cinéma d’animation et à ses créateurs, ainsi qu’un coffret DVD Norman McLaren – L’intégrale, regroupant les chefs-d’œuvre restaurés numériquement du célèbre cinéaste, pionnier de la fusion entre musique et animation. Séduit par les nouvelles technologies, il a coproduit en 2008 le film stéréoscopique Champlain retracé de Jean-François Pouliot et a également produit Les yeux noirs, une création stéréoscopique de Nicola Lemay. Il a aussi signé les productions Empreintes (2004) de Jacques Drouin, ainsi que les œuvres de Theodore Ushev, Tower Bawher (2006), Drux Flux (2009), Les journaux de Lipsett (2010), prix Génie et primé au Festival d’animation d’Annecy. En 2011, il a coproduit Romance, du célèbre cinéaste d’animation Georges Schwizgebel, qui a remporté le prix Génie 2012 du meilleur film d’animation. En 2011 également, il a produit Dimanche de Patrick Doyon, qui a été nominé aux OscarsMD et qui a récemment remporté le Jutra 2012 du meilleur film d’animation. En 2013 Marc est devenu un membre de l’AMPAS (Academy of Motion Picture, Arts and Sciences) et a complété la coproduction Terre d’écueil (Michèle and Uri Kranot) et Gloria Victoria, (Theodore Ushev) qui s’est vue attribuer le prix FIPRESCI au festival d’Annecy 2013. MJSTP Films produit aussi un court métrage de Co Hoedeman, La bille bleue (2014). Jutra est la première coproduction de MJSTP Films avec l’ONF. 4 · JUTRA · DOSSIER DE PRESSE JUTRA · DOSSIER DE PRESSE · 5 ENTRETIEN AVEC MARIE-JOSÉE SAINT-PIERRE Q. Vous réalisez des documentaires animés. Cette forme hybride jouit actuellement d’une certaine vogue, mais elle reste assez marginale dans l’ensemble de la production. Comment en êtesvous venue à ce genre de films? R. À l’université, j’ai d’abord obtenu un diplôme en cinéma d’animation avant de faire une maîtrise en production cinématographique. Mon film de fin d’études, Post Partum, est un documentaire au propos autobiographique. La fusion du cinéma d’animation et du documentaire dans mon travail est donc le résultat d’un mouvement naturel plutôt que d’une volonté longuement réfléchie. J’ai toutefois vite compris que c’était un bon axe pour me démarquer, ce qui m’a amenée à poursuivre dans cette voie. Q. Votre filmographie se divise en deux veines : d’un côté des films très personnels centrés sur le thème de la maternité; de l’autre, des documentaires portant sur des créateurs. Comment expliquez-vous ces deux courants? R. C’est complexe. Tous les artistes dont j’ai fait le portrait sont des hommes. Pourquoi? Peut-être parce qu’il faut que je sois un peu en amour avec eux. Ils sont aussi tous décédés... Probablement parce que j’ai besoin de me sentir assez libre pour y aller de ma propre interprétation et que leur présence autour de moi aurait été inhibitrice. J’aborde les questions féminines dans des œuvres plus intimes, plus proches de mon histoire personnelle. Ce sont aussi des œuvres plus difficiles à financer, que je réalise avec des budgets plus petits, cela même s’ils sont en général plus longs... C’est cru à dire, mais je ne gagnerais pas ma vie en ne faisant que ce genre de films. C’est la dure réalité de la production. 6 · JUTRA · DOSSIER DE PRESSE JUTRA · DOSSIER DE PRESSE · 7 Q. Pourquoi Claude Jutra, alors que Paule Baillargeon avait déjà consacré un long métrage documentaire au cinéaste en 2002? R. C’est McLaren qui m’a amenée à Jutra. L’idée d’un film sur lui m’est venue pendant la réalisation des Négatifs de McLaren. Paule Baillargeon avait déjà réalisé son beau portrait cinématographique de Jutra. Puis, à Hot Docs, j’ai rencontré Monique Simard qui amorçait son mandat à l’ONF. Nous avons parlé et c’est là qu’elle m’a dit : « Marie-Josée, tous les sujets ont déjà été abordés, alors si on s’arrêtait à ça il faudrait en conclure que tous les films ont déjà été faits. » Ça m’a fait réfléchir et j’ai réalisé que le film que je voulais faire était très différent de celui de Paule. Je voulais montrer que derrière l’image du grand cinéaste, il y avait la difficulté de faire des films, l’obligation de s’exiler... Jutra a eu un destin tragique et cela bien avant sa maladie. Q. Pour Jutra, vous avez une fois de plus collaboré avec l’animatrice Brigitte Archambault. Quel est son rôle? R. Elle collabore à tous mes projets. Brigitte et moi, nous nous comprenons très vite. Dans Jutra, elle a fait le scratch, l’effet de gravure, j’ai fait la composition d’images. Il m’arrive de faire moi-même des séquences d’animation, mais pas nécessairement les plus complexes. Q. Dès la fin de Jutra, vous avez réalisé Flocons, un très court film que vous avez conçu en utilisant des images d’archives montrant Claude Jutra filmé par Norman McLaren. Quelle est la genèse de ce film? R. En fouillant dans le fonds Jutra à la Cinémathèque québécoise, j’ai retrouvé une bobine de négatif qui avait vraisemblablement été élaguée par l’ONF. C’était des images tournées dans l’esprit d’Il était une chaise et qui montraient Jutra portant un manteau d’hiver et grelottant. McLaren avait gravé les premières images. J’ai utilisé ces images pour faire le film... C’est sans doute mon karma qui m’a fait retrouver cette bobine. 8 · JUTRA · DOSSIER DE PRESSE JUTRA · DOSSIER DE PRESSE · 9 BIO CLAUDE JUTRA Né le 11 mars 1930, Claude Jutra est l’une des figures majeures de l’histoire du cinéma québécois, aux côtés des Michel Brault, Gilles Groulx et Pierre Perreault. Les prix Jutra, qui chaque année récompensent les meilleurs films québécois et leurs artisans, ont été nommés en son honneur. À peine sorti de l’adolescence, il se distingue en réalisant l’un des premiers films expérimentaux québécois, Mouvement perpétuel... (1949), un essai inspiré par son admiration pour Maya Deren et quelques autres cinéastes d’avant-garde. En 1953, il s’inscrit à l’école du Théâtre du Nouveau Monde, puis commence à collaborer avec la télévision de Radio-Canada, d’abord comme scénariste et acteur, puis en réalisant la série Images en boîtes. En 1956, il réalise un premier documentaire à l’ONF, Jeunesses musicales. L’année suivante sort Il était une chaise, qu’il coréalise avec Norman McLaren et dans lequel il joue le personnage. Parmi ses premières réalisations se distinguent Félix Leclerc troubadour (1958) et une adaptation d’Anna la bonne (1959) de Cocteau. 10 · JUTRA · DOSSIER DE PRESSE Terminé en 1963, le long métrage indépendant À tout prendre contribue à l’émergence du jeune cinéma québécois de fiction. En 1971, Jutra signe un autre coup de maître avec Mon oncle Antoine, souvent désigné « meilleur long métrage canadien de l’Histoire », récit d’initiation au souffle populaire généreux, film dans lequel s’opère admirablement la synthèse des acquis du cinéma direct dans la fiction. Adaptation du roman d’Anne Hébert, Kamouraska (1973) n’aura pas le même succès, malgré des moyens de production considérables. Au début de la décennie 1980, Claude Jutra réalise quelques films au Canada anglais avant de revenir au Québec pour y tourner La dame en couleurs (1984). Déjà, les troubles de mémoire qui l’affectent l’empêchent de tenir le rôle du peintre épileptique, qu’il se destinait. En novembre 1986, confronté aux symptômes de la maladie d’Alzheimer, il s’enlève la vie en se jetant du haut du pont Jacques-Cartier. Il a 56 ans. JUTRA · DOSSIER DE PRESSE · 11 JUTRA EN QUELQUES DATES 1930 Naissance à Montréal, le 11 mars. Son père est médecin. 1948 Il réalise un premier film avec son ami Michel Brault, Le dément du lac Jean-Jeunes. 1952 Il termine ses études de médecine, qu’il ne pratiquera jamais. 1953 Il est l’auteur du premier téléthéâtre original diffusé à la télévision de Radio-Canada, L’école de la peur. La même année, il tient quelques rôles dans diverses émissions télévisées. 1954 À la télévision de Radio-Canada, il anime une série de 13 émissions portant sur le cinéma, Images en boîte. 1956 Il réalise trois documentaires pour l’Office national du film du Canada. 1957 Il est l’interprète et le coréalisateur, avec Norman McLaren, d’Il était une chaise. 1958 Toujours à l’ONF, il réalise Les mains nettes, son premier long métrage, sur un scénario de Fernand Dansereau. 1959 Son documentaire Félix Leclerc troubadour préfigure la révolution du cinéma direct en exposant les rouages du documentaire classique. 1959 Il part pour Paris. Grâce au soutien de François Truffaut, il réalise une adaptation d’Anna la bonne, de Cocteau. 1961 Il réalise le documentaire Le Niger, jeune république, projet développé en collaboration avec Jean Rouch. 1966 Il obtient un poste d’enseignant à la nouvelle école de cinéma de UCLA, où il donne des cours jusqu’en 1970, se liant d’amitié avec un étudiant nommé Jim Morrison. 1971 Il termine Mon oncle Antoine, sur un scénario de Clément Perron. Le film reçoit huit prix aux Canadian Film Awards. C’est toutefois sa diffusion à la télévision de Radio-Canada, en 1973, qui révèle l’importance du film : celui-ci obtient une audience record de 2,6 millions de téléspectateurs. Le film est désigné par deux fois « plus grand film canadien de l’histoire » en 1984, puis en 1993. 1973 Son adaptation cinématographique du grand roman d’Anne Hébert, Kamouraska, n’obtient pas le succès escompté. 1976 Devant les difficultés à concrétiser ses projets au Québec, il s’exile à Toronto. 1984 Déjà affecté par des troubles de mémoire, il termine La dame en couleurs, qui marque son retour dans le giron du cinéma québécois. 1984 Il reçoit le prix Albert-Tessier. 1986 Souffrant de la maladie d’Alzheimer, il s’enlève la vie le 5 novembre. Il a 56 ans. 1961 De retour à Montréal, il participe à l’effervescence du cinéma direct, coréalisant La lutte avec Michel Brault, notamment. 1963 12 · JUTRA · DOSSIER DE PRESSE À tout prendre, fiction indépendante abreuvée à la fontaine du cinéma direct, marque l’émergence de ce que la critique appellera le « jeune cinéma québécois ». JUTRA · DOSSIER DE PRESSE · 13 Un film de Marie-Josée Saint-Pierre Avec la participation financière de SODEC Société de développement des entreprises culturelles – Québec Programme d’aide aux jeunes créateurs SODEC Jeunes créateurs Crédits Impôts Québec Conseil des Arts et des Lettres du Québec Télé-Québec Animation et aquarelle Brigitte Archambault Stagiaire à l’animation Keyu Chen Stagiaire à la rotoscopie Sin-Aly Kanaté Montage image Oana Suteu Conception sonore Olivier Calvert Spécialiste en imagerie numérique Pierre Plouffe Coordonnateurs techniques Daniel Lord, France Couture Montage en ligne Denis Gathelier Mixage sonore Serge Boivin Administratrice Diane Régimbald Équipe administrative Diane Ayotte Karine Desmeules Michèle Labelle Comptable de production Manon Quintal Expert comptable Benoit Gauthier Extraits d’archives Cinémathèque québécoise Radio-Canada ONF UQAM 14 · JUTRA · DOSSIER DE PRESSE À TOUT PRENDRE Réalisation et production Claude Jutra Musique Jean Cousineau et Serge Garant, SODRAC Chanté par Johanne Harrelle et Claude Jutra WOW Réalisation Claude Jutra Musique Jim Solkin KAMOURASKA Réalisation Claude Jutra Musique André Gagnon, Éditions Musicales A.G.M. Ltée MON ONCLE ANTOINE Réalisation Claude Jutra Musique Jean Cousineau, SODRAC ON EST LOIN DU SOLEIL Réalisation Jacques Leduc LA FLEUR AUX DENTS Réalisation Thomas Vamos PIERROT DES BOIS Réalisation et production Claude Jutra Musique Maurice Blackburn Gracieuseté / Esther Rochon IL ÉTAIT UNE CHAISE Un merci très spécial à Michel Jutras Merci à Jean Gagnon, Marie-Pierre Lessard et Lorraine LeBlanc Alexandra Pinault-Arsenault Anie Desrochers, Mathieu Lequin Christine Viel Gîte Aux portes de la nuit Paule Baillargeon Diane Boudreault Geneviève Bujold Alain Cadieux Stephane Desbiens Jean Duceppe Louise Duceppe Jacques Gagnon Claude Godbout Yannick Grandmont Johanne Harrelle Isabelle Harvey Philippe Léotard Monique Quesnel Marie-José Raymond Monique Simard Roland Smith UNEQ UDA Guilde des musiciens SODRAC Producteurs Marie-Josée Saint-Pierre Marc Bertrand RELATIONS AVEC LA PRESSE AGENTE DE MISE EN MARCHÉ CHRISTINE NOËL [email protected] RELATIONNISTE NADINE VIAU [email protected] VENTES INTERNATIONALES CHANELLE ROUTHIER [email protected] 1-514-496-0693 Producteur exécutif René Chénier Producteurs délégués Yanick Létourneau Jocelyne Perrier JUTRA Une coproduction Réalisation Claude Jutra et Norman McLaren Musique Ravi Shankar, Dunvagen Music et St. Rose Music © 2014 MJSTP Films Inc. et Office national du film du Canada www.onf.ca JUTRA · DOSSIER DE PRESSE · 15
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