programme de ce concert

FESTIVAL
ROMANTICISMO TRA GUERRA E PACE
DAL 27 SETTEMBRE ALL'11 DICEMBRE 2014
Palazzetto Bru Zane – giovedì 27 novembre, ore 20
Clairières dans le ciel
Duo Contraste
Cyrille Dubois, tenore
Tristan Raës, pianoforte
PALAZZETTO
BRU ZANE
CENTRE
DE MUSIQUE
ROMANTIQUE
FRANÇAISE
Romanticismo tra guerra e pace
La guerra, combattuta sul territorio nazionale o al di là dei confini,
lascerà un segno su tutte le generazioni di francesi che si sono
succedute dal periodo rivoluzionario fino alla Seconda Guerra
mondiale. Gli spazi più prestigiosi della vita musicale del Paese,
pur programmando solo in via eccezionale le musiche composte
appositamente per i combattimenti, si fanno tuttavia portavoce
delle preoccupazioni belliche ottocentesche. Il patriottismo, sempre
più diffuso tra i francesi, si inserisce allora nei dibattiti estetici: con
la fondazione del Conservatorio di Parigi (1795), si spera di sottrarre
l’arte della Repubblica all’influenza delle nazioni nemiche; in seguito
alla sconfitta di Sedan (1870), la creazione della Société nationale de
musique rivendica un’arte francese (il suo motto è Ars gallica) degna di
emulare quella tedesca. Ma la guerra non suscita unicamente reazioni
di ripiegamento: all’Opéra, le conquiste napoleoniche aprono una
finestra sull’Egitto (Les Mystères d’Isis) ed erigono un ponte tra Parigi
e Napoli; la politica coloniale amplia l’ambito di diffusione dei lavori
francesi (in particolare dell’opéra-comique) e alimenta il gusto per
l’esotismo del pubblico. Dopo il Trattato di Vienna (1815), il placarsi
delle tensioni tra la Francia e i Paesi vicini fa di Parigi un rifugio per i
musicisti in fuga dai conflitti dell’Europa centrale: al centro di questo
fondamentale crocevia artistico, il grand opéra francese di Auber,
Meyerbeer e Halévy propone allora, senza patriottismi, una sintesi
delle influenze francese, italiana, tedesca.
Romantisme entre guerre et paix
Qu’elle se soit déroulée sur le territoire national ou au-delà des frontières, la
guerre aura marqué toutes les générations de Français depuis la période
révolutionnaire jusqu’au second conflit mondial. Ne programmant
qu’exceptionnellement des musiques directement composées pour
les combats, les espaces les plus distingués de la vie musicale se font
néanmoins l’écho des préoccupations guerrières du XIXe siècle. Le
patriotisme qui gagne alors les Français vient s’inviter dans les querelles
esthétiques : avec la fondation du Conservatoire de Paris (1795), on espère
soustraire l’art de la République aux influences des nations ennemies ; à
l’issue de la défaite de Sedan (1870), la création de la Société nationale de
musique revendique un art français (Ars gallica est sa devise) digne de
rivaliser avec les productions germaniques. Mais la guerre ne génère pas
uniquement des réflexes de repli : les conquêtes napoléoniennes ouvrent à
l’Opéra une fenêtre sur l’Égypte (Les Mystères d’Isis) et dressent un pont
entre Naples et Paris ; la politique coloniale élargit l’espace de diffusion
des productions françaises (notamment de l’opéra-comique) et renforce
le goût des auditeurs pour l’exotisme. Après le traité de Vienne (1815),
l’apaisement des tensions entre la France et ses voisins transforme Paris
en terre d’accueil pour les musiciens fuyant les conflits d’Europe centrale :
au cœur de ce carrefour artistique incontournable, le « grand opéra
français » d’Auber, Meyerbeer et Halévy propose alors, sans patriotisme,
une synthèse des influences françaises, italiennes et germaniques.
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Per cautela politica o necessario distacco artistico, le opere destinate ai teatri
lirici o ai salotti non trattano direttamente i conflitti contemporanei, ma si
appoggiano su testi antichi, oppure raccontano guerre da tempo terminate:
inquestomodosihailgrandevantaggiodipoternetrarredegliinsegnamenti.
Tutte le opere che esaltano le conquiste di Napoleone collocano l’azione in
tempi e luoghi remoti, da Fernand Cortez di Spontini (1809) a Les Bayadères
di Catel (1810). Uthal di Méhul (1806) fa addirittura risuonare l’eco delle sue
battaglie tra brume scozzesi dalle tinte ossianiche. Molto tempo dopo, nel
1869, per esprimere la disperazione della ragazza il cui innamorato se n’è
andato Aupaysoùsefaitlaguerre, Henri Duparc rievoca la politica di conquista
coloniale della Francia del Secondo Impero, servendosi di una poesia di
Théophile Gautier scritta trent’anni prima. Allo stesso modo, nel 1867,
Offenbach ambienta la trama della Grande Duchesse de Gérolstein «nel 1720 o
giù di lì», facendosi così applaudire da tutte le teste coronate d’Europa e dagli
alti militari dell’Impero, che pure erano i principali bersagli di quella satira.
Infine, sono le campagne italiane di Napoleone a fare da sfondo a La Fille du
régiment di Donizetti (1840) e a La Fille du Tambour-major di Offenbach (1879).
Verso il 1900, la creazione di una sorta di «anti-Bayreuth» alle arene di Béziers
o di Arles e al teatro di Orange vede fiorire un repertorio patriottico che cela a
malapena il proprio impegno dietro il distanziamento cronologico: di questo
genere è, per esempio, Les Barbares di Camille Saint-Saëns. Sarà la Grande
Guerra del 1914 a segnare la vera svolta rispetto a tale atteggiamento: la
musica composta in quel periodo non teme più di stigmatizzare l’attualità
(Évocation1915!di Dubois, ispirata dal bombardamento di Reims) o di rendere
omaggio a persone da poco scomparse (il Quintetto con pianoforte di Vierne,
dedicato dal compositore al figlio, morto per la patria).
2
Par frilosité politique ou nécessaire recul artistique, les œuvres destinées aux
scènes lyriques ou aux salons ne traitent pas frontalement les conflits qui
leur sont contemporains : elles prennent appui sur des textes anciens ou
racontent des guerres achevées depuis longtemps. L’avantage est précieux de
pouvoir en tirer des enseignements. Tous les opéras magnifiant les conquêtes
de Napoléon situent leur action dans des temps et des lieux reculés, de
Fernand Cortez de Spontini (1809) aux Bayadères de Catel (1810). Uthal
de Méhul (1806) fait même résonner l’écho des batailles au milieu de brumes
écossaises teintées d’ossianisme. Bien plus tard encore, pour exprimer
le désespoir de celle dont le « bel ami s’en est allé » Au pays où se fait la
guerre, Henri Duparc évoque en 1869 la politique de conquête coloniale
française du Second Empire tout en utilisant un poème de Théophile Gautier
écrit trente ans plus tôt. En 1867, Offenbach situe également l’intrigue de La
Grande Duchesse de Gérolstein « en 1720 ou à peu près » et se fait ainsi
applaudir par toutes les têtes couronnées d’Europe et les militaires d’Empire,
pourtant principaux pantins de cette satire. Enfin, ce sont les campagnes
italiennes de Bonaparte qui servent de trame de fond à La Fille du régiment
(Donizetti, 1840) et à La Fille du Tambour-major (Offenbach, 1879). Autour
de 1900, la création d’un « anti-Bayreuth » aux arènes de Béziers, d’Orange
ou d’Arles voit proliférer un répertoire patriotique qui cache à peine son
engagement derrière la distanciation chronologique : tels sont, par exemple,
Les Barbares de Camille Saint-Saëns. La Grande Guerre de 1914 marquera
le véritable tournant de ce positionnement : la musique écrite à ce moment
ne craint plus de stigmatiser l’actualité (Évocation 1915 ! de Dubois, lié au
bombardement de Reims) ou de rendre hommage à des disparus récents (le
Quintette avec piano de Vierne, dédié à son fils mort pour la Patrie).
Les Clairières dans le ciel
Con la loro scrittura sospesa, le mélodies in programma in
questo concerto introducono l’ascoltatore in un universo assai
lontano da quello dei primi anni della Grande Guerra, durante
i quali, peraltro, esse furono composte. Accompagnamenti
ridotti all’essenziale, tessitura pianistica vibrante,
declamazione sciolta e naturale, complessità e raffinatezza
armoniche: l’estetica di questi pezzi ricorda quella dell’opera
vocale di Claude Debussy, di cui condividono il carattere
decisamente misterioso, derivante in parte dalla scelta di
supporti letterari di ispirazione simbolista (Francis Jammes,
Clairières dans le ciel; Henri de Régnier, Quatre Odelettes)... Al
di là dello stile armonico tipicamente francese, tuttavia, le
mélodies di stasera insistono su quella che è la particolarità
di tale genere musicale, ossia l’onnipresenza del testo e
della lingua – valori nazionali forti e patrimonio letterario
particolarmente significativo nel momento del conflitto.
Les Clairières dans le ciel
Avec leur écriture toute en suspension, les mélodies au
programme de ce concert font pénétrer l’auditeur dans un
univers bien éloigné de celui des premières années de la Grande
Guerre, durant lesquelles ces œuvres ont pourtant été composées.
Accompagnements dépouillés, textures pianistiques résonnantes,
déclamation souple et naturelle, complexité et raffinement
harmoniques, l’esthétique de ces pièces rappelle celle de l’œuvre
vocal de Claude Debussy, avec lequel elles partagent un caractère
éminemment mystérieux résultant en partie du choix de supports
littéraires d’inspiration symboliste (Francis Jammes : Clairières
dans le ciel ; Henri de Régnier : Quatre Odelettes)... Mais audelà d’un style harmonique typiquement français, ces mélodies
insistent sur ce qui fait la particularité du genre : l’omniprésence
du texte et de la langue, valeurs nationales fortes et patrimoine
littéraire significatif à l’heure des conflits.
3
Guy Ropartz
Quatre Odelettes (texte d'Henri de Régnier) :
Un petit roseau m’a suffi – Si tu disais – Chante si doucement – Je n’ai rien que trois feuilles d’or
Pierre Vellones
Lettre du front (texte de Marcel Manchez)
Jacques de La Presle
Chanson de la rose (texte de M. A. Robert) – La Branche d’acacia (texte de Jean Richepin)
Heureux ceux qui sont morts (texte de Charles Péguy)
Louis Vierne
Le Glas op. 39 pour piano seul
Lili Boulanger
Clairières dans le ciel (texte de Francis Jammes) :
Elle était descendue au bas de la prairie – Elle est gravement gaie – Parfois, je suis triste – Un poète disait – Au pied de mon
lit – Si tout ceci n’est qu’un pauvre rêve – Nous nous aimerons tant – Vous m’avez regardé avec toute votre âme – Les lilas
qui avaient fleuri – Deux ancolies se balançaient – Parce que j’ai souffert – Je garde une médaille d’elle – Demain fera un an
Durata del concerto / Durée du concert
1h15 ca
Le opere
Les œuvres
Si può essere tentati di ricercare presentimenti della Grande
Guerra nelle opere composte intorno al 1910, ma è alquanto
rischioso; viceversa, è legittimo cogliervi l’attardarsi di certe
correnti ottocentesche, in particolare dell’impressionnismo e del
simbolismo, la cui influenza, dopo il 1918, si avvertirà in misura
molto minore. Ropartz trae i testi per le sue Quatre Odelettes (1914)
dagli Jeux rustiques et divins di Henri de Régnier, scrittore che si
situa alla confluenza tra simbolismo e parnassianesimo. In uno stile
che ricorda Debussy, Delius o il d’Indy impressionnista, l’idilliaco
paesaggio si vela di malinconia, e poi di sfumature autunnali in
cui trapela una minaccia («Ascolta i colpi dell’ascia che, d’albero
in albero, nella foresta intacca e abbatte»), anche se l’evocazione
dell’amore comporta toni esaltati. Davanti al tempo che passa,
l’uomo non può che rassegnarsi. «Non ho che tre foglie d’oro»,
confida in una lunga salmodia a cappella, aggiungendo che esse
«sanno di gloria e di morte». Il ciclo di Lili Boulanger Clairières dans le
ciel ha in comune con Ropartz la nitidezza della scrittura, la finezza
armonica, il connubio di essenzialità e appassionato lirismo; qui,
però, i colori reminescenti di Fauré e Debussy si accompagnano a
palesi riferimenti wagneriani, in particolare a Tristan und Isolde, il
cui «Leitmotiv del desiderio» riecheggia nelle mélodies n. 6 e n. 13.
Nel 1913, la giovane musicista ventenne è fortemente colpita da
Tristesses, un gruppo di ventiquattro poesie incluse nella raccolta
Clairières dans le ciel di Francis Jammes. Lili ne seleziona tredici e inizia
la composizione, che proseguirà a Villa Medici e terminerà nel 1914
a Parigi, dopo essere stata costretta a lasciare Roma a causa dello
S’il est tentant, mais dangereux de chercher des pressentiments
de la Grande Guerre dans les œuvres du début des années 1910, il
est légitime d’y entendre le prolongement de certains courants du
XIXe siècle, notamment de l’impressionnisme et du symbolisme
dont l’emprise s’affaiblira après 1918. Ropartz puise les poèmes
des Quatre Odelettes (1914) dans les Jeux rustiques et divins
d’Henri de Régnier, écrivain à la croisée du Parnasse et du
symbolisme. Dans un style rappelant Debussy, Delius ou le d’Indy
impressionniste, le paysage idyllique se voile de mélancolie, puis
de teintes automnales où perce une menace (« Écoute le heurt de
la hache qui, d’arbre en arbre, dans la forêt sape et s’ébrèche »),
même si l’évocation de l’amour entraîne un ton exalté. L’homme
doit se résigner devant le temps qui passe. « Je n’ai rien que trois
feuilles d’or », confie-t-il en une longue psalmodie a cappella,
ajoutant qu’elles « sentent la gloire et la mort ». Le cycle de Lili
Boulanger Clairières dans le ciel a en commun avec Ropartz
la clarté de l’écriture, le raffinement harmonique, l’association
de dépouillement et de lyrisme passionné. Mais ici, les couleurs
fauréennes et debussystes s’accompagnent de références tangibles
à Wagner, en particulier à Tristan et Isolde dont le « leitmotiv
du désir » se glisse dans les mélodies no 6 et no 13. En 1913, la
jeune musicienne de vingt ans est ébranlée par Tristesses, corpus
de vingt-quatre poèmes inclus dans le recueil Clairières dans
le ciel de Francis Jammes. Elle en sélectionne treize, entame la
composition qu’elle poursuit à la Villa Médicis et termine à Paris
en 1914, contrainte de quitter Rome en raison de la guerre. Le
5
scoppio della guerra. Il poeta di Tristesses ricorda la donna amata, che
lo ha abbandonato. Inutile cercare rifugio nella natura, nel sogno o
nella fede: nulla può lenire il suo dolore. Demain fera un an è scandita
dalle campane di Pasqua, che risuonano come un rintocco funebre, lo
stesso che Vierne inserisce in un pezzo per pianoforte dedicato alla
memoria del suo amico Alphonse Franc, morto al fronte nel 1916.
Quest’ultima mélodie, la più lunga del ciclo, termina con una terribile
constatazione: «Non ho più nulla che mi sostenga». Il 9 marzo 1918,
Claire Croiza interpreta Si tout ceci n’est qu’un pauvre rêve e Vous m’avez
regardé avec toute votre âme nella loro prima esecuzione alla Société
nationale de musique. Lili Boulanger muore sei giorni dopo. Quando
aveva vinto il prix de Rome en 1913, tra gli altri concorrenti c’era anche
Jacques de La Presle, il quale, durante il conflitto, divenne barelliere
per il 119° reggimento di fanteria. In piena guerra, egli compose La
Branche d’acacia (1916) e Chanson de la rose (datata 9 maggio 1917),
traboccanti di visioni idilliache della natura e di amorosi sensi, forse
per esorcizzare l’orrore delle trincee. Nel 1920 apparve Heureux ceux
qui sont morts, su un testo di Charles Péguy. Il brano, dedicato alla
memoria del poeta morto al fronte il 5 settembre 1914, inizia come
una marcia funebre, ma termina in modo trionfale per celebrare
coloro che «sono ritornati alla terra, alla creta primordiale». La Lettre
du front di Pierre Vellones, composta il 24 febbraio 1916 alla Main
de Massiges (una collina della Champagne che fu teatro di violenti
combattimenti), rivela invece lo scoramento del soldato, il quale
si esalta per un attimo non certo al pensiero della «giusta guerra»
invocata da Péguy, ma al ricordo dell’amore corrisposto.
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poète de Tristesses se rappelle la femme aimée qui l’a abandonné.
Refuge dans la nature, dans le rêve ou dans la foi : rien ne peut
apaiser la douleur. Demain fera un an est rythmé par les cloches
de Pâques qui sonnent comme un glas (ce même glas que Vierne
met en musique dans une pièce pour piano à la mémoire de son
ami Alphonse Franc, mort au front en 1916). Cette dernière mélodie,
la plus longue du cycle, s’achève sur un constat terrible : « Je n’ai
plus rien qui me soutienne. » Le 9 mars 1918, Claire Croiza crée Si
tout ceci n’est qu’un pauvre rêve et Vous m’avez regardé avec
toute votre âme à la Société nationale de musique. Lili Boulanger
s’éteint six jours plus tard. Quand elle avait remporté le prix
de Rome en 1913, elle avait concouru aux côtés de Jacques de La
Presle qui, pendant le conflit, devient brancardier au 119e régiment
d’infanterie. En pleine guerre, il compose La Branche d’acacia
(1916) et Chanson de la rose (datée du 9 mai 1917), gorgés de
nature idyllique et de sentiments amoureux, peut-être pour conjurer
l’horreur des tranchées. En 1920 paraît Heureux ceux qui sont
morts, sur un texte de Péguy. La mélodie, dédiée à la mémoire du
poète mort sur le front le 5 septembre 1914, commence comme une
marche funèbre, mais termine triomphalement pour célébrer ceux
qui « sont retournés dans la première argile et la première terre ».
La Lettre du front de Vellones, composée le 24 février 1916 à la
Main de Massiges (lieu de violents combats en Champagne) révèle
au contraire le découragement du soldat qui s’exalte un moment,
non à la pensée de la « juste guerre » invoquée par Péguy, mais au
souvenir de l’amour partagé.
I compositori
Les compositeurs
Lili Boulanger (1893-1918)
Meteora della musica francese, Julie-Marie Olga Boulanger, detta
Lili, nasce in una famiglia di musicisti: un nonno violoncellista
della Chapelle royale, un padre compositore e docente di canto al
Conservatorio (Ernest Boulanger, Prix de Rome nel 1835), una madre
cantante (la contessa russa Raïssa Mychetska), una sorella organista
e compositrice (Nadia). La sua fragilità di salute si rivela fin dalla
più tenera età: a due anni Lili contrae una polmonite in seguito alla
quale rimarrà malata per il resto della sua vita. Studia musica con
la sorella e riceve puntualmente i consigli dei grandi nomi della
musica francese che frequentano la sua famiglia (in particolare Fauré
e Pugno). Nel 1909 entra al Conservatorio di Parigi, formandosi alla
composizione con Caussade, Vidal ed Emmanuel. Scrive le sue
prime cantate a partire dal 1911 e ottiene un primo Prix de Rome nel
1913 con Faust et Hélène, diventando così la prima donna vincitrice
di questo concorso istituito nel 1803. La notorietà allora acquisita
le consente di ottenere un contratto di esclusiva con l’editore
italiano Ricordi. Nonostante i problemi di salute, nel 1914 parte per
Villa Medici, ma la dichiarazione di guerra la costringe a lasciare
rapidamente Roma alla volta di Nizza. Lì compone il ciclo di liriche
Clairières dans le ciel nonché alcuni salmi e pezzi strumentali. Dopo
un secondo soggiorno a Roma nel 1916, Lili fa ritorno in Francia,
nella regione parigina, e muore di tubercolosi nel marzo 1918 dopo
aver avuto il tempo di ultimare importanti opere, tra cui il Pie Jesu
per voce, organo, quartetto d’archi e arpa.
Lili Boulanger (1893-1918)
Étoile filante de la musique française, Julie-Marie Olga Boulanger,
dite Lili, est issue d’une famille de musiciens : un grand-père
violoncelliste de la Chapelle royale, un père compositeur et professeur
de chant au Conservatoire (Ernest Boulanger, prix de Rome en 1835),
une mère cantatrice (la comtesse russe Raïssa Mychetska) et une
sœur organiste et compositrice (Nadia). La fragilité de sa santé est
révélée dès son plus jeune âge : elle contracte une pneumonie à deux
ans et restera malade jusqu’à la fin de sa vie. Elle étudie la musique
avec sa sœur et reçoit ponctuellement les conseils des grands noms
de la musique française qui entourent sa famille (notamment Fauré
et Pugno). En 1909, elle entre au Conservatoire de Paris et se forme
à la composition auprès de Caussade, Vidal et Emmanuel. Elle écrit
ses premières cantates à partir de 1911 et obtient un premier prix
de Rome en 1913 avec Faust et Hélène, devenant ainsi la première
femme lauréate de ce concours créé en 1803. La notoriété qu’elle
acquiert alors lui permet d’obtenir un contrat d’exclusivité avec
l’éditeur italien Ricordi. Malgré ses problèmes de santé, elle part
en 1914 à la villa Médicis, mais la déclaration de guerre l’oblige
à quitter rapidement Rome pour Nice. Elle y compose le cycle de
mélodies Clairières dans le ciel ainsi que des psaumes et des pièces
instrumentales. Après un second séjour à Rome en 1916, elle rentre
en France et meurt en région parisienne d’une tuberculose (en mars
1918) après avoir eu le temps d’achever des œuvres majeures dont le
Pie Jesu pour voix, orgue, quatuor à cordes et harpe.
7
Jacques de La Presle (1888-1969)
Jacques de La Presle intraprende gli studi al Conservatorio di Parigi,
ma deve interromperli all’inizio della Prima Guerra mondiale.
Barelliere al fronte, crea un’orchestra nell’esercito; i suoi superiori
lodano la sua capacità «di riportare l’allegria e il buon umore
fra le truppe». Intossicato dal gas nell’agosto 1918, ne soffrirà
i postumi per tutta la vita. Nel dopoguerra riprende gli studi e
nel 1921 riceve il prix de Rome con la cantata Hermione. Durante
il soggiorno nella Città eterna compone l’oratorio L’Apocalypse
de Saint Jean. Docente di armonia al Conservatorio (1937-1958),
annovera tra i propri allievi Maurice Jarre, Antoine Duhamel e
André Hodeir. È anche direttore artistico alla Radio (1930-1943)
e diventa poi primo ispettore dell’insegnamento musicale nel
1945. Molto impegnato nell’attività didattica, dispone di un
tempo limitato per comporre. Le sue ottanta mélodies, cantate in
particolare da Camille Maurane, gli assicurano il riconoscimento
dell’ambiente musicale. Jacques de La Presle è autore anche
di opere cameristiche e orchestrali (Soir de bataille, «quadro
sinfonico»). Le sue composizioni per pianoforte includono pezzi
caratteristici, una sonata, un tema con variazioni, Impressions
provençales per pianoforte e orchestra, un Concerto in re i cui
movimenti evocano città e paesaggi. Lo stile di Jacques de La
Presle lascia trasparire l’ammirazione per Fauré, Debussy, Ravel
e Poulenc. Attento alla chiarezza, egli afferma: «Sono sempre
attratto da un’espressione semplice, più sobria. È quanto di più
difficile vi sia in arte».
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Jacques de La Presle (1888-1969)
Jacques de La Presle entame ses études au Conservatoire de Paris,
mais doit les interrompre au début de la Première Guerre mondiale.
Brancardier sur le front, il crée un orchestre dans l’armée ; ses
supérieurs louent sa capacité « à ramener la gaieté et la bonne
humeur » auprès des soldats. Gazé en août 1918, il en conservera
des séquelles toute sa vie. Après la guerre, il reprend ses études et
obtient le prix de Rome en 1921, avec la cantate Hermione. Lors de
son séjour dans la Ville éternelle, il compose l’oratorio L’Apocalypse
de Saint Jean. Professeur d’harmonie au Conservatoire (1937-1958),
il compte parmi ses élèves Maurice Jarre, Antoine Duhamel et André
Hodeir. Il est également directeur artistique à la Radio (1930-1943),
puis devient inspecteur principal de l’enseignement musical en 1945.
Très investi dans son activité pédagogique, il ne conserve qu’un
temps limité pour composer. Ses quatre-vingt mélodies, chantées
notamment par Camille Maurane, lui assurent la reconnaissance
du milieu musical. Jacques de La Presle est également l’auteur
d’œuvres de musique de chambre et pour orchestre (Soir de bataille,
« tableau symphonique »). Ses partitions pour piano comprennent
des pièces de caractère, une sonate, un thème et variations,
Impressions provençales pour piano et orchestre, un Concerto en
ré dont les mouvements évoquent des villes et des paysages. Son
style laisse percevoir son admiration pour Fauré, Debussy, Ravel
et Poulenc. Soucieux de clarté, il affirme : « Je suis toujours attiré
vers une expression simple, plus dépouillée. C’est ce qui est le plus
difficile en art. »
Guy Ropartz (1864-1955)
Dopo aver intrapreso studi giuridici per soddisfare i desideri
dei genitori, Ropartz entra nel 1885 al Conservatorio di Parigi,
dove studia con Dubois, Massenet e poi con César Franck, di
cui sarà uno dei più tardi seguaci nel Novecento. Altri allievi,
come d’Indy e Magnard, figureranno tra i suoi migliori amici.
Pur seguendo gli studi musicali, Ropartz si dedica alla scrittura
letteraria, per la quale ha rivelato una precoce predisposizione.
Nel 1894 viene nominato direttore del Conservatorio di Nancy,
incarico che ricoprirà per un quarto di secolo, animando con
grande autorità e instancabile fervore la vita musicale della
città e dirigendo in particolare rinomati concerti sinfonici. Nel
1919 Ropartz viene nominato alla guida del Conservatorio di
Strasburgo nonché dei concerti sinfonici della città. Nel 1929
si ritira nella sua regione natale, la Bretagna, spesso dipinta
nelle sue partiture, il che gli vale il soprannome di «cantore di
Armor» – in particolare nell’opera Le Pays (1910). Fino al 1950
Ropartz arricchisce regolarmente il proprio catalogo di opere.
Tra le circa duecento partiture che ha lasciato figurano cinque
sinfonie, brani religiosi, musica da camera e poemi sinfonici.
La sua musica è mirabilmente padroneggiata, con una solida
architettura ereditata da Franck, armonicamente ricca nel solco
del cromatismo wagneriano, ma sempre più modale senza inutili
enfasi. La sua reputazione di austerità è stata spesso esagerata a
scapito di un’autentica sensualità post-romantica.
Guy Ropartz (1864-1955)
Après avoir entrepris des études de droit pour satisfaire aux désirs
de ses parents, Ropartz intègre en 1885 le Conservatoire de Paris,
où il étudie avec Théodore Dubois, Jules Massenet puis César
Franck, dont il sera l’un des plus tardifs partisans du XXe siècle.
D’autres disciples, comme d’Indy et Magnard, compteront parmi
ses meilleurs amis. Tout en menant ses études musicales, Ropartz
poursuit l’écriture littéraire, pour laquelle il a très tôt montré des
dispositions. En 1894, il est nommé directeur du Conservatoire de
Nancy, poste qu’il occupera un quart de siècle, animant avec une
grande autorité et une infatigable ferveur la vie musicale de la ville,
en dirigeant notamment des concerts symphoniques réputés. En
1919, c’est à la tête du Conservatoire de Strasbourg que Ropartz
est nommé, ainsi qu’à celle des Concerts symphoniques de la ville.
Il se retire en 1929 dans sa région natale, la Bretagne, souvent
dépeinte dans ses partitions, ce qui lui valut le surnom de « chantre
d’Armor » – notamment dans son opéra Le Pays (1910). Jusqu’en
1950, Ropartz enrichit régulièrement son catalogue d’œuvres.
Parmi les quelque deux cents partitions qu’il laisse figurent cinq
symphonies, des pièces religieuses, de la musique de chambre et des
poèmes symphoniques. Sa musique est admirablement maîtrisée,
d’une architecture solide héritée de Franck, harmoniquement riche,
dans la lignée du chromatisme wagnérien mais de plus en plus
modale, sans emphase inutile. Sa réputation d’austérité a souvent
été exagérée, au mépris d’une réelle sensualité post-romantique.
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Pierre Vellones (1889-1939)
Vellones, che in realtà si chiamava Pierre Rousseau, trasse il proprio
pseudonimo dal nome di un villaggio della Mosa in cui era capitato
durante la Grande Guerra. Violoncellista dilettante e acquarellista
di talento, intraprese gli studi musicali con Jean-Hugues Louvier, un
amico di Charles-Louis Widor. Tuttavia, il suo desiderio di diventare
musicista si scontrò con l’opposizione paterna, per cui si orientò
verso la medicina; continuò però a comporre, scegliendo spesso
effettivi sorprendenti (Impressions d’Espagne per flauto, fagotto e
arpa, Cinq Poèmes de Mallarmé per voce, quattro arpe, due sassofoni e
contrabbasso). Amava particolarmente il timbro del sassofono e delle
onde Martenot di recente invenzione, come attestano numerosi suoi
lavori, quali Cavaliers andalous per quartetto di sassofoni, un Concerto
pour saxophone alto, Rastelli per quartetto di sassofoni e orchestra, la
Rapsodie per sassofono, arpa, celesta e percussione, Vitamines e Split
per onde e ensemble, Cadix per due onde, tre sassofoni, tromba,
contrabbasso, pianoforte, arpa e percussione. A partire dal 1933,
quando cominciò a manifestarsi il mieloma che lo avrebbe ucciso,
intraprese diversi viaggi in Europa e soprattutto in Spagna, un paese
che lasciò una forte impronta sulla sua musica. Le sue opere rivelano
anche un gusto marcato per il jazz e l’esotismo. Chansons d’amour de la
vieille Chine per voce e pianoforte, la «danza araba» per orchestra Ouled
Naïls, il balletto Le Paradis d’Amitabha (in cui sono presenti strumenti
tibetani), o anche Polynésie, impressions exotiques rispecchiano
l’attrazione che esercitavano su di lui quei paesi lontani che non ebbe
il tempo di conoscere.
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Pierre Vellones (1889-1939)
Né Pierre Rousseau, Vellones emprunta son pseudonyme au nom
d’un village de la Meuse qu’il traversa pendant la Grande Guerre.
Violoncelliste amateur, aquarelliste talentueux, il se forma auprès
de Jean-Hugues Louvier (un ami de Widor). Son désir de devenir
musicien se heurta à l’opposition paternelle et il s’orienta vers la
médecine. Mais il continua de composer, choisissant souvent des
effectifs étonnants (Impressions d’Espagne pour flûte, basson et
harpe, Cinq Poèmes de Mallarmé pour voix, quatre harpes, deux
saxophones et contrebasse). Il affectionnait particulièrement le
timbre du saxophone et des ondes Martenot récemment inventées.
En témoignent par exemple Cavaliers andalous pour quatuor de
saxophones, un Concerto pour saxophone alto, Rastelli pour
quatuor de saxophones et orchestre, la Rapsodie pour saxophone,
harpe, célesta et percussion, Vitamines et Split pour ondes et
ensemble, Cadix pour deux ondes, trois saxophones, trompette,
contrebasse, piano, harpe et percussion. À partir de 1933, alors
qu’il commençait à souffrir du cancer des os qui allait l’emporter,
il entreprit plusieurs voyages en Europe, notamment en Espagne,
pays qui laissa une forte empreinte dans sa musique. Ses œuvres
révèlent aussi son goût pour le jazz et l’exotisme. Chansons
d’amour de la vieille Chine pour voix et piano, la « danse arabe »
pour orchestre Ouled Nails, le ballet Le Paradis d’Amitabha
(qui intègre des instruments tibétains) ou encore Polynésie,
impressions exotiques reflètent sa fascination pour des contrées
qu’il n’eut pas le temps d’approcher.
Gli interpreti
Les interprètes
Duo Contraste
Cyrille Dubois, tenore
Tristan Raës, pianoforte
Cyrille Dubois e Tristan Raës, diplomati al Conservatoire
national supérieur de musique et de danse di Parigi, si valgono
dei consigli di Jeff Cohen e Anne Le Bozec per quanto riguarda
la mélodie e hanno approfondito lo studio del Lied con Helmut
Deutsch, seguendone le masterclasses al Musée d’Orsay.
Nel 2009, la vittoria al Concours international de ChantPiano Nadia et Lili Boulanger segna l’inizio del loro sodalizio
artistico, con la nascita del Duo Contraste, che comincia a
esibirsi in recital durante vari festival. Insieme, Dubois e Raës
affrontano un repertorio eclettico che spazia dai grandi cicli
tedeschi di Lieder alla mélodie francese, comprendendo anche
la produzione meno nota di autori quali Rachmaninov, Britten
o Théodore Dubois. Recentemente hanno conseguito ben tre
premi al Concours international de musique de chambre di
Lione: primo premio, premio del pubblico e premio dello
sponsor principale. Si esibiscono in sedi prestigiose quali
l’Opéra national de Lyon, l’Amphithéâtre de Bastille, l’Ermitage
di San Pietroburgo, la Fondation Royaumont, il Palazzetto Bru
Zane a Venezia, la Wigmore Hall a Londra, il Festival Piano aux
Jacobins etc. Attualmente stanno preparando per le Edizioni
Hortus la loro prima incisione, dedicata ai musicisti francesi
della Grande Guerra, con il sostegno del Palazzetto Bru Zane.
Duo Contraste
Cyrille Dubois, ténor
Tristan Raës, piano
Issus du Conservatoire national supérieur de musique et de
danse de Paris, Cyrille Dubois et Tristan Raës bénéficient pour
la mélodie des conseils de Jeff Cohen et Anne Le Bozec, et
approfondissent leur approche du lied avec Helmut Deutsch
dans le cadre de masterclasses au Musée d’Orsay. En 2009, la
victoire au Concours international de Chant Piano Nadia et
Lili Boulanger marque le début de leur partenariat en concert
et signe l’essor du Duo Contraste. Ils se produisent alors en
récital dans de nombreux festivals. Ensemble, ils abordent un
répertoire éclectique allant des grands cycles allemands à la
mélodie française mais aussi contemporaine, sans s’interdire
d’aborder un répertoire moins usuel tel que les mélodies
de Rachmaninov, Britten ou Théodore Dubois. Récemment
lauréats de trois prix au Concours international de musique de
chambre de Lyon (premier prix, prix du public, prix du mécène
principal), ils chantent dans des salles telles que l’Opéra
national de Lyon, l’Amphithéâtre de Bastille, l’Hermitage
Theater de Saint-Pétersbourg, la Fondation Royaumont, le
Palazzetto Bru Zane à Venise, le Wigmore Hall à Londres, le
Festival Piano aux Jacobins etc. Ils préparent actuellement leur
premier enregistrement consacré aux musiciens français de la
Grande Guerre avec les éditions Hortus ; le disque est soutenu
par le Palazzetto Bru Zane.
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I testi
Les textes
Guy Ropartz
Quatre Odelettes
Testi di Henri de Régnier
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Una piccola canna m’è bastata…
Un petit roseau m’a suffi…
Un piccola canna m’è bastata
per far fremere l’erba alta
e tutto il prato
e i dolci salici
e il ruscello che canta anch’esso;
un piccola canna m’è bastata
per far cantare tutto il bosco.
Un petit roseau m’a suffi
Pour faire frémir l’herbe haute
Et tout le pré
Et les doux saules
Et le ruisseau qui chante aussi ;
Un petit roseau m’a suffi
À faire chanter la forêt.
I viandanti ne hanno udito il canto
nei loro pensieri, a tarda sera,
nel silenzio e nel vento,
nitido o vago,
vicino o lontano…
I viandanti, ascoltando i loro pensieri,
la sentiranno ancora cantare,
e sempre odono il suo canto
nel profondo del loro cuore.
Ceux qui passent l’ont entendu
Au fond du soir, en leur pensées,
Dans le silence et dans le vent,
Clair ou perdu,
Proche ou lointain…
Ceux qui passent en leurs pensées
En écoutant, au fond d’eux-mêmes,
L’entendront encore et l’entendent
Toujours qui chante.
Mi è bastata
quella canna colta presso la fontana
ove Amore venne un giorno
Il m’a suffi
De ce petit roseau cueilli
À la fontaine où vint l’Amour
a contemplare
il grave suo volto piangente,
per far piangere i viandanti
e far tremare l’erba
e fremere l’acqua;
e io, con il soffio di una canna,
ho fatto cantare tutto il bosco.
Mirer, un jour,
Sa face grave
Et qui pleurait,
Pour faire pleurer ceux qui passent
Et trembler l’herbe et frémir l’eau ;
Et j’ai, du souffle d’un roseau,
Fait chanter toute la forêt.
Se tu dicessi…
Si tu disais…
Se tu dicessi:
ecco l’Autunno che viene e cammina
dolcemente sulle foglie secche,
ascolta i colpi dell’ascia
che nel bosco, d’albero in albero,
intacca e abbatte;
guarda anche gli uccelli cadere
sulla palude, uno dopo l’altro,
con le ali flosce
qua e là macchiate
di sangue fresco.
Si tu disais :
Voici l’Automne qui vient et marche
Doucement sur les feuilles sèches,
Écoute le heurt de la hache
Qui, d’arbre en arbre, dans la forêt
Sape et s’ébrèche ;
Regarde aussi sur le marais
Les oiseaux tomber, flèche à flèche,
Les ailes lâches.
Avec des taches
De doux sang frais.
Se tu dicessi: ecco l’Inverno.
Il sole sanguina sul mare,
la barca è prigioniera nelle acque ghiacciate del porto,
il focolare fuma, il vento ansima
Si tu disais : Voici l’Hiver.
Le soleil saigne sur la mer,
La barque est prise aux glaces du port,
L’âtre fume, le vent halète
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o sogghigna, mugola o sta in agguato,
e abbaia e morde;
in sera amara si conclude il giorno.
Se tu dicessi: sono il dolore e l’Inverno;
t’amerei, ma m’hai detto sorridendo:
Ou ricane, glapit ou guette
Et jappe et mord ;
Le jour finit en soir amer…
Si tu disais : Je suis la douleur et l’hiver ;
Je t’aimerais, mais tu m’as dit en souriant :
guarda a oriente l’aurora,
rosa e verde sui prati e sull’acqua;
aprile a piedi nudi corre dolcemente
sull’erba mossa da un fremito
e la bella e sonora Primavera
intreccerà i tuoi giorni in ghirlande
e la rosa alla rosa, e la gioia alla gioia;
io son l’alba che nasce e l’ala che si spiega;
la mia bocca sorridente è fresca e dolce
e tendo le mie mani
di carne a fiore che sa di Primavera.
Regarde cette aurore à l’orient
Rose et verte sur les prés et l’eau ;
Avril aux doux pieds nus court sur l’herbe qui tremble
Et le Printemps sonore et beau
Tressera tes jours en guirlandes
Et la rose à la rose et la joie à la joie ;
Je suis l’aube qui naît et l’aile qui s’éploie,
Je suis souriante et ma bouche
Est fraîche et douce,
Et je te tends
Mes mains de chair en fleur qu’embaume le Printemps.
Canta così dolcemente...
Chante si doucement...
Canta così dolcemente che io oda
altre voci attraverso la tua voce,
più dolce sarà la sua tenerezza
se cogli su un ramo
lo stormire di tutto il bosco.
Chante si doucement que j’entende
À travers ta voix d’autres voix,
Sa tendresse sera plus tendre
Si tu cueilles en une branche
Le murmure de tout le bois.
Ascolta, quest’onda mi porta
l’eco lontana dell’intero mare
e con fragore cupo e forte
tutta s’infrange in un chiaro scrosciare:
Écoute, cette vague m’apporte
L’écho lointain de toute la mer,
Et sa rumeur profonde et forte
Déferle toute en ce bruit clair :
il tuo passo sulla mia soglia,
sandali d’oro, tacco di ferro,
e il canestro che porti
sia di nero giunco o di verdi vimini,
pieno di fiori o di foglie morte,
il tuo passo sulla mia soglia
è la Vita e tutta la Vita
che entra e cammina nella mia vita,
agile sandalo o tacco pesante,
dolce o selvaggia,
e il bacio nudo della sua bocca
è tutto l’amore.
Ton pas sur le seuil de ma porte,
Sandales d’or, talon de fer,
Que la corbeille que tu portes
Soit de jonc noir ou d’osier vert,
Pleine de fleurs ou de feuilles mortes
Ton pas sur le seuil de ma porte
C’est la Vie et toute la Vie
Qui entre et marche dans ma vie,
Sandale souple ou talon lourd,
Douce ou farouche,
Et le baiser nu de sa bouche
Est tout l’Amour.
Non ho altro che tre foglie d’oro…
Je n’ai rien que trois feuilles d’or…
Non ho altro
che tre foglie d’oro e un bastone
di faggio, non ho nulla
se non un po’ di terra sotto i tacchi,
l’odore della sera nei capelli
e il riflesso del mare in fondo agli occhi,
Je n’ai rien
Que trois feuilles d’or et qu’un bâton
De hêtre, je n’ai rien
Qu’un peu de terre à mes talons,
Que l’odeur du soir en mes cheveux,
Que le reflet de la mer en mes yeux,
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poiché ho camminato sui sentieri
del bosco e del greto
e ho tagliato un ramo da un faggio
e colto passando dall’autunno dormiente
un mazzetto di tre foglie d’oro.
Car j’ai marché par les chemins
De la forêt et de la grève
Et j’ai coupé la branche au hêtre
Et cueilli en passant à l’automne qui dort
Le bouquet des trois feuilles d’or.
Accettale; sono gialle e morbide
e venate
di fili di porpora;
sanno di gloria e di morte.
Tremavano al nero vento del destino;
tienile un poco tra le tue dolci mani,
sono leggere, e pensa
a colui che bussò alla tua porta,
una sera,
e sedette in silenzio,
e nell’andarsene riprese
il suo bastone nero
e ti lasciò le foglie d’oro,
color di sole e di morte...
Apri le mani, chiudi la porta
e lasciale al vento
che le porti via!
Accepte-les ; elles sont jaunes et douces
Et veinées
De fils de pourpre ;
Elles sentent la gloire et la mort.
Elles tremblèrent au noir vent des destinées ;
Tiens-les un peu dans tes mains douces :
Elles sont légères, et pense
À celui qui frappa à ta porte,
Un soir,
Et qui s’est assis en silence
Et qui reprit en s’en allant
Son bâton noir
Et te laissa ces feuilles d’or,
Couleur de soleil et de mort…
Ouvre tes mains, ferme ta porte
Et laisse-les aller au vent
Qui les emporte !
Pierre Vellones
Lettre du front
Testo di Marcel Manchez
Tace il cannone, si fa notte
non si ode più il minimo rumore
tutti sonnecchiano
e io ti scrivo con i piedi a mollo
alla luce della lanterna:
sono di guardia.
Le canon se tait, il fait nuit
On n’entend plus le moindre bruit
Chacun sommeille
Et je t’écris les pieds dans l’eau
À la lumière d’un falot
Je suis de veille.
Com’è lontano il tempo passato,
il mio coraggio se n’è andato
i giorni se lo portano via.
Nel silenzio avvolgente
mi sento solo e penso
a cose morte.
Comme il est loin le temps passé
Mon courage s’en est allé.
Les jours l’emportent
Dans le silence enveloppant
Je me sens seul et vais rêvant
Des choses mortes.
Ah! I nostri cari ricordi di un tempo
le tue dichiarazioni di bimba affettuosa
così davvero mia
la vicinanza accanto al fuoco.
Ti ricordi la vita a due
la vita di una volta.
Ah ! Nos chers souvenirs d’antan
Tes aveux de câline enfant
Si vraiment mienne
Le tête à tête au coin du feu
Tu te souviens la vie à deux
La vie ancienne.
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Rivedo gli occhi tuoi chiari e allungati
leggeri come farfalle
di mussola,
i tuoi capelli biondi l’aria da monella
la tua bocca che pare uno scrigno
di perle fini.
Je revois tes yeux clairs et longs
Légers comme des papillons
De mousseline
Tes cheveux blonds ton air gamin
Ta bouche qui semble un écrin
De perles fines.
Com’è lontano tutto questo, com’è antico!
Le nostre passeggiate da innamorati
ogni domenica
la penombra scura in cui ci amavamo
e i baci che posavo
sulla tua pelle bianca.
Comme c’est loin ! Comme c’est vieux !
Nos promenades d’amoureux
Chaque dimanche
L’ombre complice où l’on s’aimait
Et les baisers que je glissais
Sur ta peau blanche.
Tace il cannone, si fa notte
non si ode più il minimo rumore
tutti sonnecchiano
e io ti scrivo con i piedi a mollo
alla luce della lanterna:
sono di guardia.
Le canon se tait, il fait nuit
On n’entend plus le moindre bruit
Chacun sommeille
Et je t’écris les pieds dans l’eau
À la lumière d’un falot
Je suis de veille.
Jacques de La Presle
Mélodies
Canzone della rosa
Chanson de la rose
Testo di M. A. Robert
Texte de M. A. Robert
O dolcezza! Ai miei puri fremiti
quale dio laggiù dà ali?
Il cielo si riempie di canzoni
e la fontana, all’unisono,
dice «Accorrete» alle tortore.
Ô douceur ! À mes purs frissons
Quel dieu là-bas donne-t-il des ailes ?
Le Ciel s’emplit de chansons
Et la fontaine, à l’unisson
Dit : « Accourez » aux tourterelles.
O meravigliosa fioritura
fresche rose sulla pelle nuda
al mio ingenuo fantasticare
non date forse ragione?
Ô merveilleuse floraison
Roses fraîches sur la chair nue
À ma rêverie ingénue
Semblez-vous pas donner raison ?
Cuore di porpora!
Sangue della Terra!
Della tua aurora raggiante
l’ape s’inebria abbagliata
e il desiderio si disseta.
Cœur de pourpre !
Sang de la Terre !
En ton aurore épanouie
L’abeille s’enivre éblouie
Et le désir se désaltère.
La tua carne di fuoco narra all’anima
gli amplessi tra i singhiozzi
e Citerea tutta d’oro
tra le onde blu e d’argento.
Ta chair de flamme raconte à l’âme
Les étreintes dans les sanglots
Et Cythérée toute dorée
En l’argent et le bleu des flots.
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Tu sei, o rosa,
l’apoteosi
ove vorticano i baci,
tutta l’ebbrezza
della carezza
rifulge nei tuoi chiari petali.
Tu es, ô rose !
L’apothéose
Où tourbillonnent les baisers
Toute l’ivresse
De la caresse
Rutile en tes pétales clairs.
Sangue della Terra!
Rosa d’Amore!
Al canto dei calici sfogliati
ricevi l’anima mia ardente nella tua umida porpora.
Sang de la Terre !
Rose d’Amour !
Au chant des flûtes effeuillées
Reçois mon âme ardente en ta pourpre mouillée.
Il ramo d’acacia
La branche d’acacia
Testo di Jean Richepin
Texte de Jean Richepin
Tu mi chiedi, sorridendo
curiosa,
quanti giorni sono,
quanti giorni sono che t’amo?
Prendi tu stessa
il ramo d’acacia,
Tu me demandes, rieuse
Curieuse,
Combien de jours il y a,
Combien de jours que je t'aime ?
Prends toi-même
La branche d'acacia,
prendilo e spezza il ramo
tutto bianco
di fiori meno candidi di te,
conta i fiori e le foglie
Prends et casse cette branche
Toute blanche
De fleurs moins blanches que toi,
Compte les fleurs et les feuilles
che cogli,
uno a uno, e dimmi
Que tu cueilles
Une par une, et dis-moi
quanti sono i fiori e le foglie
che cogli
su tutta l’acacia;
e dimmi allora tu stessa
quanti giorni sono passati
da quando t’amo.
Combien les fleurs et les feuilles
Que tu cueilles
Sont sur tout l'acacia ;
Alors, depuis que je t'aime
Dis toi-même
Combien de jours il y a.
Felici coloro che sono morti
Heureux ceux qui sont morts
Testo di Charles Péguy
Texte de Charles Péguy
Felici coloro che sono morti per la loro terra,
purché sia stato in una giusta guerra.
Felici coloro che sono morti per un fazzoletto di terra.
Felici coloro che sono morti di una morte solenne.
Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle,
Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre.
Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre.
Heureux ceux qui sont morts d'une mort solennelle.
Felici coloro che sono morti nelle grandi battaglie,
riversi a terra col volto rivolto a Dio.
Felici coloro che sono morti con onore supremo
e tutto l’apparato dei grandi funerali.
Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles,
Couchés dessus le sol à la face de Dieu.
Heureux ceux qui sont morts sur un dernier haut lieu,
Parmi tout l'appareil des grandes funérailles.
Felici coloro che sono morti per le città degli uomini
poiché esse sono il corpo della città di Dio.
Felici coloro che sono morti per il loro focolare e il loro fuoco,
Heureux ceux qui sont morts pour des cités charnelles.
Car elles sont le corps de la cité de Dieu.
Heureux ceux qui sont morts pour leur âtre et leur feu,
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e i poveri onori delle case paterne.
Felici coloro che sono morti, poiché sono ritornati
alla terra, alla creta primordiale.
Felici coloro che sono morti in una giusta guerra.
Felici le spighe mature e il grano mietuto.
Et les pauvres honneurs des maisons paternelles.
Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés
Dans la première argile et la première terre.
Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre.
Heureux les épis murs et les blés moissonnés.
Louis Vierne
Le Glas op. 39
per pianoforte solo
Lili Boulanger
Clairières dans le ciel
Testi di Francis Jammes
22
Era scesa fino in fondo al prato
Elle était descendue au bas de la prairie
Ella era scesa fino in fondo al prato,
e poiché il prato era tutto fiorito
di piante il cui stelo ama crescere nell’acqua,
quelle piante inondate io le avevo colte.
Ben presto, poiché s’era bagnata, risalì
fino in cima a quel prato tutto fiorito.
Rideva e si scuoteva con la grazia
dinoccolata delle ragazze troppo alte.
Aveva lo sguardo che hanno i fiori di lavanda.
Elle était descendue au bas de la prairie,
et, comme la prairie était toute fleurie
de plantes dont la tige aime à pousser dans l’eau,
ces plantes inondées je les avais cueillies.
Bientôt, s’étant mouillée, elle gagna le haut
de cette prairie-là qui était toute fleurie.
Elle riait et s’ébrouait avec la grâce
dégingandée qu’ont les jeunes filles trop grandes.
Elle avait le regard qu’ont les fleurs de lavande.
Ella è gravemente triste
Elle est gravement gaie
Ella è gravemente triste. A tratti alzava lo sguardo
come per sorprendere un mio pensiero.
Era dolce allora, come, quando è tardi,
il velluto giallo e blu d’un viale di pensieri.
Elle est gravement gaie. Par moments son regard
se levait comme pour surprendre ma pensée.
Elle était douce alors comme, quand il est tard,
le velours jaune et bleu d’une allée de pensées.
A volte sono triste
Parfois, je suis triste
A volte sono triste. E subito penso a lei.
Allora sono felice. Ma ritorno triste
se penso che non so quanto ella m’ami.
È lei la fanciulla dall’anima limpida,
che, dentro al suo cuore, conserva gelosamente
l’unica passione che si dà a uno soltanto.
Se n’è andata prima che i tigli sbocciassero,
e poiché sono fioriti dopo che se n’è andata
mi sono stupito vedendo, amici miei,
dei rami di tiglio privi di fiori.
Parfois, je suis triste. Et, soudain, je pense à elle.
Alors, je suis joyeux. Mais je redeviens triste
de ce que je ne sais pas combien elle m’aime.
Elle est la jeune fille à l’âme toute claire,
et qui, dedans son cœur, garde avec jalousie
l’unique passion que l’on donne à un seul.
Elle est partie avant que s’ouvrent les tilleuls,
et, comme ils ont fleuri depuis qu’elle est partie,
Je me suis étonné de voir, ô mes amis,
des branches de tilleuls qui n’avaient pas de fleurs.
Un poeta diceva
Un poète disait
Un poeta diceva che, quand’era giovane,
gli fiorivano i versi come a un rosaio le rose.
Quando penso a lei, sento mormorare
nel mio cuore una fonte inesauribile.
Come Dio dà ai gigli un profumo di chiesa,
Un poète disait que, lorsqu’il était jeune,
il fleurissait des vers comme un rosier des roses.
Lorsque je pense à elle, il me semble que jase
une fontaine intarissable dans mon cœur.
Comme sur les lys Dieu pose un parfum d’église,
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come imbelletta di corallo le guance della ciliegia,
a lei voglio donare, con devozione,
il colore di un profumo che resterà senza nome.
Comme il met du corail aux joues de la cerise,
je veux poser sur elle, avec dévotion,
la couleur d’un parfum qui n’aura pas de nom.
Ai piedi del mio letto
Au pied de mon lit
Ai piedi del mio letto, una Madonna nera
pose mia madre. E amo questa vergine
d’una devozione un po’ italiana.
O Vergine di Loreto, in piedi su un fondo oro,
che mi fate pensare a mille frutti di mare
in vendita su moli dove neanche un soffio d’aria
agita le bandiere che pesanti dormono,
O Vergine di Loreto, voi sapete che nei momenti
in cui non mi sento degno d’essere amato da lei
è il vostro profumo che mi rallegra il cuore.
Au pied de mon lit, une Vierge négresse
fût mise par ma mère. Et j’aime cette Vierge
d’une religion un peu italienne.
Virgo Lauretana, debout dans un fond d’or,
qui me faites penser à mille fruits de mer
Que l’on vend sur des quais où pas un souffle d’air
n’émeut les pavillons qui lourdement s’endorment,
Virgo Lauretana, vous savez qu’en ces heures
où je ne me sens pas digne d’être aimé d’elle
c’est vous dont le parfum me rafraîchit le cœur.
Se tutto ciò non è che un misero sogno
Si tout ceci n’est qu’un pauvre rêve
Se tutto ciò non è che un misero sogno, e se dovrò
aggiungere delusione a delusioni
una volta di più nella mia vita;
e se dovrò ancora, per la mia cupa follia,
cercare nella dolcezza del vento e della pioggia
le sole vane voci che mi tengano avvinto,
non so se guarirò, amica mia…
Si tout ceci n’est qu’un pauvre rêve, et s’il faut
que j’ajoute dans ma vie, une fois encore,
la désillusion aux désillusions ;
et si je dois encore, par ma sombre folie,
chercher dans la douceur du vent et de la pluie
les seules vaines voix qui m’aient en passion :
je ne sais si je guérirai, ô mon amie…
Ci ameremo tanto
Nous nous aimeront tant
Ci ameremo tanto che non diremo parola,
tendendoci la mano, quando ci rivedremo.
Antiche fronde ti faranno ombra,
sulla nota panchina ove ci siederemo.
Su quella panchina io e te ci siederemo soli,
per un lungo istante, amica mia, non oserai…
Come sarai dolce con me e come tremerò…
Nous nous aimeront tant que nous tairons nos mots,
en nous tendant la main, quand nous nous reverrons.
Vous serez ombragée par d’anciennes rameaux,
Sur le banc que je sais où nous nous assoirons.
Donc nous nous assoirons sur ce banc, tout deux seuls,
D’un long moment, ô mon amie, vous n’oserez…
Que vous me serez douce et que je tremblerai…
Mi hai guardato con tutta l’anima
Vous m’avez regardé avec toute votre âme
Mi hai guardato con tutta l’anima.
A lungo mi hai guardato, come un cielo azzurro.
Ho messo il tuo sguardo all’ombra dei miei occhi…
Com’era calmo e appassionato insieme…
Vous m’avez regardé avec toute votre âme.
Vous m’avez regardé longtemps comme un ciel bleu.
J’ai mis votre regard à l’ombre de mes yeux…
Que ce regard était passionné et calme…
I lillà che erano fioriti
Les lilas qui avaient fleuri
I lillà che erano fioriti l’anno scorso
tornano a fiorire nelle tristi aiuole.
Gia l’esile pesco ha cosparso il cielo azzurro dei suoi fiori,
come un bambino nel giorno del Corpus Domini.
Il mio cuore dovrebbe morire in mezzo a tutto questo,
poiché era tra i frutteti bianchi e rosa
che avevo sperato non so che da te.
La mia anima sogna sordamente sulle tue ginocchia.
Les lilas qui avaient fleuri l’année dernière
vont fleurir de nouveau dans les tristes parterres.
Déjà le pécher grêle a jonché le ciel bleu
de ses roses, comme un enfant la Fête-Dieu.
Mon cœur devrait mourir au milieu de ces choses,
car c’était au milieu des vergers blancs et roses
que j’avais espéré je ne sais quoi de vous.
Mon âme rêve sourdement sur vos genoux.
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Non respingerla. Non farla alzare,
affinché non veda, allontanandosi,
quanto sei fragile e turbata tra le sue braccia.
Ne la repoussez point. Ne la relevez pas,
de peur qu’en s’éloignant de vous elle ne voie
combien vous êtes faible, et troublée dans ses bras.
Due aquilegie
Deux Ancolies
Due aquilegie oscillavano,
oscillavano sulla collina.
Diceva un’aquilegia alla sorella:
tremo davanti a te, sono confusa.
E l’altra rispondeva: se mi specchio nella roccia
che l’acqua consuma goccia a goccia,
vedo che tremo, e come te sono confusa.
Deux Ancolies se balançaient sur la colline.
Et l’ancolie disait à sa sœur l’ancolie :
Je tremble devant toi et demeure confuse.
Et l’autre répondait : si dans la roche qu’use
l’eau, goutte à goutte, si je me mire, je vois
que je tremble, et je suis confuse comme toi.
Il vento sempre più tutt’e due le cullava,
d’amore le colmava e i loro cuori blu mescolava.
26
Le vent de plus en plus les berçait toutes deux,
les emplissait d’amour et mêlait leurs cœurs bleus.
Giacché ho sofferto
Parce que j’ai souffert
Giacché ho sofferto, mia cinciallegra benedetta,
so quel che l’altro ha sofferto: poiché ero due…
Conosco le lunghe veglie nel cuor della notte,
e l’angoscia per me che ti gonfia il petto.
Talora si direbbe che una testa adorata,
fiduciosa e pura, o tu che sei sorella
dei fiori di lino e a volte fissi il cielo come loro,
si direbbe che una testa inclinata nella notte
gravi con tutto il suo peso, per sempre, sulla mia vita.
Parce que j’ai souffert, ma mésange bénie,
je sais ce qu’a souffert l’autre : car j’étais deux…
Je sais vos longs réveils au milieu de la nuit,
et l’angoisse de moi qui vous gonfle le sein.
On dirait par moments qu’une tête chérie,
confiante et pure, ô vous qui êtes la sœur des lins
en fleurs et qui parfois fixez le ciel comme eux,
on dirait qu’une tête inclinée dans la nuit
pèse de tout son poids, à jamais, sur ma vie.
Di lei conservo un medaglione
Je garde une médaille d’elle
Di lei conservo un medaglione
con una data e le parole: pregare, credere, sperare.
Ma io vedo anzitutto che il medaglione è scuro:
l’argento si è annerito sul suo collo di colomba.
Je garde une médaille d’elle où sont gravés
une date et les mots : prier, croire, espérer.
Mais moi, je vois surtout que la médaille est sombre :
Son argent a noirci sur son col de colombe.
Domani sarà un anno
Demain fera un an
Domani sarà un anno da che coglievo a Audaux
i fiori di cui ho scritto, nel prato bagnato.
Oggi è il più bello dei giorni di Pasqua.
Mi sono immerso nell’azzurro della campagna,
attraverso boschi prati campi.
Cuor mio, com’è che non sei morto già da un anno?
Mio cuore, ti ho imposto anche la sofferenza
di rivedere questo villaggio ove tanto ho sofferto,
le rose che sanguinano davanti alla canonica,
quei lillà che mi uccidono nelle tristi aiuole.
Mi sono ricordato del mio antico affanno
e non so come non sono caduto
sulla terra ocra del sentiero, la fronte nella polvere.
Più nulla. Non ho nulla, più nulla che mi sostenga.
Perché fa così bello, e perché sono nato?
Avrei voluto posare sulle tue quiete ginocchia
la stanchezza che abbatte la mia anima, accasciata
come una poveretta nel fosso lungo la strada.
Demain fera un an qu’à Audaux je cueillais
les fleurs dont j’ai parlé, de la prairie mouillée.
C’est aujourd’hui le plus beau jour des jours de Pâques.
Je me suis enfoncé dans l’azur des campagnes,
à travers bois, à travers prés, à travers champs.
Comment, mon cœur, n’es-tu pas mort depuis un an ?
Mon cœur, je t’ai donné encore ce calvaire
de revoir ce village où j’avais tant souffert,
ces roses qui saignaient devant le presbytère,
ces lilas qui me tuent dans les tristes parterres.
Je me suis souvenu de ma détresse ancienne,
et je ne sais comment je ne suis pas tombé
sur l’ocre du sentier, le front dans la poussière.
Plus rien. Je n’ai plus rien, plus rien qui me soutienne.
Pourquoi fait-il si beau et pourquoi suis-je né ?
J’aurais voulu poser sur vos calmes genoux
la fatigue qui rompt mon âme qui se couche
ainsi qu’une pauvresse au fossé de la route.
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Dormire. Poter dormire. Dormire per sempre
sotto gli scrosci azzurri, sotto i freschi tuoni.
Non provare più nulla. Non sapere che esisti.
Non vedere più il blu che inghiotte le colline
nell’azzurra vertigine in cui acqua e vento si mescolano,
né il vuoto in cui cerco invano la tua presenza.
Mi pare di sentir piangere sordamente dentro di me,
a singhiozzi squassanti, qualcuno che non c’è.
Scrivo. E la campagna risuona di gioia.
[...]
Lei era scesa fino in fondo al prato,
e poiché il prato era tutto fiorito...
Dormir. Pouvoir dormir. Dormir à tout jamais
sous les averses bleues, sous le tonnerres frais.
Ne plus sentir. Ne plus savoir votre existence.
Ne plus voir cet azur engloutir ces coteaux
dans ce vertige bleu qui mêle l’air à l’eau,
ni ce vide où je cherche en vain votre présence.
Il me semble sentir pleurer au fond de moi,
d’un lourd sanglot muet, quelqu’un qui n’est pas là.
J’écris. Et la campagne est sonore de joie.
[...]
Elle était descendue au bas de la prairie,
Et comme la prairie était toute fleurie...
Più nulla. Non ho più nulla che mi sostenga.
Plus rien. Je n’ai plus rien qui me soutienne.
Prossimi eventi a Venezia
Prochains événements à Venise
Martedì 2 dicembre, ore 18
Palazzetto Bru Zane
Conferenza di Fabio Morabito:
Musica d'altri nelle proprie mani: Pierre Baillot e l'idea
dell'interprete nella Parigi di primo Ottocento
Martedì 3 febbraio, ore 18
Palazzetto Bru Zane
Conferenza di Marco Stacca:
Primo, secondo... contorno e frutta! Funzioni drammatiche del
cibo nell'operetta francese
Giovedì 11 dicembre, ore 20
Palazzetto Bru Zane
In memoriam
Musiche di FAURÉ, VIERNE
Quatuor Modigliani
Jean-Frédéric Neuburger, pianoforte
Finale con brindisi per scambiarci gli auguri di Natale
Martedì 10 febbraio, ore 20
Scuola Grande San Giovanni Evangelista
Le ventre de Paris
Musiche di OFFENBACH, HERVÉ, AUDRAN, LECOCQ
C. Poul, soprano – C. Meng, mezzosoprano – D. Ghilardi, tenore
A. Marzorati, baritono – M. Flahaut, flagioletto e fagotto
I. Saint-Yves, violoncello – D. Isoir, pianoforte
Nell'ambito di Expo Milano 2015 «Nutrire il pianeta» e del
Carnevale di Venezia
Sabato 24 gennaio, ore 17
Palazzetto Bru Zane
Trio con pianoforte
Musiche di SAINT-SAËNS, DEBUSSY, ALKAN
Trio di Parma
Finale con brindisi insieme ai musicisti
Domenica 25 gennaio
Palazzetto Bru Zane
Concerto per le famiglie
Ore 15-16: laboratorio di preparazione (a cura di Diana d'Alessio)
Ore 16-16.30: merenda
Ore 16.30: concerto del Trio di Parma
Lunedì 16 febbraio, ore 20
Palazzetto Bru Zane
L'heure exquise
Musiche di FAURÉ, LEKEU, HAHN, KŒCHLIN, DEBUSSY,
DUPARC
Marie-Nicole Lemieux, mezzosoprano
Roger Vignoles, pianoforte
Contributi musicologici
Louise Bernard de Raymond, Hélène Cao, Fanny Gribenski,
Étienne Jardin, Nicolas Southon
Traduzioni
Arianna Ghilardotti, Paolo Vettore
Palazzetto Bru Zane
Centre de musique romantique française
San Polo 2368, 30125 Venezia - Italia
tel. +39 041 52 11 005
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