FESTIVAL ROMANTICISMO TRA GUERRA E PACE DAL 27 SETTEMBRE ALL'11 DICEMBRE 2014 Palazzetto Bru Zane – giovedì 27 novembre, ore 20 Clairières dans le ciel Duo Contraste Cyrille Dubois, tenore Tristan Raës, pianoforte PALAZZETTO BRU ZANE CENTRE DE MUSIQUE ROMANTIQUE FRANÇAISE Romanticismo tra guerra e pace La guerra, combattuta sul territorio nazionale o al di là dei confini, lascerà un segno su tutte le generazioni di francesi che si sono succedute dal periodo rivoluzionario fino alla Seconda Guerra mondiale. Gli spazi più prestigiosi della vita musicale del Paese, pur programmando solo in via eccezionale le musiche composte appositamente per i combattimenti, si fanno tuttavia portavoce delle preoccupazioni belliche ottocentesche. Il patriottismo, sempre più diffuso tra i francesi, si inserisce allora nei dibattiti estetici: con la fondazione del Conservatorio di Parigi (1795), si spera di sottrarre l’arte della Repubblica all’influenza delle nazioni nemiche; in seguito alla sconfitta di Sedan (1870), la creazione della Société nationale de musique rivendica un’arte francese (il suo motto è Ars gallica) degna di emulare quella tedesca. Ma la guerra non suscita unicamente reazioni di ripiegamento: all’Opéra, le conquiste napoleoniche aprono una finestra sull’Egitto (Les Mystères d’Isis) ed erigono un ponte tra Parigi e Napoli; la politica coloniale amplia l’ambito di diffusione dei lavori francesi (in particolare dell’opéra-comique) e alimenta il gusto per l’esotismo del pubblico. Dopo il Trattato di Vienna (1815), il placarsi delle tensioni tra la Francia e i Paesi vicini fa di Parigi un rifugio per i musicisti in fuga dai conflitti dell’Europa centrale: al centro di questo fondamentale crocevia artistico, il grand opéra francese di Auber, Meyerbeer e Halévy propone allora, senza patriottismi, una sintesi delle influenze francese, italiana, tedesca. Romantisme entre guerre et paix Qu’elle se soit déroulée sur le territoire national ou au-delà des frontières, la guerre aura marqué toutes les générations de Français depuis la période révolutionnaire jusqu’au second conflit mondial. Ne programmant qu’exceptionnellement des musiques directement composées pour les combats, les espaces les plus distingués de la vie musicale se font néanmoins l’écho des préoccupations guerrières du XIXe siècle. Le patriotisme qui gagne alors les Français vient s’inviter dans les querelles esthétiques : avec la fondation du Conservatoire de Paris (1795), on espère soustraire l’art de la République aux influences des nations ennemies ; à l’issue de la défaite de Sedan (1870), la création de la Société nationale de musique revendique un art français (Ars gallica est sa devise) digne de rivaliser avec les productions germaniques. Mais la guerre ne génère pas uniquement des réflexes de repli : les conquêtes napoléoniennes ouvrent à l’Opéra une fenêtre sur l’Égypte (Les Mystères d’Isis) et dressent un pont entre Naples et Paris ; la politique coloniale élargit l’espace de diffusion des productions françaises (notamment de l’opéra-comique) et renforce le goût des auditeurs pour l’exotisme. Après le traité de Vienne (1815), l’apaisement des tensions entre la France et ses voisins transforme Paris en terre d’accueil pour les musiciens fuyant les conflits d’Europe centrale : au cœur de ce carrefour artistique incontournable, le « grand opéra français » d’Auber, Meyerbeer et Halévy propose alors, sans patriotisme, une synthèse des influences françaises, italiennes et germaniques. 1 Per cautela politica o necessario distacco artistico, le opere destinate ai teatri lirici o ai salotti non trattano direttamente i conflitti contemporanei, ma si appoggiano su testi antichi, oppure raccontano guerre da tempo terminate: inquestomodosihailgrandevantaggiodipoternetrarredegliinsegnamenti. Tutte le opere che esaltano le conquiste di Napoleone collocano l’azione in tempi e luoghi remoti, da Fernand Cortez di Spontini (1809) a Les Bayadères di Catel (1810). Uthal di Méhul (1806) fa addirittura risuonare l’eco delle sue battaglie tra brume scozzesi dalle tinte ossianiche. Molto tempo dopo, nel 1869, per esprimere la disperazione della ragazza il cui innamorato se n’è andato Aupaysoùsefaitlaguerre, Henri Duparc rievoca la politica di conquista coloniale della Francia del Secondo Impero, servendosi di una poesia di Théophile Gautier scritta trent’anni prima. Allo stesso modo, nel 1867, Offenbach ambienta la trama della Grande Duchesse de Gérolstein «nel 1720 o giù di lì», facendosi così applaudire da tutte le teste coronate d’Europa e dagli alti militari dell’Impero, che pure erano i principali bersagli di quella satira. Infine, sono le campagne italiane di Napoleone a fare da sfondo a La Fille du régiment di Donizetti (1840) e a La Fille du Tambour-major di Offenbach (1879). Verso il 1900, la creazione di una sorta di «anti-Bayreuth» alle arene di Béziers o di Arles e al teatro di Orange vede fiorire un repertorio patriottico che cela a malapena il proprio impegno dietro il distanziamento cronologico: di questo genere è, per esempio, Les Barbares di Camille Saint-Saëns. Sarà la Grande Guerra del 1914 a segnare la vera svolta rispetto a tale atteggiamento: la musica composta in quel periodo non teme più di stigmatizzare l’attualità (Évocation1915!di Dubois, ispirata dal bombardamento di Reims) o di rendere omaggio a persone da poco scomparse (il Quintetto con pianoforte di Vierne, dedicato dal compositore al figlio, morto per la patria). 2 Par frilosité politique ou nécessaire recul artistique, les œuvres destinées aux scènes lyriques ou aux salons ne traitent pas frontalement les conflits qui leur sont contemporains : elles prennent appui sur des textes anciens ou racontent des guerres achevées depuis longtemps. L’avantage est précieux de pouvoir en tirer des enseignements. Tous les opéras magnifiant les conquêtes de Napoléon situent leur action dans des temps et des lieux reculés, de Fernand Cortez de Spontini (1809) aux Bayadères de Catel (1810). Uthal de Méhul (1806) fait même résonner l’écho des batailles au milieu de brumes écossaises teintées d’ossianisme. Bien plus tard encore, pour exprimer le désespoir de celle dont le « bel ami s’en est allé » Au pays où se fait la guerre, Henri Duparc évoque en 1869 la politique de conquête coloniale française du Second Empire tout en utilisant un poème de Théophile Gautier écrit trente ans plus tôt. En 1867, Offenbach situe également l’intrigue de La Grande Duchesse de Gérolstein « en 1720 ou à peu près » et se fait ainsi applaudir par toutes les têtes couronnées d’Europe et les militaires d’Empire, pourtant principaux pantins de cette satire. Enfin, ce sont les campagnes italiennes de Bonaparte qui servent de trame de fond à La Fille du régiment (Donizetti, 1840) et à La Fille du Tambour-major (Offenbach, 1879). Autour de 1900, la création d’un « anti-Bayreuth » aux arènes de Béziers, d’Orange ou d’Arles voit proliférer un répertoire patriotique qui cache à peine son engagement derrière la distanciation chronologique : tels sont, par exemple, Les Barbares de Camille Saint-Saëns. La Grande Guerre de 1914 marquera le véritable tournant de ce positionnement : la musique écrite à ce moment ne craint plus de stigmatiser l’actualité (Évocation 1915 ! de Dubois, lié au bombardement de Reims) ou de rendre hommage à des disparus récents (le Quintette avec piano de Vierne, dédié à son fils mort pour la Patrie). Les Clairières dans le ciel Con la loro scrittura sospesa, le mélodies in programma in questo concerto introducono l’ascoltatore in un universo assai lontano da quello dei primi anni della Grande Guerra, durante i quali, peraltro, esse furono composte. Accompagnamenti ridotti all’essenziale, tessitura pianistica vibrante, declamazione sciolta e naturale, complessità e raffinatezza armoniche: l’estetica di questi pezzi ricorda quella dell’opera vocale di Claude Debussy, di cui condividono il carattere decisamente misterioso, derivante in parte dalla scelta di supporti letterari di ispirazione simbolista (Francis Jammes, Clairières dans le ciel; Henri de Régnier, Quatre Odelettes)... Al di là dello stile armonico tipicamente francese, tuttavia, le mélodies di stasera insistono su quella che è la particolarità di tale genere musicale, ossia l’onnipresenza del testo e della lingua – valori nazionali forti e patrimonio letterario particolarmente significativo nel momento del conflitto. Les Clairières dans le ciel Avec leur écriture toute en suspension, les mélodies au programme de ce concert font pénétrer l’auditeur dans un univers bien éloigné de celui des premières années de la Grande Guerre, durant lesquelles ces œuvres ont pourtant été composées. Accompagnements dépouillés, textures pianistiques résonnantes, déclamation souple et naturelle, complexité et raffinement harmoniques, l’esthétique de ces pièces rappelle celle de l’œuvre vocal de Claude Debussy, avec lequel elles partagent un caractère éminemment mystérieux résultant en partie du choix de supports littéraires d’inspiration symboliste (Francis Jammes : Clairières dans le ciel ; Henri de Régnier : Quatre Odelettes)... Mais audelà d’un style harmonique typiquement français, ces mélodies insistent sur ce qui fait la particularité du genre : l’omniprésence du texte et de la langue, valeurs nationales fortes et patrimoine littéraire significatif à l’heure des conflits. 3 Guy Ropartz Quatre Odelettes (texte d'Henri de Régnier) : Un petit roseau m’a suffi – Si tu disais – Chante si doucement – Je n’ai rien que trois feuilles d’or Pierre Vellones Lettre du front (texte de Marcel Manchez) Jacques de La Presle Chanson de la rose (texte de M. A. Robert) – La Branche d’acacia (texte de Jean Richepin) Heureux ceux qui sont morts (texte de Charles Péguy) Louis Vierne Le Glas op. 39 pour piano seul Lili Boulanger Clairières dans le ciel (texte de Francis Jammes) : Elle était descendue au bas de la prairie – Elle est gravement gaie – Parfois, je suis triste – Un poète disait – Au pied de mon lit – Si tout ceci n’est qu’un pauvre rêve – Nous nous aimerons tant – Vous m’avez regardé avec toute votre âme – Les lilas qui avaient fleuri – Deux ancolies se balançaient – Parce que j’ai souffert – Je garde une médaille d’elle – Demain fera un an Durata del concerto / Durée du concert 1h15 ca Le opere Les œuvres Si può essere tentati di ricercare presentimenti della Grande Guerra nelle opere composte intorno al 1910, ma è alquanto rischioso; viceversa, è legittimo cogliervi l’attardarsi di certe correnti ottocentesche, in particolare dell’impressionnismo e del simbolismo, la cui influenza, dopo il 1918, si avvertirà in misura molto minore. Ropartz trae i testi per le sue Quatre Odelettes (1914) dagli Jeux rustiques et divins di Henri de Régnier, scrittore che si situa alla confluenza tra simbolismo e parnassianesimo. In uno stile che ricorda Debussy, Delius o il d’Indy impressionnista, l’idilliaco paesaggio si vela di malinconia, e poi di sfumature autunnali in cui trapela una minaccia («Ascolta i colpi dell’ascia che, d’albero in albero, nella foresta intacca e abbatte»), anche se l’evocazione dell’amore comporta toni esaltati. Davanti al tempo che passa, l’uomo non può che rassegnarsi. «Non ho che tre foglie d’oro», confida in una lunga salmodia a cappella, aggiungendo che esse «sanno di gloria e di morte». Il ciclo di Lili Boulanger Clairières dans le ciel ha in comune con Ropartz la nitidezza della scrittura, la finezza armonica, il connubio di essenzialità e appassionato lirismo; qui, però, i colori reminescenti di Fauré e Debussy si accompagnano a palesi riferimenti wagneriani, in particolare a Tristan und Isolde, il cui «Leitmotiv del desiderio» riecheggia nelle mélodies n. 6 e n. 13. Nel 1913, la giovane musicista ventenne è fortemente colpita da Tristesses, un gruppo di ventiquattro poesie incluse nella raccolta Clairières dans le ciel di Francis Jammes. Lili ne seleziona tredici e inizia la composizione, che proseguirà a Villa Medici e terminerà nel 1914 a Parigi, dopo essere stata costretta a lasciare Roma a causa dello S’il est tentant, mais dangereux de chercher des pressentiments de la Grande Guerre dans les œuvres du début des années 1910, il est légitime d’y entendre le prolongement de certains courants du XIXe siècle, notamment de l’impressionnisme et du symbolisme dont l’emprise s’affaiblira après 1918. Ropartz puise les poèmes des Quatre Odelettes (1914) dans les Jeux rustiques et divins d’Henri de Régnier, écrivain à la croisée du Parnasse et du symbolisme. Dans un style rappelant Debussy, Delius ou le d’Indy impressionniste, le paysage idyllique se voile de mélancolie, puis de teintes automnales où perce une menace (« Écoute le heurt de la hache qui, d’arbre en arbre, dans la forêt sape et s’ébrèche »), même si l’évocation de l’amour entraîne un ton exalté. L’homme doit se résigner devant le temps qui passe. « Je n’ai rien que trois feuilles d’or », confie-t-il en une longue psalmodie a cappella, ajoutant qu’elles « sentent la gloire et la mort ». Le cycle de Lili Boulanger Clairières dans le ciel a en commun avec Ropartz la clarté de l’écriture, le raffinement harmonique, l’association de dépouillement et de lyrisme passionné. Mais ici, les couleurs fauréennes et debussystes s’accompagnent de références tangibles à Wagner, en particulier à Tristan et Isolde dont le « leitmotiv du désir » se glisse dans les mélodies no 6 et no 13. En 1913, la jeune musicienne de vingt ans est ébranlée par Tristesses, corpus de vingt-quatre poèmes inclus dans le recueil Clairières dans le ciel de Francis Jammes. Elle en sélectionne treize, entame la composition qu’elle poursuit à la Villa Médicis et termine à Paris en 1914, contrainte de quitter Rome en raison de la guerre. Le 5 scoppio della guerra. Il poeta di Tristesses ricorda la donna amata, che lo ha abbandonato. Inutile cercare rifugio nella natura, nel sogno o nella fede: nulla può lenire il suo dolore. Demain fera un an è scandita dalle campane di Pasqua, che risuonano come un rintocco funebre, lo stesso che Vierne inserisce in un pezzo per pianoforte dedicato alla memoria del suo amico Alphonse Franc, morto al fronte nel 1916. Quest’ultima mélodie, la più lunga del ciclo, termina con una terribile constatazione: «Non ho più nulla che mi sostenga». Il 9 marzo 1918, Claire Croiza interpreta Si tout ceci n’est qu’un pauvre rêve e Vous m’avez regardé avec toute votre âme nella loro prima esecuzione alla Société nationale de musique. Lili Boulanger muore sei giorni dopo. Quando aveva vinto il prix de Rome en 1913, tra gli altri concorrenti c’era anche Jacques de La Presle, il quale, durante il conflitto, divenne barelliere per il 119° reggimento di fanteria. In piena guerra, egli compose La Branche d’acacia (1916) e Chanson de la rose (datata 9 maggio 1917), traboccanti di visioni idilliache della natura e di amorosi sensi, forse per esorcizzare l’orrore delle trincee. Nel 1920 apparve Heureux ceux qui sont morts, su un testo di Charles Péguy. Il brano, dedicato alla memoria del poeta morto al fronte il 5 settembre 1914, inizia come una marcia funebre, ma termina in modo trionfale per celebrare coloro che «sono ritornati alla terra, alla creta primordiale». La Lettre du front di Pierre Vellones, composta il 24 febbraio 1916 alla Main de Massiges (una collina della Champagne che fu teatro di violenti combattimenti), rivela invece lo scoramento del soldato, il quale si esalta per un attimo non certo al pensiero della «giusta guerra» invocata da Péguy, ma al ricordo dell’amore corrisposto. 6 poète de Tristesses se rappelle la femme aimée qui l’a abandonné. Refuge dans la nature, dans le rêve ou dans la foi : rien ne peut apaiser la douleur. Demain fera un an est rythmé par les cloches de Pâques qui sonnent comme un glas (ce même glas que Vierne met en musique dans une pièce pour piano à la mémoire de son ami Alphonse Franc, mort au front en 1916). Cette dernière mélodie, la plus longue du cycle, s’achève sur un constat terrible : « Je n’ai plus rien qui me soutienne. » Le 9 mars 1918, Claire Croiza crée Si tout ceci n’est qu’un pauvre rêve et Vous m’avez regardé avec toute votre âme à la Société nationale de musique. Lili Boulanger s’éteint six jours plus tard. Quand elle avait remporté le prix de Rome en 1913, elle avait concouru aux côtés de Jacques de La Presle qui, pendant le conflit, devient brancardier au 119e régiment d’infanterie. En pleine guerre, il compose La Branche d’acacia (1916) et Chanson de la rose (datée du 9 mai 1917), gorgés de nature idyllique et de sentiments amoureux, peut-être pour conjurer l’horreur des tranchées. En 1920 paraît Heureux ceux qui sont morts, sur un texte de Péguy. La mélodie, dédiée à la mémoire du poète mort sur le front le 5 septembre 1914, commence comme une marche funèbre, mais termine triomphalement pour célébrer ceux qui « sont retournés dans la première argile et la première terre ». La Lettre du front de Vellones, composée le 24 février 1916 à la Main de Massiges (lieu de violents combats en Champagne) révèle au contraire le découragement du soldat qui s’exalte un moment, non à la pensée de la « juste guerre » invoquée par Péguy, mais au souvenir de l’amour partagé. I compositori Les compositeurs Lili Boulanger (1893-1918) Meteora della musica francese, Julie-Marie Olga Boulanger, detta Lili, nasce in una famiglia di musicisti: un nonno violoncellista della Chapelle royale, un padre compositore e docente di canto al Conservatorio (Ernest Boulanger, Prix de Rome nel 1835), una madre cantante (la contessa russa Raïssa Mychetska), una sorella organista e compositrice (Nadia). La sua fragilità di salute si rivela fin dalla più tenera età: a due anni Lili contrae una polmonite in seguito alla quale rimarrà malata per il resto della sua vita. Studia musica con la sorella e riceve puntualmente i consigli dei grandi nomi della musica francese che frequentano la sua famiglia (in particolare Fauré e Pugno). Nel 1909 entra al Conservatorio di Parigi, formandosi alla composizione con Caussade, Vidal ed Emmanuel. Scrive le sue prime cantate a partire dal 1911 e ottiene un primo Prix de Rome nel 1913 con Faust et Hélène, diventando così la prima donna vincitrice di questo concorso istituito nel 1803. La notorietà allora acquisita le consente di ottenere un contratto di esclusiva con l’editore italiano Ricordi. Nonostante i problemi di salute, nel 1914 parte per Villa Medici, ma la dichiarazione di guerra la costringe a lasciare rapidamente Roma alla volta di Nizza. Lì compone il ciclo di liriche Clairières dans le ciel nonché alcuni salmi e pezzi strumentali. Dopo un secondo soggiorno a Roma nel 1916, Lili fa ritorno in Francia, nella regione parigina, e muore di tubercolosi nel marzo 1918 dopo aver avuto il tempo di ultimare importanti opere, tra cui il Pie Jesu per voce, organo, quartetto d’archi e arpa. Lili Boulanger (1893-1918) Étoile filante de la musique française, Julie-Marie Olga Boulanger, dite Lili, est issue d’une famille de musiciens : un grand-père violoncelliste de la Chapelle royale, un père compositeur et professeur de chant au Conservatoire (Ernest Boulanger, prix de Rome en 1835), une mère cantatrice (la comtesse russe Raïssa Mychetska) et une sœur organiste et compositrice (Nadia). La fragilité de sa santé est révélée dès son plus jeune âge : elle contracte une pneumonie à deux ans et restera malade jusqu’à la fin de sa vie. Elle étudie la musique avec sa sœur et reçoit ponctuellement les conseils des grands noms de la musique française qui entourent sa famille (notamment Fauré et Pugno). En 1909, elle entre au Conservatoire de Paris et se forme à la composition auprès de Caussade, Vidal et Emmanuel. Elle écrit ses premières cantates à partir de 1911 et obtient un premier prix de Rome en 1913 avec Faust et Hélène, devenant ainsi la première femme lauréate de ce concours créé en 1803. La notoriété qu’elle acquiert alors lui permet d’obtenir un contrat d’exclusivité avec l’éditeur italien Ricordi. Malgré ses problèmes de santé, elle part en 1914 à la villa Médicis, mais la déclaration de guerre l’oblige à quitter rapidement Rome pour Nice. Elle y compose le cycle de mélodies Clairières dans le ciel ainsi que des psaumes et des pièces instrumentales. Après un second séjour à Rome en 1916, elle rentre en France et meurt en région parisienne d’une tuberculose (en mars 1918) après avoir eu le temps d’achever des œuvres majeures dont le Pie Jesu pour voix, orgue, quatuor à cordes et harpe. 7 Jacques de La Presle (1888-1969) Jacques de La Presle intraprende gli studi al Conservatorio di Parigi, ma deve interromperli all’inizio della Prima Guerra mondiale. Barelliere al fronte, crea un’orchestra nell’esercito; i suoi superiori lodano la sua capacità «di riportare l’allegria e il buon umore fra le truppe». Intossicato dal gas nell’agosto 1918, ne soffrirà i postumi per tutta la vita. Nel dopoguerra riprende gli studi e nel 1921 riceve il prix de Rome con la cantata Hermione. Durante il soggiorno nella Città eterna compone l’oratorio L’Apocalypse de Saint Jean. Docente di armonia al Conservatorio (1937-1958), annovera tra i propri allievi Maurice Jarre, Antoine Duhamel e André Hodeir. È anche direttore artistico alla Radio (1930-1943) e diventa poi primo ispettore dell’insegnamento musicale nel 1945. Molto impegnato nell’attività didattica, dispone di un tempo limitato per comporre. Le sue ottanta mélodies, cantate in particolare da Camille Maurane, gli assicurano il riconoscimento dell’ambiente musicale. Jacques de La Presle è autore anche di opere cameristiche e orchestrali (Soir de bataille, «quadro sinfonico»). Le sue composizioni per pianoforte includono pezzi caratteristici, una sonata, un tema con variazioni, Impressions provençales per pianoforte e orchestra, un Concerto in re i cui movimenti evocano città e paesaggi. Lo stile di Jacques de La Presle lascia trasparire l’ammirazione per Fauré, Debussy, Ravel e Poulenc. Attento alla chiarezza, egli afferma: «Sono sempre attratto da un’espressione semplice, più sobria. È quanto di più difficile vi sia in arte». 8 Jacques de La Presle (1888-1969) Jacques de La Presle entame ses études au Conservatoire de Paris, mais doit les interrompre au début de la Première Guerre mondiale. Brancardier sur le front, il crée un orchestre dans l’armée ; ses supérieurs louent sa capacité « à ramener la gaieté et la bonne humeur » auprès des soldats. Gazé en août 1918, il en conservera des séquelles toute sa vie. Après la guerre, il reprend ses études et obtient le prix de Rome en 1921, avec la cantate Hermione. Lors de son séjour dans la Ville éternelle, il compose l’oratorio L’Apocalypse de Saint Jean. Professeur d’harmonie au Conservatoire (1937-1958), il compte parmi ses élèves Maurice Jarre, Antoine Duhamel et André Hodeir. Il est également directeur artistique à la Radio (1930-1943), puis devient inspecteur principal de l’enseignement musical en 1945. Très investi dans son activité pédagogique, il ne conserve qu’un temps limité pour composer. Ses quatre-vingt mélodies, chantées notamment par Camille Maurane, lui assurent la reconnaissance du milieu musical. Jacques de La Presle est également l’auteur d’œuvres de musique de chambre et pour orchestre (Soir de bataille, « tableau symphonique »). Ses partitions pour piano comprennent des pièces de caractère, une sonate, un thème et variations, Impressions provençales pour piano et orchestre, un Concerto en ré dont les mouvements évoquent des villes et des paysages. Son style laisse percevoir son admiration pour Fauré, Debussy, Ravel et Poulenc. Soucieux de clarté, il affirme : « Je suis toujours attiré vers une expression simple, plus dépouillée. C’est ce qui est le plus difficile en art. » Guy Ropartz (1864-1955) Dopo aver intrapreso studi giuridici per soddisfare i desideri dei genitori, Ropartz entra nel 1885 al Conservatorio di Parigi, dove studia con Dubois, Massenet e poi con César Franck, di cui sarà uno dei più tardi seguaci nel Novecento. Altri allievi, come d’Indy e Magnard, figureranno tra i suoi migliori amici. Pur seguendo gli studi musicali, Ropartz si dedica alla scrittura letteraria, per la quale ha rivelato una precoce predisposizione. Nel 1894 viene nominato direttore del Conservatorio di Nancy, incarico che ricoprirà per un quarto di secolo, animando con grande autorità e instancabile fervore la vita musicale della città e dirigendo in particolare rinomati concerti sinfonici. Nel 1919 Ropartz viene nominato alla guida del Conservatorio di Strasburgo nonché dei concerti sinfonici della città. Nel 1929 si ritira nella sua regione natale, la Bretagna, spesso dipinta nelle sue partiture, il che gli vale il soprannome di «cantore di Armor» – in particolare nell’opera Le Pays (1910). Fino al 1950 Ropartz arricchisce regolarmente il proprio catalogo di opere. Tra le circa duecento partiture che ha lasciato figurano cinque sinfonie, brani religiosi, musica da camera e poemi sinfonici. La sua musica è mirabilmente padroneggiata, con una solida architettura ereditata da Franck, armonicamente ricca nel solco del cromatismo wagneriano, ma sempre più modale senza inutili enfasi. La sua reputazione di austerità è stata spesso esagerata a scapito di un’autentica sensualità post-romantica. Guy Ropartz (1864-1955) Après avoir entrepris des études de droit pour satisfaire aux désirs de ses parents, Ropartz intègre en 1885 le Conservatoire de Paris, où il étudie avec Théodore Dubois, Jules Massenet puis César Franck, dont il sera l’un des plus tardifs partisans du XXe siècle. D’autres disciples, comme d’Indy et Magnard, compteront parmi ses meilleurs amis. Tout en menant ses études musicales, Ropartz poursuit l’écriture littéraire, pour laquelle il a très tôt montré des dispositions. En 1894, il est nommé directeur du Conservatoire de Nancy, poste qu’il occupera un quart de siècle, animant avec une grande autorité et une infatigable ferveur la vie musicale de la ville, en dirigeant notamment des concerts symphoniques réputés. En 1919, c’est à la tête du Conservatoire de Strasbourg que Ropartz est nommé, ainsi qu’à celle des Concerts symphoniques de la ville. Il se retire en 1929 dans sa région natale, la Bretagne, souvent dépeinte dans ses partitions, ce qui lui valut le surnom de « chantre d’Armor » – notamment dans son opéra Le Pays (1910). Jusqu’en 1950, Ropartz enrichit régulièrement son catalogue d’œuvres. Parmi les quelque deux cents partitions qu’il laisse figurent cinq symphonies, des pièces religieuses, de la musique de chambre et des poèmes symphoniques. Sa musique est admirablement maîtrisée, d’une architecture solide héritée de Franck, harmoniquement riche, dans la lignée du chromatisme wagnérien mais de plus en plus modale, sans emphase inutile. Sa réputation d’austérité a souvent été exagérée, au mépris d’une réelle sensualité post-romantique. 9 Pierre Vellones (1889-1939) Vellones, che in realtà si chiamava Pierre Rousseau, trasse il proprio pseudonimo dal nome di un villaggio della Mosa in cui era capitato durante la Grande Guerra. Violoncellista dilettante e acquarellista di talento, intraprese gli studi musicali con Jean-Hugues Louvier, un amico di Charles-Louis Widor. Tuttavia, il suo desiderio di diventare musicista si scontrò con l’opposizione paterna, per cui si orientò verso la medicina; continuò però a comporre, scegliendo spesso effettivi sorprendenti (Impressions d’Espagne per flauto, fagotto e arpa, Cinq Poèmes de Mallarmé per voce, quattro arpe, due sassofoni e contrabbasso). Amava particolarmente il timbro del sassofono e delle onde Martenot di recente invenzione, come attestano numerosi suoi lavori, quali Cavaliers andalous per quartetto di sassofoni, un Concerto pour saxophone alto, Rastelli per quartetto di sassofoni e orchestra, la Rapsodie per sassofono, arpa, celesta e percussione, Vitamines e Split per onde e ensemble, Cadix per due onde, tre sassofoni, tromba, contrabbasso, pianoforte, arpa e percussione. A partire dal 1933, quando cominciò a manifestarsi il mieloma che lo avrebbe ucciso, intraprese diversi viaggi in Europa e soprattutto in Spagna, un paese che lasciò una forte impronta sulla sua musica. Le sue opere rivelano anche un gusto marcato per il jazz e l’esotismo. Chansons d’amour de la vieille Chine per voce e pianoforte, la «danza araba» per orchestra Ouled Naïls, il balletto Le Paradis d’Amitabha (in cui sono presenti strumenti tibetani), o anche Polynésie, impressions exotiques rispecchiano l’attrazione che esercitavano su di lui quei paesi lontani che non ebbe il tempo di conoscere. 10 Pierre Vellones (1889-1939) Né Pierre Rousseau, Vellones emprunta son pseudonyme au nom d’un village de la Meuse qu’il traversa pendant la Grande Guerre. Violoncelliste amateur, aquarelliste talentueux, il se forma auprès de Jean-Hugues Louvier (un ami de Widor). Son désir de devenir musicien se heurta à l’opposition paternelle et il s’orienta vers la médecine. Mais il continua de composer, choisissant souvent des effectifs étonnants (Impressions d’Espagne pour flûte, basson et harpe, Cinq Poèmes de Mallarmé pour voix, quatre harpes, deux saxophones et contrebasse). Il affectionnait particulièrement le timbre du saxophone et des ondes Martenot récemment inventées. En témoignent par exemple Cavaliers andalous pour quatuor de saxophones, un Concerto pour saxophone alto, Rastelli pour quatuor de saxophones et orchestre, la Rapsodie pour saxophone, harpe, célesta et percussion, Vitamines et Split pour ondes et ensemble, Cadix pour deux ondes, trois saxophones, trompette, contrebasse, piano, harpe et percussion. À partir de 1933, alors qu’il commençait à souffrir du cancer des os qui allait l’emporter, il entreprit plusieurs voyages en Europe, notamment en Espagne, pays qui laissa une forte empreinte dans sa musique. Ses œuvres révèlent aussi son goût pour le jazz et l’exotisme. Chansons d’amour de la vieille Chine pour voix et piano, la « danse arabe » pour orchestre Ouled Nails, le ballet Le Paradis d’Amitabha (qui intègre des instruments tibétains) ou encore Polynésie, impressions exotiques reflètent sa fascination pour des contrées qu’il n’eut pas le temps d’approcher. Gli interpreti Les interprètes Duo Contraste Cyrille Dubois, tenore Tristan Raës, pianoforte Cyrille Dubois e Tristan Raës, diplomati al Conservatoire national supérieur de musique et de danse di Parigi, si valgono dei consigli di Jeff Cohen e Anne Le Bozec per quanto riguarda la mélodie e hanno approfondito lo studio del Lied con Helmut Deutsch, seguendone le masterclasses al Musée d’Orsay. Nel 2009, la vittoria al Concours international de ChantPiano Nadia et Lili Boulanger segna l’inizio del loro sodalizio artistico, con la nascita del Duo Contraste, che comincia a esibirsi in recital durante vari festival. Insieme, Dubois e Raës affrontano un repertorio eclettico che spazia dai grandi cicli tedeschi di Lieder alla mélodie francese, comprendendo anche la produzione meno nota di autori quali Rachmaninov, Britten o Théodore Dubois. Recentemente hanno conseguito ben tre premi al Concours international de musique de chambre di Lione: primo premio, premio del pubblico e premio dello sponsor principale. Si esibiscono in sedi prestigiose quali l’Opéra national de Lyon, l’Amphithéâtre de Bastille, l’Ermitage di San Pietroburgo, la Fondation Royaumont, il Palazzetto Bru Zane a Venezia, la Wigmore Hall a Londra, il Festival Piano aux Jacobins etc. Attualmente stanno preparando per le Edizioni Hortus la loro prima incisione, dedicata ai musicisti francesi della Grande Guerra, con il sostegno del Palazzetto Bru Zane. Duo Contraste Cyrille Dubois, ténor Tristan Raës, piano Issus du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, Cyrille Dubois et Tristan Raës bénéficient pour la mélodie des conseils de Jeff Cohen et Anne Le Bozec, et approfondissent leur approche du lied avec Helmut Deutsch dans le cadre de masterclasses au Musée d’Orsay. En 2009, la victoire au Concours international de Chant Piano Nadia et Lili Boulanger marque le début de leur partenariat en concert et signe l’essor du Duo Contraste. Ils se produisent alors en récital dans de nombreux festivals. Ensemble, ils abordent un répertoire éclectique allant des grands cycles allemands à la mélodie française mais aussi contemporaine, sans s’interdire d’aborder un répertoire moins usuel tel que les mélodies de Rachmaninov, Britten ou Théodore Dubois. Récemment lauréats de trois prix au Concours international de musique de chambre de Lyon (premier prix, prix du public, prix du mécène principal), ils chantent dans des salles telles que l’Opéra national de Lyon, l’Amphithéâtre de Bastille, l’Hermitage Theater de Saint-Pétersbourg, la Fondation Royaumont, le Palazzetto Bru Zane à Venise, le Wigmore Hall à Londres, le Festival Piano aux Jacobins etc. Ils préparent actuellement leur premier enregistrement consacré aux musiciens français de la Grande Guerre avec les éditions Hortus ; le disque est soutenu par le Palazzetto Bru Zane. 11 I testi Les textes Guy Ropartz Quatre Odelettes Testi di Henri de Régnier 12 Una piccola canna m’è bastata… Un petit roseau m’a suffi… Un piccola canna m’è bastata per far fremere l’erba alta e tutto il prato e i dolci salici e il ruscello che canta anch’esso; un piccola canna m’è bastata per far cantare tutto il bosco. Un petit roseau m’a suffi Pour faire frémir l’herbe haute Et tout le pré Et les doux saules Et le ruisseau qui chante aussi ; Un petit roseau m’a suffi À faire chanter la forêt. I viandanti ne hanno udito il canto nei loro pensieri, a tarda sera, nel silenzio e nel vento, nitido o vago, vicino o lontano… I viandanti, ascoltando i loro pensieri, la sentiranno ancora cantare, e sempre odono il suo canto nel profondo del loro cuore. Ceux qui passent l’ont entendu Au fond du soir, en leur pensées, Dans le silence et dans le vent, Clair ou perdu, Proche ou lointain… Ceux qui passent en leurs pensées En écoutant, au fond d’eux-mêmes, L’entendront encore et l’entendent Toujours qui chante. Mi è bastata quella canna colta presso la fontana ove Amore venne un giorno Il m’a suffi De ce petit roseau cueilli À la fontaine où vint l’Amour a contemplare il grave suo volto piangente, per far piangere i viandanti e far tremare l’erba e fremere l’acqua; e io, con il soffio di una canna, ho fatto cantare tutto il bosco. Mirer, un jour, Sa face grave Et qui pleurait, Pour faire pleurer ceux qui passent Et trembler l’herbe et frémir l’eau ; Et j’ai, du souffle d’un roseau, Fait chanter toute la forêt. Se tu dicessi… Si tu disais… Se tu dicessi: ecco l’Autunno che viene e cammina dolcemente sulle foglie secche, ascolta i colpi dell’ascia che nel bosco, d’albero in albero, intacca e abbatte; guarda anche gli uccelli cadere sulla palude, uno dopo l’altro, con le ali flosce qua e là macchiate di sangue fresco. Si tu disais : Voici l’Automne qui vient et marche Doucement sur les feuilles sèches, Écoute le heurt de la hache Qui, d’arbre en arbre, dans la forêt Sape et s’ébrèche ; Regarde aussi sur le marais Les oiseaux tomber, flèche à flèche, Les ailes lâches. Avec des taches De doux sang frais. Se tu dicessi: ecco l’Inverno. Il sole sanguina sul mare, la barca è prigioniera nelle acque ghiacciate del porto, il focolare fuma, il vento ansima Si tu disais : Voici l’Hiver. Le soleil saigne sur la mer, La barque est prise aux glaces du port, L’âtre fume, le vent halète 13 14 o sogghigna, mugola o sta in agguato, e abbaia e morde; in sera amara si conclude il giorno. Se tu dicessi: sono il dolore e l’Inverno; t’amerei, ma m’hai detto sorridendo: Ou ricane, glapit ou guette Et jappe et mord ; Le jour finit en soir amer… Si tu disais : Je suis la douleur et l’hiver ; Je t’aimerais, mais tu m’as dit en souriant : guarda a oriente l’aurora, rosa e verde sui prati e sull’acqua; aprile a piedi nudi corre dolcemente sull’erba mossa da un fremito e la bella e sonora Primavera intreccerà i tuoi giorni in ghirlande e la rosa alla rosa, e la gioia alla gioia; io son l’alba che nasce e l’ala che si spiega; la mia bocca sorridente è fresca e dolce e tendo le mie mani di carne a fiore che sa di Primavera. Regarde cette aurore à l’orient Rose et verte sur les prés et l’eau ; Avril aux doux pieds nus court sur l’herbe qui tremble Et le Printemps sonore et beau Tressera tes jours en guirlandes Et la rose à la rose et la joie à la joie ; Je suis l’aube qui naît et l’aile qui s’éploie, Je suis souriante et ma bouche Est fraîche et douce, Et je te tends Mes mains de chair en fleur qu’embaume le Printemps. Canta così dolcemente... Chante si doucement... Canta così dolcemente che io oda altre voci attraverso la tua voce, più dolce sarà la sua tenerezza se cogli su un ramo lo stormire di tutto il bosco. Chante si doucement que j’entende À travers ta voix d’autres voix, Sa tendresse sera plus tendre Si tu cueilles en une branche Le murmure de tout le bois. Ascolta, quest’onda mi porta l’eco lontana dell’intero mare e con fragore cupo e forte tutta s’infrange in un chiaro scrosciare: Écoute, cette vague m’apporte L’écho lointain de toute la mer, Et sa rumeur profonde et forte Déferle toute en ce bruit clair : il tuo passo sulla mia soglia, sandali d’oro, tacco di ferro, e il canestro che porti sia di nero giunco o di verdi vimini, pieno di fiori o di foglie morte, il tuo passo sulla mia soglia è la Vita e tutta la Vita che entra e cammina nella mia vita, agile sandalo o tacco pesante, dolce o selvaggia, e il bacio nudo della sua bocca è tutto l’amore. Ton pas sur le seuil de ma porte, Sandales d’or, talon de fer, Que la corbeille que tu portes Soit de jonc noir ou d’osier vert, Pleine de fleurs ou de feuilles mortes Ton pas sur le seuil de ma porte C’est la Vie et toute la Vie Qui entre et marche dans ma vie, Sandale souple ou talon lourd, Douce ou farouche, Et le baiser nu de sa bouche Est tout l’Amour. Non ho altro che tre foglie d’oro… Je n’ai rien que trois feuilles d’or… Non ho altro che tre foglie d’oro e un bastone di faggio, non ho nulla se non un po’ di terra sotto i tacchi, l’odore della sera nei capelli e il riflesso del mare in fondo agli occhi, Je n’ai rien Que trois feuilles d’or et qu’un bâton De hêtre, je n’ai rien Qu’un peu de terre à mes talons, Que l’odeur du soir en mes cheveux, Que le reflet de la mer en mes yeux, 15 16 poiché ho camminato sui sentieri del bosco e del greto e ho tagliato un ramo da un faggio e colto passando dall’autunno dormiente un mazzetto di tre foglie d’oro. Car j’ai marché par les chemins De la forêt et de la grève Et j’ai coupé la branche au hêtre Et cueilli en passant à l’automne qui dort Le bouquet des trois feuilles d’or. Accettale; sono gialle e morbide e venate di fili di porpora; sanno di gloria e di morte. Tremavano al nero vento del destino; tienile un poco tra le tue dolci mani, sono leggere, e pensa a colui che bussò alla tua porta, una sera, e sedette in silenzio, e nell’andarsene riprese il suo bastone nero e ti lasciò le foglie d’oro, color di sole e di morte... Apri le mani, chiudi la porta e lasciale al vento che le porti via! Accepte-les ; elles sont jaunes et douces Et veinées De fils de pourpre ; Elles sentent la gloire et la mort. Elles tremblèrent au noir vent des destinées ; Tiens-les un peu dans tes mains douces : Elles sont légères, et pense À celui qui frappa à ta porte, Un soir, Et qui s’est assis en silence Et qui reprit en s’en allant Son bâton noir Et te laissa ces feuilles d’or, Couleur de soleil et de mort… Ouvre tes mains, ferme ta porte Et laisse-les aller au vent Qui les emporte ! Pierre Vellones Lettre du front Testo di Marcel Manchez Tace il cannone, si fa notte non si ode più il minimo rumore tutti sonnecchiano e io ti scrivo con i piedi a mollo alla luce della lanterna: sono di guardia. Le canon se tait, il fait nuit On n’entend plus le moindre bruit Chacun sommeille Et je t’écris les pieds dans l’eau À la lumière d’un falot Je suis de veille. Com’è lontano il tempo passato, il mio coraggio se n’è andato i giorni se lo portano via. Nel silenzio avvolgente mi sento solo e penso a cose morte. Comme il est loin le temps passé Mon courage s’en est allé. Les jours l’emportent Dans le silence enveloppant Je me sens seul et vais rêvant Des choses mortes. Ah! I nostri cari ricordi di un tempo le tue dichiarazioni di bimba affettuosa così davvero mia la vicinanza accanto al fuoco. Ti ricordi la vita a due la vita di una volta. Ah ! Nos chers souvenirs d’antan Tes aveux de câline enfant Si vraiment mienne Le tête à tête au coin du feu Tu te souviens la vie à deux La vie ancienne. 17 18 Rivedo gli occhi tuoi chiari e allungati leggeri come farfalle di mussola, i tuoi capelli biondi l’aria da monella la tua bocca che pare uno scrigno di perle fini. Je revois tes yeux clairs et longs Légers comme des papillons De mousseline Tes cheveux blonds ton air gamin Ta bouche qui semble un écrin De perles fines. Com’è lontano tutto questo, com’è antico! Le nostre passeggiate da innamorati ogni domenica la penombra scura in cui ci amavamo e i baci che posavo sulla tua pelle bianca. Comme c’est loin ! Comme c’est vieux ! Nos promenades d’amoureux Chaque dimanche L’ombre complice où l’on s’aimait Et les baisers que je glissais Sur ta peau blanche. Tace il cannone, si fa notte non si ode più il minimo rumore tutti sonnecchiano e io ti scrivo con i piedi a mollo alla luce della lanterna: sono di guardia. Le canon se tait, il fait nuit On n’entend plus le moindre bruit Chacun sommeille Et je t’écris les pieds dans l’eau À la lumière d’un falot Je suis de veille. Jacques de La Presle Mélodies Canzone della rosa Chanson de la rose Testo di M. A. Robert Texte de M. A. Robert O dolcezza! Ai miei puri fremiti quale dio laggiù dà ali? Il cielo si riempie di canzoni e la fontana, all’unisono, dice «Accorrete» alle tortore. Ô douceur ! À mes purs frissons Quel dieu là-bas donne-t-il des ailes ? Le Ciel s’emplit de chansons Et la fontaine, à l’unisson Dit : « Accourez » aux tourterelles. O meravigliosa fioritura fresche rose sulla pelle nuda al mio ingenuo fantasticare non date forse ragione? Ô merveilleuse floraison Roses fraîches sur la chair nue À ma rêverie ingénue Semblez-vous pas donner raison ? Cuore di porpora! Sangue della Terra! Della tua aurora raggiante l’ape s’inebria abbagliata e il desiderio si disseta. Cœur de pourpre ! Sang de la Terre ! En ton aurore épanouie L’abeille s’enivre éblouie Et le désir se désaltère. La tua carne di fuoco narra all’anima gli amplessi tra i singhiozzi e Citerea tutta d’oro tra le onde blu e d’argento. Ta chair de flamme raconte à l’âme Les étreintes dans les sanglots Et Cythérée toute dorée En l’argent et le bleu des flots. 19 20 Tu sei, o rosa, l’apoteosi ove vorticano i baci, tutta l’ebbrezza della carezza rifulge nei tuoi chiari petali. Tu es, ô rose ! L’apothéose Où tourbillonnent les baisers Toute l’ivresse De la caresse Rutile en tes pétales clairs. Sangue della Terra! Rosa d’Amore! Al canto dei calici sfogliati ricevi l’anima mia ardente nella tua umida porpora. Sang de la Terre ! Rose d’Amour ! Au chant des flûtes effeuillées Reçois mon âme ardente en ta pourpre mouillée. Il ramo d’acacia La branche d’acacia Testo di Jean Richepin Texte de Jean Richepin Tu mi chiedi, sorridendo curiosa, quanti giorni sono, quanti giorni sono che t’amo? Prendi tu stessa il ramo d’acacia, Tu me demandes, rieuse Curieuse, Combien de jours il y a, Combien de jours que je t'aime ? Prends toi-même La branche d'acacia, prendilo e spezza il ramo tutto bianco di fiori meno candidi di te, conta i fiori e le foglie Prends et casse cette branche Toute blanche De fleurs moins blanches que toi, Compte les fleurs et les feuilles che cogli, uno a uno, e dimmi Que tu cueilles Une par une, et dis-moi quanti sono i fiori e le foglie che cogli su tutta l’acacia; e dimmi allora tu stessa quanti giorni sono passati da quando t’amo. Combien les fleurs et les feuilles Que tu cueilles Sont sur tout l'acacia ; Alors, depuis que je t'aime Dis toi-même Combien de jours il y a. Felici coloro che sono morti Heureux ceux qui sont morts Testo di Charles Péguy Texte de Charles Péguy Felici coloro che sono morti per la loro terra, purché sia stato in una giusta guerra. Felici coloro che sono morti per un fazzoletto di terra. Felici coloro che sono morti di una morte solenne. Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle, Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre. Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre. Heureux ceux qui sont morts d'une mort solennelle. Felici coloro che sono morti nelle grandi battaglie, riversi a terra col volto rivolto a Dio. Felici coloro che sono morti con onore supremo e tutto l’apparato dei grandi funerali. Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles, Couchés dessus le sol à la face de Dieu. Heureux ceux qui sont morts sur un dernier haut lieu, Parmi tout l'appareil des grandes funérailles. Felici coloro che sono morti per le città degli uomini poiché esse sono il corpo della città di Dio. Felici coloro che sono morti per il loro focolare e il loro fuoco, Heureux ceux qui sont morts pour des cités charnelles. Car elles sont le corps de la cité de Dieu. Heureux ceux qui sont morts pour leur âtre et leur feu, 21 e i poveri onori delle case paterne. Felici coloro che sono morti, poiché sono ritornati alla terra, alla creta primordiale. Felici coloro che sono morti in una giusta guerra. Felici le spighe mature e il grano mietuto. Et les pauvres honneurs des maisons paternelles. Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés Dans la première argile et la première terre. Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre. Heureux les épis murs et les blés moissonnés. Louis Vierne Le Glas op. 39 per pianoforte solo Lili Boulanger Clairières dans le ciel Testi di Francis Jammes 22 Era scesa fino in fondo al prato Elle était descendue au bas de la prairie Ella era scesa fino in fondo al prato, e poiché il prato era tutto fiorito di piante il cui stelo ama crescere nell’acqua, quelle piante inondate io le avevo colte. Ben presto, poiché s’era bagnata, risalì fino in cima a quel prato tutto fiorito. Rideva e si scuoteva con la grazia dinoccolata delle ragazze troppo alte. Aveva lo sguardo che hanno i fiori di lavanda. Elle était descendue au bas de la prairie, et, comme la prairie était toute fleurie de plantes dont la tige aime à pousser dans l’eau, ces plantes inondées je les avais cueillies. Bientôt, s’étant mouillée, elle gagna le haut de cette prairie-là qui était toute fleurie. Elle riait et s’ébrouait avec la grâce dégingandée qu’ont les jeunes filles trop grandes. Elle avait le regard qu’ont les fleurs de lavande. Ella è gravemente triste Elle est gravement gaie Ella è gravemente triste. A tratti alzava lo sguardo come per sorprendere un mio pensiero. Era dolce allora, come, quando è tardi, il velluto giallo e blu d’un viale di pensieri. Elle est gravement gaie. Par moments son regard se levait comme pour surprendre ma pensée. Elle était douce alors comme, quand il est tard, le velours jaune et bleu d’une allée de pensées. A volte sono triste Parfois, je suis triste A volte sono triste. E subito penso a lei. Allora sono felice. Ma ritorno triste se penso che non so quanto ella m’ami. È lei la fanciulla dall’anima limpida, che, dentro al suo cuore, conserva gelosamente l’unica passione che si dà a uno soltanto. Se n’è andata prima che i tigli sbocciassero, e poiché sono fioriti dopo che se n’è andata mi sono stupito vedendo, amici miei, dei rami di tiglio privi di fiori. Parfois, je suis triste. Et, soudain, je pense à elle. Alors, je suis joyeux. Mais je redeviens triste de ce que je ne sais pas combien elle m’aime. Elle est la jeune fille à l’âme toute claire, et qui, dedans son cœur, garde avec jalousie l’unique passion que l’on donne à un seul. Elle est partie avant que s’ouvrent les tilleuls, et, comme ils ont fleuri depuis qu’elle est partie, Je me suis étonné de voir, ô mes amis, des branches de tilleuls qui n’avaient pas de fleurs. Un poeta diceva Un poète disait Un poeta diceva che, quand’era giovane, gli fiorivano i versi come a un rosaio le rose. Quando penso a lei, sento mormorare nel mio cuore una fonte inesauribile. Come Dio dà ai gigli un profumo di chiesa, Un poète disait que, lorsqu’il était jeune, il fleurissait des vers comme un rosier des roses. Lorsque je pense à elle, il me semble que jase une fontaine intarissable dans mon cœur. Comme sur les lys Dieu pose un parfum d’église, 23 24 come imbelletta di corallo le guance della ciliegia, a lei voglio donare, con devozione, il colore di un profumo che resterà senza nome. Comme il met du corail aux joues de la cerise, je veux poser sur elle, avec dévotion, la couleur d’un parfum qui n’aura pas de nom. Ai piedi del mio letto Au pied de mon lit Ai piedi del mio letto, una Madonna nera pose mia madre. E amo questa vergine d’una devozione un po’ italiana. O Vergine di Loreto, in piedi su un fondo oro, che mi fate pensare a mille frutti di mare in vendita su moli dove neanche un soffio d’aria agita le bandiere che pesanti dormono, O Vergine di Loreto, voi sapete che nei momenti in cui non mi sento degno d’essere amato da lei è il vostro profumo che mi rallegra il cuore. Au pied de mon lit, une Vierge négresse fût mise par ma mère. Et j’aime cette Vierge d’une religion un peu italienne. Virgo Lauretana, debout dans un fond d’or, qui me faites penser à mille fruits de mer Que l’on vend sur des quais où pas un souffle d’air n’émeut les pavillons qui lourdement s’endorment, Virgo Lauretana, vous savez qu’en ces heures où je ne me sens pas digne d’être aimé d’elle c’est vous dont le parfum me rafraîchit le cœur. Se tutto ciò non è che un misero sogno Si tout ceci n’est qu’un pauvre rêve Se tutto ciò non è che un misero sogno, e se dovrò aggiungere delusione a delusioni una volta di più nella mia vita; e se dovrò ancora, per la mia cupa follia, cercare nella dolcezza del vento e della pioggia le sole vane voci che mi tengano avvinto, non so se guarirò, amica mia… Si tout ceci n’est qu’un pauvre rêve, et s’il faut que j’ajoute dans ma vie, une fois encore, la désillusion aux désillusions ; et si je dois encore, par ma sombre folie, chercher dans la douceur du vent et de la pluie les seules vaines voix qui m’aient en passion : je ne sais si je guérirai, ô mon amie… Ci ameremo tanto Nous nous aimeront tant Ci ameremo tanto che non diremo parola, tendendoci la mano, quando ci rivedremo. Antiche fronde ti faranno ombra, sulla nota panchina ove ci siederemo. Su quella panchina io e te ci siederemo soli, per un lungo istante, amica mia, non oserai… Come sarai dolce con me e come tremerò… Nous nous aimeront tant que nous tairons nos mots, en nous tendant la main, quand nous nous reverrons. Vous serez ombragée par d’anciennes rameaux, Sur le banc que je sais où nous nous assoirons. Donc nous nous assoirons sur ce banc, tout deux seuls, D’un long moment, ô mon amie, vous n’oserez… Que vous me serez douce et que je tremblerai… Mi hai guardato con tutta l’anima Vous m’avez regardé avec toute votre âme Mi hai guardato con tutta l’anima. A lungo mi hai guardato, come un cielo azzurro. Ho messo il tuo sguardo all’ombra dei miei occhi… Com’era calmo e appassionato insieme… Vous m’avez regardé avec toute votre âme. Vous m’avez regardé longtemps comme un ciel bleu. J’ai mis votre regard à l’ombre de mes yeux… Que ce regard était passionné et calme… I lillà che erano fioriti Les lilas qui avaient fleuri I lillà che erano fioriti l’anno scorso tornano a fiorire nelle tristi aiuole. Gia l’esile pesco ha cosparso il cielo azzurro dei suoi fiori, come un bambino nel giorno del Corpus Domini. Il mio cuore dovrebbe morire in mezzo a tutto questo, poiché era tra i frutteti bianchi e rosa che avevo sperato non so che da te. La mia anima sogna sordamente sulle tue ginocchia. Les lilas qui avaient fleuri l’année dernière vont fleurir de nouveau dans les tristes parterres. Déjà le pécher grêle a jonché le ciel bleu de ses roses, comme un enfant la Fête-Dieu. Mon cœur devrait mourir au milieu de ces choses, car c’était au milieu des vergers blancs et roses que j’avais espéré je ne sais quoi de vous. Mon âme rêve sourdement sur vos genoux. 25 Non respingerla. Non farla alzare, affinché non veda, allontanandosi, quanto sei fragile e turbata tra le sue braccia. Ne la repoussez point. Ne la relevez pas, de peur qu’en s’éloignant de vous elle ne voie combien vous êtes faible, et troublée dans ses bras. Due aquilegie Deux Ancolies Due aquilegie oscillavano, oscillavano sulla collina. Diceva un’aquilegia alla sorella: tremo davanti a te, sono confusa. E l’altra rispondeva: se mi specchio nella roccia che l’acqua consuma goccia a goccia, vedo che tremo, e come te sono confusa. Deux Ancolies se balançaient sur la colline. Et l’ancolie disait à sa sœur l’ancolie : Je tremble devant toi et demeure confuse. Et l’autre répondait : si dans la roche qu’use l’eau, goutte à goutte, si je me mire, je vois que je tremble, et je suis confuse comme toi. Il vento sempre più tutt’e due le cullava, d’amore le colmava e i loro cuori blu mescolava. 26 Le vent de plus en plus les berçait toutes deux, les emplissait d’amour et mêlait leurs cœurs bleus. Giacché ho sofferto Parce que j’ai souffert Giacché ho sofferto, mia cinciallegra benedetta, so quel che l’altro ha sofferto: poiché ero due… Conosco le lunghe veglie nel cuor della notte, e l’angoscia per me che ti gonfia il petto. Talora si direbbe che una testa adorata, fiduciosa e pura, o tu che sei sorella dei fiori di lino e a volte fissi il cielo come loro, si direbbe che una testa inclinata nella notte gravi con tutto il suo peso, per sempre, sulla mia vita. Parce que j’ai souffert, ma mésange bénie, je sais ce qu’a souffert l’autre : car j’étais deux… Je sais vos longs réveils au milieu de la nuit, et l’angoisse de moi qui vous gonfle le sein. On dirait par moments qu’une tête chérie, confiante et pure, ô vous qui êtes la sœur des lins en fleurs et qui parfois fixez le ciel comme eux, on dirait qu’une tête inclinée dans la nuit pèse de tout son poids, à jamais, sur ma vie. Di lei conservo un medaglione Je garde une médaille d’elle Di lei conservo un medaglione con una data e le parole: pregare, credere, sperare. Ma io vedo anzitutto che il medaglione è scuro: l’argento si è annerito sul suo collo di colomba. Je garde une médaille d’elle où sont gravés une date et les mots : prier, croire, espérer. Mais moi, je vois surtout que la médaille est sombre : Son argent a noirci sur son col de colombe. Domani sarà un anno Demain fera un an Domani sarà un anno da che coglievo a Audaux i fiori di cui ho scritto, nel prato bagnato. Oggi è il più bello dei giorni di Pasqua. Mi sono immerso nell’azzurro della campagna, attraverso boschi prati campi. Cuor mio, com’è che non sei morto già da un anno? Mio cuore, ti ho imposto anche la sofferenza di rivedere questo villaggio ove tanto ho sofferto, le rose che sanguinano davanti alla canonica, quei lillà che mi uccidono nelle tristi aiuole. Mi sono ricordato del mio antico affanno e non so come non sono caduto sulla terra ocra del sentiero, la fronte nella polvere. Più nulla. Non ho nulla, più nulla che mi sostenga. Perché fa così bello, e perché sono nato? Avrei voluto posare sulle tue quiete ginocchia la stanchezza che abbatte la mia anima, accasciata come una poveretta nel fosso lungo la strada. Demain fera un an qu’à Audaux je cueillais les fleurs dont j’ai parlé, de la prairie mouillée. C’est aujourd’hui le plus beau jour des jours de Pâques. Je me suis enfoncé dans l’azur des campagnes, à travers bois, à travers prés, à travers champs. Comment, mon cœur, n’es-tu pas mort depuis un an ? Mon cœur, je t’ai donné encore ce calvaire de revoir ce village où j’avais tant souffert, ces roses qui saignaient devant le presbytère, ces lilas qui me tuent dans les tristes parterres. Je me suis souvenu de ma détresse ancienne, et je ne sais comment je ne suis pas tombé sur l’ocre du sentier, le front dans la poussière. Plus rien. Je n’ai plus rien, plus rien qui me soutienne. Pourquoi fait-il si beau et pourquoi suis-je né ? J’aurais voulu poser sur vos calmes genoux la fatigue qui rompt mon âme qui se couche ainsi qu’une pauvresse au fossé de la route. 27 28 Dormire. Poter dormire. Dormire per sempre sotto gli scrosci azzurri, sotto i freschi tuoni. Non provare più nulla. Non sapere che esisti. Non vedere più il blu che inghiotte le colline nell’azzurra vertigine in cui acqua e vento si mescolano, né il vuoto in cui cerco invano la tua presenza. Mi pare di sentir piangere sordamente dentro di me, a singhiozzi squassanti, qualcuno che non c’è. Scrivo. E la campagna risuona di gioia. [...] Lei era scesa fino in fondo al prato, e poiché il prato era tutto fiorito... Dormir. Pouvoir dormir. Dormir à tout jamais sous les averses bleues, sous le tonnerres frais. Ne plus sentir. Ne plus savoir votre existence. Ne plus voir cet azur engloutir ces coteaux dans ce vertige bleu qui mêle l’air à l’eau, ni ce vide où je cherche en vain votre présence. Il me semble sentir pleurer au fond de moi, d’un lourd sanglot muet, quelqu’un qui n’est pas là. J’écris. Et la campagne est sonore de joie. [...] Elle était descendue au bas de la prairie, Et comme la prairie était toute fleurie... Più nulla. Non ho più nulla che mi sostenga. Plus rien. Je n’ai plus rien qui me soutienne. Prossimi eventi a Venezia Prochains événements à Venise Martedì 2 dicembre, ore 18 Palazzetto Bru Zane Conferenza di Fabio Morabito: Musica d'altri nelle proprie mani: Pierre Baillot e l'idea dell'interprete nella Parigi di primo Ottocento Martedì 3 febbraio, ore 18 Palazzetto Bru Zane Conferenza di Marco Stacca: Primo, secondo... contorno e frutta! Funzioni drammatiche del cibo nell'operetta francese Giovedì 11 dicembre, ore 20 Palazzetto Bru Zane In memoriam Musiche di FAURÉ, VIERNE Quatuor Modigliani Jean-Frédéric Neuburger, pianoforte Finale con brindisi per scambiarci gli auguri di Natale Martedì 10 febbraio, ore 20 Scuola Grande San Giovanni Evangelista Le ventre de Paris Musiche di OFFENBACH, HERVÉ, AUDRAN, LECOCQ C. Poul, soprano – C. Meng, mezzosoprano – D. Ghilardi, tenore A. Marzorati, baritono – M. Flahaut, flagioletto e fagotto I. Saint-Yves, violoncello – D. Isoir, pianoforte Nell'ambito di Expo Milano 2015 «Nutrire il pianeta» e del Carnevale di Venezia Sabato 24 gennaio, ore 17 Palazzetto Bru Zane Trio con pianoforte Musiche di SAINT-SAËNS, DEBUSSY, ALKAN Trio di Parma Finale con brindisi insieme ai musicisti Domenica 25 gennaio Palazzetto Bru Zane Concerto per le famiglie Ore 15-16: laboratorio di preparazione (a cura di Diana d'Alessio) Ore 16-16.30: merenda Ore 16.30: concerto del Trio di Parma Lunedì 16 febbraio, ore 20 Palazzetto Bru Zane L'heure exquise Musiche di FAURÉ, LEKEU, HAHN, KŒCHLIN, DEBUSSY, DUPARC Marie-Nicole Lemieux, mezzosoprano Roger Vignoles, pianoforte Contributi musicologici Louise Bernard de Raymond, Hélène Cao, Fanny Gribenski, Étienne Jardin, Nicolas Southon Traduzioni Arianna Ghilardotti, Paolo Vettore Palazzetto Bru Zane Centre de musique romantique française San Polo 2368, 30125 Venezia - Italia tel. +39 041 52 11 005 bru-zane.com
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