Argumentaire La question de l’étranger habite la psychanalyse depuis son origine. D’une part, l’invention de la clinique analytique, faisant le constat que « le moi n’est jamais maître dans sa propre demeure », met le sujet en face d’une altérité constitutive. D’autre part, la psychanalyse elle-même ne se rend jamais familière avec l’inconscient, et n’a de cesse de se confronter aux limites du savoir, retrouvant à ses marges l’altérité de la vérité dans son rapport au savoir. Comme si elle était vouée à demeurer étrangère, ou dans une position d’extraterritorialité, vis-à-vis du champ des savoirs. En sorte que si l’analyse travaille de façon élective la question de l’étranger, elle est aussi bien travaillée par elle. De nos jours, la question de l’étranger renvoie à la rencontre avec la figure d’autrui, du migrant, du différent, mais aussi celle de l’autre en nous, c’est-à-dire le pulsionnel, l’infantile, l’inquiétant car indomptable, une éternelle terra incognita. Et face aux aléas ordinaires de la vie ou à ceux que lui imposent des expériences plus extrêmes, le sujet n’est-il pas alors sans cesse confronté au fait d’être habité par une hétérogénéité, d’être autre pour lui-même ? Les progrès scientifiques et les effets de modernité n’ont réussi qu’à déplacer les limites d’un malaise qui est corrélatif à ce qui demeure irréductiblement étranger en l’humain, individuellement ou socialement. Si l’étranger apparaît alors comme un condensateur de tensions psychiques et sociales, que peuvent en dire aujourd’hui les chercheurs en psychanalyse ? La question de ce qui demeure étranger se trouve ainsi, de manière transversale, toujours au cœur de nos recherches cliniques, qu’elles s’intéressent au corps, au langage, aux psychoses, au trauma ou à l’exil. Elle nous oblige à quitter nos certitudes en nous ramenant, inévitablement, à cet Unheimlich qui, comme le rappelle Freud, « serait toujours quelque chose dans quoi, pour ainsi dire, on se trouve tous désorientés ». Ce qui demeure Ingres (J. A.). Œdipe et le Sphinx, Musée du Louvre, Paris, 1808 Journée doctorale Université Paris Diderot UFR Études Psychanalytiques CRPMS (EA 3522) ED Recherches en psychanalyse (ED 450) étranger Lieu Université Paris Diderot Amphithéâtre 9E 2 rue Marguerite Duras 75013 Paris Ligne 14, Bibliothèque François Mitterand 89, 62, 64, 325 Dates et horaires 12 décembre 2014 De 9h à 18h30 Renseignements [email protected] Public La journée est ouverte à tous. Entrée gratuite, dans la limite des places disponibles. Université Paris Diderot Amphithéâtre 9E 2 rue Marguerite Duras 75013 Paris Journée doctorale CE QUI DEMEURE ÉTRANGER 12 décembre 2014 Université Paris Diderot www.ep.univ-paris-diderot.fr www.crpms.univ-paris-diderot.fr www.sorbonne-paris-cite.fr www.univ-paris-diderot.fr Amphithéâtre 9E 2 rue Marguerite Duras 75013 Paris UFR d’Études psychanalytiques ED Recherches en Psychanalyse CRPMS Université Paris 7 – Denis Diderot Journée doctorale Ce qui demeure étranger 9h – Ouverture et introduction Christian Hoffmann Matinée – 9h-13h 9h30 – Table I : Vacillements identitaires Modérateur : Christian Hoffmann Sébastien Allali Délire d'illusion des sosies : l'étrange et la pulsion de mort dans le syndrome de Capgras Caitlin Ware L’étrangeté de la langue du sujet souffrant de la maladie d’Alzheimer Marco Isaia L’inquiétude d’un nom qui reste étranger 10h30 – Pause café 10h45 – Table II : Figures de l’étranger Modérateur : Alain Vanier Élise Ricadat et Sophie Fradkin L’étranger du patient adolescent à l’hôpital Manoel Madeira Made in China : la dénégation étrangère des psychoses Virginie Tournefier L'étranger en la demeure: une figure de la femme criminelle 12h00 – Pause déjeuner Après-midi – 13h30-18h30 Conférence plénière Fethi Benslama La demeure de l’étranger 14h45 – Table III : Dialoguer avec l’étrangeté Modérateur : Éric Bidaud Angélique Cayot Dialoguer avec l'étranger : aux sources de « l'inconnu » dans l'acte de transmission Tamara Guenoun Le personnage : figure de l’autre en soi ? Marjorie Mortier Quand la psychanalyse permet de ne pas demeurer étranger : le cas des parents d'enfants autistes 16h15 – Pause café 16h30 – Table IV : Étranger en soi Modérateur : François Villa Véra Savvaki Deux fois étranger Joana Maia LȺ Femme, l’étranger par excellence Graziella Gilormini La maladie chronique à l’adolescence, apprivoiser l’étranger en soi Conclusions Laurie Laufer
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