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N O 50, 3 OCTOBRE 2014
ÉDITION FR ANÇAISE
Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904
RD CONGO
DEUX CLUBS FONT
DES ÉTINCELLES
POLOGNE
DÉBUTS EN FANFARE
POUR UN PROMU
MEXIQUE
RONALDINHO
SÉDUIT LE PUBLIC
MADE IN JAPAN
W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
6
Le ‘boom’
Pour qu’un footballeur japonais s’impose en
Europe, il lui faut plus que du talent. Depuis
Tokyo, Hidetoshi Suzuki nous explique comment
la langue et l’humour peuvent influencer le
destin de certains joueurs et pourquoi les
Nippons ont actuellement la cote sur le Vieux
Continent.
23
epp Blatter
S
La septième édition du Challenge UEFA-FIFA
a lieu ce vendredi à Zurich. “Si les médias parlent
volontiers de rivalité entre la FIFA et l’UEFA,
c’est une toute autre image que renvoie cette
manifestation.”
35
ünter Netzer
G
“Les supporters sont évidemment en droit
de nourrir des attentes”, constate notre
­chroniqueur. “Toutefois, l’acquisition d’un billet
d’entrée ne leur donne pas tous les droits.”
37
elice Natalino
F
Lors d’une simple partie de cartes, le cœur de
l’Italien s’est emballé. Il n’a finalement dû sa
survie qu’à une séance d’électrochocs. “C’était
digne d’un film d’horreur”, raconte l’ancien
joueur de l’Inter Milan.
N O 50, 3 OCTOBRE 2014
Amérique du Nord
et centrale
35 membres
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Amérique du Sud
10 membres
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ÉDITION FR ANÇAISE
Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904
RD CONGO
DEUX CLUBS FONT
DES ÉTINCELLES
POLOGNE
DÉBUTS EN FANFARE
POUR UN PROMU
MEXIQUE
RONALDINHO
SÉDUIT LE PUBLIC
MADE IN JAPAN
W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY
Made in Japan
L’illustration sur notre page de couverture
a été réalisée par Heri Irawan (à Vienne).
Elle représente les footballeurs japonais
Shinji Kagawa, Maya Yoshida, Keisuke
Honda et Eiji Kawashima.
17
Ronaldinho
Les Mexicains de Querétaro
ont réalisé un gros coup
sur le marché des transferts.
Getty Images
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Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA,
paraît chaque vendredi en quatre langues
pour votre tablette.
2
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L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
Europe
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Afrique
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Asie
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Océanie
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18
Fernando Ricksen
À 38 ans, le Néerlandais lutte
pour sa vie. “Je voudrais être le
premier à vaincre la SLA.”
16
Pologne
L’inattendu Belchatow
enchaîne les victoires en
Ekstraklasa.
24
imago, AP, AFP
RD Congo
Deux clubs font des étincelles en Ligue
des Champions d’Afrique. L’équipe
­nationale peut-elle surfer sur ce succès ?
Coupe
du Monde des Clubs de la FIFA
du 10 au 20 décembre 2014,
Maroc
Coupe
du Monde U-20 de la FIFA
du 30 mai au 20 juin 2015,
Nouvelle-Zélande
Coupe
du Monde Féminine de la FIFA
du 6 juin au 5 juillet 2015,
Canada
T H E F I FA W E E K LY
3
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À DÉCOUVERT
Loin du Japon
“S
i un coéquipier dans le vestiaire vous lance une blague, vous devez être capable de réagir vite,
si possible avec une blague également”. Maya Yoshida joue en Angleterre, un pays où aucun
défenseur central asiatique n’a encore réussi à s’imposer. Combien les mentalités et les
différences culturelles pèsent-elles dans la balance pour ces Japonais qui tentent leur chance à
l’étranger ? Quelles sont les qualités qui distinguent les joueurs nippons ? Hidetoshi Suzuki lève
le voile dans son reportage, à partir de la page 6.
L
’équipe nationale du Zaïre s’est qualifiée une seule fois pour la Coupe du Monde. En 1974 en RFA,
elle a certes perdu tous ses matches, mais sa participation au grand rendez-vous mondial représentait une vraie réussite à l’échelle africaine. Aujourd’hui, ce pays s’appelle RD Congo et fait à
nouveau parler de lui, après s’être fait très discret sur la scène internationale. Mark Gleeson a
enquêté sur les récentes évolutions du football dans cette nation d’Afrique centrale (à partir de la
page 24).
A
ujourd’hui, vendredi 3 octobre, des équipes de la FIFA et de l’UEFA s’affrontent à Zurich dans
le cadre du traditionnel Challenge UEFA-FIFA. Sepp Blatter décrit à la page 23 l’importance de
cet événement annuel : “Les frontières entre les institutions sportives s’effacent pour laisser
place à un échange d’idées amical.” Å
Shaun Botterill / FIFA via Getty Images
Alan Schweingruber
Tokyo Match de football nocturne au dernier étage.
T H E F I FA W E E K LY
5
JAPON
LE
‘BOOM’
Hidetoshi Suzuki à Tokyo (texte),
Heri Irawan (illustrations)
6
Honda, Nagatomo,
Kagawa : ces noms
illustrent l’assurance
nouvelle affichée
par le Japon. Les
footballeurs nippons,
athlétiques et solides
techniquement,
s’exportent de plus
en plus. Pourquoi ?
Nous avons mené
l’enquête.
JAPON
L
e Japon est une nation insulaire de
l’est de l’Asie, mais la plupart des
joueurs de son équipe nationale de
football évoluent actuellement en
Europe. Lors du premier match des
Samouraïs bleus cet été à la Coupe
du Monde au Brésil, contre la Côte
d’Ivoire, le onze de départ japonais
comportait neuf expatriés en Europe, dont les stars Keisuke Honda
(AC Milan) et Yuto Nagatomo (Inter
Milan). Cette fréquentation assidue
et fructueuse des meilleurs clubs européens a
permis aux footballeurs japonais de hisser leur
sélection nationale sur le toit de l’Asie. Les derniers vainqueurs de la Coupe d’Asie de l’AFC
exercent une véritable suprématie sur leur
continent, comme en témoignent leurs cinq
dernières qualifications consécutives pour la
Coupe du Monde.
Dès lors, les joueurs qui ont signé dans des
clubs européens ont des ambitions élevées et
sont avides de poursuivre leur apprentissage
pour aller encore plus haut. “À ce jour, aucun
défenseur central asiatique ne s’est réellement
imposé en Premier League”, explique Maya
Yoshida, qui occupe ce poste à Southampton.
“Je veux être le premier à y parvenir.”
Le défi est immense pour le joueur de
26 ans. Car si Yoshida est titulaire indiscutable
à son poste en équipe nationale, la concurrence
est rude pour lui en Premier League anglaise.
Atsuto Uchida, défenseur à Schalke 04, en
Bundesliga, est l’un des rares Japonais à avoir
disputé la Ligue des champions de l’UEFA. Ses
sorties sur la scène européenne lui ont permis
d’enrichir ses connaissances et ses compétences de footballeur, et donc de progresser.
“Les Espagnols n’ont pas leur pareil pour
passer devant le joueur qui les marque juste
avant de recevoir le ballon”, affirme Uchida. “Ils
font semblant d’aller d’un côté avant de partir
de l’autre, tout ça en un dixième de seconde. Ça
leur suffit pour prendre un ou deux mètres
d’avance. Les joueurs qui font ça sont très difficiles à marquer. C’est épuisant. Quand je
jouais au Japon, je n’avais pas à craindre ce
genre de feintes, parce que quasiment personne
ne les faisait.”
En jouant régulièrement au plus haut niveau en Angleterre, en Allemagne et en Italie,
avec des apparitions en Ligue des champions
de l’UEFA et en Ligue Europa pour certains,
les footballeurs japonais ont engrangé une
expérience qui leur a permis d’améliorer leur
technique footballistique et leur force psychologique. Ce savoir-faire, qu’ils n’auraient
jamais pu acquérir dans leur championnat
national, rejaillit chez les Samouraïs bleus, et
explique leurs progrès.
Okudera, le pionnier
Quelques dizaines de Japonais ont déjà joué en
Europe, mais il a fallu attendre quatre décennies pour que la présence d’un joueur de l’archipel dans un club européen ne constitue plus
un phénomène rarissime.
La J.League professionnelle a été créée en
1992 et son premier match s’est déroulé l’année
suivante. Mais la première star japonaise à
évoluer en Europe l’a fait quinze ans plus tôt.
Yasuhiko Okudera a été le premier joueur de
son pays, en 1977, à signer un contrat professionnel à l’étranger. Sa brillante carrière l’a
conduit en Allemagne, où il a porté les couleurs
de Cologne, du Hertha Berlin et du Werder
7
JAPON
Brême. Okudera a joué un rôle essentiel dans le
sacre de Cologne en Bundesliga. Son flegme et
sa capacité à être efficace, quel que soit le rôle
ou le poste qu’on lui donnait, lui ont valu d’être
surnommé l’Ordinateur oriental. La riche expérience emmagasinée par Okudera durant les
neuf années qu’il a passées en Allemagne a été
extrêmement précieuse lorsqu’il est rentré au
Japon, où le football amateur allait bientôt se
professionnaliser.
Deux autres Japonais ont évolué en Allemagne dans les années 1980, sans toutefois
obtenir la même réussite qu’Okudera. Kazuyoshi Miura, attaquant vedette en sélection, a été
le premier footballeur nippon à jouer en Serie
A. En 1994, à l’apogée de sa carrière, il s’engage
avec le Genoa. Surnommé King Kazu, Miura
s’était fait un nom dès l’adolescence en décidant d’aller tout seul au Brésil pour y développer ses talents de footballeur. Il avait même
8
réussi à obtenir un contrat avec l’un des géants
du football brésilien, Santos. À l’issue de la saison inaugurale de J.League, Miura avait été
désigné meilleur joueur du championnat et
dans la foulée, Joueur de l’année de l’AFC. En
dépit de sa forme éblouissante au moment de
rejoindre l’Italie, Miura n’est resté qu’une saison au Genoa, avec au bout du compte un bilan
famélique d’un seul but marqué.
La porte vers l’Europe ouverte par Okudera
et par laquelle s’était engouffré Miura a bien
failli se refermer. La suite montrera toutefois
que loin d’être des pionniers sans héritier, les
deux hommes ont montré une voie que nombre
de leurs compatriotes allaient suivre.
En 1998, le Japon participe pour la première fois à la Coupe du Monde. Cet été-là en
France, l’un des meilleurs Samouraïs bleus
s’appelle Hidetoshi Nakata. Dès la fin du tournoi, il signe à Pérouse pour la saison 1998/99.
Précurseur Yasuhiko Okudera avec son entraîneur
Hennes Weisweiler en 1977 à Cologne.
Manga et football
Le manga, bande dessinée japonaise, est basé sur
un style de dessin qui remonte à la fin du 19ème
siècle. Les mangas portant sur le football ont fait
leur apparition lorsque le football commençait à
se développer comme sport de masse au Japon,
à la fin des années 1970. Le plus célèbre d’entre
eux raconte le parcours de Captain Tsubasa, un
joueur qui progresse petit à petit et s’accroche à
son rêve de jouer un jour à l’étranger. Il y parvient,
puisqu’il signe un contrat avec le FC Barcelone.
La plupart des footballeurs japonais connaissent
le manga Captain Tsubasa. Il a même donné de
l’ambition à nombre d’entre eux. Hidetoshi Nakata déclare ainsi que Captain Tsubasa l’a inspiré
quand il était enfant. Mais les footballeurs européens aussi lisent ce manga. Raúl, par exemple,
n’a jamais caché être un fan de Tsubasa.
Matthias Hangst / Getty Images, Sven Simon / imago
Souvenir de la Coupe du Monde L’équipe félicite le buteur Keisuke Honda en juin 2014.
Mike Powell / Allsport / Getty Images, Lieven Van Assche / Getty Images
JAPON
Aventure italienne Kazuyoshi Miura a été le premier
Japonais à jouer en Serie A (en 1994).
Un grand talent Le gardien Eiji Kawashima a réussi à s’imposer à l’étranger, notamment parce qu’il parle couramment sept langues.
Son transfert met la puce à l’oreille de plusieurs clubs européens, qui recrutent à leur
tour des compatriotes de Nakata. Jusqu’à
sa retraite après la Coupe du Monde 2006,
celui-ci connaîtra une brillante carrière sur le
Vieux Continent. Après avoir évolué successivement dans plusieurs clubs italiens (dont
l’AS Rome, où il remporte le Scudetto en
2000/01), il raccroche les crampons à l’issue
d’une dernière saison aux Bolton Wanderers,
en Angleterre.
Okudera avait suscité l’admiration de l’Europe dans un rôle assez défensif. Nakata, quant
à lui, était un meneur de jeu qui trouvait aussi
régulièrement le chemin des filets. Les Japonais qui ont emboîté le pas aux précurseurs
ont néanmoins éprouvé plus de difficultés en
Europe. C’est le cas notamment d’Hiroshi
Nanami à Venise, de Shoji Jo au Real Valladolid
et d’Akinori Nishizawa à l’Espanyol Barcelone.
Surmonter la barrière linguistique
Alors quels sont les facteurs qui déterminent
l’aptitude d’un joueur japonais à réussir en
Europe ? D’après Naohiro Takahara, un attaquant ayant passé plusieurs saisons au Hambourg SV en Allemagne il y a une dizaine d’années, la réponse n’est pas seulement à chercher
sur le terrain.
“D’un point de vue technique, je pense que
les joueurs japonais ont toujours eu les qualités
requises pour pouvoir s’en sortir en Europe. Les
deux gros problèmes étaient le fossé culturel et
la barrière de la langue avec les coéquipiers
étrangers. Ce ne sont pas des différences que
l’on peut ignorer. En Europe, les joueurs ont des
sensibilités et des façons de faire complètement
différentes. Mon expérience m’a appris qu’il
était important de ne pas avoir de préjugés,
d’accepter les différences et d’essayer de comprendre mes coéquipiers”, rapporte Takahara.
L’histoire raconte par exemple que Nakata
a commencé à étudier l’italien bien avant son
transfert à Pérouse, car il était déterminé à percer en Serie A. Honda a lui aussi refusé de laisser l’obstacle de la langue lui barrer la route.
Aujourd’hui à l’AC Milan après plusieurs saisons avec le CSKA Moscou, il donne des interviews en anglais depuis son arrivée en Europe,
au club néerlandais de VVV-Venlo. Le plus doué
sur le plan linguistique est probablement le gardien des Samouraïs bleus, Eiji Kawashima. Titulaire dans les buts japonais lors des éditions
2010 et 2014 de la Coupe du Monde, il évolue
aujourd’hui en Belgique et affirme que l’étude
des langues est pour lui un “loisir”. On veut bien
le croire : Kawashima parle couramment sept
langues et a même publié un manuel sur la
meilleure façon d’apprendre un nouvel idiome.
Les obstacles liés à la langue et aux différences culturelles sont les deux gros problèmes
9
que les joueurs japonais doivent surmonter
quand ils émigrent. Nakata, Kawashima et
plusieurs de leurs compatriotes ont atteint un
niveau de maîtrise dans une langue autre que
la leur qui leur a permis de rendre la transition
plus aisée. Le courage et le sens de l’humour
sont deux autres qualités qui facilitent également l’adaptation.
“Si un coéquipier dans le vestiaire vous
lance une blague, vous devez être capable de
réagir vite, si possible avec une blague également”, explique Yoshida.
On répète à l’envi que le principal problème
des footballeurs japonais qui tentent leur
chance à l’étranger est qu’ils manquent de
confiance en eux, ce qui les empêche d’exprimer leur personnalité. Cela fait un certain
temps déjà que la légion étrangère des Samouraïs bleus a fait voler ce poncif en éclats.
Et sur le plan technique, où en sont les
Japonais en Europe ?
Shinji Kagawa est un exemple éclatant de
succès pour un footballeur nippon hors de son
pays. En deux saisons à Manchester United,
Kagawa n’a certes pas réussi à gagner une place
de titulaire indiscutable. Mais avant cela, entre
2010 et 2012, il avait joué un rôle crucial dans
les deux titres consécutifs de champion d’Allemagne remportés par le Borussia Dortmund.
Kagawa a retrouvé Dortmund en début de saison et tout le monde s’attend à le voir fournir le
même genre de prestations que lors de son premier passage.
En 2010, Dortmund s’était attaché les services de Kagawa pour la modique somme de
350 000 euros, versés au Cerezo Osaka en compensation du travail de formation du joueur
effectué par le club japonais. À l’époque, la
somme paraissait raisonnable. Kagawa venait
d’avoir 21 ans et il avait fait ses débuts en
J.League seulement trois mois plus tôt. Avant
cela, il n’avait jamais évolué plus haut qu’en deuxième division nipponne. Un recruteur allemand a été mis sur la piste de Kagawa par Takahara, qui a lui aussi joué en Allemagne.
10
Maya Yoshida “Je veux être le premier à m’imposer
en Premier League.”
Comme un père Shinji Kagawa et son mentor
Jürgen Klopp.
Kagawa a impressionné l’émissaire venu
d’outre-Rhin et dûment été engagé par le Borussia. Depuis, plusieurs joueurs japonais ont signé
dans des clubs allemands et la tendance semble
se maintenir.
Il y a quatre ans, l’entraîneur de Dortmund,
Jürgen Klopp, avait dit tout le bien qu’il pensait
de Kagawa : “Nous savions que c’était un grand
joueur, mais nous ne nous attendions pas à ce qu’il
s’adapte aussi rapidement. Ce garçon a 21 ans. Il a
laissé sa famille au Japon et il a pour principale
compagnie son traducteur. Malgré cela, il a déjà
réussi à inscrire son nom dans les annales.”
Le directeur sportif de Dortmund, Michael
Zorc, a lui aussi senti que Kagawa n’était pas
une recrue comme les autres. “Nous avons tout
de suite vu que Shinji avait un potentiel énorme.
Nous avons 17 joueurs dans sa catégorie d’âge.
Ça a facilité son intégration”, explique Zorc.
La majorité des Japonais évoluant en
­Europe sont basés en Allemagne. Yoshida est
l’unique représentant de son pays en Premier
League anglaise, tandis qu’Honda et Nagatomo
sont les seuls footballeurs originaires du Pays
du Soleil Levant en Serie A italienne. On
compte 13 Japonais en première division
La majorité des Japonais évoluant en Europe
jouent dans des clubs allemands.
imago (2)
JAPON
JAPON
Sven Simon / imago
Championnes du monde L’équipe féminine du Japon tentera l’an prochain de défendre son titre au Canada.
­a llemande : Takashi Inui (Eintracht Francfort),
Makoto Hasebe (Eintracht Francfort), Atsuto
Uchida (Schalke 04), Yuya Osako (Cologne), Kazuki Nagasawa (Cologne), Shinji Okazaki
(Mayence 05), Shinji Kagawa (Borussia Dortmund), Mitsuru Maruoka (Borussia Dortmund), Gotoku Sakai (VfB Stuttgart), Hiroki Sakai
(Hanovre 96), Hiroshi Kiyotake (Hanovre 96),
Genki Haraguchi (Hertha BSC), Hajime Hosogai (Hertha BSC).
Solides techniquement et relativement bon
marché comparés à leurs collègues d’Amérique
du Sud ou d’Afrique, les joueurs japonais sont
devenus un “gage de qualité” dans le football
allemand. L’un des secrets de cette réussite est
la tactique utilisée en Bundesliga, berceau des
vainqueurs de la dernière Coupe du Monde. Au
cours de la dernière décennie, Dortmund et le
Bayern Munich ont développé un style de jeu
qui combine une circulation de balle fluide et
des déplacements continus de chaque joueur,
même sans ballon. Cette approche du football
convient à la perfection aux joueurs agiles,
comme Kagawa, et aux milieux de terrain qui
savent couvrir des kilomètres et des kilomètres
de pelouse sans jamais perdre leur lucidité, à
l’image d’Okazaki.
Une campagne pour le développement du football
Cette expatriation réussie des meilleurs footballeurs de l’archipel nippon a encore renforcé
l’engouement pour le ballon rond au Japon, où
les trois championnats étrangers les plus suivis sont la Bundesliga, la Premier League et la
Serie A. Beaucoup de jeunes Japonais aspirent
à jouer un jour à l’AC Milan, à l’Inter Milan ou
à Dortmund. En 2013, la population nipponne
a diminué de 239 000 unités par rapport à
l’année précédente. La même année, la Fédéra-
tion japonaise de football (JFA) rapportait une
augmentation du nombre de ses licenciés de
1,01 pour cent depuis 2012. Aujourd’hui, le
football japonais compte 963 340 licenciés, à
comparer avec les 273 887 inscrits en 1979, première année pour laquelle ces chiffres sont
disponibles. À cette époque, Okudera jouait
déjà en Allemagne.
On assiste à la même tendance dans le football féminin. En 1979, il y avait 919 licenciées,
contre 26 237 en 2011, année où la sélection nationale féminine senior a gagné sa première
Coupe du Monde. En 2013, ce chiffre a encore
augmenté, pour passer à 30 243. Le flux migratoire vers le Vieux Continent concerne aussi les
femmes, à l’instar de Yuki Ogimi (Chelsea), Yukari Kinga et Shinobu Ono (Arsenal), ou Saki
Kumagai (Lyon). Cette tendance devrait même
progresser au cours des prochaines années.
Le football japonais peut-il continuer
encore longtemps sur cette pente ascendante ?
La réponse appartient en grande partie à la
JFA. En 2005, cette dernière a publié la JFA
2005 Declaration, dans laquelle étaient exposées les grandes lignes d’un programme à long
terme pour le développement du football
national. Parmi les objectifs fixés, trois
retiennent l’attention : faire du Japon l’une des
dix meilleures équipes mondiales d’ici 2015 ;
accueillir une Coupe du Monde d’ici 2050 ;
gagner la Coupe du Monde.
Pour atteindre ces objectifs ambitieux, la
JFA a lancé une série d’initiatives destinées à
augmenter le nombre de joueurs et de fans de
football. Depuis 2003, le programme “JFA
Uniqlo Soccer Kids” organise toutes sortes
d’événements, sur 14 sites répartis dans tout le
pays, pour encourager les enfants à s’initier au
football. Un autre aspect du programme de la
JFA est d’accompagner le développement du
futsal, pour lequel l’engouement est sans cesse
croissant sur l’archipel. Après tout, la star brésilienne Neymar a fait toute son éducation
technique dans le football de salle, au même
titre qu’un certain… Kagawa.
11
JAPON
“Le rêve de jouer
à l’étranger”
Âgée de 27 ans, l’internationale japonaise de Chelsea Yuki Ogimi
revient sur sa carrière.
Yuki Ogimi, vous exercez votre profession à l’étranger. Qu’est-ce que
ça représente à vos yeux ?
Yuki Ogimi : Enfant, je rêvais déjà de jouer à l’étranger.
Mon idole était Homare Sawa, elle a longtemps joué en sélection
nationale et a réussi à s’imposer aux États-Unis, avant de recevoir
le Ballon d’Or en 2011. Quand j’avais cinq ans, son exemple a titillé
mon ambition. À l’époque, il n’y avait pas encore de championnat
féminin professionnel au Japon.
La Japonaise Saki Kumagai a marqué le tir au but décisif en
finale de la Coupe du Monde Féminine 2011 face aux États-Unis,
vaincu la redoutable gardienne américaine Hope Solo et envoyé
les siennes sur le toit du football mondial. La défenseuse nippone
de 23 ans est venue tenter sa chance en Europe en 2011 : elle a
rejoint les rangs du 1. FFC Francfort. Depuis la saison passée,
elle joue à l’Olympique Lyonnais.
Saki Kumagai, on attend beaucoup de vous à Lyon pour cette
saison.
Et vos parents, que pensaient-ils de ce rêve ?
Saki Kumagai : Je ne ressens pourtant pas de pression
supplémentaire. Nous gagnons très souvent, ce qui facilite les
choses. Nous nous mettons nous-mêmes la pression.
Ils m’ont toujours encouragée dans cette voie. Ils ont tout fait
pour que je puisse devenir professionnelle.
Vos parents étaient-ils d’accord pour que vous jouiez au football ?
Oui, ils m’ont soutenue.
Malgré le niveau des salaires ?
Au Japon, les joueurs masculins continuent de gagner plus
que leurs collègues féminines. Mais les femmes ont davantage soif
de succès et elles prennent plus de plaisir à jouer.
Elles obtiennent aussi de meilleurs résultats …
La victoire en Coupe du Monde 2011 a coïncidé avec la période
qui a suivi le tsunami. Nous voulions permettre aux gens de vivre
une expérience positive, envoyer un message d’optimisme afin que
le pays aille de nouveau vers l’avant. De nombreuses joueuses se
sont ensuite rendues dans les régions touchées par la catastrophe
afin de témoigner leur solidarité aux habitants.
Qu’est-ce qui a changé au Japon après votre triomphe à la Coupe
du Monde Féminine 2011 ?
Notre titre mondial a donné un nouvel élan à la discipline, les
filles sont venues en masse s’inscrire dans les clubs de football.
Mais les gens ne sont toujours pas très nombreux à venir assister
aux matches de championnat.
Le public fait-il lui
aussi preuve d’un intérêt
grandissant pour le
championnat ?
Vous êtes vous-même
célèbre dans le monde
entier.
J’ai été surprise par
ma nomination pour le
Ballon d’Or 2013. C’est
une bonne chose pour le
football féminin japonais,
y compris pour le développement du championnat.
12
T H E F I FA W E E K LY
NADESHIKO JAPON
Association nationale
Japan Football Association
Sélectionneur
Norio Sasaki
Meilleure buteuse
Homare Sawa (82 buts)
Internationale la plus capée
Homare Sawa (197 sélections)
Classement FIFA
3ème (septembre 2014)
Participations à la Coupe du Monde
6 (depuis 1991)
Palmarès
Championnes du monde 2011
Championnes d’Asie 2014
imago, Getty Images
Au Japon, les clubs
féminins sont loin d’être
aussi développés qu’en
Europe ou qu’aux ÉtatsUnis. On peut donc dire
que le titre mondial
relève du miracle.
JAPON
CHAMPIONNAT DU JAPON
Nom
J. League Division 1 (échelon le plus élevé
de la Japan Professional Football League)
Nombre de footballeurs
licenciés au Japon
1 045 150
Fondation
1992
Participation à la Ligue des
Champions de l’AFC (Asie)
Les trois clubs qui finissent en tête du championnat ainsi que le vainqueur de la coupe nationale
(Coupe de l’Empereur) sont qualifiés pour
la Ligue des Champions de l’AFC.
Nombre de clubs
18 équipes en Division 1
22 équipes en Division 2
Tenant actuel du titre
Sanfrecce Hiroshima
Club le plus titré
Kashima Antlers (7 titres de champion)
Vainqueurs japonais
de la Ligue des Champions
de l’AFC
2007 Urawa Red Diamonds
2008 Gamba Osaka
imago
Uniqlo Soccer Kids Des événements sont organisés
pour faire découvrir le football aux enfants, ici à Fukushima.
Afin de faire progresser le nombre de joueurs
de futsal ainsi que leur niveau de performance,
la JFA a organisé son premier tournoi “JFA Enjoy
5” en 2013. L’objectif de la compétition était de
donner à des hommes et des femmes, dans un
format d’équipes non mixtes, l’occasion de découvrir le futsal. L’événement a attiré 10 500
participants au sein de 1 400 équipes. Ces projets de football de base pour encourager le football féminin et le futsal et faire en sorte que le
football constitue un sport pour toute la famille
font partie intégrante de la campagne de la JFA
pour faire grandir le beau jeu. Les efforts de
la fédération se sont traduits par une augmentation du nombre de footballeurs et de footballeuses, alors même que la population totale
du pays est en baisse. Ces programmes suscitent
évidemment des attentes élevées et l’espoir
de voir le niveau général du football japonais
progresser, ainsi que le nombre de ses stars.
L’augmentation ininterrompue
du nombre de personnes jouant au futsal
au Japon est cruciale
pour les projets de la JFA.
L’attention de tous les amateurs de football
japonais est désormais tournée vers le fameux
top 10 mondial ainsi que vers la prochaine
Coupe du Monde. Les Samouraïs bleus parviendront-ils à se hisser parmi les dix meilleures
nations de football du monde, et en 2018
en Russie, réussiront-ils à atteindre les quarts
de finale, voire plus ? La réponse appartient
peut-être à un ou plusieurs de ces joueurs dont
l’ascension aura commencé au tournoi de futsal
“JFA Enjoy 5”. Le Neymar japonais, qui pourrait
éventuellement offrir au Japon la récompense
absolue du football mondial, est peut-être
déjà là. Å
13
© 2014 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.
instinct
takes over
#predatorinstinct
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LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE
VU DES TRIBUNES
Premier League ougandaise
Le chem i n de croi x
Nicola Berger écrit sur le football
et vit à Zurich.
Le coup d’envoi de la Premier
League d’Ouganda a été sifflé
le 19 septembre dernier, deux
semaines et demie après la date prévue. La
raison de ce retard ? L’action en justice menée
par le Maroons FC afin d’obtenir une place en
UPL. Si en coulisses, le championnat ne
semble pas démarrer sous les meilleurs auspices, la situation n’est guère plus flamboyante
sur le terrain puisqu’un décès est venu endeuiller le football ougandais. Fahad Musana,
défenseur au FC Simba, le club de l’armée, est
décédé le 20 septembre en raison d’une défaillance cardiaque. La veille, son équipe l’avait
emporté 1:0 sur la pelouse d’Entebbe.
nat local pourra sans nul doute retrouver le
faste des années 90. Un nouvel élan dont
l’équipe nationale espère bien pouvoir profiter, puisqu’un tiers environ des hommes du
technicien serbe Milutin Sredojevic évolue
en UPL. Depuis qu’il a atteint la finale de la
Coupe d’Afrique des Nations 1978 (défaite
2:0 contre le Ghana), l’Ouganda n’a plus
participé à cette prestigieuse compétition.
Grâce à une victoire contre la Guinée et un
nul arraché devant le Ghana, les Grues ont
toutefois démarré du bon pied leurs qualifications pour Maroc 2015.
De leur côté, les différentes formations
d’UPL font leur possible pour retrouver un
certain standing. Dans cette optique, le SC
Villa se veut précurseur. La direction de l’ancien champion à répétition a interdit le port
des dreadlocks à ses troupes. Celui qui ne
porte pas les cheveux courts se voit indiquer
la porte. “Nous voulons donner l’image d’une
équipe disciplinée”, explique le président
Immanuel Misagga. Si ces mesures drastiques ont d’abord porté leurs fruits avec
deux victoires consécutives, Villa s’est incliné ce mardi contre Uganda Police (2:1), nouveau leader, et a changé d’entraîneur. Steven
Bogere, ancien international, a été envoyé en
formation en Afrique du Sud pour six mois
par ses dirigeants. Son successeur est l’ancien sélectionneur somalien Sam Ssimbwa,
déjà passé sur les bancs du KCC et de l’Express par le passé. Å
Aminah Babirye / Kawowo Sports
Toute cette mauvaise presse arrive au plus
mauvais moment pour l’UPL, qui cherche à
s’organiser et à redorer son blason. Après plusieurs années de marasme, il lui reste beaucoup de travail si elle veut retrouver un jour
son lustre d’antan. Au début des années 1990,
le football est en Ouganda une discipline
prospère. Les duels au couteau entre les poids
lourds que sont le Kampala City Council
(KCC, champion en titre), l’Express FC et le
Sports Club Villa tiennent tout le pays en haleine, les stades sont pleins, l’ambiance au
rendez-vous.
Mais le succès a besoin d’être entretenu, ce
qui n’a pas toujours été le cas. En 1997 par
exemple, des émeutes en marge d’un match
entre l’Express et le SC Villa dans le stade
Wankulukuku forcent les policiers à tirer des
coups de feu en l’air. Six années plus tard, le
beau jeu à l’ougandaise écrit l’une des pages
les plus sombres de son histoire. Alors que
les toutes dernières journées du championnat doivent permettre de départager l’Express et Villa pour le titre, l’Akol FC se présente avec neuf joueurs seulement face à
Villa et s’incline 22:1. Les spectateurs se
mettent dès lors à déserter les tribunes et se
tournent vers leurs écrans de télévision, où
les paillettes de la Premier League anglaise
brillent plus intensément. Les stades
sonnent creux et les finances des clubs s’en
ressentent inévitablement.
La route est longue et parsemée d’embûches, mais avec du courage, le champion-
Une nouvelle voie Le SC Villa, en blanc, aspire à un nouveau titre de champion d’Ouganda.
T H E F I FA W E E K LY
15
Un promu étonnant
Le GKS Belchatow,
ici avec Lukasz Wronski,
sème la terreur dans
l’élite polonaise.
Débuts en fa n fa re
p o u r B e l c h atow
Tim Pfeifer est rédacteur pour
les seuls à n’avoir subi qu’une seule défaite
jusqu’à présent. Avec quatre petits buts
encaissés, le GKS présente en outre la
meilleure défense du championnat, et de loin.
Lors du dernier match, remporté 1:0 à domicile contre Pogon Szczecin, il a de nouveau
gardé ses cages inviolées.
FIFA.com et The FIFA Weekly.
À la vue du classement actuel
de l’Ekstraklasa polonaise,
il faudrait presque se pincer
afin de s’assurer que l’on ne rêve pas. Que le
Legia Varsovie, champion en titre, soit de
nouveau en tête après dix journées ne devrait
pas étonner beaucoup d’observateurs. En
revanche, que le promu GKS Belchatow pointe
au deuxième rang, à une seule unité du leader,
a de quoi surprendre.
Belchatow est une ville de près de 60 000
habitants située à 45 kilomètres au sud de
Lodz. Son petit club de football a lancé
tambour battant sa saison dans l’élite polonaise et nargue du haut de son strapontin des
formations réputées comme Gornik Zabrze,
la plus titrée de Pologne, le Wisla Cracovie ou
encore Lech Poznan. Les protégés de l’entraîneur Kamil Kieres peuvent se targuer d’être
16
T H E F I FA W E E K LY
Déjà, l’an dernier,
la montée avait été
acquise grâce à
une arrière-garde
des plus solides.
Déjà, l’an dernier, la montée avait été
acquise grâce à une arrière-garde des plus
solides. À l’échelon supérieur, le Gorniczy
Klub Sportowy, fondé en 1977, mise à
nouveau sur sa force collective. Le groupe,
quasiment dépourvu de stars étrangères,
est composé essentiellement de joueurs
polonais. L’homogénéité de l’équipe se
reflète dans la liste de ses buteurs, menée
par Bartosz Slusarski (trois buts) devant
Pawiel Komolow et Michal Mak (deux
réalisations chacun).
Après plusieurs années passées à jouer au
yo-yo, Belchatow espère enfin renouer
durablement avec le succès. Dans son stade
d’une capacité d’un peu plus de 5 200 places,
ce qui en fait le deuxième plus petit de toute
l’Eks­traklasa, le GKS avait terminé
vice-champion en 2007 et s’était ainsi qualifié
pour la Ligue Europa (anciennement
Coupe de l’UEFA). Les Ukrainiens du Dnipro
Dnipropetrovsk avait mis fin à ses rêves dès
le deuxième tour qualificatif, mais cela n’en
demeure pas moins la meilleure performance
de l’histoire du club.
S’il poursuit la saison sur les mêmes bases,
Belchatow à toutes les raisons de croire à un
retour sur la scène continentale. La route est
encore longue, mais les jalons sont bel et bien
posés. Et la défense est prête à sortir les griffes
s’il le faut. Å
Lukasz Laskowski / Pressfocus
Ekstraklasa polonaise
Liga MX mexicaine
Ro n a l d i n h o s u r
to u te s l e s l è v r e s
Sven Goldmann est spécialiste du
football au “Tagesspiegel” de
Berlin.
Yuri Cortez / AFP
Lorsque le virtuose du ballon
rond a quitté la scène, les
spectateurs se sont levés de leurs sièges pour
le saluer en s’inclinant devant lui et en poussant des cris de victoire comme seul un stade
de football peut en produire. La prestation de
Ronaldo de Assis Moreira s’est achevée un
quart d’heure avant le coup de sifflet final.
C’était son deuxième match à domicile sous
les couleurs du Querétaro Futbol Club et le
joueur semble avoir posé ses valises pour de
bon dans sa nouvelle patrie mexicaine. Lors
de la dixième journée du Torneo Apertura de
la Liga MX, le club de l’ancien international
Ronaldinho a certes dû se contenter d’un nul
1:1 contre le Deportivo Toluca, mais le footballeur de 34 ans a été célébré par le public à
chacune de ses actions. Lorsqu’il a quitté le
terrain, les fans ont applaudi avec autant d’enthousiasme que si les Gallos Blancos (les coqs
blancs) de Querétaro venaient de remporter le
championnat.
Remporter le championnat, c’est précisément
l’objectif de Ronaldinho, c’est en tout cas ce
qu’il avait annoncé lors de sa présentation au
public de Querétaro. L’équipe a encore
quelques étapes à franchir avant d’atteindre le
haut du classement : huit points séparent
actuellement Querétaro du leader, le Club de
Futbol América. Mais le championnat du
Mexique n’est pas disputé sous la forme d’un
tournoi simple. Lors d’une première phase, les
18 équipes rencontrent une fois chacun de
leurs adversaires. Ce n’est qu’ensuite que les
choses sérieuses commencent. Les huit meilleurs se qualifient pour la phase de play-offs,
appelée Liguilla au Mexique. Actuellement
sixième, Querétaro est plutôt bien parti et
Ronaldinho n’y est pas tout à fait pour rien.
Ses débuts plutôt difficiles semblent d’ailleurs
oubliés. Puis lors de sa première apparition en
Coupe face aux Tigres de l’UANL, Ronaldinho
a envoyé un penalty dans les tribunes. Mais
trois jours plus tard, lors de sa première
titularisation en championnat, le joueur a
retrouvé la voie du succès. Lors du match
contre Guadalajara, remporté 4:1, c’est encore
lui qui s’est présenté au point de penalty,
avant d’ouvrir le score pour les siens. Contre
Toluca, 38 000 spectateurs curieux se sont
amassés dans l’Estadio La Corregidora.
Ronaldinho a été informé par l’entraîneur
Ignacio Ambriz qu’il pouvait prendre les
libertés qu’il voulait. Le Brésilien ne court
plus autant que par le passé, a même du mal à
suivre lorsque le rythme est très soutenu et.
Mais Ronaldinho a signé de belles feintes, tiré
tous les coups francs. Au fil des minutes, il
s’est retrouvé impliqué dans presque toutes
les actions dangereuses de son équipe.
C’est lui aussi qui a été à l’origine de l’égalisation de Querétaro, peu avant la pause. Sur une
ouverture de Ronaldinho vers Camilo da Silva
Sanvezzo. L’attaquant brésilien s’est écroulé
après avoir pénétré dans la surface de réparation ; l’arbitre a sifflé penalty. Cette fois
pourtant, Ronaldinho a hésité à exécuter la
sentence. C’est donc Sanvezzo qui s’est fait
justice lui-même et a brillamment transformé
le penalty. Son célèbre compatriote Ronaldinho a bien sûr été le premier à le féliciter. Å
Ronaldinho
Nouvelle star
au Mexique.
T H E F I FA W E E K LY
17
L’ I N T E R V I E W
“J’aimerais être le premier
à vaincre la SLA”
Fernando Ricksen doit faire face à un adversaire coriace. Mais l’homme de 38 ans
n’a aucunement l’intention de baisser les bras. L’ancien international néerlandais a
en effet décidé de déclarer la guerre à la maladie neurologique dont il souffre.
Fernando Ricksen, en septembre 2013, on a diagnostiqué
chez vous la SLA, une maladie neurologique mortelle. Un
mois plus tard, vous révéliez ce diagnostic publiquement.
Comment allez-vous aujourd’hui ?
Fernando Ricksen : Ça peut aller, compte tenu des
circonstances. Au début, j’étais sous le choc. J’ai tout
d’abord essayé de refouler la maladie. Mais cela n’a fait
qu’aggraver la situation. Aujourd’hui, je suis mieux préparé.
Comment peut-on se “préparer” à la SLA ?
J’ai trouvé le moyen de mieux gérer la situation. Les
trois derniers mois passés en Turquie m’ont fait beaucoup
de bien, par exemple. Avant, j’étais constamment fatigué
et j’avais développé les premiers symptômes, j’avais des
difficultés à parler, à déglutir et à respirer, je perdais
progressivement le contrôle de mes muscles. Mais depuis
mon séjour au bord de la mer, je me sens nettement mieux.
J’ai retrouvé ma voix ainsi que le contrôle de mes mains.
Je peux me déplacer quasiment sans problème.
Comment expliquez-vous ce changement ?
C’est peut-être lié au fait que nous avons changé mon
traitement. J’ai consulté un médecin russe recommandé
par ma femme. En tout cas, je vais mieux. J’ai retrouvé de
l’énergie. Si mon état pouvait rester ainsi ou du moins ne
pas trop empirer, j’en serais déjà très reconnaissant.
La SLA est considérée comme incurable et la recherche sur
cette maladie en est encore à ses balbutiements. L’espérance de vie moyenne des patients atteints de SLA est
estimée à trois ans. Avez-vous peur de ce qui vous attend ?
Pas vraiment. À quoi cela servirait ? Je vis l’instant
présent. Si je me mettais à trop penser à la maladie, je
deviendrais fou. Je préfère donc ne pas y réfléchir.
avant ça, j’étais un fêtard. Je buvais beaucoup. Il m’arrivait
de quitter le comptoir d’un bar et d’aller directement à
l’entraînement. Mais cela appartient au passé. Aujourd’hui,
ma famille passe avant tout et je suis papa d’une petite
fille de deux ans. Je me sens très épanoui dans ce nouveau
rôle. Rien n’est plus beau à mes yeux que de construire un
château de sable sur la plage avec ma fille Isabella. Ma
femme et ma fille m’ont appris à avoir les pieds sur terre.
Votre autobiographie, ‘Fighting Spirit’, parue au début
de l’année 2014, a été un ‘bestseller’ aux Pays-Bas et en
Angleterre. Votre célébrité vous aide-t-elle à mieux vivre
avec la maladie ?
J’aime être sous les feux de la rampe. Cela me donne de
l’énergie. Mais je dois me montrer prudent dans la manière
dont je gère cette énergie. Le soutien du public a beau me
faire du bien, c’est également une lourde charge émotionnelle. Récemment a eu lieu l’inauguration de la tribune
Ricksen, à Sittard, il m’a fallu trois jours pour m’en remettre.
Vous incarnez le combat contre la SLA. Le monde du
football s’est déclaré solidaire et veut apporter son aide,
dans la mesure du possible. Que peut-on faire contre
cette maladie ?
Les chercheurs du monde entier doivent travailler
main dans la main. Le combat ne fait que commencer.
L’Ice Bucket Challenge a constitué une étape importante
et a permis de sensibiliser les gens. Le football peut aider
à faire parler de la maladie. Je suis convaincu que nous
pouvons réaliser l’impossible et qu’un jour, nous vaincrons
la maladie. Quelqu’un doit triompher de ce monstre.
Et j’aimerais être cette personne. J’aimerais être le premier
à vaincre la SLA. Å
Propos recueillis par Bernd Fisa
Aux Pays-Bas, l’âge moyen des patients atteints de la SLA
est de 55 ans. Vous avez tout juste 38 ans.
Et je compte bien atteindre 55 ans un jour. Au bas mot.
Vous verrez. En tout cas, pas question que je baisse les
bras. Je ne vais pas capituler, pas devant la maladie. Je
suis un battant de nature. Je l’ai toujours été. Je l’étais en
tant que joueur. Et je le suis aujourd’hui plus que jamais.
Vous étiez en effet connu pour votre combativité sur le
terrain. Loin des terrains, vous avez souvent fait les gros
titres en raison de votre mode de vie instable. Avez-vous
changé d’attitude à cet égard ?
Depuis que j’ai rencontré ma femme Veronika, je suis
un autre homme. Cela remonte à deux ans. Oui, c’est vrai,
18
T H E F I FA W E E K LY
AL S
La sclérose latérale amyotrophique – également connue
sous le nom de maladie de Charcot ou de Lou Gehrig, en anglais
“motor neuron disease” – est une maladie dégénérative des
moto­neurones. Sa cause est inconnue. La dégénération entraîne
une importante perte de force ainsi qu’une atrophie musculaire.
Ces paralysies provoquent des troubles de la mobilité, de l’élocution, de la déglutition et de la coordination et affaiblissent les
muscles des bras et des mains. La SLA est à ce jour incurable.
Nom
Fernando Ricksen
Date et lieu de naissance
27 juillet 1976, Heerlen (Pays-Bas)
Poste
Défenseur, milieu de terrain
Goffe Strulksma / P&I
Carrière de joueur
1994 – 1997, 2010 – 2013 Fortuna Sittard
1997 – 2000 AZ Alkmaar
2000 – 2006 Glasgow Rangers
2006 – 2009 Zénith Saint-Pétersbourg
Équipe des Pays-Bas
12 sélections
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19
First Love
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T H E F I FA W E E K LY
L i e u : L a k e P l e a s a n t , N e w Yo r k , É t a t s - U n i s
Date : 13 juillet 2013
Heure : 19h31
LUZPhoto
T H E F I FA W E E K LY
21
Développer le football
partout et pour tous
Organiser des tournois
captivants
Œuvrer pour la société
et l’environnement
Pour le jeu. Pour le monde.
La FIFA s’engage à développer le football pour le bénéfice de tous. Sa mission est de :
Développer le jeu
L’objectif premier de la FIFA est de développer le football dans
ses 209 associations membres. La Coupe du Monde de la FIFA™
lui donne les ressources nécessaires pour lui permettre d’investir
USD 550 000 par jour dans le développement du football partout
dans le monde.
Toucher le monde
La FIFA entend également toucher le monde à travers ses
compétitions et événements internationaux qui fédèrent et
inspirent les peuples du monde entier.
FIFA.com
Bâtir un meilleur avenir
Le football est bien plus qu’un simple sport. Son universalité
lui confère un pouvoir unique et une portée qu’il convient de
gérer avec précaution. La FIFA est convaincue de son devoir
envers la société qui dépasse les frontières du football.
F I F A 15
LE BILLET DU PRÉSIDENT
La FIWC 2015, c’est parti !
L
a 11ème édition de la FIFA Interactive World Cup, le plus grand tournoi de jeu vidéo au monde
depuis 2010, a officiellement débuté avec le lancement de la première des six saisons de qualification en ligne. Cette compétition inaugurale se déroulera du 1er octobre au 1er novembre. Elle
marque aussi et surtout le début d’un long voyage vers la Grande Finale de la FIWC 2015.
D’octobre 2014 à avril 2015, des millions de gamers lutteront sans relâche pour tenter de
­décrocher l’une des places qualificatives pour la Grande Finale. Outre le tenant du titre August
Rosenmeier, 16 joueurs issus des qualifications en ligne et trois vainqueurs des événements Live
se retrouveront pour se disputer le titre de champion du monde de FIFA 15 d’EA Sports. Le Joueur
interactif de la FIFA remportera une invitation pour assister au Gala FIFA Ballon d’Or, ainsi qu’un
chèque de 20 000 dollars US.
Un trophée convoité Des millions de “gamers” vont s’affronter dans le cadre de la 11ème FIFA Interactive World Cup.
Quelques nouveautés intéressantes font leur apparition cette année. Voici ce qu’il vous
faut savoir :
Qualifications en ligne
Il y a six saisons en ligne et 16 billets pour la Grande Finale de la FIWC 2015 en jeu. À l’issue
de chaque exercice, les deux premiers du classement accèderont directement à la phase finale.
En outre, les quatre meilleurs troisièmes sur l’ensemble des six saisons en ligne participeront
eux aussi à la Grande Finale.
FIFA.com
Événements qualificatifs Live
Il y aura trois événements Live pour la FIWC 2015 : deux événements PS4 et un événement
­réservé au pays hôte. Toutes les qualifications Live se dérouleront sur la version Playstation 4
de FIFA 15 d’EA Sports.
Un maximum de 90 matches
L’un des changements les plus notables de cette édition 2015 est que les participants ne peuvent
désormais disputer plus de 90 matches sur une seule et même saison de qualification en ligne.
Une fois cette limite atteinte, il ne leur sera plus possible de participer au reste de la saison.
Ils pourront faire leur retour au début de l’exercice suivant.
Le Challenge
UEFA-FIFA
D
ans différentes disciplines sportives, il existe
d’épiques duels intercontinentaux, comme
la Ryder Cup des golfeurs, la Coupe de l’America dans le monde nautique et la lutte pour
les Ashes entre les meilleurs joueurs de cricket
anglais et australiens.
Il existe aussi une confrontation annuelle
entre des équipes de football de l’UEFA et de la
FIFA : le Challenge UEFA-FIFA. Certes, cette compétition n’a pas (encore) derrière elle une tradition aussi longue que la Ryder Cup entre golfeurs
américains et européens, dont s’est déroulée le
week-end dernier la 40ème édition, mais en termes
de rayonnement international, cet événement
footballistique n’a rien à lui envier. Comme le
tournoi de golf, la compétition est disputée en
alternance sur différents sites. Ce vendredi, le
prestigieux rendez-vous aura lieu à Zurich pour
la septième fois.
Si les médias parlent volontiers de rivalité
entre la FIFA et l’UEFA, c’est une toute autre
image que renvoie cette manifestation. Surtout
lors de la fameuse troisième mi-temps, où les
frontières entre institutions sportives s’effacent
pour laisser place à un échange d’idées amical.
L’authenticité et la simplicité sont les mots
d’ordre de ces rencontres au sommet.
Pour prendre part à ce moment convivial, il
faut l’avoir mérité. Le programme d’entraînement
qui précède les matches atteint presque le niveau
de celui de joueurs professionnels et ceux qui
brillent par leur absence lors de ces exercices sont
relégués au rang de remplaçants. Toute protestation est inutile. “Ce n’est pas une question de vie
ou de mort. Il y a plus en jeu”, a dit un jour l’ancien golfeur professionnel américain Dave Marr
au sujet de la Ryder Cup. Dans le cas du Challenge
UEFA-FIFA, la concurrence sportive n’est pas si
grande. Pour autant, les équipes ne se feront pas
de cadeau sur le terrain, même si la perspective
du barbecue qui clôturera la journée est plus
­a lléchante que le trophée des vainqueurs.
Votre Sepp Blatter
T H E F I FA W E E K LY
23
RD CONGO
Un blason à redorer
La RD Congo peut s’enorgueillir d’avoir placé deux clubs en demi-finale
de la plus prestigieuse compétition de clubs africaine.
Comment l’équipe nationale peut-elle surfer sur ce succès ?
Mark Gleeson
Première sans lendemain
En 1974, le Zaïre a participé
pour la première et unique
fois de son histoire à la Coupe
du Monde.
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T H E F I FA W E E K LY
RD CONGO
L
’AS Vita Club et le Tout Puissant Mazembe Englebert ont bien failli offrir à l’Afrique sa première finale de Ligue des Champions cent
pour cent congolaise. Cette affiche aurait garanti au pays de compter un représentant lors de la prochaine Coupe du Monde des Clubs
de la FIFA, qui aura lieu en décembre au Maroc. Malheureusement
pour eux, les Corbeaux ont buté sur le dernier obstacle. Battus en
vertu de la règle des buts marqués à l’extérieur le 28 septembre, ils verront l’Entente Sétif donner la réplique aux Dauphins Noirs en finale.
Depuis 1964, aucun pays africain n’a jamais réussi à placer deux
équipes en finale de la Ligue des Champions. Basé à Kinshasa, la capitale
de la RD Congo, l’AS Vita Club se produit régulièrement devant près de
90 000 spectateurs. De son côté, Mazembe défend les couleurs de la ville
de Lubumbashi, située dans la province minière de Katanga. Il y a
quelques années, cette région riche en cuivre avait songé à conquérir son
indépendance.
le Zaïre était devenu le premier pays sub-saharien à se qualifier pour la
Coupe du Monde n’est plus qu’un lointain souvenir. Les Congolais ne
règnent plus sur l’Afrique depuis bien longtemps.
Retour aux affaires
Il y a 40 ans, le Zaïre validait son billet pour la Coupe du Monde 1974 en
RFA et remportait dans la foulée la Coupe d’Afrique des Nations. L’AS Vita
Club a gagné l’ancienne Coupe des Champions en 1973 et atteint la finale
en 1981, avant de sombrer dans l’anonymat. Mazembe a décroché le titre
continental en 1967 et 1968, puis disputé deux finales en 1969 et 1970. Ces
quatre apparitions successives en finale constituent un record qui n’a été
égalé par les Égyptiens d’Al Ahly qu’en 2008. Il a fallu attendre la fin du
millénaire pour voir le football congolais opérer un retour au premier plan,
avec la renaissance du TP Mazembe en Ligue des Champions. Cette remontée en puissance est due en grande partie à la générosité du président
imago, Ph. John Bompengo / Radio Okapi, Issouf Sanogo / AFP
TB Mazembe recalé en demi-finale de la Ligue des Champions.
Fidélité Les matches de l’AS Vita Club réunissent souvent 90 000 spectateurs.
L’AS Vita en route pour la finale de la Ligue des Champions.
Depuis des décennies, les deux formations se disputent le titre de plus
grand club du pays. La Ligue des Champions fournit donc une scène idéale
à la rivalité qui oppose Corbeaux et Dauphins Noirs. Versés dans le même
groupe, l’AS Vita et le TP Mazembe ont terminé chacun avec 11 points en
six matches. Cette performance exceptionnelle a évidemment braqué les
projecteurs sur la RD Congo et la richesse de son football, mais aussi
suscité de nombreuses questions. Par exemple, comment expliquer que
ce pays autrefois appelé Zaïre se soit fait si discret sur la scène internationale ? Parviendra-t-il un jour à exploiter son fabuleux potentiel ?
La RD Congo est l’une des plus vastes nations du continent, mais
aussi l’une des plus riches sur le plan des ressources minières et humaines. Pourtant, l’équipe nationale peine à sortir du rang. L’époque où
Moise Katumbi. Le charismatique gouverneur de la province de Katanga
ne recule en effet devant aucune dépense pour faire de son club l’un des
poids lourds continentaux.
Les Corbeaux n’ont cessé de progresser depuis dix ans et l’arrivée aux
commandes de Katumbi. En 2002, ils ont ainsi négocié avec succès la
phase de groupes pour se hisser en demi-finale de la Ligue des Champions. Ils ont ensuite décroché deux titres consécutifs, en 2009 et 2010.
Parallèlement, ils sont aussi devenus les premiers Africains à atteindre
la finale de la Coupe du Monde des Clubs, au grand dam de l’Internacional. L’échec des Brésiliens face à Mazembe en demi-finale à Abou Dhabi
avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque. Toutefois, les Congolais
avaient subi la loi de l’Inter Milan au tour suivant.
T H E F I FA W E E K LY
25
RD CONGO
L’image du gardien Robert Kidiaba et de sa longue tresse inspirée des
anciens guerriers de Mandchourie a fait le tour du monde. Le portier
congolais a accédé à la notoriété en sautillant sur son postérieur pour fêter
chacun des buts de son équipe. Au-delà de l’anecdote, Mazembe est devenu un club modèle, qui représente le véritable niveau du football africain
lorsque les ressources et les moyens sont mis à sa disposition. Les Corbeaux disposent désormais d’un stade de 25 000 places à Lubumbashi,
doté d’un terrain artificiel. Ce dernier a été utilisé par l’équipe nationale
pour la première fois en compétition officielle au mois de septembre.
Mazembe cherche à recruter les meilleurs talents africains. Pour ce
faire, il n’hésite pas à entrer en concurrence avec des clubs européens
souvent plus riches ou plus attractifs. L’effectif compte depuis quelques
années des Ghanéens, des Maliens, des Sénégalais, des Ougandais, des
Zambiens et des Zimbabwéens. Plusieurs entraîneurs français sont également venus tenter leur chance en RD Congo. Le dernier en date n’est
en 1968 et 1974, mais ils n’ont disputé qu’une seule des quatre dernières
éditions de la Coupe des Nations. Après le parcours héroïque de Mazembe et de l’AS Vita en Ligue des Champions, on comprendrait mal que la
sélection ne valide pas son billet pour la phase finale de la CAN au Maroc.
La tâche n’a pourtant rien d’aisé, puisqu’il lui faudra devancer le Cameroun ou la Côte d’Ivoire, deux équipes présentes cet été au Brésil. L’année
dernière en Afrique du Sud, la RD Congo avait quitté la compétition à
l’issue du premier tour, après trois matches nuls décevants. La présence
de Claude Le Roy sur le banc et la fougue de Dieumerci Mbokani en attaque avaient pourtant suscité de grands espoirs. Le Français avait en
effet atteint les quarts de finale des six dernières CAN auxquelles il avait
participé en tant que sélectionneur… notamment avec la RD Congo, en
2008. En pointe, Mbokani n’a pas non plus répondu aux attentes des
supporters, en faisant preuve d’un incroyable manque de réalisme. Devenu le premier Congolais à remporter le titre de meilleur joueur du
Innovante L’équipe de RD Congo a une façon bien à elle de célébrer ses buts, ici en Coupe d’Afrique 2013.
Les Léopards ont la vie dure
Ces performances des clubs congolais placent évidemment l’équipe nationale au pied du mur. Les Léopards ont été sacrés champions d’Afrique
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T H E F I FA W E E K LY
Le Tout Puissant Mazembe Englebert
est devenu un club modèle.
championnat de Belgique, l’ancien attaquant du Standard suscitait
d’énormes espoirs. Il était en effet le premier footballeur de son pays à
obtenir cette récompense depuis près de 40 ans.
Les Congolais choisissent souvent la Belgique pour se familiariser
avec le continent européen et la deuxième génération de migrants nés
ou élevés dans le plat pays constitue un vaste réservoir de talent pour
les Léopards. Malheureusement, certains sont tout de même passés entre
Rebecca Blackwell / AP
autre que Patrice Carteron. L’ancien défenseur de Saint-Étienne n’a pas
hésité à quitter la sélection malienne pour répondre à l’appel du Tout
Puissant. L’exemple des Corbeaux a fini par inspirer les autres pensionnaires de l’élite congolaise, qui se découvrent à leur tour de grandes ambitions. L’AS Vita Club force donc aujourd’hui les portes de l’élite continentale, longtemps propriété exclusive des formations nord-africaines.
Aujourd’hui, tout un pays se prend à rêver de voir à nouveau la RD Congo
briller à tous les niveaux.
RD CONGO
L’équipe nationale rassemble des joueurs
évoluant dans neuf pays différents.
les mailles du filet. Romelu Lukaku n’est autre que le fils de l’ancien international zaïrois Roger Lukaku. Pierre, le père de Vincent Kompany,
est quant à lui né à Kinshasa. Lukaku et Kompany ont participé à la
dernière Coupe du Monde sous les couleurs de la Belgique ; ils auraient
pu choisir la RD Congo.
Les liens entre l’Europe et la RD Congo ne datent évidemment pas
d’hier. Des missionnaires belges ont introduit le football dans le pays et
le TP Mazembe a été fondé par des moines bénédictins en 1939. Les
Congolais restent reconnaissants envers les religieux qui ont propagé la
bonne parole du ballon rond.
en RD Congo. Lorsque le pays a accédé à l’indépendance, le stade Roi Baudoin, construit en 1953, a été rebaptisé stade Tata Raphaël.
Son club, le Daring Club Motema Pembe, est l’autre grande équipe de
la capitale. La rivalité qui l’oppose à l’AS Vita n’a rien à envier aux plus
grands derbies. Il y a deux mois, l’entraîneur des Dauphins Noirs Florent
Ibenge a été promu à la tête de l’équipe nationale. Mbokani n’est plus là,
mais le technicien a déjà dressé une liste de 100 joueurs évoluant en
Europe qui l’intéressent.
Le groupe composé pour affronter la Côte d’Ivoire ce mois-ci rassemble des joueurs évoluant dans neuf pays différents. La Premier
League anglaise, la Liga espagnole, la Bundesliga allemande et la Ligue 1
française sont représentées, tout comme le champion de Belgique Anderlecht, qui compte deux internationaux. Pourtant, on ne peut s’empêcher de ressentir encore un certain décalage par rapport aux exploits
réalisés par les clubs congolais sur la scène africaine. Å
Issouf Sanogo / AFP
Un leader Moise Katumbi, président de Mazembe.
L’héritage de Tata Raphaël
À Kinshasa, tout le monde ou presque connaît le stade Tata Raphaël. Cette
enceinte est la plus ancienne et la plus petite des deux grands sites de la
capitale. En revanche, Tata (Père) Raphaël lui-même est beaucoup moins
célèbre. Raphaël de la Kethulle était un prêtre scheutiste, il a créé de nombreuses structures au Congo belge. Il a fait en sorte de démocratiser le football à travers tout le pays et invité les élèves de son école à pratiquer le beau
jeu pendant leurs loisirs. Il n’a cessé de réclamer de meilleurs équipements
aux autorités coloniales et, en 1931, il a supervisé les travaux de construction
du premier stade de Kinshasa. Cinq ans plus tard, il a assisté à l’érection d’une
nouvelle enceinte située dans les quartiers indigènes et donc accessible à
l’ensemble de la population. Tata Raphaël reste un personnage populaire
La FIFA en RD Congo
Entre 2008 et 2011, la FIFA a financé l’installation de
plusieurs terrains ar tificiels à Kinshasa et Lubumbashi
(2,7 millions de dollars US) afin d’améliorer les possibilités
de jeu et d’entraînement.
T H E F I FA W E E K LY
27
EVERY GASP
EVERY SCREAM
EVERY ROAR
EVERY DIVE
EVERY BALL
E V E RY PAS S
EVERY CHANCE
EVERY STRIKE
E V E R Y B E AU T I F U L D E TA I L
SHALL BE SEEN
SHALL BE HEARD
S H A L L B E FE LT
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“SONY” and “make.believe” are trademarks of Sony Corporation.
EN BREF
Branché
Maurice Edu
(Philadelphia Union).
A
ller au stade suivre un match a généralement un effet libérateur sur l’esprit. On peut oublier les tracas du quotidien en dégustant une bière et un
hot-dog et en s’installant dans son siège pour regarder la prestation de son club préféré. Certaines parties du corps sont toutefois très sollicitées,
malgré toute la décontraction que l’on peut afficher dans les tribunes. L’estomac, par exemple, qui se tord lorsque la star de l’équipe adverse
­escalade la barrière et exhibe son torse musculeux et tatoué. Ou les tympans, poussés aux limites du supportable lorsque votre voisin, euphorique,
accompagne d’un coup vigoureux de corne de brume le moindre tir, même non cadré. Les joueurs, eux, ne sont pas conscients de ces petits soucis
rencontrés par les spectateurs. Alors que les fans de football, à l’inverse, savent tout ou presque des protagonistes sur le terrain. L’époque où les
échanges internes à l’équipe étaient tenus secrets est désormais révolue. Aux États-Unis, certains clubs équipent même leurs joueurs d’un micro.
Ainsi, grâce au Mic’d up, le fan peut ensuite écouter sur Internet les monologues et dialogues du footballeur. Avec en bonus les bruits de respiration
et de crachats. Mais à ce moment-là, heureusement, le fan a fini de digérer son hot-dog. Å
Alan Schweingruber
Drew Hallowell / Getty Images
P
our les Brésiliens, les bons souvenirs de la Coupe du Monde 2014
se comptent sur les doigts d'une main : les dribbles de Neymar, les
exploits de Julio Cesar aux tirs au but et le coup franc de David
Luiz. Cette frappe de 30 mètres face à la Colombie restera sûrement
comme l'un des plus beaux buts du tournoi. Quelques mois plus tard,
Lucas Piazon a reproduit l'œuvre du maître. Brésilien lui aussi, le
jeune homme de 20 ans évolue à l'Eintracht Francfort, en Bundesliga.
Il est entré en fin de match contre Hambourg. L'arbitre a sifflé un coup
franc, à une distance David Luiz-esque. À l'image de son compatriote,
Piazon a expédié une frappe tout en finesse et en précision dans la
lucarne droite pour donner la victoire (2:1) à son équipe. Faut-il y voir
une coïncidence ? Pas du tout ! Le héros du jour raconte avec fierté
qu'il s'est longtemps exercé avec un certain… David Luiz. En effet, les
deux hommes se sont côtoyés à Chelsea. Å
Sven Goldmann
E
n cette année 2014, le selfie est à la mode. Cet autoportrait fait en
vitesse à l’aide d’un téléphone portable ou d’un appareil photo
numérique est entré dans nos vies par l’intermédiaire des personnalités et s’est également invité dans le monde du football. De nombreuses stars mondiales ont en effet pris l’habitude de faire participer
leurs fans à leur quotidien. Dernièrement, les joueurs du club saoudien d’Al Shoalah ont inventé une nouvelle sorte de cliché, à l’occasion de leur victoire 2:0 contre Al Faisaly en Coupe d’Arabie Saoudite.
Lorsque Youness Elewi Al Enezi a inscrit le premier but, le gardien
et ses coéquipiers ont couru vers le drapeau de coin pour y réaliser
un selfie de groupe avec un smartphone. Pendant ce temps-là, en
Lettonie, les joueurs du FK Ventspils ont fait un pied de nez à cette
nouvelle tendance. Pour célébrer l’ouverture du score de Simonas
Paulius face à Liepaja en championnat (score final 1:1), toute l’équipe
s’est alignée devant Jurijs Zigajevs, qui a retiré une chaussure et en
a fait un appareil photo imaginaire, de sorte à immortaliser ce
­moment sur la pelouse de façon “classique”. On ne sait pas si un
message plus profond se cachait derrière cette action qui a, en tout
cas, bien amusé les supporters. Å
Tim Pfeifer
T H E F I FA W E E K LY
29
Rassemblons tous
les fans de football
Faites de nouvelles rencontres et découvrez des passions
communes dans le Bar Lounge de l’A380 d’Emirates.
#AllTimeGreats
youtube.com/emirates
Hello Tomorrow
TRIBUNE
F I F A ’ S T O P 11
Les records des
gardiens :
invincibilité en
Coupe du Monde
Un peu de répit
pour les yeux
1
517 minutes
Walter Zenga, Italie
Coupe du Monde 1990
2
501 minutes
Peter Shilton, Angleterre
Coupes du Monde 1982–1986
3
486 minutes
Sergio Romero, Argentine
Coupe du Monde 2014
4
477 minutes
Iker Casillas, Espagne
Coupes du Monde 2010–2014
5
475 minutes
Sepp Maier, RFA
Coupes du Monde 1974–1978
6
460 minutes
Gianluigi Buffon, Italie
Coupe du Monde 2006
7
458 minutes
Leão, Brésil
Coupe du Monde 1978
8
442 minutes
Gordon Banks, Angleterre
Coupe du Monde 1966
9
427 minutes
Oliver Kahn, Allemagne
Coupe du Monde 2002
10
417 minutes
Manuel Neuer, Allemagne
Coupe du Monde 2014
11
410 minutes
Justo Villar, Paraguay
Coupe du Monde 2010
Alan Schweingruber
À
l’armée, cela fait partie des choses que l’on
apprend dès la première semaine : le vert
est une couleur reposante pour l’œil humain. Concrètement, cela signifie que cela fait
du bien au soldat de regarder de temps en
temps en direction de la nature qui l’entoure
plutôt que de garder les yeux fixés sur la cible
noire et blanche. Après avoir cligné des yeux
pendant plusieurs minutes et gardé un œil
fermé, celle-ci devient en effet floue. Regarder
les feuilles d’un bouleau pendant ne serait-ce
que quelques secondes suffit alors à rétablir la
mise au point.
Le soldat qui, par paresse ou insolence,
choisit de ne pas suivre le conseil de son
supérieur peut faire l’objet d’une interdiction
de sortie à la fin de la journée. Au lieu d’aller
boire quelques bières avec ses camarades, il se
verra condamné à frotter le sol de la caserne et
à brosser les chaussures du bataillon. Le soldat
récalcitrant peut également s’attendre à quelques railleries. L’armée est en effet là pour
préparer au mieux aux situations critiques et
non pour tolérer les sautes d’humeur d’un individu isolé. “Vous avez besoin d’une paire de
lunettes, Finnigan ?!”
Dans le football moderne, où la précision
des tirs doit elle aussi être ajustée au millimè­
tre, on prend cependant les choses avec un peu
plus de légèreté. Premièrement (conseil) : il ne
viendrait jamais à l’idée d’un attaquant lunatique ressentant le besoin de se reposer les
yeux d’ignorer le conseil de son entraîneur. En
effet, les joueurs ont le regard sans cesse posé
sur le vert du gazon qui se trouve sous leurs
pieds. Pour le cas où ledit attaquant tenterait
une figure acrobatique dans les airs, il peut
alors, à la place de la pelouse, poser les yeux sur
le maillot de son adversaire dans la mesure où
celui-ci est le Nigeria (l’équipe joue en vert depuis cinquante ans) ou bien sur l’arbitre, si celui-ci sort son carton vert.
Deuxièmement (boutade) : d’un point de
vue purement acoustique et dans l’hypothèse
où l’entraîneur laisserait échapper une pique,
il est peu probable que l’attaquant malchanceux l’entende depuis l’autre bout du terrain.
Troisièmement (conséquence) : la plupart des
clubs disposent d’aimables employés payés
pour nettoyer le sol et les chaussures à la place
des stars insolentes.
Pour en revenir au carton vert : celui-ci a
bel et bien existé. La semaine dernière, nous
avons reçu un e-mail envoyé par un lecteur
déçu qui, en dépit de la joie que lui a procurée
l’édition de The FIFA Weekly avec les deux cartons (jaune et rouge) en cadeau, nous a fait la
remarque suivante : “Dans votre article, vous
n’avez à aucun moment évoqué le fait qu’un
carton vert a existé. Par le passé, celui-ci permettait à l’arbitre de signaler au médecin ou au
secouriste qu’ils étaient autorisés à pénétrer
sur le terrain.” Voici cette lacune historique
comblée. Å
La rubrique hebdomadaire de la
rédaction de The FIFA Weekly
Source : FIFA
(FIFA World Cup, Milestones & Superlatives,
Statistical Kit, 1.10.2014)
T H E F I FA W E E K LY
31
LE MIROIR DU TEMPS
T
H
E
N
Buenos Aires, Argentine
1980
Getty Images / Allsport
Diego Maradona à la maison.
32
T H E F I FA W E E K LY
LE MIROIR DU TEMPS
N
O
W
Hôtel “Les Rives du Ter”, Larmor Plage, France
Bernard Le Bars / Presse Sports
2011
Les Lorientais Bruno Ecuele-Manga (à g.) et Alaixys Romao, quelques heures avant un match de championnat.
T H E F I FA W E E K LY
33
LE CL ASSEMENT FIFA
→ http://fr.fifa.com/worldranking/index.html
Classement ÉquipeÉvolution Points
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57
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59
60
61
62
63
64
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66
67
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76
34
Allemagne
Argentine
Colombie
Pays-Bas
Belgique
Brésil
Uruguay
Espagne
France
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0
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0
1
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-1
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1488
1456
1444
1291
1243
1228
1202
1175
Portugal
Chili
Italie
Grèce
Costa Rica
Mexique
États-Unis
Angleterre
Croatie
Algérie
Équateur
Côte d’Ivoire
Russie
Ukraine
Bosnie-et-Herzégovine
Roumanie
Danemark
République tchèque
Écosse
Pays de Galles
Tunisie
Suède
Ghana
Serbie
Islande
Sénégal
Nigeria
Turquie
Autriche
Slovaquie
Cap-Vert
Cameroun
Monténégro
Iran
Albanie
Bulgarie
Pérou
Guinée
Japon
Burkina Faso
Congo
Arménie
Slovénie
Hongrie
Panamá
Honduras
Guatemala
Ouzbékistan
Mali
Paraguay
Égypte
République d’Irlande
République de Corée
Israël
Finlande
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Afrique du Sud
Libye
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Irlande du Nord
Salvador
RD Congo
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Sierra Leone
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55
20
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837
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714
714
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646
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430
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421
T H E F I FA W E E K LY
Rang
04 / 2014
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137
137
137
140
141
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143
144
1ère place Hausse du mois Bénin
Ouganda
Antigua-et-Barbuda
Estonie
Arabie saoudite
Gabon
Australie
Chypre
Trinité-et-Tobago
Maroc
Zambie
Belarus
Irak
Botswana
Zimbabwe
Rwanda
Bolivie
Azerbaïdjan
Qatar
RP Chine
Malawi
Lettonie
Jamaïque
Angola
Palestine
Lituanie
Bahreïn
Moldavie
St-Vincent-et-les-Grenadines
République dominicaine
Niger
Mozambique
Géorgie
Kenya
ARY Macédoine
Namibie
Guinée équatoriale
Tanzanie
Lesotho
Saint-Kitts-et-Nevis
Nouvelle-Zélande
Haïti
Canada
Liban
Cuba
Sainte-Lucie
Koweït
Togo
Liberia
Luxembourg
Kazakhstan
Aruba
Guinée-Bissau
Burundi
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Soudan
Philippines
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Nouvelle-Calédonie
République centrafricaine
Mauritanie
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17
-4
Baisse du mois
420
418
411
403
402
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295
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284
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277
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239
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226
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209
209
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208
Maldives
Madagascar
Suriname
Curaçao
Singapour
RDP Corée
Kirghizistan
Syrie
Guyana
Malaisie
Malte
Indonésie
Porto Rico
Inde
Thaïlande
Swaziland
Barbade
Tahiti
Belize
Guam
Hong Kong
Gambie
Dominique
Montserrat
Laos
Bermudes
Nicaragua
Liechtenstein
Seychelles
Comores
Pakistan
Sri Lanka
São Tomé-et-Principe
Chinese Taipei
Îles Féroé
Îles Turks-et-Caicos
Bangladesh
Îles Salomon
Népal
Yémen
Soudan du Sud
Macao
Samoa
Vanuatu
Maurice
Fidji
Mongolie
Îles Vierges américaines
Bahamas
Brunei
Timor oriental
Samoa américaines
Tonga
Îles Caïmans
Cambodge
Îles Vierges britanniques
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Érythrée
Andorre
Somalie
Djibouti
Îles Cook
Anguilla
Bhoutan
Saint-Marin
0
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3
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1
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0
N E T Z E R L’ E X P E R T
L’ O B J E T
Qu’est-ce qu’un fan ne
doit pas tolérer lorsque
son club est en crise ?
Question de Burak Gök, Istanbul (Turquie)
Perikles Monioudis
L
Octobre 1966
Günter Netzer, 22 ans,
à l’entraînement.
imago
U
n supporter est évidemment en droit de
nourrir des attentes. Il paie pour assister à
un match et doit donc recevoir quelque
chose en retour. Cependant, il me semble important de rappeler qu’avec son billet d’entrée, le fan
n’achète pas automatiquement tous les droits.
Avec tout le respect que je dois aux supporters, je ne comprends pas que l’ambiance dans
les gradins soit parfois si électrique que les
choses dégénèrent. Je n’ai rien contre les sifflets.
Mais certaines personnes lancent des objets sur
le terrain. Cela dépasse la simple critique !
Il faut garder un certain équilibre. Les
joueurs professionnels ont pour devoir de déployer toutes leurs capacités pour procurer de
la joie aux spectateurs. C’est leur mission, ils
sont payés pour cela. Quant aux supporters, on
attend d’eux qu’ils soutiennent leur équipe, y
compris dans les mauvais moments. Bien sûr, il
est compréhensible qu’une certaine colère
naisse lorsque l’une des parties ne remplit pas
sa part du contrat (les fans non plus n’adoptent
pas toujours le bon comportement), mais cet
état d’esprit ne doit pas déboucher sur de la
rage ou de la haine. J’ai remarqué que justement en temps de crise, la tolérance jouait un
rôle décisif.
N’imaginez pas qu’un footballeur diminue
ses performances intentionnellement, car il est
parfaitement conscient de ce qui est en jeu. Å
e football japonais est en plein essor, notamment en ce qui concerne le nombre de ses
ressortissants présents sur les pelouses d’ici
ou d’ailleurs. Jamais autant de footballeurs et
de footballeuses nippons n’avaient en effet
écumé les grands championnats étrangers que
ces dernières années.
Le ballon rond s’est depuis longtemps imposé au Pays du Soleil Levant, grâce aux performances de son équipe nationale masculine
bien sûr, qui est devenue une habituée des
Coupes du Monde, mais aussi grâce aux triomphes de sa sélection féminine, montée sur le
trône mondial en Allemagne en 2011 après avoir
défait les États-Unis aux tirs au but en finale.
L’illustration ci-dessus est la reproduction
d’un tableau réalisé à la peinture à l’eau sur de
la soie au 19ème siècle et qui appartient aujourd’hui à la collection de la FIFA. Au Japon,
ce jeu de balle cérémonieux importé de Chine
antique s’appelait à l’époque Kemari.
Comme en Europe en ce temps-là, on impressionnait volontiers ses camarades en frappant le ballon le plus haut possible. Plus haut ce
dernier montait dans le ciel et plus le tireur
suscitait l’admiration. Ainsi, autrefois déjà, le
beau jeu avait une dimension verticale : tout le
monde était logé à la même enseigne, mais cela
n’empêchait pas certains de vouloir dépasser
les limites. Å
Tout ce que vous avez toujours voulu
savoir sur le football, sans jamais oser le
demander. Posez vos questions à Günter
Netzer : [email protected]
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LE TOURNANT
“Mon cœur
battait 300
fois par
minute”
Felice Natalino a fait ses débuts
avec l’Inter Milan en “Serie A”
et en Ligue des Champions à
seulement 18 ans. Ensuite, son
corps n’a plus suivi.
Fabio Itri / fotogloria
T
out a commencé un mercredi après-midi,
en février 2013. Je jouais aux cartes avec
des amis à Lamezia Terme, ma ville natale. J’avais tout mon temps pour cela.
Un an auparavant, au printemps 2012, la
Fédération italienne de football m’avait
en effet provisoirement suspendu car les médecins m’avaient diagnostiqué une malformation
cardiaque pouvant provoquer de l’arythmie.
À 20 ans, il a été difficile pour moi d’accepter cette décision. Jusque-là, ma carrière évoluait à merveille. J’avais fait mes débuts avec
l’Inter Milan en Serie A et en Ligue des Champions à 18 ans et je me sentais en pleine forme,
même après la terrible découverte.
Mais lors de la partie de cartes avec mes
amis, mon cœur a commencé à s’emballer. Je
me suis rendu aux urgences de l’hôpital le plus
proche. Mais là, l’équipe médicale a voulu me
renvoyer chez moi. “Préparez vos défibrillateurs !” ai-je hurlé. Connaître l’existence de
mon affection cardiaque m’a véritablement sauvé la vie. Au cours des trois heures qui ont suivi, les médecins m’ont fait une douzaine d’électrochocs parce que mon cœur continuait de
battre 300 fois par minute. Après trois électrochocs, j’ai subi une anesthésie générale. Lorsque
je me suis réveillé, je me trouvais dans une plus
grande clinique avec un stimulateur cardiaque
sur la poitrine. Ma peur n’avait pas disparu.
Quelques jours plus tard, j’ai été victime d’une
nouvelle attaque. Il a fallu que le stimulateur
cardiaque me délivre six coups en 10 minutes
avant que mon cœur ne réagisse. C’était digne
d’un film d’horreur. Je n’ai commencé à me sentir mieux qu’après une intervention à Milan, où
l’on m’a introduit une sonde via l’artère de la
cuisse, avant de me brûler toutes les parties du
cœur qui avaient déclenché les arythmies.
Ces attaques cardiaques ont fait passer
ma carrière au second plan. Ma suspension en
Italie est devenue définitive et j’ai officiellement donné ma démission le 30 octobre 2013.
Je n’ai pas souhaité risquer ma vie à l’étranger,
où il est parfois autorisé de jouer avec une
­malformation cardiaque.
Aujourd’hui, je n’ai plus d’ambitions footballistiques, mais je reste passionné. J’ai été
soulagé d’apprendre que je pouvais continuer à
pratiquer mon sport avec mes amis, comme
simple hobby. Cependant, je voudrais rester lié
au football professionnel. J’ai été embauché en
tant qu’entraîneur dans le centre de formation
de mon père et j’étudie le droit. Plus tard, j’aimerais devenir agent de joueur et négocier des
contrats avec les clubs ou entraîner une équipe
professionnelle.
J’ai gardé de nombreux contacts avec l’Inter
Milan et mes anciens coéquipiers ... et, de toute
façon, je reste supporter des Nerazzurri ! Dans
la cuisine, à côté de la photo où j’ai quatre ans
et tire au but vêtu du maillot bleu et noir,
j’ai accroché une photo de moi en tant que
défenseur de l’Inter. Lorsque je l’observe, je suis
parfois nostalgique. Mais la vie continue et j’en
suis heureux. Å
Propos recueillis par Elio Stamm
Nom
Felice Natalino
Date et lieu de naissance
24 mars 1992, Lamezia Terme (Italie)
Poste
Défenseur
Clubs
2010 – 2012 Inter Milan
2011 – 2012 Vérone (prêt)
2012 Crotone (prêt)
Équipe nationale d’Italie
43 sélections avec les U-16, U-17, U-18 et U-19
Dans la rubrique “Le Tournant”, de
grands noms du football reviennent sur
les moments qui ont marqué leur vie.
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Le football est une
confrérie. C’est la paix.
© 2014 Visa. All rights reserved.
Oscar Arias
Lauréat du Prix Nobel
The FIFA Weekly
Revue hebdomadaire publiée par la
Fédération Internationale de Football
Association (FIFA)
Site Internet :
www.fifa.com/theweekly
Éditeur :
FIFA, FIFA-Strasse 20,
Case postale, CH-8044 Zurich
Tél. +41-(0)43-222 7777
Fax +41-(0)43-222 7878
COUPE MYSTÈRE DE L A FIFA
Le bilan brésilien, le clone de Barcelone et un dinosaure bondissant –
à vous de jouer !
1
Tout le monde se souvient de la demi-finale de la Coupe du Monde entre Brésiliens et Allemands.
Mais quel est le bilan du Brésil en Coupe du Monde face aux sélections allemandes ?
Président :
Joseph S. Blatter
F
R
L
G
Secrétaire Général :
Jérôme Valcke
Directeur de la Communication
et des Affaires publiques :
Walter De Gregorio
Le Brésil perd plus souvent
Le bilan est équilibré
Le Brésil gagne plus souvent
Les deux équipes ne se sont jamais affrontées
Rédacteur en chef :
Perikles Monioudis
Rédaction :
Alan Schweingruber,
Sarah Steiner, Tim Pfeifer
2
Conception artistique :
Catharina Clajus
AAtlet-Icon
I Gunnersaurus Rex
E Monaco Monster
O Jurassic Pork
Service photo :
Peggy Knotz
Production :
Hans-Peter Frei
Mise en page :
Richie Krönert (responsable),
Tobias Benz, Marianne Bolliger-Crittin,
Susanne Egli
Salut, je suis une mascotte et je m’appelle ...
3
On dirait le blason de Barcelone, mais ces armoiries appartiennent en fait à un club de ...
Correction :
Nena Morf, Kristina Rotach
Collaborateurs réguliers :
Sérgio Xavier Filho, Luigi Garlando,
Sven Goldmann, Hanspeter Kuenzler,
Jordi Punti, David Winner,
Roland Zorn
GBarcelone
M Buenos Aires
LBâle
SBangkok
Ont contribué à ce numéro :
Nicola Berger, Mark Gleeson,
Alissa Rosskopf, Elio Stamm,
Hidetoshi Suzuki, Andreas Wilhelm
Secrétaire de rédaction :
Honey Thaljieh
4
Selon les instructions de la FIFA pour la zone technique dans les matches de Coupe du Monde, qui
s’asseoit à hauteur dans la zone 2, c’est-à-dire entre les deux bancs, au niveau de la ligne médiane ?
Responsables de projet :
Bernd Fisa, Christian Schaub
A
H
G
O
Traduction :
Sportstranslations Limited
www.sportstranslations.com
Impression :
Zofinger Tagblatt AG
www.ztonline.ch
Le quatrième arbitre
Le réalisateur télé
Les médecins d’équipe
Le responsable du chronomètre
Contact :
[email protected]
La reproduction des photos et
des articles, y compris sous forme
d’extraits, est interdite, sauf
accord de la rédaction et sous
réserve de la mention
“The FIFA Weekly, © FIFA 2014”.
La rédaction n’a aucune obligation de
publier des textes ou des photos non
sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont
des marques déposées par la FIFA.
Produit et imprimé en Suisse.
Les opinions exprimées dans
The FIFA Weekly ne reflètent pas
nécessairement celles de la FIFA.
Solution de l’énigme de la semaine précédente : TURF
Explications détaillées sur www.fifa.com/theweekly
Inspiration et application : cus
Faites-nous parvenir vos réponses le mercredi 8 octobre 2014 au plus tard à [email protected]
Les personnes ayant correctement répondu à l’ensemble des énigmes parues depuis le 13 juin 2014 participeront en janvier
2015 à un tirage au sort pour tenter de gagner un voyage pour deux pour le Gala FIFA Ballon d’Or, qui aura lieu
le 12 janvier 2015. Avant de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement du
concours. Vous trouverez toutes les informations utiles à cette adresse :
http://fr.fifa.com/mm/document/af-magazine/fifaweekly/02/20/51/99/fr_rules_20140613_french_french.pdf
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R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E
Lequel de ces attaquants va se montrer le
plus à son avantage pendant la
Coupe du Monde des Clubs, Maroc 2014 ?
64+15+1164
6% 4%
11%
15%
64%
≠ ≠ ≠ ≠ ≠ LE SONDAGE DE L A SEMAINE
Parmi ces leaders européens, lequel vous
impressionne le plus ?
Choisissez entre :
· FC Barcelone
· Bayern Munich
·Chelsea
·Juventus
·Marseille
(En photo : Abdelaziz Barrada)
Pour voter, rendez-vous sur :
Fifa.com/newscentre
Cristiano Ronaldo (Real Madrid)
Mariano Pavone (Cruz Azul)
Mauro Matos (San Lorenzo)
Emiliano Tade (Aucklan d City)
Mouhcine Iajour (Moghreb Tétouan)
“Nous sommes devant mais je m’en fiche.
Ce qui compte à mes yeux, c’est la façon dont nous jouons.”
Pep Guardiola, entraîneur du Bayern Munich
titres de champion de
Finlande consécutifs
pour le HJK Helsinki,
qui détenait déjà le record
en la matière avant de
prolonger sa série ce
buts, c’est la barre atteinte
puis dépassée par Lionel
Messi. Le premier de
ses deux buts
28 septembre. Le club de
minutes sans marquer le moindre
lors de la
la capitale a conservé son
but en Bundesliga pour le Hambourg
victoire 6:0 face à Grenade
bien à trois journées de la
SV, qui a mis fin à cette traversée du
était son 400ème, club et
fin, confirmant ainsi son
désert record ce 28 septembre (buteur : N
­ icolai
sélection confondus. Son
hégémonie sur un
Müller). L’équipe de Josef Zinnbauer n’avait pas
compteur se répartit comme
championnat qu’aucun
réussi à trouver le chemin des filets lors des cinq
suit : 360 réalisations pour le
club n’avait remporté plus
premières journées de championnat. Elle a ouvert
FC Barcelone, 42 pour l’Argen-
de trois fois consécutives
son compteur face à l’Eintracht Francfort après
tine ; 332 du gauche, 53 du
avant 2012 (en photo :
avoir battu le peu glorieux record de Bochum, muet
droit, 15 de la tête, un du
Nicolai Jörgensen).
pendant 475 minutes au cours de la saison 1979/80.
corps et un de la main.
Bertrand Langlois / AFP, imago (3)
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508
LA SEMAINE EN CHIFFRES