+ Models ANNPLA-1048; No. of Pages 3 Annales de chirurgie plastique esthétique (2014) xxx, xxx—xxx Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com ` LA RE ´DACTION LETTRES A Le point G n’existe pas : l’amplification du point G (i.e. G-spot Augmentation, G-Spotplasty) est une mutilation ´minine type IV ´nitale fe ge G-spot does not exist: G-spot amplification (i.e. G-spot Augmentation, G-Spotplasty) is a female genital mutilation type IV KEYWORDS Clitoris; G-Spot; G-Spot amplification; Female genital surgery; Female genital mutilation MOTS CLÉS Clitoris ; Point G ; Amplification point G ; Chirurgie génitale féminine ; Mutilation génitale féminine Bachelet et al. écrit [1] : « Le point G, décrit initialement en 1950 à partir des travaux du Dr Ernest Gräfenberg. . . théorie du complexe clitoro-urétéro-vaginal. . . les derniers travaux recourant à l’échographie per-coïtale tendent à montrer des mouvements d’adaptation du complexe CUV à la stimulation clitoridienne ou vaginale ». Gräfenberg, en 1950, n’a pas découvert de point G : la zone hypothétiquement appelée point G ne devrait pas être appelée avec le nom de Gräfenberg. Il n’y a pas de base embryologique, anatomique, biologique, physiologique, pour l’existence d’un point G. Il n’y a pas d’image échographique du point G (et la prostate féminine n’a pas une structure anatomique qui peut être responsable d’un orgasme) [2—9]. L’anatomie vulvaire et celle des organes érectiles est décrite dans les textes d’anatomie : la vulve est l’ensemble des grandes lèvres et du vestibule, avec son appareil érectile : clitoris (gland, corps et racines qui sont la partie cachée du clitoris), bulbes vestibulaires et corps spongiosum, petites lèvres. Ces structures sont localisées au-dessous du diaphragme urogénital, en face de la symphyse pubienne et dans la région antérieure périnéale. Les racines du clitoris sont attachées aux branches ischiopubiennes et sont couvertes par les muscles ischiocarverneux, pour cela ils ne peuvent pas être en contact avec la paroi antérieure vaginale : le vagin n’a pas de relation anatomique avec le clitoris ; l’urètre est complètement entouré par le corps spongiosum de l’urètre féminin et il n’y a pas de partie clitoridienne ni de bulbe vestibulaire dans le septum urétrovaginal. Le clitoris interne et le complexe clitoris-urètre-vagina (CUV) n’existent pas : il n’y a pas de bases embryologique, anatomique, physiologique, prouvant l’existence d’un « complexe clitoro-urétéro-vaginal » chez la femme [2—9]. L’urètre périnéal féminin, situé devant la paroi vaginale antérieure, est d’environ un centimètre de longueur et la zone du point G est dans la paroi pelvienne de l’urètre (avec une échographie il n’est pas possible de visualiser les glandes qui forment la prostate féminine), le pénis masculin ne peut être en contact avec le plexus veineux de Kobelt ou avec les racines du clitoris (qui n’ont pas de récepteurs sensitifs ni de sensibilité érogène) pendant le rapport sexuel [2—9]. Bachelet et al. écrit [1] : « L’amplification du point G est décrite comme une nouvelle technique d’injection génitale fonctionnelle. . . dans le septum entre la vessie et la paroi antérieure du vagin. . . en facilitant le contact de la paroi vaginale avec les corps clitoridiens ». Le point G selon les Addiego, Ladas et Whipple serait une zone érogène située entre la paroi antérieure du vagin et l’urètre : pourquoi le point G serait-t-il amplifié dans le septum entre la vessie et la paroi antérieure du vagin ? En outre, le vagin n’a pas de relation anatomique avec le clitoris ! Dans le septum entre la vessie et la paroi antérieure du vagin se trouve le triangle de Pawlick (qui correspond au triangle de Lieutaud de la vessie) qui a une muqueuse lisse vaginale et est un espace de résistance mineure [2—9]. Les mutilations génitales (sexuelles) féminines (MGF) désignent toutes les interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme et/ou toute autre lésion des organes génitaux http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2014.07.005 0294-1260/# 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Pour citer cet article : Puppo V. Le point G n’existe pas : l’amplification du point G (i.e. G-spot Augmentation, G-Spotplasty) est une mutilation génitale féminine type IV. Ann Chir Plast Esthet (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2014.07.005 + Models ANNPLA-1048; No. of Pages 3 2 Lettres à la rédaction féminins pratiquées à des fins non thérapeutiques. Ces pratiques ne présentent aucun avantage pour la santé des jeunes filles et des femmes. Les mutilations génitales féminines, quel qu’en soit le type, ont été reconnues comme étant une pratique néfaste et une violation des droits humains des filles et des femmes. Les mutilations génitales féminines se classent en quatre catégories. Type I : ablation partielle ou totale du clitoris et/ou du prépuce. Type II : ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres, avec ou sans excision des grandes lèvres. Type III : rétrécissement de l’orifice vaginal avec recouvrement par l’ablation et l’accolement des petites lèvres et/ou des grandes lèvres, avec ou sans excision du clitoris. Type IV : toutes les autres interventions nocives pratiquées sur les organes génitaux féminins à des fins non thérapeutiques [10]. Les organes génitaux féminins lorsqu’ils ne sont pas affectés par une maladie, ne requièrent ni intervention chirurgicale ni manipulation. Le point G n’existe pas : l’amplification du point G n’est pas indiquée médicalement, elle n’est pas nécessaire ! L’American College of Obstetric and Gynecology, l’American Medical Association ainsi que la Food and Drug Administration n’approuvent pas ces techniques. Ils mettent en garde les praticiens devant l’absence de support scientifique et la nécessité d’informer clairement Figure 1 Figure 2 les patientes sur les risques potentiels liés à ces techniques [1—9]. L’amplification du point G n’est pas « une nouvelle technique d’injection génitale fonctionnelle » ! L’amplification du point G (i.e. G-spot Augmentation, G-Spotplasty) devrait être considérée en tant que mutilation génitale (sexuelle) féminine type IV [2—6,9]. La multiplication des termes dérivés de l’étude du point G participe au mal-être sexuel de nombreuses femmes. Elles seraient alors soumises à l’idée de devoir ressentir des expériences différentes de l’orgasme clitoridien. Les gynécologues et les sexologues doivent diffuser des informations scientifiques pour les femmes, et non pas de simples hypothèses. Orgasme clitoridien/vaginal/utérin, point G-A-C-U, sont des termes qui ne devraient pas être utilisés par les sexologues, les femmes et les média. Les termes suivants : bulbes clitoridiens, complexe clitoridien ou clitoris-urètrevagina (CUV), clitoris interne, espace urétrovaginal, gland périurétrales, composant génitosensoriel du nerve vague, point G, l’amplification du point G, sont utilisés par certains sexologues, sans qu’ils soient acceptés par les experts en anatomie humaine. Les déclarations de Addiego, Ladas, Whipple, Jannini, Foldes, Buisson, O’Connell, Brody, Ostrzenski, Thabet, et al. n’ont aucun fondement scientifique (Fig. 1 et 2) [2—9]. Le point G n’existe pas [8]. Le pénis masculin ne peut être en contact avec le clitoris [8]. Pour citer cet article : Puppo V. Le point G n’existe pas : l’amplification du point G (i.e. G-spot Augmentation, G-Spotplasty) est une mutilation génitale féminine type IV. Ann Chir Plast Esthet (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2014.07.005 + Models ANNPLA-1048; No. of Pages 3 Lettres à la rédaction Sexualité, il s’agit d’un aspect fondamental de la vie humaine. Les droits sexuels constituent des droits humains universels. Tous les êtres humains sont égaux et ont droit à une protection devant la loi contre toutes formes d’atteintes à leur intégrité sexuelle. Les femmes ont droit au plaisir sexuel : chez toute femme en bon état de santé, l’orgasme est possible, avec une stimulation efficace [3—8]. La stimulation clitoridienne est importante pour atteindre l’orgasme : le clitoris existe chez toutes les femmes (i.e. 100 % !), pourquoi donc ne pas le stimuler simplement pendant le rapport sexuel avec pénétration pénienne, ou avec le doigt [4,6,8] ? Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Bachelet J-T, et al. Chirurgie génitale féminine, les techniques d’amplification du point-G—État de la science. Ann Chir Plast Esthet 2014. http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2014.05.003. [2] Puppo V. The G-spot does not exist. BJOG 2014. http:// dx.doi.org/10.1111/1471-0528.12893. [3] Puppo V. G-spot (Punto G - Point G) does not exist: the claims published by Beverly Whipple, Odile Buisson, Emmanuele Jannini, Helen O’Connell, Adam Ostrzenski, et al. have no scientific basis. Firenze; 2014 [FREE ebook (Google Edition)]. [4] Puppo V, Vaccaro CM, et al. Female sexual function and the clitoral complex using pelvic MRI assessment. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol 2014 [Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol 2014. Doi: 10.1016/j.ejogrb.2014.03.054 FREE audio slides: http://audioslides.elsevier.com//ViewerSmall.aspx?source=1&doi=10.1016/j.ejogrb.2014.03.054]. 3 [5] Puppo V, Gruenwald I. Does the G-spot exist? A review of the current literature. Int Urogynecol J 2012;23:1665—9. [6] Puppo V. Anatomy and physiology of the clitoris, vestibular bulbs, and labia minora with a review of the female orgasm and the prevention of female sexual dysfunction. Clin Anat 2013;26:134—52. [7] Puppo V. Embryology and anatomy of the vulva: the female orgasm and women’s sexual health. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol 2011;154:3—8. [8] Puppo V. Anatomy of the clitoris: revision and clarifications about the anatomical terms for the clitoris proposed (without scientific bases) by Helen O’Connell Emmanuele Jannini and Odile Buisson. ISRN Obstet Gynecol 2011;2011:261464. [9] Puppo V. Can female genital cosmetic surgery be considered or classified as female genital mutilation type IV? Reply to: Ostrzenski A. Vaginal rugation rejuvenation (restoration): a new surgical technique for an acquired sensation of wide/ smooth vagina. Gynecol Obstet Invest 2012;73:48—52 [A rebuttal. Gynecol Obstet Invest 2013; 75:215-16]. [10] Abdulcadir J, et al. Care of women with female genital mutilation/cutting. Swiss Med Wkly 2011;140:w13137. V. Puppo* Centro Italiano di Sessuologia, Via Regnoli 74, 40138 Bologna, Italie *Auteur correspondant. Via Pistoiese 301/6, 50145, Firenze, Italie Adresse e-mail : [email protected] Rec¸u le 21 juin 2014 Accepte ´ le 20 juillet 2014 21 June 2014 20 July 2014 Pour citer cet article : Puppo V. Le point G n’existe pas : l’amplification du point G (i.e. G-spot Augmentation, G-Spotplasty) est une mutilation génitale féminine type IV. Ann Chir Plast Esthet (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2014.07.005
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