EURL AVI-RL - ZM

✿ BOI S-ÉN ERG I E
Vi vre m i eu x d e l a prod u cti on d e boi sén ergi e a vec l e séch a ge a rti fi ci el
Lionet et Brigitte devant les sécheurs de biomasse Lauber, photo FD
Lionel et Brigitte habitent à Aurel, un village typique de Drôme Provençale qui a
gardé à la fois beaucoup de charme mais aussi beaucoup d’activité. Lionel est
enfant du pays, et pour y vivre, il a choisi de valoriser les ressources locales. Situé
dans l’appellation Clairette de Die, il a ainsi commencé par la vigne en 1 998 et
produit du raisin pour les producteurs de Clairette. Chaque année, durant quelques
mois d’hiver, il engraisse également plusieurs milliers de chevreaux de boucherie.
Ensuite, la viticulture l’a rapidement amené à produire lui-même ses piquets de
vigne, avec le bois local, du pin sylvestre, qui localement se conserve très bien
durant toute la durée de vie de la vigne. De fil en aiguille, en 2000, la volonté de
mieux valoriser ses équipements l’a encouragé à produire du bois de chauffage. Et
devenu exploitant forestier, il n’y avait plus qu’un pas à franchir pour produire
également de bois déchiqueté à partir de 2006.
Pour le bois de chauffage, la ressource locale
est le hêtre. Or, le sol de cette région de
moyenne montagne, très humide et non portant
en hiver, contraint Lionel à exploiter son bois
uniquement de mars à novembre, durant une
saison par conséquent très courte, et à partir de
bois en sève. Or, pour livrer du bois de qualité, il
faut le sécher. Pour des raisons économiques
évidentes, Lionel n’a pas fait le choix du séchage
naturel, qui l’aurait obligé, au vu de sa saison de
récolte, à stocker une année de production à
l’avance. Il a donc opté pour le séchage artificiel.
Et là, une considération climatique l’a très
facilement orienté vers une solution à la fois
simple, rapide et économique : l’été en Drôme
étant très chaud et très venté, il ne restait à
Lionel qu’à donner un petit coup de pouce à la
nature pour sécher ses bûches au plus rapide. Il
a choisi pour cela deux conteneurs à double
fond perforé et ventilé des Ets Lauber, et
commercialisés en France et en Suisse par la
société ZM Technique pour bois. L’investissement
s’est monté à 30 000 € pour les deux conteneurs
et un ventilateur de 5,5 kW. Celui-ci injecte
24 000 m³ à l’heure dans le ou les conteneurs, et
ceci réalisé en saison chaude, comme le fait
Lionel, suffit à faire passer 25 m³ de bûches
sciées et fendues, de 55 à 25 % d’eau en 1 0
jours. Les conteneurs sont ensuite déchargés
sous un hangar bien ventilé, qui parfait le
séchage en quelques semaines. Cette
organisation permet à Lionel de réaliser 1 00%
de sa saison de bois de chauffage, entre le
1 mars et le 30 novembre, depuis l’abattage des
bois jusqu’à la livraison à tous ses clients. Le
1 décembre, le hangar est vide. En 201 3, Lionel a
ainsi commercialisé 2000 m³ de bûches,
principalement en 33 cm. Lionel signale que
Le ventilateur Lauber, photo FD
90% de ses clients lui sont fidèles d’une année
sur l’autre.
Signalons que pour des régions moins
chaudes ou pour du séchage en hiver, les
conteneurs Lauber sont à utiliser avec une
source de chaleur.
Concernant le bois déchiqueté, la ressource
est beaucoup plus abondante, notamment en
pin noir et pin sylvestre. La stratégie de Lionel
est de réaliser des travaux pour les
propriétaires, travaux d’éclaircie ou de
défrichage, en échange du bois. Il complète cette
ressource forestière par 30% de chutes de
scieries, qui sèchent facilement en fagots et sont
déchiquetées en hiver, quand les plaquettes
forestières sont soit épuisées soit pas assez
sèches. Lionel dispose donc de trois moyens
Lionel Seignier devant sa plateforme fixe de fendage, photo FD
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Bioénergie International n o 30 - Mars - avril 201 4
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✿ BOI S-ÉN ERG I E
Déchiquetage de chutes de scieries en hiver, photo FD
Et un bonheur n’arrivant pas seul, Lionel et
Brigitte ont investit il y a 7 ans dans une
chaudière à bois déchiqueté Hargassner pour
chauffer leur maison, et ce ne fut « que du
bonheur, aucun souci » affirment-ils, et Lionel
d’ajouter, « 90% de mes clients ont une
Hargassner, et avec eux, je n’ai jamais de
réclamation ».
Contact : EURL Avi-RL
Lionel Seigner
Prémol - 26340 Aurel
06 84 1 0 50 1 6
Branchement de la ventilation, photo FD
Le double fond perforé du sécheur Lauber, photo FD
brigitte. bessat@wanadoo. fr
pour disposer de plaquettes sèches : le séchage
naturel sous hangar (il en a deux), le
déchiquetage de chutes de scieries sèches et
bien sûr les séchoirs Lauber qui peuvent sécher
bien d’autres choses que le bois-bûche. Dans
son cas, chaque benne peut ainsi faire
descendre 30 MAP de plaquettes de 45 à 1 5%
d’eau en une semaine l’hiver avec une source
chaude. La consommation électrique pour le
séchage du bois déchiqueté, hors chaleur, varie
de 3 à 4 kWh par MAP. En 201 3, la production
de Lionel a atteint 4000 MAP (m³ apparent de
plaquettes), commercialisés localement dans la
vallée de la Drôme pour maitriser les coûts de
transport et rester compétitif.
La clientèle pour le bois déchiqueté est
constituée de particuliers et de collectivités.
Pour la fidéliser, Lionel fait certifier son activité
bois déchiqueté Chaleur Bois Qualité + (CBQ+)
par l’association Fibois Drôme-Ardèche,
certification par laquelle, il s’engage sur un
cahier des charges de qualité de produit et de
service.
Pour en savoir plus sur les nombreuses
solutions de séchage proposées par Lauber :
Patrick Magne
Tél : 06 1 0 46 29 57
Côté matériel, en 1 2 ans, Lionel a investi
progressivement plus de 500 000 €, en tracteurs
(2), scie-fendeuses (2), déchiqueteuse, camion
multi-bennes, fourgon-plateau, hangars (3),
chargeur télescopique et bien sûr les séchoirs.
Et à cette heure, les activités de Lionel, vigne,
élevage et bois-énergie lui permettent d’assurer
4 salaires à l’année, le sien et ceux de trois
employés. Chacune des trois activités assurant
33% du chiffre d’affaire global et sont
parfaitement complémentaires dans le
calendrier annuel de travail.
Le hangar a buches en ete, photo Lionel Seigner
sur www.bioenergie-promotion.fr – Observatoire des bioénergies
magne- patrick@wanadoo. fr
www. zmtechnik. ch
Frédéric Douard, en reportage à Aurel
La chaudière Hargassner de la maison d'habitation, photo FD
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