117-A : RESURGENCE DE LA FOUX 117-C : GROTTE DE PAQUES Situation – Spéléométrie Commune de Saint Cézaire sur Siagne Carte IGN 3543 Est Fayence ou TOP 25 n° 3543 ET Haute Siagne UTM 32 T (La Foux) : X=319,637 – Y = 4837,484 Z= 241 m R. de la Foux : dénivellation : 11 m, développement : 390 m UTM 32 T (Pâques) : X=319,611 – Y = 4837,662 Z= 284 m G. De Paques : dénivellation : 141 m, développement : 7286 m Total système : dénivellation : 141 m, développement : 7676 m Historique La Foux : l’émergence est explorée en 1898 par J. Gavet. Le Club Martel la revisite en 1950. En 1955, les plongeurs du groupe Casteret franchit le S2 et s’arrête sur un troisième siphon. Ce dernier est franchi en 1974 par les spéléo-plongeurs du Club Martel qui réalisent la jonction avec la grotte de Pâques. Grotte de Pâques : la grotte est découverte en février 1950. Deux kilomètres de galeries sont explorées dans la foulée. Les découvreurs s’arrêtent aux Gours de Tony. Il faut attendre 1968 pour assister à la découverte d’un important réseau (Pâques III) au-delà des gours de Tony par le S.C. Var. Les explorations durent jusqu’en 1970. En 1969, les membres du S.C. de Saint-Vallier désamorce le siphon de la galerie de la Cascade et explorent 400 m de galeries. En 1974 a lieu la jonction Pâques-La Foux. Après six tentatives (F. Munoz en 1976, Club Martel 1977, A. Franco 1978, F. Vergier 1980, F. Poggia 1981, J.-C. Tardy en 1989), le siphon amont est franchi en 1990 par J.-C. Tardy. La même année, F. Poggia explore 550 m de galeries. Quinze jours plus tard, P. Magniez ajoutent 1200 de galerie. En août 1991, les explorations post-siphon reprennent grâce à l’initiative de l’ACG. D. Sessegolo et J.C. Tardy franchissent le siphon et parcourent les galeries explorées par les précédents plongeurs sans réussir toutefois à franchir les obstacles qui les avaient arrêtés. Ils topographient 800 m de galeries sur les 1200 m explorées. Accès De Saint-Cézaire, descendre dans les gorges de la Siagne en empruntant la route départementale D 105 en direction de Mons. Cent mètres avant le pont qui franchit la rivière, il faut s’engager sur la petite route qui part sur la droite et conduit à une centrale EDF. Il faut garer les voitures sur le parking situé devant le portail barrant la route. G. de Pâques : continuer à pied jusqu’à une grande maison de trois étages. Le sentier menant à la grotte démarre à droite, juste après la bâtisse, et remonte la pente située derrière le bâtiment. Il revient en aval des gorges et rejoint un ravin que l’on gravit jusqu’au porche de la grotte. La Foux : Quelques dizaines de mètres au-delà du portail précité, un petit sentier part sur la gauche et permet de descendre jusqu’au canal de la Siagne. Là, Bulletin de Liaison du CDS-06 n°11 / décembre 2014 Page 8/110 une dalle en ciment, entourée d’un grillage, recouvre un ravin par où s’écoulent les eaux non captées. Description Source de la Foux : L’eau sort d’un siphon, mais une galerie de 3 mètres de diamètre environ part sur la droite et décrit une boucle. Elle aboutit sur les berges d’un lac qui s’évacue par le siphon d’entrée. La suite de la grotte est réservée aux plongeurs spéléologues. Au fond du lac et à droite, un siphon de quelques mètres de longueur continue la cavité. Une fois l’obstacle franchi, il faut gravir un petit ressaut pour parvenir sur les berges d’un troisième siphon (en comptant le siphon d’entrée comme étant le premier). Ce siphon est long de 80 mètres et sa profondeur maximale est de 7 mètres. Vers la fin, ses dimensions diminuent. De l’autre côté, la galerie émergée devient rapidement plus étroite. La grotte de Pâques est une cavité complexe. Nous allons décrire brièvement l’itinéraire qui mène au fond en signalant toutefois les départs des réseaux annexes intéressants. Le porche de la grotte donne sur un labyrinthe de modestes conduits et de petits élargissements qui convergent vers une salle de taille réduite, au sol de laquelle se trouve un gour rempli d’eau. Une suite de laminoirs boueux mène à une galerie large mais au plafond bas. Il faut repérer, sur la droite, un passage remontant qui débouche sur le sol d’une galerie spacieuse (salle du Chaos). La descente en escalade d’un petit ressaut permet de pénétrer dans un vaste conduit, large de 10 mètres en moyenne, haut de 3 à 6 mètres et long de 70 mètres. Cette portion de la grotte a été baptisée “salle de Minuit”. De cette salle, on peut s’engager dans une étroiture descendante qui conduit à une diaclase aux parois déchiquetées. Un peu plus loin, on arrive au niveau de la rivière qui résurge à la source de la Foux. Toujours à partir de la salle de Minuit, on peut aussi remonter une coulée de calcite et visiter la jolie galerie de la cascade. Le franchissement du pseudosiphon permet d’accéder à une vaste galerie fossile qui n’est autre que l’aval du réseau Blanc. Hélas, un colmatage interdit l’accès à Pâques III. L’itinéraire qui va au fond de la grotte emprunte donc la galerie de l’Oiseau, le gros conduit qui converge vers la salle de Minuit sur son flanc est. Ce magnifique tunnel naturel de 120 mètres de long et 5 mètres de diamètre en moyenne se prolonge par un labyrinthe de diverticules aux dimensions plus modestes. Deux galeries “s’échappent” de ce véritable gruyère. Elles aboutissent toutes les deux à la galerie numéro 2. En amont, c’est-à-dire vers l’est, celle-ci s’arrête aux Gours de Tony d’où un étroit passage très boueux conduit à la salle du Lac qui est suivie par la galerie de la Diaclase. Cette étroite galerie recoupe en plusieurs endroits un réseau supérieur. On y accède par le passage le plus large et il faut bien le repérer pour le retrouver au retour. La galerie qui fait suite s’appelle le Boulevard Popov. Plus loin, elle aboutit à la salle Noire d’où partent de nombreux conduits. En remontant vers le plafond de a salle, on atteint une galerie supérieure creusée dans un calcaire plus blanc, plus compact. A son extrémité, un passage supérieur conduit à une salle d’où fuient plusieurs galeries. A l’ouest on parcourt un vaste conduit, le réseau Blanc, long de 300 m. A l’est de la salle se trouve un ensemble de petites salles reliées par des diverticules. Une galerie part également de la salle en se dirigeant vers l’intérieur du plateau. Elle se prolonge par un vaste conduit dénommé la Descente aux Enfers. Il aboutit à la salle de la Cascade, la plus importante de la grotte. Sur sa paroi gauche, on gravit la pente de la cascade pétrifiée pour parvenir au départ d’un petit conduit qui débouche sur une verticale de 15 m, le puits Chantal (équipement nécessaire). Le vaste volume dans lequel on pénètre est la salle de la Rivière. A la base de l’à-pic, une pente argileuse mène aux berges d’un lac siphonnant. A près d’un kilomètre à l’intérieur du plateau, on retrouve donc ici la rivière souterraine de la Foux. Après plusieurs tentatives, le siphon a été franchi et plus d’un kilomètre de galerie a été exploré. Hydrologie La Foux de Saint-Cézaire draine une bonne partie du plateau de Saint-Vallier et de Saint-Cézaire, c’est l’exutoire des rivières que l’on suit dans l’aven SaintJoseph et l’aven de l’Air Chaud. Lors des crues exceptionnelles, les diaclases étant trop étroites en amont des siphons de la Foux, le niveau d’eau s’élève dans les galeries de Pâques, dont l’entrée peut déverser. L’argile collante de ce secteur est là pour le rappeler. Un traceur injecté à l’aven des Audides a cheminé au travers du plateau à la vitesse de 500 m / Bulletin de Liaison du CDS-06 n°11 / décembre 2014 Page 9/110 h, ce qui illustre bien le caractère torrentiel des écoulements, à peine ralentis par un kilomètre de siphon. Dans Pâques, on trouvera des réseaux supérieurs fossiles (galerie de la Cascade, réseau Blanc), aux très belles sections en tube, avec des parois lisses de roche claire. Les réseaux inférieurs sont quant à eux déchiquetés en une dentelle de roche, effet de la corrosion des dolomies lors des mises en charge. Fiche d’équipement Obstacles Cordes Amarrages P 15 18 m 1 S, MC 2m, 2 S (Y°, 1 S à -2m Observations Bibliographie MARTEL E., Les Abimes, 1894, p.422 (édition 1980) DENOIZE G., Spéléologie, spécial, 1955, synthèse. AUTEURS DIVERS, Spéléologie, n°54 (1967), 74, 76 (1972) ,85 (1974), 89 (1975), 94, 96, 97 (1977), 109 (1980), 118 (1982), 120, 122 (1983), 129 (1985), 146 (1989). AUTEURS DIVERS, Spelunca, n°4-1981, 5-1982, 37, 40 (1990), 44 (1991), 45 (1992) : plongées, explo. CREAC’H Y., Inventaire spéléologique des Alpes Maritimes, 1985, Tome III, p.623-625, topo ht. COURBON P., PAREIN R., Atlas souterrain de la Provence et des Alpes de Lumière, 1991, p 95,119. MICHEL P., Spéléologie n°158, 1992, Spécial Grotte de Pâques, Synthèse, topo ht. ODDOU A., SOUNIER C., SOUNIER J.-P., L’Aventure Verticale dans les Alpes d’Azur, 1992, P 106-107, synthèse. MICHEL P., Spelunca, n°56, 1994, p.11-18, synthèse, topo. Bulletin de Liaison du CDS-06 n°11 / décembre 2014 Page 10/110 Bulletin de Liaison du CDS-06 n°11 / décembre 2014 Page 11/110 Bulletin de Liaison du CDS-06 n°11 / décembre 2014 Page 12/110
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