Johann S eb as tian B ach | P assion selon sain t Matthieu | Mardi 15

Johann Sebastian Bach
Passion selon saint Matthieu
Amsterdam Baroque Orchestra & Choir
Jeune Chœur de Dordogne
Ton Koopman, direction
Frank Markowitsch, chef de chœur
Hana Blažíková, soprano
Maarten Engeltjes, alto
Tilman Lichdi, ténor (L’Évangéliste)
Jörg Dürmüller, ténor
Klaus Mertens, basse
Falko Hönisch, basse (le Christ)
Ce concert est surtitré.
Entracte après la première partie.
Fin du concert vers 23h10.
Johann Sebastian Bach | Passion selon saint Matthieu | Mardi 15 avril 2014
MARDI 15 AVRIL 2014 – 20H
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Matthäus Passion [Passion selon saint Matthieu] BWV 244
Composition : 1729.
Création : le 11 avril 1724, jour du Vendredi saint, à Leipzig.
Durée : environ 170 minutes.
Première partie
1. Chœur d’introduction : « Kommt, ihr Töchter, helft mir klagen »
2. Récitatif (l’Évangéliste, Jésus) : « Da Jesus diese Rede vollendet hatte »
3. Choral : « Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen »
4. Récitatif (l’Évangéliste, chœur) : « Da versammleten sich die Hohenpriester »
5. Récitatif (alto) : « Du lieber Heiland du »
6. Air (alto) : « Buß und Reu knirscht das Sündenherz entzwei »
7. Récitatif (l’Évangéliste, Judas) : « Da ging hin der Zwölfen einer »
8. Aria (soprano) : « Blute nur, du liebes Herz ! »
9. Récitatif (l’Évangéliste et chœur) : « Aber am ersten Tage der süßen Brot »
10. Choral : « Ich bin’s, ich sollte büßen »
11. Récitatif (l’Évangéliste, Jésus et Judas) : « Er antwortete und sprach »
12. Récitatif (soprano) : « Wie wohl mein Herz in Tränen schwimmt »
13. Aria (soprano) : « Ich will dir mein Herze schenken »
14. Récitatif (l’Évangéliste, Jésus) : « Und da sie den Lobgesang gesprochen hatten »
15. Choral : « Erkenne mich, mein Hüter »
16. Récitatif (l’Évangéliste, Pierre, Jésus) : « Petrus aber antwortete und sprach zu ihm »
17. Choral : « Ich will hier bei dir stehen »
18. Récitatif (l’Évangéliste, Jésus) : « Da kam Jesus mit ihnen zu einem Hofe, der hieß Gethsemane »
19. Récitatif (ténor) et choral : « O Schmerz ! »
20. Aria (ténor) et chœur : « Ich will bei meinem Jesu wachen »
21. Récitatif (l’Évangéliste) : « Und ging hin ein wenig »
22. Récitatif (basse) : « Der Heiland fällt vor seinem Vater nieder »
23. Aria (basse) : « Gerne will ich mich bequemen »
24. Récitatif (l’Évangéliste, Jésus) : « Und er kam zu seinen Jüngern »
25. Choral : « Was mein Gott will, das g’scheh allzeit »
26. Récitatif (l’Évangéliste, Jésus, Judas) : « Und er kam und fand sie aber schlafend »
27. Aria (soprano et alto) et chœur : « So ist mein Jesus nun gefangen »
28. Récitatif (l’Évangéliste, Jésus) : « Und siehe, einer aus denen, die mit Jesu waren »
29. Choral : « O Mensch, bewein dein Sünde groß »
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Deuxième partie
30. Aria (alto) et chœur : « Ach, nun ist mein Jesus hin ! »
31. Récitatif (l’Évangéliste) : « Die aber Jesum gegriffen hatten »
32. Choral : « Mir hat die Welt trüglich gericht’ »
33. Récitatif (l’Évangéliste, les témoins, le grand prêtre) : « Und wiewohl viel falsche Zeugen herzutraten »
34. Récitatif (ténor): « Mein Jesus schweigt »
35. Aria (ténor): « Geduld, wenn mich falsche Zungen stechen ! »
36. Choral (l’Évangéliste, le grand prêtre, Jésus, chœur) : « Und der Hohenpriester antwortete und sprach zu ihm »
37. Choral : « Wer hat dich so geschlagen »
38. Récitatif (l’Évangéliste, Pierre, chœur) : « Petrus aber saß draußen im Palast »
39. Aria (alto) : « Erbarme dich »
40. Choral : « Bin ich gleich von dir gewichen »
41. Récitatif (l’Évangéliste, Judas) : « Des Morgens aber hielten alle Hohenpriester »
42. Aria (basse) : « Gebt mir meinen Jesum wieder ! »
43. Récitatif (l’Évangéliste, Pilate, Jesus) : « Sie hielten aber einen Rat »
44. Choral : « Befiehl du deine Wege »
45. Récitatif (l’Évangéliste, Pilate) : « Auf das Fest aber hatte der Landpfleger Gewohnheit »
46. Choral : « Wie wunderbarlich ist doch diese Strafe ! »
47. Récitatif (l’Évangéliste, Pilate) : « Der Landpfleger sagte »
48. Récitatif (soprano) : « Er hat uns allen wohlgetan »
49. Aria (soprano) : « Aus Liebe will mein Heiland sterben »
50. Récitatif (l’Évangéliste, Pilate, chœur) : « Sie schrieen aber noch mehr und sprachen »
51. Récitatif (alto) : « Erbarm es Gott ! »
52. Aria (alto) : « Können Tränen meiner Wangen »
53. Récitatif (l’Évangéliste, chœur) : « Da nahmen die Kriegsknechte »
54. Choral : « O Haupt voll Blut und Wunden »
55. Récitatif (l’Évangéliste) : « Und da sie ihn verspottet hatten »
56. Récitatif (basse) : « Ja freilich will in uns das Fleisch und Blut »
57. Aria (basse) : « Komm, süßes Kreuz »
58. Récitatif (l’Évangéliste, chœur) : « Und da sie an die Stätte kamen mit Namen Golgatha »
59. Récitatif (alto) : « Ach, Golgatha, unsel’ges Golgatha ! »
60. Aria (alto) et chœur : « Sehet, Jesus hat die Hand »
61. Récitatif (l’Évangéliste, Jésus, chœur) : « Und von der sechsten Stunde »
62. Choral : « Wenn ich einmal soll scheiden »
63. Récitatif (l’Évangéliste, chœur) : « Und siehe da, der Vorhang im Tempel zerriß »
64. Récitatif (basse) : « Am Abend, da es kühle war »
65. Aria (basse) : « Mache dich, mein Herze, rein »
66. Récitatif (l’Évangéliste, Pilate, chœur) : « Und Joseph nahm den Leib »
67. Récitatif (basse, ténor, alto, soprano) et chœur : « Nun ist der Herr zur Ruh gebracht »
68. Chœur final : « Wir setzen uns mit Tränen nieder »
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C’était une tradition nouvellement établie à Leipzig que de faire exécuter un oratorio de
la Passion le Vendredi saint à l’office de Vêpres, en alternance dans l’une ou l’autre des
deux églises principales de la ville, Saint-Nicolas et Saint-Thomas. Cet office était fort long,
puisque une très ample homélie intervenait entre les deux parties de l’oratorio, et qu’en
plus on exécutait des motets et faisait chanter des chorals.
Ce Vendredi saint 11 avril 1727, c’est à Saint-Thomas que Bach présente pour la première
fois sa Passion selon saint Matthieu, qu’il redonnera à trois reprises en 1729, 1736 et 1742.
Et toujours en l’église Saint-Thomas, puisqu’il y avait alors au-dessus du chœur une petite
tribune avec un orgue en plus de la grande tribune du fond de l’église, ce qui lui permettait
d’organiser une véritable mise en espace entre deux groupes de musiciens, stéréophonie
sonore et spirituelle.
Avec son librettiste Picander, il a choisi de commencer le récit sacré au dernier repas
du Christ avec ses disciples et à l’institution de l’Eucharistie. La première partie s’achèvera
avec l’arrestation de Jésus à Gethsémani et la dispersion des disciples ; quant à la seconde
partie, elle mène de la comparution devant le grand prêtre, Caïphe, jusqu’à la mise au
tombeau.
Comme dans les oratorios du temps, dont elle constitue l’archétype, l’organisation
musicale de la Passion selon saint Matthieu est bien celle de l’opera seria italien de
l’époque. Un récitatif, secco ou accompagné, assure la narration historique et fait avancer
l’action, jusqu’à ces moments de concentration dans l’intensité dramatique où il faut
en libérer les affects dans des airs, prendre le temps d’un commentaire de la situation
et d’une réflexion personnelle. Mais à y bien regarder, cette organisation formelle apparaît
beaucoup plus subtile et diversifiée que celle des ouvrages lyriques de l’époque, dont
elle dépasse de très loin le schéma souvent banal.
En guise d’ouverture, ce sont tous les chrétiens, personnifiés par les filles de Sion, c’est-à-dire
les membres de l’Église, qui sont appelés à pleurer sur le drame de l’innocent mis à mort, serein
et patient, drame de l’Agneau immolé en raison même des fautes des hommes. D’une tribune
à l’autre, aux deux extrémités des fidèles dans la nef, comme des confins de l’univers, ceux-ci
sont invités à la prière dont les accents se développent au-dessus de leurs têtes, emplissant un
espace dont les limites se trouvent d’un coup abolies. Et tandis que s’interpellent les âmes de la
collectivité ecclésiale de tous les temps devant celui qui va être mis en croix, voici que s’élève
en valeurs étirées, au-dessus encore des deux ensembles vocaux, en une angélique neuvième
voix, le choral annonçant le sacrifice rédempteur qui s’apprête, l’Agnus Dei allemand, O Lamm
Gottes unschuldig, « Ô innocent Agneau de Dieu ! ». Bouleversant.
« En vérité, je vous le dis : l’un de vous me trahira. » Terribles paroles ! Témoin, l’Évangéliste
Matthieu en fait le récit dans le débit parlé du recitativo secco. Le Christ prend alors la parole,
voix de basse, évidemment, la vox Christi du code baroque. Ni prophétique, ni menaçante,
mais empreinte d’une profonde solennité, en ce douloureux accomplissement des Écritures,
et baignée dans la lumière de longues tenues des violons et de l’alto sur le continuo, auréole
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sonore entourant son visage. « Serait-ce moi, Seigneur ? » : en cinq mesures d’un fugato
violent, extrêmement serré, les apôtres se sont écriés. Écoutons bien : onze fois la question
affolée a jailli, et pas douze. Judas, seul, s’en dispense, et pour cause. Et tandis que dans
l’angoisse nous attendons la suite du récit, Bach, comme il aime à le faire en dramaturge
accompli, interrompt la narration pour nous inciter à méditer. Dans la douceur de la bémol
majeur, c’est l’Église universelle qui s’exprime dans la mélodie du vieux choral : « C’est moi ».
Le coupable, c’est moi. Le récit peut alors reprendre : « Celui qui a mis avec moi la main au
plat, c’est lui qui me trahira. » Judas, démasqué : « Serait-ce moi, Maître ? » ; l’harmonie
s’effondre : « Tu l’as dit. » Dans une intense gravité, le mouvement s’anime. Le Christ
prononce alors les paroles essentielles, instituant l’Eucharistie, où culmine la première partie
de la Passion. Quelques instants, musicalement détachés de tout le reste, ni récitatif,
ni arioso, que les cordes et l’orgue ne cessent d’illuminer d’une lueur irradiante.
Entouré des scribes et des anciens, le Grand Prêtre a questionné Jésus. L’affirmation de sa
divinité fait crier au blasphème et le voue à la mort, mais seul le gouverneur romain Ponce
Pilate peut prononcer la condamnation. Le matin venu, on fait comparaître Jésus, qui ne
répond rien. Très embarrassé, Pilate s’en remet au peuple pour exercer le droit de grâce, en
lui donnant le choix : envers un fameux bandit nommé Barrabas ou envers ce Jésus « qu’on
appelle le Christ ». Et la foule des accusateurs qui ne s’était pas encore manifestée répond
en hurlant « Barrabas ! », avec une extrême violence, sur un accord de septième diminuée.
Que faire de Jésus ? « Qu’il soit crucifié ! » En un mouvement fugué de huit mesures
seulement, les deux chœurs prononcent la sentence. Le tout n’aura duré que quelques
dizaines de secondes à peine.
Insulté, Jésus monte au Golgotha lourdement chargé de l’infamant instrument de son
supplice. De quelle souffrance se charge alors l’arioso d’alto, escorté de deux hautbois da
caccia, « Ah ! Golgotha, funeste Golgotha ! », tandis que les violoncelles en pizzicato stylisent
la cloche des trépassés… Et le récit reprend, une fois encore, avec les ténèbres qui couvrent
la terre, les dernières paroles, la mort – et le choral de la Passion, à nouveau. C’est alors le
voile du temple qui se déchire, le fracas du tremblement de terre, les rochers qui se fendent.
De l’opéra à l’état pur.
Bientôt, tout sera achevé. On a roulé la pierre. Jésus est à présent au tombeau, la couche
d’où il resurgira dans la gloire. Le récit évangélique a pris fin. À l’Église tout entière de
conclure, désormais, ce que dans un instant elle va faire par le chœur final. Mais entre-temps,
dans un geste d’une infinie tendresse, elle chante tout simplement un doux et familier
« bonne nuit » à celui qui repose au soir de l’indicible drame, avant de ressusciter.
Du grave à l’aigu, de la terre vers le ciel, incarnant la totalité de la création, les quatre
voix tour à tour s’élèvent. La basse, d’abord, évocation du Christ porté vers son repos, puis,
dans un irrésistible mouvement ascensionnel, le ténor du pécheur espérant, l’alto de l’âme
affligée, le soprano, enfin, âme heureuse pour l’action de grâces adressée au Rédempteur.
Après chaque intervention, le chœur répète « Mon Jésus, bonne nuit ! ». Nuit de la
mort, mais d’une mort dont tout luthérien sait qu’elle n’est autre chose que le sommeil
qui précède le réveil pour une nouvelle naissance, la naissance à la vie surnaturelle et
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éternelle, dans la lumière de Dieu. Pure invention de Bach, cette invocation à la paix de la
nuit qui referme le Livre en un ultime morceau choral. Et au lieu de l’action de grâces que
ce chœur a prise en charge, un grand épilogue rassemble tout la communauté chrétienne
pour pleurer. Après tout ce qui vient de se produire, on ne peut plus que dire « Repose en
paix », dans l’accablement et la désolation. Et le second chœur ne peut que répondre en un
écho affligé : « Ruhe sanfte, sanfte Ruh’ ! », « Repose doucement, doucement repose ! »
Gilles Cantagrel
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La Passion selon Bach
Aux origines de la Passion
Lorsque le mot passion est doté d’un P majuscule, il prend une signification bien
particulière : celle de la souffrance de Jésus sur le chemin de la crucifixion. Le mot désigne
alors l’ensemble des différentes étapes décrites dans les quatre Évangiles de Luc, Marc,
Jean et Matthieu : trahison de Judas – arrestation – reniement de Pierre – procès
– crucifixion.
La lecture chantée de ces textes, dans le cadre de la Semaine sainte, constitue la
célébration de la Passion. Au Moyen Âge, elle est psalmodiée1 à plusieurs voix : l’évangéliste
et les différents protagonistes du récit (Jésus, Judas, Pilate, les grands prêtres, la foule…).
Avec la réforme2 qui rapproche davantage le fidèle et la Parole divine apparaissent les
premières Passions en allemand, avec chorals chantés par l’assemblée.
De l’église à la salle de spectacle, le message universel de Bach
en 1723, Johann Sebastian Bach se voit nommé Cantor de l’église réformée de SaintThomas de Leipzig ; il y restera jusqu’à son décès en 1750. Pendant ces vingt-sept années,
Bach compose la majorité de son répertoire religieux destiné à être produit dans le cadre
des offices dont la Passion selon saint Jean BWv 245 (1724) et la Passion selon saint
Matthieu BWv 244 (1727) données le vendredi saint. La tradition voulait que les deux
églises Saint-Thomas et Saint-nicolas accueillent cet office alternativement d’une année
sur l’autre.
Les Passions de Bach sont des oratorios, c’est-à-dire des drames musicaux dont le sujet
est religieux. Leur structure – airs, récitatifs, chœur – est proche de celle de l’opéra,
à l’exception importante qu’elles ne sont pas destinées à être mises en scène. elles sont
divisées en deux parties, avant et après la prédication, à vêpres, en fin de journée.
Après la mort de Bach, en 1750, les Passions ne seront exhumées qu’en 1829 grâce à Felix
Mendelssohn. Une deuxième vie commence alors pour ces monuments musicaux hors du
cadre liturgique : celle du concert public.
1. A cappella (sans accompagnement instrumental) et monodique (à une seule voix).
2. en 1517, Luther publie ses quatre-vingt-quinze thèses à Wittenberg, posant les bases de la réforme protestante.
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Une dramaturgie musicale au service de la parole évangélique
Sur la scène, tout contribue à rendre intelligible le déroulement du récit. L’articulation des
différents groupes répartis dans l’espace – le chœur, les solistes, les instrumentistes –
compense l’absence de mise en scène en alternant la narration de l’évangéliste, les actions
et les pensées des protagonistes, les commentaires de la foule et la méditation de
l’assemblée des fidèles.
La spatialisation du son contribue à une réception plus profonde du texte sacré. Dans la
Passion selon saint Matthieu, Bach va plus loin en utilisant pleinement l’architecture à deux
tribunes de Saint-Thomas de Leipzig avec des effectifs doublés : deux chœurs, deux
orchestres. Ce dispositif s’adapte de façon diverse aux salles de concert d’aujourd’hui.
Le récitatif. Ce mode de chant réservé à l’évangéliste et aux protagonistes (Jésus, Pilate,
Juda, la foule…) imite la voix parlée. Le texte respecte celui de l’Évangile.
L’air (aria) est chanté par des voix solistes et commente l’action en cours. Dans la Passion
selon saint Matthieu, les airs sont écrits par le poète de Leipzig et ami de Bach, Picander.
Leur rôle est de ponctuer l’action par une pensée qui suspende le déroulement du récit.
Les choraLs. Le mot choraliter désigne à l’origine le chant du chœur à l’unisson. Dans l’Église
protestante, le choral, ou cantique, est destiné à être chanté par l’assemblée des fidèles.
il s’agit d’un chant dont la mélodie est simple et dont la forme a été conçue par Luther
pour rendre la parole des Évangiles accessible au plus grand nombre. Le texte provient de
diverses sources liturgiques (traductions d’hymnes en latin, écrits de théologiens de la
réforme…). On les chante en famille, à l’école comme au temple.
Dans la Passion selon saint Matthieu, le choral « O Haupt voll Blut und Wunden » (« Ô tête
couverte de sang et de blessures ») du théologien luthérien Paul Gerhardt (1607-1676) est
entendu à sept reprises, constituant un repère pour l’écoute. Cet hymne décrit le visage
ensanglanté de Jésus, véritable empreinte de la Passion. Le texte provient d’une traduction
du Salve caput cruentatum de saint Bernard de Clairvaulx, moine cistercien dont la pensée
inspira Luther. La mélodie bien connue de l’assemblée provient d’une chanson d’amour de
Hans Leo Hassler (1564-1612), « Mein Gemüt ist mir verwirret von einer Jungfrau zart »
(« Mon cœur est troublé par une tendre jeune fille »).
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Genèse du choral « O Haupt voll Blut und Wunden »
Origine de la
mélodie
Chanson profane
Mélodie :
« Mein G’müt ist mir verwirret von einer Jungfrau zart »
(« Mon cœur est troublé par une tendre jeune fille »)
de Hans Leo Hassler
Harmonisation
Choral de Bach
Bach réalise un choral polyphonique à quatre voix
à partir de la mélodie initiale. On la retrouve au soprano
un peu différente rythmiquement.
Soprano.
Flauto traverso I.II.
Oboe I.II. Violino I.
col Soprano
Alto.
Violino II coll’Alto
Tenore.
Viola col Tenore
Basso.
v
Organo e Continuo.
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Une musique à décoder
Pour mettre en musique le texte des Évangiles, Bach utilise la technique du figuralisme.
il s’agit de donner à la forme des lignes musicales une symbolique particulière. Le chœur
d’ouverture de la Passion selon saint Jean en est un exemple ; trois motifs symboliques
se superposent : la crucifixion, le temps qui s’écoule et le pouls (la pulsation du cœur).
La connaissance de l’ensemble des codes utilisés par Bach dans les Passions (figuralisme
– spatialisation – harmonisation des chorals – origine des textes…) permet de mieux
apprécier la dimension sacrée de la création dans le cadre d’un acte de foi. Les Passions
sorties du temple résistent à l’accueil profane de la salle de concert. D’ailleurs la scène
n’est-elle pas un lieu reliant le public et les artistes dans une communion de l’écoute ?
nietzsche, après avoir entendu la Passion selon saint Matthieu en 1870, dira que
« quiconque a désappris le christianisme croit entendre ici un nouvel Évangile ».
Le philosophe questionne alors l’universalité du message de Bach : bien au-delà
de la religion, la dimension sacrée d’une dramaturgie musicale articulant le verbal
et le non-verbal au bénéfice d’une beauté supérieure.
Benoît Faucher
Sources :
Gilles Cantagrel, Jean-Sébastien Bach : Passions, messes et motets. Éditions Fayard, 2011.
Frans C. Lemaire, La Passion dans l’histoire et la musique. Éditions 2001.
Fayard, 201
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biographies
Hana Blažíková
La soprano tchèque Hana Blažíková s’est
formée au Conservatoire de Prague avec
le Professeur Jiří Kotouč, obtenant son
diplôme en 2002. Ancienne étudiante
en musicologie et philosophie des
universités de Karlovy Vary et Prague,
elle a complété sa formation en chant
lors de sessions d’interprétation avec
Poppy Holden, Peter Kooij, Monika
Mauch et Howard Crook. C’est à la suite
de ses études qu’elle s’est spécialisée
dans le répertoire des périodes
médiévale, Renaissance et baroque
– avec quelques incursions dans le
domaine classique – devenant au cours
des dernières années l’une des sopranos
les plus recherchées du monde de la
musique ancienne. Hana Blažíková est
ainsi régulièrement invitée à se produire
sous la direction de personnalités telles
que Philippe Herreweghe, Vaclav Luks
et Masaaki Suzuki. Elle a eu l’occasion
de collaborer avec quelques grands
ensembles internationaux jouant
sur instruments d’époque comme le
Collegium Vocale de Gand, le Bach
Collegium Japan, Sette Voci, Capella
Regia, Collegium Marianum, Musica
Florea, Collegium 1704 et l’ensemble
Tafelmusik de Toronto. Par ailleurs, elle
est de plus en plus demandée par des
orchestres symphoniques modernes.
La jeune soprano se produit sur les
grandes scènes et dans les meilleurs
festivals, accueillie par le Printemps
de Prague, le Festival Oude Muziek
d’Utrecht, le festival de musique
ancienne Resonanzen de Vienne,
le Concertgebouw d’Amsterdam,
les Tage Alter Musik de Regensburg,
les festivals de Sablé, de La ChaiseDieu et de Saintes, le MAfestival de
Bruges et bien d’autres encore.
À l’opéra, ses premières expériences
ont été couronnées de succès ; on a
ainsi applaudi ses qualités dramatiques
dans le rôle de Suzanne (Les Noces de
Figaro) et de Zerline (Don Giovanni).
Sa vaste discographie lui a valu plusieurs
récompenses prestigieuses et ses
enregistrements sont souvent diffusés
en direct à la radio ou la télévision. Hana
Blažíková joue également de la harpe
gothique et interprète des programmes
de chant médiéval dans lesquels elle
s’accompagne elle-même à l’instrument.
Maarten Engeltjes
Né en 1984, le jeune contre-ténor
néerlandais Maarten Engeltjes a
commencé à chanter à l’âge de quatre
ans en soprano et fait ses débuts
en contre-ténor à seize ans dans les
airs d’alto de la Passion selon saint
Matthieu de Bach. Ont alors suivi de
nombreux engagements nationaux et
internationaux pour des programmes
comptant les chefs-d’œuvre de Bach
ainsi que les principaux oratorios de
Haendel. Familier du répertoire baroque
comme de la musique contemporaine,
Maarten Engeltjes a récemment incarné
Tolomeo dans Jules César de Haendel
(avec la Capella Cracoviensis à Cracovie),
Bertarido dans Rodelinda de Haendel (au
Festival Via Stellae de Saint-Jacques de
Compostelle) et Adschib dans L’Upupa de
Hans Werner Henze (dirigé par Markus
Stenz lors de la série ZaterdagMatinee
de la NTR au Concertgebouw
d’Amsterdam). On a également pu
l’entendre dans le Dresdner Requiem de
Lera Auerbach (avec la Staatskapelle de
Dresde dirigée par Vladimir Jurowski),
la Passion selon saint Matthieu de Bach
(avec le Nerlandse Bachvereniging sous
la direction de Jos van Veldhoven),
le Stabat Mater de Pergolèse (avec
Concerto Köln) et le Magnificat de Bach
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(avec l’Orchestre Philharmonique de
Bergen dirigée par Juanjo Mena). Son
répertoire comprend encore le rôle du
Mago Cristiano dans Rinaldo de Haendel
à l’Opéra de Lausanne et Meraspe dans
Artemisia de Cavalli qu’il a interprété
avec l’ensemble La Venexiana. Une vaste
tournée européenne l’a associé avec
les Amsterdam Baroque Soloists de
Ton Koopman pour la Passion selon saint
Jean de Bach. Il a également interprété
la Messe en si de Bach avec l’Akademie
für alte Musik Berlin sous la baguette
de Daniel Reuss, le rôle de l’Ange lors
de la première de l’opéra Adam in
Ballingschap de Rob Zuidam à l’Opéra
National des Pays-Bas d’Amsterdam,
Polinesso dans Ariodante de Haendel
dirigé par Federico Sardelli au Festival de
Beaune et le Dixit Dominus de Haendel
avec le Nederlands Kamerkoor sous la
direction de Peter Dijkstra.
Tilman Lichdi
Interprète confirmé des oratorios de
Bach comme du répertoire de Lieder,
Tilman Lichdi s’est fait remarquer avant
tout en Évangéliste, notamment lors de
ses débuts avec le Chicago Symphony en
2010. Ses concerts l’ont mené à travers
l’Europe, aux États-Unis et en Amérique
du Sud, sous la direction de chefs tels
que Kent Nagano, Christoph Perick,
Bernard Labadie, Ton Koopman, Martin
Haselböck, Christoph Poppen, Marcus
Bosch, Hervé Niquet, Hartmut Haenchen,
Klaus Peter Flor et Mikhail Pletnev.
Pour la saison 2013-2014, il enchaîne les
projets comme ses débuts avec le San
Francisco Symphony Orchestra dans
la Messe en si de Bach, le Requiem de
Mozart avec le Residentie Orchestra
de La Haye, des cantates de Bach avec
le Chœur de la WDR de Cologne et
l’Orchestre de Chambre de Cologne
sous la baguette de Stefan Parkman
ainsi qu’un programme consacré à Jan
Dismas Zelenka avec le Chœur de Radio
Bavaroise dirigé par Peter Dijkstra.
On peut également l’applaudir dans
l’Oratorio de Noël de Bach à Lisbonne
avec l’Orchestre de la Fondation
Gulbenkian sous la baguette de Michel
Corboz, pour un concert à Oslo avec
le RIAS Kammerchor et Concerto Köln
dirigés par Hans-Christoph Rademann
et dans la Passion selon saint Matthieu
de Bach avec l’Orchestre de la Tonhalle
de Zurich dirigé par Ton Koopman.
Membre permanent du Staatstheater
de Nuremberg de 2005 à 2013, Tilman
Lichdi a interprété avec cette troupe
David dans Les Maîtres chanteurs de
Nuremberg, le Steuermann dans
Le Vaisseau fantôme, Tamino dans
La Flûte enchantée, Ferrando dans Così
fan tutte, Belmonte dans L’Enlèvement
au sérail, Don Ottavio dans Don Giovanni,
le comte Belfiore dans La Finta
Giardiniera et le comte Almaviva dans
Le Barbier de Séville. Il a reçu en 2012
le fameux Bayerische Kunstförderpreis
dans la catégorie Arts du spectacle.
Jörg Dürmüller
Le ténor suisse Jörg Dürmüller a étudié
le violon et le chant au Conservatoire
de Winterthur avant de compléter sa
formation à la Hochschule für Musik
und Theater de Hambourg. Fort de sa
réputation bien établie de concertiste,
il s’est produit dans des salles aussi
renommées que le Royal Albert Hall
de Londres (BBC Proms), l’Auditorio
Nacional de España de Madrid,
l’Accademia Nazionale Santa Cecilia
de Rome, le Musikverein de Vienne, le
Théâtre des Champs-Élysées, le Théâtre
du Châtelet et le Carnegie Hall de New
York. L’ont accueilli de prestigieux
festivals dont le Schwetzinger Festspiele,
le Festival Bach de Leipzig ainsi que
le Festival du Schleswig-Holstein.
À l’opéra, ses engagements l’ont
amené à se produire à Berlin, Vienne,
Hambourg, Leipzig, Cologne, Séville,
au Teatro Real de Madrid, au Teatro
Regio de Turin et à l’Opéra du Rhin
(Strasbourg). Sur ces scènes, il a incarné
les grands rôles mozartiens comme
Ferrando (Così fan tutte), Tamino
(La Flûte enchantée), Don Ottavio
(Don Giovanni) et Belmonte
(L’Enlèvement au sérail), Don Ramiro
dans La Cenerentola de Rossini ainsi
que Narraboth dans Salomé de Strauss,
Erik dans Le Vaisseau fantôme et
Walther von der Vogelweide dans
Tannhäuser. Au cours de sa carrière,
il a travaillé sous la direction de chefs
renommés comme Howard Arman,
Bertrand de Billy, Herbert Blomstedt,
Christoph Eschenbach, Diego Fasolis,
Reinhard Goebel, Thomas Hengelbrock,
Christopher Hogwood, Michael
Hofstetter, René Jacobs, Robert King,
Ton Koopman, Alessandro di Marchi,
Vaclav Neumann, Christof Prick, Helmuth
Rilling, Peter Schreier, Sebastian
Weigle, Bruno Weil, Simone Young et
Hans Zender. Artiste d’une expressivité
remarquable, Jörg Dürmüller imprime la
marque de son talent à une discographie
variée qui compte la Passion selon saint
Matthieu de Bach (sous la direction de
Ton Koopman), Le Vaisseau fantôme
de Wagner (dans sa version originale
parisienne de 1841 dirigée par Bruno
Weil) et l’opéra Sardakai d’Ernst Křenek
(avec l’Orchestre Symphonique de la
Radio de Berlin), où son interprétation
du rôle de Carlo lui a valu le Prix ECHO
Klassik. L’enregistrement de Die schöne
Galathée de Franz von Suppé dirigé
par Bruno Weil dans lequel il incarne
12
Pygmalion a reçu le Prix de la Critique
discographique allemande.
Klaus Mertens
Né à Clèves en Allemagne, Klaus
Mertens prend ses premières leçons
de chant très jeune et poursuit ses
études avec Else Bischof-Bornes, Jakob
Stämpfli et Peter Massmann avant
d’obtenir brillamment son diplôme de
chant. Très rapidement, les concerts
se multiplient, en Allemagne comme
à l’étranger. Klaus Mertens chante
aux côtés des grands spécialistes de
musique ancienne, Ton Koopman, Frans
Brüggen, Nicholas McGegan, Philippe
Herreweghe, Gustav Leonhardt, Nikolaus
Harnoncourt ainsi qu’avec les grands
interprètes du répertoire classique,
Gary Bertini, Herbert Blomstedt, Sir
Roger Norrington, Enoch zu Guttenberg,
Jun Märkl, Kent Nagano, Hans Vonk,
Kenneth Montgomery, Iván Fischer,
Andris Nelsons parmi d’autres. Chanteur
éminemment connu et recherché
pour son interprétation des oratorios
baroques, il enregistre à de nombreuses
reprises les grandes œuvres vocales de
Johann Sebastian Bach sous la direction
de plusieurs chefs d’orchestre. En 2003,
il achève l’intégrale des cantates de
Bach engagée par l’Orchestre Baroque
d’Amsterdam sous la direction de Ton
Koopman. L’ensemble de ce projet,
qui compte également des tournées
à travers l’Europe, les États-Unis et le
Japon, est un jalon marquant de sa
carrière. Il est en effet le seul chanteur
à avoir ainsi enregistré et interprété en
concerts l’intégrale des œuvres vocales
de Bach. Klaus Mertens se consacre
par ailleurs à l’interprétation de lieder
et son répertoire de concert s’étend de
Monteverdi aux compositeurs les plus
contemporains, certaines œuvres étant
biographies
même spécifiquement écrites pour
lui. Klaus Mertens se dédie aussi à de
nombreuses recherches musicologiques
pour redécouvrir des œuvres inédites.
Klaus Mertens travaille régulièrement
avec les orchestres et les directeurs
musicaux les plus prestigieux du monde
entier et est invité par les principaux
festivals. Il a gravé plus de 175 disques et
DVD, ainsi que des enregistrements pour
les radios et les télévisions de nombreux
pays qui témoignent d’une activité riche
et éclectique.
de Mendelssohn, mais aussi des pièces
comme Un survivant de Varsovie
de Schoenberg, et de nombreuses
compositions contemporaines.
En récital, Falko Hönisch travaille
avec de nombreux pianistes, interprétant
les cycles de Schubert, Schumann et
Brahms, ainsi que œuvres inédites
de compositeurs moins connus et
contemporains à la création desquelles
il a participé. Dans ces trois genres,
Falko Hönisch s’est imposé comme
chanteur polyvalent et a reçu de
nombreux prix dans des concours
Falko Hönisch
internationaux de chant, dont l’ARD
En tant que chanteur d’opéra, le
de Munich, le concours Lauritz Melchior
baryton Falko Hönisch a chanté pendant des Voix Wagnériennes à Aalborg
des années dans plusieurs opéras et
au Danemark, le concours Nouvelles
théâtres. Son répertoire inclut de grands Voix Wagnériennes à Karlsruhe,
rôles comme le Comte Almaviva (Les
le concours Richard Strauss à Munich
Noces de Figaro), Papageno (La Flûte
et le concours IVC à ´s-Hertogenbosch.
enchantée) et Wolfram von Eschenbach
(Tannhäuser), ainsi que de nombreux
Jeune Chœur de Dordogne
rôles dans des opéras baroques et
Créé en 2000 par Christine et
modernes. Sa carrière internationale
Philippe Courmont, dans le cadre
l’a conduit dans nombreux pays :
du Conservatoire à Rayonnement
Autriche (Theater an der Wien), Italie
Départemental de la Dordogne et du
(Teatro Giuseppe Verdi, Trieste), PaysConservatoire Municipal de Musique
Bas (Nationale Reisopera) et France
et de Danse de Périgueux, le Jeune
(Opéra de Lyon), sous la direction de
Chœur de Dordogne offre une formation
Vladimir Fedosseïev, Cornelius Meister,
complète dans le domaine vocal aux
Roberto Paternostro, pour ne pas tous
enfants et aux adolescents. Il accueille
les citer. Il a notamment collaboré
35 choristes de Bergerac, Périgueux et
avec les metteurs en scène suivants :
Ribérac du CM1 à la terminale. Quelques
Christine Mielitz, Vera Nemirova et
principes pédagogiques essentiels
La Fura dels Baus. Il a chanté sous la
nourrissent depuis sa création le travail
direction de Ton Koopman, Frieder
réalisé : l’attention constante à la qualité
Bernius, Emmanuel Krivine et Raphaël
du travail vocal, la recherche d’une
Pichon dans des salles prestigieuses
qualité d’écoute dans le groupe, la mise
comme le Concertgebouw d´Amsterdam, en valeur et le respect des voix d’enfants,
la Cité de la musique et dans le cadre du la recherche de l’autonomie des jeunes
Festival Haendel à Halle, en interprétant chanteurs, l’apprentissage « collégial »
des œuvres telles que les Passions et
dans lequel les adolescents participent à
les cantates de Johann Sebastian Bach, l’initiation des plus jeunes, l’importance
La Création de Haydn et les oratorios
accordée à la mise en espace et à
13
l’implication corporelle des chanteurs.
La rencontre avec d’autres chefs, d’autres
chœurs, ainsi que le lien avec d’autres
disciplines (danse, théâtre…) participe
également à la recherche d’ouverture
de ce projet artistique. Depuis 2007, Ton
Koopman, directeur artistique du festival
Itinéraire Baroque en Périgord, a proposé
un travail régulier avec le Jeune Chœur de
Dordogne. Chaque année, sous la forme
de master classes, les jeunes chanteurs
préparent une œuvre qui est interprétée
lors du premier concert public du festival.
Cette collaboration exceptionnelle, qui
illustre l’engagement pédagogique de
Ton Koopman, a permis au Jeune Chœur
de découvrir et d’interpréter des œuvres
de Chiara Margarita Cozzolani, Michael
Haydn, Jean-Baptiste Lully, Giovanni
Battista Pergolèse, Henry Purcell,
Georg Philipp Telemann, Jean François
Lalouette, Henry Du Mont et Michael
Praetorius, accompagné par des artistes
de renommée internationale. Lors du
10e anniversaire d’Itinéraire Baroque en
Périgord, le Jeune Chœur s’est produit
avec l’Amsterdam Baroque Orchestra
and Choir, sous la direction de Ton
Koopman, dans King Arthur de Purcell.
Sa participation à la Passion selon saint
Matthieu de Johann Sebastian Bach, dans
une tournée nationale avec l’ABO&C,
illustre la qualité du travail accompli et
l’engagement de Ton Koopman auprès de
ces enfants. En dehors de cette aventure
baroque le Jeune Chœur de Dordogne
s’est produit en 2010 dans Si Molière
nous était conté d’Isabelle Aboulker et
en 2013 dans la création de l’oratorio
La Fin du monde de Bruno Rossignol
ainsi que dans Le Livre vermeil de
Montserrat avec la Camera delle
Lacrime.
Avec le soutien du Conseil Général
de la Dordogne
Ton Koopman
Ton Koopman est né à Zwolle
(Pays-Bas). Depuis toujours, la
recherche philologique et le goût pour
les instruments originaux ont guidé
son interprétation. La passion pour la
musique baroque l’a conduit à créer,
à l’âge de 25 ans, son premier orchestre
baroque. En 1979 il a fondé l’Amsterdam
Baroque Orchestra, suivi de l’Amsterdam
Baroque Choir en 1992. Durant sa
carrière, Ton Koopman a joué dans les
plus importantes salles de concert,
dans les festivals les plus prestigieux
et, comme organiste, sur les meilleurs
instruments historiques d’Europe.
Au clavecin et à la tête de l’Amsterdam
Baroque Orchestra & Choir il s’est
produit au Concertgebouw d’Amsterdam,
au Théâtre des Champs-Élysées,
au Musikverein et au Konzerthaus de
Vienne, à la Philharmonie de Berlin,
au Lincoln Center et au Carnegie Hall de
New York, au Suntory Hall de Tokyo
aussi que dans d’autres salles de
concerts à Londres, Bruxelles, Madrid,
Rome, Salzbourg, Copenhague, Lisbonne,
Munich, Athènes. Très actif dans la
direction d’orchestres symphoniques,
Koopman a travaillé avec les principaux
orchestres du monde tels les Berliner
Philharmoniker, le Royal Concertgebouw
Orchestra d’Amsterdam, l’Orchestre de
la Radiodiffusion bavaroise de Munich,
le DSO Berlin, l’Orchestre de la Tonhalle
de Zurich, l’Orchestre Philharmonique de
Radio France, les Wiener Symphoniker, le
Boston Symphony, le Chicago Symphony,
le New York Philharmonic, le San
Francisco Symphony, ainsi qu’avec le
Cleveland Orchestra, où il est « Artist
in Residence ». Ses enregistrements
pour différents labels (dont celui qu’il
a créé en 2002, Antoine Marchand,
distribué par Challenge Records)
témoignent de sa riche activité de
soliste et de chef. Entre 1994 et 2004
Ton Koopman s’est investi dans un
projet unique en son genre, l’exécution
et l’enregistrement de l’intégrale des
cantates de Bach, un travail immense qui
s’est vu récompenser par le Deutscher
Schallplattenpreis Echo Klassik, le Prix
Hector Berlioz et le BBC Award, mais
aussi nommer aux Grammy Award (USA)
et au Gramophone Award (UK).
Ton Koopman s’est lancé en 2005 dans
un autre grand projet : l’enregistrement
des œuvres complètes de Dietrich
Buxtehude. Aujourd’hui, 16 volumes
ont été publiés, comprenant l’œuvre
complète pour orgue et clavecin et
quatre volumes de l’œuvre vocale.
Ton Koopman est par ailleurs président
de la Société Internationale Dietrich
Buxtehude et, en 2012, il a reçu le Prix
Buxtehude de la ville de Lübeck et
le Prix Bach de la ville de Leipzig. Il a
publié de nombreux essais critiques
et a travaillé à l’édition complète des
concertos pour orgue de Haendel chez
Breitkopf & Härtel. Pour Carus Verlag il a
récemment édité des nouvelles éditions
du Messie de Haendel et Das Jüngeste
Gericht de Buxtehude. Ton Koopman est
professeur de clavecin au Conservatoire
de La Haye et à l’Université de Leiden.
Il est membre honoraire de la Royal
Academy of Music de Londres. Il est
également directeur artistique du
Festival « Itinéraire Baroque ».
et termine ses études de musicologie
à l’Université d’Amsterdam. Musica
Antiqua était un orchestre à petit
effectif ; Marie Leonhardt, l’épouse de
Gustav Leonhardt, le célèbre claveciniste
récemment décédé, en était le premier
violon. Bon nombre de pionniers de la
musique ancienne en faisaient partie.
L’ensemble a collaboré avec des chœurs
tels que le Collegium Vocale de Gand
et le Nederlands Kamerkoor. Après des
débuts difficiles, la situation s’est bien
améliorée lorsque l’État néerlandais a
octroyé une première subvention.
Ton Koopman a souhaité agrandir
l’orchestre dans le but d’établir un
rayonnement international en engageant
des musiciens spécialisés aux quatre
coins du monde : The Amsterdam
Baroque Orchestra. La violoniste
baroque d’origine anglaise Monica
Huggett a été nommée premier violon.
Le groupe est constitué de spécialistes
en musique baroque qui se rencontrent
régulièrement. Pour les musiciens,
chaque concert est une grande
expérience, et l’énergie et l’enthousiasme
de Koopman assurent la cohésion et
l’excellence du groupe. L’Amsterdam
Baroque Choir a été fondé en 1992 ;
il a fait ses débuts au Festival de Musique
Ancienne d’Utrecht avec la première
exécution mondiale du Requiem à 15
voix et des Vêpres à 32 voix de Biber.
L’enregistrement de ces œuvres a été
couronné par le « Cannes Classical
Award » pour la meilleure interprétation
Amsterdam Baroque Orchestra & Choir de la musique chorale des XVIIe et XVIIIe
En 1969, Ton Koopman crée Musica
siècles. En 1994, Ton Koopman, avec
Antiqua, son premier orchestre baroque, l’Amsterdam Baroque Orchestra & Choir,
immédiatement après avoir terminé
a entrepris la réalisation d’un des plus
ses études au Conservatoire avec
ambitieux projets discographiques
l’orgue et le clavecin comme matières
des dernières décennies : l’exécution
principales. Il obtient ensuite des Prix
et l’enregistrement du cycle complet
d’excellence pour les deux instruments
des cantates, tant sacrées que profanes,
14
biographies
de Bach. Pour ce projet, Ton Koopman et
l’Amsterdam Baroque Orchestra & Choir
ont reçu le « Deutscher Schallplattenpreis
Echo Klassik». Ton Koopman a écrit
trois livres au sujet des cantates avec le
musicologue Christoph Wolff et une série
de six documentaires ont été produits
pour la télévision. L’Amsterdam Baroque
Orchestra a enregistré les principales
œuvres baroques et classiques.
En 2008, l’ensemble et Ton Koopman
ont reçu le prestigieux BBC Award et en
2009, pour la seconde fois, ils ont reçu
le prix Echo Klassik pour le volume VII
de la Buxtehude Opera-Omnia Edition.
Dès 2003, « Antoine Marchand », une
nouvelle maison de disques associée à
Challenge Classics, poursuit la production
des projets de l’Amsterdam Baroque
Orchestra & Choir et a déjà publié entre
autres les 22 volumes des cantates et
l’Offrande Musicale de Bach, les nouveaux
enregistrements de la Passion selon saint
Matthieu et de la Passion selon saint
Marc (CD et DVD et les premiers seize
volumes de l’intégrale de Buxtehude).
Ton Koopman et l’Amsterdam Baroque
Orchestra & Choir sont régulièrement
invités dans les principales salles de
concert en Europe, aux États-Unis
et en Asie.
Orchestre 1
Orchestre 2
Violons I
Catherine Manson
Joseph Tan
John W. Meyer
Chiara Zanisi
Violons I
Matthew Truscott
Maite Larburu
Carla Marotta
Cynthia Miller Freivogel
Violons II
David Rabinovich
Marc Cooper
Ann Roux
Violons II
Giulia Panzeri
Liesbeth Nijs
Barbara Altobello
Altos
Deirde Dowling
John Ma
Altos
John Crockatt
Aliye Cornish
Violoncelle
Werner Matzke
Violoncelle
Esmé de Vries
Viole de gambe
Bob Smith
Contrebasse
Alberto Rasi
Contrebasse
Michele Zeoli
Hautbois
Emiliano Rodolfi
Nienke van der Meulen
Hautbois
Antoine Torunczyk
Michel Henry
Flûtes
Kristen Huebner
Fabio Crescimanno Basson
Wouter Verschuren
Orgue
Tini Mathot
Flûtes
Wilbert Hazelzet
Sari Straatsma
15
Chœur 1
Chœur 2
Chef de chœur Frank Markowitsch
Chef de chœur Frank Markowitsch
Sopranos
Alicia Amo
Martha Bosch
Anne-Kathryn Olsen
Dorothee Wohlgemuth
Sopranos
Gela Birckenstaedt
Els Bongers
Sandra Collet
Susan Jonkers
Altos
Annemieke Cantor
Sofia Gvirts
Jonny Kreuter
Altos
Daniel Elgersma
Eulàlia Fantova
Annette Stallinga
Ténors
Florian Feth
Guido Groenland
Tilman Kögel
Martin Netter
Ténors
Ivo Haun
Jörg M. Krause
Jan Heinrich Kuschel
Daniel Steiner
Basses
Julian Clarkson
Philipp Goldmann
Manfred Perthold
Basses
Tobias Hagge (Pilate)
Konstantin Ingenpass
Johan Lippens
16
Salle Pleyel | et aussi…
Concert de Pâques
Hear My Prayer
Henry Purcell
Anthems & Hymns
Rejoice in the Lord alway, Z.49
I will sing unto the Lord as long as I live, Z.22
Remember not, Lord, our offences, Z.50
Sonata V, Z.794 (1683), extrait
Miserere Mei, Z.109
O God thou hast cast us out, Z.36
Hear my prayer, Z.15
O sing unto the Lord a new song, Z.44
Sonata VI, Z.795 (1683), extrait
Blow up the trumpet in Zion, Z.10
Let mine eyes run down with tears, Z.24
Sonata I, Z.790 (1683), extrait
Thou knowest Lord the secrets of our hearts, Z.58c
Man that is born of a woman, Z.27
My Heart is inditing, Z.30
Les Arts Florissants
Paul Agnew, direction
Les Arts Florissants sont soutenus par le ministère
de la culture et de la communication, la ville de Caen
et la région Basse-Normandie. Ils sont en résidence
au Théâtre de Caen. Imerys et Alstom sont Grands
Mécènes des Arts Florissants.
MERCREDI 21 MAI 2014, 20H
JEUDI 22 MAI 2014, 20H
Olivier Messiaen
Le Tombeau resplendissant
Johannes Brahms
Un Requiem allemand
> CITÉ DE LA MUSIQUE
MERCREDI 14 MAI 2014, 20H
Carl Philipp Emanuel Bach
Les Israélites dans le désert
Orchestre de Paris
Chœur de l’Orchestre de Paris
Paavo Järvi, direction
Marita Sølberg, soprano
Matthias Goerne, baryton
Lionel Sow, chef de chœur
Jordi Savall, direction
María Cristina Kiehr, soprano
Hanna Bayodi-Hirt, soprano
Nicholas Mulroy, ténor
Stephan MacLeod, baryton
La Capella Reial de Catalunya
Le Concert des Nations
LUNDI 2 JUIN 2014, 19H30
MERCREDI 28 MAI 2014, 20H
Claudio Monteverdi
Orfeo (version de concert)
Claudio Monteverdi
Madrigaux (Livre VII)
Les Talens Lyriques
Christophe Rousset, direction
Gulya Orendt, Orfeo
Emôke Barath, Euridice
Carol Garcia, La Musica, La Messaggiera,
Speranza
Elena Galitskaya, Prosperina, Ninfa
Cyril Auvity, Pastore
Alexander Sprague, Pastore
Nicholas Spanos, Pastore
Daniel Grice, Pastore
Gianluca Buratto, Caronte, Plutone
Damian Tanthrey, Apollo
Ludovic Lagarde, création lumières
Sébastien Michaud, création lumières
Chœur de l’opéra national de Lorraine
Merion Powell, chef de chœur
Les Arts Florissants
Paul Agnew, direction, ténor
Miriam Allan, soprano
Hannah Morrison, soprano
Lucile Richardot, contralto
Zachary Wilder, ténor
Lisandro Abadie, basse
Musiciens des Arts Florissants
Coproduction Opéra National de Lorraine, Salle Pleyel.
Les partenaires média de la Salle Pleyel
imprimeur France Repro | Licences : 1-1056849, 2-1056850, 3-105851
SAMEDI 19 AVRIL 2014, 20H