Johann Sebastian Bach Passion selon saint Matthieu Amsterdam Baroque Orchestra & Choir Jeune Chœur de Dordogne Ton Koopman, direction Frank Markowitsch, chef de chœur Hana Blažíková, soprano Maarten Engeltjes, alto Tilman Lichdi, ténor (L’Évangéliste) Jörg Dürmüller, ténor Klaus Mertens, basse Falko Hönisch, basse (le Christ) Ce concert est surtitré. Entracte après la première partie. Fin du concert vers 23h10. Johann Sebastian Bach | Passion selon saint Matthieu | Mardi 15 avril 2014 MARDI 15 AVRIL 2014 – 20H Johann Sebastian Bach (1685-1750) Matthäus Passion [Passion selon saint Matthieu] BWV 244 Composition : 1729. Création : le 11 avril 1724, jour du Vendredi saint, à Leipzig. Durée : environ 170 minutes. Première partie 1. Chœur d’introduction : « Kommt, ihr Töchter, helft mir klagen » 2. Récitatif (l’Évangéliste, Jésus) : « Da Jesus diese Rede vollendet hatte » 3. Choral : « Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen » 4. Récitatif (l’Évangéliste, chœur) : « Da versammleten sich die Hohenpriester » 5. Récitatif (alto) : « Du lieber Heiland du » 6. Air (alto) : « Buß und Reu knirscht das Sündenherz entzwei » 7. Récitatif (l’Évangéliste, Judas) : « Da ging hin der Zwölfen einer » 8. Aria (soprano) : « Blute nur, du liebes Herz ! » 9. Récitatif (l’Évangéliste et chœur) : « Aber am ersten Tage der süßen Brot » 10. Choral : « Ich bin’s, ich sollte büßen » 11. Récitatif (l’Évangéliste, Jésus et Judas) : « Er antwortete und sprach » 12. Récitatif (soprano) : « Wie wohl mein Herz in Tränen schwimmt » 13. Aria (soprano) : « Ich will dir mein Herze schenken » 14. Récitatif (l’Évangéliste, Jésus) : « Und da sie den Lobgesang gesprochen hatten » 15. Choral : « Erkenne mich, mein Hüter » 16. Récitatif (l’Évangéliste, Pierre, Jésus) : « Petrus aber antwortete und sprach zu ihm » 17. Choral : « Ich will hier bei dir stehen » 18. Récitatif (l’Évangéliste, Jésus) : « Da kam Jesus mit ihnen zu einem Hofe, der hieß Gethsemane » 19. Récitatif (ténor) et choral : « O Schmerz ! » 20. Aria (ténor) et chœur : « Ich will bei meinem Jesu wachen » 21. Récitatif (l’Évangéliste) : « Und ging hin ein wenig » 22. Récitatif (basse) : « Der Heiland fällt vor seinem Vater nieder » 23. Aria (basse) : « Gerne will ich mich bequemen » 24. Récitatif (l’Évangéliste, Jésus) : « Und er kam zu seinen Jüngern » 25. Choral : « Was mein Gott will, das g’scheh allzeit » 26. Récitatif (l’Évangéliste, Jésus, Judas) : « Und er kam und fand sie aber schlafend » 27. Aria (soprano et alto) et chœur : « So ist mein Jesus nun gefangen » 28. Récitatif (l’Évangéliste, Jésus) : « Und siehe, einer aus denen, die mit Jesu waren » 29. Choral : « O Mensch, bewein dein Sünde groß » 2 mardi 15 avril Deuxième partie 30. Aria (alto) et chœur : « Ach, nun ist mein Jesus hin ! » 31. Récitatif (l’Évangéliste) : « Die aber Jesum gegriffen hatten » 32. Choral : « Mir hat die Welt trüglich gericht’ » 33. Récitatif (l’Évangéliste, les témoins, le grand prêtre) : « Und wiewohl viel falsche Zeugen herzutraten » 34. Récitatif (ténor): « Mein Jesus schweigt » 35. Aria (ténor): « Geduld, wenn mich falsche Zungen stechen ! » 36. Choral (l’Évangéliste, le grand prêtre, Jésus, chœur) : « Und der Hohenpriester antwortete und sprach zu ihm » 37. Choral : « Wer hat dich so geschlagen » 38. Récitatif (l’Évangéliste, Pierre, chœur) : « Petrus aber saß draußen im Palast » 39. Aria (alto) : « Erbarme dich » 40. Choral : « Bin ich gleich von dir gewichen » 41. Récitatif (l’Évangéliste, Judas) : « Des Morgens aber hielten alle Hohenpriester » 42. Aria (basse) : « Gebt mir meinen Jesum wieder ! » 43. Récitatif (l’Évangéliste, Pilate, Jesus) : « Sie hielten aber einen Rat » 44. Choral : « Befiehl du deine Wege » 45. Récitatif (l’Évangéliste, Pilate) : « Auf das Fest aber hatte der Landpfleger Gewohnheit » 46. Choral : « Wie wunderbarlich ist doch diese Strafe ! » 47. Récitatif (l’Évangéliste, Pilate) : « Der Landpfleger sagte » 48. Récitatif (soprano) : « Er hat uns allen wohlgetan » 49. Aria (soprano) : « Aus Liebe will mein Heiland sterben » 50. Récitatif (l’Évangéliste, Pilate, chœur) : « Sie schrieen aber noch mehr und sprachen » 51. Récitatif (alto) : « Erbarm es Gott ! » 52. Aria (alto) : « Können Tränen meiner Wangen » 53. Récitatif (l’Évangéliste, chœur) : « Da nahmen die Kriegsknechte » 54. Choral : « O Haupt voll Blut und Wunden » 55. Récitatif (l’Évangéliste) : « Und da sie ihn verspottet hatten » 56. Récitatif (basse) : « Ja freilich will in uns das Fleisch und Blut » 57. Aria (basse) : « Komm, süßes Kreuz » 58. Récitatif (l’Évangéliste, chœur) : « Und da sie an die Stätte kamen mit Namen Golgatha » 59. Récitatif (alto) : « Ach, Golgatha, unsel’ges Golgatha ! » 60. Aria (alto) et chœur : « Sehet, Jesus hat die Hand » 61. Récitatif (l’Évangéliste, Jésus, chœur) : « Und von der sechsten Stunde » 62. Choral : « Wenn ich einmal soll scheiden » 63. Récitatif (l’Évangéliste, chœur) : « Und siehe da, der Vorhang im Tempel zerriß » 64. Récitatif (basse) : « Am Abend, da es kühle war » 65. Aria (basse) : « Mache dich, mein Herze, rein » 66. Récitatif (l’Évangéliste, Pilate, chœur) : « Und Joseph nahm den Leib » 67. Récitatif (basse, ténor, alto, soprano) et chœur : « Nun ist der Herr zur Ruh gebracht » 68. Chœur final : « Wir setzen uns mit Tränen nieder » 3 C’était une tradition nouvellement établie à Leipzig que de faire exécuter un oratorio de la Passion le Vendredi saint à l’office de Vêpres, en alternance dans l’une ou l’autre des deux églises principales de la ville, Saint-Nicolas et Saint-Thomas. Cet office était fort long, puisque une très ample homélie intervenait entre les deux parties de l’oratorio, et qu’en plus on exécutait des motets et faisait chanter des chorals. Ce Vendredi saint 11 avril 1727, c’est à Saint-Thomas que Bach présente pour la première fois sa Passion selon saint Matthieu, qu’il redonnera à trois reprises en 1729, 1736 et 1742. Et toujours en l’église Saint-Thomas, puisqu’il y avait alors au-dessus du chœur une petite tribune avec un orgue en plus de la grande tribune du fond de l’église, ce qui lui permettait d’organiser une véritable mise en espace entre deux groupes de musiciens, stéréophonie sonore et spirituelle. Avec son librettiste Picander, il a choisi de commencer le récit sacré au dernier repas du Christ avec ses disciples et à l’institution de l’Eucharistie. La première partie s’achèvera avec l’arrestation de Jésus à Gethsémani et la dispersion des disciples ; quant à la seconde partie, elle mène de la comparution devant le grand prêtre, Caïphe, jusqu’à la mise au tombeau. Comme dans les oratorios du temps, dont elle constitue l’archétype, l’organisation musicale de la Passion selon saint Matthieu est bien celle de l’opera seria italien de l’époque. Un récitatif, secco ou accompagné, assure la narration historique et fait avancer l’action, jusqu’à ces moments de concentration dans l’intensité dramatique où il faut en libérer les affects dans des airs, prendre le temps d’un commentaire de la situation et d’une réflexion personnelle. Mais à y bien regarder, cette organisation formelle apparaît beaucoup plus subtile et diversifiée que celle des ouvrages lyriques de l’époque, dont elle dépasse de très loin le schéma souvent banal. En guise d’ouverture, ce sont tous les chrétiens, personnifiés par les filles de Sion, c’est-à-dire les membres de l’Église, qui sont appelés à pleurer sur le drame de l’innocent mis à mort, serein et patient, drame de l’Agneau immolé en raison même des fautes des hommes. D’une tribune à l’autre, aux deux extrémités des fidèles dans la nef, comme des confins de l’univers, ceux-ci sont invités à la prière dont les accents se développent au-dessus de leurs têtes, emplissant un espace dont les limites se trouvent d’un coup abolies. Et tandis que s’interpellent les âmes de la collectivité ecclésiale de tous les temps devant celui qui va être mis en croix, voici que s’élève en valeurs étirées, au-dessus encore des deux ensembles vocaux, en une angélique neuvième voix, le choral annonçant le sacrifice rédempteur qui s’apprête, l’Agnus Dei allemand, O Lamm Gottes unschuldig, « Ô innocent Agneau de Dieu ! ». Bouleversant. « En vérité, je vous le dis : l’un de vous me trahira. » Terribles paroles ! Témoin, l’Évangéliste Matthieu en fait le récit dans le débit parlé du recitativo secco. Le Christ prend alors la parole, voix de basse, évidemment, la vox Christi du code baroque. Ni prophétique, ni menaçante, mais empreinte d’une profonde solennité, en ce douloureux accomplissement des Écritures, et baignée dans la lumière de longues tenues des violons et de l’alto sur le continuo, auréole 4 mardi 15 avril sonore entourant son visage. « Serait-ce moi, Seigneur ? » : en cinq mesures d’un fugato violent, extrêmement serré, les apôtres se sont écriés. Écoutons bien : onze fois la question affolée a jailli, et pas douze. Judas, seul, s’en dispense, et pour cause. Et tandis que dans l’angoisse nous attendons la suite du récit, Bach, comme il aime à le faire en dramaturge accompli, interrompt la narration pour nous inciter à méditer. Dans la douceur de la bémol majeur, c’est l’Église universelle qui s’exprime dans la mélodie du vieux choral : « C’est moi ». Le coupable, c’est moi. Le récit peut alors reprendre : « Celui qui a mis avec moi la main au plat, c’est lui qui me trahira. » Judas, démasqué : « Serait-ce moi, Maître ? » ; l’harmonie s’effondre : « Tu l’as dit. » Dans une intense gravité, le mouvement s’anime. Le Christ prononce alors les paroles essentielles, instituant l’Eucharistie, où culmine la première partie de la Passion. Quelques instants, musicalement détachés de tout le reste, ni récitatif, ni arioso, que les cordes et l’orgue ne cessent d’illuminer d’une lueur irradiante. Entouré des scribes et des anciens, le Grand Prêtre a questionné Jésus. L’affirmation de sa divinité fait crier au blasphème et le voue à la mort, mais seul le gouverneur romain Ponce Pilate peut prononcer la condamnation. Le matin venu, on fait comparaître Jésus, qui ne répond rien. Très embarrassé, Pilate s’en remet au peuple pour exercer le droit de grâce, en lui donnant le choix : envers un fameux bandit nommé Barrabas ou envers ce Jésus « qu’on appelle le Christ ». Et la foule des accusateurs qui ne s’était pas encore manifestée répond en hurlant « Barrabas ! », avec une extrême violence, sur un accord de septième diminuée. Que faire de Jésus ? « Qu’il soit crucifié ! » En un mouvement fugué de huit mesures seulement, les deux chœurs prononcent la sentence. Le tout n’aura duré que quelques dizaines de secondes à peine. Insulté, Jésus monte au Golgotha lourdement chargé de l’infamant instrument de son supplice. De quelle souffrance se charge alors l’arioso d’alto, escorté de deux hautbois da caccia, « Ah ! Golgotha, funeste Golgotha ! », tandis que les violoncelles en pizzicato stylisent la cloche des trépassés… Et le récit reprend, une fois encore, avec les ténèbres qui couvrent la terre, les dernières paroles, la mort – et le choral de la Passion, à nouveau. C’est alors le voile du temple qui se déchire, le fracas du tremblement de terre, les rochers qui se fendent. De l’opéra à l’état pur. Bientôt, tout sera achevé. On a roulé la pierre. Jésus est à présent au tombeau, la couche d’où il resurgira dans la gloire. Le récit évangélique a pris fin. À l’Église tout entière de conclure, désormais, ce que dans un instant elle va faire par le chœur final. Mais entre-temps, dans un geste d’une infinie tendresse, elle chante tout simplement un doux et familier « bonne nuit » à celui qui repose au soir de l’indicible drame, avant de ressusciter. Du grave à l’aigu, de la terre vers le ciel, incarnant la totalité de la création, les quatre voix tour à tour s’élèvent. La basse, d’abord, évocation du Christ porté vers son repos, puis, dans un irrésistible mouvement ascensionnel, le ténor du pécheur espérant, l’alto de l’âme affligée, le soprano, enfin, âme heureuse pour l’action de grâces adressée au Rédempteur. Après chaque intervention, le chœur répète « Mon Jésus, bonne nuit ! ». Nuit de la mort, mais d’une mort dont tout luthérien sait qu’elle n’est autre chose que le sommeil qui précède le réveil pour une nouvelle naissance, la naissance à la vie surnaturelle et 5 éternelle, dans la lumière de Dieu. Pure invention de Bach, cette invocation à la paix de la nuit qui referme le Livre en un ultime morceau choral. Et au lieu de l’action de grâces que ce chœur a prise en charge, un grand épilogue rassemble tout la communauté chrétienne pour pleurer. Après tout ce qui vient de se produire, on ne peut plus que dire « Repose en paix », dans l’accablement et la désolation. Et le second chœur ne peut que répondre en un écho affligé : « Ruhe sanfte, sanfte Ruh’ ! », « Repose doucement, doucement repose ! » Gilles Cantagrel 6 La Passion selon Bach Aux origines de la Passion Lorsque le mot passion est doté d’un P majuscule, il prend une signification bien particulière : celle de la souffrance de Jésus sur le chemin de la crucifixion. Le mot désigne alors l’ensemble des différentes étapes décrites dans les quatre Évangiles de Luc, Marc, Jean et Matthieu : trahison de Judas – arrestation – reniement de Pierre – procès – crucifixion. La lecture chantée de ces textes, dans le cadre de la Semaine sainte, constitue la célébration de la Passion. Au Moyen Âge, elle est psalmodiée1 à plusieurs voix : l’évangéliste et les différents protagonistes du récit (Jésus, Judas, Pilate, les grands prêtres, la foule…). Avec la réforme2 qui rapproche davantage le fidèle et la Parole divine apparaissent les premières Passions en allemand, avec chorals chantés par l’assemblée. De l’église à la salle de spectacle, le message universel de Bach en 1723, Johann Sebastian Bach se voit nommé Cantor de l’église réformée de SaintThomas de Leipzig ; il y restera jusqu’à son décès en 1750. Pendant ces vingt-sept années, Bach compose la majorité de son répertoire religieux destiné à être produit dans le cadre des offices dont la Passion selon saint Jean BWv 245 (1724) et la Passion selon saint Matthieu BWv 244 (1727) données le vendredi saint. La tradition voulait que les deux églises Saint-Thomas et Saint-nicolas accueillent cet office alternativement d’une année sur l’autre. Les Passions de Bach sont des oratorios, c’est-à-dire des drames musicaux dont le sujet est religieux. Leur structure – airs, récitatifs, chœur – est proche de celle de l’opéra, à l’exception importante qu’elles ne sont pas destinées à être mises en scène. elles sont divisées en deux parties, avant et après la prédication, à vêpres, en fin de journée. Après la mort de Bach, en 1750, les Passions ne seront exhumées qu’en 1829 grâce à Felix Mendelssohn. Une deuxième vie commence alors pour ces monuments musicaux hors du cadre liturgique : celle du concert public. 1. A cappella (sans accompagnement instrumental) et monodique (à une seule voix). 2. en 1517, Luther publie ses quatre-vingt-quinze thèses à Wittenberg, posant les bases de la réforme protestante. 7 6 Une dramaturgie musicale au service de la parole évangélique Sur la scène, tout contribue à rendre intelligible le déroulement du récit. L’articulation des différents groupes répartis dans l’espace – le chœur, les solistes, les instrumentistes – compense l’absence de mise en scène en alternant la narration de l’évangéliste, les actions et les pensées des protagonistes, les commentaires de la foule et la méditation de l’assemblée des fidèles. La spatialisation du son contribue à une réception plus profonde du texte sacré. Dans la Passion selon saint Matthieu, Bach va plus loin en utilisant pleinement l’architecture à deux tribunes de Saint-Thomas de Leipzig avec des effectifs doublés : deux chœurs, deux orchestres. Ce dispositif s’adapte de façon diverse aux salles de concert d’aujourd’hui. Le récitatif. Ce mode de chant réservé à l’évangéliste et aux protagonistes (Jésus, Pilate, Juda, la foule…) imite la voix parlée. Le texte respecte celui de l’Évangile. L’air (aria) est chanté par des voix solistes et commente l’action en cours. Dans la Passion selon saint Matthieu, les airs sont écrits par le poète de Leipzig et ami de Bach, Picander. Leur rôle est de ponctuer l’action par une pensée qui suspende le déroulement du récit. Les choraLs. Le mot choraliter désigne à l’origine le chant du chœur à l’unisson. Dans l’Église protestante, le choral, ou cantique, est destiné à être chanté par l’assemblée des fidèles. il s’agit d’un chant dont la mélodie est simple et dont la forme a été conçue par Luther pour rendre la parole des Évangiles accessible au plus grand nombre. Le texte provient de diverses sources liturgiques (traductions d’hymnes en latin, écrits de théologiens de la réforme…). On les chante en famille, à l’école comme au temple. Dans la Passion selon saint Matthieu, le choral « O Haupt voll Blut und Wunden » (« Ô tête couverte de sang et de blessures ») du théologien luthérien Paul Gerhardt (1607-1676) est entendu à sept reprises, constituant un repère pour l’écoute. Cet hymne décrit le visage ensanglanté de Jésus, véritable empreinte de la Passion. Le texte provient d’une traduction du Salve caput cruentatum de saint Bernard de Clairvaulx, moine cistercien dont la pensée inspira Luther. La mélodie bien connue de l’assemblée provient d’une chanson d’amour de Hans Leo Hassler (1564-1612), « Mein Gemüt ist mir verwirret von einer Jungfrau zart » (« Mon cœur est troublé par une tendre jeune fille »). 87 Genèse du choral « O Haupt voll Blut und Wunden » Origine de la mélodie Chanson profane Mélodie : « Mein G’müt ist mir verwirret von einer Jungfrau zart » (« Mon cœur est troublé par une tendre jeune fille ») de Hans Leo Hassler Harmonisation Choral de Bach Bach réalise un choral polyphonique à quatre voix à partir de la mélodie initiale. On la retrouve au soprano un peu différente rythmiquement. Soprano. Flauto traverso I.II. Oboe I.II. Violino I. col Soprano Alto. Violino II coll’Alto Tenore. Viola col Tenore Basso. v Organo e Continuo. 9 8 Une musique à décoder Pour mettre en musique le texte des Évangiles, Bach utilise la technique du figuralisme. il s’agit de donner à la forme des lignes musicales une symbolique particulière. Le chœur d’ouverture de la Passion selon saint Jean en est un exemple ; trois motifs symboliques se superposent : la crucifixion, le temps qui s’écoule et le pouls (la pulsation du cœur). La connaissance de l’ensemble des codes utilisés par Bach dans les Passions (figuralisme – spatialisation – harmonisation des chorals – origine des textes…) permet de mieux apprécier la dimension sacrée de la création dans le cadre d’un acte de foi. Les Passions sorties du temple résistent à l’accueil profane de la salle de concert. D’ailleurs la scène n’est-elle pas un lieu reliant le public et les artistes dans une communion de l’écoute ? nietzsche, après avoir entendu la Passion selon saint Matthieu en 1870, dira que « quiconque a désappris le christianisme croit entendre ici un nouvel Évangile ». Le philosophe questionne alors l’universalité du message de Bach : bien au-delà de la religion, la dimension sacrée d’une dramaturgie musicale articulant le verbal et le non-verbal au bénéfice d’une beauté supérieure. Benoît Faucher Sources : Gilles Cantagrel, Jean-Sébastien Bach : Passions, messes et motets. Éditions Fayard, 2011. Frans C. Lemaire, La Passion dans l’histoire et la musique. Éditions 2001. Fayard, 201 9 10 biographies Hana Blažíková La soprano tchèque Hana Blažíková s’est formée au Conservatoire de Prague avec le Professeur Jiří Kotouč, obtenant son diplôme en 2002. Ancienne étudiante en musicologie et philosophie des universités de Karlovy Vary et Prague, elle a complété sa formation en chant lors de sessions d’interprétation avec Poppy Holden, Peter Kooij, Monika Mauch et Howard Crook. C’est à la suite de ses études qu’elle s’est spécialisée dans le répertoire des périodes médiévale, Renaissance et baroque – avec quelques incursions dans le domaine classique – devenant au cours des dernières années l’une des sopranos les plus recherchées du monde de la musique ancienne. Hana Blažíková est ainsi régulièrement invitée à se produire sous la direction de personnalités telles que Philippe Herreweghe, Vaclav Luks et Masaaki Suzuki. Elle a eu l’occasion de collaborer avec quelques grands ensembles internationaux jouant sur instruments d’époque comme le Collegium Vocale de Gand, le Bach Collegium Japan, Sette Voci, Capella Regia, Collegium Marianum, Musica Florea, Collegium 1704 et l’ensemble Tafelmusik de Toronto. Par ailleurs, elle est de plus en plus demandée par des orchestres symphoniques modernes. La jeune soprano se produit sur les grandes scènes et dans les meilleurs festivals, accueillie par le Printemps de Prague, le Festival Oude Muziek d’Utrecht, le festival de musique ancienne Resonanzen de Vienne, le Concertgebouw d’Amsterdam, les Tage Alter Musik de Regensburg, les festivals de Sablé, de La ChaiseDieu et de Saintes, le MAfestival de Bruges et bien d’autres encore. À l’opéra, ses premières expériences ont été couronnées de succès ; on a ainsi applaudi ses qualités dramatiques dans le rôle de Suzanne (Les Noces de Figaro) et de Zerline (Don Giovanni). Sa vaste discographie lui a valu plusieurs récompenses prestigieuses et ses enregistrements sont souvent diffusés en direct à la radio ou la télévision. Hana Blažíková joue également de la harpe gothique et interprète des programmes de chant médiéval dans lesquels elle s’accompagne elle-même à l’instrument. Maarten Engeltjes Né en 1984, le jeune contre-ténor néerlandais Maarten Engeltjes a commencé à chanter à l’âge de quatre ans en soprano et fait ses débuts en contre-ténor à seize ans dans les airs d’alto de la Passion selon saint Matthieu de Bach. Ont alors suivi de nombreux engagements nationaux et internationaux pour des programmes comptant les chefs-d’œuvre de Bach ainsi que les principaux oratorios de Haendel. Familier du répertoire baroque comme de la musique contemporaine, Maarten Engeltjes a récemment incarné Tolomeo dans Jules César de Haendel (avec la Capella Cracoviensis à Cracovie), Bertarido dans Rodelinda de Haendel (au Festival Via Stellae de Saint-Jacques de Compostelle) et Adschib dans L’Upupa de Hans Werner Henze (dirigé par Markus Stenz lors de la série ZaterdagMatinee de la NTR au Concertgebouw d’Amsterdam). On a également pu l’entendre dans le Dresdner Requiem de Lera Auerbach (avec la Staatskapelle de Dresde dirigée par Vladimir Jurowski), la Passion selon saint Matthieu de Bach (avec le Nerlandse Bachvereniging sous la direction de Jos van Veldhoven), le Stabat Mater de Pergolèse (avec Concerto Köln) et le Magnificat de Bach 11 (avec l’Orchestre Philharmonique de Bergen dirigée par Juanjo Mena). Son répertoire comprend encore le rôle du Mago Cristiano dans Rinaldo de Haendel à l’Opéra de Lausanne et Meraspe dans Artemisia de Cavalli qu’il a interprété avec l’ensemble La Venexiana. Une vaste tournée européenne l’a associé avec les Amsterdam Baroque Soloists de Ton Koopman pour la Passion selon saint Jean de Bach. Il a également interprété la Messe en si de Bach avec l’Akademie für alte Musik Berlin sous la baguette de Daniel Reuss, le rôle de l’Ange lors de la première de l’opéra Adam in Ballingschap de Rob Zuidam à l’Opéra National des Pays-Bas d’Amsterdam, Polinesso dans Ariodante de Haendel dirigé par Federico Sardelli au Festival de Beaune et le Dixit Dominus de Haendel avec le Nederlands Kamerkoor sous la direction de Peter Dijkstra. Tilman Lichdi Interprète confirmé des oratorios de Bach comme du répertoire de Lieder, Tilman Lichdi s’est fait remarquer avant tout en Évangéliste, notamment lors de ses débuts avec le Chicago Symphony en 2010. Ses concerts l’ont mené à travers l’Europe, aux États-Unis et en Amérique du Sud, sous la direction de chefs tels que Kent Nagano, Christoph Perick, Bernard Labadie, Ton Koopman, Martin Haselböck, Christoph Poppen, Marcus Bosch, Hervé Niquet, Hartmut Haenchen, Klaus Peter Flor et Mikhail Pletnev. Pour la saison 2013-2014, il enchaîne les projets comme ses débuts avec le San Francisco Symphony Orchestra dans la Messe en si de Bach, le Requiem de Mozart avec le Residentie Orchestra de La Haye, des cantates de Bach avec le Chœur de la WDR de Cologne et l’Orchestre de Chambre de Cologne sous la baguette de Stefan Parkman ainsi qu’un programme consacré à Jan Dismas Zelenka avec le Chœur de Radio Bavaroise dirigé par Peter Dijkstra. On peut également l’applaudir dans l’Oratorio de Noël de Bach à Lisbonne avec l’Orchestre de la Fondation Gulbenkian sous la baguette de Michel Corboz, pour un concert à Oslo avec le RIAS Kammerchor et Concerto Köln dirigés par Hans-Christoph Rademann et dans la Passion selon saint Matthieu de Bach avec l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich dirigé par Ton Koopman. Membre permanent du Staatstheater de Nuremberg de 2005 à 2013, Tilman Lichdi a interprété avec cette troupe David dans Les Maîtres chanteurs de Nuremberg, le Steuermann dans Le Vaisseau fantôme, Tamino dans La Flûte enchantée, Ferrando dans Così fan tutte, Belmonte dans L’Enlèvement au sérail, Don Ottavio dans Don Giovanni, le comte Belfiore dans La Finta Giardiniera et le comte Almaviva dans Le Barbier de Séville. Il a reçu en 2012 le fameux Bayerische Kunstförderpreis dans la catégorie Arts du spectacle. Jörg Dürmüller Le ténor suisse Jörg Dürmüller a étudié le violon et le chant au Conservatoire de Winterthur avant de compléter sa formation à la Hochschule für Musik und Theater de Hambourg. Fort de sa réputation bien établie de concertiste, il s’est produit dans des salles aussi renommées que le Royal Albert Hall de Londres (BBC Proms), l’Auditorio Nacional de España de Madrid, l’Accademia Nazionale Santa Cecilia de Rome, le Musikverein de Vienne, le Théâtre des Champs-Élysées, le Théâtre du Châtelet et le Carnegie Hall de New York. L’ont accueilli de prestigieux festivals dont le Schwetzinger Festspiele, le Festival Bach de Leipzig ainsi que le Festival du Schleswig-Holstein. À l’opéra, ses engagements l’ont amené à se produire à Berlin, Vienne, Hambourg, Leipzig, Cologne, Séville, au Teatro Real de Madrid, au Teatro Regio de Turin et à l’Opéra du Rhin (Strasbourg). Sur ces scènes, il a incarné les grands rôles mozartiens comme Ferrando (Così fan tutte), Tamino (La Flûte enchantée), Don Ottavio (Don Giovanni) et Belmonte (L’Enlèvement au sérail), Don Ramiro dans La Cenerentola de Rossini ainsi que Narraboth dans Salomé de Strauss, Erik dans Le Vaisseau fantôme et Walther von der Vogelweide dans Tannhäuser. Au cours de sa carrière, il a travaillé sous la direction de chefs renommés comme Howard Arman, Bertrand de Billy, Herbert Blomstedt, Christoph Eschenbach, Diego Fasolis, Reinhard Goebel, Thomas Hengelbrock, Christopher Hogwood, Michael Hofstetter, René Jacobs, Robert King, Ton Koopman, Alessandro di Marchi, Vaclav Neumann, Christof Prick, Helmuth Rilling, Peter Schreier, Sebastian Weigle, Bruno Weil, Simone Young et Hans Zender. Artiste d’une expressivité remarquable, Jörg Dürmüller imprime la marque de son talent à une discographie variée qui compte la Passion selon saint Matthieu de Bach (sous la direction de Ton Koopman), Le Vaisseau fantôme de Wagner (dans sa version originale parisienne de 1841 dirigée par Bruno Weil) et l’opéra Sardakai d’Ernst Křenek (avec l’Orchestre Symphonique de la Radio de Berlin), où son interprétation du rôle de Carlo lui a valu le Prix ECHO Klassik. L’enregistrement de Die schöne Galathée de Franz von Suppé dirigé par Bruno Weil dans lequel il incarne 12 Pygmalion a reçu le Prix de la Critique discographique allemande. Klaus Mertens Né à Clèves en Allemagne, Klaus Mertens prend ses premières leçons de chant très jeune et poursuit ses études avec Else Bischof-Bornes, Jakob Stämpfli et Peter Massmann avant d’obtenir brillamment son diplôme de chant. Très rapidement, les concerts se multiplient, en Allemagne comme à l’étranger. Klaus Mertens chante aux côtés des grands spécialistes de musique ancienne, Ton Koopman, Frans Brüggen, Nicholas McGegan, Philippe Herreweghe, Gustav Leonhardt, Nikolaus Harnoncourt ainsi qu’avec les grands interprètes du répertoire classique, Gary Bertini, Herbert Blomstedt, Sir Roger Norrington, Enoch zu Guttenberg, Jun Märkl, Kent Nagano, Hans Vonk, Kenneth Montgomery, Iván Fischer, Andris Nelsons parmi d’autres. Chanteur éminemment connu et recherché pour son interprétation des oratorios baroques, il enregistre à de nombreuses reprises les grandes œuvres vocales de Johann Sebastian Bach sous la direction de plusieurs chefs d’orchestre. En 2003, il achève l’intégrale des cantates de Bach engagée par l’Orchestre Baroque d’Amsterdam sous la direction de Ton Koopman. L’ensemble de ce projet, qui compte également des tournées à travers l’Europe, les États-Unis et le Japon, est un jalon marquant de sa carrière. Il est en effet le seul chanteur à avoir ainsi enregistré et interprété en concerts l’intégrale des œuvres vocales de Bach. Klaus Mertens se consacre par ailleurs à l’interprétation de lieder et son répertoire de concert s’étend de Monteverdi aux compositeurs les plus contemporains, certaines œuvres étant biographies même spécifiquement écrites pour lui. Klaus Mertens se dédie aussi à de nombreuses recherches musicologiques pour redécouvrir des œuvres inédites. Klaus Mertens travaille régulièrement avec les orchestres et les directeurs musicaux les plus prestigieux du monde entier et est invité par les principaux festivals. Il a gravé plus de 175 disques et DVD, ainsi que des enregistrements pour les radios et les télévisions de nombreux pays qui témoignent d’une activité riche et éclectique. de Mendelssohn, mais aussi des pièces comme Un survivant de Varsovie de Schoenberg, et de nombreuses compositions contemporaines. En récital, Falko Hönisch travaille avec de nombreux pianistes, interprétant les cycles de Schubert, Schumann et Brahms, ainsi que œuvres inédites de compositeurs moins connus et contemporains à la création desquelles il a participé. Dans ces trois genres, Falko Hönisch s’est imposé comme chanteur polyvalent et a reçu de nombreux prix dans des concours Falko Hönisch internationaux de chant, dont l’ARD En tant que chanteur d’opéra, le de Munich, le concours Lauritz Melchior baryton Falko Hönisch a chanté pendant des Voix Wagnériennes à Aalborg des années dans plusieurs opéras et au Danemark, le concours Nouvelles théâtres. Son répertoire inclut de grands Voix Wagnériennes à Karlsruhe, rôles comme le Comte Almaviva (Les le concours Richard Strauss à Munich Noces de Figaro), Papageno (La Flûte et le concours IVC à ´s-Hertogenbosch. enchantée) et Wolfram von Eschenbach (Tannhäuser), ainsi que de nombreux Jeune Chœur de Dordogne rôles dans des opéras baroques et Créé en 2000 par Christine et modernes. Sa carrière internationale Philippe Courmont, dans le cadre l’a conduit dans nombreux pays : du Conservatoire à Rayonnement Autriche (Theater an der Wien), Italie Départemental de la Dordogne et du (Teatro Giuseppe Verdi, Trieste), PaysConservatoire Municipal de Musique Bas (Nationale Reisopera) et France et de Danse de Périgueux, le Jeune (Opéra de Lyon), sous la direction de Chœur de Dordogne offre une formation Vladimir Fedosseïev, Cornelius Meister, complète dans le domaine vocal aux Roberto Paternostro, pour ne pas tous enfants et aux adolescents. Il accueille les citer. Il a notamment collaboré 35 choristes de Bergerac, Périgueux et avec les metteurs en scène suivants : Ribérac du CM1 à la terminale. Quelques Christine Mielitz, Vera Nemirova et principes pédagogiques essentiels La Fura dels Baus. Il a chanté sous la nourrissent depuis sa création le travail direction de Ton Koopman, Frieder réalisé : l’attention constante à la qualité Bernius, Emmanuel Krivine et Raphaël du travail vocal, la recherche d’une Pichon dans des salles prestigieuses qualité d’écoute dans le groupe, la mise comme le Concertgebouw d´Amsterdam, en valeur et le respect des voix d’enfants, la Cité de la musique et dans le cadre du la recherche de l’autonomie des jeunes Festival Haendel à Halle, en interprétant chanteurs, l’apprentissage « collégial » des œuvres telles que les Passions et dans lequel les adolescents participent à les cantates de Johann Sebastian Bach, l’initiation des plus jeunes, l’importance La Création de Haydn et les oratorios accordée à la mise en espace et à 13 l’implication corporelle des chanteurs. La rencontre avec d’autres chefs, d’autres chœurs, ainsi que le lien avec d’autres disciplines (danse, théâtre…) participe également à la recherche d’ouverture de ce projet artistique. Depuis 2007, Ton Koopman, directeur artistique du festival Itinéraire Baroque en Périgord, a proposé un travail régulier avec le Jeune Chœur de Dordogne. Chaque année, sous la forme de master classes, les jeunes chanteurs préparent une œuvre qui est interprétée lors du premier concert public du festival. Cette collaboration exceptionnelle, qui illustre l’engagement pédagogique de Ton Koopman, a permis au Jeune Chœur de découvrir et d’interpréter des œuvres de Chiara Margarita Cozzolani, Michael Haydn, Jean-Baptiste Lully, Giovanni Battista Pergolèse, Henry Purcell, Georg Philipp Telemann, Jean François Lalouette, Henry Du Mont et Michael Praetorius, accompagné par des artistes de renommée internationale. Lors du 10e anniversaire d’Itinéraire Baroque en Périgord, le Jeune Chœur s’est produit avec l’Amsterdam Baroque Orchestra and Choir, sous la direction de Ton Koopman, dans King Arthur de Purcell. Sa participation à la Passion selon saint Matthieu de Johann Sebastian Bach, dans une tournée nationale avec l’ABO&C, illustre la qualité du travail accompli et l’engagement de Ton Koopman auprès de ces enfants. En dehors de cette aventure baroque le Jeune Chœur de Dordogne s’est produit en 2010 dans Si Molière nous était conté d’Isabelle Aboulker et en 2013 dans la création de l’oratorio La Fin du monde de Bruno Rossignol ainsi que dans Le Livre vermeil de Montserrat avec la Camera delle Lacrime. Avec le soutien du Conseil Général de la Dordogne Ton Koopman Ton Koopman est né à Zwolle (Pays-Bas). Depuis toujours, la recherche philologique et le goût pour les instruments originaux ont guidé son interprétation. La passion pour la musique baroque l’a conduit à créer, à l’âge de 25 ans, son premier orchestre baroque. En 1979 il a fondé l’Amsterdam Baroque Orchestra, suivi de l’Amsterdam Baroque Choir en 1992. Durant sa carrière, Ton Koopman a joué dans les plus importantes salles de concert, dans les festivals les plus prestigieux et, comme organiste, sur les meilleurs instruments historiques d’Europe. Au clavecin et à la tête de l’Amsterdam Baroque Orchestra & Choir il s’est produit au Concertgebouw d’Amsterdam, au Théâtre des Champs-Élysées, au Musikverein et au Konzerthaus de Vienne, à la Philharmonie de Berlin, au Lincoln Center et au Carnegie Hall de New York, au Suntory Hall de Tokyo aussi que dans d’autres salles de concerts à Londres, Bruxelles, Madrid, Rome, Salzbourg, Copenhague, Lisbonne, Munich, Athènes. Très actif dans la direction d’orchestres symphoniques, Koopman a travaillé avec les principaux orchestres du monde tels les Berliner Philharmoniker, le Royal Concertgebouw Orchestra d’Amsterdam, l’Orchestre de la Radiodiffusion bavaroise de Munich, le DSO Berlin, l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, les Wiener Symphoniker, le Boston Symphony, le Chicago Symphony, le New York Philharmonic, le San Francisco Symphony, ainsi qu’avec le Cleveland Orchestra, où il est « Artist in Residence ». Ses enregistrements pour différents labels (dont celui qu’il a créé en 2002, Antoine Marchand, distribué par Challenge Records) témoignent de sa riche activité de soliste et de chef. Entre 1994 et 2004 Ton Koopman s’est investi dans un projet unique en son genre, l’exécution et l’enregistrement de l’intégrale des cantates de Bach, un travail immense qui s’est vu récompenser par le Deutscher Schallplattenpreis Echo Klassik, le Prix Hector Berlioz et le BBC Award, mais aussi nommer aux Grammy Award (USA) et au Gramophone Award (UK). Ton Koopman s’est lancé en 2005 dans un autre grand projet : l’enregistrement des œuvres complètes de Dietrich Buxtehude. Aujourd’hui, 16 volumes ont été publiés, comprenant l’œuvre complète pour orgue et clavecin et quatre volumes de l’œuvre vocale. Ton Koopman est par ailleurs président de la Société Internationale Dietrich Buxtehude et, en 2012, il a reçu le Prix Buxtehude de la ville de Lübeck et le Prix Bach de la ville de Leipzig. Il a publié de nombreux essais critiques et a travaillé à l’édition complète des concertos pour orgue de Haendel chez Breitkopf & Härtel. Pour Carus Verlag il a récemment édité des nouvelles éditions du Messie de Haendel et Das Jüngeste Gericht de Buxtehude. Ton Koopman est professeur de clavecin au Conservatoire de La Haye et à l’Université de Leiden. Il est membre honoraire de la Royal Academy of Music de Londres. Il est également directeur artistique du Festival « Itinéraire Baroque ». et termine ses études de musicologie à l’Université d’Amsterdam. Musica Antiqua était un orchestre à petit effectif ; Marie Leonhardt, l’épouse de Gustav Leonhardt, le célèbre claveciniste récemment décédé, en était le premier violon. Bon nombre de pionniers de la musique ancienne en faisaient partie. L’ensemble a collaboré avec des chœurs tels que le Collegium Vocale de Gand et le Nederlands Kamerkoor. Après des débuts difficiles, la situation s’est bien améliorée lorsque l’État néerlandais a octroyé une première subvention. Ton Koopman a souhaité agrandir l’orchestre dans le but d’établir un rayonnement international en engageant des musiciens spécialisés aux quatre coins du monde : The Amsterdam Baroque Orchestra. La violoniste baroque d’origine anglaise Monica Huggett a été nommée premier violon. Le groupe est constitué de spécialistes en musique baroque qui se rencontrent régulièrement. Pour les musiciens, chaque concert est une grande expérience, et l’énergie et l’enthousiasme de Koopman assurent la cohésion et l’excellence du groupe. L’Amsterdam Baroque Choir a été fondé en 1992 ; il a fait ses débuts au Festival de Musique Ancienne d’Utrecht avec la première exécution mondiale du Requiem à 15 voix et des Vêpres à 32 voix de Biber. L’enregistrement de ces œuvres a été couronné par le « Cannes Classical Award » pour la meilleure interprétation Amsterdam Baroque Orchestra & Choir de la musique chorale des XVIIe et XVIIIe En 1969, Ton Koopman crée Musica siècles. En 1994, Ton Koopman, avec Antiqua, son premier orchestre baroque, l’Amsterdam Baroque Orchestra & Choir, immédiatement après avoir terminé a entrepris la réalisation d’un des plus ses études au Conservatoire avec ambitieux projets discographiques l’orgue et le clavecin comme matières des dernières décennies : l’exécution principales. Il obtient ensuite des Prix et l’enregistrement du cycle complet d’excellence pour les deux instruments des cantates, tant sacrées que profanes, 14 biographies de Bach. Pour ce projet, Ton Koopman et l’Amsterdam Baroque Orchestra & Choir ont reçu le « Deutscher Schallplattenpreis Echo Klassik». Ton Koopman a écrit trois livres au sujet des cantates avec le musicologue Christoph Wolff et une série de six documentaires ont été produits pour la télévision. L’Amsterdam Baroque Orchestra a enregistré les principales œuvres baroques et classiques. En 2008, l’ensemble et Ton Koopman ont reçu le prestigieux BBC Award et en 2009, pour la seconde fois, ils ont reçu le prix Echo Klassik pour le volume VII de la Buxtehude Opera-Omnia Edition. Dès 2003, « Antoine Marchand », une nouvelle maison de disques associée à Challenge Classics, poursuit la production des projets de l’Amsterdam Baroque Orchestra & Choir et a déjà publié entre autres les 22 volumes des cantates et l’Offrande Musicale de Bach, les nouveaux enregistrements de la Passion selon saint Matthieu et de la Passion selon saint Marc (CD et DVD et les premiers seize volumes de l’intégrale de Buxtehude). Ton Koopman et l’Amsterdam Baroque Orchestra & Choir sont régulièrement invités dans les principales salles de concert en Europe, aux États-Unis et en Asie. Orchestre 1 Orchestre 2 Violons I Catherine Manson Joseph Tan John W. Meyer Chiara Zanisi Violons I Matthew Truscott Maite Larburu Carla Marotta Cynthia Miller Freivogel Violons II David Rabinovich Marc Cooper Ann Roux Violons II Giulia Panzeri Liesbeth Nijs Barbara Altobello Altos Deirde Dowling John Ma Altos John Crockatt Aliye Cornish Violoncelle Werner Matzke Violoncelle Esmé de Vries Viole de gambe Bob Smith Contrebasse Alberto Rasi Contrebasse Michele Zeoli Hautbois Emiliano Rodolfi Nienke van der Meulen Hautbois Antoine Torunczyk Michel Henry Flûtes Kristen Huebner Fabio Crescimanno Basson Wouter Verschuren Orgue Tini Mathot Flûtes Wilbert Hazelzet Sari Straatsma 15 Chœur 1 Chœur 2 Chef de chœur Frank Markowitsch Chef de chœur Frank Markowitsch Sopranos Alicia Amo Martha Bosch Anne-Kathryn Olsen Dorothee Wohlgemuth Sopranos Gela Birckenstaedt Els Bongers Sandra Collet Susan Jonkers Altos Annemieke Cantor Sofia Gvirts Jonny Kreuter Altos Daniel Elgersma Eulàlia Fantova Annette Stallinga Ténors Florian Feth Guido Groenland Tilman Kögel Martin Netter Ténors Ivo Haun Jörg M. Krause Jan Heinrich Kuschel Daniel Steiner Basses Julian Clarkson Philipp Goldmann Manfred Perthold Basses Tobias Hagge (Pilate) Konstantin Ingenpass Johan Lippens 16 Salle Pleyel | et aussi… Concert de Pâques Hear My Prayer Henry Purcell Anthems & Hymns Rejoice in the Lord alway, Z.49 I will sing unto the Lord as long as I live, Z.22 Remember not, Lord, our offences, Z.50 Sonata V, Z.794 (1683), extrait Miserere Mei, Z.109 O God thou hast cast us out, Z.36 Hear my prayer, Z.15 O sing unto the Lord a new song, Z.44 Sonata VI, Z.795 (1683), extrait Blow up the trumpet in Zion, Z.10 Let mine eyes run down with tears, Z.24 Sonata I, Z.790 (1683), extrait Thou knowest Lord the secrets of our hearts, Z.58c Man that is born of a woman, Z.27 My Heart is inditing, Z.30 Les Arts Florissants Paul Agnew, direction Les Arts Florissants sont soutenus par le ministère de la culture et de la communication, la ville de Caen et la région Basse-Normandie. Ils sont en résidence au Théâtre de Caen. Imerys et Alstom sont Grands Mécènes des Arts Florissants. MERCREDI 21 MAI 2014, 20H JEUDI 22 MAI 2014, 20H Olivier Messiaen Le Tombeau resplendissant Johannes Brahms Un Requiem allemand > CITÉ DE LA MUSIQUE MERCREDI 14 MAI 2014, 20H Carl Philipp Emanuel Bach Les Israélites dans le désert Orchestre de Paris Chœur de l’Orchestre de Paris Paavo Järvi, direction Marita Sølberg, soprano Matthias Goerne, baryton Lionel Sow, chef de chœur Jordi Savall, direction María Cristina Kiehr, soprano Hanna Bayodi-Hirt, soprano Nicholas Mulroy, ténor Stephan MacLeod, baryton La Capella Reial de Catalunya Le Concert des Nations LUNDI 2 JUIN 2014, 19H30 MERCREDI 28 MAI 2014, 20H Claudio Monteverdi Orfeo (version de concert) Claudio Monteverdi Madrigaux (Livre VII) Les Talens Lyriques Christophe Rousset, direction Gulya Orendt, Orfeo Emôke Barath, Euridice Carol Garcia, La Musica, La Messaggiera, Speranza Elena Galitskaya, Prosperina, Ninfa Cyril Auvity, Pastore Alexander Sprague, Pastore Nicholas Spanos, Pastore Daniel Grice, Pastore Gianluca Buratto, Caronte, Plutone Damian Tanthrey, Apollo Ludovic Lagarde, création lumières Sébastien Michaud, création lumières Chœur de l’opéra national de Lorraine Merion Powell, chef de chœur Les Arts Florissants Paul Agnew, direction, ténor Miriam Allan, soprano Hannah Morrison, soprano Lucile Richardot, contralto Zachary Wilder, ténor Lisandro Abadie, basse Musiciens des Arts Florissants Coproduction Opéra National de Lorraine, Salle Pleyel. Les partenaires média de la Salle Pleyel imprimeur France Repro | Licences : 1-1056849, 2-1056850, 3-105851 SAMEDI 19 AVRIL 2014, 20H
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