Article LMDA, numéro 196, Mars 2014

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Le marché de la fontaine
d’eau continue une croissance
atone sur le marché français.
Les épisodes de canicule
ont permis un développement du parc mais il est clair
qu’aujourd’hui le marché ne
progresse plus. Néanmoins,
les professionnels restent sur
des approches à faible valorisation. Les gestionnaires
quant à eux sont souvent les
plus réticents à travailler une
offre fontaine assumée.
L
e parc français de
la fontaine d’eau
reste aujourd’hui
dominé par d’importants
acteurs
qui se sont spécialisés dans l’offre
d’une eau de boisson en milieu
professionnel. La loi indique que
les employés doivent disposer
d’une solution de boisson, il n’en
reste pas moins que les entreprises contrairement aux collectivités sont moins prêtes à favoriser
l’installation d’un waterservice.
Plus encore alors que la fontaine
Des fontaines à capsules
bonbonne avait pris une bonne
part de marché à la fin des années
2000 elle régresse au profit de la
fontaine réseau souvent jugée
plus pratique par les consommateurs car ne nécessitant pas
le changement des bonbonnes.
La fontaine réseau ou POU (Point
Of Use) progresse sur le marché
européen de manière constante
et c’est depuis quelques années
une opportunité pour les professionnels du vending. En effet au
même titre qu’un spécialiste de
la fontaine, ces derniers peuvent
aujourd’hui « gérer » ce type de
Surfant sur la tendance des solutions de boisson encapsulées, WINIX propose aujourd’hui un tout nouveau
concept de fontaines à eau à capsules permettant de créer un nombre illimité de boissons en un instant. De
la menthe à l’eau classique au plus mythique des sodas, eLIA SodaSpress® offre en un clin d’œil votre boisson favorite au bureau comme à la maison. « L’idée est de donner au consommateur le choix de créer luimême sa boisson, directement depuis son robinet ». Disponible en option eau froide, ambiante et gazeuse,
eLIA SodaSpress® est une solution innovante moins coûteuse que les sodas classiques, plus respectueuse
de l’environnement et plus saine pour l’être humain. Son système à capsules de sirop et de concentré de
boissons s’adapte à toutes les envies. C’est là une réelle opportunité pour les gestionnaires de DA de se
démarquer des distributeurs classiques et de proposer une solution compacte et innovante à leurs clients.
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matériel car il ne nécessite qu’un
raccordement au réseau d’eau de
ville, le changement de son système
de filtration et l’entretien de l’appareil, ce qui peut être mené chez un
client déjà équipé en distributeur
automatique. C’est d’autant plus intéressant que les dernières études
de consommation laissent apparaître que compte tenu de la crise il
y a un certain recul de la consommation d’eau embouteillée au profit
de la carafe. Une logique qui si elle
est transposée en DA peut jouer en
faveur de la fontaine dans la mesure où l’eau est mise à disposition
des employés par leur employeur
moyennant un contrat de location.
Pour le professionnel de la DA c’est
aujourd’hui la proposition d’un service de proximité à son client : outre
la DA il peut aussi gérer la fontaine
d’eau ! La seule logique qui soit et
qui devrait alors rentrer en ligne de
compte reste la valorisation du service dans la mesure où l’achat de la
fontaine est amorti par le contrat
de location. Dans bien des cas, ce
service est proposé gratuitement
par les gestionnaires qui y voient
un moyen commercial de remporter leur appel d’offre DA. Un geste
qui a un coût et qui bien souvent se
traduit par une moindre attention
portée sur la fontaine dans le temps
et un sous investissement quant à la
qualité de la fontaine installée. Une
pratique qui peu à peu s’efface sous
l’impulsion des majors de la fontaine
qui aujourd’hui savent communiquer et mettre en avant les obligations nécessaires à cette prestation
de service. L’Afifae, le syndicat de
la fontaine, délivre aujourd’hui un
label qui fixe des règles autour de
l’activité. Une approche qui vise la
mise en place de bonnes pratiques
quant à la qualité des matériels
ainsi que leur gestion. Si les appels
d’offres nationaux restent l’apanage
de ces intervenants il n’en reste pas
moins que les gestionnaires sont
aussi des intervenants du marché
et notamment en milieu professionnel sachant qu’il reste encore 50%
des entreprises en France à équiper.
Le marché appelle donc une professionnalisation et des pratiques
rigoureuses et un strict respect des
règles d’hygiène et de la réglementation en vigueur.
BWT lance
une cartouche fontaine
Elle est compacte et ne mesure
pas plus de 16 cm. La Bestline
6 est une cartouche filtrante
développée sur une technologie carbonblock et propose un
volume de filtration de 4000
litres. Ici pas de tête de filtration car la cartouche est dite
« in-line » et ne nécessite qu’un
raccordement de ¼.
Une interview du Docteur Fabien Squinazi,
ancien directeur du Laboratoire d’hygiène de la ville de Paris.
LMDA : Quelle réglementation sanitaire encadre les
fontaines réfrigérantes ?
Dr Fabien Squinazi : Elle repose à la
fois sur le code de la consommation
« il appartient à tout responsable de
la mise sur le marché de produits de
s’assurer que ceux-ci sont propres
à l’usage qui en sera fait, qu’ils respectent les prescriptions en vigueur
et ne sont pas susceptibles de
constituer un danger pour la santé
des consommateurs » et sur le code
de la santé publique (CSP).
LMDA : Concrètement, comment cela se traduit-il ?
Dr. F.S. : Selon le code de la santé
publique, tout responsable de la
mise sur le marché d’une fontaine
d’eau doit s’assurer de deux éléments :
Il faut préalablement à toute mise
sur le marché, disposer de preuves
de la conformité sanitaire :
- des matériaux et objets constitutifs de son appareil entrant au
contact de l’eau (article R.1321-48
du CSP)
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des produits et procédés de
traitement d’eau destinée à la
consommation humaine mis en
œuvre dans son appareil (article
R.1321-50 du CSP)
- du (des) fluide(s) caloporteur(s)
utilisé(s) dans le système de
réfrigération, pour le traitement
thermique de l’eau (article 16-9 du
règlement sanitaire départemental
type. Le fluide doit disposer d’un
avis favorable émis par les agences
sanitaires.
- de son appareil en termes de protection des réseaux d’eau vis-à-vis
des phénomènes de retour d’eau
(article R.1321-57 du CSP). Un dispositif de protection de type EA est
recommandé par le Centre scientifique et technique du bâtiment.
Dans un second temps il est nécessaire d’informer ses clients des
recommandations qu’il préconise
pour l’emploi et l’entretien de sa
fontaine et de toute disposition
engageant la responsabilité des
utilisateurs potentiels.
Le responsable de la mise sur le
marché doit notamment joindre
la notice d’entretien à l’appareil
commercialisé et doit rappeler au
responsable de l’établissement, qui
sera équipé de sa fontaine d’eau :
- qu’il est responsable de la production et de la distribution d’eau au
sens du code de la santé publique,
- qu’il devra assurer la mise en
œuvre régulière d’opérations de
nettoyage et de désinfection de la
fontaine (selon les dispositions de la
circulaire du 30 décembre 1986),
- qu’il devra vérifier le respect de la
qualité de l’eau distribuée. En effet,
« toute personne qui offre au public
de l’eau en vue de l’alimentation
humaine, à titre onéreux ou gratuit,
et sous quelque forme que ce soit,
y compris la glace alimentaire, est
tenue de s’assurer que cette eau est
propre à la consommation (article
L.1321-1 du CSP) ».
LMDA : Quelle définition
donne- t’on à une eau propre
à la consommation ?
Dr. F.S. : L’eau destinée à la consommation humaine, doit répondre en
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premier lieu à des qualités organoleptiques. Elle doit être agréable à
boire, claire, fraîche et sans odeur.
Elle doit posséder des qualités physico-chimiques qui correspondent
aussi bien à l’absence d’éléments
chimiques indésirables ou toxiques
qu’à une teneur naturelle en sels
minéraux équilibrée. Enfin, elle
doit être exempte de substances ou
d’agents pathogènes constituant un
danger potentiel pour la santé. A
ce titre, l’eau destinée à la boisson
doit être conforme en permanence,
aux points de puisage, aux limites
et références de qualité définies
dans le code de la santé publique
(annexes 13-1 et 13-2)
LMDA : Quels éléments sont
apportés par l’attestation de
conformité sanitaire ?
Dr. F.S. : L’attestation de conformité sanitaire (ACS) permet d’évaluer
l’aptitude d’un matériau ou d’un
objet, composés d’éléments organiques, à entrer au contact d’une
eau destinée à la consommation
humaine. Elle est uniquement
en vigueur pour les matériaux et
objets organiques (tubes en polychlorure de vinyle, polyéthylène,…)
et les accessoires constitués d’au
moins un composant organique
entrant en contact avec l’eau.
L’ACS est délivrée, selon un formulaire-type, par un laboratoire
habilité par le ministère chargé de
la santé (article R.1321-52 du CSP) ;
ce laboratoire vérifie la conformité
de la formulation du matériau aux
listes positives de référence et la
conformité des résultats des tests
de migration vis-à-vis des critères
d’acceptabilité (circulaires du 12
avril 1999, du 27 avril 2000 et du
21 août 2006). La durée de validité
d’une ACS est fixée à cinq ans.
Il ne faut pas confondre ACS, délivrée par un laboratoire français
habilité (Eurofins ou Carso), et
d’autres certifications européennes
ou internationales (par exemple,
Water Regulations Advisory
Scheme) ou avis techniques sanitaires, qui ne dispensent en aucun
cas de s’assurer que la fontaine
dispose bien d’une ACS selon la
réglementation française.