FICHE 1 LA QUALITE DE LA BANANE TOUT AU LONG DE LA FILIERE La banane en chiffres Fiche 1 Fiche 2 Fiche 3 Fiche 4 Fiche 5 La banane en chiffres Eléments constitutifs de la qualité de la banane De la station de conditionnement au quai d’arrivée En mûrisserie Du mûrisseur au consommateur La banane : une production mondiale Une production mondiale Originaire d’Asie du Sud-Est, le bananier pousse dans les régions chaudes et humides. Les principaux bassins de production sont l’Asie, l’Afrique, l’Amérique du Sud et les Caraïbes. Les bananiers cultivés se divisent en deux grands sous-groupes : celui des bananes douces dites dessert et celui des bananes à cuire, parmi lesquelles les plantains. Près de 1 000 variétés de bananiers poussent dans le monde, mais la quasi-totalité des bananes dessert d’exportation est de type Cavendish. Il existe une petite segmentation autour de la banane Freysinnette, de la banane rose et du plantain qui reste toutefois mineure face au poids de la Cavendish. Une main Un régime Un doigt Un bouquet La banane : un commerce mondial Volume des échanges mondiaux Avec environ 80 millions de tonnes produites en moyenne, la banane dessert est un des fruits les plus consommés au monde. C’est aussi un des premiers fruits à avoir été commercialisés au niveau mondial : dès le 19e siècle, elle apparaît en Europe et en Amérique du Nord. L’amélioration des conditions de transport (rapidité, conservation) a accéléré le commerce international de la banane, dont la totalité des volumes est acheminée par voie maritime. Près de 18 millions de tonnes de bananes dessert sont importées dans le monde, ce qui en fait le 1er fruit commercialisé. Avec 30 % des volumes importés (plus de 5 millions de tonnes), l’UE est le principal marché de destination, suivie de l’Amérique du Nord et de l’Extrême-Orient (Chine, Japon). Production et exportations mondiales L’approvisionnement en Europe Le marché européen est approvisionné par trois grandes zones de production : les productions européennes (Antilles, Canaries, Madère, etc.), les pays ACP (d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique) et l’Amérique latine (Equateur, Costa Rica, Colombie, etc.). Le marché de la banane en France En moyenne, les arrivages en France s’élèvent à 750 000 tonnes de banane par an. Mais près de 250 000 tonnes sont réexportées vers d’autres marchés européens. Ainsi, la consommation française est de 500 000 tonnes par an environ. La France a une production en Guadeloupe et Martinique d’environ 250 000 tonnes/an. L’offre du marché français est composée à 40 % de bananes antillaises, à 45 % de bananes ACP et à 15 % de bananes dollar (en provenance d’Amérique latine). Page 2/4 Fiche 1 - La banane en chiffres La consommation en Europe et en France En Europe, la consommation de banane dessert est stable ces dernières années, avec une moyenne de 10,2 kg/habitant/an. La France, avec 8 kg/habitant/an, est sous-consommatrice et ne se situe qu’au 18e rang du classement européen. Une consommation stable La banane occupe cependant la 2e place dans le panier des ménages français et représente 14 % des volumes de fruits achetés. C'est le fruit le plus fréquemment acheté : 88 % des ménages en achètent au moins une fois dans l’année. Banane ‐ UE‐27 ‐ Consommation Estimation à partir de la moyenne sur la période 2003‐2012 18 16 14 kg/habitant/an 12 10 8 6 4 2 Suède Danemark Royaume‐Uni Malte Slovénie Chypre Portugal Autriche Finlande Allemagne Irlande Espagne Moyenne UE‐27 Italie Rép. tchèque Belgique Grèce Estonie France Slovaquie Luxembourg Lettonie Pays‐Bas Hongrie Lituanie Pologne Bulgarie Roumanie 0 Source : Cirad / Fruitrop La banane est un produit familial. Par rapport à la moyenne de la consommation des ménages, les familles avec enfants consomment moins de fruits et légumes et davantage de bananes. La part des consommateurs de moins de 50 ans est plus importante en banane que pour le reste des fruits et légumes. Profil des consommateurs Variation de la consommation de fruits et de banane par type de ménage par rapport à la moyenne 2009‐2012 100% 80% Sur‐consommation Total fruits Banane 60% 40% 20% 0% ‐20% Sous‐consommation ‐40% ‐60% Jeunes célibataires Célibataires d'âge moyen Célibataires seniors Jeunes couples Couples d'âge Couples seniors moyen Familles avec enfants en maternelle Familles avec enfants en primaire Familles avec enfants au collège et au lycée Familles avec enfants majeurs Parts de marché en volume, moyenne 2009-2012. Source : Kantar Word panel Critères d’achat Fiche 1 - La banane en chiffres La taille et la couleur sont les deux premiers critères de choix, devant la fermeté. La présentation du produit est donc décisive pour déclencher l’achat par les consommateurs. Page 3/4 Les atouts nutritionnels de la banane Valeurs nutritionnelles de référence Repères nutritionnels Pour 100 grammes de pulpe KCalories 93,6 Composants Glucides 20,5 g Protides 1,2 g Lipides 0,23 g Eau 74,7 g Fibres alimentaires <3,1 g La banane est un aliment de grande qualité nutritionnelle. En effet, sa composition est très diversifiée et riche en nutriments, vitamines, minéraux, ainsi qu’en fibres. La distribution vitaminique est très équilibrée, les vitamines du groupe B étant toutes représentées (à l’exception de la vitamine B12 absente du règne végétal). La vitamine C est également présente. La banane fait partie des aliments les plus riches en potassium. La banane est le fruit frais le plus riche en magnésium. La banane contient de la dopamine, puissant antioxydant. La banane est un aliment de faible densité énergétique (93,6 kcal / 100 g de pulpe), même si elle est plus riche en glucides que les autres fruits. Cette teneur en glucides est à relativiser par rapport à celle des produits transformés. Teneurs en calories de différents produits Aliments à consommer Orange avec modération Pomme Raisin blanc Compote de pomme en conserve Yaourt aromatisé Banane Pâte de fruits Minéraux Potassium 411 mg Phosphore 17,5 mg Calcium 4,47 mg Magnésium 32,8 mg Sodium <1 mg Fer 0,281 mg Cuivre 0,102 mg Zinc 0,178 mg Manganèse 0,629 mg Source : Table de composition nutritionnelle des aliments Ciqual 2012, ANSES. Cette série de fiches techniques a été réalisée par le Cirad pour l’Association interprofessionnelle de la banane (AIB) et avec le soutien de l’Odeadom (France). pour 100 grammes d'aliment Aliments à privilégier Aliments à limiter Pain au chocolat Barre chocolatée enrobée Chocolat au lait 0 100 200 300 400 500 600 Kcal Source : ANSES 2008, APRIFEL, B. Rolls Une banane = 1 verre d’eau. Il y a ¾ d’eau dans la banane, contribuant ainsi à une meilleure hydratation, comme les autres fruits à pulpe. La banane est une source de fibres. De par sa pauvreté en graisses et la présence de fibres solubles, la banane est ainsi un aliment très digeste : sa durée de digestion est équivalente à celle de la courgette, par exemple. Crédits photos : Cirad, UNFD. Données : ANSES, APRIFEL, B. Rolls, Cirad-FruiTrop, Kantar World Panel, RNM. Avertissement : ce document n’est pas contractuel. Il a pour but de rappeler les éléments clés du maintien de la qualité de la banane tout au long de la filière. La composition de la banane évolue en fonction de la maturité du fruit : l'amidon va se transformer en sucres et la synthèse des arômes va augmenter au fur et à mesure de la maturation du fruit. La texture s'assouplit avec l'altération lente des structures cellulaires, l'astringence diminue et le fruit gagne progressivement en douceur ; c’est pourquoi une banane « tigrée » a la même valeur énergétique, mais elle a un goût plus sucré, une texture plus moelleuse et des arômes plus prononcés qu’une banane « jaune à pointe verte ». Copyright : AIB, Cirad Version : Août 2014 Page 4/4 Il y en a donc pour tous les goûts et la banane peut s’intégrer dans toutes les occasions de consommation (des repas principaux aux collations). Nutritive, digeste et facile à manger, elle convient à toutes les tranches d’âge. Fiche 1 - La banane en chiffres FICHE 2 LA QUALITE DE LA BANANE TOUT AU LONG DE LA FILIERE Eléments constitutifs de la qualité de la banane Fiche 1 Fiche 2 Fiche 3 Fiche 4 Fiche 5 La banane en chiffres Eléments constitutifs de la qualité de la banane De la station de conditionnement au quai d’arrivée En mûrisserie Du mûrisseur au consommateur Construction du fruit Le bananier Le bananier n'est pas un arbre, mais une plante herbacée. C'est la plus grande du monde, pouvant mesurer de 2 à 9 mètres. Les feuilles se développent en s'emboîtant les unes dans les autres, constituant un « pseudo tronc ». La tige florale (la hampe) portant l'inflorescence apparaît en dernier. L'inflorescence (ou popote) contient des fleurs femelles et mâles. Organisées en « pattes » ou « mains » sur le régime, les bananes correspondent au développement des fleurs femelles. Dans le cas de la banane Cavendish, utilisée pour l’export, les régimes peuvent être composés de 200 à 250 fruits ou doigts et peser plus de 30 kg. Pour se développer, le bananier a besoin de chaleur (de 25°C à 40°C) et d’une alternance forte entre pluies et fort ensoleillement, correspondant aux climats des zones tropicales et subtropicales. Le bananier est de manière générale sensible aux conditions climatiques (sécheresse, inondations, pluies longues, cyclones), à de nombreux ravageurs (nématodes, charançons) et aux maladies (cercosporioses, fusarioses). Le premier cycle de production d’un bananier, entre la plantation et la récolte, est de 9 à 12 mois selon les zones climatiques. La récolte La sélection des fruits à récolter se fait en fonction de l’âge et de la taille Le régime sera récolté (coupé) en se basant sur le calibre du fruit et sur un délai de référence entre la floraison et la coupe. Plus le calibre est élevé, plus le fruit se rapproche de sa maturité et sera riche de l'ensemble des composés qui vont en définir la qualité. Plus le fruit est maigre, plus son potentiel qualitatif sera faible. La longueur et le grade des fruits doivent correspondre à un grade commercial satisfaisant et aux besoins du client (cf. fiche n°5). La détermination du « point de coupe » est essentielle afin que la durée de conservation des fruits soit compatible avec le transport maritime (cf. fiche n°3). Ainsi, les fruits doivent être récoltés lorsqu’ils ont accumulé un nombre minimum de jours à des températures supérieures au seuil de 14°C (appelés degrés-jours), depuis la floraison et jusqu’au stade ¾ plein standard (qui correspond à la référence commerciale). Le délai d’acquisition de cette somme de températures n'est pas constant. Il peut y avoir quelques jours à quelques semaines d’écart pour obtenir cette valeur de référence selon la zone de production et l'altitude à laquelle se situe la plantation. Page 1/2 La construction de la qualité au champ Une bonne conduite agronomique du bananier évitant tout stress est nécessaire afin d’obtenir un remplissage optimal des fruits lors de leur croissance : une fertilisation adaptée, pour corriger les déséquilibres ou carences du sol de manière à ce que la plante prélève sans difficultés les éléments minéraux nécessaires à sa croissance ; une protection contre les maladies (cercosporioses, fusarioses, etc.) et les ravageurs (nématodes, charançons, chenilles, coléoptères, etc.) pouvant causer des dégâts dans la bananeraie ; un entretien au champ continu : effeuillage, œilletonnage, etc. Les soins au régime permettront de prévenir les altérations de surface du fruit et de préserver son intégrité visuelle : la protection des régimes est indispensable afin d’éviter les chocs, égratignures et meurtrissures des fruits. Pour cela, on utilise des polybags, ficelles, haubans, etc. Un grand travail de soin en amont lors de la récolte, un soin particulier est apporté pour éviter les pliures de pédoncule (à l’origine de pourritures de couronnes), les arrachages de couronnes, les taches de latex sur les fruits lors de la coupe, les chocs, etc. La banane nécessite des soins à tous les stades de son cycle de vie afin de construire et garantir sa qualité Cette série de fiches techniques a été réalisée par le Cirad pour l’Association interprofessionnelle de la banane (AIB) et avec le soutien de l’Odeadom (France) Crédits photos : Cirad Avertissement : ce document n’est pas contractuel. Il a pour but de rappeler les éléments clés du maintien de la qualité de la banane tout au long de la filière Copyright : AIB, Cirad Version : Juin 2014 L’évolution du fruit après la récolte La banane fait partie des fruits climactériques. A l'inverse des fruits non climactériques (ananas, agrumes, raisins, etc.), les fruits climactériques peuvent mûrir après la récolte, ce qui permet de les récolter à un stade dit « vert-mature » : le fruit se rapproche de la maturation mais reste encore vert. Autre particularité de ces fruits : il est possible de provoquer leur entrée en maturation en les mettant en présence d’éthylène, gaz qui est ensuite naturellement produit par le fruit. Dans le cas de la banane, ce stade « vert-mature » permet de définir la Durée de Vie Verte (DVV). La DVV correspond au nombre de jours entre la récolte de la banane verte et son entrée naturelle en maturation. Ainsi, les bananes récoltées au stade ¾ plein standard ont une DVV qui peut être de plus de 20 jours à 20°C. Cette grande capacité de conservation est un atout majeur pour son transport et sa commercialisation. Le rôle et le savoir-faire des différents acteurs de la filière (producteurs, transporteurs, mûrisseurs, distributeurs) restent essentiels pour garantir la qualité. La banane est, en effet, un fruit fragile dont la capacité à mûrir peut être altérée à différents niveaux. Sa maturation doit donc être accompagnée et contrôlée pour qu'elle exprime pleinement son potentiel (cf. fiche n°4). Fiche 2 - Eléments constitutifs de la qualité de la banane Page 2/2 FICHE 3 LA QUALITE DE LA BANANE TOUT AU LONG DE LA FILIERE De la station de conditionnement au quai d’arrivée Fiche 1 Fiche 2 Fiche 3 Fiche 4 Fiche 5 La banane en chiffres Eléments constitutifs de la qualité de la banane De la station de conditionnement au quai d’arrivée En mûrisserie Du mûrisseur au consommateur En station de conditionnement Les régimes récoltés verts sont amenés à la station de conditionnement, où ils sont dépattés (séparation des mains de la hampe) et où les mains sont séparées en plusieurs bouquets (moyenne de 5 à 6 doigts). L'eau (trempage, aspersion) accompagnant cette opération permet d'éliminer le latex (sève), qui peut tacher les fruits. Conditionnement Après un traitement avec des fongicides autorisés pour éviter les maladies de conservation, les bouquets sont conditionnés pour l'exportation. Les fruits sont placés à l’intérieur du carton dans un sac plastique (polybag) aux rôles multiples : il protège le fruit d'un contact direct avec le carton, il évite l'humidification du carton par l'eau pouvant être présente (ressuyage, transpiration, respiration du fruit), il prévient de la dessiccation et peut permettre de ralentir la vitesse d'évolution du fruit lors du transport. Les bananes vertes sont finalement conditionnées dans des colis de 18,50 kg net. D’autres types de colisages spécifiques existent en fonction des besoins du client (plateaux, mini packs, bananes pré-emballées en sachets, au doigt, etc. ) Les différentes étapes en station de conditionnement Transport par cable way, du champ à la station de conditionnement Lavage par aspersion Traitement antifongique Séparation / Triage Lavage par trempage Conditionnement pour l’exportation Page 1/2 Comment voyage-t-elle ? Le transport maritime Le transport des bananes vertes depuis les différentes zones de production s’effectue exclusivement par voie maritime dans deux types de navires : dans des navires spécifiques avec cales réfrigérées, pouvant contenir entre 2 000 et 4 000 palettes constituées des cartons de bananes et directement entreposées. La température est maintenue entre 13°C et 13,5°C ; Cale réfrigérée dans des conteneurs réfrigérés de 20 palettes, chargés sur des navires porteconteneurs. La température est maintenue également entre 13°C et 13,5°C avec une humidité de 90 %. Il existe aussi aujourd’hui de nouveaux systèmes avec atmosphères contrôlées ou modifiées. Le transport n’est jamais effectué par voie aérienne La durée du transport vers les ports européens dépend de l’origine des fruits. Il faut prévoir trois jours pour les navires en provenance des Canaries, neuf jours pour ceux en provenance des Antilles, deux semaines pour ceux d’Afrique et jusqu’à trois semaines pour ceux venant d’Amérique latine. Conteneur Points clés qualité Cette série de fiches techniques a été réalisée par le Cirad pour l’Association interprofessionnelle de la banane (AIB) et avec le soutien de l’Odeadom (France) Précaution de manipulation : contrairement à son apparence de robustesse quand elle est verte, la banane est un fruit fragile qui va enregistrer tous les chocs, coups, meurtrissures qu'elle aura reçus. Ces chocs se révéleront au fur et à mesure de la maturation. Crédits photos : Cirad Données : Reefer Guide Avertissement : ce document n’est pas contractuel. Il a pour but de rappeler les éléments clés du maintien de la qualité de la banane tout au long de la filière Si la palettisation et le transport en conteneur ont permis de réduire le nombre de manipulations, les risques de blessures sont présents à tout moment de l’acheminement. Les accidents les plus fréquents sont les pliures du pédoncule (lors du transport du régime entier, au conditionnement), les meurtrissures, grattages, blessures entre fruits lors du remplissage des cartons. Des fruits blessés peuvent entrer en maturation plus rapidement car leur durée de vie verte sera affectée. Copyright : AIB, Cirad Version : Juin 2014 Au quai d’arrivée, les bananes vertes ne doivent pas être entreposées à des températures inférieures à 14°C. Des températures supérieures à 20°C vont progressivement favoriser l’entrée en maturation naturelle (cf. fiche 5). Fiche 3 - De la station de conditionnement au quai d’arrivée Page 2/2 FICHE 4 LA QUALITE DE LA BANANE TOUT AU LONG DE LA FILIERE En mûrisserie Fiche 1 Fiche 2 Fiche 3 Fiche 4 Fiche 5 La banane en chiffres Eléments constitutifs de la qualité de la banane De la station de conditionnement au quai d’arrivée En mûrisserie Du mûrisseur au consommateur Pourquoi mûrit-on en mûrisserie ? Outre la gestion logistique pour l'approvisionnement, le mûrisseur assure l’entrée en maturation Les bananes, réceptionnées vertes, doivent être mûries afin d’être consommables. Il s’agit de reproduire le processus naturel de maturation, en le dirigeant afin qu’il soit homogène. Cette étape se déroule en 4 à 6 jours. Elle peut sembler assez simple, mais elle est plus délicate qu'il n'y paraît (chauffage, synchronisation du mûrissage à l’éthylène, aération et mise au froid). Le process est piloté en fonction des besoins du marché. Par son savoir-faire, le mûrisseur adapte la technique de maturation en fonction de la maturité à la récolte, de l’altitude des plantations, de l'origine, de la durée de stockage, du type de conditionnement, etc. Durée de stockage Le conditionnement Avant la mise en maturation, la durée de stockage des bananes devra être prise en compte. Elle correspond à la durée du transport à laquelle il faut ajouter la durée de conservation des bananes vertes dans les locaux avant la mise en maturation. Le fruit évolue au ralenti avec le froid, mais un stockage trop prolongé va progressivement avoir un impact sur son évolution en maturation (mûrissage plus rapide). Différents types de polybags sont utilisés selon les provenances. Leurs caractéristiques de perméabilité permettent de mûrir les bananes sans avoir besoin de les ouvrir, ou en les ouvrant le cas échéant au niveau des poignées. L’entrée en maturation Selon l'origine des fruits et la demande du marché, le mûrisseur choisit le programme adapté pour lancer la maturation des fruits. Les colis de bananes sont placés dans des chambres de mûrissage d’une capacité pouvant aller jusqu’à 48 palettes. La température est remontée et stabilisée, dans l’usage classique entre 16 et 18°C, mais cette fourchette minimale de température pourra être modulée. La chambre est hermétiquement close et un mélange gazeux d’éthylène et d’azote est injecté dans l'atmos phère pour provoquer l'entrée en maturation. Le fruit va alors libérer son propre éthylène. Il faut s'assurer de la bonne circulation de l’air dans la chambre, pour être sûr de solliciter l'ensemble des fruits de façon homogène (température homogène, aération, contact avec le mélange gazeux, etc.). Page 1/2 La maturation du fruit se traduit par différents changements La couleur de la peau Les chlorophylles vertes de la peau vont se dégrader, révélant les pigments sous-jacents donnant la couleur jaune typique de la banane. L'hygrométrie dans les polybags reste toujours élevée, ce qui est important pour que ce changement de couleur soit harmonieux. La synthèse des sucres La synthèse des sucres provient essentiellement de la dégradation de l'amidon du fruit. La vitesse d'évolution va dépendre de la température à laquelle le fruit va être stocké pendant et après sa maturation. La fermeté La banane passe d’une texture ferme à souple, puis molle, essentiellement parce que les parois qui entourent les cellules du fruit se dégradent. La perte de fermeté est directement liée à la vitesse de maturation. Les arômes La synthèse des arômes augmente au fur et à mesure de la maturation du fruit. Elle est normalement assez faible en sortie de mûrisserie et se révèle chez le consommateur (cf. fiche 5). Quand le fruit quitte la mûrisserie, il a donc engagé sa maturation, mais n'est pas complètement mûr. Le stade de maturité pourra varier selon la demande du marché (cf. fiche 5). En général, la « finition » du fruit (maturation complète) se fera entre le distributeur et le consommateur. Points clés qualité en mûrisserie 1. La température : pour assurer une meilleure durée de vie des fruits, il est conseillé de mûrir à des températures modérées (entre 16 et 18°C) et de ramener les fruits en fin de cycle de mûrissage à une température de l’ordre de 14°C. Il faut éviter dans la mesure du possible de trop descendre en température car cela risque d’avoir un impact sur les critères gustatifs du fruit mûr. Cette série de fiches techniques a été réalisée par le Cirad pour l’Association interprofessionnelle de la banane (AIB) et avec le soutien de l’Odeadom (France) Crédits photos : Cirad Avertissement : ce document n’est pas contractuel. Il a pour but de rappeler les éléments clés du maintien de la qualité de la banane tout au long de la filière Copyright : AIB, Cirad Version : Juin 2014 2. Le contact avec le mélange éthylène – azote : une bonne ventilation est essentielle pour assurer un contact optimal des fruits avec le mélange gazeux éthylène-azote. L’efficacité de l’éthylène dépend de la température (minimum 16°C) et du temps de contact du mélange gazeux avec les fruits. Une fois le processus de maturation enclenché, il est nécessaire d’aérer la chambre après le contact des fruits avec le mélange éthylène-azote pour éliminer le CO2 qui peut freiner la maturation. De même, cela permettra que l’hygrométrie saturante ne soit pas trop longue car elle pourrait entraîner l’éclatement de la peau des fruits. 3. La manipulation des fruits : manipuler les fruits avec précaution à tous les stades de la mûrisserie. 4. Le temps de stockage : un stockage trop prolongé à basse température avant le début de l’étape de mûrissage peut perturber la dégradation de l’amidon et la capacité de synthèse des arômes, d’où l’importance de travailler en flux tendu. Fiche 4 - En mûrisserie Page 2/2 FICHE 5 LA QUALITE DE LA BANANE TOUT AU LONG DE LA FILIERE Du mûrisseur au consommateur Fiche 1 Fiche 2 Fiche 3 Fiche 4 Fiche 5 La banane en chiffres Eléments constitutifs de la qualité de la banane De la station de conditionnement au quai d’arrivée En mûrisserie Du mûrisseur au consommateur Repères pour l’agréeur La maturation du fruit s'achève entre la sortie de la mûrisserie et le consommateur Quand le fruit quitte la mûrisserie, il a engagé sa maturation, mais n'est pas complètement mûr. Le stade de maturité à l’arrivée en entrepôt pourra varier selon la demande du marché. La « finition » du fruit (maturation complète) se fera entre le point de vente et le consommateur. L’agréage permet de contrôler : le calibre, la coloration, la température et la qualité visuelle. Le calibre : comment mesure-t-on une banane ? Le calibre est déterminé par : la longueur (en centimètres), le long de la face convexe. Elle est mesurée du point d'insertion du pédoncule sur le coussinet jusqu'à l'apex du fruit ; le diamètre, en millimètres, appelé grade. Il est mesuré au milieu du fruit ; le fruit de référence servant à ces mesures. C’est celui situé à côté de la coupe, sur la rangée extérieure du bouquet. La longueur minimale est de 14 cm et le grade minimum de 27 mm (règlement d’exécution (UE) No 1333/2011 de la Commission européenne, du 19 décembre 2011). Mesure de la longueur Mesure du grade Le minimum : longueur 14 cm grade 27 mm Page 1/4 Repères pour l’agréeur La coloration Evaluer La coloration doit être évaluée à la lumière naturelle. La coloration du fruit indique l'état de maturité. La création d'une échelle colorimétrique permet ainsi d'évaluer son évolution lors du mûrissement. Il peut exister une différence de coloration entre les deux faces du bouquet au début du déverdissage. Comprendre Les hétérogénéités de couleur qui existent tant sur le fruit qu’au sein du colis n’ont pas d’impact sur la qualité finale. Ces décalages traduisent des différences dans la vitesse de maturation. Ils se résorbent d'eux-mêmes au fil du mûrissage. Points clés qualité Pas trop froid : jamais en dessous de 13°C Les fruits ne doivent pas être exposés à des températures inférieures à 13°C. Des températures plus basses vont favoriser et provoquer des altérations, appelées frisures, qui seront bien visibles quand la banane sera mûre (peau de couleur jaune terne à grise). Il y a un délai entre l'altération et le début de la manifestation des symptômes car le fruit ne réagit pas immédiatement. La frisure sera d'autant plus marquée que la durée d'exposition au froid sera longue. Les températures Les précautions prises (filmage des palettes par exemple) peuvent ne pas être suffisantes selon la durée de livraison (la durée d'exposition au froid aura un impact sur la qualité). Une température élevée va favoriser : Pas trop chaud : jamais au dessus de 25°C Page 2/4 un ramollissement plus rapide des fruits, un éclatement de la peau, une attache du fruit au coussinet plus fragile, favorisant la chute du fruit (surtout en présence de pliure au pédoncule), un développement accéléré de la pourriture de couronne quand elle est présente (humidité et chaleur). Fiche 5 - Du mûrisseur au consommateur Points clés qualité Températures préconisées par stade En sortie de mûrisserie et jusqu’à l’entrepôt, les températures de stockage et de transport souhaitées sont comprises entre 13°C et 18°C. Il est impératif de privilégier des zones de stockage les plus tempérées possibles. Attention ! une exposition trop prolongée à des températures inférieures à 18°C ne permettra pas d’achever la maturation du fruit (risque de texture farineuse et synthèse des arômes affectée). En point de vente et en restauration, la température de conservation préconisée est de 18 à 20°C. En hiver, dans les marchés de plein vent, il est impératif de protéger les fruits du froid (conserver les bananes dans les colis, éventuellement les recouvrir). En été, s’assurer que les fruits ne sont pas exposés à des températures élevées. La vitesse de maturation est directement liée à la température Enfin, la banane poursuit sa maturation chez le consommateur. Pour que la maturation s'achève correctement, la température idéale est comprise entre 20°C et 25°C : il ne faut donc pas mettre les bananes au réfrigérateur. La synthèse des arômes sera optimale entre 22 et 24°C. Au dessus de 25°C, la maturation sera accélérée et la banane évoluera vite, comme la plupart des fruits. Il faut donc également éviter de placer les fruits à température trop élevée. La manipulation des fruits Banane : attention fragile ! Les bananes sont des fruits fragiles. Malgré l'apparence de robustesse liée à l'épaisseur de la peau, des précautions doivent être prises à tous les niveaux pour éviter les chocs : entre cartons, entre fruits, etc. Ne pas vider les cartons en les retournant. Ne pas prendre les bouquets par les doigts : la pliure du pédoncule va s'amplifier avec la maturation du fruit. Ne pas faire d'empilement excessif : risque de blessure des fruits entre eux, écrasement des fruits situés en dessous, fruits encore plus abîmés par la manipulation des consommateurs. Risques encourus Frisure Eclatement de la peau Fruits blessés Forte hétérogénéité après mûrissage Eclatement de la peau Pliures de pédoncule Source : Cirad-FruiTrop / Photos © Compagnie Fruitière, Fruidor, Jacques Joas. Fiche 5 - Du mûrisseur au consommateur Page 3/4 Version : Juin 2014 Copyright : AIB, AZ France, Cirad, Compagnie Fruitière, Fruidor. Avertissement : ce document n’est pas contractuel. Il a pour but de rappeler les éléments clés du maintien de la qualité de la banane tout au long de la filière. Données : Cirad, sources professionnelles, réglementation UE. Crédits photos : AZ France, Cirad, Compagnie Fruitière, Fruidor, UNFD. Cette série de fiches techniques a été réalisée par le Cirad pour l’Association interprofessionnelle de la banane (AIB) et avec le soutien de l’Odeadom (France). Vérification à la lumière naturelle La banane a tendance à être plus verte si l’éclairage est insuffisant Coloration 5 : Jaune à extrémités vertes Si réception en entrepôt... (plus vert que jaune) Coloration 3 : Tournant vert Si réception en entrepôt... Coloration 6 : Jaune Coloration 7 : Jaune tigrée Jour 5 Coloration 6 : Jaune Jours 3, 4 Jour 6 Coloration 7 : Jaune tigrée Jours 3, 4, 5 Evolution de la coloration dans un colis : en mûrissant l’hétérogénéité de coloration s’atténue Jour 2 Coloration 6 : Jaune Jour 1 Coloration 6 : Jaune (plus jaune que vert) Jour 2 Coloration 5 : Jaune à extrêmités vertes Jour 1 Coloration 4 : Tournant jaune L’évolution du fruit depuis la sortie de mûrisserie jusqu’au consommateur à 20°C Echelle colorimétrique Coloration 7+ Jour 6 Coloration 7+ Jour 7 La cONsoMmATiOn De bANanE en FraNcE L’AiB, AfiN dE GagNEr eN vOLumE et EN vaLEur Les organisations professionnelles représentatives de la filière banane en France ont créé l’Association Interprofessionnelle de la Banane (AIB). L’objet est de parvenir à la création d’une interprofession, dont la vocation serait de mener des actions pour développer la consommation de ce produit, en particulier grâce à une revalorisation de l’image via le développement de la connaissance. En Europe, la consommation moyenne de banane est de 10,2 kg/habitant/an. La France, avec 8kg/ habitant/an, est nettement sous-consommatrice. La banane occupe pourtant la 2e place dans le panier des ménages français et représente 14 % des volumes de fruits achetés. Elle a le plus fort taux de pénétration de l’univers des fruits frais (88% de foyers acheteurs). Le profil de consommateurs est différent de celui de l’ensemble des fruits : moins âgé, plus de familles avec enfants, revenus moins élevés. La banane, est pénalisée par un déficit d’image et des à priori négatifs de la part des consommateurs ainsi que de la filière des fruits et légumes, notamment sur ses aspects nutritionnels. Les six familles professionnelles constituant l’AIB sont : • L’ASSOBAN : l’Association des Producteurs de Bananes Antillaises • La SECTION BANANE de la CSIF : la Chambre Syndicale des Importateurs Français de fruits et légumes Frais • L’UFMB : l’Union Française des Mûrisseurs de Bananes • L’UNCGFL : l’Union Nationale du Commerce de Gros en Fruits et Légumes • L’UNFD : l’Union Nationale des syndicats de détaillants en Fruits légumes et primeurs • La FCD : la Fédération du Commerce et de la Distribution TesTEr eT ÉcoUTer POur MIeUx ComPrENdRe leS AtTenTEs Du mARcHé Les familles constituant l’AIB testeront sur la région lyonnaise du 8 au 18 octobre 2014 un discours promotionnel en GMS, primeurs et restauration hors domicile afin de mieux comprendre les attentes des professionnels et des consommateurs. Le poster au dos de cet argumentaire mettra en exergue les différents aspects qui vous permettront de bien travailler le produit et de communiquer de façon simple et claire sur le fruit le plus consommé au monde mais qui reste également l’un des moins connus ! La BanANe, ce qui va changer, c’est ce que vous en savez ! Argumentaire technique et commercial réservé aux professionnels La La Terre Entière - Crédits photos : Gilles Defaix - Fotolia BanANe, (Association Interprofessionnelle de la Banane) Les différents métiers de la filière banane se mobilisent pour vous faire redécouvrir ce fruit savoureux aux qualités gustatives et nutritionnelles exceptionnelles. www.labananechange.fr de la vendre ! AIB Rungis 79097132900012 - Réalisation L’AIB ce qui va changer, c’est votre façon www.labananechange.fr Des TEmPérATurES à rESpeCtER JAMAIS EN DESSOUS DE 13°C Une MAtuRAtiON seNsIBle • Des températures plus basses vont favoriser et provoquer des altérations, appelées frisures, qui seront visibles quand la banane sera mûre (peau de couleur jaune terne à grise). La frisure sera d'autant plus marquée que la durée d'exposition au froid sera longue. 13°C Au sortir de la mûrisserie, la banane n’est pas complètement mûre. La maturation complète se fera entre le point de vente et le consommateur. NB : Les précautions prises (filmage des palettes par exemple) peuvent ne pas être suffisantes selon la durée de livraison (la durée d'exposition au froid aura un impact sur la qualité). JAMAIS AU DESSUS DE 25°C Un CalIBre NOrMé • la longueur (en cm), le long de la face convexe. Elle est mesurée du point d'insertion du pédoncule sur le coussinet jusqu'à l'apex du fruit ; 25°C • Une température élevée va favoriser : - un ramollissement plus rapide des fruits, - un éclatement de la peau, - une attache du fruit au coussinet plus fragile, favorisant la chute du fruit (surtout en présence de pliure au pédoncule), - un développement accéléré de la pourriture de couronne quand elle est présente (humidité et chaleur). • le diamètre (en mm), appelé grade. Il est mesuré au milieu du fruit ; TEMPÉRATURE PAR STADE • le fruit de référence servant à ces mesures est celui situé à côté de la coupe, sur la rangée extérieure du bouquet. La longueur minimale est de 14 cm et le grade minimum de 27 mm. • En sortie de mûrisserie et jusqu’à l’entrepôt : 13 °C à 18 °C • En point de vente et en restauration : de 18 °C à 20°C • Chez le consommateur : de 20°C à 25°C LA L ON GU E FACE CONVEXE située sur la rangée extérieure R U Grade RÉE SU E M deS fRuItS seNsIBleS à mANipULer AVec PréCAutIoN FACE CONCAVE située sur la rangée intérieure Coussinet Apex • Ne pas vider les cartons en les retournant. • Ne pas prendre les bouquets par les doigts : la pliure du pédoncule va s'amplifier avec la maturation du fruit. la COloRAtiON, unE afFAirE De gOûT • Ne pas faire d'empilement excessif : risque de blessure des fruits entre eux, écrasement des fruits situés en dessous, fruits encore plus abîmés par la manipulation des consommateurs. EVALUER • La coloration doit être évaluée à la lumière naturelle. • La coloration du fruit indique son état de maturité. La création d'une échelle colorimétrique permet ainsi d'évaluer son évolution lors du mûrissement. • Il peut exister une différence de coloration entre les deux faces du bouquet au début du déverdissage. COMPRENDRE • Les hétérogénéités de couleur qui existent tant sur le fruit qu’au sein du colis n’ont pas d’impact sur la qualité finale. • Ces décalages traduisent des différences dans la vitesse de maturation. • Ils se résorbent d’eux-mêmes au fil du mûrissage. coMmUNiqUeR sUR la BAnaNE • Regroupez l’offre afin de la rendre visible et lisible • Opérez une segmentation par variété, provenance, coloration • Expliquez sur les instants de consommation possibles : goûter, cuisine, sport… SAVOURER = Couleur vert jaune saveurs acidulées (à consommer sous 4 à 6 jours) • mettez en avant les supports de communication proposées par l’AIB = Couleur jaune arômes sucrés et expressifs (à consommer sous 2 à 4 jours) La = Couleur jaune-tigré arômes très sucré (à consommer sous 2 jours) VItaLIté léGÈreTÉ BanANe, géNÉroSIté EneRgIe siMpLIciTÉ ce qui va changer, c’est votre façon de la vendre !
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