le journal - Syndicom

N° 1
24.01.2014
www.syndicom.ch
Le syndicat des médias et de la communication
le journal
AZB 3001 Bern
Les changements d’adresse sont à signaler à :
syndicom, changements d’adresse,
Monbijoustrasse 33, case postale 6336, 3001 Berne
mesures salariales eP 2014
Percée sur le front
de l’égalité de traitement
entre conducteurs page 4
imPrimerie : Plan social signé
Saint-Paul :
la mobilisation
en valait la peine
page 5
votations 9 février
Non à la suppression
de la solution
des délais page 7
Prolongation de la vie active
Travailleuses
de plus de 50 ans :
« tenir à tout prix »
page 11
dossier votations du 9 fevrier
Retour du statut
inhumain
des saisonniers ?
Mario Del Curto avait 19 ans en 1974, quand il photographie les saisonniers parqués à Aclens (VD) : « A l’époque, impossible de publier ces images ! 24 heures avait notamment refusé, les estimant trop polémiques.
On préférait cacher ces travailleurs dans ces piaules de 4 mètres sur 6 pour quatre hommes. » Un Oui à l’initiative de l’UDC nous ramènerait à cette politique de plafonnement et des contingents limitant le droit au
Dossier votations pages 6-7 et 14
regroupement familial. (photo Mario del Curto / Strates)
génération stagiaire
Pas cool : une formation à rallonge
A l’instar du discours médiatique, on parle souvent de la « génération Y », jeune, sûre d’elle, et même exigeante
au point de donner du fil à retordre à ses chefs. Mais pour les prototypes de cette génération branchée, qui ont étudié
la communication visuelle dans une haute école, la réalité est plus sombre – elle tient en cinq lettres : « stage ». Johannes Supe *
Qui fait une formation de graphiste
atterrit ensuite dans un bureau de graphisme. Cela se comprend tout seul.
Mais plus de 1100 étudiant∙e∙s sont
inscrit∙e∙s dans les Hautes écoles spécialisées suisses pour la « communication
visuelle ». Après leurs études, nombre
d’entre eux et elles se bousculent vers les
bureaux de graphisme et les agences de
publicité - et deviennent ainsi avant une
armée de stagiaires. Nous avons rencontré trois d’entre eux provenant des hautes
écoles : Selina O., Laura F. et Jasmine A. (les
noms, changés, sont connus de la rédaction). Laura, la trentaine, a effectué un
stage de dix mois dans une agence de graphisme zurichoise à l’issue de ses études.
« C’est très fréquent dans la branche gra-
phique. Après un bachelor, on ne trouve
généralement pas de place de travail », ditelle. Selina fait le même constat : « Il faut
compter une demi-année avant d’obtenir
enfin un poste fixe. Alors il faut effectuer
un stage. » Elle-même est partie en Allemagne, où elle accomplira deux stages en
six mois. Jasmine, elle aussi, confirme :
« On sait qu’on devra passer par un stage
après les études. Théoriquement, on n’y
est pas obligé, mais tous le font, alors c’est
devenu une obligation. »
Cette « obligation » découle surtout de la
concurrence entre les étudiant∙e∙s et les
apprenti∙e∙s, car les uns et les autres se
battent pour les mêmes places de travail,
qui sont plutôt rares. Les employeurs sont
donc dans une situation suite page 2
2 |Dossier stages
syndicom | N° 1 | 24 janvier 2014
génération stagiaire
etudiant·e·s en communication visuelle
Pas cool : une formation à rallonge (suite de la page 1)
lin. » Les stages constituent donc
une double expérience « pratique » :
on travaille pour une entreprise
pour son renom et on travaille
comme graphiste indépendant
pour l’argent. D’autres dépendent
de l’appui financier de leurs
parents. Encore faut-il que les
parents soient en mesure d’apporter un tel soutien.
Pour les jeunes issus des hautes
écoles, le stage est toujours synonyme de régression sociale. Car ils
disposent souvent de moins
d’argent que durant leurs études.
Les bourses octroyées durant la formation tombent et le stage à plein
temps restreint les possibilités de
travail en free-lance. Les réductions dont ils bénéficiaient en tant
qu’étudiants tombent aussi dans la
foulée. Souvent, comme ils ont
plus de 25 ans au sortir des études,
ils paient aussi davantage pour les
transports publics, notamment.
« Les sorties culturelles sont très
importantes pour moi. Mais sans
carte d’étudiante, je ne peux pas
payer des billets d’entrée à
40 francs », déplore Laura. Elle n’a
jamais bénéficié de réductions
pour les stagiaires, telles qu’il en
existe à Berlin pour Selina, qui
visuelle, qui va au-delà des personnes directement concernées. La
branche, qui recense environ 6000
professionnels, peut compter avec
l’arrivée de centaines de diplômés
d’une haute école dont la majorité
recherchera un stage. Les conditions en vigueur pour les stages en
font un gigantesque réservoir de
main-d’œuvre bon marché – avec
le risque corrélatif de sous-enchère.
La branche de la communication
visuelle affiche effectivement un
bas niveau de salaire. Le salaire
conseillé – il n’y a pas de CCT dans
Pour quelques centaines
la branche – se situe à 3800 francs
de francs…
à la sortie de l’apprentissage et à
Or, les salaires versés aux stagiaires
4200 francs cinq ans après l’apprensont parfois encore inférieurs à
tissage. Autre caractéristique de la
ceux des apprentis. Ils oscillent
branche : la proportion élevée de
entre 400 et 1500 francs par mois,
petites et très petites entreprises.
le bas de la fourchette étant bien
N’étant pas en mesure de verser
sûr plus répandu que le haut. « J’ai
des salaires corrects, elles
touché 1000 francs de salaire brut,
dépendent donc du travail des stac’est-à-dire 900 francs net envigiaires. Selina travaille dans une
ron », explique Laura. Jasmine
entreprise de ce type en Alleajoute : « Une de mes collègues a
magne : « Nous sommes neuf perfait un stage dans une agence de
sonnes, dont trois graphistes, moi
publicité, une année durant, pour
y compris. Un emploi fixe est hors
un salaire de 1000 francs. En plus,
de question, ils ont toujours une
elle devait effectuer beaucoup
stagiaire. » Laura a aussi travaillé
d’heures supplémentaires non
dans une petite entreprise : « Il y
payées. »
avait huit employés, plus la cheffe
La situation à l’étranger n’est pas
et moi en tant que staplus favorable, mais c’est
giaire. » Quant à Jasune maigre consolation.
mine, elle gère elleLe stage berlinois de Selimême
une
telle
na ne lui rapporte pas
Les conditions en vigueur
entreprise, sans même
plus de 300 euros. Jaspour les stages en font
un stagiaire encore :
mine, qui a dû accomplir
« Pour le moment, nous
un stage obligatoire
un gigantesque réservoir de mainne pouvons tout simdurant ses études, a reçu
d’œuvre bon marché – avec le
plement pas nous peren Espagne un salaire
risque corrélatif de sous-enchère
mettre d’engager un
total de 600 euros pour
stagiaire. »
deux mois.
Pour cette branche
Pourtant, les stagiaires se
morcelée et ces très
voient attribuer souvent
autant de responsabilités que des admet pourtant aussi s’être déjà petites entreprises, ces forces de
employés fixes. « Je fais les mêmes retrouvée « en difficulté finan- travail bon marché sont indispensables. Pour les travailleurs régutravaux et je dois souvent gérer cière ».
seule des projets », raconte Selina. Pour certains étudiants, cette pers- liers, elles entraînent bien sûr une
Pour Laura, c’était la même chose : pective est trop dissuasive, ils pré- pression sur les salaires. Les diplô« J’avais effectivement beaucoup de fèrent donc travailler d’emblée en més des hautes écoles de commuresponsabilités durant mon stage. » indépendants. C’est le choix de Jas- nication visuelle se transforment
En revanche, elle bénéficiait d’une mine qui a ouvert un bureau indé- ainsi à leur corps défendant en
sorte de « cocon protecteur » qui lui pendant avec un collègue à l’issue réservistes corvéables, complices
permettait de travailler sans trop de sa formation : « Pour moi, tra- involontaires de la pression sur les
de pression. C’est là que ressort le vailler comme indépendante salaires.
caractère dual des stages : les res- revient à accomplir un stage. »
Cette équation est malheureuse- l’état ne bronche Pas
ponsabilités importantes assumées par les stagiaires leur per- ment vraie aussi sur le plan écono- Une amélioration rapide de cette
mettent aussi d’acquérir beaucoup mique. Pour l’instant, Jasmine par- situation inadmissible n’est pas en
d’expérience. C’est aussi le bilan vient à un revenu mensuel de vue. Le partenariat social échoue
tiré par les trois jeunes femmes : 1500 francs en moyenne. Elle lui aussi, en l’absence d’organisaespère obtenir bientôt un revenu tion patronale avec laquelle négo« Nous avons beaucoup appris ».
semblable à celui que touchent cier une convention collective de
d’autres indépendants dans son travail (CCT). Par conséquent, il est
Plus mal lotis qu’aux études
Malheureusement, apprendre ne entourage après environ deux ans impossible de fixer par exemple les
suffit pas à assurer sa subsistance. – c’est-à-dire 2500 francs. On ne salaires des stagiaires dans une
Laura résume la situation ainsi : peut qu’estimer la proportion CCT. syndicom ne peut que prôner
de simples recommandations sala« Avec un salaire de stagiaire uni- d’étudiants qui s’installent en
quement, on ne va nulle part. » Elle indépendant après leurs études. riales. L’Etat, lui, observe sans
a donc dû trouver plusieurs « petits Mais ils sont sans doute nombreux broncher cette situation. Laura,
jobs » en parallèle. Les jeunes qui compte tenu de « la liberté créa- Jasmine et Selina, comme des ceneffectuent un stage dans des tive » à laquelle ils tiennent sou- taines d’autres, sont apparemment
inexistantes à ses yeux.
bureaux de graphisme sont donc vent.
nombreux à travailler parallèlement en freelance. Tout comme Pression sur les salaires
* Johannes Supe est stagiaire pour
Selina : « Les salaires suisses me per- Il y a un aspect supplémentaire six mois à notre rédaction (à 80 %)
mettent par chance de vivre à Ber- dans les stages en communication et gagne 2100 francs (bruts).
confortable de tri sélectif. Les graphistes diplômés ayant suivi un
apprentissage ont à cet égard un
avantage essentiel : l’expérience
pratique. Les candidats issus des
écoles supérieures doivent donc
passer par divers stages pour combler cet écart. Pour postuler pour
un poste à plein-temps, leur CV
doit comporter un nom d’entreprise renommé. Comme le souligne Laura : « Le stage c’est comme
une rallonge à la formation. »
Il y a encore beaucoup
En ce qui concerne la génération stagiaire, la discussion
toujours autour des étudiants. Mais on oublie souvent
concernent surtout les jeunes – et en particulier les jeun
en fin de scolarité qui arrivent sur le marché du travail.
« 40,4 % des étudiants au bénéfice
d’un bachelor, 36,6 % de ceux en possession d’un master et 32,6 % des
doctorants ont indiqué rencontrer
des obstacles à trouver un poste adéquat. » Surtout par manque d’expérience professionnelle. Les chiffres,
qui figurent dans une étude publiée
en 2011 par l’Office fédéral de la statistique (OFS), se réfèrent à la génération stagiaire dont on parle depuis
des années. Alors que les stagiaires
ont des difficultés à faire leurs premières armes, ils n’ont aucun problème à trouver un stage. Près de
13 % des diplômés accomplissent
encore une année de stage après
l’université. En ce qui concerne les
étudiants en droit, le stage fait partie de leurs études. Sinon, c’est le
manque d’expérience qui pousse les
étudiants à accomplir un stage. Pour
les diplômés des hautes écoles spécialisées, ce phénomène est moins
répandu ; seuls 3 % des étudiants
sont encore stagiaires une année
après avoir terminé leurs études.
La notion de génération stagiaire est
d’ailleurs jugée inadéquate par certains. En 2007, l’OFS faisait le constat
suivant : « La part de stagiaires un an
après la fin des études est minime
ces derniers 15 ans. » En 2005, le
pourcentage des stages réalisés par
des diplômés de hautes écoles, une
année après la fin de leur formation
universitaire, atteignait 15 %. Il
s’élève aujourd’hui à 13 %. Il n’y a
donc rien de nouveau à l’horizon,
du moins dans la quantité concer-
née par les stages. Mais l’étude
garde le silence sur les stages à répétition.
Une chose est toutefois claire : les
femmes passent plus souvent par
des stages que les hommes, deux
fois plus souvent même. A cet égard,
le stage représente une forme particulière d’exploitation des femmes
avec ses conditions de travail et de
salaire souvent misérables.
les stages Parmi les jeunes
en fin de scolarité
Une autre facette des stages est totalement ignorée. Felix Birchler, du
SSP (syndicat des services publics),
en parle dans son texte « Von Praktikum zu Praktikum » : « Car à l’écart
des projecteurs des médias, la
« génération stagiaire » s’est aussi
répandue dans le secteur des bas
salaires. Dans le secteur de la vente
ou de la logistique, les places de
stage se multiplient. Elles relèguent
souvent au second plan les places
d’apprentissage offertes et sont vantées comme alternatives. » Les
jeunes en fin de scolarité sont ici
particulièrement touchés. Or les
médias n’en parlent presque pas.
Pourquoi ? D’une part parce que le
nombre de places de stages, qui
pourrait renseigner sur la diffusion
du phénomène, n’est pas saisi dans
les statistiques. A la demande de
syndicom le journal, le Département
fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) a
répondu : « Le DEFR n’est hélas pas
Dossier stages | 3
syndicom | N° 1 | 24 janvier 2014
interview
p à faire
« Pas le meilleur départ »
tourne
que les stages
nes femmes –
Nadine Swan a 22 ans et travaille depuis une
année comme technicienne en télévision pour
TeleBärn. Avant d’en arriver là, elle a fait des
stages. Et pas que des bons. Johannes Supe
en possession de ces données. »
L’Office fédéral de la statistique ne
connaît pas non plus les chiffres :
« Nous ne possédons hélas pas les
données souhaitées. »
Par ailleurs, la situation de travail
des stagiaires au sein des syndicats
n’est pas encore connue en dehors
du SSP. Ainsi l’USS, normalement
en possession d’informations, n’a
réalisé aucune étude sur ce sujet. Le
Deutsche Gewerkschaftsbund a ici
une longueur d’avance. Ce qui signifie que les stages des personnes en
fin de scolarité – comme Nadine
Swan (ci-contre) – ne sont pas mentionnés quand il est question de la
génération stagiaire.
rien n’est réglé
La situation juridique lacunaire en
Suisse concerne toutefois tout le
monde. Presque rien n’est réglé au
niveau des stages. Aucune loi ne
définit quel travail convient ou pas
à un stagiaire. Seule la liberté
contractuelle fait foi. L’Etat est
tenu à l’écart. Si des élèves ou des
étudiants ont besoin d’accomplir
des stages, l’entreprise a carte
blanche pour dicter aussi les pires
salaires et conditions de travail. Il
faut donc lutter pour obtenir le
minimum : « Les stages aussi
doivent être rétribués ! » exigeait
Thomas Zimmermann, de l’USS, en
novembre 2013 – après que les
médias avaient révélé que des ONG
envoient ensuite leurs stagiaires
directement à l’ORP. (JS)
Nadine, avant d’arriver à TeleBärn,
tu as fait un stage à Jump TV, la télévision de la région soleuroise. Pourquoi ?
Quand j’ai postulé en 2009 à l’Ecole
des Beaux-Arts de Zurich, ils ont
exigé que je passe par un stage
dans le domaine du film. Jump TV
a été le premier à répondre à ma
postulation. J’ai pensé beaucoup
apprendre dans une atmosphère
détendue et être autonome dans
mon travail. Jump TV s’était présenté comme une télévision innovante dirigée par des jeunes.
Tes attentes ont-elles été remplies ?
Non. A Jump TV, l’ambition était
au rendez-vous, mais pas le savoirfaire. Personne n’avait une formation de journaliste vidéo. Nous
nous déplacions pour filmer d’arrache-pied. Souvent dix fois plus
que nécessaire. Puis on me disait :
« Tâche d’écrire un compte rendu
de vingt minutes. » Je devais tout
visualiser pour essayer d’en tirer
quelque chose. Une énorme perte
de temps. Car il n’y avait souvent
pas de concept ; l’essentiel manquait pour créer une histoire. De
plus, personne ne maîtrisait correctement la technique. C’est très
handicapant, car on ne pouvait
pas vraiment travailler. L’ordinateur lâchait, un programme ne
répondait pas. Nous devions
consulter Internet en permanence. C’était très pénible. Enfin,
j’étais toujours de corvée pour
nettoyer. Avec le sentiment de
gâcher mon temps et de n’apprendre presque rien. Il arrivait souvent que le chef dise : « J’ai travaillé hier jusqu’à 2 heures, à vous
de venir vendredi. » Avec pour
conséquence de devoir se coltiner
ensuite tout le travail.
Question rémunération, qu’en étaitil ?
Je touchais 300 francs par mois,
mais pas sur une base régulière.
Après environ trois mois et demi,
on « m’a mise en vacances », sans
salaire. Lors d’une grosse dispute,
mon chef m’a menacée de me
mettre à la porte avec effet immédiat. Illicitement. Ils ont dit aussi
qu’ils me donneraient une attestation de stage ou un certificat inutilisables. Ce n’est qu’après avoir
brandi la menace d’engager des
démarches juridiques avec le soutien de syndicom que j’ai obtenu
de résilier les rapports de travail
d’un commun accord. Ensuite,
mon salaire a encore été versé.
Mais cela a été la croix et la bannière jusqu’à l’obtention de mon
certificat de travail. Ce stage n’a
vraiment pas été un début idéal
dans la vie professionnelle.
Malgré tout, tu as accompli un autre
stage…
Oui, à Telebilingue. C’était beaucoup mieux. Quoique je n’aie pas
beaucoup gagné – au début
400 francs, après une demi-année
600 francs – mais j’ai vraiment
appris quelque chose, je me suis
sentie utile. Telebilingue avait
besoin de ses stagiaires et savait
aussi les apprécier à leur juste
valeur. A la technique, nous étions
jusqu’à deux stagiaires, jusqu’à
cinq à la rédaction. Avec leur petit
budget, ils ne pouvaient pas se
phOtO CL AUDiO De C Api tANi
Johannes Supe
financer autrement ; ils avaient
toujours le maximum de stagiaires autorisé.
Quels sont les opportunités et les
dangers liés à un stage ?
Les stages sont mal payés, notamment dans la branche des médias.
La plupart du temps, 400 à 600 fr.
sont versés. Si tu n’as pas la possibilité d’être soutenu par tes
parents, tu peux oublier. Question
apprentissage, tout dépend de
l’entreprise. Laquelle peut te virer
à tout moment. La plupart du
temps, ils trouvent quelqu’un
pour te remplacer. Même pour un
stage & cie Pour entrer dans les métiers des médias
plusieurs chemins mènent aux
métiers des médias, notamment les
stages. Le stage est une carte de
visite pour entrer dans la profession. pendant dix-huit à vingtquatre mois, on est engagé sur
contrat fixe dans une rédaction et
fréquente des cours dans des écoles
de journalisme spécialisées [p. ex.
la MAZ de Lucerne, l’école de linguistique appliquée, l’école de journalisme Ringier à Zurich, le Centre
de formation au journalisme et aux
médias (CFJM) en Suisse romande].
pour les stages d’un an, il faut la
plupart du temps un diplôme d’une
haute école. Cette forme d’initiation au métier n’est plus très répandue. par contre, le stage de courte
durée a gagné en importance : souvent accompli en parallèle à la formation, il dure trois à six mois au
maximum. Ainsi, l‘institut de
sciences des médias appliquées iAM
(institute of Applied Media Studies)
à la Zürcher Fachschule de Winterthour met au concours des places
de stage durant les études. Lors
d’un stage, les conditions de travail
et la rémunération sont souvent
mauvaises, voire minables. Dès le
départ, il est donc recommandé de
conclure un contrat de stage pour
en fixer par écrit les points principaux. en cas de questions ou de problèmes, les secrétaires régionaux
compétents se tiennent à ta disposition dans ta région. (svo)
travail stupide. Mais il faut souvent passer par un stage.
Quelles sont les possibilités de voir
un stage déboucher sur un emploi ?
J’ai eu de la chance, j’ai réussi –
grâce aux contacts créés durant
mon stage. Mais il est impossible
que tous trouvent un emploi. On
ne peut pas s’attendre à trouver
automatiquement un poste après
le stage. La plupart s’entendent
dire : « Nous gardons ton numéro. »
Et rien ne se passe en fin de
compte
interview Johannes Supe
Adhérez
au syndicat !
syndicom conseille les étudiant·e·s et stagiaires en communication visuelle concernant
les questions juridiques. Dans
leur situation de stage incertaine, l’appui du syndicat est
important. De plus, syndicom
organise des cours de formation
pour ses membres. Toutefois,
pour améliorer la situation des
stagiaires, il vous appartient
d’abord de vous syndiquer.
N’hésitez pas à prendre contact
avec Patricia Alcaraz, notre responsable :
058 817 19 31 ou par e-mail,
[email protected]
4 | Secteurs Poste / télécom
syndicom | N° 1 | 24 janvier 2014
Mesures salariales ep 2014
Percée sur le front de l’égalité de traitement entre
tous les conducteurs de CarPostal
Les quelque 1500 conductrices et conducteurs des entrepreneurs CarPostal contribuent pour une large part au succès de CarPostal. La direction de CarPostal Suisse SA
a décidé d’en tenir compte en accordant au
Mesures salariales
Les mesures salariales pour le personnel
des entrepreneurs de carPostal au bénéfice d’un règlement du personnel ne sont
pas négociées avec les syndicats, mais
fixées par la direction de carPostal. indépendamment des négociations avec les
partenaires sociaux, les mesures salariales ci-après ont été décidées pour les
entrepreneurs de carPostal avec règlement du personnel :
• Versementuniquede700francs(au
prorata du taux d’occupation, au moins
100 francs, versement en mars 2014)
• Pourlarémunérationindividuelledes
prestations, 0,4 % de la masse salariale
sontprévus(enmoyenne300francspar
poste à plein temps / versement avec le
salaire de juillet)
• Augmentation à 50000francs du
salaire minimum au 1er janvier 2014
personnel de conduite des entrepreneurs
CarPostal avec règlement du personnel, en
2014, les mêmes mesures salariales qu’au
personnel de CarPostal Suisse SA.
Jusqu’ici il n’était pas acquis que les
conducteurs des entrepreneurs postaux
bénéficient des mêmes mesures salariales que leurs collègues de la régie. Au
cours des dernières années, le personnel
de conduite des EP a obtenu une augmentation de salaire plus modeste que le personnel de CarPostal SA. C’est pourquoi
l’écart salarial entre les deux groupes de
personnel s’est creusé au fil des ans. En
effet, le personnel EP est seulement soumis à un règlement du personnel, alors
que le personnel de CarPostal SA bénéficie d’une CCT. Autrement dit : les mesures
salariales prévues pour le personnel de
la régie sont négociées avec le syndicat
syndicom, tandis qu’elles sont édictées
unilatéralement par la direction de CarPostal SA pour le personnel des entrepreneurs postaux.
SA. Par sa décision d’adopter les mesures
salariales 2014 pour le personnel EP aussi, CarPostal SA donne son feu vert pour
l’égalité de traitement. Il lance ainsi un
signal positif à syndicom.
un signal encourageant
Les négociations sur l’élimination du système à deux classes commenceront prochainement entre syndicom et CarPostal
un pas de plus vers l’égalité
Depuis plus d’un an et demi, les conducteurs syndiqués se battent pour l’ali-
négociations salariales 2014
gnement de leurs conditions de salaire
et d’engagement sur la convention collective de travail et contre le système à
deux classes en vigueur à CarPostal SA.
Grâce aux mesures 2014, valables pour la
première fois pour tous les conducteurs
de CarPostal, une étape importante est
franchie en direction de l’égalité de traitement dans les faits.
Mesures salariales 2014 pour infrapost sa
Accord entre CarPostal et les syndicats
Les délégations de CarPostal
Suisse SA, du syndicat syndicom et de l’association du personnel transfair sont parvenues à un accord. Tous les
collaboratrices et collaborateurs soumis à la « convention collective de travail (CCT)
pour les sociétés du groupe
Poste avec convention d’affiliation pour CarPostal » recevront un versement unique de
700 francs. Cela s’applique également au personnel auxiliaire
La mobilisation paie :
en 2014, il n’y aura plus
d’inégalités
en matière de
mesures salariales
Photo s yNdicom
La direction de CarPostal Suisse SA a décidé d’accorder au personnel de conduite des
« entrepreneurs CarPostal avec règlement du personnel » les mêmes mesures salariales qu’au
personnel de CarPostal soumis à la CCT Poste pour les sociétés du groupe. C’est une véritable
percée sur le front de l’égalité de traitement entre tous les conducteurs de CarPostal.
soumis à la « CCT pour nouveaux collaborateurs et auxiliaires ». Le montant de l’allocation, qui est de 100 francs
au minimum, est calculé en
fonction du taux d’occupation.
Il sera versé aux employé·e·s
avec le salaire de mars 2014.
Pour le personnel soumis à
la « CCT pour les sociétés du
groupe Poste avec convention
d’affiliation pour CarPostal »,
le salaire minimal sera relevé
à 50 000 francs au 1er janvier
2014. L’entreprise de transport
affectera également 0,4 % de la
masse salariale à la rémunération individuelle des prestations. Le montant sera versé
aux employé·e·s concernés avec
le salaire de juillet. Les allocations pour la garde d’enfants en
dehors du cadre familial seront
également développées : CarPostal accordera dorénavant
des allocations pour les enfants
jusqu’à 10 ans, et non plus seulement jusqu’à 4 ans.
Le comité d’entreprise refuse
le résultat de négociations
Le 10 décembre 2013, les délégations de négociation des partenaires sociaux se sont entendues
sur les mesures salariales 2014
pour le personnel d’InfraPost SA.
Pourtant, lorsque syndicom a présenté six jours plus tard le résultat pour ratification à son comité
d’entreprise, celui-ci a décidé de
le renvoyer à son expéditeur ! Car
les membres du comité estiment
que les mesures salariales négo-
ciées sont insuffisantes dans un
domaine. Et ils ont exigé une amélioration.
Les parties à la négociation ont
décidé de mener d’autres discussions en février 2014. syndicom
attend qu’un meilleur accord salarial puisse être conclu pour les
employés du domaine concerné. Si
aucune entente ne peut être trouvée, il sera fait appel à la commission paritaire de conciliation. (Réd.)
projet pilote swisscoM
« Achat de vacances » : poudre aux yeux !
Swisscom propose à ses collaboratrices
et collaborateurs d’acheter jusqu’à dix
jours de vacances supplémentaires. Cette
offre sera limitée dans un premier temps
aux collaborateurs d’IT, Network & Innovation (INI). Et si ce projet pilote fait ses
preuves, il deviendra la norme pour toute
l’entreprise.
syndicom prend note de cette nouvelle
offre, mais exige de Swisscom qu’il
accorde davantage de vacances à tous
ses collaborateurs plutôt que de nouvelles formes de congés non payés. syndicom insiste pour que les vacances soient
réglées dans la convention collective
de travail (CCT) et pour qu’elles soient
payées. Aussi, lors du dernier renouvellement de la CCT, a-t-il demandé d’étendre
le droit aux vacances. Sa demande a été
partiellement entendue : il a obtenu des
jours de vacances supplémentaires pour
les collaborateurs âgés.
Comme les vacances non payées sont difficilement calculables pour une entreprise, ce sont les équipes de travail qui
en subissent les conséquences négatives.
Or des vacances réglées dans la CCT ont
l’avantage d’être calculables et de per-
mettre de prévoir au besoin davantage
de personnel. Si tous les collaborateurs
avaient le droit d’augmenter la durée
de leurs vacances au lieu d’acheter des
vacances supplémentaires, l’attractivité
de Swisscom en tant qu’employeur en
serait renforcée.
d’abord, coMpenser le teMps
suppléMentaire
Relevons en outre qu’une partie des collaborateurs peinent à compenser leurs
soldes d’heures supplémentaires. Pour
ces collaborateurs, la nouvelle forme de
congé non payé n’est donc pas attrayante.
Ce qu’il faut, c’est davantage de personnel.
Comme de nombreux domaines sont en
sous-effectif à Swisscom, la qualité du travail, la motivation des collègues et l’équilibre entre vie privée et professionnelle
(work-life balance) s’en ressent. Pour
rehausser l’attractivité de l’employeur,
un changement de stratégie en matière
de politique du personnel serait donc
bienvenu.
Franz schori, secrétaire spécialisé télécom / it
Secteur médias | 5
syndicom | N° 1 | 24 janvier 2014
plan social signé à l’iMpriMerie saint-paul
La mobilisation en valait la peine
FRIBOURG – Juste avant Noël, on apprenait la signature entre les employé·e·s, soutenus par les syndicats
dont syndicom, et le Groupe Saint-Paul d’un plan social lié à l’arrêt de sa rotative à Pérolles. Grâce à la mobilisation
des salarié·e·s, de la commission du personnel, des syndicats et de la population, ce plan d’un coût de 2,3 millions
limite fortement le nombre de personnes licenciées, passant d’une cinquantaine à une dizaine. yves sancey, avec La Liberté
Il y a un an, le 30 janvier, syndicom apprenait avec amertume
la fermeture de la rotative de
l’Imprimerie Saint-Paul pour la
fin 2014. Les Freiburger Nach­
richten, client important de
Saint-Paul, ayant décidé d’aller
se faire imprimer chez Tamedia, le groupe fribourgeois indiquait ne plus pouvoir couvrir
ses frais de production. Une
fois passé le choc de l’annonce
de cette liquidation de la rotative, le personnel, soutenu par
syndicom, a lancé une pétition
qui a récolté plus de 11 500 signatures, a fait descendre dans les
rues de Fribourg plus de 500 personnes le 1er mars et a demandé
au Conseil d’Etat de mettre sur
pied une table ronde pour sauver les emplois.
Si les pouvoirs politiques ne
se sont pas révélés à la hauteur de la situation – la table
ronde n’ayant pas vu le jour et
les députés refusant un financement sur cinq ans – la pression
a été suffisamment forte pour
que la direction soit à l’écoute
des salarié·e·s. « Le dialogue s’est
déroulé dans un climat constructif, malgré d’inévitables divergences », s’est félicité dans La
Liberté le directeur de SaintPaul Thierry Mauron. Unie, bien
épaulée et en relation étroite
avec les syndicats, syna et syndicom, la commission du personnel a fait un travail formidable.
Au final, la casse a pu être limitée, même si des pertes d’emplois sont toujours à déplorer.
Sur les cinquante personnes
touchées, les licenciements se
limiteront entre 10 et 15. Six
personnes seront reprises par
Tamedia qui n’a, pour l’heure,
pas encore précisé où travailleront ces personnes (Berne ou
Bussigny), ni combien seront rattachées à l’impression et combien à l’expédition.
Deux personnes (au moins)
seront reprises par le Groupe
Saint-Paul. 25 à 30 salarié·e·s
bénéficieront d’une préretraite dès 60 ans (un des points
importants du plan social). Le
nombre de licenciements forcés peut encore diminuer si des
personnes se présentent dans
le cadre des mesures volontaires pendant le premier trimestre 2014. C’est sans doute
pour cette raison que le communiqué officiel parle de moins de
dix licenciements. Des indemnités de départ entre un et quatre
salaires mensuels sont assurées
en fonction de l’âge et de l’ancienneté dans la maison. Le plan
iMpression à l’étranger
Discussion avec le Parti socialiste
Peu après que syndicom a exprimé son incompréhension de
voir imprimé en Allemagne le
livre du jubilé du Parti socialiste suisse (PS), ce dernier a réagi : « Après avoir discuté de votre
lettre lors de notre séance présidentielle d’hier, nous souhaitons vous rencontrer. » syndicom
se réjouit de cette bonne nouvelle et attend avec impatience
la discussion du 29 janvier.
Cela n’arrive pas qu’au PS. Dans
les autres partis et organisations,
les mandats sont souvent attribués au moins-disant. Les mandats d’impression sont confiés
à des agences dont on ignore
qui s’en occupera. C’est pourquoi
syndicom compte rappeler entre
autres au PS qu’il existe des critères à respecter, comme la soumission au CCT, lors de l’attribution de mandats d’impression. (rk)
social prévoit, entre autres, une
aide à la recherche d’emploi de
même qu’un fonds en faveur de
reconversions professionnelles.
Au total, le plan social s’élève à
quelque 2,3 millions de francs.
Dès le 1er janvier 2015, le centre
de production de Tamedia à
Berne imprimera La Liberté,
La Gruyère et Le Messager. Les
autres activités d’imprimerie du
Groupe Saint-Paul sont maintenues et renforcées avec la
mise en fonction cette année
d’une presse huit couleurs de la
dernière génération. Saint-Paul
continue d’employer plus de
280 salarié·e·s, dont plus de 140
à l’imprimerie dite de ville et à
l’expédition.
trois Questions à frédéric gendre
Quelles ont été les relations entre la commission du
personnel et le syndicat ?
Elles ont été non seulement excellentes, mais aussi
déterminantes.Ilfautbiencomprendrequ’aucun
membre de la commission du personnel n’avait
d’expérience dans la négociation d’un plan social,
etquesansl’appuidusyndicatetdeprofessionnels
expérimentés, nous aurions été perdus et n’aurions
jamais pu obtenir un pareil résultat.
La pression du large mouvement de soutien a-t-elle eu
un impact sur le cours et le résultat des négociations
autour du plan social ?
Elle a vraisemblablement été très importante au final,
par « petites touches » je dirais. il n’est par exemple
pascertainqueladirectionauraitacceptéderecevoir
les syndicats à la table des négociations si ce large
mouvement n’avait pas mis une certaine pression, et
comme dit plus haut, cela a été déterminant. Une
autre fois où cela a pu peser a été lors de la discussion
au Grand conseil d’une motion socialiste demandant
un soutien de l’Etat à saint-Paul. Elle a été largement
refusée, mais elle a néanmoins forcé la conseillère
d’Etat isabelle chassot à parler d’un « plan social
exemplaire»(alorsquenousétionsencoreenpleines
négociations) pour inciter les députés à la repousser.
difficile pour la direction, après un pareil commentaire, de se montrer trop dure dans les discussions…
d’une manière générale, ce soutien aura aussi et sur-
tout été un réconfort dans ces moments difficiles et
aura permis de souder les employés de l’imprimerie.
Quel jugement portes-tu sur ce plan social et quelles
incertitudes pèsent encore sur les salarié·e·s ?
Unplansocialestparnatureinsatisfaisantpuisqu’il
répondàunesituationdramatique,maiscelui-cime
semble à la hauteur des possibilités de l’entreprise,
quinedégagepasdesmillionsdemargechaqueannée
et a consenti un gros effort. Nous nous sommes efforcésd’obtenirquelquechosepourchaqueemployétouché et avons atteint je crois cet objectif.
Quant aux incertitudes, une bonne part a pu être levée
maintenantqueleplansocialestdéfinitifetque
chaqueemployétouchéaeuunediscussionpersonnelle, même s’il reste plusieurs cas particuliers à
régler.Maisàmesurequ’avanceral’annéeserapprochera la fin de la production des journaux à Fribourg,
perspectivequivapesersurlemoraldetoutunchacun.
interview et photo yves sancey
FrédéricGendre(àg.),correcteuràLa Liberté, est vice-président de la commission du personnel des employés de saintPaul et membre du comité de branche iGE. La photo a été prise
à Fribourg le 1ermars2013lorsdelaremisedelapétitionde
11500signaturespoursauverlarotativedeSaintPaul.
Les meilleurs hôtels en Suisse à moitié prix
Hotelcard – le demi-tarif pour les hôtels
CHF
65.–
au lieu de 95.–
Commandez maintenant : www.hotelcard.com/syndicom
Par téléphone : 0848 711 717 (Indiquer le code de réduction syndicom )








Plus de 500 hôtels à moitié prix.
Garantie du meilleur tarif dans tous les hôtels.
Hotelcard utilisable aussi souvent que souhaité.
Nombreux hôtels de 1 à 5 étoiles
Nombreux hôtels Bien-Être et romantiques.
Réservez une chambre double avec 1 Hotelcard.
Aucune obligation de consommer.
Aucune durée de séjour minimale.
6 | Votations
syndicom | N° 1 | 24 janvier 2014
init iative de l’udC Contre l’immigration de masse
Protégeons les salaires, pas les frontières !
L’initiative de l’Union démocratique du centre (UDC) contre l’immigration de masse sera soumise à votation populaire le 9 février.
Nous reproduisons ici un extrait du tout-ménage de la CGAS (Communauté genevoise d’action syndicale), dont syndicom
est membre. Ce texte critique une initiative qui prétend protéger les travailleurs contre le dumping. En fragilisant les droits
des salariés étrangers, elle sert surtout les intérêts des patrons en augmentant ainsi la pression sur les salaires. Comité unitaire de Genève *
L’initiative de l’UDC contre l’immigration de masse prétend
protéger les travailleurs suisses
contre le dumping salarial, le
chômage, les hausses de loyer et
les bouchons en réintroduisant
le principe du contingentement.
Casser les faibles droits
des travailleurs
En réalité, l’initiative de l’UDC
vise à casser les faibles droits des
travailleurs en accusant faussement les étrangers d’être les responsables du dumping salarial,
du chômage, et de tous les autres
maux… Ce faisant, l’initiative
fait le jeu des intérêts patronaux
qui ont utilisé les accords bilatéraux pour accentuer la pression
sur les salaires, tout comme ils
le font quotidiennement en mettant en concurrence les femmes
contre les hommes, les jeunes
contre les personnes âgées, les
chômeurs contre les salariés en
activité.
fausse réponse au dumping
La réintroduction des contingents pour les étrangers fragi-
lisera la position des salariés
étrangers sur le marché du travail (les rendant dépendants de
n’importe quel emploi pour pouvoir rester en Suisse légalement
ou les condamnant à un statut
précaire de sans-papiers), la pression sur les salaires s’en trouvera augmentée. Pour lutter contre
le dumping salarial, il faut renforcer les droits des travailleurs
(de tous les travailleurs). Et il y a
urgence à agir !
de courte durée pour certaines
branches comme le bâtiment et
l’agriculture. » (Tiré du site Internet de l’initiative).
Or, les statistiques le prouvent :
plus le titre de séjour est limité dans le temps, plus le salaire
est bas ! Les titulaires d’un permis de courte durée (permis L)
gagnent 25 % de salaire en moins
que les Suisses, contre 12 % pour
les permis B et C et 7 % pour les
frontaliers.
Créer une main-d’œuvre
hyperflexible et jetable
une initiative qui vise
à supprimer les mesures
d’aCCompagnement
La démagogie de l’UDC n’a pas
de limites. Tous les arguments
semblent bons pourvu que l’on
maintienne l’étranger dans
la posture du bouc émissaire
expiatoire du dumping salarial
organisé par les patrons.
Les initiants ne le cachent pas : ils
veulent créer une main-d’œuvre
hyperflexible, jetable, à la merci de l’employeur. « Cette initiative offre suffisamment de marge
de manœuvre pour introduire
une sorte de statut de saisonnier
ou des autorisations de séjour
sur quoi vote-t-on ?
L’initiative UDC exige que la Suisse plafonne l’immigration et réintroduise des contingents d’étrangers.
Les plafonds et contingents annuels, qui ne sont
pas précisés dans l’initiative, sont fixés en fonction des « besoins de l’économie ».
Les plafonds valent pour toutes les autorisations
délivrées en vertu du droit des étrangers, domaine
de l’asile inclus. Le droit au séjour durable, au
regroupement familial et aux prestations sociales
peut être limité. L’initiative inscrit le terme de
« préférence nationale » dans la Constitution.
Le Conseil fédéral a trois ans depuis la votation
pour renégocier les accords internationaux en
contradiction avec l’initiative, comme la libre circulation des personnes avec l’UE.
Les partisans de l’initiative ne
veulent pas moins d’immigrés,
mais moins de droits pour les
immigrés. L’histoire l’a d’ailleurs
prouvé : la régulation des permis
de séjour n’a qu’un très faible
impact sur les flux migratoires,
provoquant davantage de travailleurs sans-papiers, contraints
d’accepter des salaires plus bas et
des conditions de travail moins
favorables.
L’initiative de l’UDC, qui vise
prioritairement à supprimer les
mesures d’accompagnement
(salaires minimaux obligatoires,
contrôles dans les entreprises et
sanctions contre les employeurs
fautifs), va donc accentuer la
pression sur les salaires en enle-
vant encore plus de droits aux
étrangers travaillant en Suisse.
*Notamment composé de la CGAS
(les syndicats genevois dont syndicom), les partis de gauche et l’ADC.
le retour des saisonniers
Pour construire ses barrages, ses routes et ses tunnels, pour travailler
dans les entreprises horlogères ou pour développer son industrie touristique, la Suisse a fait venir la main-d’œuvre étrangère d’Italie,
d’Espagne, du Portugal et de l’ex-Yougoslavie. De 1950 à la fin des
années 1980, ces travailleurs ont connu des conditions épouvantables
de travail, de logement et de vie. Ils étaient soumis au statut particulièrement inique de saisonnier : durée du séjour limité à 9 mois,
obligation de rentrer dans le pays d’origine les trois autres mois, interdiction de changer d’emploi, d’avoir son propre logement ainsi que
de faire venir son conjoint et ses enfants. Ils vivaient donc à plusieur
coincés dans des baraques. Des centaines d’« enfants du placard »,
peut-être même jusqu’à 5000, devaient vivre cachés. C’est la vie que
raconte notamment le film du réalisateur Alvaro Bizzari (Lo stagionale / Le saisonnier, 1971). De 1945 à 2002, Berne a délivré 6 millions
de ces permis « A ». Le vote du 9 février nous ramène à cette politique
migratoire du statut de saisonnier. (YS)
Sur la vie des travailleurs italiens en Suisse durant les années 50-90,
on peut notamment se reporter à deux ouvrages : Morena La Barba,
Christian Stohr, Michel Oris et Sandro Cattacin (dir.), La migration italienne dans la Suisse d’après-guerre, Antipodes, 2013 et Raymond
Durous, Des Ritals en terre romande, tome 2, Ed. de l’Aire, 2012.
On peut aussi commander les films d’Alvaro Bizzari chez Climage en
ligne : www.climage.ch.
halte au dumping salarial !
Il ne se passe plus une semaine sans que la presse
ne relate un nouveau scandale de dumping salarial
partout en Suisse : des salaires entre 8 et 16 francs
de l’heure, voire pas de salaire du tout.
Ces cas ne constituent toutefois que la pointe de
l’iceberg : la mise en concurrence des salariés à
l’échelle européenne et des attaques patronales
répétées contre les intérêts des travailleurs (que ce
soit au niveau des salaires comme au niveau des
assurances sociales) ont contribué à une détérioration des conditions de vie des salariés en Suisse,
au seul profit d’une toute petite minorité de patrons
et de top managers.
Comité unitaire de Genève
Publicité
Offre spéciale
Commandez votre carte AgipPLUS
• sans frais
• sans taxe
• rabais carburant 4.5 cts/lt (sans plomb et diesel)
(sur les stations-service Eni/Agip en Suisse et au Liechtenstein)
Commandez votre demande de carte à notre secrétariat
-4.5
4.5
cts par litre
+41 (0)58 817 18 18 - [email protected]
En 1971, dans son film Le saisonnier, Alvaro Bizzari raconte comment
Giuseppe, saisonnier italien en Suisse, doit cacher son fils puis organise une manifestation pour dénoncer le sort des enfants clandestins.
Veut-on revivre cette époque des saisonniers ? NON le 9 février !
Votations | 7
syndicom | N° 1 | 24 janvier 2014
votation sur l’interruption de grossesse
Non à la suppression de la solution des délais
L’initiative populaire « Financer l’avortement est une affaire privée – Alléger l’assurance-maladie
en radiant les coûts de l’interruption de grossesse de l’assurance de base », sur laquelle nous nous
prononcerons le 9 février, a été lancée parce que ses auteurs, sachant très bien qu’ils n’ont aucune
chance d’interdire les avortements comme par le passé, ont choisi d’avancer masqués. Christina Werder *
La lutte pour la solution des
délais a duré trente ans. Elle fut
âpre. Ce n’est qu’en 2002 que
la solution des délais fut introduite (voir « Rappel historique »).
Elle autorise une interruption
de grossesse durant les douze
premières semaines qui suivent
les dernières règles. Cette solution a fait ses preuves. De fait, le
nombre d’avortements a diminué depuis lors en Suisse (passant de 12 500 en 2001 à environ
11 000 dès 2003, ndlr).
hypoCrisie et risque d’effet
boule de neige
Les coûts d’un avortement sont
pris en charge par l’assurance
obligatoire de soins. C’est précisément là la disposition que
les initiant·e·s veulent supprimer. Sachant bien qu’un retour
dans le passé, quand l’avortement était encore punissable, n’a
aucune chance aujourd’hui, ils
font semblant de s’attaquer à l’aspect financier et demandent que
les coûts des avortements soient
assumés par les personnes qui se
font avorter. C’est hypocrite et en
défaveur des femmes. L’argumentation de l’« affaire privée » a en
outre un effet boule de neige dangereux. Si l’avortement est une
affaire privée, il doit être payé par
les personnes concernées. Il n’y a
alors plus qu’un pas jusqu’à l’effacement de toute solidarité dans
un front large rejet te
l’initiative sur l’ivg
L’initiative populaire « financer
l’avortement est une affaire privée » doit faire face à un large
front. Un comité interpartis
d’opposants issus des rangs du
PLR, des Femmes UDC, des
Femmes PDC, du PBD, des Vert’libéraux, du PS et des Verts a lancé mi-décembre sa campagne.
Des Comités pour un avortement libre et gratuit (ALG) ont
été (ré)activés pour l’occasion
comme à Genève, Vaud (CLAC)
et Neuchâtel (Avortement,
retour en arrière NON !). De
nombreuses institutions et
associations ont pris position
contre l’initiative comme Profa,
Pro familia, Fédération des
médecins suisses FMH, Fédération suisse des sages-femmes,
Association suisse des infirmières et infirmiers, Amnesty
International Suisse, Fédération des Eglises protestantes de
Suisse ou Ligue suisse des
femmes catholiques. (YS)
l’assurance-maladie. La personne
qui doit se faire soigner en raison de sa consommation d’alcool
– une « affaire privée » – devra aussi payer de sa poche ! Quiconque
se fait soigner pour un ulcère dû
au stress – une « affaire privée »
– devra aussi payer de sa poche !
Et celle ou celui qui a des problèmes de genou à cause d’une
pratique du sport trop poussée –
une « affaire privée » – devra aussi payer de sa poche ! Et la liste
pourrait s’allonger… Finalement,
comme plus de la moitié des traitements médicaux ont des causes
privées, ils devront être payés par
les personnes concernées.
Le fait est que les coûts des interruptions de grossesse représen-
tent moins de 0,03 % des coûts
de la santé (8 millions des 26 milliards à charge de l’assurance
obligatoire, ndlr). L’époque des
faiseuses et faiseurs d’anges est
révolue. Tant mieux ! Pas question de leur redonner une chance
avec les couches les plus pauvres
de la population !
stopper l’inflation des
initiatives réaCtionnaires
Parlons enfin des initiant·e·s.
Ils sont constamment présents
avec des initiatives populaires du
même calibre. En novembre 2013,
les mêmes milieux ont échoué
avec leur initiative sur la famille.
Un mois plus tard, ils ont fait
aboutir leur initiative populaire
sur les cours d’éducation sexuelle
« Protection contre la sexualisation à l’école maternelle et à
l’école primaire ». Et récemment,
ils ont lancé une nouvelle initiative contre l’avortement. Un non
clair s’impose donc en février prochain, ne serait-ce que pour ne
pas avoir à voter chaque année
sur le même sujet.
En résumé, ce non clair à « Financer l’avortement est une affaire
privée » s’impose parce que
l’interdiction de l’interruption
de grossesse n’est pas applicable
et que le but minimum visé par
les initiant·e·s est de punir financièrement les femmes
* Secrétaire centrale de l’USS
40 ans de lut te
L’avortement est un droit. Défendons-le ensemble !
L’initiative « Financer l’avortement est une affaire privée » remet en cause 40
ans de lutte pour obtenir la reconnaissance dans la loi du droit à l’avortement.
En s’attaquant au financement de l’IVG, les milieux anti-avortement visent
à remettre en cause cette reconnaissance et nous ramènent à l’époque de la
culpabilisation de la femme et de la déresponsabilisation de l’homme. CLAC *
L’inscription du droit à l’interruption volontaire de grossesse
(IVG) est un choix de société et
donc l’affaire de toutes et tous.
les plus démunies. Considérer
l’IVG comme une prestation de
base c’est aussi lui reconnaître sa
place dans les prestations de santé publique.
une affaire privée ?
C’est justement grâce au régime
des délais et à la prise en charge
des coûts de l’IVG par la LAMal
que chaque femme, confrontée
dans sa vie à une grossesse non
désirée, peut se déterminer librement et choisir d’interrompre ou
de poursuivre sa grossesse.
une affaire de sous ?
L’initiative ramène la question de
l’IVG à une question d’argent. Audelà du fait que les interruptions
de grossesse ne représentent en
Suisse qu’une minuscule part des
coûts de la santé, l’IVG est avant
tout un droit qui doit être garanti à toutes, y compris aux femmes
une affaire de femmes ?
Pour les initiant·e·s, les hommes
n’ont pas à participer au financement de l’avortement. Ils
conseillent aux femmes de souscrire une assurance privée. C’est
comme s’ils n’avaient rien à voir
dans la chose ! Cette initiative
devrait plutôt s’intituler « L’avortement est une affaire de femmes
– qu’elles se débrouillent » !
l’avortement libre et gratuit :
l’affaire de toutes et tous !
Au fil des arguments, les initiant·e·s dévoilent le fond de leur
pensée. Ils écrivent « On ne doit
obliger personne à être, contre
sa conscience, solidaire du financement du meurtre d’enfants à
naître ». Cette initiative s’insère
très clairement dans le combat permanent que les milieux
pro-life mènent partout dans le
monde pour interdire les interruptions volontaires de grossesse.
Nous devons la combattre avec
fermeté, non seulement en réaffirmant haut et fort le droit
des femmes à l’autodétermination dans le domaine de la santé
sexuelle et reproductive et en responsabilisant les hommes, mais
aussi en revendiquant l’accès gratuit à la contraception ! L’avortement doit rester une question de
choix, pas devenir une question
de moyens.
Parce que l’avortement est un
droit, parce que l’initiative du
9 février est dangereuse et mensongère, parce que l’IVG doit faire
partie des prestations d’une assurance maladie solidaire : NON
à l’initiative « Financer l’avortement est une affaire privée ».
* Collectif pour la liberté de l’avortement et de la contraception.
Fondé à Lausanne fin novembre
2013, le CLAC regroupe des partis
vaudois de gauche et de droite, des
syndicats, des associations féministes et des individus. Il appelait à
la manifestation du 18 janvier (photo Yves Sancey) qui a réuni près de
2000 personnes. www.le-clac.ch
les initiant·e·s
L’initiative sur laquelle nous
votons le 9 février, munie de
111 000 signatures, est issue
des milieux chrétiens-conservateurs. Le comité d’initiative
est formé de 8 UDC, 7 PDC,
3 PEV (Evangéliques), 3 UDF
(d’orientation évangéliste),
1 PLR et 3 sans appartenance
politique. Sur 25 membres,
7 seulement sont des femmes.
Ces milieux réclament que les
avortements ne soient plus
remboursés par l’assurance
maladie obligatoire, sous
réserve de quelques exceptions.
Si le OUI l’emporte, l’article 30
de la LAMal (« En cas d’interruption de grossesse non
punissable au sens de l’art.
119 du code pénal, l’assurance
obligatoire des soins prend en
charge les coûts des mêmes
prestations que pour la maladie ») serait abrogé. (YS)
rappel historique
Jusqu’en 2002, le Code pénal
suisse, datant de 1942,
n’admettait une interruption
de grossesse que si la vie de la
femme enceinte est en danger
ou si la grossesse risque de
porter gravement préjudice à
sa santé.
Le vote de 2002 a permis de
modifier le code pénal et d’ainsi décriminaliser l’interruption
de grossesse durant les 12 premières semaines. Ce texte a
enfin donné à la femme et au
couple la possibilité de décider
librement, sans contrainte
pénale ou financière. (A partir
de la 13e semaine, les interruptions ne sont possibles que
pour des raisons médicales).
La « solution du délai » a été
acceptée plus que nettement
par 72,2 % de oui, lors de la
votation populaire du 2 juin
2002. Le même jour, l’initiative
populaire « pour la mère et
l’enfant – pour la protection de
l’enfant à naître et pour l’aide
à sa mère dans la détresse » de
l’Aide suisse pour la mère et
l’enfant fut encore plus sèchement rejetée (82 %).
La solution des délais permet
une interruption de grossesse
non punissable dans les douze
semaines après le début des
dernières règles. Parallèlement, la couverture des frais
d’avortement par l’assurance
obligatoire de soins était inscrite dans la Constitution fédérale. (YS)
8 |Actualités
syndicom | N° 1 | 24 janvier 2014
portrait De membre
« Tu ne dois jamais rester les bras croisés »
Le salaire incertain, toujours
variable, rend toute planification difficile ; la formation des
enfants coûte aussi. « Mon mari
est enseignant, il touche donc
un salaire régulier. Mais nous
avons toujours dû tenir serrés
les cordons de la bourse. Mon fils
veut devenir musicien et aller à
Liverpool, ce qui exige aussi des
moyens. Donc, on est content
d’avoir un revenu fixe. »
vers cette profession après une
première formation. « J’ai commencé en tant que maîtresse
d’école enfantine, mais j’ai toujours su que je ne resterais pas
longtemps dans ce métier. Car
ma passion est l’écriture. Lors
d’une année sabbatique, j’ai tenté ma chance en tant qu’indépendante. Heureusement, cela a
marché à la BZ. »
Pour cette mère de deux enfants
née en 1967, sa situation est aussi synonyme de risque financier.
Salaire et libertéS
Photo Peter MosiMaNN
On pourrait brosser deux portraits de Regula Tanner. Celui
d’une femme gaie, enjouée,
aimant les livres et d’une interlocutrice merveilleuse qui a toujours un sourire dans la voix. Ce
serait certainement intéressant à
lire – mais pas ici.
Regula Tanner compte vingt ans
d’expérience à son actif. Depuis
1993, elle travaille en tant que
journaliste indépendante, vend
ses bonnes idées à Tamedia, Ringier et à d’autres. Elle a bifurqué
2500 francs par mois. Voilà ce
qu’elle gagne en moyenne, pour
un poste qui oscille entre 40 et
60 %. « Tu ne deviens jamais riche
en tant que journaliste indépendante », dit Regula avec un sourire dans la voix.
Avec ce salaire, elle s’octroie des
libertés. Par exemple son portail
de livres « Buchperlen.ch », sur
lequel elle présente des critiques
de livres. Ou l’organisation de
rencontres autour de l’écrit. La
formation de libraire qu’elle a
également accomplie lui est utile
pour ces deux activités.
Regula Tanner écrit sur des
sujets qui lui sont chers ; elle
développe des idées qui s’insèrent difficilement dans un
travail rédactionnel conventionnel. « J’adore créer ainsi. Je
préfère avoir moins de salaire,
mais accomplir en revanche un
travail qui me comble. » La série
« Tiere und ihre Menschen »,
parue en 2007 dans Der kleine
Bund et pour laquelle elle a été
récompensée par le Prix BZ pour
le journalisme local, est le fruit
de ses idées.
Cette série est un reflet de la journaliste. Ces « histoires qui font du
bien », comme elle les appelle,
autour de personnes et d’animaux, ont déjà été publiées dans
l’hebdomadaire Schweizer Familie,
dans le magazine LandLiebe de
Ringier ou Natura de Tamedia.
« J’ai besoin d’aller à la rencontre
des gens, de voir comment ils
vivent et travaillent. Les liens qui
se sont quelquefois créés avec les
gens sur lesquels j’ai écrit étaient
aussi l’aspect le plus motivant
de ce travail. » A cette fin, elle
parcourt parfois de longs trajets
jusque dans des villages reculés, à la recherche de personnes,
comme cet homme et son élevage
d’hippocampes.
La nécessité professionnelle est
bien sûr aussi présente. « Tu ne
dois jamais rester les bras croisés,
sinon tu perds toutes tes chances
en tant que journaliste indépendante. Et tu dois toujours fournir un travail de grande qualité.
Il est important de sortir du lot »,
tel est le bilan qu’elle tire de son
expérience professionnelle. Dans
les rédactions, c’est différent, ditelle : « Tu n’es pas évalué à chaque
article. » A entendre certains de
ses collègues qui travaillent en
rédaction, aller à la rencontre des
personnes ou se déplacer prend
aussi trop de temps.
Détour par un contrat fixe,
puiS retour à l’inDépenDance
En 2013, Regula Tanner était
elle-même engagée sous contrat
fixe, à 60 %, pour le projet de
Tamedia Natura. « Il est naturellement beaucoup plus confor-
table d’avoir un revenu assuré. »
Mais cet épisode n’a pas été une
partie de plaisir. Le travail pour
ce magazine, envisagé comme
pendant de Tamedia au journal
à succès de Ringier Landliebe, n’a
même pas duré une demi-année,
alors que le magazine avait bien
commencé. La première édition
de ce supplément aux dix journaux de Tamedia a suscité un
vif intérêt : « Il y a eu beaucoup
de réactions positives. On nous
a demandé où s’abonner à Natura. » Et le travail a aussi bien
fonctionné. « Notre équipe était
petite, mais efficace. » Ce travail
en équipe est la seule chose qui
me manque aujourd’hui en tant
que journaliste indépendante.
Puis tout s’est arrêté. Fin août,
Tamedia a suspendu le projet sans crier gare ; le contrat
de Regula Tanner a été résilié.
« Nous en étions déjà à la séance
de planification pour 2014, lors
de laquelle il nous a été annoncé qu’il n’y aurait pas d’autre
numéro. » Le deuxième numéro se trouvait déjà sous presse. Il
manquait des annonceurs. D’où
la raison d’y mettre fin subitement. On n’a donné aucune véritable chance au projet de s’établir. Regula Tanner en tire sa
propre conclusion : « Qui paie,
commande. »
Elle ne s’est toutefois pas laissée
aller longtemps à la tristesse. « Le
plaisir de travailler est de nouveau au rendez-vous. J’ai déjà des
centaines d’idées pour la suite. »
Et les idées sont toute sa vie.
Johannes supe
Droit au but
«
Le modèle d’horaire de travail mobile est en usage dans notre entreprise. Comme notre règlement
autorise un solde positif de 100 heures au maximum à la fin de l’année civile, 25 heures
m’ont été enlevées sans dédommagement lors du changement d’année. Il y a une semaine,
j’ai été licencié dans le respect du délai contractuel de deux mois. Le logiciel de saisie du temps de
travail indique un solde en ma faveur d’une centaine d’heures. Ce solde me sera-t-il payé à la fin de mes
rapports de travail ou dois-je compenser mes heures supplémentaires durant le délai de résiliation ?
Dans le système d’horaire
mobile, le travailleur a la possibilité d’aménager plus ou moins
librement son temps de travail.
Les règlements d’horaire mobile
ou conventions applicables prévoient toutefois souvent certaines restrictions à la flexibilité – par exemple via des horaires
blocs, un minimum ou un maximum d’heures hebdomadaires
de travail, etc. Dans la pratique,
il est fréquent qu’un certain
nombre d’heures supplémentaires puisse être reporté sur la
période suivante – en principe
l’année civile – et que l’excédent
d’heures soit perdu sans aucun
dédommagement. Le Tribunal
fédéral a autorisé cette pratique
avec la nouvelle jurisprudence.
En vertu de la jurisprudence du
Tribunal fédéral, on parle de
travail supplémentaire dans le
régime d’horaire mobile lorsque
le travailleur l’accomplit volontairement et dans le cadre de
l’autonomie de son temps de
travail. Il incombe ainsi au travailleur de compenser son solde
d’heures durant le délai de résiliation ordinaire. Si ce solde est
trop élevé pour être compensé dans ce laps de temps, il sera
perdu sans donner droit à un
dédommagement.
En principe, le solde d’heures
variables doit donc être compensé durant le délai de résiliation, faute de quoi il s’annule. La situation est toutefois
différente si la compensation
est impossible durant le délai
de résiliation parce qu’il a fallu répondre aux besoins de l’entreprise ou aux directives de
l’employeur : un solde d’heures
variables positif se transforme
alors en heures supplémentaires
à la fin des rapports de travail.
Ceci vaut d’ailleurs aussi pour
»
un rapport de travail non résilié
lorsqu’un travailleur veut compenser l’horaire mobile, mais
ne le peut pas compte tenu des
impératifs de l’entreprise ou
conformément aux directives de
l’employeur. Dans les deux cas, il
lui incombe d’apporter la preuve
qu’il a effectué du travail supplémentaire selon les exigences de
l’entreprise ou conformément
aux directives de l’employeur.
Par rapport à ta demande, ceci
signifie que tu dois compenser ton solde d’heures variables
selon tes possibilités jusqu’à
la fin de tes rapports de tra-
Photo Dr
Horaire mobile et heures supplémentaires
vail. Nous te conseillons néanmoins de te concerter avec ton
employeur à ce sujet. Si une compensation n’était pas possible
en raison des impératifs de l’entreprise ou conformément aux
directives de l’employeur, faistoi confirmer par écrit par l’employeur le montant du solde
d’heures variables et la possibilité manquante de les compenser,
afin que tu ne rencontres pas de
problèmes à fournir des preuves
le cas échéant.
Martin scheidegger, collaborateur
au service juridique
Actualités syndicales | 9
syndicom | N° 1 | 24 janvier 2014
nouveaux SecrétaireS régionaux
longue-vue
Catherine Tabary est née en 1960
en pays bourguignon. En 1980,
elle obtient son
diplôme d’assistante, et après
quelques années
d’expérience dans
le secteur hôtelier, elle se spécialise dans la formation informatique
en hôtellerie. En
1993, elle traverse avant d’être secrétaires syndicaux, Catherine tabary et alex Patino se battaient
les Alpes, et elle déjà en 2013 pour Naxoo et lors du 1er Mai genevois.
enseigne le français en région alémanique. Heureuse de vingt ans, entrecoupés de deux séjours
son retour en terre francophone, elle dans des coopératives uruguayennes. Alex
intègre 022 Télégenève SA - Naxoo. Elle y Patino se syndique au milieu des années
travaille durant cinq années en tant qu’as- 1990 dans ce qui s’appelait alors le Synsistante de direction, elle entre à la Com- dicat du livre et du papier (SLP) devemission du personnel de 022 Télégenève nu comedia puis syndicom. Depuis longpour en prendre très rapidement la pré- temps il est préoccupé par les conditions
sidence. Les problèmes survenus dans de travail qui se dégradent, le stress et
l’entreprise la forgent à l’action syndicale la « rentabilité à tout va ». L’année paset à la défense de ses collègues. Catherine sée, une forte mobilisation syndicale lui
travaille dorénavant au bureau lausannois permet de réintégrer son poste suite à
de syndicom Elle reprend le secteur Télé- un licenciement alors qu’il est un fer de
com / IT dont s’occupait Fabienne Brun- lance dans son entreprise dans la mobiner, devenue responsable de la Région lisation pour le nouveau CCT de l’indusromande. Catherine a décidé de s’impli- trie graphique. Alex rejoint le secrétariat
quer plus encore dans les droits des tra- lausannois et est en charge de l’industrie
vailleurs. Son vœu serait de renforcer le graphique pour toute la Suisse romande.
dialogue et redonner un peu d’humani- Il remplace Yan Giroud, à qui nous souté à l’entreprise. Ces prochains mois, sa haitons tout le meilleur dans son nouveau
priorité sera d’aller à la rencontre des projet en Inde, où il espère ouvrir une
membres sur le terrain. Elle se réjouit de guesthouse à Bundi, dans le Rajasthan.
Alex Patino mettra en particulier l’accent
vous rencontrer.
Alex Patino est né à Buenos Aires (Argen- sur les rencontres avec les jeunes de son
tine) en 1974 de parents militants uru- secteur pour qui se syndiquer et se battre
guayens. Arrivé enfant en Suisse, il y gran- ensemble n’est pas toujours évident. Pour
dit et y fait son apprentissage. Il travaille lui, le travail syndical prend tout son sens
sur le terrain au contact des salarié·e·s. (ys)
dans l’imprimerie genevoise pendant
grappiller quand même quelques miettes
de progrès. Au risque de se neutraliser
elle-même.
A l’inverse, le monde patronal jongle
avec plusieurs tactiques complémentaires.
Tandis qu’une fraction s’interroge sur la
nécessité de s’en prendre aux rentes de
veuves en laissant miroiter ici une marge
de négociation, d’autres proposent également de prendre en compte l’inégalité
salariale entre femmes et hommes… et
suggèrent de maintenir un âge de retraite
différencié, mais repoussé d’un an pour
tous, soit 65 et 66 ans ! Dans la même
veine, une motion parlementaire déposée par un conseiller national UDC également membre de l’USAM demande que
l’âge de la retraite soit à l’avenir ajusté par
l’adjonction échelonnée d’un mois supplémentaire chaque année jusqu’à trouver
l’équilibre financier à long terme de l’AVS.
Par ailleurs, le contrôle automatique de
l’AVS, le « frein à l’endettement », a déjà été
admis par les commissions compétentes
des deux conseils du parlement. Sa concrétisation n’est plus qu’une affaire de temps.
Les coups de couteau porté à l’AVS et au
bien-être de la population sont d’ores
et déjà plus importants que les petites
concessions à espérer d’un alignement sur
le programme de la droite patronale. La
défense des retraites passera encore une
fois par la mobilisation de la rue.
Michel schweri
photo DemIr SÖNmez
La bataille de l’AVS se déroulera en 2014.
Si la consultation publique du programme
gouvernemental « Prévoyance vieillesse
2020 » permet à chaque force sociale ou
politique de fortifier sa position pour
piqueter stratégiquement le terrain,
quelques éléments de tactique politicienne apparaissent déjà.
Juste avant Noël, les syndicats ont déposé
l’initiative fédérale « AVSplus » demandant
un supplément de 10 % sur les rentes de
vieillesse. Récoltées au printemps 2013, les
signatures ont été remises en fin d’année
seulement afin d’imposer le traitement
de cette initiative en parallèle au plan du
Gouvernement et lui servir ainsi de contreprojet. Et en bombant le torse, le Parti
socialiste suisse – dont le ministre des
affaires sociales Alain Berset est membre
– clame son refus de l’augmentation de
l’âge de la retraite des femmes tant que
l’égalité salariale entre les sexes n’aura
pas progressé.
La réplique n’a pas tardé et a pris place
dans les Objectifs du Conseil fédéral pour
2014. Il y est prévu d’accélérer le traitement de l’initiative syndicale encore cette
année. Du coup, la votation pourrait avoir
lieu au début 2015, juste au moment où
le parlement sera officiellement saisi de
« Prévoyance vieillesse 2020 ». Le terrain
risque donc d’être déjà nettoyé lorsque
les élus entameront leurs travaux. Quant
à l’exigence d’égalité salariale, la ministre
Simonetta Sommaruga – collègue de parti
d’Alain Berset – met les bouchées doubles
pour proposer dès l’été 2014 des solutions
concrètes. Les femmes socialistes ont d’ailleurs inventé un modèle prévoyant un
report automatique et progressif de l’âge
de retraite des femmes à mesure que
l’écart salarial se réduira.
La gauche gouvernementale met ainsi tout
en place pour épargner ses ministres et
photo patrIC Ia aLC ara z
Bienvenue Catherine et Alex !
Photo Dr
AVS : tactique en toc
conférence annuelle De l’uSS
cactuS
La crise ? quelle crise ?
Davantage de CCT étendues
La crise ?
Pluie
quelle crise ? bis de dividendes
tives en matière de salaires
et de conditions de travail
apportent plus de justice.
Contrairement à ce qui est
le cas avec les systèmes salariaux individualisés, si une
CCT existe, les premiers à
en profiter ne sont pas les
gros salaires. En outre, les
CCT sont des instruments
efficaces pour lutter contre
la discrimination salariale
à l’égard des femmes. Subsidiairement, il faut aussi
mettre en place un salaire
minimum légal de 22 fr. de
l’heure. (Uss)
François Hollande a annoncé le
14 janvier une politique résolument social-démocrate. A la clé,
un « pacte de responsabilité » avec
le patronat français qui se traduit
notamment par une baisse de
charges de 15 milliards d’euros.
Les entreprises vont-elles si mal ?
Après une progression de 18 % en
2013, le CAC 40 (indice boursier
français) a déjà bondi de 17,5 %
depuis le 1er janvier ! (YS)
Initiative AVSplus déposée.
Les syndicats ont récolté 127 000
signatures – dont 12 485 venant de
syndicom – pour une aVs forte.
Le 17 décembre dernier, 112 114
signatures validées ont été déposées
à la Chancellerie fédérale.
(photo Claudio De Capitani)
Les cadeaux ont dû crouler sous le
sapin de Noël de la famille ConinxSupino, propriétaire de Tamedia, dont
la fortune a crû de 500 millions, soit
40 % en un an, toisant les deux milliards (Bilan, 29.11.2013). Vive la crise et
vive les restructurations ! Et dire que les
journalistes viennent de voter une CCT
au rabais en Suisse romande. Double
ration de champagne ! La famille Lamunière, qui stagne entre 300 à 400 millions, doit peut-être regretter d’avoir
vendu sa poule aux œufs d’or. Pauvre
Michael Ringier : à force de faire des
emplettes pour affronter le monde des
médias numériques, il a perdu – provisoirement – 100 millions. Il lui reste
néanmoins presque un joli milliard
qui devrait fructifier puisque, nous
annonce Bilan, le bénéfice « s’est sensiblement repris l’année dernière ». La
suppression de l’accord interne pour
les journalistes romands du groupe a
dû le consoler sous le sapin. (YS)
Alors que l’austérité est l’horizon commun
en Europe et guette la Suisse, où les programmes d’économie se multiplient, les
entreprises suisses sont à la fête. « C’est
une période de dividendes attractive qui
s’annonce » nous indique la banque J. Safra
Sarasin dans Le Temps (24.12.2013). Les vingt
entreprises du SMI (indice vedette de la
Bourse suisse) vont débourser quelque
33,7 milliards en 2014, soit 5 % de plus
qu’en 2013 (32,1 milliards) ! Dividendes
exempts d’impôt, cela va de soi. (YS)
Lors de sa conférence de
presse annuelle du 7 janvier, L’Union syndicale suisse
(USS) a indiqué qu’elle se battra sur deux axes : renforcer
les CCT et, subsidiairement,
le salaire minimum.
Il faut que le taux de couverture conventionnelle augmente rapidement de 10 %
pour passer à 60 %. A cet effet,
il faut que les obstacles mis
à l’extension des CCT soient
abaissés (suppression du quorum des employeurs). Confédération et cantons doivent
encourager la conclusion de
CCT (dans le cas de subventions, entre autres). Grâce à
ces dernières, les employeurs
corrects ne pourront plus
subir la concurrence de
« moutons noirs ». Les CCT
qui fixent des règles impéra-
10 | syndicom
syndicom | N° 1 | 24 janvier 2014
ProPositions votées au Congrès de Lausanne Les 6 et 7 déCembre 2013
N°
Proposition
Décision Congrès
1. Statuts & Règlement d’organisation
1.1 et 1.2
Réintroduction de la conférence des présidents
Refusé
1.3
Modification de l’article 10 des statuts concernant le
délai de démission des retraités
Contre-proposition
adoptée
1.4
Adaptation de la réglementation des quotas dans les
statuts et le règlement d’organisation
Refusé
1.5
Modification du rythme du congrès de trois à
quatre ans
Accepté
1.6 et 1.7
Les membres du CC ne peuvent être élus que dans un
organe et ne peuvent pas participer comme délégués
avec droit de vote au congrès / à l’assemblée des
délégués
Accepté
1.8
Création de la commission pour l’égalité des chances
Contre-proposition
adoptée
1.9
Modification du règlement d’organisation (art. 2 al. 2) Accepté
pour que seuls les membres actifs puissent être élus
dans les organes de milice
N°
Proposition
Décision Congrès
4.10
Examen dotation en postes de travail
Transmettre au CC
4.11
Responsabilité de la syndicalisation de jeunes
Oui
5. Secteur Logistique
5.1
Maintien du réseau postal restant en Suisse.
Proposition modifiée qui indique notamment que « la
Poste veille à ce que les sous-traitants respectent la
CCT Poste et qu’elle impose des directives claires »
Accepté
5.2
Halte aux économies à PV
Oui
5.3
Adaptation de la fenêtre de distribution à la Poste
pour le maintien de postes à 100 %
Contre-proposition
adoptée
6. Organisation
2. Politique syndicale
6.1
Impression du journal syndicom. Objectif déjà rempli
Pas de vote
6.2
Perceptions des cotisations des retraités
Idem
6.3
Pages Internet pour les sections
Idem
6.4
Possibilités de vidéoconférences
Accepté
6.5
Chanter L’Internationale
Accepté
7. Cotisations
2.1
Adoption de la charte du groupe d’intérêt Femmes
Oui
2.2
Promotion des femmes à syndicom
Renvoyé pour examen
2.3
Application du gender mainstreaming (pour la
réalisation de l’égalité des chances) à nos projets et à
la communication
Renvoyé pour examen
2.4
Orientation politico-syndicale sur les employé·e·s à
temps partiel
Accepté
2.5
Cours sur le harcèlement sexuel pour les personnes de Renvoyé pour examen
confiance et les professionnels
2.6
Adoption de la Charte des GI Indépendants
2.7
Egalité des indépendants dans nos assurances sociales Accepté
Art. 4 al. 1
Modifications branches secteur 1
Accepté
2.8
Rôle pionnier de syndicom dans les questions liées aux Accepté
activités des indépendants
Art. 7 al. 2
Réglementation membres solidaires
Accepté
2.9
Mandat, mettre des priorités pour le futur travail de
syndicom et pour le positionner
Oui
Art. 7 al. 3
Biffer
Accepté
Art. 7 al. 6
Exercice du droit de vote
Accepté
2.10
Syndicalisation de jeunes membres (M31) comme
première priorité
Accepté
Art. 11 al. 1
let. e
Briseur de grève comme complément
Accepté
2.11
Lutte à tous les niveaux contre les plans de
démantèlement prévus par la réforme vieillesse 2020
Oui
Art. 17
Participation à des journaux syndicaux communs
Accepté
Art. 20 al. 2
Adoption de la charte Politique migratoire
Oui
2.13
Reconnaissance de diplômes d’Etats tiers,
a) renvoyé pour
a) reconnaissance dans le CCT b) reconnaissance légale examen b) accepté
Complément : secrétaires régionaux, les responsables
régionaux, les responsables Finances, Personnel,
Communication
Accepté
2.12
Complément section
Accepté
2.14
Promotion des personnes issues de la migration dans
notre syndicat
Art. 28 al. 2
let. j
Complément responsables régionaux·ales
Accepté
2.15
Directives pour élaborer une ligne directrice de façon à Accepté
y intégrer un maximum d’employés intérimaires
Art. 29 al. 3
autres let.
Complément responsables régionaux·ales
Accepté
2.16
Soutien au lancement d’une initiative fédérale pour
améliorer la protection contre les licenciements
individuels, collectifs et ceux des représentants du
personnel
Art. 31 al. 2
autres let.
Art. 32 al. 2
autres let.
Complément Formation de commissions spécialisées
Accepté
Art. 35
Complément secteur 1
Accepté
Art. 38
Modification branches
Accepté
Oui
Renvoyé pour examen
Contre-proposition
d’un lancement dans
le cadre de l’USS
adoptée
3. Politique contractuelle
7.1 et 7.2
Augmentation des cotisations de membre
Proposition retirée
7.3
Harmonisation des cotisations Retraité·e·s :
La cotisation à la caisse centrale est fixée à 13.- + 2.par mois pour les retraités ; la cotisation à la section
(2.-) est virée directement aux groupes de retraité·e·s
Accepté
7.4
Harmonisation des cotisations de section
Acceptée
7.5
Fortune de section. Proposition obsolète du fait de
l’acceptation du fonds de compensation de section
Pas de vote
Modification des statuts
Art. 45 al. 7
Biffer
Accepté
3.1
Contrôle de l’égalité des salaires dans toutes les
conventions collectives de travail
Accepté
Art. 56 al. 2
Complément responsables régionaux·ales
Accepté
3.2
Droit au temps partiel équitable pour toutes et tous
Renvoyé pour examen
Art. 60 autres
let.
Complément responsables
Accepté
3.3
Revendication pour des modèles de temps de travail
adaptés aux différentes conditions de vie
Renvoyé pour examen
Art. 62
Prolongation du délai de transition jusqu’à
l’introduction de l’harmonisation des cotisations
Accepté
3.4
Mise en œuvre des objectifs de l’initiative 1 : 12 dans
les CCT et les entreprises de nos branches
Contre-proposition
adoptée
Art. 63
Biffer
Accepté
Art. 64
Biffer
Accepté
Art. 65
Biffer
Accepté
Art. 66 al. 1
Nouveaux statuts remplacent anciens statuts
Accepté
Art. 66 al. 2
Biffer
Accepté
4. Structures & fonctionnement
4.1
Organiser le travail des groupes d’intérêt de la façon
la plus linéaire et la plus rationnelle possible
Transmettre à la
division Egalité
4.2
Accélérer la régionalisation du travail syndical
consacré aux femmes
Transmettre au comité
central (CC)
Modifications au règlement d’organisation
4.3
Taux d’occupation du secrétariat central à la jeunesse
Transmettre au CC
Art. 2 al. 3
Complément responsables régionaux·ales
Accepté
4.4
Régionalisation du travail de la jeunesse
Transmettre au CC
Art. 7 al. 7
Complément de conseil après brève prise de position
Accepté
CC nomme candidat·e·s comme président·e et vice- Accepté
président·e
4.5
Relèvement des pourcentages au secrétariat central
Migration
Transmettre au CC
Art. 30 al. 4
4.6
Accélérer la régionalisation du travail migratoire
Transmettre au CC
Art. 33 al. 5
Biffer la dernière phrase
Accepté
4.7
Préférence aux candidat·e·s avec expérience du
métier / de la branche pour l’embauche dans les
secrétariats régionaux
Refusé
Art. 34 al. 6
Biffer
Accepté
Art. 36
Biffer
Accepté
4.8
Intégrer les membres de toutes les professions et
groupes professionnels dans les sections
Transmettre au CC
Art. 37
Biffer
Accepté
Art. 38
Biffer
Accepté
4.9
L’apurement des structures à syndicom doit coïncider
avec l’harmonisation des cotisations
Transmettre au CC
Art. 39
Ratification des règlements de section par le CC
Accepté
Art. 41
Adoption du nouveau règlement d’organisation
Accepté
Actualités | 11
syndicom | N° 1 | 24 janvier 2014
ProLongation de La vie aCtive et inégaLités de sexe
Travailleuses de plus de 50 ans : « tenir à tout prix »
Alors qu’elles font souvent les travaux les plus pénibles et les moins bien rémunérés, les femmes âgées de 50 à 55 ans,
bien qu’épuisées, sont souvent contraintes de maintenir leur taux d’occupation voire de travailler davantage, malgré
leurs charges domestiques et leurs éventuels problèmes de santé, pour bénéficier d’une rente suffisante. Une réalité
que peinent encore à intégrer pouvoirs publics, entreprises et syndicats. Morgane Kuehni, Magdalena Rosende et Céline Schoeni *
En Suisse, comme dans la plupart
des pays européens, l’heure est
à l’allongement de la vie professionnelle. Les autorités politiques
mettent en œuvre le relèvement
de l’âge de la retraite pour les
femmes comme pour les hommes
et les débats autour du « vieillissement actif » se multiplient. Dans
ce contexte, la Suisse est souvent citée comme l’exemple à
suivre puisqu’elle devance d’ores
et déjà les objectifs européens en
matière d’activité des seniors 1.
Avec un taux d’emploi de 68 %
chez les 55-64 ans en 2010, contre
45,7 % en moyenne des 17 pays de
l’Union européenne, elle figure
sur le podium des Etats où la
majorité des actives et actifs travaillent jusqu’à l’âge légal de la
retraite, voire au-delà. Ces deux
dernières décennies, l’augmentation de l’emploi des seniors est
particulièrement visible chez les
femmes, qui sont de plus en plus
nombreuses à se maintenir sur le
marché du travail.
Si le système de retraite helvétique exerce une influence
majeure sur les trajectoires
d’activité après 50 ans et
façonne les inégalités entre les
sexes dans cette étape de la vie
active, il convient également
de prendre en considération
l’action des entreprises : comment réagissent-elles à la volonté politique d’allonger la vie
active, tiennent-elles compte de
l’usure au travail et de l’avancée en âge de leurs salarié·e·s, et
plus spécifiquement des femmes
seniors ?
Les seniors
sur Le marChé du travaiL
Si le taux d’emploi des seniors
augmente régulièrement, les
courbes masculine et féminine suivent des mouvements différents. La participation des hommes âgés de 50
à 65 ans au marché du travail
diminue depuis 1991, alors que
celle des femmes de la même
tranche d’âge s’accroît. Pour les
hommes, le taux d’emploi reste
élevé jusqu’à 60 ans, puis diminue au cours des cinq ans pré-
cédant l’âge légal de la retraite,
en lien avec leur possibilité de
prendre une retraite anticipée.
Chez les femmes, la progression du taux d’emploi est surtout marquée chez les salariées
âgées de 55 à 59 ans : il est passé
de 55 % à 72 % entre 1991 et 2010.
En même temps, l’âge constitue un critère de sélection sur
le marché du travail. Pour ne
prendre qu’un exemple, plus de
la moitié des seniors au chômage
(53,1 % en 2010) sont au chômage
de longue durée, soit depuis plus
d’une année, et éprouvent de
réelles difficultés à réintégrer le
marché de l’emploi.
inégaLités de sexe
faCe à La retraite
Le régime de retraite helvétique
reste fondé sur un modèle masculin de carrière : il présuppose
une trajectoire d’activité continue et à temps plein tout au
long de la vie adulte. Compte
tenu de l’assignation prioritaire
des femmes aux tâches ménagères et de soins aux proches
dépendants, les parcours professionnels de l’immense majorité des femmes vivant en Suisse
dérogent à ce modèle normatif.
De ce fait, à âge équivalent, ces
dernières bénéficient de rentes
potentielles très largement inférieures (jusqu’à trois fois moins)
à celles des hommes. Les disparités entre les sexes sont particulièrement flagrantes dans l’accès
à la prévoyance professionnelle
et individuelle, soit le 2e et le
3e piliers. (voir graphique 1). La
discrimination indirecte inhérente au système de retraite
contraint donc davantage les
femmes que les hommes au
maintien en emploi. L’exercice
d’une activité salariée est une
nécessité, malgré leurs charges
domestiques et leurs éventuels
problèmes de santé, pour bénéficier d’une rente suffisante et
couvrir leurs besoins économiques à la retraite. Rappelons
toutefois que les femmes et les
hommes ne constituent pas des
populations homogènes. Ainsi,
certains hommes sont égale-
La faible rémunération et la modicité de leurs futures rentes amènent un grand
nombre de travailleuses de plus de 50 ans à « tenir à tout prix » même si le travail est
pénible et leur santé en danger. Ici la vendeuse de glaces, place Saint-François à
Lausanne en 2000. (photo Pierre-Antoine Grisoni / Strates)
ment contraints de travailler
jusqu’à l’âge légal de la retraite,
notamment ceux qui ont connu
des périodes de chômage et · ou
des emplois précaires.
Les mesures des entrePrises
en direCtion des seniors
L’engouement des pouvoirs
publics pour le « vieillissement
actif » ne paraît guère partagé par
les responsables des Ressources
humaines. Les mesures de gestion des âges demeurent faiblement développées et, lorsqu’elles
existent, elles concernent généralement l’aménagement des
fins de carrière de groupes professionnels spécifiques – cadres,
techniciens ou ouvriers qualifiés — dans lesquels les femmes
sont minoritaires.
Les femmes seniors constituent
une sorte d’angle mort des politiques d’entreprise, notamment
parce que les mesures égalité
portent sur la première partie
de carrière : « conciliation travailfamille » en présence d’enfants
en bas âge, promotion de la mixité des métiers et soutien aux
femmes à haut potentiel. Les
mesures égalité ne concernent
pas l’ensemble des salariées et
Publicité
ne s’adressent jamais explicitement aux plus de 50 ans qui sont
exclues de l’avancement professionnel et laissées sans soutien de
l’employeur lors de l’avènement
de difficultés liées à la prise en
charge de proches dépendant·e·s
par exemple. Par ailleurs, nombre
de femmes seniors occupent des
postes en bas de la hiérarchie des
métiers, souvent pénibles physiquement et psychiquement,
particulièrement exposés aux
risques d’usure au travail. La
faible rémunération dont elles
bénéficient en emploi et la modicité des rentes auxquelles elles
auront accès lors de la retraite,
les amènent à « tenir à tout prix »,
même dans des conditions de travail délétères pour leur santé.
Enfin, elles ont peu de relais syndicaux pour faire entendre leur
voix et porter des revendications
collectives, contrairement à une
partie importante d’hommes travaillant dans des bastions masculins.
Contraintes au maintien en
emploi, voire à l’augmentation
du taux d’occupation en fin de
carrière (du fait de la faible rente
LPP accumulée antérieurement),
les femmes seniors demeurent
exclues des perspectives d’avancement et sont peu, voire pas,
soutenues par les entreprises qui
ne tiennent souvent pas compte
des effets potentiels de l’usure
au travail et passent littéralement sous silence la problématique de la prise en charge des
petits-enfants et · ou des parents
âgés dépendants. Si les tâches
de soin demeurent une affaire
de femmes en seconde partie de
carrière, en revanche les transformations à l’œuvre dans le
marché du travail, la vie familiale et l’Etat social contribuent à
ce qu’une part croissante de personnes se voit forcée au maintien en emploi jusqu’à un âge
toujours plus avancé, posant les
questions cruciales des conditions d’activité et de la santé au
travail des salarié·e·s les plus
précarisés.
* Chercheuses en sciences sociales
1. Expression consacrée pour désigner les personnes actives âgées
de plus de 50 ou 55 ans, selon les
sources.
Cet article reprend une partie
des résultats issus d’une
enquête sur les seniors en
emploi au sein de quatre
grandes entreprises suisses
dans trois secteurs distincts
d’activité (commerce, santé,
transports). Le projet EGALISE
est mené au sein du Programme
national de recherche « Egalité
entre hommes et femmes »
(PNR 60) du Fonds national
suisse. Site : www.nfp60.ch
Prestations du système de prévoyance vieillesse
touchées par les rentières âgées de 64 à 69 ans
et les rentiers âgés de 65 à 70 ans, 2008
97,6
96,9
98,1
Rente AVS
67,3
Prestation PP
56,8
32,7
Prestation
du pilier 3a
25,3
0%
Reka, pour encore plus.
Projet egaLise
20%
81,7
42,3
40%
60%
80%
100%
Part de femmes et d’hommes au bénéfice d’une rente, par prestation
Source: SESAM, © OFS
Total
Hommes
Femmes
12 | Service
syndicom | N° 1 | 24 janvier 2014
aGEnDa
formation
Movendo l’institut DE formation DEs synDicats
L’analyse transactionnelle, niveau
1 (F2.4.1401). 24.-25.2.2014 ; Hôtel
La Longeraie, Morges ou (F2.4.1402).
10.-11.4.2014 ; Hôtel de France, SteCroix. Thèmes principaux : Présentation
de l’analyse transactionnelle – Etats du
moi – Echanges principaux – Coopération – Signes de reconnaissance. Intervenante : Nicole Senn Mayor (formatrice d’adultes)
Animer et conduire une CoPe
(F1.7.1407). Séminaire de base pour
membres de commissions du personnel, niveau 2. 10.-11.3.2014 ; Hôtel de
France, Ste-Croix. Thèmes principaux :
Ambiance et climat de travail – Intégration et égalité – Discrimination, mobbing, harcèlement – Répartition des
rôles au sein d’une CoPe – Implication
dans des projets. Intervenants : Roland
Conus (Unia), Albert Ronchi (formateur
d’adultes)
Les bases de Windows sur PC
(F2.6.1404). 17.-18.3.2014 ; Synergic /
Perform, Yverdon-les-Bains. Thèmes
principaux : Monde de l’informatique
– Gestion de dossiers et fichiers –
Fonctions de base – Personnalisation
du bureau – Aperçu des logiciels de la
bureautique. Intervenant : Otto Keller
(Ingénieur et formateur)
S’affirmer et s’impliquer au quotidien
(F2.5.1408). 31.3. et 30.4.2014 ; Université ouvrière de Genève, Genève.
Thèmes principaux : Définition des
besoins propres – Analyse des atouts
personnels – Appréhension du milieu
où on évolue – Fixation d’objectifs –
Assertivité et implication. Intervenant :
Samuel Perriard (médiateur, coach et
formateur)
Economie politique – comprendre les
enjeux (F2.1.1401). 9.-10.4.2014 ;
Hôtel La Longeraie, Morges. Thèmes
principaux : Dimension politique
de l’économie – Notions et mécanismes de base – Cycles de croissance
et de décroissance – Rôle de l’État –
Emploi, répartition des richesses –
Débats actuels sur l’économie suisse.
Intervenant·e·s : Oliver Fahrni ( journaliste work), André Mach (maître
assistant en sciences politiques), Valérie Boillat (Movendo)
PowerPoint (F1.6.1406). 14.4.2014 ;
Synergic / Perform, Yverdon-les-Bains.
Thèmes principaux : Animation – Ecritures spéciales – Utilisation des fonds
prédéfinis – Insertion du bruitage,
d’une musique – Création d’un diaporama – Astuces. Intervenant : Otto Keller (ingénieur et formateur)
Mes droits sur ma place de travail abordés de façon pratique (F2.2.1401).
28.4.2014 ; Hôtel La Longeraie,
Morges. Thèmes principaux : Droits
sur la place de travail – Cas pratiques
– Apport du syndicat. Intervenant :
Achille Renaud (Unia)
Recherche Internet et utilisation
d’un compte de messagerie libre
(F2.6.1411). 28.4.2014 ; Synergic / Perform, Yverdon-les-Bains.
Thèmes principaux : Définition – Modes
de connexion – Choix du matériel –
Navigation et mémorisation des liens –
Moteurs de recherche et méta-moteurs
– Messagerie – Astuces. Intervenant :
Otto Keller (ingénieur et formateur)
Revendications au travail, comment
les négocier ? (F2.4.1416). 29.4.
+ 16.5. + 3.6.2014 ; Hôtel La Longeraie,
Morges. Thèmes principaux : Clarification des revendications – Fixation des
objectifs – Outils et stratégie de négociation – Médiation. Intervenants :
Samuel Perriard (médiateur, coach et
formateur), Achille Renaud (Unia)
Facebook – faire ses premiers pas
dans un réseau social de façon futée
(F2.6.1412). 2.5.2014 ; CFRJ Maison de
la Communication, Lausanne. Thèmes
principaux : Les réseaux sociaux sur
Internet – Configurer un compte
Facebook et paramétrer son profil –
Quelques astuces. Intervenante : Stéphanie Booth (formatrice et consultante en médias sociaux)
Inscription sur notre site www.movendo.ch, par e-mail [email protected],
par téléphone 021 310 48 70 ou par fax
021 310 48 79.
cours moVEnDo économiE D’EntrEprisE
Lors de négociations salariales ou de CCT, dans le cas de déclaration de faillite
ou de liquidation d’entreprise, la marge de manœuvre des syndicats est souvent en conséquence de la capacité des secrétaires et militant·e·s impliqué·e·s
à analyser comptes et bilans d’entreprises.
Ce cours permettra de mieux comprendre la comptabilité d’entreprise, de
l’utiliser comme une arme au service du mouvement social, de mettre en pratique les connaissances acquises par des exercices et des études de cas… sans
que tout cela soit sec et aride, grâce aux compétences d’intervenant·e·s
passionnant·e·s !
Les principaux thèmes traités seront donc : les bases de la comptabilité ; la
répartition des coûts par nature et centres de charges ; les bilans et comptes
d’entreprises.
Date et lieu (2 jours de cours) : 6 et 7 février 2014 à Morges, Hôtel la Longeraie.
Intervenant·e·s : Samuel Bendahan (économiste, chargé de recherche) ; Leila
Idalène (économiste)
Frais de cours + alimentation (660 fr.) et 1 nuitée (300 fr.) pris en charge par
le syndicat concerné pour le personnel des syndicats affiliés à Movendo.
Inscriptions : Monbijoustrasse 61, CP, 3000 Berne 23, tél. 031 370 00 70, Fax
031 370 00 71, [email protected]
SecteuR MÉdIaS
BeRne
cours DE pErfEctionnEmEnt 2014
Inscriptions sur www.helias.ch
symposium synDical
Salaires minimums légaux en Europe. Après l’Allemagne, bientôt la Suisse ?
Vendredi 7 février, 9 h-16 h 30.
Secrétariat central Unia, Weltpoststr. 20, Berne, salle A
Org. : Unia. Avec notamment le soutien de syndicom.
Traduction allemand-français assurée, ateliers de
réflexion selon annonce.
Inscription avant le 20 janvier 2014 par téléphone au
031 350 23 09 ou sous www. unia.ch/symposium
Programme : voir notre dernière édition.
iPad pour l’utilisation professionnelle.
17 février 2014. Animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie Saint-Paul, Pérolles
38, Fribourg.
Nouveauté de la Creative Cloud Adobe.
18 février 2014. Animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie St-Paul.
BeRne
Photoshop avec une tablette graphique Wacom
Intuos. 4, 27 et 28 mars 2014. Animatrice : Birgit Ewert, instructrice Adobe. Imprimerie StPaul.
journéE D’étuDE
Des services publics forts pour une Suisse performante ! Jeudi 27 février, de 9 h 15 à 17 h 15, Hôtel
Bern, Zeughausgasse 9, 3011 Berne.
Les services et infrastructures publics sont des piliers de
la cohésion sociale de la Suisse. A cause des programmes
d’austérité des cantons, des privatisations et de l’optimi-
InDesign avancé pour les professionnels.
1er et 2 avril 2014. Animatrice : Birgit Ewert,
instructrice Adobe. Imprimerie St-Paul.
mots croisés synDicom
Définitions :
Horizontalement :
I. Après ski. Froid l’un comme l’autre. Franchement mauvais.
II. Fait passer l’hiver au chaud.
III. Alcoolique discret. Occit. Règles. Terre de polder.
IV. Roi du Siam au cinéma. Abondante. Egayai.
V. Source de presse. Hardi.
VI. Si c’est un arbre. Interpellation de frisé. Grand
raccourci.
VII. Non blanchi. Pince chirurgicale.
VIII. Panaches. Reniflât.
IX. C’est-à-dire. Débutant. Auge à hareng dérangée en palindrome.
X. Retranchez. Basques armés. Ces Messieurs de
Londres.
XI. Détermine nos habits. Terminaison très féminine.
XII. Petit défenseur. Le prostitué ne l’est paradoxalement pas par son souteneur. Particule mobile.
XIII. Comme Odin. Main japonaise. D’origine valaisanne.
1
2 : 3
4
5
6
7
8
9
10
Verticalement
1. Labourai. Toute une petite vie. Mère Dalton.
I
2. Bassinoires.
7
3.
576
m. Petite règle de poursuite. Pas là. InterII
jection.
III4. Possèdent. Dominent les sports d’hiver depuis
1979.
IV
5. Avant d’être damée. Renvoi.3
V 6. Ferme une porte. Bientôt saoule.
7. Palindrome matinal.
VI
8. De campagne ou de maison. Vrai Picon.
9. Petite couronne. Tante de Bambi.
VII
10. Fragmenta. Faux marbre.
VIII
11. Localisation. Marque la rencontre et la séparaReka, pour encore plus.
tion.
IX
2
12. Tenaces. Comestible
si petit. Palais du Facteur
Cheval.
X
13. A voile et à vapeur. Propageâmes. Arobase.
XI
14. Vomit au sud. Bosse le vendredi. Fin à plusieurs.
15. Sustentation à voilures tournantes.
XII
5
XIII – recevra 50 francs en chèques Reka, offerts par
Le·le gagnant·e – dont le nom paraîtra dans le n° 2 / 2014
9
notre partenaire de prestations.
Prière d’envoyer votre solution (le mot-mystère seulement) jusqu’au 3 février à syndicom, le journal, rue
Pichard 7, 1003 Lausanne.
1
2
3
4
5
6
7
8
9
1
I
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
7
15
4
II
III
IV
3
V
8
VI
VII
VIII
Reka, pour encore plus.
IX
2
6
X
XI
1
XII
5
XIII
9
1
2
3
4
5
6
7
8
9
11
12
1
Service | 13
syndicom | N° 1 | 24 janvier 2014
contactEr synDicom En suissE romanDE
aGEnDa
sation des bénéfices, les services publics se
trouvent sous pression. La journée d’étude
mettra en évidence les thèmes cruciaux pour
la Suisse à ce sujet. Elle présentera les débats
qui sont en cours dans l’Union européenne et
définira les éléments-clés pour des services
publics forts. Avec, notamment, une conférence d’Alain Carrupt, président de syndicom sur « Pression sur les coûts de la desserte
de base de la Poste ». Infos et inscription :
www.uss.ch/ (news du 14 janvier). Org. : USS,
syndicom, SSP, SEV…
Genève
GroupEmEnt Et amicalE DEs
rEtraités GEnèVE postE & télécom
Le Groupement vous invite à sa prochaine
et première assemblée de l’année le lundi
3 février (14 h 30) à la maison de retraite,
chemin Colladon 5 (bus N° 3). Comme déjà
indiqué précédemment, nous n’avons plus
accès, à notre grand regret, à la mythique
salle Ellenberger. Pour tout renseignement :
022 798 17 63
Au plaisir de vous revoir ! Le comité
concours synDicalisation
GroupEmEnt DEs rEtraité·E·s
Assemblée général annuelle
Jeudi 6 février 2014 à 14 h 30, au secrétariat régional syndicom, rue du TempleNeuf 11 (2e étage, ascenseur).
Ordre du jour : 1. Bienvenue et communications. 2. Procès-verbal de la dernière assemblée générale annuelle. 3. rapports : a) du
président ; b) du secrétaire ; c) du trésorier ;
d) des vérificateurs de comptes. 4. Nominations éventuelles. 5. Divers.
lEt trE DE lEctEur
A vos marques !
FÉLIcItatIonS !
Les heureux gagnant·e·s du concours REKA 2013 sont
Madame Aranka Wespi-Hajnal de Lucerne et Monsieur Armend Mustafa de Gossau SG ! Ils se sont engagés avec succès pour syndicom en syndiquant de nouveaux membres. Nous les remercions cordialement de
leur engagement et leur offrons chacun 1000 fr. de bons
de voyage REKA.
Le concours aura de nouveau lieu cette année. Afin
que syndicom reste fort et s’engage pour le bien-être
des travailleurs, nous avons constamment besoin de
nouveaux membres. Parmi tous les membres qui syndiquent deux ou plusieurs nouveaux membres d’ici au
31 décembre 2014, nous tirons au sort deux bons de
voyage REKA d’une valeur de CHF 1000.– chacun.
Le set de recrutement avec
Fais aussi
des brochures et des déclaparticiper tes
rations d’adhésion peut
collègues
être commandé auprès de
de travail
[email protected]. Ton
secrétariat régional te renseigne
volontiers si tu as des questions.
1+1 =
neuchâteL
Les membres recrutent
d’autres membres
Décès
Balet Gabriel, Genève, décédé le 24.12.2013 à l’âge de
51 ans. Membre de la section Genève Poste depuis 2009.
Chargelègue Michel, Genève, décédé le 4.11.2013 à
l’âge de 73 ans. Membre de la section IGE Nyon-Genève
depuis 1977.
Geiser Charles, Veyrier, décédé le 30.12.2013 à l’âge
de 88 ans. Membre de la section Genève Télécom depuis
1947.
Mariéthoz Albert, Ardon, décédé le 21.11.2013 à l’âge
de 84 ans. Membre de la section Valais romand Poste
depuis 1999.
Vouilloz Modeste, Ravoire, décédé le 8.12.2013 à l’âge
de 84 ans. Membre de la section Valais romand Poste
depuis 1979.
Zenuni Nazmi, Lausanne, décédé le 22.11.2013 à l’âge
de 64 ans. Membre de la section Livre Suisse romande
depuis 2006.
La presse nous a informé·e·s d’une partie des objets sur lesquels électrices et
électeurs se prononceront cette année.
Ainsi savons-nous que l’initiative sur la
caisse publique sera probablement soumise au peuple en automne.
Pour l’heure, la parole appartient
aux Chambres fédérales. Au début de
décembre écoulé, le Conseil des Etats a
sèchement rejeté le projet, plébiscitant
du même coup les 61 caisses maladie
actuelles. Le Conseil national se prononcera dans quelques semaines. Il
y a de fortes chances que l’initiative
subisse le même sort. Mais cela ne doit
pas nous inquiéter outre mesure étant
donné que la décision finale appartiendra au peuple. Il nous incombe donc de
suivre dès maintenant ce sujet.
Notons premièrement que les conseillers d’Etat romands en charge de la
santé seraient, selon la presse, tous
favorables à la caisse publique. Ils
pourraient même signer une déclaration commune dans les semaines qui
suivent. Son contenu méritera notre
meilleure attention car ces responsables politiques-là ne sont-ils pas les
mieux au courant de ce qui se passe
au sein des caisses maladie qui exercent dans leur canton ? N’est-ce pas en
partie grâce à eux que le scandale des
primes payées en trop et des réserves
trop importantes a pu être dénoncé ?
Emission tronchEt En liGnE
Dans notre numéro 18 / 2013 de
syndicom, le journal, nous vous
rendions compte d’une soirée
consacrée au syndicaliste Lucien
Tronchet, figure marquante et
controversée du mouvement
ouvrier genevois, suisse et international. Vous pouvez désormais
écouter la version sonore sur le
site : www.lalanguedesbois.ch/
Notons également que les opposants sortent gentiment du bois et
tirent leurs premières salves. Pour,
par exemple, souligner que « la caisse
unique, c’est l’obligation forcée à une
caisse même si vous n’êtes pas satisfait de ses prestations. C’est une mise
sous tutelle des citoyens ». Or chacun sait que, actuellement, toutes les
caisses doivent honorer les soins et
médicaments qui figurent dans le catalogue des prestations. Et il n’en ira pas
autrement en cas d’acceptation de l’initiative ! Dès lors, agiter le spectre de
l’insatisfaction et de la dépendance est
hors de propos.
Notons encore qu’il est faux de parler de caisse unique ! Il s’agirait d’une
caisse publique, soit une institution
nationale de droit public, dont les
organes seraient composés de représentants de la Confédération, des cantons, des assuré·e·s, et des fournisseurs de prestations. On est donc loin
d’une étatisation de l’assurance maladie ! Soulignons également que l’institution, bien que nationale, favoriserait
la proximité avec ses membres puisque
des agences cantonales ou intercantonales (là où l’étroitesse d’un canton ne permettrait pas de regrouper
un nombre suffisant d’assuré·e·s) verraient le jour.
Du côté des caisses elles-mêmes, on
ne manquera probablement pas de
laisser planer l’inquiétude de l’emploi
parmi le personnel en place actuellement. Alors que les agences cantonales de la caisse publique envisagée
tendront évidemment la main à ces
collaborateurs·trices bien formés.
Ces quelques observations soulignent
les raisons de se tenir prêt et informé des échos que la presse répercutera. D’où la consigne : à vos marques,
chères et chers collègues !
Rémy Addor
sEcrétariat réGional lausannE
Rue Pichard 7, 1003 Lausanne,
tél. 058 817 19 27, fax 058 817 19 39
courriel : [email protected]
Lundi à vendredi : permanence téléphonique
8 h 30-12 h et 14 h-16 h
Permanence syndicale
tous les mercredis de 16 h à 19 h.
Sinon uniquement sur rendez-vous.
Les membres peuvent aussi contacter
les secrétaires sur leurs numéros directs
Bernard Remion : 058 817 19 33
Fabienne Brunner : 058 817 19 36
Patricia Alcaraz : 058 817 19 31
Philippe Morerod : 058 817 19 37
Yan Giroud : 058 817 19 30
autrEs sEcrétariats réGionaux
Bienne :
Murtenstrasse 33, 2500 Bienne,
tél : 058 817 19 85, fax : 058 817 19 86
Fribourg :
Rte de Beaumont 22, 1700 Fribourg,
tél : 058 817 19 90, fax : 058 817 19 91
François Ducrest : 058 817 19 92
Pascal Dorthe : 058 817 19 28
Permanence syndicale
tous les mardis de 16 h à 19 h.
Genève :
Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève,
tél : 058 817 19 22, fax : 058 817 19 26
Eric Schwapp : 058 817 19 24
Permanence syndicale
tous les mercredis de 16 h à 19 h.
neuchâtel :
Temple-Neuf 11, cp, 2001 Neuchâtel,
tél : 058 817 19 18, fax : 058 817 19 21
Jean-François Donzé : 058 817 19 19
Permanence syndicale
tous les mardis de 16 h à 19 h.
valais :
Av. de la Gare 41, 1950 Sion,
tél : 058 817 19 80, fax : 058 817 19 81
Elisabeth Di Blasi : 058 817 19 23
Permanence syndicale
tous les lundis de 16 h à 19 h.
Pour contacter directement un·e secrétaire
de syndicom par courriel (e-mail), composez son adresse ainsi :
[email protected] (sans accent)
sEcrétariat cEntral
Monbijoustr. 33, cp 6336, 3001 Berne
tél. 058 817 18 18, fax 058 817 19 17
courriel : [email protected]
caissE DE chômaGE
Rue Pichard 7, 1003 Lausanne
[email protected]
tél. 021 310 06 66, fax 021 310 06 61
Permanence téléphonique : lundi, mercredi
et jeudi 9 h-11 h 30
Réception des assuré·e·s : mardi de 9 h à
11 h 30 et mercredi 14 h-16 h (3e étage).
Expédition des documents : Looslistrasse 15,
3027 Berne.
Caisse de chômage, Genève
Rue de Montbrillant 36, 1201 Genève,
Tél. 022 749 29 05
Mercredi de 16 h à 19 h, jeudi de 9 h à 12 h
Le mercredi, antenne chômage et permanence syndicale sont regroupées et ouvertes
aux membres de syndicom aussi bien qu’aux
chômeurs, membres ou non.
imprEssum
réDaction
Allemand et rédactrice en chef : syndicom, die Zeitung,
Nina Scheu, Monbijoustrasse 33, cp 6336,
3001 Berne, tél. 058 817 18 68, [email protected]
Français : syndicom, le journal, ISSN 1664-896X
Yves Sancey, rue Pichard 7, 1003 Lausanne,
tél. 058 817 19 38, [email protected]
Italien : syndicom, il giornale,
Barbara Bassi, via Genzana 2, 6900 Massagno,
tél. 058 817 19 63, [email protected]
misE En paGEs
Alain Gonthier (f), Katja Leudolph (d), Daniela Raggi (i)
corrEction
Marie Chevalley (f), Ulrike Krüger (d),
Petra Demarchi (i)
abonnEmEnts
50 fr., 70 fr. pour l’étranger, gratuit pour les membres de
syndicom. syndicom, le journal paraît au moins 15 fois par an
chanGEmEnts D’aDrEssE
syndicom, changements d’adresse,
Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne
publicité
Priska Zürcher, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne,
tél. 058 817 18 19, fax 058 817 18 17, [email protected]
imprEssion
Ringier Print Adligenswil ag, cp 3739,
6002 Lucerne
prochainE parution
14 février (délai rédactionnel : 27 janvier)
éDitEur
syndicom, Monbijoustrasse 33, cp 6336, 3001 Berne
14 | La dernière
syndicom | N° 1 | 24 janvier 2014
Votation du 9 féVrier. Point de Vue de l'uSS...
Parole auX JeuneSS
M’affilier ?
Non, c’est exclu !
Paul Rechsteiner, s’oppose à l’initiative isolationniste de l’UDC
« Contre l’immigration de masse ». Le président de l’USS explique
pourquoi cette politique conduit à une politique des bas salaires.
Petit pays situé au centre de l’Europe, la
Suisse dépend de relations structurées
avec l’Union européenne (UE). Les syndicats ont soutenu dès le départ les accords
bilatéraux conclus avec l’UE, y compris
avec leur élément central : la libre circulation des personnes. La condition à
ce soutien était qu’un nouveau système
de protection des salaires, les « mesures
d’accompagnement », soit mis en place.
Ces mesures et l’attitude adoptée par les
syndicats ont aussi pesé de manière déterminante en faveur de l’acceptation des
accords bilatéraux lors de plusieurs votations populaires, la première fois comme
à l’occasion des extensions de ces accords.
Les accords bilatéraux et la libre circulation des personnes ont mis fin à la discrimination juridique d’une partie de la maind’œuvre de Suisse, à savoir celle qui avait
un passeport étranger. Le statut de saison-
nier, qui violait les droits humains, fut
notamment aboli. D’un point de vue économique, le système des contingents de maind’œuvre étrangère, associé à la discrimination juridique des salarié·e·s concernés,
a conduit à une politique des bas salaires
encouragée par l’État dans des branches
structurellement faibles comme l’agriculture ou l’hôtellerie-restauration. (…)
L’initiative isolationniste de l’UDC veut
supprimer la libre circulation des personnes, soit l’élément central des accords
bilatéraux. (…)
Afin que la libre circulation des personnes
fonctionne et qu’il n’en soit pas abusé
pour pratiquer la sous-enchère salariale,
il faut protéger efficacement les salaires.
Ici, des améliorations s’imposent, car la
protection des salaires protège aussi les
emplois. On doit poursuivre le travail déjà
réalisé, au lieu de rendre les personnes à
passeport étranger responsables des problèmes existants.
Mais, fondamentalement, la libre circulation des personnes est un acquis qui
mérite d’être défendu. Toute économie et
toute société développées reposent sur des
individus qui travaillent et doivent pouvoir jouir pleinement des droits sociaux
élémentaires. Retomber dans la discrimination systématique d’une part importante de la population active ferait faire à
la Suisse un énorme bond en arrière, politiquement, économiquement et socialement. (…) L’acceptation de l’initiative isolationniste de l’UDC serait par conséquent
non seulement discriminatoire, mais aussi stupide.
Paul Rechsteiner, Président de l’USS
Version complète du texte sur www.uss.ch
… et Celui d'unia
Photo LDD
Non au retour
à un système d’apartheid
La coprésidente d’Unia Vania Alleva refuse l’initiative de l’UDC
« Contre l’immigration de masse », qui est xénophobe et ne peut que
nuire à la Suisse.
Les migrant·e·s contribuent à notre prospérité. Le modèle gagnant suisse leur doit
beaucoup. Sans les migrant·e·s, notre pays
ne fonctionnerait pas. Ils méritent donc
du respect, et non des tracasseries xénophobes ou une diminution de leurs droits.
En plus, nous tenons à le dire clairement :
les véritables problèmes sur le marché du
travail ne sont pas dus au fait qu’il y ait
« trop d’étrangers ». C’est plutôt dans le
dumping salarial et les mauvaises conditions de travail que résident les vrais problèmes. Ce ne sont pas les migrant·e·s
qui en sont responsables mais bien les
employeurs sans scrupule qui exploitent
les migrant·e·s pour augmenter leurs bénéfices et obtenir divers avantages.
L’initiative UDC ne résout pas ces problèmes. Au contraire, elle les renforce.
Elle n’apporte que des problèmes à tous
les salarié·e·s, qu’ils aient un passeport
suisse ou pas. Si l’initiative était accep-
reCoMMandationS uSS
Pour les votations du 9 février 2014, les
recommandations de l ’USS sont les suivantes :
Initiative populaire « Contre l’immigration de masse » : NoN
Initiative populaire « Financer l’avortement est une affaire privé » : NoN
Arrêté fédéral portant règlement du
financement et de l’aménagement de
l'infrastructure ferroviaire (FAIF) : oUI
tée, les salarié·e·s perdraient de leur protection et certains droits. Car les mesures
d’accompagnement qui protègent les
salaires et les conditions de travail suisses
disparaîtraient en même temps que la
libre circulation des personnes. Avec en
conséquence, davantage de dumping salarial et de travail au noir.
Les mesures d’accompagnement actuelles
sont une épine dans le pied de beaucoup
d’employeurs, parce qu’elles prévoient
des contrôles et des sanctions, de même
qu’elles permettent de limiter le dumping
salarial. Si elles devaient disparaître, les
employeurs peu scrupuleux auraient les
mains libres pour exploiter la situation
précaire des travailleurs·euses étrangers
et les engager à des salaires de misère. (…)
L’initiative de l’UDC veut revenir au statut
discriminatoire et inhumain de permis de
séjour à durée déterminée et indéterminée, avec ou sans droit au regroupement
familial. Quant à Toni Bruner, il veut rétablir le statut scandaleux de saisonnier qui
serait un « très bon système ».
Le système des contingents et des statuts
discriminatoires était dans les années
soixante une forme d’apartheid suisse.
Il est assez révélateur que beaucoup de
vieux représentants·e·s de l’UDC, comme
Christoph Blocher et Ulrich Schlüer,
étaient aussi des partisans du système
d’apartheid sud-africain et continuent à
relativiser l’importance de son abolition
par Mandela et l’ANC.
Le système suisse des contingents et des
statuts n’était pas seulement inhumain
et discriminatoire. Il était aussi mauvais
pour le développement économique. Il
fournissait à des branches comme l’agriculture, la construction et l’hôtellerie-restauration beaucoup de main-d’œuvre bon
marché. Ce qui a conduit à encroûter les
structures et à ralentir la productivité et
l’innovation. Si l’UDC s’impose, cela va
recommencer.
Vania Alleva, coprésidente de Unia
Version complète du texte sur www.uss.ch
l’initiatiVe iSolationniSte de l’udC n’eSt PaS une Solution
L’immigration de
main-d'œuvre étrangère
était plus forte à l’époque
des contingents (statut de
saisonnier) qu’aujourd’hui
(population résidante
permanente, part en % de
la population résidante
permanente suisse).
3.5
3.0
2.5
2.0
1.5
1.0
1960
1970
1980
1990
2000
2010
Photo DR
Photo LDD
« Non à la discrimination
et aux bas salaires ! »
Je suis résolument « non-membre », par
conviction et dans tous les domaines.
L’adhésion, par définition, exige une totale
adéquation non seulement avec la cause
et les objectifs de la base, mais aussi avec
les décisions qui en découlent ensuite.
Parcours structurel, paperasserie et mise
sous tutelle ponctuelle inclus. Or, je ne me
reconnais guère dans cet esprit.
Car je suis choquée de voir le recrutement
syndical des jeunes promu à coups de bons
de librairie et d’excursions dans des parcs
d’attractions. De voir les réalités du monde
du travail reléguées au second plan. Le syndicat, est-ce vraiment cela ? La syndicalisation est indispensable, là n’est pas la
question. Mais la force se mesure-t-elle uniquement aux chiffres que l’on peut brandir
sur papier lors des négociations ? Et qu’en
est-il des négociations qui échouent ? Seul
mot d’ordre : attendre. Car rien ou presque
ne bouge. Du moins parmi la relève, qui
profite peut-être justement de ses bons
d’achat ou d’une excursion – parce que
l’esprit syndical, lui, est demeuré étranger.
J’exagère ? Peut-être. Mais un fait demeure :
des chiffres inertes ne se transforment
pas d’eux-mêmes en personnes engagées.
Je ne dévalorise pas les prestations dans
leur ensemble ni ne sous-estime les négociations. Mais j’estime que la tyrannie des
mots ne doit pas faire oublier l’action. Car
le travail syndical ne se réduit pas au marketing et au travail de bureau. Les décisions
doivent être portées au-delà, et pas seulement transposées sur le papier, puis au travers des structures dans une salle de négociation. Elles doivent trouver leur chemin
sur la place publique et dans les esprits.
Voilà pourquoi je suis active pour la jeunesse syndicale bernoise. Sans carte de
membre, mais avec la possibilité de faire
véritablement quelque chose. Par exemple
en distribuant des tracts à la porte des
librairies. C’était bien peu de chose, mais
de l’action concrète. Et j’entrevois un
potentiel plus large. Démarrer des actions
simples, soutenir des mouvements de résistance de travailleurs ou d’étudiants. De
façon solidaire. Sans parcours structurel,
sans paperasserie et sans mise sous tutelle.
C’est dans cet esprit-là que je me reconnais.
Patricia D'Incau (23 ans), étudiante en journalisme, active dans le GI Jeunesse de syndicom