Edition français Centre de la vessie et du plancher pelvien Pathologies de la vessie, gênes intimes incontinence, faiblesse du plancher pelvien, descentes d’organes Clinique gynécologique de Frauenfeld Sommaire ??? L’urogynécologie Une équipe spécialisée dans le traitement des troubles les plus fréquents des femmes 4 Pourquoi les femmes sont-elles plus fréquemment touchées que les hommes ? 5 Comment fonctionne la vessie ? 6 Troubles urogynécologiques Fuites urinaires en cas d’incontinence d’effort 7 Vessie hyperactive avec et sans incontinence d’urgence mictionelle 9 Descente d’organe, prolapsus et faiblesse musculaire du plancher pelvien 11 Inflammations de la vessie et de l’urètre 13 Démangeaisons, brûlures, inflammations et gênes intimes 14 Traitements conservateurs Rééducation mictionnelle 16 Exemple de bon apport de liquide et de bon comportement mictionnel 18 Mesure de la quantité bue et éliminée sur 24 heures 19 Physiothérapie en cas de gêne de la vessie et du plancher pelvien 20 Plan physiothérapeutique en plusieurs étapes 22 Rééducation par vibrations Galileo, la recette du succès 23 Traitements par pessaire 24 Pessaire en anneau, pessaire urétral, pessaire de fond en cas d’incontinence, etc. 26 Pessaire cube, pessaire tandem en cas de descentes d’organes, cicatrices, troubles de la miction, etc. 27 ??? Pessaire jetable en cas d’incontinence, descentes d’organes, cicatrices, préparation à la chirurgie, etc. 28 Troubles de la miction, conseils d’auto-traitement 29 Soins intimes 30 Traitement hormonal, stratégies de lutte contre le vieillissement 33 Médicaments permettant de relaxer la vessie en cas de vessie hyperactive et d’incontinence d’urgence mictionelle 38 Antibiotiques pour le traitement des inflammations de la vessie, multimodale thérapie, prophylaxie 40 Phytothérapie en urogynécologie 44 Jus de canneberge pour la prévention et le traitement des inflammations de la vessie 46 Traitements naturels, traitements d’appoint 48 Chirurgie Quand et comment opérer ? 49 Chirurgie en cas d’incontinence d’effort 50 Chirurgie en cas de descente d’organe et de prolapsus 52 Injections de Botox, instillations, fulguration 54 Autres interventions 55 Contacts Que faire en cas de questions et de gênes urinaires ? Nos conseils. 56 Contacts, adresses 58 Remarques59 Nos locaux, notre équipe 60 L’ U R O GY N É CO LO G I E Une équipe spécialisée dans le traitement des troubles les plus fréquents des femmes Les gênes de la vessie et du plancher pelvien, également appelés troubles urogynécologiques, sont les pathologies qui affectent le plus souvent les femmes. Environ 40 % des femmes en souffrent sous une forme ou une autre au cours de leur vie. Les troubles englobent les fuites urinaires, le syndrome de la vessie hyperactive, les inflammations chroniques de la vessie et des parties intimes, ainsi que les descentes d’organes. Ils peuvent tous réduire considérablement la qualité de vie. Les étiologies et les traitements constituent un vrai défi. Ils nécessitent une grande expérience et une collaboration étroite entre différents spécialistes. Depuis plus de 30 ans, nous nous consacrons aux gênes de la vessie et du plancher pelvien à l’hôpital de Frauenfeld. Nous nous sommes employés à améliorer les méthodes de recherche d’étiologie et de traitement et à vérifier scientifiquement les réussites thérapeutiques. Nos méthodes ont été publiées dans de nombreuses revues et se sont imposées dans la pratique. Le centre de la vessie et du plancher pelvien de la clinique gynécologique de Frauenfeld repose sur une équipe de spécialistes : des urogynécologues, des gynécologues, des urologues, des membres du personnel soignant spécialisés dans les gênes de la vessie et des parties intimes et des physiothéra peutes qui se sont tous consacrés au traitement de ces pathologies. Les troubles urogynécologiques étant fréquemment accompagnés d’autres maladies qui doivent également faire l’objet d’un diagnostic et d’un traite ment optimaux, nous travaillons aussi en collaboration étroite avec des spécialistes d’autres domaines. 4 L’ U R O GY N É CO LO G I E Pourquoi les femmes sont-elles plus fréquemment touchées que les hommes ? Il existe plusieurs raisons à cela. L’urètre de la femme étant court, le plancher pelvien est moins stable en raison de l’orifice vaginal et davantage exposé à des lésions lors de la grossesse et de l’accouchement. Les hormones jouent également un rôle important. Lorsque les taux d’hormones diminuent, par exemple pendant la période post-partum ou lors de la ménopause, les muqueuses s’amincissent et se déshydratent, les tissus musculaires et conjonctifs fondent et le système immunitaire s’affaiblit. Les fuites urinaires, les gênes de la vessie et des parties intimes, les inflammations chroniques, l’incontinence fécale et les descentes d’organes sont alors fréquentes. Les jeunes femmes souffrent également de plus en plus souvent d’inflammations chroniques de la vessie ou de pénibles sensations de brûlure et de démangeaisons des parties intimes. Il est possible de traiter, de soulager et de guérir ces troubles Laissez-vous examiner et conseiller. Les traitements sont efficaces lorsque toutes les causes de ces pathologies sont connues et traitées simultanément, avec une bonne coordination. Grâce à quelques mesures simples, chaque femme peut fortement contribuer à la guérison et à la prévention des rechutes. Cette brochure vous offre des conseils et des informations. 5 L’ U R O GY N É CO LO G I E Comment fonctionne la vessie ? La vessie fonctionne de la même manière qu’un réservoir d’eau. Ses parois externes se composent de fibres musculaires, les parois internes étant recouvertes d’une muqueuse. Pendant le remplissage de la vessie, les fibres musculaires sont relâchées. Elles se contractent ensuite pour vider la vessie. L’urètre est un canal d’évacuation doté d’un mécanisme de fermeture. Pendant le remplissage de la vessie, les fibres musculaires sont contractées et ferment donc l’urètre. Pour vider la vessie, les muscles de l’urètre se détendent pour lui permettre de s’ouvrir. Muqueuse Fibres musculaires Plancher pelvien Sphincter vésical →→ Vessie et Urètre 6 Urètre Vessie © JEb T R O U B L E S U R O GY N É CO LO G I Q U E S Fuites urinaires en cas d’incontinence d’effort Les fuites urinaires survenant à l’occasion d’efforts physiques (en toussant, en riant, en soulevant des charges, en marchant, en sautant ou pendant le sport) sont appelées incontinence d’effort. Si le mécanisme de fermeture de l’urètre est intact, les efforts physiques n’occasionnent aucune fuite d’urine. Néanmoins, en cas de faiblesse du tissu conjonctif et musculaire, une incontinence d’effort de gravité variable peut apparaître, caractérisée par la fuite de gouttes d’urine, de giclées ou d’un flot continu. Les causes de l’incontinence d’effort peuvent englober une prédisposition à l’affaiblissement du tissu conjonctif, en particulier pendant la grossesse et l’accouchement, quand le plancher pelvien est très sollicité, ou une atrophie des tissus due à une carence en œstrogènes ou au vieillissement. © JEb © JEb Vessie n gi Va Ut ér us Ut ér us Vessie Intestin n gi Va Plancher pelvien Plancher pelvien →→ Continence→ Incontinence d’effort 7 T R O U B L E S U R O GY N É CO LO G I Q U E S Options thérapeutiques de l’incontinence d’effort Les mesures conservatrices sont efficaces dans un premier temps: rééducation du plancher pelvien, pessaires, crèmes hormonales. Si ces traitements n’assurent pas une guérison ou une amélioration satisfaisante, une intervention chirurgicale est recommandée. 8 T R O U B L E S U R O GY N É CO LO G I Q U E S Vessie hyperactive avec et sans incontinence d’urgence mictionelle En cas de vessie hyperactive, une forte impériosité mictionnelle constante ou soudaine ou des douleurs vésicales entraînent des vidanges de la vessie (mictions) fréquentes et souvent urgentes. La paroi de la vessie et l’urètre sont douloureux et la miction est désagréable. Une incontinence d’urgence mictionelle survient alors lorsque l’impériosité mictionnelle devient si forte que l’émission d’urine commence avant que l’on puisse atteindre les toilettes. Les raisons de la vessie hyperactive et de l’incontinence d’urgence mictionelle englobent les inflammations chroniques de la vessie et de l’urètre, l’hyperactivité des muscles vésicaux (vessie hyperactive) ou des lésions de la muqueuse vésicale, notamment de la couche protectrice. La consommation prolongée d’une quantité insuffisante de liquide (accompagnée d’une irrigation insuffisante de la vessie) et l’amincissement des muqueuses due à une carence hormonale sont également des causes fréquentes. Il convient également d’envisager des causes plus rares, telles que des maladies neurologiques (SEP) ou auto-immunes (cystite interstitielle), ainsi que des troubles de la miction dus à des rétrécissements cicatriciels ou à une pliure de l’urètre en cas de prolapsus de la vessie. Des troubles physiques et psychologiques peuvent également influer sur la pathologie. Options thérapeutiques Rééducation mictionnelle, médicaments permettant de relaxer la vessie, physiothérapie, pessaires, antibiothérapie, mesures d’hygiène intime, traitement hormonal local et systémique, jus de canneberge pour la prévention et le traitement des inflammations de la vessie, injections de Botox, lavage vésical, instillations, fulguration, traitements multidisciplinaires, naturels et traitements d’appoint. 9 T R O U B L E S U R O GY N É CO LO G I Q U E S Pour soulager ou guérir ce trouble, il est souvent nécessaire de s’armer de beaucoup de patience et d’associer plusieurs mesures thérapeutiques soigneusement sélectionnées pour convenir à chaque patiente. 10 T R O U B L E S U R O GY N É CO LO G I Q U E S Descente d’organe, prolapsus et faiblesse musculaire du plancher pelvien Selon l’organe atteint par la descente, il s’agit d’une descente de vessie (cystocèle), de l’intestin (rectocèle) ou de l’utérus. Une descente évolue en prolapsus lorsque l’organe ressort par le vagin. © JEb © JEb Vessie n gi Va Ut ér us Ut ér us Vessie Intestin Intestin Plancher pelvien Plancher pelvien →→ Position normale des organes du bassin →→ Prolapsus du vagin, de la vessie, de l’utérus et de l’intestin © JEb © JEb gin Va Vessie Va gi n Ut ér us Ut ér us Vessie Intestin Plancher pelvien →→ Prolapsus de la vessie en cas de distension de la paroi vaginale antérieure Plancher pelvien Intestin →→ Prolapsus de l’intestin en cas de distension de la paroi vaginale postérieure 11 T R O U B L E S U R O GY N É CO LO G I Q U E S Symptômes : sensation de pression et de descente, tiraillements dans le bas-ventre et le dos, vessie hyperactive, troubles de la miction et de la défécation ou incontinence urinaire et fécale. Causes : Faiblesse des tissus conjonctifs, grossesse, accouchement, dégradation des tissus en cas de carence hormonale, vieillissement. Options thérapeutiques Physiothérapie, pessaires, traitement hormonal local et systémique, correction chirurgicale de la descente. 12 T R O U B L E S U R O GY N É CO LO G I Q U E S Inflammations de la vessie et de l’urètre Les inflammations de la vessie surviennent lorsque des bactéries, champignons ou virus remontent dans la vessie par l’urètre, s’y multiplient et s’incrustent dans la paroi vésicale. Les agents pathogènes proviennent généralement de l’intestin, du vagin ou de la peau. Ils peuvent toutefois également être transmis par contact sexuel. Nous observons aussi un nombre croissant de cas d’inflammations chroniques de l’urètre (glandes para-urétrales de Skene, syndrome urétral), en particulier chez les femmes jeunes. Raisons : Mauvaises défenses immunitaires dans la région intime et vaginale, amincissement des muqueuses (carence hormonale, pilule contraceptive), hygiène intime inadéquate, consommation de liquides et irrigation de la vessie insuffisantes, vidange incomplète de la vessie, troubles du métabolisme (diabète), traitements immunosuppresseurs, voire infection par un agent pathogène sexuellement transmissible. Les symptômes d’une inflammation de la vessie sont une envie fréquente et pressante d’uriner, des douleurs dans la vessie, ainsi que des urines troubles et malodorantes, voire sanglantes. Les symptômes d’une inflammation de l’urètre sont des douleurs dans l’urètre lors de la miction et lors des rapports sexuels (dyspareunie). Traitement des inflammations chroniques et récidivantes de la vessie et de l’urètre et prévention des récidives Rééducation mictionnelle, antibiothérapie, pessaires, mesures d’hygiène intime, traitement hormonal local et systémique, jus de canneberge pour la prévention et le traitement des inflammations de la vessie, lavage vésical et instillations, traitements naturels et traitements d’appoint. 13 T R O U B L E S U R O GY N É CO LO G I Q U E S Démangeaisons, brûlures, inflammations et gênes intimes Un nombre croissant de femmes de tous âges souffrent de démangeaisons, de sensations de brûlure et de douleurs à l’entrée du vagin, au niveau des lèvres, jusqu’à l’intérieur de l’urètre et du vagin. Leurs symptômes sont très gênants. Ils peuvent entraîner des modifications chroniques de la peau et des muqueuses qui perturbent le sommeil et peuvent être aggravés par n’importe quelle agression : après le bain, l’exposition au froid, les relations sexuelles et par des troubles physiques et psychologiques. En cas de récidive fréquente et après de nombreuses consultations chez le médecin et traitements antimycosiques inefficaces, ces troubles peuvent mener les patientes au bord du désespoir. Les causes sont diverses : affaiblissement des défenses immunitaires de la peau et des muqueuses, allergies au savon et aux produits de soin, lavage trop fréquent, sécheresse cutanée, carences hormonales, inflammations causées par des bactéries, des champignons et fréquemment par des virus. Pour un traitement réussi, il est nécessaire de posséder une grande expérience dans la prise en charge de ces troubles. Il est ainsi nécessaire de choisir une association optimale de mesures thérapeutiques et prophylactiques appropriées, de bien observer leurs effets et d’adapter sans cesse le traitement jusqu’à la guérison et l’établissement de mécanismes de protection durables contre les rechutes. La prise en charge, qui peut prendre des semaines, voire des mois, nécessite beaucoup de patience et de persévérance, ainsi qu’une équipe de médecins et de spécialistes des troubles de la vessie et des parties intimes qui pourront conseiller, soutenir et accompagner les patientes jusqu’à leur guérison, avec beaucoup de patience et une grande expérience. 14 T R O U B L E S U R O GY N É CO LO G I Q U E S Traitement et prophylaxie à long terme Mesures d’hygiène intime, antibiothérapie, traitement hormonal local et systémique, phytothérapie en urogynécologie, jus de canneberge pour la prévention et le traitement des inflammations de la vessie, traitements naturels et traitements d’appoint. 15 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Rééducation mictionnelle Une rééducation mictionnelle s’avère utile en cas de gênes de la vessie, d’incontinence d’urgence mictionelle et d’inflammations de la vessie. Le fait de boire beaucoup, et donc, de bien irriguer la vessie permet d’évacuer les agents pathogènes et les substances agressives contenues dans l’urine, de protéger la paroi vésicale contre les lésions et les infections, participe à l’autoguérison et rend les antibiotiques et les médicaments relaxant la vessie plus efficaces. →→ Buvez suffisamment chaque jour jusqu’à atteindre une quantité d’urine de 2 à 3 litres sur 24 heures. →→ Prévoyez dès le matin suffisamment de liquide (p. ex. thé ou eau minérale) et buvez beaucoup d’eau du robinet. →→ Buvez dans de grands verres. →→ Il est plus facile de boire 6 × 3 dl que 18 × 1 dl →→ Veillez à boire beaucoup le matin et moins le soir afin de ne pas être réveillée par une envie d’uriner. 16 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S →→ Retenez-vous d’uriner jusqu’à ce que la quantité d’urine émise atteigne environ 300 ml par miction. →→ N’interrompez pas le jet d’urine pendant la miction et veillez à bien vider votre vessie. Vérifiez votre apport de liquides et votre comportement mictionnel une fois par mois à l’aide du calendrier des mictions jusqu’à ce que les symptômes soient soulagés et que vous ayez pris l’habitude de « boire beaucoup ». 17 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Exemple de bon apport de liquide et de bon comportement mictionnel →→ journée → nuit Heure Quantités Quantité Serviette de boissons d’urine hygiénique (ml) (ml) mouillée, troubles Heure Quantités Quantité Serviette de boissons d’urine hygiénique (ml) (ml) mouillée, troubles 07.30 300 350 08.00 08.30 300 250 09.00 09.30 22.00 300 22.30 300 23.30 400 250 01.00 13.30 01.30 14.00 02.00 300 400 15.00 02.30 03.00 15.30 16.00 03.30 200 04.00 16.30 04.30 17.00 05.00 17.30 18.00 05.30 250 350 18.30 06.00 06.30 19.00 200 ToTaL 2700 07.00 1750 →→ Total jour et nuit (24 heures) 18 24.00 00.30 13.00 14.30 300 23.00 12.00 12.30 200 21.30 11.00 11.30 300 20.30 21.00 300 10.00 10.30 19.30 20.00 ToTaL → Résultat Quantités de boissons 2900 ml Quantité d’urine 2750 ml Nombre de vidanges de la vessie (Mictions) 8 fois Quantité d’urine moyenne 340 ml 400 200 1000 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Mesure de la quantité bue et éliminée sur 24 heures →→ date : →→ journée → nuit Heure Quantités Quantité Serviette de boissons d’urine hygiénique (ml) (ml) mouillée, troubles Heure Quantités Quantité Serviette de boissons d’urine hygiénique (ml) (ml) mouillée, troubles 07.30 19.30 08.00 20.00 08.30 20.30 09.00 21.00 09.30 21.30 10.00 22.00 10.30 22.30 11.00 23.00 11.30 23.30 12.00 24.00 12.30 00.30 13.00 01.00 13.30 01.30 14.00 02.00 14.30 02.30 15.00 03.00 15.30 03.30 16.00 04.00 16.30 04.30 17.00 05.00 17.30 05.30 18.00 06.00 18.30 06.30 19.00 07.00 ToTaL ToTaL →→ Total jour et nuit (24 heures) → Résultat → Objectif Quantités de boissons → 1500 à 3000 ml Quantité d’urine → Idéal plus que 2 litres Nombre de vidanges de la vessie (Mictions) → 5 à 8 fois Quantité d’urine moyenne → Env. 300 ml/miction 19 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Physiothérapie en cas de gêne de la vessie et du plancher pelvien La physiothérapie urogynécologique, urologique et proctologique consiste d’abord à interroger la patiente sur ses symptômes avant d’en rechercher les causes par un examen approfondi. Un plan de traitement est alors établi avec les mesures à prendre. Certains aspects du traitement sont mis en œuvre par le physiothérapeute (p. ex. méthode du point déclic), d’autres sont réalisés à l’aide d’appareils (p. ex. électrostimulation, traitement par vibrations) et font l’objet d’une formation approfondie en vue d’un programme à domicile afin que la patiente puisse continuer les exercices chez elle. La physiothérapie du centre de la vessie et du plancher pelvien s’est spécialisée dans les diverses pathologies affectant le plancher pelvien. Ces traitements constituent un vrai défi parce que le plancher pelvien est une zone complexe du corps, invisible par la patiente, et que ces maladies et troubles, qui peuvent impliquer plusieurs organes de la région pelvienne avec diverses fonctions et pathologies possibles, concernent un endroit tabou du corps pour de nombreuses patientes. Les traitements et les entretiens qui les accompagnent exigent donc beaucoup de tact et une grande expérience médicale. 20 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Les pathologies du plancher pelvien peuvent être classées en trois domaines physiothérapeutiques : 1. Faiblesse musculaire du plancher pelvien: Elle peut entraîner une incontinence urinaire d’effort, une incontinence fécale, des pertes fécales et une descente d’organes. 2. États inflammatoires et incontinence: Vessie et côlon irritables, incontinence d’urgence mictionelle, incontinence fécale, douleurs chroniques des organes pelviens. 3.Contractions et douleurs: Douleurs chroniques de la région pelvienne, constipation, douleurs irradiant dans la région, contractions musculaires et mauvaises postures, gêne lombaire, douleurs lors des rapports sexuels. 21 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Plan physiothérapeutique en plusieurs étapes Les mesures physiothérapeutiques et la mise en œuvre de différents outils et méthodes de traitement suivent généralement un plan en plusieurs étapes : Première étape Perception du plancher pelvien, correction de la posture. Deuxième étape Établissement d’une bonne activité du plancher pelvien. Renforcement des muscles du plancher pelvien, exercices de stabilisation du tronc (musculature abdominale et dorsale) en association avec le plancher pelvien. Observation et intégration dans la vie quotidienne. Troisième étape Adoption d’un mode de vie bénéfique pour le plancher pelvien. Intégration des exercices dans la vie quotidienne, p. ex. pendant le sport, lorsque la patiente tousse, éternue, rit ou soulève des charges. Autres mesures Rééducation comportementale, techniques de contraction, relaxation, décongestion, apport de liquide et comportement mictionnel, électrostimulation, biofeedback, rééducation par vibrations, dilatations musculaires, méthode du point déclic. L’électrostimulation est utilisée en complément de la rééducation musculaire du plancher pelvien, ainsi que du traitement de la vessie hyperactive. Selon le type d’électrostimulation utilisée, les muscles du plancher pelvien sont contractés ou le muscle détrusor est détendu. Le biofeedback affiche l’activité musculaire du plancher pelvien sur un écran afin de faciliter la formation et l’auto-observation et d’améliorer considérablement l’efficacité de la rééducation. 22 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Rééducation par vibrations Galileo, la recette du succès La stimulation musculaire mécanique à l’aide du système « Galileo » est une méthode moderne et très efficace, non seulement en cas de gênes de la vessie et du plancher pelvien, mais aussi pour le traitement global du corps, ainsi que la prise en charge de douleurs et de contractions musculaires et dans l’ensemble du corps. Son fonctionnement repose sur une stimulation musculaire vibratoire générée par les oscillations mécaniques du socle de l’appareil, qui se propage dans tout le corps. Cette stimulation entraîne une contraction musculaire involontaire (réflexe). Les oscillations sont produites par une plaque vibrante sur laquelle le patient se tient debout ou s’assied. Le traitement à l’aide de l’appareil vibrant Galileo, proposé par nos physiothérapeutes spécialisés, convient aux patientes de tous âges. Il permet d’observer, d’améliorer, de pratiquer et d’automatiser des enchaînements de mouvements essentiels du quotidien. La stimulation musculaire Galileo a pour principal avantage d’agir non seulement sur la vessie et le plancher pelvien, mais aussi de présenter une efficacité exceptionnelle en cas de problèmes de l’appareil locomoteur, du dos, des muscles et du tissu conjonctif. Elle permet d’obtenir d’excellents résultats en cas de gêne lombaire chronique, de troubles de la marche et de risques de chute, de paralysie et de maladies neurologiques (Parkinson), ainsi que de problèmes de circulation et d’ostéoporose. →→ Entraînement sur la plateform vibrante Galileo (Vibrations du corps entier) 23 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Traitements par pessaire Il existe différents pessaires qui se distinguent par les caractéristiques suivantes • Matériau (silicone, mousse, cellulose) • Forme (anneau, coque, cube, tampon) • Taille (numéro ou diamètre en mm) Choix du pessaire adapté à la patiente • Dépend de la pathologie, de l’objectif du traitement et de l’anatomie de la patiente • Uniquement possible si l’on dispose d’un grand choix de pessaires et si le médecin traitant/le spécialiste des gênes intimes et de la vessie possède une grande expérience dans leur utilisation Quand l’utilisation d’un pessaire est-elle recommandée ? • En cas d’incontinence d’effort, de descentes d’organes, de troubles de la miction • En cas d’états inflammatoires, d’incontinence d’urgence mictionelle, d’inflammations chroniques de l’urètre • En cas de gêne au moment des rapports (vagin étroit, cicatrices) • Pour la reconstruction des tissus en préparation des interventions pour incontinence et descente d’organe Utilisations • Le pessaire est remis en place chaque jour par la patiente elle-même avec application d’une crème hormonale ou grasse • Le pessaire se porte généralement le jour, mais parfois également ou uniquement la nuit • Nettoyage à l’eau chaude pure, sans désinfectant 24 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Durée du traitement • Généralement quelques mois seulement ou jusqu’à avoir atteint l’objectif du traitement • Si le traitement conservateur n’a pas obtenu de résultats au bout de trois mois, p. ex. si la descente d’organe ou l’incontinence est encore gênante en l’absence du pessaire, il est généralement recommandé de remplacer le pessaire par un traitement chirurgical Durée de vie du pessaire • Silicone : 1 an • Mousse : 1 à 3 jours 25 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Pessaire en anneau, pessaire urétral, pessaire de fond en cas d’incontinence, etc. Les pessaires en anneau, généralement renforcés par une massue (pessaire urétral) ou une coque (pessaire urétral en coque), sont utiles en cas d’incontinence d’effort, de vessie hyperactive, d’inflammations chroniques de l’urètre, de gênes dues à des cicatrices ou survenant lors des relations sexuelles. Ils doivent être portés uniquement lors d’activités sportives ou pendant toute la journée, plus rarement jour et nuit, voire uniquement la nuit. Le cordon est fixé de part et d’autre de la massue. Il facilite le retrait du pessaire et stabilise la massue sous l’urètre. →→ Pessaires urétraux et pessaire urétral en coque © JEb © JEb n gi Va Plancher pelvien →→ Incontinence d’effort: en cas d’effort physique, par exemple quand on tousse ou qu’on saute l’urètre s’ouvre, ce qui entraîne des fuites urinaires. 26 Vessie Ut ér us Ut ér us Vessie Plancher pelvien →→ Continence grâce à la pose d’un pessaire: le pessaire urétral ferme l’urètre. En cas d’effort physique. T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Pessaire cube, pessaire tandem en cas de descentes d’organes, cicatrices, troubles de la miction, etc. Le cube adhère à la muqueuse vaginale et ne repose pas sur le plancher pelvien. Il peut ainsi rester en place en cas de descente d’organe et de prolapsus. Il n’est pas rare qu’en quelques mois, la pose d’un pessaire en cube et l’application d’une crème hormonale permettent de reconstituer suffisamment les tissus pour que l’on puisse passer à un pessaire de plus petit modèle et, enfin, ne plus avoir besoin de pessaire. →→ 2 à 3 pessaires en cube et un pessaire tandem © JEb © JEb Vessie Ut ér us Ut ér us Vessie Intestin Intestin Plancher pelvien →→ Descente de la vessie, de l’utérus et de l’intestin Plancher pelvien →→ Pessaire en cube posé, organes pelviens ramenés à leur position normale 27 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Pessaire jetable en cas d’incontinence, descentes d’organes, cicatrices, états inflam., préparation à la chirurgie, etc. Il existe aujourd’hui un large éventail de produits de ce type, de formes et de tailles différentes. Cela complique le choix du pessaire, mais permet également de l’adapter parfaitement aux besoins de la patiente. Les indications de la pose d’un pessaire sont tout aussi multiples : incontinence, descente d’organe, troubles de la miction, états inflammatoires, cicatrices et douleurs lors des rapports sexuels, ou en préparation d’une intervention, car l’association d’un pessaire et d’une crème hormonale permet de reconstituer les tissus très rapidement et même de détendre les cicatrices (consécutives à une intervention antérieure). →→ 3 pessaires Recafem, 1 Contrelle et 1-2 Contam © JEb Ut ér us Vessie Vessie Ut éru s © JEb n gi Va Plancher pelvien →→ Incontinence d’effort 28 Plancher pelvien →→ Continence grâce à la pose d’un pessaire Recafem T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Troubles de la miction, conseils d’auto-traitement Les troubles de la miction avec quantité accrue d’urine résiduelle et accompagnés d’inflammations récidivantes et chroniques de la vessie sont souvent dus à une pliure de l’urètre, apparaissant, p. ex., en cas de descente d’organe, de prolapsus, ou encore, sur les bords de cicatrices, de pansements ou de tissus à mailles. Dans ce cas, il est souvent possible de bien vider la vessie en redressant l’urètre grâce à l’introduction correcte d’une dobbie. D’autres mesures sont parfois également utiles, comme le changement de position, le soulèvement du plancher pelvien, la pression et/ou la pose d’un pessaire. Si la vidange n’est toujours pas améliorée au bout de plusieurs tentatives et si le volume urinaire résiduel ne diminue pas, il est généralement conseillé de traiter le trouble de la miction par voie chirurgicale, après avoir exclu toutes les autres causes (p. ex. sténoses ou maladies neurologiques). © JEb Vessie © JEb Vessie →→ Trouble de la miction en raison de la pliure de l’urètre au niveau de la cicatrice d’une opération pour l’incontinence (dans ce cas, après une intervention de colposuspension) →→ La dobbie permet d’étendre l’urètre, de le déplier et d’assurer une bonne vidange de la vessie 29 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Soins intimes La peau et les muqueuses de la région intime et génitale sont soumises à diverses sollicitations. Les contacts avec l’urine et les fèces, les contacts mécaniques dus aux mouvements, au sport, des mesures hygiéniques exagérées, les accouchements - tous stressent le tissu et le rendent réceptif aux plaintes telles que le prurit et la sensation de brûlure ainsi qu’aux maladies de la région intime, de la vessie et de la région génitale. Chez la femme, un milieu vaginal équilibré avec des bactéries d’acide lactique protège contre l’augmentation du nombre de bactéries pathogènes qui proviennent la plupart du temps de l’intestin ou de la peau. Une peau saine possède un film protecteur naturel produit par les glandes sébacées. Lorsque ce film protecteur est perturbé, la peau est réceptive aux infections dues aux bactéries, champignons ou virus ainsi qu’à d’autres affections cutanées. Les conséquences sont multiples et comprennent surtout du prurit, des sensations de brûlure, des rougeurs, des gonflements, des eczémas, des inflammations sous-jacentes et des problèmes sexuels. De plus en plus souvent, des troubles de ces mécanismes de protection surviennent au cours de toutes les phases de la vie et sont fréquemment accompagnés de troubles massifs qui entravent considérablement la qualité de vie. Les causes sont multiples et ne sont pas toujours faciles à identifier. Des muqueuses sèches et une peau/muqueuse fine sont possibles en cas de manque d’hormones à partir de la ménopause ou lors de l’utilisation de certaines méthodes contraceptives. Des causes fréquentes sont des mesures de soins intimes inappropriées qui perturbent les mécanismes protecteurs, comme p. ex. les savons, le papier de toilette, les allergies aux produits lavants et aux produits de soins, les vêtements étroits, une transpiration abondante et les frottements mécaniques en cas de surpoids ou certains types de sports. 30 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Cependant, on peut se protéger. Il faut rechercher des soins intimes adéquats qui nettoient la peau en douceur, stimulent la peau et les muqueuses, améliorent la couche protectrice et inhibent la multiplication des bactéries, des virus, des champignons pathogènes sans détruire toutefois la flore vaginale et cutanée saine normale. →→ Lotions nettoyantes Les soins intimes reposent sur les quatre éléments suivants : • lavage adéquat avec de l’eau, avec ou sans additifs • protéger la peau et la muqueuse avec des onguents ou des crèmes grasses avec ou sans additifs d’extraits de plantes ou d’autres mélanges • stimuler les muqueuses avec des hormones appliquées localement • stimulation d’une flore vaginale saine (bactéries d’acide lactique) pour la défense naturelle contre les germes d’inflammations sous-jacentes Pour le lavage, nous recommandons d’utiliser de l’eau et une lotion nettoyante nourrissante au pH neutre à acide. Lavez-vous d’avant en arrière. Utilisez des lotions nettoyantes spéciales en cas de gêne intime. Séchez bien la peau et les muqueuses après la toilette. Les lotions nettoyantes appropriées sont les suivantes : Dermed, Pruri-med, Lubex savon liquide, Aveeno fluid, Lactacid femina, Antidry et les laits de bain spéciaux avec ajout d’huiles essentielles. →→ Crèmes grasses et pommades 31 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S La peau doit être protégée des agressions extérieures à l’aide d’émulsions, de crèmes et de pommades grasses. Nous recommandons : Graisse à traire Eutra, Excipial ou Linola Crème grasse ou demi-grasse, Bepanthen crème ou pommade, Comfeel crème barrière, émulsion de petit-lait. En cas d’eczéma, il est également nécessaire d’appliquer ponctuellement des crèmes spéciales à base de stéroïdes. La peau et les muqueuses sèches et amincies au niveau du vagin, de la vulve et de l’anus sont particulièrement sensibles et exposées aux irritations et aux inflammations. Pour une meilleure protection, elles doivent être reconstituées à l’aide d’hormones appliquées sous forme de crème, d’ovules ou prises sous forme de comprimés d’Ovestin. Les muqueuses sont ainsi réhydratées et une flore vaginale saine est reconstituée avec des lactobacilles naturels (flore de Döderlein) pour une protection contre les inflammations. Pour une reconstitution rapide d’un milieu vaginal sain en cas de récidive des inflammations vaginales et après un traitement par antibiotiques, il est recommandé d’appliquer un comprimé vaginal Gynoflor le soir pendant 6 à 12 jours. Gynoflor contient des lactobacilles lyophilisés et un œstrogène à action locale (estriol). Il permet de rétablir une flore vaginale saine et riche en lactobacilles (flore de Döderlein), au pH acide et donc capable d’empêcher les bactéries présentes sur la peau et dans l’intestin de remonter dans le vagin et la vessie. En cas de suspicion de modifications cancéreuses sur la peau et les muqueuses des parties intimes, il convient de pratiquer une petite biopsie à l’aiguille (prélèvement de tissu) à des fins d’examen histologique. 32 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Traitement hormonal, stratégies de lutte contre le vieillissement Une peau et des muqueuses sensibles, immunodéprimées et amincies dans la zone urogénitale et la dégradation du tissu conjonctif et musculaire consécutive à une carence hormonale font partie des principales causes de maladies urogynécologiques à la ménopause, mais aussi fréquemment pendant la période post-partum ou sous pilule contraceptive. La carence en œstrogènes favorise les inflammations de la vessie, les états inflammatoires et les douleurs dans la zone pelvienne, vésicale et intime, provoque une dyspareunie et peut entraîner des descentes d’organes allant jusqu’au prolapsus ainsi que déclencher une incontinence ou des troubles de la miction. Les troubles liés à une carence hormonale répondent très rapidement à un traitement hormonal. Les œstrogènes naturels favorisent la reconstitution de la peau et des muqueuses, des cellules musculaires et des tissus conjonctifs. Le milieu vaginal se normalise, les défenses immunitaires s’améliorent, les muqueuses se réhydratent et l’incontinence et la dyspareunie sont soulagées. Les traitements locaux, consistant à appliquer les hormones directement dans le vagin sous forme de crèmes ou d’ovules (suppositoires vaginaux), présentent des résultats plus rapides. Pendant les deux premières semaines de traitement, nous conseillons d’appliquer un peu de crème hormonale à la main tous les jours dans la région vaginale et intime ou bien un applicateur (tube) rempli de crème un soir sur deux ou un ovule le soir enfoncé profondément dans le vagin. Par la suite, les intervalles peuvent être plus longs. 33 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S →→ Crème vaginale à base d’hormones →→ Estriol Ovules Préparation vaginale à base d’œstrogènes Crèmes, ovules, capsules vaginales, comprimés vaginaux • Ovestin Crème 0,5 mg d’estriol dans un applicateur de 0,5 g 0,5 mg d’estriol dans un applicateur de 1 g 0,5 mg d’estriol par ovule 1,0 mg d’estriol par comprimé Oestro-Gynaedron Crème • • Ovestin Ovule • Ovestin Comprimé (vaginal ou oral) • Vagifem Comprimé vaginal 0,025 mg d’estradiol par comprimé Il convient d’être attentif au fait que les préparations hormonales par voie vaginale contiennent différents types d’hormones, que les applicateurs présentent différents volumes et que les crèmes sont disponibles en différentes concentrations (voir tableau en page 26). Par exemple, s’il est nécessaire d’appliquer une grande quantité de crème chaque jour sur un pessaire comme lubrifiant, il convient d’opter pour une crème moins concentrée, par exemple Oestro-Gynaedron plutôt qu’Ovestin, afin d’éviter les effets indésirables liés à un surdosage (tensions des seins). 34 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Après la ménopause, il est utile d’associer le traitement local par œstrogènes à un traitement substitutif hormonal global, moderne et faiblement dosé. Ce sont les structures tissulaires urogynécologiques qui se dégradent le plus rapidement en cas de chute hormonale climatère. Ce n’est qu’ensuite que les autres organes et structures tissulaires de l’organisme ressentent les effets de la chute hormonale, à des stades divers. Il s’agit notamment de la chute des cheveux, de l’assèchement de la muqueuse oculaire, du dessèchement et de l’amincissement de la peau avec formation de rides, d’abord sur le visage et le dos des mains, puis sur l’ensemble du corps, de la fonte du tissu musculaire et conjonctif accompagnée de douleurs rhumatismales (fibromyalgie) et de déchirures musculaires et tendineuses, de la destruction osseuse allant jusqu’à l’ostéoporose avec fracture du col du fémur et de la colonne vertébrale, de modifications vasculaires dans l’ensemble de l’organisme et de l’accélération de la dégradation du tissu nerveux et des structures cérébrales jusqu’à l’apparition d’une démence précoce. Œstrogène DHEA Concentration sanguine Testostérone Hormone de croissance Ans 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 →→ Baisse d’importantes hormones avec l’âge. Elles influencent considérablement le bien-être physique et psychologique et le moment où les processus de vieillissement deviennent pathologiques. 35 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S En tant qu’urogynécologues, nous sommes à même de détecter rapidement les conséquences d’une carence hormonale et nous pouvons donc appréhender l’état de la patiente d’une façon plus globale. Il est possible d’éviter ou de retarder l’apparition de nombreuses maladies de la vieillesse grâce aux stratégies modernes de lutte contre le vieillissement. Lorsque nous prescrivons un traitement de substitution, nous déterminons d’abord le taux sanguin de certaines hormones importantes pour l’apparition de maladies liées au vieillissement et, en cas de chute importante de ces taux, nous conseillons de les remplacer par des hormones identiques à celles fabriquées par le corps, faiblement dosées et choisies avec soin. Un bon traitement substitutif hormonal de lutte contre le vieillissement, qui utilise essentiellement des hormones identiques à celles du corps, apporte des avantages considérables et durables. En tant que substitut à l’œstrogène, l’estradiol est généralement appliqué sur la peau sous forme de gel et complété par une progestérone adaptée avec soin, prise le soir par voie orale. Le traitement hormonal de substitution n’augmente pas, comme on le dit souvent à tort, le risque de cancer du sein, ni d’embolie ou d’AVC. Il n’entraîne pas non plus de prise de poids à long terme : il s’est au contraire avéré améliorer la combustion des graisses. →→ Oestrogène identique à celui fabriqué par le corps, estradiol, à appliquer sur la peau sous forme de gel 36 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S →→ Progestérone identique à celle fabriquée par le corps, à prendre le soir par voie orale Les traitements de substitution contre le vieillissement à base d’hormones et de substances orthomoléculaires sont complexes et obligent à abandonner d’anciens préjugés. Comme ils sont de plus en plus fréquemment demandés, nous avons établi au centre de la vessie, sous la direction du Dr Nicole Viereck et du Prof. Jakob Eberhard, une consultation de lutte contre le vieillissement. 37 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Médicaments permettant de relaxer la vessie en cas de vessie hyperactive et d’incontinence d’urgence mictionelle La vessie hyperactive, les impériosités mictionnelles fréquentes et pénibles avec des envies urgentes d’uriner le jour et la nuit, voire des fuites urinaires (incontinence d’urgence mictionelle) peuvent nuire considérablement à la qualité de vie. Les médicaments relaxant la vessie sont utiles, en particulier pendant les premiers mois de traitement. Les médicaments suivants ont fait leurs preuves pour la relaxation de la vessie : 5 mg, 10 mg, 1 gélule le soir • Vesicare (solifénacine) Toviaz (fésotérodine) 4 mg, 8 mg, 1 comprimé le soir • 7,5 mg, 15 mg, 1 comprimé le soir • Emselex (darifénacine) • Detrusitol SR (toltérodine) 4 mg, 1 gélule le soir • Lyrinel Oros (oxybutinine) 5 mg, 10 mg, 15 mg, 1 comprimé le soir 5 mg, 1 à 3 × 1 comprimé par jour • Ditropan (oxybutinine) 20 mg, 2 × 1 dragée par jour • Spasmo-Urgenin Neo (chlorure de trospium) 2 × 1 patch par semaine • Kentera (oxybutinine) Les antidépresseurs à effet calmant et les psychotropes relaxants ont un effet positif sur la relaxation de la vessie, notamment : 25 mg, 50 mg, 1 gélule le soir • Saroten Retard (amitriptyline) 10 mg, 25 mg, 1 dragée le soir • Tofranil (imipramine) Librax (chlordiazépoxide) 5 mg + bromure de clidinium 2,5 mg, • 1 à 3 × 1 dragée par jour 38 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Les médicaments relaxant la vessie doivent généralement être pris pendant plusieurs mois ou jusqu’à ce que les traitements adjuvants nécessaires fassent effet (voir page 8). →→ Médicaments relaxant la vessie 39 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Antibiotiques pour le traitement des inflammations de la vessie, multimodale thérapie, prophylaxie Une inflammation aiguë et ponctuelle de la vessie peut être traitée sans autre enquête étiologique par une courte antibiothérapie (dose unique ou traitement de trois jours), voire uniquement en « buvant beaucoup ». Dans le cas d’inflammations de la vessie et de l’urètre chroniques récidivantes, une enquête étiologique approfondie est nécessaire à un traitement réussi débouchant sur un traitement pluridisciplinaire adapté à la patiente et suivi d’une prophylaxie à long terme afin d’empêcher les récidives. L’enquête étiologique doit tenter de trouver l’agent inflammatoire, de déterminer le volume d’urine résiduelle, de déterminer le trouble de la miction, de détecter les modifications de la peau et des muqueuses, d’analyser l’état du milieu vaginal au microscope, de dépister des carences hormonales, d’identifier des problèmes en matière d’hygiène intime, de contrôler l’apport de liquide et le comportement mictionnel et de rechercher des immunodéficiences et d’éventuelles pathologies connexes. Une cystoscopie fournit également des informations précieuses sur le degré de gravité et les causes de l’inflammation de la vessie. Pour le traitement d’inflammations graves, aiguës et réfractaires chroniques, il est nécessaire d’utiliser des antibiotiques spécifiques. Pour les inflammations aiguës de la vessie, un traitement court ou une dose unique suffit, pour les inflammations chroniques, le traitement dure généralement plusieurs jours ou semaines. Antibiotiques pour le traitement des inflammations de la vessie • Monuril (fosfomycine) 1 sachet de 3 g en dose unique • Bactrim forte (triméthoprime/sulfaméthoxazole) 800/160 mg ou Noroxin (norfloxacine) 400 mg ou Ciproxin (ciprofloxacine) 250 mg pendant 3 à 10 jours à raison de 2 × 1 comprimé par jour 40 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S • Vibramycine (doxycycline) 2 × 100 mg par jour ou en comprimés plus fortement dosés 1 × 200 mg par jour pendant 8 à 12 jours (en particulier pour les inflammations non bactériennes ou à Chlamydia et uréaplasme) • Uvamin retard (nitrofurantoïne) 100 mg 15 jours 2 × 1 comprimé ou plus souvent en traitement après une antibiothérapie (en particulier en cas d’inflammation chronique de la vessie) 1 comprimé le soir pendant 30 jours →→ Différents antibiotiques Il faut savoir qu’en cas d’inflammations chroniques récidivantes de la vessie, les résultats des analyses d’urine sont souvent négatifs et les agents inflammatoires ne sont pas détectables dans l’urine. Il est alors conseillé d’entamer une antibiothérapie par doxycyline. En cas de rechutes après la guérison de l’inflammation et malgré les traitements mentionnés ci-dessus et des mesures prophylactiques durables, il est important que la patiente s’auto-diagnostique immédiatement (observation des symptômes et test rapide avec Monulab ou bandelette de test) et commence rapidement une antibiothérapie efficace à dose unique ou de courte durée (voir p. 30), en buvant davantage et en consommant des tisanes diurétiques et du jus de canneberge afin d’empêcher une nouvelle chronicisation. 41 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S →→ Kit d’auto-diagnostic en cas de suspicion d’inflammation de la vessie →→ Dose unique – antibiotique Multimodale thérapie et prophylaxie Les causes des inflammations et des gênes chroniques récidivantes de la vessie, de l’urètre et des parties intimes étant de plus en plus nombreuses, les meilleurs traitements doivent être adaptés à la patiente et prendre en compte un maximum de facteurs simultanément, à l’aide d’un concept pluridisciplinaire. Il n’est pas possible de prendre sans cesse des antibiotiques car le développement d’une résistance en réduit progressivement l’efficacité. Les traitements pluridisciplinaires représentent un défi, tant pour la patiente que pour l’équipe thérapeutique. L’accompagnement en termes de conseil et d’explication par un spécialiste en urogynécologie s’avère utile. Mais la patiente doit néanmoins faire un gros travail sur elle-même. La nécessité de « beaucoup boire » demande déjà souvent beaucoup d’efforts. Cette brochure fournit des informations détaillées à ce sujet, afin de contribuer à la guérison et à une prophylaxie à long terme : 42 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Beaucoup boire, bonne vidange de la vessie, hygiène intime appropriée, traitement hormonal local et systémique, phytothérapie basée sur le jus de canneberge et la tisane diurétique. Il est également recommandé de recourir à des mesures de stimulation du système immunitaire, notamment des bains de pieds chauds ou chauffants, des traitements de phytothérapie et adjuvants. La prise de probiotiques (tels que des yoghourts), contenant de « bonnes » bactéries intestinales, principalement des lactobacilles et des bifidobactéries, peuvent contribuer à la prévention des inflammations vaginales et vésicales. La simulation immunitaire peut également être effectuée par vaccination perorale à l’aide d’Uro-Vaxom, une préparation contenant un lysat bactérien lyophilisé d’E. coli, la principale cause d’inflammations de la vessie. La vaccination augmente le nombre de lymphocytes T et d’immunoglobulines, ce qui améliore la défense contre les inflammations de la vessie. →→ Vaccination perorale à l’aide d’un lysat bactérien d’E. Coli pour une stimulation immunitaire contre les inflammations de la vessie. 43 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Phytothérapie en urogynécologie Les pathologies urogynécologiques sont fréquemment dues à l’apparition de plusieurs pathologies qui s’influencent négativement. En outre, elles entraînent des récidives et une chronicisation. C’est pour cela que les traitements pluridisciplinaires agissant sur plusieurs causes et symptômes à l’aide de divers composants obtiennent fréquemment des résultats supérieurs et plus durables que les monothérapies qui ne reposent que sur une mesure thérapeutique ou un médicament. Les médicaments à base de plantes, appelés phytothérapie, associent de nombreuses substances et exercent donc des effets polyvalents : anti-infectieux (empêchant la prolifération des bactéries, des champignons et des virus), antiphlogistique (décongestionnant), adoucissant, relaxant et diurétique. Ces effets multiples et complémentaires sont généralement mieux adaptés aux infections et aux états inflammatoires polyétiologiques et chroniques affectant la vessie et les parties intimes que les monothérapies médicamenteuses. En outre, les médicaments phytothérapeutiques sont très appréciés des patientes et de mieux en mieux acceptés par les médecins car les effets thérapeutiques et curatifs de quelques extraits de plantes et jus de fruits ont pu être démontrés dans le cadre d’études scientifiques. Les vertus des extraits de feuilles de busserole, de feuilles de bouleau, du solidago et l’effet des graines de citrouille et en particulier du jus de canneberge sont ainsi notamment bien étudiées. Ils sont tous utilisés actuellement avec un grand succès en tisanes diurétiques, en graines ou en jus de fruits pour le traitement et la prévention des inflammations de la vessie et de la vessie hyperactive. 44 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Les irritations et inflammations vulvovaginales chroniques récidivantes accompagnées de démangeaisons, de sensations de brûlure, de lésions cutanées et des muqueuses et de dyspareunie répondent aussi généralement bien aux traitements phytothérapeutiques. Ils sont ajoutés sous forme d’huiles essentielles et d’extraits de plantes à l’eau de lavage et du bain et aux produits de soin (lotion pour le corps, émulsions, crèmes grasses, pommades) et parfois également appliqués sous forme d’ovule. L’huile d’arbre à thé, l’hamamélis, la lavande, la camomille, le souci, le thuya, le pétasite, le romarin, la mélisse, la grenade, etc. ont fait leurs preuves. →→ Phytothérapie en cas de gêne de la vessie 45 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Jus de canneberge pour la prévention et le traitement des inflammations de la vessie La sagesse populaire connaît depuis longtemps les vertus du jus de canneberge pour les inflammations de la vessie. Des études scientifiques ont démontré leur bien-fondé. Le jus de canneberge exerce un effet anti-inflammatoire naturel sur les muqueuses des voies urinaires ainsi que de la bouche (gencives) et de l’estomac (infections à Helicobacter). Les tannins qu’il contient empêchent les bactéries de proliférer et d’adhérer aux muqueuses. Elles sont ainsi plus rapidement évacuées de la vessie. Le jus de canneberge protège contre les nouvelles infections, accélère la guérison des inflammations de la vessie et réduit la consommation d’antibiotiques. Ces découvertes scientifiques nous ont permis de demander à Biotta AG, à Tägerwilen, s’il serait possible de fabriquer un jus de canneberge bio de grande qualité pour les nombreuses patientes souffrant de troubles de la vessie. Ces produits sont désormais disponibles dans l’ensemble des pharmacies, drogueries et magasins d’alimentation bio de Suisse. Les jus de canneberge bio PREISELBEER PUR et PREISELBEER de Biotta sont produits à base de petites canneberges européennes. Elles sont apparentées à la cranberry américaine de grande taille, mais contiennent nettement plus de tannin, la substance naturelle permettant de lutter contre les inflammations de la vessie et la vessie hyperactive (420 mg/100 ml d’extrait pur pour la canneberge européenne contre 129 mg/100 ml pour la cranberry américaine). De nombreux jus, boissons, gélules et comprimés à base de canneberge et de cranberry sont désormais disponibles dans le commerce. Il est important d’utiliser des produits de qualité dont la teneur en substances actives est indiquée, sans quoi l’effet sera insuffisant. 46 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Biotta PREISELBEER contient un mélange de jus de canneberge avec un extrait de thé de feuilles de bouleau pour renforcer l’efficacité contre la vessie hyperactive, dont la grande qualité lui a valu la médaille d’or de la DLG. →→ Biotta PREISELBEER PUR →→ Biotta PREISELBEER 250ml 100 % pur extrait de canneberge (pur jus) 500ml Jus de canneberge renforcé par un extrait de thé de feuilles de bouleau Dose recommandée : 1 à 3 cuillères à soupe au petit-déjeuner, au déjeuner et avant le coucher Dose recommandée : 1 dl 1 à 3 × par jour Administration Avec un yoghourt, dans du muesli ou dilué dans de l’eau ou du jus de fruit Pour les diabétiques 100 ml = 1,05 équivalent fruit/légume 2 cuillère à soupe = 30 ml = 0,32 équivalent fruit/légume Administration Avec un yoghourt, dans du muesli ou dilué dans de l’eau ou du jus de fruit Pour les diabétiques 1 dl = 100 ml = 1,80 équivalent fruit/ légume 47 T R A I T E M E N T S CO N S E R VAT E U R S Traitements naturels, traitements d’appoint La balnéologie, l’homéopathie, l’acupuncture, etc. complètent souvent utilement la médecine traditionnelle. Elles peuvent améliorer les résultats du traitement et contribuer à protéger contre les rechutes. Nous vous invitons à consulter des informations spécialisées correspondantes sur ces méthodes. 48 CHIRURGIE Quand et comment opérer ? La chirurgie est à recommander dans les situations suivantes : • Lorsque les traitements conservateurs n’ont pas obtenu de guérison ou d’amélioration satisfaisante au bout de trois mois environ • Lorsque l’étiologie démontre que la chirurgie présente de bonnes chances de guérison • Lorsque les tissus sont bien préparés, par exemple avec des œstrogènes en application locale, avec ou sans pessaire (assouplissement des cicatrices et stimulation de la reconstitution tissulaire) • Lorsque la patiente opte pour la chirurgie après avoir reçu une explication de ses risques et chances de réussite Les méthodes de traitement chirurgical ont fortement évolué ces dernières années. Les interventions modernes sont moins invasives et présentent néanmoins un meilleur taux de réussite. De nombreuses interventions peuvent même être désormais pratiquées sous anesthésie locale (associée à la sédoanalgésie). Les gênes postopératoires sont également moindres et la récupération est plus rapide. Les nouvelles interventions sont toutefois complexes et nécessitent une grande expérience et un suivi postopératpoire attentif jusqu’à ce que tous les objectifs chirurgicaux soient atteints, c’est-à-dire la disparition des symptômes et le rétablissement des fonctions. Avant une intervention, il est conseillé de bien se renseigner sur les possibilités de traitement chirurgical actuelles, sur les interventions recommandées et sur l’expérience du chirurgien, afin de s’assurer d’obtenir un résultat optimal. À cet égard, il peut être utile de demander une seconde opinion. 49 CHIRURGIE Chirurgie en cas d’incontinence d’effort L’incontinence d’effort est due à une mauvaise fermeture de l’urètre en cas d’effort physique. L’incontinence d’effort résulte d’un relâchement des ligaments suspenseurs qui fixent l’urètre au pubis. En cas d’effort physique (par exemple, la toux), l’urètre s’ouvre alors et l’urine s’échappe. Une intervention pour incontinence vise à restabiliser l’urètre en pratiquant la plus petite incision possible, de manière à ce qu’il ne s’ouvre plus et ne laisse plus s’échapper d’urine en cas d’effort physique. Cependant, la vidange normale de la vessie ne doit pas être entravée par une intervention pour incontinence. Les interventions les moins invasives et présentant le meilleur taux de réussite sont les opérations TVT ou TVT-O. Elles sont pratiquées sous anesthésie locale, généralement pendant une hospitalisation de trois jours, rarement en ambulatoire. Dans des cas spécifiques, d’autres techniques opératoires sont nécessaires, par exemple la stabilisation de la muqueuse vaginale et donc de l’urètre par des « sutures de suspension » sur la branche pubienne (colposuspension). Cette opération est un peu plus lourde et nécessite une hospitalisation plus longue. 50 CHIRURGIE © JEb © JEb Ut ér us Vessie Ut ér us Vessie n gi Va n gi Va Plancher pelvien →→ Incontinence d’effort: en cas d’effort physique, l’urètre s’ouvre et l’urine s’écoule. © JEb →→ Colposuspension: soulèvement de la paroi vaginale au pubis. © JEb gin Va →→ Opération par bandelette TVT: la bandelette est mise en place sous anesthésie locale, sans tension, autour de l’urètre et à l’arrière du pubis. Vessie Ut ér us Ut ér us Vessie gin Va →→ Opération par bandelette TVT-O: la bandelette est mise en place sous anesthésie locale, sans tension, autour de l’urètre et latéralement des deux côtés du pubis. 51 CHIRURGIE Chirurgie en cas de descente d’organe et de prolapsus Une descente des organes pelviens peut survenir lorsque les muscles et les tissus conjonctifs se relâchent ou perdent leur ancrage. Si le vagin ou l’utérus descend jusqu’à l’entrée du vagin, on parle de prolapsus. Les interventions pour descente ramènent l’organe à sa position initiale. Elles peuvent toutefois engendrer de nouvelles gênes, comme une incontinence d’effort et des cicatrices générant des douleurs lors des rapports sexuels, qui nécessitent un traitement jusqu’à leur guérison, voire dans de rares cas une réintervention. Les interventions pour descente d’organe sont très complexes. Elles associent généralement le resserrement des tissus et la fixation à des structures de tissus conjonctifs stables du bassin. Si les tissus de la patiente sont trop fragiles et fins, un fin maillage en prolène est utilisé en renforcement. L’intervention varie selon l’emplacement, le type et la gravité de la descente. Les souhaits de la patiente sont également pris en compte, p. ex. intervention avec ou sans ablation de l’utérus (hystérectomie). Vessie Ut ér us Vessie Ut ér us © JEb © JEb Intestin Intestin Plancher pelvien →→ Prolapsus combiné: paroi vaginale antérieure avec vessie, paroi vaginale postérieure avec intestin; entre ceux-ci prolapsus de l’utérus. 52 Plancher pelvien →→ Etat suite à une opération du prolapsus combinée à une hystérectomie: l’extrémité du vagin est fixée au ligament sacrospinal, la vessie est repoussée par le plissement des tissus antérieur et l’intestin par le plissement des tissus postérieur. Utér us CHIRURGIE © JEb Ut ér us © Eb/Vie 2013 gin Va Vessie n gi Va Intestin Intestin Plancher pelvien Vessie Plancher pelvien →→ Prolapsus de la vessie en cas de distension de la paroi vaginale antérieure →→ Résultat après l’opération du prolapsus de la vessie. Une grille en prolène est mise en place entre la vessie et la paroi vaginale antérieure. Uté rus © JEb © Eb/Vie 2013 Vessie In tes tin Va gi n Ut ér us Vessie Plancher pelvien Intestin →→ Prolapsus de l’intestin en cas de distension de la paroi vaginale postérieure n gi Va Plancher pelvien →→ Résultat après l’opération du prolapsus de l’intestin. Une grille en prolène est mise en place entre l’intestin et la paroi vaginale postérieure. 53 CHIRURGIE Injections de Botox, instillations, fulguration Si aucun traitement conservateur n’a permis de soulager une vessie hyper active, une inflammation de la vessie récidivante chronique accompagnée de lésions de la couche protectrice ou une incontinence d’urgence mictionelle grave (vessie hyperactive), y compris un lavage vésical hospitalier ou ambulatoire et des instillations vésicales avec des dérivés de glucosamine pour la reconstitution de la couche protectrice, des interventions telles que la fulguration des ulcères de Hunner (en cas de cystite interstitielle) ou les injections de Botox sont très efficaces en cas de vessie de lutte hyperactive à faible capacité et d’incontinence d’urgence mictionelle. Selon la gravité de la vessie de lutte et l’hyperactivité du muscle détrusor, des injections de 50 à 300 E de toxine botulinique A (Botox) sont pratiquées dans les faisceaux musculaires de la paroi vésicale. Cela peut affaiblir très rapidement l’impériosité mictionnelle et augmenter la capacité vésicale. Il convient d’éviter l’injection d’une trop grande quantité de produit, qui risquerait d’entraîner des troubles de la miction. L’effet d’une injection de Botox persiste pendant six à douze mois. Pendant cette période, il est possible de traiter les symptômes et les causes de la vessie hyperactive à l’aide de mesures supplémentaires comme la consommation abondante de boissons, la rééducation vésicale, la reconstruction hormonale des tissus, la phytothérapie et la prise de médicaments relaxant la vessie, afin de maintenir une capacité maximale de la vessie lors de la dissipation de l’effet du Botox. Il est ainsi possible d’éviter la répétition des injections de B otox ou de les espacer au maximum. Le problème réside dans le coût élevé du Botox et dans son absence de remboursement par la sécurité sociale. →→ Préparation pour injection de Botox 54 CHIRURGIE Autres interventions D’autres interventions peuvent être réalisées dans de rares cas. Nous ne disposons toutefois encore d’aucune donnée scientifiquement prouvée à long terme concernant les risques et les résultats de certaines de ces méthodes. Il convient donc de faire preuve de prudence lors de l’utilisation de méthodes moins éprouvées, car les traitements conservateurs mentionnés dans cette brochure permettent généralement d’obtenir de meilleurs résultats avec de moindres risques. Parmi les « autres interventions », citons : • Infiltration de l’urètre à l’aide de collagène, silicone, polyéthylène, etc. • Neuromodulation sacrée sélective pour la commande vésicale • Implantation de systèmes artificiels de fermeture de l’urètre • Formation d’une vessie de remplacement en tissu intestinal • Dérivation urinaire suprapubienne durable Toutes les techniques chirurgicales évoluent rapidement. De nombreux médecins manquent donc d’expérience avec les nouvelles méthodes, ce qui nuit à la qualité des interventions et incite à la prudence lorsque de telles interventions sont conseillées. Lit : J. Eberhard, V. Viereck : Diagnostic simple. Thérapie conservative multi modal. S. 18-24 CME 2009 V. Viereck, J. Eberhard : Evaluation critique des concepts de thérapeutique chirurgicale. S. 26-30. CME 2009 55 CO N TAC T S Que faire en cas de questions et de gênes urinaires? Nos conseils. • Le traitement des problèmes de vessie, des inflammations, des p roblèmes intimes, de l’incontinence et de la faiblesse du plancher pelvien chez la femme est généralement simple, peu contraignant et rapide lorsque les troubles sont récents • Plus les pathologies perdurent et plus les récidives sont fréquentes, plus le traitement sera complexe et plus il sera difficile d’assurer une guérison et un soulagement durable • Il est néanmoins toujours utile de s’employer à rechercher un traitement efficace jusqu’au soulagement des symptômes, voire jusqu’à la guérison complète, si possible, car ces pathologies nuisent fortement à la qualité de vie et fréquemment à la relation conjugale et à l’entourage • Les maladies urogynécologiques chroniques qui récidivent après une guérison doivent faire l’objet de mesures prophylactiques adaptées à la patiente • Parlez de vos problèmes avec votre médecin. Il vous conseillera et, au besoin, vous donnera des explications et vous prescrira des traitements • Si vous avez d’autres questions, vous pouvez également vous adresser directement à nous. Une équipe interdisciplinaire de spécialistes se tient à votre disposition au centre de la vessie de Frauenfeld Notre équipe de base Urogynécologie • Prof. Volker Viereck, médecin-chef en urogynécologie/médecin-chef adjoint de la clinique gynécologique • Dr. Gabriela Heer, médecin responsable • Dr. Julia Münst, médecin responsable • Dr. Oliver Rautenberg, médecin responsable • Dr. Irena Zivanovic, médecin responsable 56 CO N TAC T S Spécialistes en urogynécologie pour les troubles de la vessie et des régions intimes • Marlies von Siebenthal, direction • Susanne Knecht • Ursula Steck Physiothérapie • Conny Rotach Mouridsen, direction physiothérapie Centre de la vessie et du plancher pelvien • Iris Geider • Trudy Meijer • Doris Felmet, Physiothérapie Hôpital cantonal de Frauenfeld Conseil endocrinien Ménopause, andropause, lutte contre le vieillissement et sexologie • Dr Nicole Viereck, médecin conseil Acuponcture et TCM (médecine traditionnelle chinoise) • Dr. med. Claudia Schmid, FMH Anasthesiologie, MSc Akupunktur, FA ASA • Dr. med. Stefan Englert, Arzt fur Allgemeinmedizin, FA ASA • Nancy Ribi, MSOM, dipl. Akupunkteurin und Herbalistin, SBO-TcM 57 CO N TAC T S Contacts, adresses Tél. secrétariat +41 52 723 70 60 (du lundi au vendredi, 08 h 00 à 12 h 00 / 13 h 15 à 17 h 00) Urgence hors des heures d’ouverture Tél. +41 52 723 77 11 (numéro principal de l’hôpital). Demandez le médecin de garde de la clinique gynécologique Conseil téléphonique par des membres du personnel soignant spécialisés dans les gênes de la vessie et des parties intimes Tél. +41 52 723 70 60, Marlies von Siebenthal, Susanne Knecht, Ursula Steck (du lundi au jeudi, 08 h 00 à 09 h 00) Fax +41 52 723 70 59 Centre de la vessie et du plancher pelvien E-mail [email protected] Adresse postale Centre de la vessie et du plancher pelvien, Clinique gynécologique, Hôpital cantonal de Frauenfeld, CH- 8501 Frauenfeld Site Web www.blasenzentrum-frauenfeld.ch 58 REMARQUES 59 084097 Equipe du Centre de la vessie et du plancher pelvien Centre de la vessie et du plancher pelvien Hôpital cantonal Prof. Dr. med. Volker Viereck Médecin-chef en urogynécologie Pfaffenholzstrasse 4 8501 Frauenfeld Tél. +41 52 723 70 60 [email protected] www.blasenzentrum-frauenfeld.ch
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