24heures, 12 mai 2014, Les repreneurs du BVA se profilent

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24 heures | Lundi 12 mai 2014
Vaud
Bureau Vaudois d’Adresses
Les repreneurs du BVA se profilent
ment par le rachat de concurrents
privés sur les marchés de la distribution de la publicité «non adressée» et des plis «adressés» de plus
de 50 grammes, qui échappent
l’un et l’autre à son monopole.
La question
du salaire minimum
est au cœur des
déboires d’une
société historique
Salaire problématique
C’est devenu une affaire d’Etat.
Deux ministres du gouvernement
vaudois suivent de près l’appel
d’offres que la société de distribution du Bureau Vaudois d’Adresses (BVA) a discrètement formulé
au milieu de la semaine dernière.
La démarche vise à la reprise des
activités de cette société septuagénaire qui distribue de boîte en
boîte le courrier de masse.
Le délai pour le dépôt des propositions court jusqu’à jeudi prochain. Le sort de 110 porteurs en
dépend. Ils sont l’objet d’une procédure de licenciement collectif
(24 heures du 1er avril et du 5 mai).
Ouverte le 31 mars, la consultation
a été prolongée jusqu’à fin mai.
Qui est susceptible de reprendre le réseau de BVA Distribution
SA? Son dispositif repose sur trois
centrales: Lausanne avec environ
70 emplois, Vevey avec une trentaine, et Yverdon avec une douzaine. Secrétaire du syndicat Unia,
Dominique Fovanna indique que
quatre collaborateurs de Vevey
souhaitent reprendre le réseau de
leur région. En Valais, les Message-
CHRISTIAN BRUN
Daniel Audétat
Malgré l’achat, l’an dernier, de triporteurs électriques et une mensualisation des porteurs visant
à améliorer la qualité des tournées, le chiffre d’affaires de BVA Distribution n’a cessé de chuter.
110
C’est le nombre de porteurs
menacés de licenciement
collectif dans le cadre
d’une procédure de consultation qui arrivera à son terme
à la fin de mai
ries du Rhône, liées au Nouvelliste
que détient le groupe Hersant,
pourraient être intéressées par le
marché vaudois du Chablais.
Restent deux challengers majeurs. Avec d’un côté le Bureau
d’Adresses de Neuchâtel, dont les
250 porteurs couvrent le canton
de Neuchâtel, le Jura et le Jura
bernois. Sur le versant ouest du
canton de Vaud, c’est Epsilon SA
qui devrait se manifester. Fondée
en 1973, cette société genevoise
emploie elle aussi quelque
250 distributeurs, actifs jusqu’à
Lausanne.
C’est là que se corse la question
de la reprise du réseau du BVA.
D’abord parce que cette société
genevoise est, depuis fin 2011, une
filiale à 100% de La Poste, qui a
racheté à cette époque les 33% du
capital que détenait jusque-là Edipresse (désormais Tamedia). Ces
dernières années, cette même
Poste a déjà progressé massive-
Mais, dans la perspective de la reprise de BVA Distribution, La
Poste souffre d’un handicap. Depuis l’automne dernier, à la suite
d’un article du Temps, la rémunération des porteurs d’Epsilon fait
polémique. Le feu est avivé par
l’initiative pour un salaire minimum qui est un des objets des
votations fédérales de ce weekend. Le 4 mai encore, la Schweiz
am Sonntag a fait un gros titre sur
le «salaire à 5 francs de l’heure»
auquel se réduirait la rétribution
de certains distributeurs de la société genevoise. Porte-parole de
La Poste, Nathalie Dérobert réfute
les critiques et assure que «le salaire horaire moyen d’Epsilon SA
varie entre 20 et 30 francs».
A la section genevoise de
Syndicom, Alexis Patino relève
que le Service du travail de son
canton examine actuellement les
conditions de rémunération de la
filiale de La Poste. Le secrétaire
syndical maintient pourtant que,
«dans les mois creux», il peut arriver que des porteurs touchent
l’équivalent d’un salaire à l’heure
de 5 à 8 francs. Toutefois, il ajoute
que le forfait payé par Epsilon,
lorsqu’il est transposé en salaire
horaire, varie plutôt entre 15 et
22 francs, «mais jamais jusqu’à
30 francs.»
Le problème, c’est que les porteurs d’Epsilon sont payés à la tâche. Un système de rémunération
que le BVA a abandonné il y a
deux ans pour mensualiser ses
employés. Précision de Dominique Fovanna, la secrétaire d’Unia:
«Nous avons obtenu ces conditions qui correspondent au tarif
du salaire à 4000 francs à la suite
d’un mouvement revendicatif.»
La direction du BVA y a consenti
en même temps qu’elle équipait
ses distributeurs de triporteurs
électriques pour améliorer la qualité des tournées. L’objectif était
d’élargir son offre à la distribution
de courrier adressé de plus de
50 grammes. Au final, le coût de
ce double effort a plombé BVA Distribution SA: son volume d’affaires de courrier adressé a bien progressé, mais il n’a pas pu compenser la brusque diminution de la
publicité non adressée.
La question de la rémunération des porteurs sera donc centrale dans la reprise du réseau du
BVA. Le résultat de la votation de
ce week-end pèsera sur la négociation. Mais, quoi qu’il arrive, les
syndicats, et peut-être les autorités cantonales, redoubleront leur
pression pour qu’une convention
collective s’impose dans ce secteur de la distribution postale.
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Les Romands peuvent acheter
«équitable» depuis quarante ans
En 1974, Magasins
du Monde ouvrait une de
ses trois premières arcades
à Lausanne, faisant
découvrir le commerce
équitable aux Romands
C’était un militant de la première
heure. Ce samedi comme en 1974,
Eric Dizerens était derrière le
comptoir du Magasin du Monde
de Lausanne, une boutique pas
comme les autres qui fêtait 40 ans
d’existence à l’occasion de la Journée mondiale du commerce équitable. Maintenant à la Riponne, il
se souvient encore de l’arcade
inaugurée à l’époque à la rue du
Simplon, en même temps que
deux autres pionnières à Genève
et au Locle. «C’était minuscule!»
Avant l’implantation de ces tout
premiers Magasins du Monde en
Romandie, on ne trouvait pas de
produits issus du commerce équitable dans la région. Aujourd’hui,
on compte 39 boutiques, dont 12
dans le canton de Vaud, avec un
assortiment qui va du café aux
théières en passant par les jouets.
Qui dit «fair trade» aujourd’hui
pense facilement à Max Havelaar,
fameux label de commerce équitable qui orne certaines bananes
que l’on trouve en grandes surfaces. Si ces produits répondent à
des critères offrant de meilleures
conditions aux producteurs – l’objectif de ce type de commerce –,
un label n’implique pas que tous
les acteurs de la filière sont des
organisations de commerce équitable: les supermarchés vendent
toutes sortes de produits qui ne
sont pas «fair trade». A l’inverse,
selon leur charte, les Magasins du
Monde s’approvisionnent auprès
de partenaires partageant tous les
mêmes principes, du producteur
au distributeur en passant par
l’importateur.
Lancés à l’origine par une poignée de militants convaincus qu’il
fallait concrétiser – et pas seulement théoriser – ce commerce
d’un nouveau genre, les Magasins
du Monde forment une association qui repose aujourd’hui sur
environ 1000 bénévoles essentiellement affectés à la vente.
D’où la question: peut-on faire
du commerce strictement équitable en se passant de ce travail gratuit? Porte-parole de l’association,
Christiane Fischer souligne avant
tout que le modèle des Magasins
du Monde est celui qui permet
d’offrir les conditions les plus justes aux producteurs dont nous
achetons le café, le miel ou l’artisanat. Quant aux bénévoles, ils
ont aussi le rôle de sensibiliser le
public, même si, de l’aveu des
premiers concernés, le militantisme s’est émoussé en quarante
ans. Au final, rendre la vente plus
efficace pour le bien des producteurs a pris le dessus, et tant pis
pour le constat: «Nous n’arrivons
pas encore à rémunérer les gens
et maintenir des prix raisonnables», concède Christiane Fischer.
C.BA.
Le M2 stoppé à la suite d’une infraction
Des individus se sont
introduits hier dans le
garage des TL, à Vennes.
Dans leur fuite, se sont-ils
engagés dans le tunnel du
métro? Pour vérifier, la
compagnie a arrêté la ligne
durant une heure trente
Pourquoi plusieurs individus se
sont-ils introduits illicitement hier
après-midi dans le garage-atelier
des Transports publics de Lausanne (TL), à Vennes? Mystère
pour l’heure. Toujours est-il qu’ils
ont été surpris par des employés
de la compagnie de transports de
Lausanne aux alentours de 13 h
VC1
Contrôle qualité
dans le local dévolu à l’entreposage des rames. Selon leur témoignage, il pourrait s’agir de tagueurs. Ceux-ci sont entrés par
effraction. «Il faut un badge électronique pour accéder à cette
zone», précise Noémie Hatet, porte-parole des Transports publics
de Lausanne.
Soupçonnant qu’ils aient pu
s’engouffrer dans la galerie du
métro depuis la station des Croisettes, les TL ont préféré jouer la
sécurité et stopper le M2 le temps
de vérifier. «Vers 13 h 30, nous
avons décidé d’arrêter la ligne, reprend la porte-parole. La police a
ensuite effectué des recherches
sur l’entier du tracé (6 km). Puis
une rame sans passagers pilotée
en manuel a fait de même. Ce
n’est qu’ensuite que la circulation
normale a repris, aux alentours de
15 h.»
Durant cette vérification, le
personnel a fait passer le mot aux
différents arrêts et des messages
ont été diffusés sur les écrans lumineux. Durant l’indisponibilité
du M2, les voyageurs ont été redirigés vers des lignes de bus. «Le
Carnaval de Lausanne rendait
déjà la situation compliquée au
centre-ville. Cet incident n’a rien
arrangé», continue la porte-parole. Avant d’ajouter qu’une
plainte a été déposée.
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Taux de référence: mai 2014.
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