SALON CHANNEL Plus de 600 oiseaux inscrits au concours de Calais Ballade ébouriffante avec les soeurs Vandekaestecker PAGE 23 PAGE 30 CAHIER Vendredi 10 octobre 2014 Nord Littoral LOISIRS Ceili Band et Cornemuse dans le vent ce soir, l’auditorium du CRD de Calais accueille un concert hors norme CA84. 26 CAHIER LOISIRS NORD LITTORAL VENDREDI 10 OCTOBRE 2014 www.nordlittoral.fr CONSERVATOIRE Les cornemuses et le Ceili Band en concert avec le Wind orchestra Le Ceili Band avec ses racines irlandaises va flirter en musique à côté des cornemuses et de l’orchestre à vent le Wind orchestra. Un concert unique à découvrir ce soir a musique classique est élitiste ? Chacun sa place ? Le mercredi, le Ceili Band du conservatoire répète ses airs irlandais. Les cornemuses, elles, s’activent dans leur coin. Deux mondes musicaux qui ne se mélangent pas aux autres trompettes, tubas ou clarinettes ? Loin de là ! Le conservatoire de Calais fait exploser les barrières, mélange les genres et les esthétiques. Tout ce beau monde va se retrouver sur la même scène avec le Wind orchestra, un orchestre départemental, pour une création unique ce 10 octobre. Deux héritages culturels fusionnent. Retour sur les heures de travail de ces musiciens, dans les coulisses du conservatoire. L VENDREDI 10 OCTOBRE Vendredi 10 octobre à 20h à l’auditorium du CRD de Calais : Coups de vents Wind orchestra et Quartier français, avec la participation des classes de musiques traditionnelles du conservatoire. Direction : Philippe Langlet 45 musiciens à vent et percussions. Quartier français : Dominique Guillot, mandoline, choeur ; Kordian Heretynski, violon ; Flory Parent, basse, chant ; Christian Poublang, dobro, choeur ; Hervé Parent, guitare-chant. Tarif : 12 euros, 6 euros tarif réduit, 3 euros pour les élèves du CRD. CRD de Calais, rue du 11-novembre. 03 21 19 56 40. Le Ceili Band : un orchestre traditionnel au CRD Salle 205, mercredi. Les archets sont levés, les musiciens assis en cercle. Une petite dizaine de violonistes et un flûtiste font tourner des mélodies, par cœur. « C’est la masse sonore qui va donner la pêche, pas la vitesse », dit Vincent Leutreau, professeur de violon. Le Ceili Band, dont le vivier est la classe de violon traditionnel, répète. Le professeur joue une mélodie, les élèves sortent leur téléphone, enregistrent ce qui sera leur base de travail. Puis ils se lancent, sans partition. « Il faut que vous cherchiez à entendre ce qui se passe à côté, autour. Il faut toujours sentir le musicien à côté. », conseille le professeur, entre deux coupures. L’ensemble aborde une autre mélodie. « Tu vas voir, tu l’auras en deux secondes », lance Vincent Leutreau à une jeune élève. La Petite polka tourne ensuite en boucle. Le Ceili Band jouera une Suite orchestrée spécialement, avec Coups de vents Wind orchestra et l’ensemble de cornemuses du conservatoire. « C’est un challenge », concède le violoniste rappelant que « la partition est écrite par JeanRobert Lay (le directeur du CRD, NDLR). Ce sont des airs traditionnels français et irlandais orchestrés par Jean-Robert » et que pour ce concert exceptionnel il s’agit de mettre en relation des horizons différents, un mélange de styles et d’instruments : « les cuivres jouent avec les classes de cornemuse et de violon traditionnel. » Cette création est des plus intéressantes pour les musiciens, dont certains sont tout CA87. jeunes. « C’est une création originale, une expérience sonore jamais entendue », insiste le professeur de violon. Pour Elina, les innovations du CRD sont indéniables. « C’est un Le Ceili Band du conservatoire, un ensemble de musique traditionnelle dont le répertoire se situe autour des airs irlandais. Michel Lebreton (à droite) et son élève Alain Dhieux travaillent les mélodies de la suite qui sera jouée avec le Wind orchestra. « La masse sonore donne la pêche, pas la vitesse » conservatoire où les esthétiques se mélangent, on est avant-gardistes. C’est audacieux, une ouverture d’esprit vers d’autres esthétiques. Jouer avec un brass band, ce n’est pas fréquent. » Du côté des cornemuses, la préparation du concert se fait lors de l’atelier de musique d’ensemble, mais aussi pendant les cours individuels. Huit musiciens du conservatoire monteront sur scène, dont deux enseignants. « Nous sommes dans la musique traditionnelle, rappelle Michel Lebreton, professeur de cornemuse. Pour nous c’est important de jouer du répertoire traditionnel, mais à côté, le travail avec un orchestre c’est important également. » « On est demandeur de ce type de projet », lâche Alain Dhieux, un élève. Le mélange plaît, et Michel Lebreton pointe du doigt un élément essentiel : « On prend du plaisir personnel à façonner notre son, mais mine de rien, un projet comme celui-là concourt au plaisir du partage et de la rencontre. Il n’y a pas que la musique dans la musique. » DELPHINE KWICZOR CAHIER LOISIRS 27 VENDREDI 10 OCTOBRE 2014 NORD LITTORAL www.nordlittoral.fr AU CRD La konnokol connection Pascal Lovergne et Sureish initient au « langage du rythme » Pascal Lovergne et son maître en konnokol, Sureish Vaidyanathan. Philippe Langlet, un master chef ! Les classes de musiques traditionnelles des deux conservatoires de Calais et Dunkerque se produiront donc avec Coups de Vents Wind Orchestra (voir page précédente). Ils présenteront une œuvre riche, reflétant le fruit de leurs travaux ; prestation préparée par Jean-Robert Lay, directeur du Conservatoire de Calais, à l’occasion du concert d’ouverture de saison du Conservatoire à Rayonnement Départemental du Calaisis, ce vendredi 10 octobre à 20 heures, à l’auditorium Didier Lockwood. L’expérimenté Philippe Langlet sera à la baguette... Après des débuts en musique à l’harmonie d’Outreau, les capacités du jeune trompettiste Philippe Langlet l’amènent à poursuivre ses études de l’instrument au conservatoire de Boulogne-sur-Mer ; il y obtient un premier prix en 1969, année où il constitue son premier groupe “Acropole “ avec quelques musiciens d’exception de la Côte d’Opale. Lauréat du Conservatoire National Supérieur de Paris dans la classe de Maurice André en 1975, Philippe Langlet évolue dans le jazz et la variété, accompagnant, entre autres, Thierry Le Luron et Claude François... C’est à cette époque que Philippe Langlet participe à l’activité de plusieurs orchestres placés sous la baguette de chefs aussi prestigieux que Daniel Barenboïm, Lorin Maazel, Claudio Aabbado, … qui lui ont révélé sa passion pour la direction d’orchestre. Depuis plus de vingt-cinq ans, Philippe Langlet dirige en France et à l’étranger l’orchestre de chambre lyrique de Paris, l’orchestre de l’Opéra de Rouen, les Chœurs de l’Armée Rouge, l’orchestre National du Kazakhstan, l’orchestre d’Etat de Russie, l’orchestre de l’Arizona State University, l’orchestre à Vent de Shanghai... Les différentes directions d’orchestre ont amené Philippe Langlet à participer étroitement aux prestations de Nicole Croisille, Fabienne Thibault, Michel Legrand, Nancy Holloway, Nino Ferrer, Didier et Francis Lockwood, Marcel Azzola, Michel Delpech, sans oublier Anne Ducros avec qui il a enregistré l’album “Ella my Dear “ salué par la presse internationale. Une prestigieuse carte de visite La discographie de Philippe Langlet est riche de quatorze albums édités dont un “live“ réalisé en collaboration avec Alexis Gruss sur les musiques pour le cirque, et le disque officiel pour les célébrations du 50e anniversaire du débarquement en Normandie (vendu à plus de 45 000 exemplaires). Il est sollicité en tant que conseiller artistique à la demande de personnalités telles que Maurice André, dans le cadre des Concours Internationaux de la Ville de Paris et de collectivités comme le département des Hauts-de-Seine pour qui il conçoit l’événement “92 la Fête“, où il dirige 2 600 musiciens venus de toute l’Europe. Il a ainsi créé sous la Grande Arche de la Défense la “Plus Grande Fanfare du Monde“, pour la Ville d’Anvers Capitale Cultu- relle de l’Europe en 1993, Lille 2004… Là ne s’arrête pas la carte de visite de celui qui est maintenant directeur du Conservatoire de Musique et d’Art Dramatique de Dunkerque. Il faut citer le premier prix au concours international d’orchestres de Valencia en 1987 (c’était la première fois qu’un premier prix était décerné à la France), la direction d’orchestre qu’il partage avec Yéhudi Menhuin pour son 80e anniversaire, et les nombreuses émissions télévisées auxquelles il participe, invité par Jacques Martin, Michel Drucker... Depuis 2009, il est chef honoraire permanent de l’Orchestre National à Vent de Russie et conseiller artistique des festivals de Jéju et Séoul, en Corée, où il est invité chaque année depuis 2006 à diriger les orchestres professionnels et universitaires. Aujourd’hui, Philippe Langlet dirige Coups de Vents (espace européen de recherche et de formation pour la musique à vent), intégrant le concours international de composition pour orchestre d’harmonie qui a généré en quatre éditions (2004, 2006 et 2008 et 2012) près de neuf cents œuvres en provenance de soixante-dix pays. Pour la saison 2014-2015, Coups de Vents, en collaboration avec les Conservatoires de Calais et Dunkerque, propose une série de concerts exceptionnels en associant Coups de Vents Wind Orchestra à Quartier Français pour un programme original fusionnant deux héritages culturels très différents. P ascal Lovergne à la basse, Sureish Vaidyanathan au gatham ; et leurs deux voix qui se répondent, se relancent, se confrontent, se rattrapent dans une envoûtante démonstration de konnokol. Avant sa prestation à Lille, le duo franco-indien s’est produit au CRD, sorte de base arrière pour Pascal Lovergne. Avant un mini concert-échange, Pascal et Sureish ont animé une masterclass pour les élèves musiciens des classes à horaires aménagés du collège des Dentelliers. « Eka tala » quatre fois, « Adi tala » huit fois cette combinaison (parmi des milliers d’autres) paraît simple à exécuter. Le konnokol ne réclame pas de performance vocale, mais exige de la concentration et du rythme. « Le langage du rythme », c’est ainsi qu’en parle Pascal Lovergne. Bassiste, venu du rock, il est tombé en admiration pour le konnokol il y a cinq ans. Il est alors entré en contact avec Sureish Vaidyanathan, maître percussionniste indien, qui lui a donné ses premiers cours via Skype. Des années d’enseignement plus tard, Pascal garde la même fascination pour Sureish et son art du konnokol. De l’extérieur, avec la rapidité qu’elle suppose, cette discipline peut avoir l’air épuisante. Bien au contraire, Pascal Lovergne explique « qu’elle produit un vrai bienêtre… C’est un vrai trésor, en fait. » Pour Sureish, le konnokol crée l’unité. Avec un peu de concentration, on peut se lier à un chant. Il suffit d’écouter, répéter et ressentir. Un authentique langage universel Selon d’anciennes croyances hindoues, explique Sureish, les percussions vocales du konnokol seraient liées à la danse cosmique de Shiva, qui rythme la création et la destruction de l’univers. Plus concrètement, c’est l’approche rythmique du konnokol qui a séduit Pascal Lovergne : « si on tentait de jouer à la batterie ce qu’on est capable de faire en konnokol, ce serait juste impossible… Selon moi, le konnokol est une formidable entrée dans la musique, parce qu’on y entre par le rythme. » Cette approche pédagogique a convaincu Jean-Robert Lay, le directeur du CRD : « C’est une appréhension du rythme totalement différente de la nôtre. C’est une science du rythme mais qui est de l’ordre du ressenti. En Europe nous avons tendance, trop tendance, à intellectualiser la musique. On a tendance à l’écrire avant de la ressentir ; notre culture est ainsi faite… Didier Lockwood ne dit pas autre chose : la musique est davantage à ressentir qu’à intellectualiser. » Ce trésor, cette approche unique, Pascal Lovergne ne demande qu’à les partager. Ce n’est pas encore de l’ordre du projet, mais en tout cas de la réflexion assure Jean-Robert Lay. On pourrait de nouveau « parler le rythme » au CRD. GRÉGORY FAUCQUEZ CA88.
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