LE CHERCHEUR DU MOIS Entretien avec Depuis quand exercez-vous à la Faculté des Sciences du Sport de l’Université de Nice Sophia-Antipolis ? Je viens d’intégrer l’équipe de la Faculté des Sciences du Sport de l’Université de Nice Sophia-Antipolis à la rentrée 2013. Quelle a été votre formation initiale et les moments importants de votre parcours de recherche ? J’ai d’abord obtenu une licence en Ergonomie et performance sportive à l’Université de Savoie avant de rejoindre la Faculté des Sciences du Sport de l’Université de Bourgogne à Dijon, où j’ai fait ma maitrise Entraînement et management du sport puis mon DEA Sport et performance. C’est ce passage à Dijon, sous la direction de Nicola Maffiuletti, qui m’a poussé à devenir enseignant chercheur. J’ai ensuite décidé de mettre à profit les connaissances acquises à Dijon afin de travailler sur la modélisation de la performance de haut niveau. Ma collaboration avec la Fédération Italienne de sport hivernal (FISI) m’a permis de faire ce travail sur des sportifs élites et dans le cadre de la préparation des jeux olympiques de Turin 2006, tandis que mes collaborations avec l’école polytechnique de Turin m’ont permis de travailler sur des nouvelles méthodes de traitement du signal EMG. Par la suite, j’ai immédiatement obtenu un poste de professeur adjoint (équivalent maitre de conférences au Canada) à l’Université Laurentienne en Ontario. A quel laboratoire de recherche appartenez-vous actuellement ? Je suis actuellement chercheur au sein du LAMHESS (Laboratoire Motricité Humaine, Education, Sport, Santé EA 6309) dirigé par le Pr Brisswalter. Quelles sont vos thématiques de recherche actuelles ? Mes travaux de recherches concernent principalement les adaptations neuromusculaires à la fatigue et/ou à l’exercice chez des populations pathologiques ou dans le cadre de l’optimisation de la performance chez des athlètes. Mon passage récent dans le laboratoire GRCTH de l’hôpital de Garches m’a également permis de développer mes compétences sur l’étude de la locomotion pathologique chez des patients atteints de lésions du système nerveux central. Dans ce contexte, les travaux les plus récents s’intéressent : i) aux effets de la fatigue neuromusculaire sur la locomotion de patients hémiplégiques, ii) aux effets du réentrainement à l’effort sur les capacités fonctionnelles de patients atteints de sclérose en plaque, iii) aux effets des injections de toxine botulique sur les capacités fonctionnelles (marche, spasticité et force volontaire) de patients hémiplégiques, iv) aux effets de l’entrainement par vibration du corps entier sur la fatigabilité de patientes obèses. Même si aujourd’hui beaucoup de mes travaux concernent la santé et la rééducation, je possède également une expérience dans l’optimisation de la performance chez le sportif de haut niveau, thématique de recherche, que je souhaite également redévelopper dans les années à venir. Raphaël ZORY Maître de Conférences Comment valorisez-vous les résultats de vos travaux de recherche ? Quelle est la production la plus significative de votre parcours ? Dans notre métier, la valorisation de nos travaux passe forcément par les publications dans des revues internationales scientifiques et par des présentations lors de conférences internationales. Aujourd’hui, mes travaux de recherche ont donné lieu à une trentaine d’articles dans des revues internationales à comité de lectures et ont été présentés dans de nombreux congrès internationaux. Ma production la plus significative est un article assez récent qui de par sa thématique est bien représentatif de mes travaux de recherche : « Changes in electromyographic activity after botulinum toxin injection of the rectus femoris in patients with hemiparesis walking with a stiff-knee gait » J. Boudarham, S. Hameau, D. Pradon, D. Bensmail, N. Roche, R. Zory, publié dans Journal of Electromyography and Kinesiology. Cet article montre clairement que les injections de toxine botulique modifient les activités musculaires lors de la marche du patient hémiparétique mais n’ont qu’un effet très faible sur la vitesse de marche. Quelles retombées peuvent avoir vos compétences chercheur dans la formation des étudiants en STAPS ? de Dans mon cas, mes compétences de chercheur peuvent êtres très facilement investies dans la formation des étudiants en STAPS car je donne beaucoup de cours, sur l’ergométrie, les méthodes d’évaluation des qualités physiques et le traitement des données physiologiques. L’objectif de ces enseignements est de former les étudiants à l’utilisation des différents outils permettant de quantifier la performance sportive et les qualités physiques individuelles et surtout de leur faire comprendre l’importance de faire des évaluations de qualité pour planifier et individualiser correctement la préparation physique. Les outils utilisés sur le terrain par les préparateurs physiques et les entraineurs sont souvent très proches de ceux utilisés dans les laboratoires par les chercheurs, et la démarche de normalisation et de standardisation est la même à des degrés différents. Quels seraient vos propositions pour améliorer la visibilité de la recherche au sein de la Faculté des Sciences du Sport ? En tant que chercheur, je suis très favorable au fait de sortir de nos laboratoires et de travailler en collaboration avec les gens de terrain qui ont bien souvent des problématiques différentes de celles que l’on développe. Ainsi, pour améliorer la visibilité de la recherche au sein de la Faculté des Sciences du Sport, je proposerais de développer au maximum nos collaborations et les conventions de recherche avec les structures sportives (OGC Nice, Olympique d'Antibes Basket,…) et médicales (CERS,..) de haut niveau qui sont nombreuses dans les Alpes Maritimes et qui ont une visibilité bien supérieure à la nôtre. Journal of Electromyography and Kinesiology 23 (2013) 1036–1043 Contents lists available at SciVerse ScienceDirect Journal of Electromyography and Kinesiology journal homepage: www.elsevier.com/locate/jelekin Changes in electromyographic activity after botulinum toxin injection of the rectus femoris in patients with hemiparesis walking with a stiff-knee gait J. Boudarham ⇑, S. Hameau, D. Pradon, D. Bensmail, N. Roche, R. Zory GRCTH, EA4497, CIC-IT 805, CHU Raymond Poincaré, 92380 Garches, France a r t i c l e i n f o Article history: Received 10 January 2013 Received in revised form 4 July 2013 Accepted 5 July 2013 Keywords: Stroke Spasticity Principal component analysis Co-activation Continuous wavelet transform a b s t r a c t Purpose: This study was designed to evaluate the effects of botulinum toxin type-A (BoNTA) injection of the rectus femoris (RF) muscle on the electromyographic activity of the knee flexor and extensor and on knee and hip kinematics during gait in patients with hemiparesis exhibiting a stiff-knee gait. Method: Two gait analyses were performed on fourteen patients: before and four weeks after BoNTA injection. Spatiotemporal, kinematic and electromyographic parameters were quantified for the paretic limb. Results: BoNTA treatment improved gait velocity, stride length and cadence with an increase of knee angular velocity at toe-off and maximal knee flexion in the swing phase. Amplitude and activation time of the RF and co-activation duration between the RF and biceps femoris were significantly decreased. The instantaneous mean frequency of RF was predominantly lower in the pre-swing phase. Conclusions: The results clearly show that BoNTA modified the EMG amplitude and frequency of the injected muscle (RF) but not of the synergist and antagonist muscles. The reduction in RF activation frequency could be related to increased activity of slow fibers. The frequency analysis of EMG signals during gait appears to be a relevant method for the evaluation of the effects of BoNTA in the injected muscle. Ó 2013 Elsevier Ltd. All rights reserved. 1. Introduction Reduced peak knee flexion in the swing phase of gait, known as stiff-knee-gait (SKG), is a common abnormality in patients with hemiparesis. Inappropriate activity of the rectus femoris muscle (RF), due to spasticity, has been widely reported as a cause of SKG. Botulinum toxin type-A (BoNTA) is a common treatment for spasticity in adults (Pittock et al., 2003). BoNTA has been shown to be effective and safe in patients with hemiparesis with lower limb spasticity in several placebo-controlled trials (Tok et al., 2012; Dunne et al., 2012). Reduced use of walking aids (Pittock et al., 2003), reduced energy cost (Caty et al., 2008), increased gait velocity (Pradon et al., 2011) and improved ankle (Novak et al., 2009) and knee (Robertson et al., 2009; Stoquart et al., 2008) joint kinematics have been demonstrated. More specifically, in patients with hemiparesis exhibiting a SKG, BoNTA injection of the RF increased knee flexion during the swing phase of gait (Tok et al., 2012; Robertson et al., 2009; Stoquart et al., 2008), increased knee angular velocity at toe-off (Robertson et al., 2009; Stoquart et al., ⇑ Corresponding author. Tel.: +33 (1) 47 10 79 00. E-mail address: [email protected] (J. Boudarham). 1050-6411/$ - see front matter Ó 2013 Elsevier Ltd. All rights reserved. http://dx.doi.org/10.1016/j.jelekin.2013.07.002 2008), and tended to increase hip flexion during swing without changes in hip, knee or ankle kinetics (Robertson et al., 2009). Electromyography (EMG) is a useful tool for the evaluation of abnormal patterns of muscle activation in patients with neurological disorders, helping in clinical decision making. Recently, Phadke et al. (2012) highlighted the problems related with EMG amplitude normalization for the evaluation of the effects of BoNTA in patients with neurological lesions. The main cause being that patients with neurological lesions may demonstrate varying levels of strength. Since BoNTA blocks neuromuscular junctions of the injected muscle, this may also decrease strength. Several other EMG techniques may be used to evaluate the effects of BoNTA. For example, the evaluation of changes in patterns of muscle co-activation after BoNTA injections does not require amplitude normalization (Manganotti et al., 2010). Another method which does not require amplitude normalization is frequency analysis of the EMG signal. This technique aims to decompose EMG signal into its individual frequencies. The pattern of muscle fiber activation is provided by the frequency of the EMG signal. This informs on the shapes and conduction velocities of the action potentials of the motor unit (Hermens et al., 1992). Continuous wavelet transform (CWT) has been used to evaluate muscle activation in the gait of patients with neurological diseases (Lauer et al., 2005).
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