L2 Pharmacie – Pharmacologie 20/01/14 – Pr J. Louchahi Groupe 8 – Imane et Marine N°6 Pharmacologie 6. Le phénomène de redistribution 7. Distribution du médicament dans les différents compartiments liquidiens 7.1. Notion de volume de distribution 7.2. Facteurs modifiant le volume de distribution Métabolisme des médicaments 1. Définition 2. Finalité 3. Sites de métabolisation 4. Les voies métaboliques 4.1. Les réactions de phase I a) Réaction d’oxydation dépendant du cytochrome P450 b) Réactions d’oxydation qui ne dépendent pas du cytochrome P 450 c) Réaction de réduction dans les réaction de phase 1 d) Réaction d’hydrolyse 4.2. Les réactions de phase II Page 1 sur 12 L2 Pharmacie – Pharmacologie 20/01/14 – Pr J. Louchahi Groupe 8 – Imane et Marine N°6 6. Phénomène de redistribution Ce phénomène est lié à un facteur limitant : l’irrigation des organes Exemple : Les barbituriques sont utilisés comme anesthésiques généraux : -Action directe sur leur site d’action, ici le tissu nerveux, sans subir trop de métabolisation (car injectés par voie intraveineuse) - Demi-vie relativement longue mais l’anesthésie reste brève. Pourquoi ? 1) Injection par voie IV, le sang irrigue le cerveau (organe avec un débit sanguin important). On observe donc rapidement une situation d'équilibre entre la concentration plasmatique et la concentration au niveau du tissu cérébral. 2) La quantité de médicament contenu dans le sang continue de traverser l'organisme et arrive au niveau d'un second tissu, le tissu adipeux très liposoluble et pour lequel le médicament possède également une forte affinité. Il est moins irrigué et le médicament y arrive plus tardivement (stockage). Le médicament s'accroche au niveau du tissu adipeux, cette quantité fixée est donc soustraite du plasma. L'équilibre se déplace ainsi en direction du plasma et ceci assez rapidement ce qui fait qu'au niveau du tissu cérébral, on observe une diminution de la concentration de médicament fixé. Lorsque cette concentration passe en dessous du seuil anesthésique, l'anesthésie se termine et c'est ce que l'on appelle la redistribution. Il existe une prolongation des effets dans l’organisme. 7. Distribution du médicament dans les différents compartiments liquidiens 7. 1. Notion de volume de distribution Volume de distribution = paramètre qui permet de quantifier cette étape de la cinétique. On parle plutôt de volume apparent de distribution = Volume fictif (théorique) dans lequel le médicament devrait se répartir pour être à la même concentration que dans le plasma. Vd = D/Co D= dose de médicament administrée Co = concentration plasmatique extrapolée à l’origine Vd = volume de distribution en L/kg Page 2 sur 12 L2 Pharmacie – Pharmacologie 20/01/14 – Pr J. Louchahi Groupe 8 – Imane et Marine N°6 La distribution dépend des propriétés et de l'affinité des protéines plasmatiques mais aussi des protéines tissulaires. Il faut bien retenir que le médicament se répartit et se fixe sur ces deux types de protéines et il faut pouvoir comparer leurs différentes affinités. Quantité du médicament dans l'organisme : A=Ap +At Soit Ctot = C(concentration plasmatique totale) + Ct (concentration tissulaire totale) Vd = Volume de distribution total Vp = volume de distribution plasmatique Vt = volume de distribution tissulaire Vd.C = Vp.C + Vt.Ct Vd = Vp+Vt (Ct/C) fu = fraction libre du médicament dans le plasma fut = fraction libre de médicament dans les tissus Cu = concentration de médicament libre dans le plasma Cut = concentration de médicament libre dans les tissus A l’équilibre, Cu = Cut donc : Valeur logique que l’on devrait retrouver pour un volume de distribution Compartiment physiologique chez l’homme (≈ 70kg) Eau extracellulaire : ≈ 15L (20%) -plasma ≈ 3L (4%) -liquide interstitiel ≈ 12 (16%) Eau intracellulaire ≈ 25-30L Eau totale (60% du poids du corps de ≈ 40 à 45L l’adulte) 3 cas de figures pour les médicaments : o fu = fut → Vd voisin de celui l'organisme (soit environ 1L/kg) Si fu = fut = 1 → Vd proche de celui de l’eau corporelle (40 à 45l soit 0,5 à 0,6 L/Kg) o fu < fut → Vd petit : 3L (volume plasmatique) < Vd < 40L (vol. eau corporelle) soit 0,04 L/kg o fu > fut → Vd élevé > à volume de l'organisme (pas de limite supérieure) Page 3 sur 12 L2 Pharmacie – Pharmacologie 20/01/14 – Pr J. Louchahi Groupe 8 – Imane et Marine Vd (L/Kg) [L pour une personne de 70Kg] 0,04 [2,8] ≈ 0,20 [14] ≈ 0,60 [42] > 2 70 [> 140 5000] N°6 Compartiment de distribution Plasma Eau extracellulaire Eau totale Stocké ou lié spécifiquement Vd est considéré comme : petit s’il est inférieur à 1L/Kg grand s’il est supérieur à 1L/Kg (fixation au niveau des tissus) Un volume de distribution faible est le reflet d’une forte fixation protéique plasmatique. (Attention une forte fixation protéique plasmatique n'entraine pas nécessairement un Vd faible). Si on obtient un Vd très supérieur au volume total de l’organisme, cela traduit une fixation tissulaire importante. En effet, un Vd élevé décrit une distribution du médicament élevé vers les tissus. 7.2. Facteurs modifiant le volume de distribution (Tout facteur susceptible de modifier la fixation protéique, l'irrigation des tissus ou l'affinité des organes) Facteurs physiologiques : Age : o Chez le nouveau-né, on observe une répartition du compartiment liquidien différent → espace extracellulaire multiplié par 2 par rapport à l’adulte o Personnes âgées : diminution de l'eau totale augmentation du compartiment des graisses au dépend de la masse maigre diminution de la masse maigre et mase cellulaire → modification du poids des organes diminution des débits sanguins Grossesse : o augmentation volume plasmatique, eau extracellulaire et débits sanguins o apparition d’un nouveau compartiment qui est le placenta. Ce dernier évolue au cours du temps, il augmente en surface et diminue en épaisseur → modification du transfert des molécules médicamenteuses Corpulence : il faut prendre en compte le rapport masse maigre/masse grasse et la répartition possible dans ces compartiments. Page 4 sur 12 L2 Pharmacie – Pharmacologie 20/01/14 – Pr J. Louchahi Groupe 8 – Imane et Marine N°6 Etat pathologiques : Variation de la liaison protéique : insuffisance hépatique ou rénale + maladie inflammatoire Variation du débit cardiaque : diminution dans l'hypertension augmentation dans l'insuffisance cardiaque Plusieurs pathologies modifient le volume de distribution des médicaments, elles sont donc à prendre en compte au moment des adaptations posologiques. Métabolisme des médicaments 3ème étape du devenir du médicament 1. Définition Ensemble des réactions enzymatiques qui conduisent à la transformation d’une molécule médicamenteuse en un ou plusieurs composés dits métaboliques. C’est une étape indispensable à l’élimination des médicaments. Un même médicament peut subir plusieurs biotransformations et donc donner plusieurs métabolites. 2. Finalité Le but de ce métabolisme est de conduire à l’élimination du médicament (étape de métabolisation) en formant des molécules plus hydrosolubles et donc plus facilement éliminées dans les milieux aqueux (urine, bile, salive) La métabolisation des médicaments peut mener à : Diminution ou suppression de l’effet pharmacologique ou toxique (rôle de défense). Activation en augmentant l’activité pharmacologique ou toxique. Cas des prodrogues : médicaments pharmacologiquement inactifs métabolisés en métabolites pharmacologiquement actifs. Page 5 sur 12 L2 Pharmacie – Pharmacologie 20/01/14 – Pr J. Louchahi Groupe 8 – Imane et Marine N°6 3. Sites de métabolisation Il existe principalement trois sites de métabolisme : Foie (réactions importantes) Poumons Tractus digestif : lumière et muqueuse intestinales Rein, sang, peau et muscles (réactions métaboliques beaucoup moins importantes) 4. Les voies métaboliques Elles sont de deux types : Réactions de phase 1 ou réactions de fonctionnalisation : réactions d’oxydation, de réduction et d’hydrolyse qui conduisent à la formation de groupements fonctionnels. Réaction de phase 2 ou phase de conjugaison : réactions qui concernent soit la molécule d’origine, soit les métabolites issus de phase I. Ces réactions aboutissent à la formation de métabolites conjugués, hydrosolubles et facilement éliminés par l’urine ou la bile. 4.1. Les réactions de phase I a) Réaction d’oxydation dépendant du cytochrome P450 : > 90% des réactions d’oxydation sont catalysées par le cytochrome P450. Les cytochromes P450 (=famille d’isoformes) appartiennent à une famille d’enzymes présentes dans les microsomes hépatiques, intestinaux, rénaux et pulmonaires. Fonctionnement du Cyt P450 : NAPH + H+ -Flavoprotéine oxydée -P 450 réductase NADP+ -Flavoprotéine réduite Dérivés hydroxylés Page 6 sur 12 ROH Cytochrome P450 RH + O2 L2 Pharmacie – Pharmacologie 20/01/14 – Pr J. Louchahi Groupe 8 – Imane et Marine N°6 Cyt P450 possède de nombreux isoformes. Exemple : CYP 3 A4 - CYP = Cytochrome P450 - 3 = Famille - A = Sous famille - 4 = Gène (différents isomères) Chaque famille d’isoenzymes va métaboliser un substrat déterminé possédant différentes actions. Un CYP peut avoir plusieurs substrats et un substrat peut être métabolisé par plusieurs isoenzymes. C-hydroxylation : R-CH3 R-CH2OH (R : aliphatique ou aromatique) N-Oxydation (Amines primaires, secondaires ou tertiaires) : R-NH-R’ R-NOH-R’ Exemple : Petite partie du paracétamol métabolisée par des réactions de phase I (80% en phase II) S- Oxidation : O-déalkylation : ROCH3 ROH + CH2O S-déalkylation : RSCH3 RSH + CH2O R-S-R’ R-SO-R’ (sulfoxyde) Page 7 sur 12 L2 Pharmacie – Pharmacologie 20/01/14 – Pr J. Louchahi Groupe 8 – Imane et Marine N°6 N-déalkylation : Désamination oxydative : NH2-RCHCH3 R-COHCH3-NH2 R-COCH3 + NH3 Désulfuration : R1CSR2 R1COR2 (thiopental) RNHCH3 RNH2 + CH2O b) Réactions d’oxydation qui ne dépendent pas du cytochrome P450 Déshydrogénation : R-CH2OH R-CHO (enzyme = alcool déshydrogénase) Désamination oxydative par la MAO : R-CH2NH2 R-CHO + NH3 (important) Les MAO (mono-amine oxydase) sont localisées au niveau des mitochondries dans le foie, le rein mais surtout dans les terminaisons pré-synaptiques et les synapses du tissu nerveux. Elles permettent la dégradation des catécholamines (adrénaline, noradrénaline), de la sérotonine mais aussi de certains médicaments. Elles sont inhibées dans les cas de dépression afin d’augmenter les concentrations de catécholamines. Aromatisation : Acide carboxylique (cyclohexane) → Acide benzoïque Oxydation des purines L’oxydation des purines conduit à l’obtention de l’acide urique. Ce sont tous les dérivés des purines et peut donc concerner des substances exogènes comme la caféine (xanthines) qui vont être transformés en acide urique par les xanthines oxydases. C’est important en thérapeutique, inhibiteur de manière à diminuer cette synthèse trop importante d’acide urique. c) Réaction de réduction dans les réaction de phase 1 Il s’agit d’un transfert d’hydrogène. La réductase est spécifique à la réaction concernée. Nitro-réduction (intervention d’une nitro-réductase) R-NO2 R-NO R-NHOH R-NH2 Il s’agit d’un processus anaérobie au niveau de foie et du rein. Page 8 sur 12 L2 Pharmacie – Pharmacologie 20/01/14 – Pr J. Louchahi Groupe 8 – Imane et Marine N°6 Azo-réduction (intervention d’un azo-réductase) R-N=N-R1 RNH-NHR1 RNH2 + R1NH2 Carbonyle réduction : R-CR’=O R-CHR’-OH 4. Réaction d’hydrolyse Ester : R1COOR2 R1COOH + R2OH Amides : RCONHR1 RCOOH + R1NH2 (enzyme = amidase) (enzyme = estérase) NB : Ce qui est important de retenir c’est que ces réactions conduisent à des dérivés hydroxylés. Il faut connaître les différents moyens d’y arriver c’est à dire connaître les différentes réactions. 4.2. Les réactions de phase II : Réactions de conjugaison Mécanisme de phase II : - Formation de nucléotides activés intermédiaires - Intervention d’une enzyme de transfert spécifique Page 9 sur 12 L2 Pharmacie – Pharmacologie 20/01/14 – Pr J. Louchahi Groupe 8 – Imane et Marine N°6 Conjugaison avec l’acide glucuronique : glucuro ou glycuro-conjugaison (Glucose 1P + UTP UDP-Glucose + PP acide UDP-glucuronique) Acide glucuronique activé acide uridine diphosphate glucuronique = UDPA = Nucléotide activé Phénol (molécule hydroxylée)+ UDPA Glucoronyltransferase Phényl glucuronide + UDP UDPA + alcool et phénols éther glucuronique UDPA + acide aliphatique ou aromatique ester glucuronique UDPA + amine aliphatique ou aromatique dérivé N-glucuronique UDPA + composé soufrés dérivé S-glucuronique. Type de conjugaison Réactif endogène Transférase (localisation) Glycuro-conjugaison UDPA UDP – glucuronyltransférase (microsomes) Acétylation Acétyl-CoA Conjugaison avec le Glutathion glutathion Glycino-conjugaison Glycine Sulfoconjugaison Phosphosulfate phosphoadénosyl (PAPS) Méthylation S-adénosylméthionine Récapitulatif : Spécialité pharmaceutique Active Active Inactif ou prodrogue Active Type de substrat Phénols Alcools Sulfanides Hydroxylamines N-acétyl-transférase Amines (cytosol) GSH-S-transferase Epoxydes (cytosol, Hydroxylamines microsomes) Acyl-CoA glycineDérivés acylCoA des transferase acides carbocyliques (mitochondries) Phénols Sulfo-transférase Alcools (cytosol) Amines aromatiques Catécholamines Transméthylases Histamine Métabolite correspondant Inactif Actif Actif Toxique Page 10 sur 12 L2 Pharmacie – Pharmacologie 20/01/14 – Pr J. Louchahi Groupe 8 – Imane et Marine N°6 Exemple : Les Benzodiazépines Diazépam (Valium®) Chlorodiazépoxide Nordiazépam Oxazépam (Séresta ®) Chlorazépate (Tranxène®) Lorazépam (Temesta®) Glucuronide Page 11 sur 12 Glucuronide (Librax®) L2 Pharmacie – Pharmacologie 20/01/14 – Pr J. Louchahi Groupe 8 – Imane et Marine N°6 Parce qu’il est temps de badiner un peu ! ;D Maintenant tout le monde n’a pas accès à une sirène relativement généreuse tous les soirs, alors si toi aussi, tu te fais chier et que tu ne sais pas quoi faire, nous te livrons les occupations secrètes de deux camarades de classe pour passer le temps…. Tu veux voir mon zizi Voici un petit mode d’emploi pour ceux qui veulent s’initier ;) Page 12 sur 12
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