Diapositive 1

Quoi de nouveau dans le DSM-V ?
Dr Olivier Guillin
Centre Hospitalier du Rouvray (Rouen)
Inserm U 1079 – Université de Rouen
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DSM-5 22 Chapitres-DSM-IV 17 Chapitres
Début du processus en 1999 et agenda en 2002
La task force constituée en 2006
Enquête de terrain pour vérifier la fiabilité des
diagnostic générés par les critères du DSM-5 sur
2246 patients, vus deux fois par 279 médecins
• Revues par thématiques réalisées par plus de 1000
membres de l’APA et reviewés par plus de 100
experts
• Consultation online ayant générée plus de 12000
courriers et 13000 commentaires
• Vote final 2012 et publication 2013
La nouvelle section dépression
• - Trouble disruptif avec dysrégulation de
l’humeur
• - Trouble dépressif caractérisé
• - Trouble dépressif persistant
• - Trouble dysphorique prémenstruel
• - Trouble dépressif induit par un médicament
• - Trouble dépressif dû à une autre affection
médicale
• - Autre trouble dépressif spécifié
• - Trouble dépressif non spécifié
Trouble disruptif avec dysrégulation de l’humeur :
diminuer le nombre d’enfants diagnostiqués bipolaire
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A Accès de colère récurrents sévères qui se manifestent sur le plan verbal et/ou comportemental
(p.ex. agressions physiques de personnes ou d’objets) grossièrement hors de proportion en
intensité et en durée avec la situation ou ce qui l’a provoquée
B La réponse ne correspond pas au stade du développement
C Les accès de colère surviennent en moyenne trois fois par semaine ou plus
D L’humeur entre les accès de colère est irritable de façon persistante ou en colère la plupart du
temps, presque tous les jours, perceptible par les autres (p ex parents, professeurs, copains)
E Les critères A- D ont été présents depuis au moins 12 mois. Tout au long de cette période, la
personne n’a jamais été sans les symptômes de A à D durant plus de trois mois consécutifs
F Les critères A à D se manifestent au moins dans deux situations (à la maison, à l’école ou en
compagnie des copains) et ont une intensité sévère dans au moins une de ces situations
G Le diagnostic ne doit pas être fait initialement avant l’âge de six ans ou après l’âge de 18 ans
H D’après les antécédents ou l’observation les manifestations débutent avant l’âge de dix ans
I Il n’y a jamais eu de période durant plus d’un jour durant laquelle l’ensemble des critères d’ un
épisode maniaque ou hypomaniaque ont été réunis (à l’exception de la durée)
J Les comportements ne surviennent pas exclusivement au cours de l’évolution d’un épisode
dépressif caractérisé et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (p ex un trouble
du spectre autistique, un état de stress post-traumatique, une anxiété de séparation ou un trouble
dépressif persistant (dysthymie)
La controverse dans l’épisode
dépressif majeur
• Suppression du critère E qui interdisait de
porter un diagnostic d’épisode dépressif
caractérisé en cas de deuil, qui laissait
entendre que le deuil ne durait pas
habituellement plus de deux mois. En réalité, le
deuil peut précipiter un épisode dépressif
caractérisé chez des sujets vulnérables et les
symptômes associés à une dépression dans un
tel contexte répondent aux mêmes traitements
psychosociaux et médicamenteux…
Le trouble dépressif persistant
• Intègre deux diagnostics du DSM-IV: la
dépression majeure (caractérisée)
chronique
• et le trouble dysthymique
Les critères du trouble dépressif persistant
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A Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, plus d’un jour
sur deux pendant au moins deux ans, signalée par le sujet ou observée par
les autres
B Quand le sujet est déprimé il présente au moins deux des
symptômes suivants:
(1) perte d’appétit ou hyperphagie
(2) insomnie ou hypersomnie
(3) baisse d’énergie ou fatigue
(4) faible estime de soi
(5) difficultés de concentration ou difficultés à prendre des décisions
(6) sentiments de perte d’espoir
C Au cours de la période de deux ans (un an pour les adolescents) de
perturbation thymique, le sujet n’a jamais eu de période de plus de
deux mois consécutifs sans présenter les symptômes des critères A
et B
Le trouble dysphorique prémenstruel
A Au cours de la plupart des cycles menstruels, au moins 5 des symptômes suivants ont été présents
lors de la dernière semaine avant le début des règles; ils ont commencé à s’améliorer au cours
des premiers jours après le début des règles et ils deviennent minimes voire absents dans la
première semaine après les règles
B Un (ou plus) des symptômes suivants doit être présent
- labilité émotionnelle marquée
- colère ou irritabilité marquée ou augmentation des conflits interpersonnels
- humeur dépressive marquée, sentiments de désespoir ou autodépréciation
anxiété marquée, tension, impression d’être noué ou tendu
C Un ou plus des symptômes suivants doit de plus être présent pour atteindre un total de 5
symptômes en tout (avec les critères B ci-dessus)
- diminution de l’intérêt pour les activités habituelles
- difficultés subjectives à se concentrer
léthargie, fatigabilité excessive ou perte d’énergie marquée
symptômes physiques tels que tension ou gonflement des seins, douleurs articulaires ou
musculaires, impression d’«enfler» ou prise de poids
D Les symptômes s’accompagnent de détresse cliniquement significative ou interfèrent avec le travail,
l’activité scolaire, les activités sociales habituelles ou les relations avec les autres (p ex évitement
des relations sociales, diminution de la productivité ou de l’efficacité au travail, à l’école ou à la
maison)
E La perturbation ne correspond pas seulement à l’exacerbation des symptômes d’un autre trouble
comme un trouble dépressif caractérisé, un trouble panique, un trouble dépressif persistant
(dysthymie) ou un trouble de la personnalité (bien qu’elle puisse se surajouter…
Les troubles bipolaires
• Dans les critères de la manie autant de
poids de l’augmentation de l’activité et de
l’énergie que de l’élation de l’humeur =>
augmenter la détection précoce et avoir
des signes plus objectifs afin d’améliorer
la robustesse du diagnostic
• Suppression de l’état mixte pour manie
avec symptômes dépressifs et dépression
avec symptômes maniaques
Troubles anxieux : Le grand changement
1. Les TOC sont un chapitre à part entière
2. L’état de stress post-traumatique et l’éta
de stress aigu sont inclus dans un
chapitres troubles lié à un traumatisme
ou à un stress
Phobie spécifique et phobie sociale
• La nécessité que le sujet est conscience que sa réaction
émotionnelle est disproportionnée est retirée
• Le principe étant que les patients surestiment le danger
de la situation phobogène
• C’est finalement l’intensité de la peur qui est prise en
compte
• La durée de 6 mois est maintenant nécessaire quelque
soit l’âge alors qu’avant uniquement pour les moins de
18 ans
• = > devrait diminuer le nombre de patients répondant au
critères
Les addictions
• Addiction aux jeux est conservé
• Utilisation compulsive d’internet et achats compulsifs ne sont pas
des catégories
• La distinction entre abus et dépendance disparait
• Les critères diagnostiques de troubles d’utilisation de substances
sont presque identiques à ceux de l’abus de substance et de
dépendance du DSM-IV combinés en une seule liste, à deux
exceptions près :
• Le critère de problèmes légaux récurrents pour l’abus de substance
a été retiré
• Un nouveau critère de fort désir ou besoin (craving) d’utiliser la
substance a été ajouté.
• On été ajoutés les diagnostics de sevrage au cannabis et à la
caféine.
Améliorer la qualité du recueil des
données et des diagnostics
• Des questionnaires standardisés pour les
médecins
• Des auto-questionnaires pour les patients
ou leur entourage
• Des échelles d’évaluation standardisées.
Exemple : la dépression
Questionnaire standardisé
Evaluation standardisée
La répercussion fonctionnelle : GAF abandonnée au profit
de WHO DAS
Qu’est ce que le DSM : Un outils pour la
recherche fondamentale ?
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Director of the NIMH, made clear the agency would no
longer fund research projects that rely exclusively on DSM
criteria.
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Research Domain Criteria
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Negative Valence Systems
Fear (opposite pole, – fearlessness): amygdala, hippocampus, interactions with ventromedial
PFC
Potential threat: HPA axis, BNST, hippocampus; CRF, cortisol
Positive Valence Systems
Approach motivation (opposite pole – anhedonia): mesolimbic dopamine pathway
Habit-based behavior (including OCD spectrum): orbitofrontal cortex, thalamus, dorsal striatum
Cognitive Systems
Working memory: dorsolateral PFC, other areas in PFC
Cognitive (Effortful) control (opposite pole – impulsivity, disinhibition, externalizing): anterior
cingulate gyrus, various areas of medial and lateral PFC
Systems for Social Processes
Social dominance: distributed cortical activity, mesolimbic dopamine systems; testosterone,
serotonin
Facial expression recognition: ventral visual stream, fusiform gyrus
Self-representational circuits: dorsal & posterior ACC, insula
Arousal/Regulatory Processes
Stress regulation: raphe nuclei circuits; serotonin
Facilitated stimulus processing: locus coeruleus circuit; norepinephrine
Readiness for stimulus processing and responding: brain resting state network
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Tom Insel
Un outil pour la recherche clinique ?
• Reste exigé dans les études pour
enregistrer les médicaments
• Les études épidémiologiques continuent à
utiliser ces critères
• Persiste une forte correspondance avec la
nosologie classique
Un outil pour se faire rembourser aux USA
Qu’est ce que n’est pas le DSM
• Ce n’est pas le jeux de l’été du
Nouvel Observateur
• Ce n’est pas un manuel
d’apprentissage de la médecine
• Cela n’apprends pas la technique
de l’entretien psychiatrique et donc
la capacité à faire un recueil
rigoureux des symptômes et de les
organiser en syndrome.
Le DSM : thérapeutique et pronostic
Une valeur prédictive faible
Les polémiques françaises
Pétitions, appels au boycott,
déclarations et livres
chocs de spécialistes
dénonçant un ouvrage
"dangereux" qui fabrique
des maladies mentales
sans fondement
scientifique et pousse le
monde entier à la
consommation de
psychotropes...
POUR EN FINIR AVEC LE
CARCAN DU DSM
L’obligation d’une référence
diagnostique au DSM nuit à la
scientificité ; elle contrarie le
soin psychique ; elle est
coûteuse pour les Etats ; elle
paralyse la recherche et
l’enseignement