LA LETTRE DU MÉCÉNAT de la Cité internationale universitaire de Paris CAMPAGNE VIVRE LA DIVERSITÉ POUR FAIRE GRANDIR LE MONDE N° 11 – Juillet 2014 ÉDITORIAL Que relie Costa Gavras, Foujita, Fred Astaire, Pierre Balmain, Seiji Ozawa, Kevin Costner, Antoni Tapies, Charlotte Perriand et Mathilde Monnier ? La Cité internationale ! Chacun y a résidé ou s’y est produit. Car, si la Cité est un lieu d’hébergement, elle est aussi un espace de foisonnement culturel et artistique. Citons quelques exemples. Pour équiper ses logements, elle a commandé un nombre important de pièces de design et d’œuvres d’art à de grandes signatures telles que Jacobsen, Ruhlmann, Le Corbusier, Sonia Delaunay, Le Pho... Elle encourage la jeune création par l’accueil d’artistes en résidence. À travers 1 000 manifestations culturelles, artistiques et intellectuelles chaque année dans les maisons, soit 3 événements par jour, elle fait découvrir les cultures des pays présents sur le campus. Les nombreux débats sont l'occasion de faire intervenir des personnalités extérieures du monde universitaire, artistique, politique et médiatique. Cette offre culturelle est essentielle pour développer la créativité et l’ouverture des jeunes qui construisent le monde de demain. Les événements sont pour l’essentiel ouverts au public et de grande qualité, alors n’hésitez plus : prévoyez des sorties à la Cité dès cet été ! Patrick de Cambourg Président du Comité des mécènes Chairman du groupe Mazars Fondation Deutsch de la Meurthe (1968-1971) « L’artiste est celui qui montre du doigt une parcelle du monde » Charles Fourier LA LETTRE DU MÉCÉNAT de la Cité internationale universitaire de Paris N° 11 – juillet 2014 OLIVIER GOURMET, comédien Le Premier prix du Conservatoire de Liège décroché, Olivier Gourmet a résidé en 1986 à la Fondation Biermans-Lapôtre pour intégrer le cours Florent à Paris, et poursuivre son apprentissage auprès du cinéaste Patrice Chéreau à l’école des Amandiers. Après un début de carrière dans le théâtre, il est révélé au cinéma en 1996 dans La Promesse des frères Dardenne. S’en suit une carrière prolifique dans le cinéma d’auteur, avec des rôles dans Sur mes lèvres de Jacques Audiard en 2001 ou Mesrine en 2008. Récompensé de nombreuses fois, il a notamment reçu plusieurs Prix d’interprétation masculine du Festival de Cannes, plusieurs Césars et le Magritte du meilleur acteur pour son dernier film, L’Exercice de l’État de Pierre Schoeller. Selon votre expérience personnelle, que peut apporter la Cité internationale à un jeune artiste ? Voici les souvenirs que je garde de la Cité. À l’époque, 23 ans, première expérience parisienne, seul, sans la moindre connaissance à Paris et en recherche désespérée d’un logement, quelqu’un m’avait aiguillé vers la Cité universitaire que je ne connaissais pas. Le directeur de la maison des belges m’avait très humainement accueilli et hébergé pour me dépanner, dans un premier temps, dans le grand dortoir, avant de m'accorder une chambre. Je lui dois beaucoup et aujourd’hui encore quand je passe près de la Cité, j’ai toujours une pensée émue pour lui… La Cité internationale accueille de nombreux événements. Dans votre domaine, le cinéma, elle est le premier lieu de tournages en Ile-de-France. Le saviez-vous ? Durant mon court séjour, je n’ai pas eu l’occasion de participer aux activités culturelles du campus. Mais je suis effectivement déjà revenu dans le cadre du tournage du film Les Brigades du Tigre sorti en 2006 [Certaines scènes de ce long-métrage de Jérôme Cornuau, inspiré de la série des années soixante-dix et qui rassemblait également Léa Drucker, Clovis Cornillac, Diane Kruger, Edouard Baer, ont été tournées dans la Fondation Émile et Louise Deutsch de la Meurthe en 2005]… j’étais très ému. La Cité est vaste et calme, parfaite pour un tournage. Elle offre une multitude de lieux avec des ambiances et architectures variées sur un même espace. C’est très appréciable pour les tournages ! Photographie : © Akram Belaid LA CITÉ VUE PAR UN EXPERT Des créations artistiques à découvrir Les nombreuses créations artistiques des maisons – peintures, sculptures, tapisseries, graffitis de grands artistes – témoignent de l’élan créateur dont fait l’objet le campus depuis 1925. Vous pouvez découvrir la fresque L’arrivée des occidentaux au Japon peinte en 1929 par Foujita pour la Maison du Japon, La peinture du silence de Le Corbusier réalisée en 1948 à la Maison de la Suisse ou encore Les arts de La Montagne SaintHubert à la Fondation des États-Unis. Depuis 2013, vous pouvez voir deux fresques monumentales d’El Seed commandées par la Maison de la Tunisie, seul bâtiment à présenter du street art sur ses façades des années 1950. Ce graffeur international français d’origine tunisienne s’est imposé par sa pratique du calligraffiti, combinaison de la calligraphie en langue arabe et de la pratique du graff. Pour ce projet à la Cité internationale, il a choisi de reprendre des extraits de poèmes tunisiens emblématiques, porteurs de messages d’espoir et d’ambition Un Orchestre à vocation pédagogique de haut niveau L’Orchestre de la Cité internationale réunit jusqu’à 100 jeunes, français et étrangers, sélectionnés parmi les meilleurs conservatoires d’Ile-de-France : Conservatoire National, Pôles supérieurs de ParisBoulogne et Seine-Saint-Denis… 2 tion et une mise en situation en format concert. » Martin Lefèvre, hautboïste. Depuis 20 ans, il offre une expérience humaine et technique unique aux étudiants se destinant à la carrière de musicien et constitue un dispositif décisif pour leur insertion professionnelle. Deux programmes sont actuellement proposés au public chaque année, dans les espaces de la Maison internationale, au cœur du campus, attirant 400 spectateurs dont 45% ont moins de 30 ans. Pour renforcer son impact, acquérir des instruments, organiser un concert supplémentaire, l’Orchestre s’appuie sur des mécènes et des donateurs. « La Cité a été pour moi une grande chance : j’ai pu conjuguer travail approfondi avec des instrumentistes d’excep- À noter : prochain concert le 18 octobre. Réservez dès à présent vos places à [email protected] LA LETTRE DU MÉCÉNAT de la Cité internationale universitaire de Paris N° 11 – juillet 2014 PORTRAIT LÉLIA et SEBASTIAO SALGADO Photographie : © Ricardo Beliel Le parcours de Sebastião Salgado, photographe mondialement reconnu, et Lélia Wanick Salgado, directrice artistique et commissaire d’exposition à ses côtés, depuis leur chambre à la Cité jusqu’à leur agence Amazonas Images et leurs engagements pour la nature. tous deux travaillent en parallèle de leurs études : Sebastião décharge les camions à la coopérative de la Cité, Lélia travaille à la bibliothèque. Jeunes mariés, Sebastião et Lélia quittent le Brésil en 1969 pour poursuivre leurs études à Paris, lui à l’École Nationale de la Statistique et de l’Administration Economique, elle à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Ils résident à la Cité internationale, où À la Maison du Brésil, Sebastião monte son premier laboratoire photographique, alors qu’il se destine encore à une carrière d’économiste, comme il en témoigne dans son autobiographie De ma terre à la terre parue en 2014. C’est en 1973, après avoir travaillé pour l’Organisation internationale du café de Londres, que Sebastião se lance en autodidacte dans la photographie. Lélia travaille en tant qu’urbaniste pour diverses communes en France. En 1994, ils fondent ensemble l’agence Amazonas images. Le travail de Salgado, essentiellement en noir et blanc, l’a conduit à observer les populations dans plus de 100 pays et lui ont valu des récompenses internationales. Le couple est engagé dans plusieurs causes humanistes, pour la jeunesse et l’environnement. Un concours-photo en ligne sur la vie de campus a été organisé ce printemps grâce au soutien de Wikimedia. Le 1er prix a été décerné à cette reconstitution amusante par des résidents de la célèbre Cène de Léonard de Vinci. ILS NOUS SOUTIENNENT Des mécènes portugais pour les espaces culturels de la Maison du Portugal La Maison du Portugal est LE lieu de référence pour la culture portugaise à Paris. Elle accueille tous les ans plus de 100 manifestations intellectuelles et culturelles et 5 000 spectateurs dans ses deux espaces dédiés, le Théâtre Fernando Pessoa de 145 m² et sa bibliothèque Vieira da Silva de 200 m². Ils sont en cours de rénovation grâce à la mobilisation de 7 entreprises portugaises en mécénat financier et de compétences. BPI, la Fondation Gulbenkian, Planète Bâtiment, Fidelidade Mundial, BIIC et Teresa Nunes da Ponte Arquitectura financent l’intégralité du projet pour un montant total de 300 000¤ environ. Les travaux portent sur la rénovation de la maçonnerie, des peintures et des sols, la mise aux normes de sécurité, l’isolation phonique et l’équipement complet son et lumière. Pour inaugurer la réouverture de son théâtre, la maison accueillera l’année prochaine le pianiste Júlio Resende qui présentera son disque entièrement consacré à Amália Rodrigues. 3 LA LETTRE DU MÉCÉNAT de la Cité internationale universitaire de Paris N° 11 – juillet 2014 AGENDA ILS ONT VÉCU À LA CITÉ INTERNATIONALE Les OSCARS DU MÉCÉNAT organisés par l’Admical à la Cité internationale Le 1er juillet 2014 ROY LICHTENSTEIN Un des artistes les plus célèbres du XXe siècle a logé sur le campus à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Admical est l’association de référence en France pour la promotion de la pratique du mécénat auprès des entreprises et entrepreneurs depuis 1979. Elle rassemble 190 Adhérents, dont 130 entreprises à Paris, et a créé des réseaux en région. Tous les ans, Admical récompense les meilleurs projets de mécénat menés dans l’année. À l’occasion du lancement du Grand Oscar du mécénat individuel, Admical a choisi la Cité internationale, adhérente et signataire de la Charte du mécénat, comme lieu d’accueil. Né en 1923, Roy Lichtenstein grandit à New York, puis étudie les beauxarts à l’Ohio State University. En 1945, il est mobilisé pour combattre en Europe mais ne cesse de peindre et de visiter des musées au cours de ses missions qui le mènent à Londres et à Paris. Roy Lichtenstein, M-Maybe, 1965, Wallraf-Richartz Museum, Cologne. En octobre 1945, il est admis à la Cité internationale et suit des cours de français à la Sorbonne jusqu’en décembre où il doit rentrer aux ÉtatsUnis suite au décès de son père. Il reprend alors ses études d’art et c’est en 1961 qu’apparaissent ses premiers tableaux pop reprenant des images de bande dessinée et de publicité qui le rendront célèbre. « Nous sommes très heureux de pouvoir mettre en lumière des mécènes exemplaires dans ce lieu si représentatif du mécénat » s’est félicité Henri Loyrette, Président de l’Admical. Photographie : © Xavier Granet Il reste aujourd’hui une source d’inspiration pour les artistes contemporains comme Richard Prince, Jeff Koons ou Elizabeth Peyton. Sa famille continue de promouvoir son travail à travers la Roy Lichtenstein Foundation basée à New York. CONTACT Lucie Constant, Directrice du mécénat Tél. 01 43 13 66 52 | [email protected] www.ciup.fr Directrice de la publication Carine CAMBY Rédactrice en chef Lucie CONSTANT Rédactrice Violette MATUSZEWSKI Crédits photos Cité internationale, DR | Conception graphique Stéphane RÉBILLON | Impression Typoform Cité internationale universitaire de Paris 17 boulevard Jourdan, 75014 Paris Fondation nationale reconnue d’utilité publique par décret du 6 juin 1925 Ce statut offre la possibilité au donateur individuel de la soutenir à travers un don, un legs, une assurance-vie, une donation temporaire d’usufruit, etc. SIRET 784 562 878 00016 2 QUESTIONS À UN RÉSIDENT AMRIC TRUDEL, résident de la Maison des Étudiants Canadiens, étudiant en Comédie musicale Pourquoi avoir choisi cette formation atypique ? J’ai toujours aimé la musique, et joué du violon, du piano, de la trompette au Conservatoire. Lorsque j’étais en licence de psychologie, j’ai participé à une comédie musicale. J’ai adoré cette expérience et décidé de changer de voie. La Cité est-elle un lieu propice à votre parcours ? Vivre ici est idéal. La Direction est très compréhensive et j’ai accès à la salle de musique pour répéter et danser. J’ai aussi pu assister à de nombreux spectacles du théâtre et aux concerts de l’Orchestre, où je travaille comme ouvreur, et prendre part aux ateliers gratuits pour les résidents. Cela m’a permis de rencontrer des artistes professionnels et de compléter ma formation. J’ai même pu prendre un rôle de direction et monter un extrait de comédie musicale avec des résidents pour la fête de la Cité. Je n’aurais jamais eu cette chance si je n’avais pas habité ici !
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