Pour une juste appréciation de la situation

Fédération
Des Travailleurs
De la Métallurgie CGT
RHONE-ALPES
22, rue Beethoven
69200 Vénissieux
 04.72.50.09.63
[email protected]
Vénissieux, le 11 décembre 2014
AUX MEMBRES DU COLLECTIF METAUX RHONE-ALPES
AUX SECRETAIRES D’USTM RHONE-ALPES
Copie :
BRUNO BOUVIER
ALAIN HEBERT
PHILIPPE MARTINEZ
Pour une juste appréciation de la situation
Chers camarades,
Vous trouverez, en pièce jointe, une copie de l’appréciation du Bureau fédéral du 26
novembre.
Si nous trouvons odieux que des camarades de la CGT osent livrer à la presse, c'est-à-dire à
l’extérieur de l’organisation, les éléments dont nous avons maintenant la connaissance (les
investissements dans le logement et le bureau du secrétaire général CGT, auxquels se
rajoutent les indemnités de départ de Thierry Le Paon du comité régional CGT de
Normandie), mesurons que ce sont des éléments objectifs qui, de notre point de vue, ne sont
pas normaux dans notre organisation.
Comme le précise le bureau fédéral c’est une situation où c’est l’éthique de la CGT qui est en
jeu.
La hauteur des sommes mobilisées est selon le bureau fédéral, inadmissible et aucunement
justifiée.
Comment cela a-t-il pu se produire ? Il s’agit pour le moins de dysfonctionnements graves au
sein de la maison confédérale qui impliquent le secrétaire général de la CGT mais aussi la
direction collective de la CGT c'est-à-dire la Commission exécutive confédérale, la
commission financière de contrôle et le responsable de la politique financière de la CGT qui a
donné hier sa démission.
Jamais la CGT n’a connu une telle situation à ce niveau de responsabilité. Une situation grave
que nous ne pouvons pas banaliser, même si nous devons faire preuve de retenue et éviter de
faire des procès public à l’emporte-pièce qui font obstacles au vrai débat auquel chaque
adhérent a droit puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de l’utilisation de sa cotisation et de la
vie de l’organisation.
Il est légitime que certains d’entre eux nous interpellent fermement. N’oublions jamais que ce
sont elles et eux qui affrontent chaque jour un patronat de plus en plus féroce qui recule
devant aucun moyen pour faire passer sa politique régressive, n’oublions pas non plus que par
dizaines de milliers nos adhérents ont le plus souvent des bas salaires et que de payer
régulièrement une cotisation aussi minime soit-elle est un effort réel, signe d’un engagement
fort, qui demande un grand respect.
En ce sens, le secrétaire général de la CGT se doit d’être exemplaire et la situation exige de sa
part des actes forts, un maximum de transparence et un débat collectif de la part des organes
de direction de la CGT qui doivent dans cette situation assumer pleinement leurs
responsabilités.
C’était l’objectif de la réunion de la CE confédérale d’hier. Vous aurez l’occasion de lire la
déclaration de la CEC qui a été produite à l’issue de cette réunion.
Comme vous le constatez, vient maintenant dans le débat interne, au-delà des pressions
médiatiques qui en rajoutent chaque jour, la question posée par certains militants, certains
syndicats et certaines organisations, ne faut-il pas que le secrétaire général de la CGT quitte sa
responsabilité ?
Cette question n’est pas illégitime. Car en effet, comment assumer une telle responsabilité
quand aux yeux de beaucoup de nos syndiqués et militants, aux yeux de nombreux
travailleurs, y compris à l’extérieur de la CGT, le secrétaire de la CGT est en manque de
crédibilité.
Quelle que soit notre opinion personnelle, cela est très handicapant, voire invivable pour le
premier dirigeant d’une organisation comme la notre qui jouit de la confiance des salariés.
Cela peut être aussi un élément de divisions graves créées par des oppositions qui au travers le
secrétaire général touchent à des questions de fond, concernant l’orientation stratégique de la
CGT.
La réponse appartient au secrétaire général lui-même et à la direction confédérale. D’ici
janvier des choses bougeront encore. Il va y avoir dès lundi une réunion des secrétaires
généraux des Fédérations et des UD qui vont préparer un CCN extraordinaire fixé au 13
janvier.
Soyons clairs, c’est à la seule CGT, à ses adhérents et militants que reviennent les décisions à
prendre. Il est hors de question que Libération, Le Monde, les Echos ou Le Canard Enchainé
nous dictent ce que nous devons faire.
Et ce n’est pas eux, quand même, qui désigneront le nouveau secrétaire général de la CGT, si
c’est nécessaire. Je dis cela car cette presse a pris en « otage » notre camarade Philippe
Martinez qui a mis les choses au point en affirmant que cette question n’était pas à l’ordre du
jour et n’était qu’affabulation visant à entrainer la CGT dans une bataille d’hommes, dans des
divisions, afin d’esquiver le débat sur les questions de fond posées à la CGT.
Fédération
Des Travailleurs
De la Métallurgie CGT
RHONE-ALPES
22, rue Beethoven
69200 Vénissieux
 04.72.50.09.63
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Vénissieux, le 11 décembre 2014
Nous avons besoin d’une grande sérénité. N’oublions pas que Thierry Le Paon a été élu après
moult péripéties. La séquence de la succession de Bernard Thibault a laissé des traces. Cela
peut expliquer les difficultés rencontrés par Thierry pour rassembler et élever le niveau
d’intervention et de mobilisation de la CGT dans une période compliquée et difficile comme a
pu en témoigner notre direction fédérale.
Sérénité, ne veut pas dire banalisation. Tout en évitant de se faire récupérer, il est nécessaire
de nous rassembler, de serrer les coudes sans édulcorer le débat de fond, c'est-à-dire comment
mettre toute la CGT en mouvement, dans la cohérence, ses organisations professionnelles et
interprofessionnelles, à partir des orientations du congrès confédéral définies majoritairement
mais qui demeurent aujourd’hui inefficaces par manque d’impulsion au plus haut niveau
comme l’ont précisé le Bureau Fédéra et le CEF de notre Fédération.
On ressent peu d’engagement collectif qui donne une cohérence et une clarté à long terme sur
la stratégie d’action de toute la CGT. C’est une direction confédérale en décalage avec cette
nécessité ressentie dans les syndicats de coordonner, d’impulser et de proposer pour
construire les rapports de forces dont nous avons besoin pour résister et gagner
Un bureau confédéral en manque de confiance avec des débats remontant au congrès mais qui
perdurent, contribuant à figer ses capacités d’analyses, d’écoutes et d’action au niveau où il le
faudrait. La situation dans le pays est complexe, et la CGT en se positionnant clairement par
rapport au vote pour la non-réélection de Sarkozy doit donner toute la transparence des débats
vis-à-vis de son rapport au gouvernement actuel qui roule pour le Medef, contrairement aux
promesses électorales.
Les différences de point de vue existent dans la CGT. Elles ne sont pas un handicap si elles
sont clairement débattues et aboutissent sur des plans de travail dans une démarche
revendicative partagée.
Comme le rappelle le CEF c’est par le débat franc, loyal et constructif, avec une CEC et un
CCN pleinement investis dans leurs responsabilités de direction confédérale et un bureau
confédéral qui assume tout son rôle d’impulsion que l’on retrouvera notre visibilité. Compte
tenu de l’hostilité du Medef contre le monde du travail, plus vite nous retrouverons toute notre
efficacité et plus vite nous gagnerons en capacité d’entrainer pour gagner.
La situation confédérale, sur la transparence financière et ses dysfonctionnements, c'est-à-dire
sur l’utilisation de l’argent des cotisations et nos règles de vie, bien qu’elles ne soient pas
équivalentes dans les syndicats, doit interpeler nos militants et les directions des syndicats.
Il existe des syndicats, des organisations, qui encaissent des FNI et des cotisations et qui ne
les règlent pas aux instances de la CGT, comme il existe des syndicats ou des sections qui ne
présentent jamais de comptes financiers à leurs adhérents. Certains n’ont pas de trésorier ni de
responsables à la vie syndicale, voire même de règles de vie collectives.
Il n’est donc pas choquant que des syndiqués nous demandent des comptes. Pouvons-nous
leur répondre ? Dans beaucoup de syndicats oui, mais dans d’autres on peut s’interroger ? Ne
vont-ils pas se trouver en état de vulnérabilité s’ils sont dans l’impossibilité de justifier
l’utilisation de l’argent comme chaque syndiqué a le droit de le demander ?
Certains vont me dire attention à ne pas développer l’idée qu’ils sont tous pourris de la base
au sommet ou à nourrir le soupçon envers les militants. Et ils ont raison.
La Région Métaux Rhône-Alpes