SOLIDARITE POUR LA PROMOTION SOCIALE ET LA PAIX NOTE D’INFORMATION N.B : La présente publication a été élaborée avec l’aide du National Endowment for Democracy (NED). Le contenu de la publication relève de la seule responsabilité de SOPROP et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue du NED National Endowment for Democracy (NED), Washington, USA FEVRIER 2014 « LES FARDC DOIVENT EVITER DE FAIRE L’AMALGAME ENTRE L’APCLS ET LA POPULATION CIVILE HUNDE LONGTEMPS PERSECUTEE ET MEURTRIE » SOPROP GOMA, BUREAU DE COORDINATION DE L’EST UNE ANNEE APRES LE MASSACRE DE KITSHANGA L’ARMEE RECIDIVE SUR L’AXE MASISI – LUKWETI EN S’ATTAQUANT AUX CIVILES AVEC L’APPUI DU Page 1 sur 9 I. Contexte Depuis la seconde moitié du siècle passé, il s’est développé au Nord-Kivu, spécifiquement dans le Territoire de Masisi, une nouvelle forme de déstabilisation à grande échelle justifiée le plus souvent par des intérêts d’ordre économique, social et politique. Les tragiques affrontements à répétition de 1993 à 2013 n’ont fait qu’empirer la situation déjà déplorable et provoquer des millions de victimes. Les populations Hunde, particulièrement visées ont été durablement et profondément atteintes dans leurs droits fondamentaux, dans leur dignité, dans leur intégrité physique et morale, mais aussi, dans leur vie. Estimant répondre à cette tragédie criante, après la libération par les FARDC des territoires de Rutshuru et Nyiragongo, occupés jadis par les rebelles du M23, le processus d’intégration des groupes armés a été déclenché. Ceci par le rassemblement des éléments des groupes armés dans des centres de transites à Bweremana et Kanyaruchinya pour la préparation vers le centre de formation et d’intégration à Rumangabo et Kitona aux fins de les intégrer définitivement dans les FARDC. Comme si cela ne suffisait pas, les ennemis du peuple de Masisi, pour faire valoir de leurs revendications fussent-elles légitimes, viennent récemment (du 02 au 19 février 2014) de reprendre les armes. Le hic, ces derniers circulent librement sur l’étendue du territoire, occuperont (si ce n’est déjà le cas) de postes de décision et pire encore, seront amnistiés. De part la légèreté dans l’encadrement de ces éléments conduits dans les centres énumérés supra, certains rendus ont résolu de rejoindre leurs groupes armés (APCLS, NYANTURA, FDC/GUIDE, etc.). Au-delà de cela, ce qui est horrible d’ailleurs, certains politiciens mal intentionnés, entretiennent (financièrement et en logistique) ces barbaries des groupes armés. Pour s’en convaincre, le cas le plus récent en pratique est celui d’un certain NGWITI, élement de Nyantura qui a fuit le centre d’intégration à Bweremana, originaire de MATANDA, arrivée chez lui, il Page 2 sur 9 aurait été dépêché à Lushebere par l’Honorable Eugène SERUFULI NGAYABASEKA, député National avec une somme de 15 000 dollars américains pour les affermir. Ceci s’ajoute aux armes et munitions qu’il aurait distribuées à sa Communauté (Hutu) à KIBABI, KINIGI, KANIRO, LUSHEBERE… en collaboration avec les Chefs de Poste et d’encadrement administratifs de KIBABI et LUSHEBERE, respectivement Mrs RUTWE François et MUNYAMARIBA à travers son organisation TPD (Tous Pour la Paix). Cfr rapport des différentes Organisations. Ceci constitue le nœud de plusieurs violations des droits humains dans tout le territoire de MASISI (meurtres, pillage systématique de toutes formes ; incendie des maisons et cases en masse, arrestations arbitraires, règlements des comptes, etc.). II. Insécurité Du 02 au 15 février 2014, dans la Collectivité/Chefferie BASHALI MOKOTO, plusieurs attaques opposant les FARDC aux groupes armés APCLS et NYANTURA ont été signalées à : MUHANGA, KIBARIZO, NGINGWE, LUBULA, BITEMBE, MATOVU, FUNGURA et les environs. Des Pillages systématiques des boutiques, Radio Communautaire KIBARIZO FM et la destruction méchante des infrastructures scolaires et sanitaires. Du 15 au 18 février 2014, dans l’axe Masisi Centre, le commandant du Régiment Masisi était à Nyabyondo pour un meeting populaire au marché dudit centre, où il aurait prononcé un discourt disant : « je ne suis pas venu pour la paix, mais pour couper les têtes des certaines personnes ». Conséquemment à cela, les participants au meeting se sont vidés du lieu, chacun regagnant son domicile. En retournant à Masisi Centre, ledit commandant - Régiment et ses éléments, suite aux méfiances entre les deux parties (FARDC et APCLS) se sont affrontés à BUKOMBO dans la localité de MULAMBA, groupement de BIIRI, collectivité d’Osso BANYUNGU. Le bilan faisant état d’un commandant APCLS (Alexis) tué et d’un officier FARDC (Justin LOPO) tué également en réplique. En représailles contre la mort de l’officier Justin LOPO, les FARDC appuyées par les éléments de NYANTURA dirigés par Mr Page 3 sur 9 MUNYAMARIBA, chef de Poste de MIANDJA, ont, le dimanche 16 février 2014, incendié systématiquement les Villages BONDE, KASHO, BUKOMBO, et quelques maisons à BUSHANI, après que la population ait pris fuite dans la forêt et d’autre part, KASHEBERE, KIBATI, des pilonnage de la FARDC appuyé par la MONUSCO ont été signalé et causant ainsi trois morts dont un Jeune enseignant (Mr N’SIIRE BAZUNGU) à l’E.P KIKAMATA II et Etudiant régulier en G3 Francais à l’ISP MACHUMBI. Pour l’armée, tout jeune Hunde est un APCLS potentiel qu’il convient de traiter comme tel. Nous pensons qu’il est de la responabilité de l’Etat de protéger les civiles et d’empêcher qu’une telle amalgame qui conduit à des violations des droits de l’homme contre des personnes présumées innocentes ne soient faites. Noter que le mercredi 19 février 2014 aux environs de 9 heures, dans le tronçon Loashi-Busoro, certains éléments indisciplinés FARDC ont tué deux jeunes garçons dont un élève de l’Ecole Primaire NGESHA, tous habitants du Village Loashi, ceci après les avoir fait transporter des bagages. Pour l’instant, les éléments de la FARDC contrôlent plusieurs positions jadis occupés par les éléments de l’APCLS et la population commence à regagner leurs villages petit à petit. Une partie de la population reste cantonnée dans les bases de la MONUSCO, craignant des éventuelles attaques. Page 4 sur 9 Bukombo village and IDPs camp under control of the FARDC, CS Bukombo pille.Image de ce 18 02 2014 FARDC Jeep criblé des bals, c’est ici que l’officier FARDC avait trouvé la mort et son corps décapité Page 5 sur 9 Bonde IDPs Camps, l’EP KASHUKANO BONDE incendié, la population est encore en brousse. Page 6 sur 9 Luashi, CS & écoles encore fermés, une partie de la pop regagne timidement le village , Page 7 sur 9 III. Recommandations Au Gouvernement : - Diligenter une enquête neutre et rationnelle sur le terrain pour identifier et traduire en justice les vrais auteurs des violations massives des droits humains au regard de ces évènements. - Accélérer le processus d’intégration et de démobilisation des groupes armés en créant des conditions propices de leur intégration. - Respecter les engagements tels que stipulés dans l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC du 29 février 2013. - Interdire aux FARDC d’utiliser les membres des groupes armés appartenant des ethnies rivales notamment dans le territoire de Masisi en proie à la guerre ethnique depuis plusieurs années. - Protéger les minorités ethniques notamment le peuple Hunde qui subit des massacres cycliques depuis environ 20 ans de la part des ethnies rivales voisines et dont le risque d’extinction est plus que présent. Aux Belligérants (FARDC et APCLS) : - Observer les règles du Droit international humanitaire : limiter l’usage de la violence dans les conflits armés pour : o Epargner les civils innocents o Epargner celles et ceux qui ne participent pas – ou plus – directement aux hostilités ; - Distinction entre civils et combattants et éviter les amalgames entre les miliciens et les membres de leurs communautés; Aux Groupes armés : - Déposer les armes et entamer les processus d’intégration socio-politico- militaire. Page 8 sur 9 A la MONUSCO : - Assurer la protection efficace et effective de la population civile. - D’ouvrir un dialogue avec la Communauté Hunde qui s’estime non comprise et lésée depuis longtemps par les autorités du pays et la Communauté internationale qui ne leur assure pas la sécurité et ne leur rétablie pas dans leurs droits. - Protéger les minorités ethniques notamment le peuple Hunde qui subit des massacres cycliques depuis environ 20 ans de la part des ethnies rivales voisines et dont le risque d’extinction est plus que présent. Bureau de Coordination de l’EST, SOPROP - GOMA SOPROP BUREAU DE KINSHASA Avenue TSHIBANGU, n° 03, Q/ Righini, commune de Lemba – Kinshasa Téléphone : + 243 817350548//0811872255 E-mail :[email protected] Site web : www.Soprop-rdc.org SOPROP BUREAU DE CORDINATION DE L’EST AvenueMayimoto, n° 177, Commune de Goma. BP. - 354 Goma / RDC Téléphone : + 243 99 811747471//0994129193 E-mail : [email protected] Site web : www.soprop-rdc.org SOPROP EUROPE, BUREAU DE REPRESENTATION Chez FIDH/11.11.11. Rue de la Linière 11, 1060 Bruxelles-Belgique Téléphone : + 32 484 94 0050/3226094424 E-mail : [email protected] Site web : www.soprop-rdc.org Page 9 sur 9
© Copyright 2024 ExpyDoc