ANNONCE D’UN EVENEMENT ACADEMIQUE ET CULTUREL EN ETE 2016 AUTOUR DE FRANKENSTEIN. Frankenstein 2016. Le Démiurge des Lumières. — Colloque international prévu pour l’été 2016. — À l’initiative de Michel Porret (UNIGE, Faculté des Lettres, Département d’histoire générale, Unité d’histoire moderne), sous l’égide d’un Groupe d’organisation et d’un Comité scientifique en train de se composer avec des spécialistes européens et canadiens en sciences humaines et appuyé par des personnalités du monde culturel, se tiendra en été 2016 un ambitieux Colloque international d’histoire culturelle interdisciplinaire, très ouvert sur la cité, en partenariat dans l’espace universitaire romand. Il s’agira de remémorer et de repenser l’écriture en 1816 près de Genève (Cologny) par Mary WOLLSTONECRAFT GODWIN (bientôt SHELLEY, 1797-1851) de l’un des grands mythes de la modernité littéraire, philosophique et scientifique : la créature cadavérique bricolée dans les années 1770 par le démiurge des Lumières, le Genevois Victor Frankenstein, pilleur de cimetières comme le Body Snatcher de Robert-Louis Stevenson (1884). En 1818, sous le couvert de l’anonymat, Mary publie Frankenstein; or, The Modern Prometheus (Frankenstein ou le Prométhée moderne, version française en 1821). Après l’adaptation théâtrale en 1823 de Richard B. Peake (Presumption ; or the Fate of Frankenstein ; http://www.rc.umd.edu/editions/peake/), elle le réédite sous son nom en 1823, puis en donne l’ultime version en 1831. La créature est devenue éternelle. Avec sa bonté innée, la créature incarne dans la difformité le dilemme de l'expérimentation in vivo, de l'animation de la matière inerte, de la création de la vie avec des cadavres, du retournement du progrès contre l’Homme selon le premier Discours sur l’origine et les fondements de l’égalité parmi les hommes de Rousseau (1755) et de l’éthique mouvante de la science expérimentale. Si la créature fabriquée par Dieu à son image est harmonieuse, celle sortie des mains du démiurge humain est hideuse comme son âme. Jusqu'à aujourd'hui, la postérité culturelle du roman Frankenstein est immense — traductions, littérature haute et « basse » (innombrables romans populaires), théâtre, cinéma, radio, comédies musicales, cartoons, arts figuratifs et plastiques, BD, romans graphiques, jeux vidéos, figurines, jouets, maquettes, imaginaire digital (etc.). Cette figure des Lumières matérialistes — mais aussi de leurs limites chrétiennes— et du romantisme noir deviendra centrale dans la déclinaison thématique qu'en font les romans d'épouvante et scientifique (H.G. Wells, Maurice Renard, Noëlle Roger) sur la révolte de la créature esseulée contre le savant, parfois devenu fou. Les adaptations et les variations cinématographiques surenchériront sur le mythe fondateur avec le film de genre (plus de 135 courts et longsmétrages depuis le Frankenstein matriciel de J. Searle Dawley (1910, Edison Studios), sans les versions X). Dans la cinquième version filmique par James Whale en 1931 (Frankenstein) pour la compagnie américaine Universal, Boris Karloff immortalise la face hébétée et douloureuse du monstre poussé au mal par la société. Durant la seconde ère cinématographique du mythe de Frankenstein, soit les films que tournent dès 1956 Terence Fisher et d’autres cinéastes pour la compagnie britannique Hammer, le créateur (incarné par Peter Cushing) marginalise la créature. Rendu fou par sa recherche expérimentale de l’immortalité, tuant pour créer la vie, il bafoue toute déontologie médicale afin d’accomplir son œuvre prométhéenne qui calcine son âme voire le conduit sur l’échafaud de la guillotine. Antécédents, sources, écriture et dispositifs narratifs, esthétique, milieu littéraire, réception critique, histoire du livre, iconographie, adaptations multiformes, héritages, avatars, dépassements, postmodernité, métissage culturel : en tous ses états, la figure assemblée et pathétique de la créature défigurée mais bienveillante permettra de penser les multiples facettes de l’œuvre et ses métamorphoses afin d’en évaluer les répétées et innombrables retombées dans l'imaginaire social et culturel. De cette manière, on mesurera la dimension allégorique de l’œuvre : valeurs religieuses, politiques, philosophiques et scientifiques du roman, formes et mutations du romanesque, langage cinématographique, imaginaire du corps, expérimentation sur le vivant. Dans la tradition bi-séculaire des (re)lectures du roman, l'actualité de Frankenstein 2016 a commencé le 17 mai 2014 avec l'inauguration à Genève (plaine de Plainpalais) du bronze spectaculaire de la créature affolée (Collectif KLAT), haute de deux mètres quarante. Constitution définitive des comités scientifique et d’organisation, rédaction de l’appel à communications, dates, lieu et financement du colloque, plateforme électronique, partenariats culturels avec des institutions patrimoniales et des sociétés savantes, publications (etc.) : en automne 2014 (date à confirmer) se tiendra à Genève la première réunion plénière du Groupe d’organisation Frankenstein 2016. L’appel à communication est programmé pour décembre 2014 en vue du colloque en été 2016. Les premières réactions au projet sont enthousiastes. Toute suggestion est la bienvenue. Pour le Comité d’Organisation Frankenstein 2016 : Michel Porret (juin 2014). Informations et propositions préalables à la réunion de l’automne 2014 (UNIGE) : [email protected]
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